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ZINIS. Voyez JUSTINOPOLIS. ZINU, capitale du Zinumazin, contrée de la Grande-Tartarie. Elle ne fubfiste plus aujourd'hui. Il y a lieu de croire qu'elle étoit située quelque part dans le Tangut, dont le pays Zinumazin faisoit sans doute une portion; & qu'elle n'étoit pas éloignée des déserts de Gobi. L'air de ce pays est très-dangereux à ceux qui n'y sont pas accoutumés. * Hift. Gnéalog. des Tartares, p. 382.

ZINZEL, riviere de France, dans la Basse-Alface. Elle prend sa source dans les montagnes de la Lorraine, près de la petite Pierre, passe à Dossenheim, arrose la ville de Neuviller, & tombe dans la Sour ou Soor, à un quart de licue au-dessous de Stimbourg. C'est le cours que les auteurs du Dictionnaire de la France donnent à cette petite riviere. Basfe-Alface, qui place Dossenheim & Neuviller Ils ne s'accordent pas avec de l'Isle, Carte de la fur deux rivieres différentes, qui ne se joignent, qu'après avoir mouillé ces deux licux.

ZENZICH, Sinciacus, bourg d'Allemagne, dans le cercle électoral de Cologne, fur le Rhin, à l'endroit où ce fleuve reçoit l'Ahr, à trois lieues au-desfous de Bonne, & presque vis-à-vis de Lintz. * Jaillot, Atlas.

ZIOBERIS, fleuve d'Afie, dans l'Hyrcanie. Quinte-Curse, 1.6, c.4, décrit ainsi ce fleuve. Il y a, dans une vallée, qui est à l'entrée de l'Hyrcanie, une forêt de haute-futaye, arrofée d'une infinité de ruisseaux, qui, tombant des rochers voisins, engraissent toute la vallée. Du pied de ces montagnes, descend le fleuve Zioberis, qui, par l'espace de quelques trois stades, coule tout entier dans son lit; puis, venant à se rompre contre un roc, se fend en deux bras, & fait comme une juste distribution de ses eaux. De-là, venant plus rapide, & se rendant toujours plus impétueux, par la rencontre des rochers, qu'il trouve dans son chemin, il se précipite sous terre, où il roule, & se tient caché durant la longueur de trois cens stades. Après, il vient comme à renaître d'une autre source, & fe fait un nouveau lit, plus spacieux que le premier; car il a treize stades de largeur: puis, après s'être encore resserré, dans un canal plus étroit, il tombe enfin dans un autre fleuve, nommé Rhydage. Les habitans du pays, continue Quinte-Curse, asfuroient que tout ce qu'on jettoit dans la caverne, où le Zioberis se perd, & qui est plus proche de sa source, alloit ressortir par l'autre embouchure de cette riviere ; de forte qu'Alexandre y ayant fait jetter deux taureaux, ceux qu'il envoya, pour en savoir la vérité, les virent fortir par cette autre ouverture. Ce fleuve est appellé Stiboetes, par Diodore de Sicile, 1.17, c.77, qui en donne une description semblable.

ZIONCELLUS, fleuve de la Thrace, aux environs de Druzipara. Il est parlé de ce fleuve, dans la vie de faint Alexandre, martyr, * Ortel. The faur.

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1. ZIPH, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Josué, c. 15, v.24, compte la ville de Ziph parmi celles qui étoient à l'extrêmité de la terre des enfans de Juda, le long des frontieres d'Edom, du côté du Midi. Dom Calmet remarque que faint Jerôme dit que l'on montroit encore, de son tems, la bourgade de Ziph, à huit milles d'Hebron, vers l'Orient. David, 1. Reg. c. 23, v. 14 & 15, se retira dans le défert de Ziph, & y demeura caché, dans la montagne de ce défert, qui étoit fort couverte d'arbres. Voyez ZIPHENE.

2. ZIPH, ville de la Palestine, selon Josué, c. 15, v. 54, qui la donne à la tribu de Juda. Il place cette ville de Ziph dans les montagnes, aux environs de Maon & du Carmel.

3. ZIPH, défert de la Palestine. Voyez ZIPH, NO. 1.

Le désert & les deux villes de Ziph, tiroient apparemment leur nom de Ziph ou Zipha, fils de Jaléléel, de la tribu de Juda, & dont il est parlé, au premier livre des Paralippomènes, c. 4, v. 16.

ZIPHAR, montagne de l'Ethiopie intérieure, selon Ptolomée, l. 4, c. 9.

ZIPHENE. Joseph, ant. l.6, c. 14, nomme ainsi le territoire de la ville de Ziph. Etienne le géografixieme, de l'histoire des Juifs, par Joseph. On fait phe écrit Xiphene, pour Ziphene, & cite le livre que les Grecs ont souvent employé la lettre 3, au lieu de la lettre Z; mais ce qui est surprenant, c'est qu'Etienne le Géographe ait eu un manuscrit de Jo seph, où il ait trouvé que le nom nationnal étoit Ξιφτηναιος, tandis que tous les manuscrits, qui nous restent, portent Ζιρηνός.

ZIPOÉTIUM, ville de l'Afie-Mineure, dans la Bithinie, selon Etienne le géographe, qui dit qu'elle avoit été fondée par le roi Zipoteus. Cette derniere circonstance donne lieu de croire qu'Etienne le géographe a pris cet article dans Memnon, où on lit que Zipoetes fonda, près du mont Lyperus, une ville considérable, à laquelle il donna fon nom. Je crois, dit Berkelius, qu'il n'y a que Memnon & Etienne le géographe, qui ayent parlé de cette ville.

ZIPPORIS, S, nom que les anciens Rabins donnent à la ville de Sefora ou Sauffori, ou plutôt Sephoris; car c'est ainsi qu'il la faut nommer. Cette ville, si nous en croyons Joseph, Bel. Jud.1.3, c.3, étoit la plus forte de toute la Gallilée; & sa fituation avantageuse la faisoit regarder comme la clef de cette province. Hérode le Tetrarque, frere de Philippe, y ajouta plufieurs fortifications, & en fit la capitale de la Gallilée. Elle étoit sur une montagne; & ce devoit être une belle ville, comme on en peut juger par ses ruines, & par les morceaux de colomnes & de pilastres, parmi lesquels on en trouve quelques-uns d'entiers, de même qu'une arcade, qui, à ce qu'on dit, est un reste de l'église de saint Joachim. Il y en a, qui croyent que c'est l'ancienne ville de Saffet. Quoi qu'il en soit, ona, de-là, une agréable vue, sur la vallée de Zabulon, & fur les montagnes de Damas, qui font toujours couvertes de neiges. * Le Bruyn, Voyages, t. 2, p. 332.

Rabbi-Benjamin marque la situation de Zipporis. Il dit qu'elle n'étoit éloignée de Jezréel, que de trois parafanges & de cinq de Tibériade. Lorsque les Romains porterent la guerre dans la Judée, elle fut la derniere des villes de cette province, qui se rendit à Tite. Le pere Hardouin rapporte des médailles de cette ville, frappées sous Domitien & fous Trajan, avec ce mot, (ΕΠΦΟΠΗΝΩΝ, Sephorenorum. Dans la suite, on appella cette ville Diocésarée: Geth in fecundo Sephoriam milliario, quæ hodie appellatur Diocasarea, euntibus per Tiberiadem, dit faint Jerôme, dans ses questions Hébraïques, Hégésipe & Socrate disent la même chose,

ZIRA OU ZEIRA. Voyez GIRA. ZIRANNI, (Les) peuple de l'empire Russien, qui occupe un pays considérable de même nom, au Couchant de la province de Permski ou Permie, & au Nord-Ouest de celle de Viatka. Ce peuple a un langage particulier. Il a été longtems indépendant; aujourd'hui, il est tributaire du Czar. Il habite une forêt, à laquelle on donne cent foixante lieues de longueur. * Olearius, De l'Isle, Atlas.

ZIRBAAD. Quelques-uns ont donné ce nom à la partie la plus orientale des Indes, qui est appellée communément, par les Européens, la Presqu'Isle de-là le Gange. Ce pays comprend, du côté du Septentrion, les états des rois d'Ava & de Pégu; du côté du Midi, ceux du roi de Siam; & du côté de l'Orient, les royaumes de Tunquin & de la Cochinchine. Le mot Zirbaad, fignifie, en langage Indien, Pays fous le vent. Les géographes Hollandois, dans la nouvelle carte, qu'il nous ont donnée de ce pays, ont appellé, Mare Zirbaadad, cette partie de l'Océan Indien, que nous connoissons depuis longtems, sous le nom de Golfe de Bengale, fur lequel une partie de ce pays est située.

ZIRCHNITZ, ville d'Allemagne, dans la Basse-Carniole, à l'Occident septentrional d'un grand lac. On écrit indifféremment Zirchnitz, Czirnicz, & Czirnitz. Cette ville, qui n'est composée que d'environ trois cens maisons, donne fon nom au lac sur lequel elle est bâtie, qui est remarquable, & qui fait l'article suivant.

ZIRCHNITZERSÉE, lac d'Allemagne, dans la Basfe-Carniole, vers les confins du Windischmarck, & au Nord de la Forêt Byrpamerwaldt. Ce lac a deux milles d'Allemagne de longueur, fur un mille de largeur. Il est environné de montagnes, qui en font cependant un peu éloignées. Du côté du Midi, regne une partie de la forêt de Birnbau

mer.

On voit tous les ans, pendant le mois de Juin, les eaux de ce lac descendre sous terre, par plusieurs grands trous, qui font au fond, & revenir ensuite par ces mêmes trous, pendant le mois de Septembre: l'eau remonte bien plus vite qu'elle ne descend, & elle couvre bientôt toute la terre, qu'elle tenoit auparavant; fi-tôt qu'elle est écoulée, la terre produit beaucoup d'herbes, qui servent à nourrir le bétail en Hiver; & c'est dans ce tems que les liévres, les cerfs & les sangliers viennent de tout le pays des environs, fur-tout de la forêt de Birnbaumer, pour habiter ces terres desséchées, où le peuple en prend un grand nombre.

Le Lac de Zirchnitzer fée fournit beaucoup de poisson; mais on n'oseroit y pêcher, qu'avec permission du prince d'Eckenberg, qui en est le seigneur, ausfi-bien que de la plus grande partie du pays des environs; cependant tout le monde peut pêcher avec liberté, dans le tems que l'eau s'en va sous terre: pour cet effet, on se met dans l'eau, tout près des trous, & on empêche le poisson de pasfer; on en prend, ainfi, une grande quantité. On ne dit point que l'eau, en revenant, apporte avec elle quelques poissons extraordinaires; & il n'en revient que del'espéce de ceux qui font partis, comme des carpes, des canches, des anguilles & de tous les autres poissons, qu'on trouve communément dans les autres lacs: fi ce n'étoit la défense qu'il y a de pêcher en tout autre tems, on y perdroit plus qu'on n'y gagneroit, à prendre le poisson à son départ; car lorsqu'il revient, il est bien meilleur & en plus grand nombre: il passe sous terre, dans le tems qu'il vient de faire ses œufs, tems où il est moins délicat.

!

Comme la terre, qui est sous ce lac, est fort iné gale, il y a des endroits où l'on ne trouve que quatre pieds d'eau, & d'autres, qui ont jusqu'à quinze aunes de profondeur: cela forme comme des montagnes & des vallées. Les poissons cherchent plutôt celles-ci, que les endroits élevés; & les pêcheurs, qui les savent connoître, ne s'y trompent pas: ces fortes de vallées font au nombre de sept; on leur a donné à chacune un nom particulier. Les voici, en Sclavon, qui est la langue du pays:

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Edouard Brown, qui me fournit cet article, dit avoir vu, dans une de ces vallées, une pierre fort estimée dans le pays, & qu'on nomme la pierre des pêcheurs: ils peuvent conjecturer, en la voyant, si l'eau descendra bientôt; il ajoute qu'il s'approcha d'une montagne, qui devient une isle fort agréable, fi-tôt que l'eau est haute.

Les habitans du pays disent que ce lac n'a jamais manqué à faire descendre ses eaux sous terre, & à les faire revenir: 'ils n'ont même aucune tradition, qui leur apprenne fi ce lac a été de tout tems sujet à cette révolution. Il y a des lacs, qui se forment par quelque tremblement de terre; mais il est assez probable que celui-ci a toujours subsisté; &, autant qu'on peut le conjecturer, c'est le lac, que Strabon appelle Lugeus Lacus. Mais il n'a point parlé de la disparition de ses eaux. La Mer, la plus proche de ce lac, eft celle que les Latins ont appellée Sinus Tergestinus, & Sinus Flanaticus, le golfe de Trieste, ou le golfe de Quevero; & qu'il y a plufieurs rivieres, qui tirent leurs sources de ces quartiers-là, comme celle de Labach, celle de Corcoras ou Gurck, celle de Colapis ou Gulp, celle de Vipao ou Amnis frigidus, & autres, qu'il feroit trop long de nom mer. Edouard Brown ne put apprendre fi toutes ces rivieres tiroient leurs fources de ces trous, dans lesquels le lac s'écoule; mais il a remarqué qu'autour de ce lac, la terre est très-creuse, & pleine de cavernes; & que dans divers autres endroits de la Carniole, on trouve plusieurs trous, ausfi grands que celui d'Elden, dans la province de Darby, en Angleterre. Un prince d'Eckenberg eut, dit-on, un jour la curiofité d'entrer dans un de ces trous, & il en fortit par le côté d'une montagne. * Voyage de Vienne, &c. p. 182.

ZIRIC-ZÉE, ville des Pays-Bas, dans la province de Zélande, & la capitale de l'isle de Schowen, nommée, en latin, Scaldia, nom qui lui a été donné, à cause de sa situation à l'embouchure de l'Escaut: on veut, dans le pays, que Ziric-zée ait commencé sous le regne de Lothaire, vers le milieu du neuviéme fiécle, & qu'elle ait été bâtie & entourée de murailles, en 859, par un nommé Ziringus, dont elle a tiré le nom; mais tout cela n'est point appuyé sur des témoignages bien autentiques: on voit seulement que Baudouin de l'Isle, comte de Flandre, fit bâtir, vers le milieu de l'onziéme fiécle, un palais, à Ziric-zée, & qu'elle passoit pour la principale place de Zélande, lorsqu'elle fut attaquée inutilement, en 1303, par Guy de Dampierre, comte de Flandre, qui, l'année suivante, y fut battu & fait prisonnier par les Zélandois, secourus par la flotte de France, commandée par Roger de Lauria, ami ral de Philippe-le-Bel. En 1576, Ziric-zée fut prise, par Louis de Requesens, grand-commandeur de Castille, & gouverneur-général des Pays-Bas, après un fiége de sept mois, foutenu par Arend-van-der-Dop, commandant de la place. Les Espagnols, sous la conduite de Chiapin Vitelli, marquis de Cetone, & de Christophe de Mondragon, passerent à gué les canaux de la Mer, qui séparent l'isle de Schowen d'avec celle de Duveland; & quoiqu'ils eussent fouvent de l'eau jusqu'aux épaules, & que les ennemis les attendissent de pied-ferme, de l'autre côté du rivage, ils passerent, & repousserent les Zélandols, dont l'amiral (Louis de Boifot) fut tué: comme après la mort du commandeur de Requesens, qui arriva la même année, les Espagnols, en garnison à Ziric-zée, se mutinerent, faute de payement, & abandonnerent la place, pour se retirer dans le Brabant: les états s'en emparerent de nouveau, & la mirent ensuite en très-bon état de défense. * Longuerue, Description de la France, 1. 2, part. I P.25..

Sous les princes des maisons de Bourgogne & d'Autriche, cette ville céda le premier rang à Middelbourg, qui s'étoit accrue, & étoit devenue fort riche, par la décadence du négoce de Ziric-zée, dont les sables avoient comblé le port; cependant celleci est encore fort marchande; elle est assez jolie & bien peuplée: les fortifications, qui la defendent, font bonnes, & le débit du sel & du poisson y est fort confidérable: son église principale a été dédiée autrefois à saint Livin. Albert de Baviére y fonda, en 1378, un chapitre de vingt-quatre chanoines: il y avoit, avant la révolution arrivée dans la religion du pays, fix belles maisons religieuses.

1

Le savant Pierre Peckius, docteur en droit dans l'université de Louvain, puis conseiller au parlement de Malines, étoit né à Ziric-zée. Il mourut en 1589, laissant Pierre Peckius, son fils, héritier de son nom, de sa science & de ses biens.

ZIRIDAVA, ville de la Dace, selon Ptolomée, 1.3, c.8. Le nom moderne est Scaresten, si nous en croyons Lazius, 12. Reip. Romanæ.

ZIRINIA. Voyez ZEIRINIA.

ZIRKÉES, village des Indes, dans la province de Guzurate, à une lieue & demie de la ville d'Amadabat. Ce village est célebre, par un beau sépulchre qu'on y voit, & qui est l'ouvrage d'un roi de Guzurate, qui le fit bâtir en mémoire d'un Kafi, qui avoit été fon précepteur, & que plusieurs prétendus miracles, faits après sa mort, ont rendu fameux. Tout le bâtiment, dans lequel on compte jusqu'à quatre cent quarante colomnes, de la hauteur de trente pieds, est de marbre, ausfi-bien que le pavé, & fert de tombeau à trois autres rois, qui ont voulu y être enterrés avec leurs familles. A l'entrée de ce fuperbe tombeau, est une grande citerne pleine d'eau, & fermée d'une muraille, qui est percée de tous côtés de plufieurs fenêtres. Les Mahométans de ces quartiers-là y vont faire des pélerinages. C'est dans le village de Zirkées, que se fait le meilleur indigo du pays. A une lieue de-là, il y a un grand jardin, accompagné d'une belle maison, que le grand-mogol Chou-Chimauw fit faire, en mémoire de la victoire qu'il remporta, dans ce lieu-là, fur le sultan Mahomet Begeran, dernier roi de Guzurate, & après laquelle il unit ce royaume à ses autres états. * Mandesto, Voyage de Perse aux Ind. orient.p.83, édit. 1727.

ZIRMA, fleuve d'Afie, vers l'Hyrcanie: car Agathias, 1.4, fub finem, le place aux environs des monts Carduchi.

ZIRONA, Isle du golfe de Venise, sur la côte de la Dalmatie, & de la dépendance du comté de Traw. Cette isle, qui n'est pas grande, est placée, par le pere Coronelli, entre les isles de Bua, de Solta, Olynta & de Pianca; au Midi occidental de la premiere; à l'Occident septentrional de la feconde, & à l'Orient de la troifiéme. * Carte de la Dal

matie.

ZIS. Voyez Zız.

ZISPERHAUS, Zapolia, ville de la Haute-Hongrie, au comté de Scépuze. * Hist. & Defcr. de la Hongrie, 1. 3, édit. 1688.

ZITÆ, peuples, dont il est parlé dans l'histoire Miscellanée, 1. 22, qui paroît les placer au voisinage de la Bulgarie.

ZITHA, ville de la Mésopotamie: Ptolomée, 1. 5, c. 18, la compte parmi les villes situées au bord de l'Euphrate, & la place entre Banabe & Bathautha. Elle est appellée Sitha, par Zofime, 1.3, c. 15.

ZITHIUM. Voyez ZOITHIUM.
ZITHUNIUM. Voyez ZETUNIUM.

ZITRACHA, ZITRACH ou ZITRACHAN. Voyez ALBANIE, NO. 1.

ZITTAU, Zittavia, ville d'Allemagne, au marquisat de la Haute-Luface, sur la Neiff, à quatre lieues au-dessus de Gorlitz, fur la frontiere de Bohême. Wenceslas, roi de Bohême, la fit aggrandir en 1253, & la fit entourer de murailles en 1255. Elle est renommée pour sa bonne bierre. * D'Audifret, géogr. t. 3.

ZIŤURON, lieu de la Perse. Il en est parlé dans l'histoire Miscellanée, L18, qui le met au voisinage

de Ctefiphonte. Elle est nommée Siafur Cédrène.

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1. ZIZ ou ZIS , montagnes d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Fez. C'est une chaîne de quinze montagnes froides & rudes, qui prennent leur nom de la riviere de Ziz, qui en fort, & bordent la province de Fez, du côté du mont Atlas. Elles commencent, vers le Couchant, à la province de Tedla, dans le royaume de Maroc, où la montagne de Dédès le sépare de celui de Fez, & elles s'étendent jusqu'aux confins de Mezetalça. La province de Sugulmesse les borne au Midi; au Nord, elles ont les plaines d'Ecdescen & de Gureygure: de forte qu'elles peuvent avoir trente-cinq lieues du Levant au Couchant, sur quatorze de largeur. Elles sont peuplées de Zénégues si endurcis au froid, que parmi tant de neiges & de glaces, ils ne s'habillent pas plus chaudement que les autres Bérébéres, excepté qu'ils portent des bottines de cuir, & s'entortillent les jambes de haillons, lacés avec des cordes; mais ils vont tête nue, toute l'année. Ils font grands voleurs, & ont toujours guerre avec les Arabes, dont ils vont enlever la nuit les troupeaux dans la plaine; aussi celui que les Arabes rencontrent, paye pour tous, & est bien-tôt mis en piéces. Leurs montagnes sont toutes couvertes d'herbes; mais il y a peu de bois. On y trouve une si grande quantité de couleuvres, qu'elles vont par les maifons, comme les chiens & les chats: elles s'approchent lorsqu'on mange, afin qu'on leur jette quelque chose, & ne font aucun mal, à moins qu'on ne les attaque. Il y a plusieurs villages, dont les maifons font faites de bois ou de cloisons, enduites de terre & de plâtre, & couvertes de pailles; mais les plus riches ont des cabannes de nates de jonc. Ils nourrissent quantité de menu bétail, & trafiquent à Fez & à Sugulmesse, où ils portent de la laine & du beurre, & menent des înes & des mules; mais ils ne vont point à la derniere de ces villes, que les Arabes ne se soient retirés dans les déferts, parce qu'ils leur feroient un mauvais parti; & quelquefois ceux-ci envoyent devant leurs rentes & leurs troupeaux, & attendent les Zénégues au passage, pour se venger de leurs larcins. Ceux-ci font robustes, & fi brutaux, qu'ils ne demandent ni ne donnent la vie dans le combat. Ils lancent des dards, dont ils font aussi assurés que s'ils tiroient avec des arbalêtes. Ils font autant d'effet, & ils ont, outre cela, quelques arquebuses. Ils font plus de trente mille combattans, tous gens de pied, & battent toujours les Arabes dans les montagnes, comme ils en sont battus dans la plaine, parce qu'ils n'ont point de cavalerie; mais le commerce les oblige quelquefois à faire trève. Toutes les caravannes, qui passent dans ces montagnes, leur paye tribut, pour chaque charge de chameau, & tout ce qui passe sans passe-port est détroussé. Il y a deux de leurs montagnes qui ont des mines d'argent; savoir, celle d'Aden & d'Arucanez; mais ces mines leur apportent peu de profit. On y voit encore les ruines d'une ville, appellée Calaat-Aben-Tavyla, & dont les murs font de bois, lié avec du plâtre. Il y demeure quelques pauvres gens. * Marmol, Afrique, t. 2, 1.4, c. 119.

2. ZIZ ou ZIS, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, & qui sépare en partie le royaume de Fez de celui de Trémécen. Elle a sa source dans les montagnes des Zénégues; &, après avoir passé par la ville de Garciluyn, & par les états de Quinena, de Matagara & de Reteb, elle va mouiller Sugulmesse, & de-là, elle se rend dans les déserts, où elle se convertit en un lac. Dapper. Afriq. p. 204, dit que la riviere de Ziz fort d'une montagne de l'Atlas, qui porte le même nom, & que prenant son cours entre des montagnes, elle arrose les pays dont il vient d'être parlé, passe près du fort de Suahila, & va se jetter dans un lac, entouré de tous côtés de sablons.

3. ZIZ ou ZEZ, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger. Elle traverse la province de Trémécen, du Midi au Nord, en ferpentant, & va se jetter dans la Mer Méditerranée, près de Tebcerita, où elle prend le nom de Sirut. Son embouchure eft marquée, par Marmol, Afriq. t. 2, 1.5, c. 11, à fix lieues, à l'Orient, d'Oran. Il ajoute que cette riviere traverse les campagnes de

Ciret.

ZIZA, ville de l'Arabie-Pétrée. Prolomée, 1.5, c. 17, la marque dans les terres. Il est fait mention de cette ville, dans la notice des dignités de l'empire.

ZIZAMA, bourg ou ville de l'Afrique intérieure. Pline, l. 5, c. 5, le met au nombre des conquêtes de Cornelius Balbus.

ZIZARA. Etienne le géographe dit que la ville de Larissa, en Syrie, étoit nommée Zizara, par les habitars du pays.

ZIZERS, en latin, Ciceronium, bourg des Grisons, dans la ligue de la Caddée, & dans la communauté des quatre Villages, à la droite du Rhin. C'est un gros bourg, dans la paroisse duquel il y a un bon bain d'eau minérale, qui charrie des paillettes d'argent & de cuivre, du vitriol, de l'alun, & autres minéraux. Il passe pour être propre à la guérison de divers maux. On l'appelle Frewis-bad. On voit, dans Zizers, un beau palais, nouvellement bâti, qui appartient à Mrs. de Salis; & dans l'église, il y a quelques-uns de leurs tombeaux en marbre. * Délices de la Suisse, t. 4, p. 47.

ZIZERUS, riviere & port de l'Inde, selon la plupart des exemplaires imprimés, de Pline, 1.6, c. 23, où on lit: Secuta atas propiorem curfum tutioremque indicavit, fi ab eodem Promontorio Zizerum amnem, Portum Indiæ peteret; mais Pintaut & le pere Hardouin ont jugé, sur la foi des anciens manuscrits, qu'il falloit lire Zigerum Portum Indiæ, & retrancher absolument amnem, qui ne se trouve point dans les manuscrits qu'ils ont confultés. Le pere Hardouin même veut qu'on lite Zigerum, au lieu de Zizerum; & Pintaut conjecture que ce port Z izerus est le même que Pline, un peu plus bas, appelle Muziris primum emporium India, & qui eft nommé Muziris & Modiris, dans Ptolomée, 1.7 & 8. Lenom moderne du port Muziris, est Caul, selon Molet; Anor, felon Ramufio; & Calecut, selon le pere

Hardouin.

ZIZEUM, lieu fitué aux confins de la Colchide. Il devoit être au voisinage de la ville Theodorias: car Agathias, 1.5, ineunte, dit que le préfet Théodore, dans fon expédition contre les Zanni, campa entre Theodorias & Zizeum.

ZIZIERE. Corneille, qui cite Davity, dit: ville 'd'Assyrie, fur le bord du Tigre. Quelques-uns la prennent pour Zigire de Ptolomée.

La ville, dont parle Ptolomée, s'appelle Zigira, & ne fauroit être celle de Davity, puisque celle-là étoit à une grande distance du Tigre.

ZMIRNA, ville de la premiere Mæfie. C'est la notice des dignités de l'empire qui en fait mention.

ZMYRNÆI. Voyez SMYRNA. ZNAIM OU ZNOYM, ville de Bohême, au marquisat de Moravie, sur la Teya, vers les frontieres de l'Autriche. Cette ville est située à sept lieues communes, d'Allemagne, de Brinn, & à dix lieues de Vienne. L'empereur Sigismond y mourut, en 1437, & les Suédois la prirent en 1645. * Jaillot, Atlas.

ZOA. Voyez ZOES.

1. ZOAN. Vovez TANIS.

2. ZOAN ou ZOVAN, bourg d'Italie, dans l'état 'de Venise, au Bressan, près de la source de l'Oglio, felon Corneille & Maty. Ce bourg, que je ne trouve point dans la carte de Jaillot, quelque détaillée qu'elle foit pourroit conserver quelques traces du nom des anciens Suanetes peuples de la Rhétie.

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ZOANA, ville de la Petite Arménie. L'Itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Arabissus à Satala, entre Tonosa & Gundusa, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à vingt-trois milles du second.

1. ZOAR, nom d'un lieu, felon Suidas, qui ne le désigne pas plus particulierement.

2. ZOAR. Voyez ZOARA. 1. ZOARA ou ZOAR, ville de la Palestine. C'est la même que Segor ou Bala. Voyez SEGOR. Etienne le géographe fait de Zoara une bourgade de la Pales tine; & la notice des dignités de l'empire, place Zoara fur le lac Asphaltide; ce qui fait voir que cette ville a subsisté longtems. Egefipe, 1.4, c. 18, nomme cette ville, Zoaras, & la comprend dans l'Arabie. Il y a apparence que c'est la même ville que Ptolomée, 1.5, c. 17, appelle Zoara, & qu'il place dans l'Arabie-Pétrée. Cette ville étoit, dans le septiéme fiécle, un fiége épiscopal de la troifiéme Palestine, ou premiere Arabique, dans le patriarchat de Jérusalem. * Commainville, Table des Evêchés.

2. ZOARA, felon Dapper, Afrique, p.200, & ZAORAS, selon Marmol, Afrique, t. 2, l. 6, c. 42. Ville d'Afrique, dans la Barbarie, & de la dépendance de la province de Tripoli. Cette petite ville, fituée sur la côte, est mise, par Marmol, à dix-fept lieues de l'isle de Gelves, du côté de 1 Orient; & par Dapper, à treize milles de cette isle. Quoi qu'il en soit, Zoara eft fermée de méchantes murailles, & habitée par de pauvres gens, qui font de la chaux & du plâtre, qu'ils portent vendre à Tripoli, ou qui s'adonnent à la pêche, & vont en course avec les vaisseaux Turcs. Cette ville a été fondée par les Africains, & étoit autrefois très-peuplée, à caufe d'un port, où l'on abordoit de tous côtés pour le commerce, Ptolomée lui donne quarante-un dégrés quinze minutes de longitude, & trente-un dégrés trente minutes de latitude. Il la nomme Pofidone. Elle fut ruinée, la premiere fois, par Occuba, avec Tripoli, & elle a été encore ruinée plusieurs fois depuis. Bossat, dans son histoire de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, 1.1, rapporte qu'en 1552, quelques habitans de Zoara, étant esclaves à Malte, promirent de conduire les Chrétiens fürement, jusqu'à leur ville, fi on vouloit leur rendre la liberté. Elle leur fut accordée; & on choisit le prieur de apouë, qui partit avec seize vaisseaux, & environ trois cens chevaliers. Ils descendirent à terre, le 14 d'Août, & attaquerent la place avec tant de promptitude, que les habitans, surpris, ne furent point en état de réfister. Le gouvernement de Tripoli charge Zoara de tant d'impôts, que les habitans de cette ville font fort miférables. Le bled y est si cher, qu'on estime un homme riche, quand il peut en avoir deux ou trois muids de provifion. Leur ville n'est plus même aujourd'hui qu'un méchant village.

ZOARAS. Voyez ZOARA.

ZOBBEN, CZESEBEN, ZEBEN OU CEBEN, ville de la Haute-Hongrie, fur la riviere de Tarza, au comté de Scepuse. Elle fut prise sur les mécontens, en 1684.

ZOBELITZ, ville d'Allemagne, dans la HauteLuface, felon Corneille, qui ne cite point son garant. Jaillot, qui écrit ZEBELITZ, en fait seulement un village, fur la riviere de Schops, entre Prybus & Baudisfen.

ZOBIDÆ, peuple, qui habitoit aux environs de la Carmanie, selon Etienne le géographe, qui cite Quadratus. Il habitoit apparemment une contrée de la Parthie, à laquelle Ptolomée donne le nom de Sobidas.

ZOBITES. Eufébe, dans sa préparation évangélique, donne ce surnom à Elihu, fils de Barachel, qui est appellé, dans le livre de Job, c. 32, v. 2 & 6, Buzites, de Buz, lieu de sa naissance. Čet Elihu est cet homme, qui, voyant que les amis de Job n'avoient plus rien à lui répondre, se mit en colére contre eux, les accusa d'imprudence, & se vanta de fon bon sens & de fa fagesse.

ZOCATORA ou ZOCOTORA, Isle, située à l'entrée de la Mer Rouge, sous le treiziéme dégré quarante minutes de latitude septentrionale. Elle a le royaume de Caresen au Nord, & le royaume d'Adel au Midi occidental. Cette isle peut avoir vingt lieues de long, fur neuf de large. Il y a partout de fort bonnes rades, & des bayes propres à retirer les vaisseaux. Elle n'est connue des Européens, que depuis 1506. L'air, quoique très-chaud, y est fort sain, parce qu'il y regne ordinairement un vent nt de Nord. La terre y est haute, montagneuse, séche & stérile, excepté quelques vallons, où l'on nourrit des bestiaux. L'encens & l'aloës, qui y viennnent, passent pour les meilleurs du monde. On y trouve du vermillon; & la Mer jette souvent de l'ambre fur ses côtes.

Cette isle dépend du roi de l'Arabie-Heureuse, qui la fait gouverner par un Sultan, lequel fait sa réfidence dans un bourg, appellé Tamary, & couvert d'un fort, éloigné de la Mer d'une portée de canon, & accompagné d'une redoute. Sur le fort, il y a quatre piéces de canon.

Cette isle est la Dioscuria, Dioscorida ou Dioscoridis Infula des anciens. On tient qu'Alexandrele-Grand la conquit à son retour des Indes, & qu'il la peupla de Grecs, pour qu'ils eussent soin de cultiver la plante dont se tire l'aloës. Nous savons qu'elle fut découverte par Fernand Bereyra, capitaine Portugais. Thomas Rhoe, ambassadeur d'Angleterre, auprès du Mogol, dit, dans ses mémoires, en parlant de l'isle de Zocatora, qu'elle est habirée par quatre nations différentes; par des Arabes, qui y pasferent dans le tems que la conquête en fut faite par les ancêtres du Sultan, qui y regnoit, lorsque cet ambassadeur dressoit ses mémoires. Ceux-là baisent la main au Sultan, lorsqu'ils se préfentent devant lui. La secorde forte d'habitans, est un peuple traité en esclave, & qui baise les pieds au même Sultan, & travaille continuellement à son service, & à préparer son aloës. Les Bedouins, qui sont la troifiéme forte d'habitans, font plus anciens dans le pays que les autres. Le roi de Zocatora a eu, avec eux, de longues guerres. Ils vivent dans les montagnes en grand nombre ; & on les y laisse aujourd'hui en paix, à condition qu'ils éleveront leurs enfans dans la religion de Mahomet, ce que toutefois ils ne font pas. On croit que ce font les anciens Chrétiens Jacobites. La quatrième sorte de ces Insulaires, est un peuple fort grosfier & miférable, qui n'a point de demeure arrêtée, qui couche le plus souvent dans les bois, tout nud, tout défiguré, portant de longs cheveux, & n'ayant aucune communication avec les autres. Ils ne vivent que de racines, & la moindre chose leur fait peur; de forte que leur vie est peu différente de celle des bêtes brutes. Il y a grande apparence que ces sauvages sont les habitans originaires de l'isle de Zocatora. Saint François Xavier observa qu'ils portoient tous des petites croix; qu'ils faisoient leurs prières en Hebreu, & qu'ils avoient beaucoup d'autres pratiques du Christianisme, dont ils ne pouvoient rendre au

cun compte.

ZOCHAZA. Voyez MENZOCHAZA.

ZODIAQUE, grand cercle, que les astronomes & les géographes conçoivent, biaisant en forme d'écharpe, entre les deux poles du Monde, coupé à angles obliques de 23 dégrés & demi, par l'équateur, au commencement des fignes du Belier & de la Balance, & auquel on donne une largeur de fix à huit dégrés de chaque côté de l'écliptique, pour compofer une largeur de douze à seize dégrés; de forte que l'on peut dire que le Soleil est toujours sous le milieu du Zodiaque. La premiere section du Zodia. que, faite par l'équateur, au commencement du figne du Belier, se nomme Section Vernale; parce que c'est lorsque le Soleil est dans ce point, que le Printems commence. La seconde section, où est le commencement de la Balance, s'appelle Section Automnale; parce que c'est quand le Soleil se trouve dans ce point, que commence l'Automne.

Ce cercle est appellé Zodiaque, du mot Grec Zodion, qui fignifie Animal, & lui a été donné, à cause des douze signes qu'il contient, qui nous sont presque tous représentés sous le nom & sous la figure de quelque animal. Les noms, qu'il a plu aux anciens de donner à ces douze signes, font: le Belier, le Taureau, les Gemeaux, le Cancre ou l'Ecrevice, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, l'Archer ou le Sagitaire, le Capricorne, le Verseau &

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Ces noms ont été pris des douze constellations, qui étoient dans ces fignes, au tems d'Hipparque; mais depuis, elles ont changé de place, comme je le dirai plus bas. Les deux colures des solstices & des équinoxes divisent le Zodiaque en quatre parties égales, pour les quatre saisons de l'année ; & chaque saison comprend une de ces parties, dans laquelle il y a trois signes.

La ligne, qui est représentée au milieu du Zodiaque, nous marque, par ses trois cent soixante dégrés, la route du Soleil. Il ne s'en écarte jamais; au lieu que les autres Planetes s'en éloignent, tantôt vers le Midi, tantôt vers le Septentrion, les unes plus, les autres moins, jusqu'à cinq, fix, sept ou huit dégrés; ce qui fait que quelques-uns donnent environ jusqu'à seize dégrés à la largeur du Zodiaque, afin qu'il enferme toutes les Planetes. Cette ligne s'appelle Ecliptique, parce que les éclipses de Soleil ou de Lune n'arrivent jamais que quand la nouvelle ou la pleine Lune se fait dans la même ligne ou fort proche. On la nomme encore Orbite du Soleil, parce que le Soleil la parcourt, par son mouvement propre, d'Occident en Orient, en avançant, chaque jour, d'environ un dégré, & l'achevant de parcourir dans une année. Ainsi, on voit que le Soleil a deux mouvemens différens, qu'il est nécessaire de bien entendre, parce qu'ils servent à proportion pour les autres Planetes. Imaginons-nous donc que le Soleil, emporté par le premier mobile, fait un tour chaque jour d'Orient en Occident, & que pendant qu'il est emporté de la forte, il retourne, par fon mouvement propre, vers l'Orient. Cela compose l'année solaire, qui est cet espace de tems que le Soleil employe à parcourir tout le Zodiaque, & qui eft d'environ trois cent soixante-cinq jours, cinq heures quarante-neuf minutes & feize secondes.

Dans l'usage, on confond le Zodiaque avec la ligne écliptique, à laquelle on fait faire un angle, avec l'équateur, de vingt-trois dégrés & demi; parce qu'on a observé que le Soleil ne s'éloignoit jamais davantage au-dessous de l'équateur, que de vingttrois dégrés & demi, & ne s'abaissoit jamais plus audessous; d'où il suit, que les poles de l'écliptique sont éloignés des poles du monde aussi de vingt-trois dégrés & demi: & comme l'écliptique est un cercle, aussi-bien que l'horifon, & que deux grands cercles se coupent toujours en deux également, il s'enfuit que la moitié du Zodiaque paroît toujours fur l'horifon.

Lorsque nous avons dit que le Zodiaque étoit conçu biaisant en forme d'écharpe, entre les deux poles du monde, il faut entendre, par-là, qu'il divise tout le monde obliquement, à l'égard de l'équateur, & qu'il le divise en deux parties égales, dont l'une est dite Septentrionale, à cause que les fix fignes septentrionaux s'y trouvent; & l'autre Méridionale, à cause que les fix signes méridionaux s'y trouvent. Cette obliquité du Zodiaque, & le cours du Soleil, contribuent à produire la diverse température des saisons.

On divise ordinairement le Zodiaque en douze parties égales, qu'on appelle signes, dont la suite se compte d'Occident en Orient, en commençant au point de la section vernale, & où le Soleil, avançant de fon mouvement propre, passe de la partie méridionale à la septentrionale. Ces fignes se peuvent prendre en deux façons: ou pour la douziéme partie du Zodiaque, à commencer depuis l'équateur; ou pour les constellations du Belier, du Taureau & des autres, qui, par la disposition de leurs étoiles, représentent ces animaux. Ces constellations étoient des fignes, ou des douziémes parties du Zodiaque, dès le tems d'Hipparque; mais depuis, elles ont tellement changé de place, que la constellation, qu'on

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