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barques, qui y vont ou qui en viennent. Ils font fujets de l'empereur du Mogol, qui ne laisse pas de leur faire fouvent des préfens, pour les obliger de s'abftenir d'exercer leurs pirateries; ce qui n'empêche pas qu'ils ne volent continuellement, & qu'ils ne fasfent de nouvelles prifes.

ZINHAGIENS ou ZANHAGIENS. Voyez ZAN

HAGIENS.

ZINGI. Voyez SINDI.

ZINGIDUNUM. Voyez SINGIDUNUM.
ZINGIS. Voyez ZENGIZA.

ZINI, forteresse, près Abbadan, fur une isle ronde, à l'embouchure du Tigre dans l'Iraque Babylonienne. * Manuscrits de la Bibliothéque du

Roi.

ZINIS. Voyez JUSTINOPOLIS.

,

ZINU, capitale du Zinumazin, contrée de la Grande-Tartarie. Elle ne fubfiste plus aujourd'hui. Il y a lieu de croire qu'elle étoit fituée quelque part dans le Tangut, dont le pays Zinumazin faifoit fans doute une portion; & qu'elle n'étoit pas éloignée des déferts de Gobi. L'air de ce pays eft très-dangereux à ceux qui n'y font pas accoutumés. * Hift. Genéalog. des Tartares, p. 382.

ZINZEL, riviere de France, dans la Basfe-Alface. Elle prend fa fource dans les montagnes de la Lorraine, près de la petite Pierre, pasfe à Dosfenheim, arrofe la ville de Neuviller, & tombe dans la Sour ou Soor, à un quart de lieue au-desfous de Stimbourg. C'eft le cours que les auteurs du Dictionnaire de la France donnent à cette petite riviere. Ils ne s'accordent pas avec de l'Isle, Carte de la Basfe-Alface, qui place Dosfenheim & Neuviller fur deux rivieres différentes, qui ne fe joignent, qu'après avoir mouillé ces deux licux.

ZENZICH, Sinciacus, bourg d'Allemagne, dans le cercle électoral de Cologne, fur le Rhin, à l'endroit où ce fleuve reçoit l'Ahr, à trois lieues au-desfous de Bonne, & presque vis-à-vis de Lintz. *Jail lot, Atlas.

ZIOBERIS, fleuve d'Afie, dans l'Hyrcanie. Quinte-Curfe, 1.6, c.4, décrit ainfi ce fleuve. Il y a, dans une vallée, qui eft à l'entrée de l'Hyrcanie, une forêt de haute-futaye, arrofée d'une infinité de ruisfeaux, qui, tombant des rochers voifins, engraisfent toute la vallée. Du pied de ces montagnes, descend le fleuve Zioberis, qui, par l'espace de quelques trois ftades, coule tout entier dans fon lit; puis, venant à fe rompre contre un roc, fe fend en deux bras, & fait comme une juste distribution de fes eaux. De-là, venant plus rapide, & fe rendant toujours plus impétueux, par la rencontre des rochers, qu'il trouve dans fon chemin, il fe précipite fous terre, où il roule, & fe tient caché durant la longueur de trois cens ftades. Après, il vient comme à renaître d'une autre fource, & fe fait un nouveau lit, plus fpacieux que le premier; car il a treize ftades de largeur: puis, après s'être encore resferré, dans un canal plus étroit, il tombe enfin dans un autre fleuve, nommé Rhydage. Les habitans du pays, continue Quinte-Curfe, asfuroient que tout ce qu'on jettoit dans la caverne, où le Zioberis fe perd, & qui eft plus proche de fa fource, alloit resfortir par l'autre embouchure de cette riviere; de forte qu'Alexandre y ayant fait jetter deux taureaux, ceux qu'il envoya, pour en favoir la vérité, les virent fortir par cette autre ouverture. Ce fleuve eft appellé Stiboetes, par Diodore de Sicile, l. 17, c.77, qui en donne une description femblable.

ZIONCELLUS, fleuve de la Thrace, aux environs de Druzipara. Il eft parlé de ce fleuve, dans la vie de faint Alexandre, martyr, * Ortel. The faur.

ZIPANGRI. Marco Paolo appelle ainfi le Japon, au troifiéme livre de fes voyages; & ce nom a beaucoup d'affinité avec celui de Nipon, qui eft la prineipale de diverses isles, dont eft compofé l'empire du Japon, & que les habitans du Tunquin & des provinces méridionales de la Chine nomment encore aujourd'hui Siipon ou Zipon.

ZIPE ou ZIE PE, lieu des Pays-Bas, dans la Northollande. C'eft proprement cette pointe de la Northollande ou Westfrise, qui eft au Midi, & visà-vis de l'isle de Texel, & qui eft mouillée d'un côté, par l'Océan Germanique, & d'autre, par le Zuiderzée.

1. ZIPH, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Jofué, c. 15, v. 24, compte la ville de Ziph parmi celles qui étoient à l'extrêmité de la terre des enfans de Juda, le long des frontieres d'Edom, du côté du Midi. Dom Calmet remarque que faint Jerô me dit que l'on montroit encore, de fon tems, la bourgade de Ziph, à huit milles d'Hébron, vers l'Orient. David, 1. Reg. c. 23, v. 14&15, fe retira dans le défert de Ziph, & y demeura caché, dans la montagne de ce défert, qui étoit fort couverte d'ar bres. Voyez ZIPHENE.

2. ZIPH, ville de la Palestine, felon Jofué, c. 15, v. 54, qui la donne à la tribu de Juda. Il place cette ville de Ziph dans les montagnes, aux environs de Maon & du Carmel.

3. ZIPH, défert de la Palestine. Voyez ZIPH, N. 1.

Le défert & les deux villes de Ziph, tiroient apparemment leur nom de Ziph ou Zipha, fils de Jaléléel, de la tribu de Juda, & dont il est parlé, au premier livre des Paralippomènes, c. 4, v. 16.

ZIPHAR, montagne de l'Ethiopie intérieure, felon Ptolomée, l. 4, c. 9.

ZIPHENE. Jofeph, ant. 1.6, c. 14, homme ainfi le territoire de la ville de Ziph. Etienne le géographe écrit Xiphene, pour Ziphene, & cite le livre fixiéme, de l'histoire des Juifs, par Jofeph. On fait que les Grecs ont fouvent employé la lettre E, au lieu de la lettre Z; mais ce qui eft furprenant, c'est qu'Etienne le Géographe ait eu un manuscrit de Jos feph, où il ait trouvé que le nom nationnal étoit Epos, tandis que tous les manuscrits, qui nous restent, portent Zigurds.

ZIPOETIUM, ville de l'Afie-Mineure, dans la Bithinie, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle avoit été fondée par le roi Zipoteus. Cette derniere circonstance donne lieu de croire qu'Etienne le géographe a pris cet article dans Memnon, où on lit que Zipoetes fonda, près du mont Lyperus, une ville confidérable, à laquelle il donna fon nom. Je crois, dit

Berkelius, qu'il n'y a que Memnon & Etienne le géographe, qui ayent parlé de cette ville.

ZIPPORIS, nom que les anciens Rabins donnent à la ville de Sefora ou Sauffori, ou plutôt Sephoris; car c'eft ainfi qu'il la faut nommer. Cette ville, fi nous en croyons Jofeph, Bel. Jud. 1.3, c.3, étoit la plus forte de toute la Gallilée; & fa fitua tion avantageufe la faifoit regarder comme la clef de cette province. Hérode le Tetrarque, frere de Philippe, y ajouta plufieurs fortifications, & en fit la capitale de la Gallilée. Elle étoit fur une montagne; & ce devoit être une belle ville, comme on en peut juger par fes ruines, & par les morceaux de colom nes & de pilastres, parmi lesquels on en trouve quelques-uns d'entiers, de même qu'une arcade, qui, à ce qu'on dit, eft un reste de l'église de faint Joa chim. Il y en a, qui croyent que c'eft l'ancienne ville de Saffet. Quoi qu'il en foit, on a, de-là, une agréable vue, fur la vallée de Zabulon, & fur les montagnes de Damas, qui font toujours couvertes de neiges. Le Bruyn, Voyages, t. 2, p. 332.

*

Rabbi-Benjamin marque la fituation de Zipporis. Il dit qu'elle n'étoit éloignée de Jezréel, que de trois parafanges & de cinq de Tibériade. Lorsque les Romains porterent la guerre dans la Judée, elle fut la derniere des villes de cette province, qui fe rendit à Tite. Le pere Hardouin rapporte des médailles de cette ville, frappées fous Domitien & fous Trajan, avec ce mot, CEП4опнNON, Sephorenorum. Dans la fuite, on appella cette ville Diocéfarée: Geth in fecundo Sephoriam milliario, quæ hodie appellatur Diocæfarea, euntibus per Tiberiadem, dit faint Jerôme, dans fes questions Hébraïques, Hégéfipe & Socrate difent la même chose,

ZIRA ou ZEIRA. Voyez GIRA.

*

ZIRANNI, (Les) peuple de l'empire Rusfien, qui occupe un pays confidérable de même nom, au Couchant de la province de Permski ou Permie, & au Nord-Oueft de celle de Viatka. Ce peuple a un langage particulier. Il a été longtems indépendant; aujourd'hui, il eft tributaire du Czar. Il habite une forêt, à laquelle on donne cent foixante lieues de longueur. Olearius, De l'Isle, Atlas. •ZIRBAAD. Quelques-uns ont donné ce nom à la partie la plus orientale des Indes, qui eft appellée communément, par les Européens, la Presqu'Isle de-là le Gange. Ce pays comprend, du côté du Septentrion, les états des rois d'Ava & de Pégu; du côté du Midi, ceux du roi de Siam; & du côté de l'Orient, les royaumes de Tunquin & de la Cochinchine. Le mot Zirbaad, fignifie, en langage Indien, Pays fous le vent. Les géographes Hollandois, dans la nouvelle carte, qu'il nous ont donnée de ce pays, ont appellé, Mare Zirbaadad, cette partie de l'Océan Indien, que nous connoisfons depuis longtems, fous le nom de Golfe de Bengale, fur lequel une partie de ce pays eft fituée.

ZIRCHNITZ, ville d'Allemagne, dans la Basfe-Carniole, à l'Occident feptentrional d'un grand lac. On écrit indifféremment Zirchnitz, Czirnicz, & Czirnitz. Cette ville, qui n'eft compofée que d'environ trois cens maifons, donne fon nom au lac fur lequel elle ett bâtie, qui eft remarquable, & qui fait l'article fuivant.

ZIRCHNITZERSÉE, lac d'Allemagne, dans la Basfe-Carniole, vers les confins du Windischmarck, & au Nord de la Forêt Byrpamerwaldt. Ce lac a deux milles d'Allemagne de longueur, fur un mille de largeur. Il eft environné de montagnes, qui en font cependant un peu éloignées. Du côté du Midi, regne une partie de la forêt de Birnbau

mer.

On voit tous les ans, pendant le mois de Juin, les eaux de ce lac descendre fous terre, par plufieurs grands trous, qui font au fond, & revenir enfuite par ces mêmes trous, pendant le mois de Septembre: l'eau remonte bien plus vite qu'elle ne descend, & elle couvre bientôt toute la terre, qu'elle tenoit auparavant; fi-tôt qu'elle est écoulée, la terre produit beaucoup d'herbes, qui fervent à nourrir le bétail en Hiver; & c'eft dans ce tems que les liévres, les cerfs & les fangliers viennent de tout le pays des environs, fur-tout de la forêt de Birnbaumer, pour habiter ces terres desféchées, où le peuple en prend un grand nombre.

Le Lac de Zirchnitzer fée fournit beaucoup de poisfon; mais on n'oferoit y pêcher, qu'avec per misfion du prince d'Eckenberg, qui en eft le feigneur, ausfi-bien que de la plus grande partie du pays des environs; cependant tout le monde peut pêcher avec liberté, dans le tems que l'eau s'en va fous terre: pour cet effet, on fe met dans l'eau, tout près des trous, & on empêche le poisfon de pasfer; on en prend, ainfi, une grande quantité. On ne dit point que l'eau, en revenant, apporte avec elle quelques poisfons extraordinaires; & il n'en revient que de l'espéce de ceux qui font partis, comme des carpes, des tanches, des anguilles & de tous les autres poisfons, qu'on trouve communément dans les autres lacs: fi ce n'étoit la défenfe qu'il y a de pêcher en tout autre tems, on y perdroit plus qu'on n'y gagneroit, à prendre le poisfon à fon départ; car lorsqu'il revient, il est bien meilleur & en plus grand nombre: il pasfe fous terre, dans le tems qu'il vient de faire ses eufs, tems où il eft moins délicat.

Comme la terre, qui eft fous ce lac, eft fort iné gale, il y a des endroits où l'on ne trouve que quatre pieds d'eau, & d'autres, qui ont jusqu'à quinze aunes de profondeur: cela forme comme des montagnes & des vallées. Les poisfons cherchent plutôt celles-ci, que les endroits élevés; & les pêcheurs, qui les favent connoître, ne s'y trompent pas: ces fortes de vallées font au nombre de fept; on leur a donné à chacune un nom particulier. Les voici, en Sclavon, qui eft la langue du pays:

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Edouard Brown, qui me fournit cet article, dit avoir vu, dans une de ces vallées, une pierre fort estimée dans le pays, & qu'on nomme la pierre des pêcheurs: ils peuvent conjecturer, en la voyant, fi l'eau descendra bientôt ; il ajoute qu'il s'approcha d'une montagne, qui devient une isle fort agréable, fi-tôt que l'eau eft haute.

Les habitans du pays difent que ce lac n'a jamais manqué à faire descendre fes eaux fous terre, & à les faire revenir: `ils n'ont même aucune tradition qui leur apprenne fi ce lac a été de tout tems sujet à cette révolution. Il y a des lacs, qui fe forment par quelque tremblement de terre; mais il eft asfez probable que celui-ci a toujours fubfisté; &, autant qu'on peut le conjecturer, c'eft le lac, que Strabon appelle Lugeus Lacus. Mais il n'a point parlé de la disparition de fes eaux. La Mer, la plus proche de ce lac, eft celle que les Latins ont appellée Sinus Tergestinus, & Sinus Flanaticus, le golfe de Trieste, ou le golfe de Quevero; & qu'il y a plufieurs rivieres, qui tirent leurs fources de ces quartiers-là, comme celle de Labach, celle de Corcoras ou Gurck, celle de Colapis ou Gulp, celle de Vipao ou Amnis frigidus, & autres, qu'il feroit trop long de nom mer. Edouard Brown ne put apprendre fi toutes ces rivieres tiroient leurs fources de ces trous, dans lesquels le lac s'écoule; mais il a remarqué qu'autour de ce lac, la terre eft très-creufe, & pleine de ca vernes; & que dans divers autres endroits de la Carniole, on trouve plufieurs trous, ausfi grands que celui d'Elden, dans la province de Darby, en Angleterre. Un prince d'Eckenberg eut, dit-on, un jour la curiofité d'entrer dans un de ces trous, & il en fortit par le côté d'une montagne. * Voyage de Vienne, &c. p. 182.

ZIRIC-ZÉE; ville des Pays-Bas, dans la province de Zélande, & la capitale de l'isle de Schowen, nommée, en latin, Scaldia, nom qui lui a été donné, à cause de fa fituation à l'embouchure de l'Escaut: on veut, dans le pays, que Ziric-zée ait commencé fous le regne de Lothaire, vers le milieu du neuviéme fiécle, & qu'elle ait été bâtie & entourée de murailles, en 859, par un nommé Ziringus, dont elle a tiré le nom; mais tout cela n'eft point appuyé fur des témoignages bien autentiques: on voir feulement que Baudouin de l'Isle, comte de Flandre, fit bâtir, vers le milieu de l'onziéme fiécle, un palais, à Ziric-zée, & qu'elle pasfoit pour la principale place de Zélande, lorsqu'elle fut attaquée inutilement, en 1303, par Guy de Dampierre, comte de Flandre, qui, l'année fuivante, y fut battu & fait prifonnier par les Zélandois, fecourus par la flotte de France, commandée par Roger de Lauria, amiral de Philippe-le-Bel. En 1576, Ziric-zée fut prife, par Louis de Requefens, grand-commandeur de Castille, & gouverneur-général des Pays-Bas, après un fiége de fept mois, foutenu par Arend-van-der-Dop, commandant de la place. Les Espagnols, fous la conduite de Chiapin Vitelli, marquis de Cetone, & de Christophe de Mondragon, pasferent à gué les canaux de la Mer, qui féparent l'isle de Schowen d'avec celle de Duveland; & quoiqu'ils eusfent fouvent de l'eau jusqu'aux épaules, & que les ennemis les attendisfent de pied-ferme, de l'autre côté du rivage, ils pasferent, & repousferent les Zélandois, dont l'amiral (Louis de Boifot) fut tué: comme après la mort du commandeur de Requefens, qui arriva la même année, les Espagnols, en garnison à Ziric-zée, fe mutinerent, faute de payement, & abandonnerent la place, pour fe retirer dans le Brabant: les états s'en emparerent de nouveau, & la mirent enfuite en très-bon état de défenfe.* Longuerue, Description de la France, 1. 2, part. 1 p. 25.

Sous les princes des maifons de Bourgogne & d'Autriche, cette ville céda le premier rang à Mid

delbourg, qui s'étoit accrue, & étoit devenue fort riche, par la décadence du négoce de Ziric-zée, dont les fables avoient comblé le port; cependant celleci eft encore fort marchande; elle eft asfez jolie & bien peuplée : les fortifications, qui la défendent, font bonnes, & le débit du fel & du poisfon y eft fort confidérable: fon église principale a été dédiée autrefois à faint Livin. Albert de Baviére y fonda, en 1378, un chapitre de vingt-quatre chanoines: il y avoit, avant la révolution arrivée dans la religion du pays, fix belles maifons religieufes.

Le favant Pierre Peckius, docteur en droit dans l'univerfité de Louvain, puis confeiller au parlement de Malines, étoit né à Ziric-zée. Il mourut en 1589, laisfant Pierre Peckius, fon fils, héritier de fon nom, de fa fcience & de fes biens.

ZIRIDAVA, ville de la Dace, felon Ptolomée, 1.3, c. 8. Le nom moderne eft Scaresten, fi nous en croyons Lazius, 12. Reip. Romane.

ZIRINIA. Voyez ZEIRINIA. ZIRKÉES, village des Indes, dans la province de Guzurate, à une lieue & demie de la ville d'Amadabat. Ce village eft célebre, par un beau fepulchre qu'on y voit, & qui eft l'ouvrage d'un roi de Guzurate, qui le fit bâtir en mémoire d'un Kafi, qui avoit été fon précepteur, & que plufieurs prétendus miracles, faits après fa mort, ont rendu fameux. Tout le bâtiment, dans lequel on compte jusqu'à quatre cent quarante colomnes, de la hauteur de trente pieds, eft de marbre, ausfi-bien que le pavé, & fert de tombeau à trois autres rois, qui ont voulu y être enterrés avec leurs familles. A l'entrée de ce fuperbe tombeau eft une grande citerne pleine d'eau, & fermée d'une muraille, qui eft percée de tous côtés de plufieurs fenêtres. Les Mahométans de ces quartiers-là y vont faire des pélerinages. C'eft dans le village de Zirkécs, que fe fait le meilleur indigo du pays. A une lieue de-là, il y a un grand jardin, accompagné d'une belle maifon, que le grand-mogol Chou-Chimauw fit faire, en mémoire de la victoire qu'il remporta, dans ce lieu-là, fur le fultan Mahomet Begeran, dernier roi de Guzurate, & après laquelle il unit ce royaume à fes autres états. *Mandesto, Voyage de Perfe aux Ind. orient. p. 83, édit. 1727:

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ZIRMA, fleuve d'Afie vers l'Hyrcanie: car Agathias, 1.4, fub finem, le place aux environs des monts Carduchi.

ZIRONA, Isle du golfe de Venife, fur la côte de la Dalmatie, & de la dépendance du comté de Traw. Cette isle, qui n'eft pas grande, eft placée, par le pere Coronelli, entre les isles de Bua, de Solta, Olynta & de Pianca; au Midi occidental de la premiere; à l'Occident feptentrional de la feconde, & à l'Orient de la troifiéme. *Carte de la Dal

matie.

ZIS. Voyez ZIZ.

ZISPERHAUS, Zapolia, ville de la Haute-Hongrie, au comté de Scépuze. * Hift. & Defer. de la Hongrie, 1.3, édit. 1688.

ZITÆ, peuples, dont il eft parlé dans l'histoire Miscellanée, 22, qui paroît les placer au voifinage de la Bulgarie.

ZITHA, ville de la Méfopotamie: Ptolomée, 1. 5, c. 18, la compte parmi les villes fituées au bord de l'Euphrate, & la place entre Banabe & Bathautha. Elle est appellée Sitha, par Zofime, 1.3, c. 15.

ZITHIUM. Voyez ZOITHIUM. ZITHUNIUM. Voyez ZETUNIUM. ZITRACHA, ZITRACH ou ZITRACHAN. Voyez ALBANIE, No. 1.

au

ZITTAU Zittavia ville d'Allemagne, au marquifat de la Haute-Luface, fur la Neiff, à quatre lieues au-dessus de Gorlitz, fur la frontiere de Bohême. Wenceslas, roi de Bohême, la fit aggrandir en 1253, & la fit entourer de murailles en 1255. Elle eft renommée pour fa bonne bierre. * D'Audifret, géogr. t. 3.

ZITURON, lieu de la Perfe. Il en eft parlé dans l'histoire Miscellanée, Z 18, qui le met au voifinage

de Créfiphonte. Elle eft nommée Siafur, dans Cédrène.

1. ZiZ ou ZIS, montagnes d'Afrique dans la Barbarie, au royaume de Fez. C'eft une chaîne de quinze montagnes froides & rudes, qui prennent leur nom de la riviere de Ziz, qui en fort, & bordent la province de Fez, du côté du mont Atlas. Elles commencent, vers le Couchant, à la province de Tedla, dans le royaume de Maroc, où la mon tagne de Dédès le fépare de celui de Fez, & elles s'étendent jusqu'aux confins de Mezetalça. La province de Sugulmesfe les borne au Midi; au Nord elles ont les plaines d'Ecdescen & de Gureygure: de forte qu'elles peuvent avoir trente-cinq lieues du Levant au Couchant, fur quatorze de largeur. Elles font peuplées de Zénégues fi endurcis au froid, que parmi tant de neiges & de glaces, ils ne s'habillent pas plus chaudement que les autres Bérébéres, excepté qu'ils portent des bottines de cuir, & s'entortillent les jambes de haillons, lacés avec des cordes; mais ils vont tête nue, toute l'année. Ils font grands voleurs, & ont toujours guerre avec les Arabes, dont ils vont enlever la nuit les troupeaux dans la plaine; ausfi celui que les Arabes rencontrent, paye pour tous, & eft bien-tôt mis en piéces. Leurs montagnes font toutes couvertes d'herbes; mais il y a peu de bois. On y trouve une fi grande quantité de couleuvres, qu'elles vont par les maifons, comme les chiens & les chats: elles s'approchent lorsqu'on mange, afin qu'on leur jette quelque chofe, & ne font aucun mal, à moins qu'on ne les attaque. Il y a plufieurs villages, dont les maifons font faites de bois ou de cloifons, enduites de terre & de plâtre, & couvertes de pailles; mais les plus riches ont des cabannes de nates de jonc. Ils nourrisfent quantité de menu bétail, & trafiquent à Fez & à Sugulmesfe, où ils portent de la laine & du beurre, & menent des ânes & des mules; mais ils ne vont point à la derniere de ces villes, que les Arabes ne fe foient retirés dans les déferts, parce qu'ils leur feroient un mauvais parti; & quelquefois ceux-ci envoyent devant leurs tentes & leurs troupeaux, & attendent les Zénégues au pasfage, pour fe venger de leurs larcins. Ceux-ci font robustes, & fi brutaux, qu'ils ne demandent ni ne donnent la vie dans le combat. Ils lancent des dards, dont ils font ausfi asfurés que s'ils tiroient avec des arbalêtes. Ils font autant d'effet, & ils ont, outre cela, quelques arquebufes. Ils font plus de trente mille combattans, tous gens de pied, & battent toujours les Arabes dans les montagnes, comme ils en font battus dans la plaine, parce qu'ils n'ont point de cavalerie; mais le commerce les oblige quelquefois à faire trè ve. Toutes les caravannes, qui pasfent dans ces montagnes, leur paye tribut, pour chaque charge de chameau, & tout ce qui pasfe fans pasfe-port est détrousfé. Il y a deux de leurs montagnes qui ont des mines d'argent; favoir, celle d'Aden & d'Arucanez; mais ces mines leur apportent peu de profit. On y voit encore les ruines d'une ville, appellée Calaat-Aben-Tavyla, & dont les murs font de bois, lié avec du plâtre. Il y demeure quelques pauvres gens. Marmol, Afrique, t. 2, 1.4, c. 119.

2. ZIZ ou ZIS, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, & qui fépare en partie le royaume de Fez de celui de Trémécen. Elle a fa fource dans les montagnes des Zénégues; &, après avoir passé par la ville de Garciluyn, & par les états de Quinena, de Matagara & de Reteb, elle va mouiller Sugulmesfe, & de-là, elle fe rend dans les déferts, où elle fe convertit en un lac. Dapper. Afriq. p. 204, dit que la riviere de Ziz fort d'une montagne de l'Atlas, qui porte le même nom, & que prenant fon cours entre des montagnes, elle arrofe les pays dont il vient d'être parlé, pasfe près du fort de Suahila, & va fe jetter dans un lac, entouré de tous côtés de fablons.

3. ZIZ ou ZEZ, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger. Elle traverse la province de Trémécen, du Midi au Nord, en ferpentant, & va se jetter dans la Mer Méditerranée, près de

Tebcerita, où elle prend le nom de Sirut. Son émbouchure eft marquée, par Marmol, Afriq. t. 2, 1. 5, c. 11, à fix lieues, à l'Orient, d'Oran. I ajoute que cette riviere traverse les campagnes de

Ciret.

c. 17,

ZIZA, ville de l'Arabie-Pétrée. Ptolomée, 1.5, dans les terres. Il eft fait menla marque tion de cette ville, dans la notice des dignités de l'empire.

ZIZAMA, bourg ou ville de l'Afrique intérieure. Pline, l. 5, c. 5, le met au nombre des conquêtes de Cornelius Balbus.

ZIZARA. Etienne le géographe dit que la ville de Larisfa, en Syrie, étoit nommée Zizara, par les habitans du pays.

ZIZERS, en latin, Ciceronium, bourg des Grifons, dans la ligue de la Caddée, & dans la communauté des quatre Villages, à la droite du Rhin. C'est un gros bourg, dans la paroisfe duquel il y a un bon bain d'eau minérale, qui charrie des paillettes d'argent & de cuivre, du vitriol, de l'alun, & autres minéraux. Il pasfe pour être propre à la guérifon de divers maux. On l'appelle Frewis-bad. On voit, dans Zizers, un beau palais, nouvellement bâti, qui appartient à Mrs. de Salis; & dans l'églife, il y a quelques-uns de leurs tombeaux en marbre. *Délices de la Suisle, t. 4, p. 47.

ZIZERUS, riviere & port de l'Inde, felon la plupart des exemplaires imprimés, de Pline, 1.6, c. 23, où on lit: Secuta atas propiorem curfum tutioremque indicavit, fi ab eodem Promontorio Zizerum amnem, Portum India peteret; mais Pintaut & le pere Hardouin ont jugé, fur la foi des anciens manuscrits, qu'il falloit lire Zigerum Portum India, & retrancher abfolument amnem, qui ne fe trouve point dans les manuscrits qu'ils ont confultés. Le pere Hardouin même veut qu'on life Zigerum, au lieu de Zizerum; & Pintaut conjecture que ce port Zizerus eft le même que Pline, un peu plus bas, appelle Mugiris primum emporium India, & qui eft nommé Muziris & Modiris, dans Ptolomée, 1.7 & 8. Le nom moderne du port Muziris, eft Caul, felon Molet; Anor, felon Ramufio; & Calecut, felon le pere Hardouin.

ZIZEUM, lieu fitué aux confins de la Colchide. Il devoit être au voifinage de la ville Theodorias: car Agathias, 1.5, ineunte, dit que le préfet Théodore, dans fon expédition contre les Zanni, campà entre Theodorias & Zizeum.

ZIZIERE. Corneille, qui cite Davity, dit: ville d'Asfyrie, fur le bord du Tigre. Quelques-uns la prennent pour Zigire de Ptolomée.

La ville, dont parle Ptolomée, s'appelle Zigira, & ne fauroit être celle de Davity, puisque celle-là étoit à une grande distance du Tigre.

ZMIRNA, ville de la premiere Mafie. C'eft la notice des dignités de l'empire qui en fait men

tion.

ZMYRNÆI. Voyez SMYRNA.

ZNAIM ou ZNOYM, ville de Bohême, au marquifat de Moravie, fur la Teya, vers les frontieres de l'Autriche. Cette ville eft fituée à fept lieues communes, d'Allemagne, de Brinn, & à dix lieues de Vienne. L'empereur Sigismond y mourut, en 1437, & les Suédois la prirent en 1645.* Jaillot, Atlas. ZOA. Voyez ZOES.

1. ZOAN. Voyez TANIS.

2. ZOAN ou ZOVAN, bourg d'Italie, dans l'état de Venife, au Bresfan, près de la fource de l'Oglio, felon Corneille & Mary. Ce bourg, que je ne trouve point dans la carte de Jaillot, quelque détaillée qu'elle foit pourroit conferver quelques traces du nom des anciens Suanetes, peuples de la Rhétie.

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ZOANA, ville de la Petite Arménie. L'Itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Arabisfus à Satala, entre Tonofa & Gundufa à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à vingt-trois milles du fecond.

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1. ZOAR, nom d'un lieu, felon Suidas, qui ne le défigne pas plus particuliérement.

2. ZOAR. Voyez ZOARA.

1. ZOARA ou ZOAR, ville de la Palestine. C'eft la même que Segor ou Bala. Voyez SEGOR. Etienne le géographe fait de Zoara une bourgade de la Palestine; & la notice des dignités de l'empire, place Zoara fur le lac Asphaltide; ce qui fait voir que cette ville a fubfisté longtems. Egefipe, 1.4, c. 18, nomme cette ville, Zoaras, & la comprend dans l'Arabie. Il y a apparence que c'eft la même ville que Ptolomée, 1.5, c. 17, appelle Zoara, & qu'il place dans l'Arabie-Pétrée. Cette ville étoit, dans le feptiéme fiécle, un fiége épiscopal de la troifiéme Palestine, ou premiere Arabique, dans le patriar chat de Jérufalem. * Commainville, Table des Evê

chés.

2. ZOARA, felon Dapper, Afrique, p. 200, & ZAORAS, felon Marmol, Afrique, t. 2, l. 6, c. 42. Ville d'Afrique, dans la Barbarie, & de la dépendance de la province de Tripoli. Cette petite ville, fituée fur la côte, eft mife, par Marmol, à dix-sept lieues de l'isle de Gelves, du côté de 1 Orient; & par Dapper, à treize milles de cette isle. Quoi qu'il en foit, Zoara eft fermée de méchantes murailles, & habitée par de pauvres gens, qui font de la chaux & du plâtre, qu'ils portent vendre à Tripoli, ou qui s'adonnent à la pêche, & vont en courfe avec les vaisfeaux Turcs. Cette ville a été fondée par les Africains, & étoit autrefois très-peuplée, à caufe d'un port, où l'on abordoit de tous côtés pour le commerce, Ptolomée lui donne quarante-un dégrés quinze minutes de longitude, & trente-un dégrés trente minutes de latitude. Il la nomme Pofidone. Elle fut ruinée, la premiere fois, par Occuba, avec Tripoli, & elle a été encore ruinée plufieurs fois depuis. Bosfat, dans fon histoire de l'ordre de Saint Jean de Jérufalem, l. 1, rapporte qu'en 1552, quelques habitans de Zoara, étant esclaves à Malte, promirent de conduire les Chrétiens fürement, jusqu'à leur ville, fi on vouloit leur rendre la liberté. Elle leur fut accordée; & on choifit le prieur de Capouë, qui partit avec feize vaisfeaux, & environ trois cens chevaliers. Ils descendirent à terre, le 14 d'Août, & attaquerent la place avec tant de promptitude, que les habitans, furpris, ne furent point en état de réfister. Le gouvernement de Tripoli charge Zoara de tant d'impôts, que les habitans de cette ville font fort miférables. Le bled y eft fi cher, qu'on estime un homme riche, quand il peut en avoir deux ou trois muids de provifion. Leur ville n'eft plus même aujourd'hui qu'un méchant village.

ZOARAS. Voyez ZOARA.

ZOBBEN, CZESEBEN, ZEBEN ou CEBEN, ville de la Haute-Hongrie, fur la riviere de Tarza, au comté de Scepufe. Elle fut prife fur les mécontens, en 1684.

ZOBELITZ, ville d'Allemagne, dans la HauteLuface, felon Corneille, qui ne cite point fon garant. Jaillot, qui écrit ZEBELITZ, en fait feulement un village, fur la riviere de Schops, entre Prybus & Baudisfen.

ZOBIDE, peuple, qui habitoit aux environs de la Carmanie, felon Etienne le géographe, qui cite Quadratus. Il habitoit apparemment une contrée de la Parthie, à laquelle Ptolomée donne le nom de Sobidas.

ZOBITES. Eufébe, dans fa préparation évangélique, donne ce furnom à Elihu, fils de Barachel qui eft appellé, dans le livre de Job, c. 32, v. 2 & 6, Buzites, de Buz, lieu de fa naisfance. Cet Elihu eft cet homme , qui voyant que les amis de Job n'avoient plus rien à lui répondre, fe mit en colére contre eux, les accufa d'imprudence, & fe vanta de fon bon fens & de fa fagesfe.

ZOCATORA ou ZOCOTORA, Isle, fituée à l'entrée de la Mer Rouge, fous le treiziéme dégré quarante minutes de latitude feptentrionale. Elle a le royaume de Carefen au Nord, & le royaume d'Adel au Midi occidental. Cette isle peut avoir vingt lieues de long, fur neuf de large. Il y a partout de fort bonnes rades, & des bayes propres à retirer les vaisseaux. Elle n'eft connue des Européens,

ces deux vers:

que depuis 1506. L'air, quoique très-chaud, y eft les Poisfons; & ces noms fe trouvent exprimés dans fort fain, parce qu'il y regne ordinairement un vent de Nord. La terre y eft haute, montagneufe, féche & fterile, excepté quelques vallons, où l'on nourrit des bestiaux. L'encens & l'aloës, qui y viennnent, pasfent pour les meilleurs du monde. On y trouve du vermillon; & la Mer jette fouvent de l'ambre fur fes côtes.

Cette isle dépend du roi de l'Arabie-Heureufe, qui la fait gouverner par un Sultan, lequel fait fa réfidence dans un bourg, appellé Tamary, & couvert d'un fort, éloigné de la Mer d'une portée de canon, & accompagné d'une redoute. Sur le fort, il y a quatre piéces de canon.

Cette isle eft la Dioscuria, Dioscorida ou Dioscoridis Infula des anciens. On tient qu'Alexandrele-Grand la conquit à fon retour des Indes, & qu'il la peupla de Grecs, pour qu'ils eusfent foin de cultiver la plante dont fe tire l'aloës. Nous favons qu'elle fut découverte par Fernand Bereyra, capitaine Portugais. Thomas Rhoe, ambasfadeur d'Angleterre, auprès du Mogol, dit, dans fes mémoires, en parlant de l'isle de Zocatora, qu'elle eft habitée par quatre nations différentes; par des Arabes, qui y pasferent dans le tems que la conquête en fut faite par les ancêtres du Sultan, qui y regnoit, lorsque cet ambasfadeur dresfoit fes mémoires. Ceux-là baifent la main au Sultan, lorsqu'ils fe préfentent devant lui. La fecorde forte d'habitans, eft un peuple traité en esclave, & qui baife les pieds au même Sultan, & travaille continuellement à fon fervice, & à préparer fon aloës. Les Bedouins, qui font la troifiéme forte d'habitans, font plus anciens dans le pays que les autres. Le roi de Zocatora a eu, avec eux, de longues guerres. Ils vivent dans les montagnes en grand nombre ; & on les y laisfe aujourd'hui en paix, à condition qu'ils éleveront leurs enfans dans la religion de Mahomet, ce que toute fois ils ne font pas. On croit que ce font les anciens Chrétiens Jacobites. La quatriéme forte de ces Infulaires, eft un peuple fort grosfier & miférable, qui n'a point de demeure arrêtée, qui couche le plus fouvent dans les bois, tout nud, tout défiguré, portant de longs cheveux, & n'ayant aucune communication avec les autres. Ils ne vivent que de racines, & la moindre chofe leur fait peur; de forte que leur vie est peu différente de celle des bêtes brutes. Il y a grande apparence que ces fauvages font les habitans originaires de l'isle de Zocatora. Saint François Xavier obferva qu'ils portoient tous des petites croix qu'ils faifoient leurs priéres en Hebreu, & qu'ils avoient beaucoup d'autres pratiques du Christianisme, dont ils ne pouvoient rendre aucun compte.

ZOCHAZA. Voyez MENZOCHAZA. ZODIAQUE, grand cercle, que les astronomes & les géographes conçoivent, biaifant en forme d'écharpe, entre les deux poles du Monde, coupé à angles obliques de 23 dégrés & demi, par l'équateur, au commencement des fignes du Belier & de la Balance, & auquel on donne une largeur de fix à huit dégrés de chaque côté de l'écliptique, pour compofer une largeur de douze à feize dégrés; de forte que l'on peut dire que le Soleil eft toujours fous le milieu du Zodiaque. La premiere fection du Zodia. que, faite par l'équateur, au commencement du figne du Belier, fe nomme Section Vernale; parce que c'eft lorsque le Soleil eft dans ce point, que le Printems commence. La feconde fection, où eft le commencement de la Balance, s'appelle Section Automnale; parce que c'eft quand le Soleil fe trouve dans ce point, que commence l'Automne.

Ce cercle eft appellé Zodiaque, du mot Grec Zodion, qui fignifie Animal, & lui a été donné, à caufe des douze fignes qu'il contient, qui nous font presque tous représentés fous le nom & fous la figure de quelque animal. Les noms, qu'il a plu aux anciens de donner à ces douze fignes, font: le Belier, le Taureau, les Gemeaux, le Cancre ou l'Ecrevice, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, l'Archer ou le Sagitaire, le Capricorne, le Verfeau &

Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libraque, Scorpius, Arcitenens, Caper, Amphora,

Pisces.

Ces noms ont été pris des douze constellations, qui étoient dans ces fignes, au tems d'Hipparque; mais depuis, elles ont changé de place, comme je le dirai plus bas.Les deux colures des folftices & des équinoxes divifent le Zodiaque en quatre parties égales, pour les quatre faifons de l'année; & chaque faifon comprend une de ces parties, dans laquelle il y a trois fignes.

La ligne, qui eft repréfentée au milieu du Zodiaque, nous marque, par fes trois cent foixante dégrés, la route du Soleil. Il ne s'en écarte jamais; au lieu que les autres Planetes s'en éloignent, tantôt vers le Midi, tantôt vers le Septentrion, les unes plus, les autres moins, jusqu'à cinq, fix, sept ou huit dégrés; ce qui fait que quelques-uns donnent environ jusqu'à feize dégrés à la largeur du Zodiaque, afin qu'il enferme toutes les Planetes. Cette ligne s'appelle Ecliptique, parce que les éclipfes de Soleil ou de Lune n'arrivent jamais que quand la nouvelle ou la pleine Lune fe fait dans la même ligne ou fort proche. On la nomme encore Orbite du Soleil, parce que le Soleil la parcourt, par fon mouvement propre, d'Occident en Orient, en avançant, chaque jour, d'environ un dégré, & l'achevant de parcourir dans une année. Ainfi, on voit que le Soleil a deux mouvemens différens, qu'il eft nécesfaire de bien entendre, parce qu'ils fervent à proportion pour les autres Planetes. Imaginons-nous donc que le Soleil, emporté par le premier mobile, fait un tour chaque jour d'Orient en Occident, & que pendant qu'il eft emporté de la forte, il retourne, par fon mouvement propre, vers l'Orient. Cela compose l'année folaire, qui eft cet espace de tems que le Soleil employe à parcourir tout le Zodiaque, & qui eft d'environ trois cent foixante-cinq jours, cinq heures quarante-neuf minutes & feize fecondes.

Dans l'ufage, on confond le Zodiaque avec la ligne écliptique, à laquelle on fait faire un angle, avec l'équateur, de vingt-trois dégrés & demi; parce qu'on a obfervé que le Soleil ne s'éloignoit jamais davantage au-desfous de l'équateur, que de vingttrois dégrés & demi, & ne s'abaisfoit jamais plus audesfous; d'où il fuit, que les poles de l'écliptique font éloignés des poles du monde ausfi de vingt-trois dégrés & demi : & comme l'écliptique eft un cercle, ausfi-bien que l'horifon, & que deux grands cercles fe coupent toujours en deux également, il s'enfuit que la moitié du Zodiaque paroît toujours fur l'horifon.

Lorsque nous avons dit que le Zodiaque étoit conçu biaifant en forme d'écharpe, entre les deux poles du monde, il faut entendre, par-là, qu'il divife tout le monde obliquement, à l'égard de l'équateur, & qu'il le divife en deux parties égales, dont l'une eft dite Septentrionale, à caufe que les fix fignes feptentrionaux s'y trouvent; & l'autre Méridionale, à caufe que les fix fignes méridionaux s'y trouvent. Cette obliquité du Zodiaque, & le cours du Soleil, contribuent à produire la diverfe température des faifons.

On divife ordinairement le Zodiaque en douze parties égales, qu'on appelle fignes, dont la suite fe compte d'Occident en Orient, en commençant au point de la fection vernale, & où le Soleil, avançant de fon mouvement propre, pasfe de la partie méridionale à la feptentrionale. Ces fignes fe peuvent prendre en deux façons: ou pour la douzième partie du Zodiaque, à commencer depuis l'équateur; ou pour les constellations du Belier, du Taureau & des autres, qui, par la dispofition de leurs étoiles, repréfentent ces animaux. Ces constellations étoient des fignes, ou des douzièmes parties du Zodiaque, dès le tems d'Hipparque; mais depuis, elles ont tellement changé de place, que la constellation, qu'on

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