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venu. On compte dans fon diocèfe cent foixante pa roifles & plufieurs fuccurfales. L'églife cathédrale eft dédiée à faint Pierre, & le chapitre eft compofé d'un archidiacre, d'un tréforier, d'un chantre, d'un écolátre, d'un pénitencier, & de quinze chanoines. * Piganiol, Descr. de la France, t. 5. p. 146.

Le commerce le plus coníidérable de ce pays, eft celui des bleds, & le pays eft riche lorsque la vente en eft facile & à bon prix; il s'y recueille ordinairement jusqu'à fix mille tonneaux de bled,& jusqu'à neuf mille de feigle. Ces bleds font portés à S. Sébastien, & quelquefois en Portugal, fur la côte du golfe de Gascogne à Bayonne, à Bordeaux & à la Rochelle. Les retours des bâtimens qui ont porté ces grains en Espagne font fort avantageux, parce qu'ils confiftent principalement en especes. Les marchands de Vannes font aufli quelque commerce de fer en verges, qu'ils tirent des forges de la Province. Ils font auffi commerce de fardines & de congres qui fe débitent fort bien, même à Bordeaux, à la Rochelle, à Nantes, & à faint Malo. On dit que la feule ville de Port-I ouis débite tous les ans quatre mille bariques de fardines aux marchands de faint Malo, qui font en poffeffion d'en faire le débit par toute l'Espagne & la méditerranée. Les Habitans de Belle-Isle font auli un commerce de fardines qui leur est trèsavantageux. On prétend que la pêche qu'ils en font leur produit tous les ans mille ou douze cens bariques. Les bâtimens qui font cette pêche, font de deux ou trois to neaux, & montés de cinq hommes qui vont à voile & à rames. Chaque bateau porte au moins douze filets de vingt à trente braffes, pour en changer, felon la quantité de poiffon qu'il prend. Les marchands achetent les fardines au bord de la mer, les falent & les arrangent dans des barriques, où on les preffe pour en tirer l'huile qui les feroit corrompre. Il faut ordinairement neuf à dix milliers de fardines pour remplir une barrique; & de trente ou quarante barriques de ce poiffon, on n'en fait qu'une barrique d'huile.

2. VANNES, Venne, bourgade du duché de Lorraine, au diocèfe de Toul, dans la prevôté de Gondreville. Son églife paroiffiale eft fous l'invocation de faint Martin, & l'évêque de Toul eft patron de la cure. Le chapitre de Briey perçoit les deux tiers des dixmes, & le curé l'autre tiers. Il y a à un quart de lieue un château qui appartient aux Seigneurs de Ligneville, qui font auffi feigneurs de Vannes, & dont les ancêtres ont fondé une chapelle fous l'invocation de faint Jacques & de fainte Marguerite.

VANNIA, ville d'Italie : Ptolomée, 1. 3, c. 1, la donne aux Bechuni. Le MS. de la bibliothéque Palatine lit Vaunia au lieu de Vannia. Cluvier, fuivi par Baudrand, croit que c'eft aujourd'hui FANNA, bourg de l'état de Venile.

VANNIANUM-REGNUM, royaume de la Sarmatie Européenne, dont Pline, 1. 4, c, 12, fait mention. C'est le royaume de Vannius, que Drufus Céfar avoit donné aux Suéves; non à toute la nation des Suéves, mais à ceux de ces peuples que Drufus avoit envoyés fixer leur demeure au-delà du Danube, entre le Marus & le Cufus. Ce royaume ne fut pas de longue durée. Vannius lui-même fut chassé de fes états par Jubilius, roi des Hermunduriens, & par Vangion & Sidon, fils de fa fœur. Ces deux derniers partagerent entr'eux le royaume de leur oncle qui alla s'établir dans la Pannonie, avec ceux de fes fujets qui lui étoient demeurés fideles. * Tacit, An. 1. 12.

VANNIDENSIS, fiege épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Rogatianus, fon évêque.

VANNIEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangfi, au département d'Iaocheu, feconde métropole de la province. Elle eft de o. d. 22'. plus occidentale que Peking, fous les 29. d. 14'. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenf

VANNIENSES. Vovez FLAMONIENSES. VANNUNGAN, ville de la Chine, fur la route de Canton à Peking, à la droite de la riviere Kiam,

entre Kanchen, & Pekitfiven. Cette ville, fituée dans une plaine unie & fertile, n'eft pas bien grande. Elle étoit autrefois bien bâtie & fort propre, comme on le peut encore voir par fes ruines, & par un portail fort fuperbe. Mais les Tartares y ont fait de grands ravages; l'herbe eft fi haute par tout, & les maifons font tellement ruinées qu'on ne fauroit trouver les veftiges des rues. Un peu plus loin, en fuivant la même route, on trouve la bourgade appellée Pektifiven, où les maitres des navires ont coutume de fe fournir de voiles, & de tout ce qu'ils ont befoin pour leurs vaiffeaux. Son enceinte eit grande. On trouve én y entrant des grottes faites de main d'homme; mais que la guerre a ruinées pour la plûpart. La plus confidérable peut avoir autour de quarante pieds de hauteur. Elle eft large à proportion, & elle a deux voûtes où l'on peut monter par un degré, dont les marches font baffes & larges de quatre enjambées. Tout cet ouvrage eft de terre glaife, mais fi bien travaillé,qu'on prendroit cette grotte pour une chofe que l'eau auroit faite, en fe faifant chemin au travers d'une roche. *Voyage des Hollandois à Peking, p. 5. VANS, ville de France, dans le bas Languedoc, diocèfe & recette d'Ufez. Ón ne donne à cette petite ville que quinze cens foixante & dix-huit habitans.

VANSUI, petit lac de la Chine, dans la province de Kiangfi, au voifinage de la ville de Ñanfung. *Atlas Sinenf.

VANTADOUR. Voyez VENDATOUR,

VANTENA, ville d'Egypte, felon Ortelius, qui cite la lettre des évêques de cette province à l'empereur Leon. Cette lettre fe trouve dans le recueil des conciles.

VANTIEN, petite cité de la chine, dans la pro~ vince d'Iunnan, au département de Lungchuen, premiere petite cité de la province. Elle eft de 17. .d. 36'. plus occidentale que Peking, fous les 24. d. 31'. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenf.

VANVEY, bourg de France, dans la bourgogne, bailliage de châtillon, fur la riviere d'Ourfe. If y dant ce bourg un prieuré de l'ordre de faint Benoît, fous le titre de faint Barthelemi. Vanvey est une châtellenie royale. Jaillot écrit Vanney.

VANVRES, Vinya, village de l'isle de France, à une lieue au midi de Paris. Ce lieu eft fameux par la bonté de fon beurre. On dérive fon nom de Venna ou Beuna, qui, en vieux françois, fignifioit Pêche, parce qu'il n'étoit habité que de pêcheurs de la riviere de Seine. M. le Prince de Condé y a une fort belle maifon, qui appartenoit ci-devant à M. de Montargis.

VANXIN, montagne de la Chine, dans la province de Queicheu, au midi de la ville de Sunar. Elle eft extrêmement escarpée de tous côtés. Il n'y a qu'un fentier fort étroit,par lequel on peut y monter. Dans le temps de guerre, les habitans de Sunan fe retirent fur cette montagne, où ils font hors de tou te infulte.

VAOR, commanderie de Malte, dans le haut Languedoc, au diocèse d'Alby.

VAPANES, lieu de l'isle de Corfe, felon Strabon, l. 5, p. 224. Il ne dit pas dans quelle partie de l'isle il étoit fitué.

VAPINCUM, VAPINQUUM & VAPINGUM, ville de la gaule Narbonnoife. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Milan à Arles, entre Caturiga & Alabons, à dix-fept milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond. C'eft le nom ancien de la ville de Gap. Voyez GAP.

VAPLUARII, peuples qui habitoient vers l'em bouchure du Rhin, felon B. Rhenanus, qui fe fonde fur un ancien fragment de la table de Peutinger. Velfer a fubftitué APSUARII pour VAPLUARII, & il entend par-là les ANSUARII.

VAQUEVILLE, Episcopi Villa, bourg de France, dans le pays Meffin, au bailliage de Vic. Son églife paroiffiale eft fous le titre de l'Invention de S. Etienne. Le hameau de Venay dépend de Vaqueville, dont l'évêque de Metz eft feigneur.

VAR, (le) riviere qui fait la féparation de l'Italie & de la France. Voyez VARUS. Elle prend fa four-· ce au mont Cemélione, dans les Alpes, traverfe une

après quelques douze lieues de cours du fud au nord, partie des dépendances du comté de Nice, palle par Entrevaux auprès de Glandeves, & vient vers fon embouchure féparer le comté de Nice de la Provence, où elle fe jette dans la mer Méditerranée, à une demi-lieue à l'occident de Nice.

1. VARA. Voyez VARAR.

2. VARA; ce mot fignifie, en Arabe, derriere &

au-delà.

VARA-GIHOUN, c'eft-à-dire, ce qui eft audelà du Gihon & de Loxus. C'est la Tranfoxane que les Arabes appellent auffi Maouaran nahar ce qui eft au-delà du fleuve; car ils qualifient du nom de fleuve par excellence le Gihon, que les Perfans nomment auffi en leur langue Roud, & Roud-Khaneb, qui fignifie abfolument & généralement le fleuve.

VARA-SIHOUN, c'eft-à-dire, ce qui eft au-delà du Sihon, qui eft le Jaxartes des anciens. C'eft proprement le Turqueftan, appellé auffi pour la même raifon Vara-Khogend, à caufe qu'il s'étend au-delà de la ville de Khogend, qui eft bâtie fur le fleuveSihon. VARADA, ville de l'Espagne Tarragonoise : Ptolomée, 1. 2, c. 6. la donne aux Carpetains.

VARADANUS. Voyez ACHARDEUS. VARADE, bourg de France, dans la Bretagne, recette de Nantes. C'eft le premier bourg qu'on trouve en paffant de l'Anjou dans la Bretagne, lorsqu'on descend de la Loire. Il eft fitué fur cette riviere à l'oppofite de faint Florent le vieux.

VARADETUM, ville des Gaules, felon un fragment de la table de Peutinger, cité par Ortelius. VARADIN. Voyez WARADIN.

VARAGIO, VARAGGIO, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, fur le bord de la mer, à deux lieues de Savone, au nord-eft. On le trouve diverfement nommé par les anciens. Les uns écrivent Varagium, & les autres, Varago, Voragium, ou Vorag. VARAISE, ville de France, dans la Saintonge, felon Corneille, qui la met fur la riviere de Char, environ à une lieue de faint Jean d'Angely. Varaife n'eft qu'un village.

VARALII, peuples de la Dalmatie, & qui furent d'abord nommés ARDIEI. Voyez ARDIFENS. On croit que ce font les VARDEI de Ptolomée, l. 2, c. 17. & les VARDEI de Pline, 1. 3, c. 22. qui les appelle Populatores Italia.

VARALLO, ou VARAL, ville d'Italie, au duché de Milan, dans le Val de Seia, fur la riviere qui donne fon nom à cette vallée. Merula, 1. 2, c. 11. appelle cette ville Varalle Alpinarum gentium celebris præfecturæ municipium. A demi-lieue de Varallo, fur une montagne délicieufe, qu'on nomme la montagne de Varal, eft un lieu d'une grande dévotion, appellé la nouvelle Jérusalem.

VARAMBON, ville de France, au pays de Breffe. Voyez VAREMBON.

VARAMUS, fleuve d'Italie, chez les Vénetes: Pline, 1. 3, c. 18, dit que ce fleuve fe jettoit dans 'Anaffus. Le pere Hardouin, au lieu de VARAMUS écrit VARRAMUS, & croit que c'eft Muzonella qui fe jette dans des marais, près de Marano au Frioul.

VARANO, Varanus-Lacus, lac d'Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, près de la côte feptentrionale. Son circuit eft de cinq lieues, & il fe décharge par un petit canal dans le golfe de Rodia, à deux lieues à l'occident de la ville de Rodia. *Magin, carte de la Capitanare.

VARAR, golfe de la Grande Bretagne : Prolomée, 1. 2, c. 3. le marque fur la côte orientale, entre l'embouchure du fleuve Loxa & le golfe Tuafis. Au lieu de VARAR, le grec porte VARA. C'eft aujourd'hui le golfe de Murray en Ecoffe, Murrai-Firth. Buchanan croit que la province de Murray, qui eft baignée par ce golfe, a été auffi autrefois appellée VARAR, nom que la riviere de Farray, qui fe jette dans ce golfe, à, en quelque forte, retenu.* Délices de la Grande Bretagne, t. 6, p. 1372.

VARARITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, felon la notice des évêchés de cerre province.qui fournit Julianu,un de fes évêques. VARAS, ou SAINT PAUL DE VARAS, bourg de

France, dans la Breffe, & le chef-lieu d'un mandement, avec titre de comté, au fud-ouest de Bourg, Il députe aux affemblées de Breffe.

VARBOSANYEN, felon Corneille, & VERBOSANIE, felon de l'Isle, qui la marque à la fource de la riviere Bosna. Corneille, qui ne cite aucun garant, dit qu'elle a été quelque-temps la capitale de la Bofnie, qu'elle eft dans l'Herfegovine, ou haute Bosnie, & partagée en deux par la riviere de Melietzka, & qu'elle n'a point de murailles.

VARCAONENSIS, ou VIRGAONENSIS. Voyez au mot ALBA, l'article ALBA-VIRGANOENSIS. VARCEVO, petit bourg de la Dalmatie fur le chemin de Zarra à Scardona. On le prend pour le Collentum des anciens.

VARCIA, ville de la Gaule Belgique : l'itiné raire d'Atonin la marque fur la route d'Andematunum, à Cambaie, entre Andematunum & Vefontio à feize milles de la premiere de ces places, & à vingtquatre milles de la feconde. Alting croit que VARCIA eft préfentement Vercar, village fur la Sône.

VARCIANI, peuples de la haute Pannonie: Prolomée, 1. 2, c. 15. les place dans la partie orientale de cette province. Pline, 1. 3, c. 25. fait auffi mention de ces peuples.

VARCOSSOS, fiége archiépiscopal d'Afie, felon la notice du patriarchat d'Antioche, publiée par Schelstrate.

VARDÆI & VARDEI. Voyez VARALII.

VARDARI, Bardarus, Bardarius, Axius, riviere de la Turquie européenne, dans la Macédoine. Elle a fa fource dans les montagnes qui font aux confins de la Servie, de la Bulgarie & de la Macédoine. Elle coule d'abord du nord au midi, & arrofe Scopia ou Uscopia; quand elle eft arrivée vers Starachino qu'elle mouille, elle commence à courir du nord occidental au midi oriental, &, après avoir arrofé Toly ou Monaster, elle va fe jetter dans le golfe de Salonique. Les principales rivieres qu'elle reçoit, font Jefovo, d. Pfinia, g. & Vistriza, d. * Del'Isle,

Atlas.

VARDBERGA, ou VARDBURGUM, noms que les auteurs latins donnent à la ville de Warberg, petite ville du royaume de Suede, dans la province de Halland.

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VARDIMISSENSIS. Voyez BARTIMISIENSIS. VARDOGNA, bourgade de la Morée, dans la Zacanie, au couchant du lac de Feno. Ce que de Wit appelle Vardogna, eft fans doute le même lieu que De l'Isle appelle Vulfi, auprès d'un lac de même nom, & qu'on appelle ici Feno,nom que je ne trouve dans aucun autre géographe;ce doit être auffi le même lieu que Baudrand nomme Strovifi. De Wit, Atlas.

VARDULI, peuples de l'Espagne Taragonoife, fur l'océan Cantabrique; Ptolomée, 1. 2, c. 6. leur donne une ville nommée Menosca. Pomponius Méla, 1.3, c. 1. & Pline, 1. 2, c. 3, parlent auffi de ces peuples. Ce dernier, 1. 4, c. 20, nomme leurs villes M rosgi; Menosca, Vesperies & Amanum Portus, où étoit Flaviobriga-Colonia. On convient que le pays des Vardules eft aujourd'hui le Guipuscoa.

VAREMBON, ville de France, dans la Breffe, fur la rive droite du Saran, qu'on y paffe fur un pont, & qui au-deffous fe joint à l'Ain. Cette petite ville n'eft remarquable que par fon églife collégiale, au milieu du choeur de laquelle on voit un tombeau de marbre. C'eft celui du fondateur de ce chapitre. Voici l'épitaphe qu'on y lit: Hic jacet reveren diffinus in Christo Pater & Dominus Ludovicus titulo S. Anaftafix S. R. E. cardinalis de Varembono vul gariter nuncupatus, episcopus Maurianenfis, qui obiit XXII. menfis Septembris anno Domini M. CCCCLI. Le véritable nom de ce cardinal étoit la Palue. * Piganiol, Descr. de la France, t. 3, p. 539.

La paroiffe de Varembon eft une annexe de Priay. Il y a un hôpital. La justice reffortit au bailliage de Bourg. Varembon eft le chef lieu d'un mandement, & une communauté qui députe aux aflemblées de la Breffe. Voyez VARAMBON.

VAREN, riviere de l'Amérique méridionale, dans la France équinoxiale. C'est une petite riviere, qui,

va fe décharger dans le canal naturel, qui fépare au fud l'isle de Cayenne du continent, depuis la riviere de Wia, jusqu'à celle de Cayenne.

VARENDORPH, ou VARNDORP, Varendorpium, petite ville d'Allemagne, dans la Westphalie, à cinq lieues de Munfter, fur l'Ems, qui en cet endroit n'eft guere plus gros que la riviere d'Aa, fur laquelle la ville de Munfter eft fituée. L'Ems paffe fous une des portes de Varendorph qu'il fortifie aflez bien de ce côté-là, & qui a de bons foffés ailleurs. Cette ville eft mal-propre, à caufe des fumiers que les habitans mettent devant leurs portes, comme presque par-tout en Westphalie, & même dans les groffes villes. Varendorph eft remarquable, en ce que Varus, capitaine Romain, fous Augufte, fe retrancha dans fon voifinage. On voit encore autour de la ville les veftiges du foffé qui environnoit fon camp. Ce fosfé eft préfentement à demi-comblé, & presque rempli de bois & de broffailles. Il ne feroit pas impoffible que cette Ville eût pris fon nom de Varus, Varendorph, pouvant fignifier le bourg de Varus. Varendorph appartient à l'évêque de Munfter, qui y tient garnifon. Corn. Dict. Voyage d'Osnabrug.

VARENGUEBEC, marquifat de France, dans la Normandie, au diocèfe de Coutances. On y voit un ancien château. Plufieurs paroiffes relevent de cemarquifat, & il y a à Varenguebec un bailli, devant lequel fe portent les procès. Le bois de Limor, qui eft très-grand, dépend de cette paroiffe, & le prieuré de faint Michel de Bofe y eft en partie enclavé.

1. VARENNE, (La) bourg de France dans l'Anjou, élection d'Angers, il eft confidérable..

2. VARENNE, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Chálon. Sa fituation eft belle. La Sone pafle auprès. Le grand chemin de Châlon à Lyon y paffe. C'eft un petit vignoble.

3. VARENNE, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Beaune. Ce lieu fitué dans une grande plaine eft de la paroiffe de Ruffey. Il y paffe une petite riviere fur laquelle il y a un pont, Elle vient de l'abbaye de Serrigny. Il y a peu de vignes, & c'eft un petit paffage.

4. VARENNE, riviere de France, en baffe Normandie, dans le petit pays appellé le Houlme, où elle prend fa fource au lieu appellé Chanu, d'où elle court en ferpentant vers le midi, paffe à Domfront, & va fe joindre à la Mayenne. Corn. Dict. de l'Isle, Robert Atlas.

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VARENNES-LES-GRANDES bourgade de France, dans la Bourgogne, prieuré de l'ordre de S. Benoît, & paroiffe du diocèfe de Langres, bailliage & recette de Châlons.

VARENNE-SAINT-MAUR, (La) lieu de l'Isle de France, élection de Paris. Il donne le nom à la plaine des environs, & il a pris le fien de ce que c'étoit un endroit où les rois prenoient autrefois le plaifir de la chaffe.

1. VARENNES, paroiffe de France, dans la Bourgogne, au bailliage & recette de Mâcon. Elle eft fituée fur de petites montagnes éloignées des villes. Il y paffe une petite riviere nommée Cernin, & qui fe déborde fouvent, à caufe des eaux qui découlent des montagnes. Vaux-la-Montagne, les Galines, les Thuileries & les Noyers en dépendent.

2. VARENNES, ville de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, près de l'Allier, aux frontieres de la baffe-Auvergne. C'eft une petite ville ruinée par les grands paffages des gens de guerre, qui ont fait déferter la plupart des habitans, dont il ne reste plus qu'environ quatre cens. Elle eft bâtie fur une éminence, qui s'abaiffe doucement du côté de la riviere, qui en lave le pied. Cette ville eft du domaine du roi, mais engagée; auffi dans fon préfidial, on ne rend juftice que fous le nom du roi, & non pas fous celui de l'engagifte. Il n'y a qu'une grande rue qui foit remarquable. La petite riviere de Vallenfon, qui prend fa fource en Auvergne, paffe à l'extrémité du fauxbourg. Il n'y a qu'une feule églife qui appartient aux chanoines réguliers de SainteCroix, fous la regle de faint Auguftin. Cette églife, ainfi que la maison religieuse, fut fondée en 1390,

par le duc Robert de Bourbon, petit-fils de faint Louis. Ce prince allant à Rome, mena avec lui deux religieux de Sainte-Croix de Paris, & à fon retour, il les établit dans la ville de Varennes, leur donnant entr'autres reliques un morceau de la vraie Croix. Ces religieux poffédent auffi une épine de la couronne de Notre-Seigneur, avec des reliques de faint Roch & de faint Sébastien.* Corn. Dict. Journal d'un voyage de France & d'Italie. Le P. Boulingaut, nouveau théâtre du monde, 1. part.

3. VARENNES, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Saumur.

4. VARENNES, bourg de France, dans la Touraine, élection de Loches.

5.

VARENNES, lieu de France, dans la Champagne, à quatre lieues de Langres. C'est un lieu renommé par la naiffance de faint Gengoul, connéta→ ble de France, & par le prieuré qui y a été établi en fon honneur. On y voit une fontaine, qu'on dit y avoir été transportée par ce Saint, & dans laquelle il convainquit fa femme d'infidélité. Il y fit bátir & dota l'églife paroiffiale, qui depuis a été changée en prieuré, fous le titre de faint Pierre & de faint Gengoul à la requifition & par la fondation de Regnier, ainfi qu'il paroit par la charte de Regnault, évêque de Langres, de l'avis des chanoines de fa cathédrale, Cette charte eft confervée dans les archives de l'abbaye de Molesme, à laquelle ce prieuré a été donné par cette charte, qui, quoique fans date, doit être rapportée entre l'an 1080. & l'an 1081. D'autres néanmoins la rapportent à l'an 1084. Ce prieuré vaut fix mille livres de rente. * Baugier, mémeire de Champagne, t. 2, p. 90.

6. VARENNES, paroiffe de France, dans le Nivernois, élection de la Charité. Le feigneur de ce lieu a un château qui eft des plus anciens du royaume, & d'une construction finguliere. On voit dans cette paroiffe une chapelle appellée faint Silvain: l'ancienneté du bâtiment fait croire que c'étoit un monastere, comme faint Annaire, évêque d'Auxerre, le rapporte en 580, monasterium quod dicitur Varennia. Il y a dans le territoire de cette paroiffe des mines de fer.

7. VARENNES, prieuré de France, dans le diocèle de Meaux. Il eft de trois cens livres.

8. VARENNES, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Mâcon. Les rivieres de Grosne & de Sône y paffent. C'eft un paffage de Mâcon à Lyon. Il y a un pont ruiné.

9. VARENNES, châtellenie de France, dans le Berry, élection de la Charité-fur-Loire.

10. VARENNES, abbaye de France, au diocèle de Bourges, dans la paroiffe de Fougerolles, à deux lieues au couchant de la Châtre, dans l'archiprétré de Cluys. C'eft une abbaye d'hommes de l'ordre de Cîteaux, & filles de Valuifant. Elle fut fondée par les libéralités de Guy de Chauvigny, en 1148, felon quelques-uns, & en 1155. ou 1162, felon d'autres. Ebon de Dols, Ebo de Dolis, en jetta les premiers fondemens. Les feigneurs de Cluys, ne le fouffrant qu'avec peine, Henri, roi d'Angleterre, ôta la premiere pierre du fondement, puis la remit, & voulut en être le fondateur, & le gardien ou confervateur. Elle retenoit pour fes principaux bienfaiteurs les feigneurs de Dols & de Cluys.

11. VARENNES, (La) contrée de France, dans la Touraine, fur le bord de la Loire. Les Varennes, qui font le long de la Loire, font des terres fablonneufes, faciles à cultiver, & toujours en labour. Elles rapportent du feigle, de l'orge, du mil, des légumes pour la province, & on en tire la gaude pour les teintures. Piganiol, Description de la France, t.7.

VARENNES-BOURREAU, bourg de France, dans le Maine, élection de Château-Gontier.

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VARENNES DE REUILLON paroiffe de France, dans la Bourgogne, recette de Semur en Brionnois. Elle eft compofée de plufieurs hameaux & autres dépendances. Il y a deux collectes dans cette paroiffe, l'une du Brionnois, l'autre du Charolois. Les habitans de la côte du Brionnois font de la recette

&

& du bailliage de Semur; ceux de la côte de Charollois font du bailliage & recette de Charolles. Tous ces lieux font fitués fur la riviere de Loire & fur une éminence. La riviere de Reconse en eft proche auffi. VARENNES SAINT SAUVEUR, paroiffe de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, entre la riviere de Soulevan, & des terres de bruyeres & des bois. Targeat, Cervillas & la Graniere en dépendent.

VARENSIS-LIMES, lieu d'Afrique. Il en eft parlé dans la notice des dignités de l'empire, fect. 2, & dans le décret de Gratian, Causa 13. Il eft fait mention d'un concile tenu dans ce lieu, & appellé Varenfe concilium.

VARENTANUM, VARENTUM ou VERENTUM, ville de Toscane, felon l'itinéraire d'Antonin. Léander croit que c'eft aujourd'hui Valentano, bourgade de la Tofcane.

VARENUS, fiege épiscopal de l'Hellespont, fous la métropole de Cyrique. Domninus, fon évêque, fouscrivit à la lettre adreffée à l'empereur Léon. Har

,

VARESE ou VARESIO, Baretium, bourg d'Italie, au duché de Milan, fur la riviere d'Olona, environ à trois lieues du lac de Como, du côté de l'occident, & à deux lieues du lac de Ghivira ou Ghiura. *Magin, carte du duché de Milan.

VÄRESE, bourg d'Italie, fur la côte orientale de Genes.

VARETATE, peuple de l'Inde, felon Pline, Z. 6. c. 20. Le Pere Hardouin remarque que le manuscrit de la bibliotheque Colbertine, au lieu de Varetate, porte Suatarata.

VARETUM, feuve de la Cappadoce, felon quelques exemplaires de Pline, l. 6, c. 20; mais le Pere Hardouin a prouvé qu'au lieu de VARETUM, il falloit lire EVARCHUM. Il s'appuie fur le témoignage de Marcian d'Héraclée, Perip. p. 106, & fur celui d'Etienne le géographe. Voyez EVARCHUS.

VARGIONES, peuples de la Germanie, felon Ptolomée, l. 2, c. 11, Scudus croit que ces peuples habitoient vers les fources du Danube, dans le comté de Barr, Barr Landtgrafschafi.

VARHEL ou VECZEL, bourg de la Tranfilvanie, à douze lieues d'Hermanstad, vers le midi occidenzal. On le prend pour l'ancienne Ulpia Trajana.

1. VARIA, ville de l'Espagne Tarragonnoife, felon Strabon, 1. 3, c. 162, & Ptolomée, Z. 2, c. 6. Ce dernier la donne aux Berones. Pline, l. 3, c. 3, dit qu'elle étoit fut le bord de l'Ebre, dans l'endroit où ce fleuve commence à être navigable. On croit que la ville de Logrogne s'eft élevée de fes ruines.

2. VARIA ou VANIA, ville d'Italie, dans la Pouille L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Equotuticum à Tarentum, entre Butuntus & Turres, à douze milles du premier de ces lieux, & à vingt & un milles du fecond. Simler a cru qu'au lieu de Varia ou Vania, on devoit lire Barium; ce qui eft très-vraisemblable, car il est question de la ville de Bari. Voyez BARI.

VARIANA, ville de la baffe-Moefie : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Augufta & Valeriana, à douze milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Procope, Edif. 1. 4, c. 6, nous apprend que l'empereur Juftinien releva cette ville Juftinien releva cette ville, qui étoit tombée en ruine. Le nom moderne eft BRANNICERO, felon Lazius; mais dans un autre endroit il dit que c'eft VARADIN.

VARIANÆ, ville de la Pannonie, felon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque fur la route de mona à Sirmium, entre Sifcia & Menneiana, à vingttrois milles du premiet de ces lieux, & à vingt milles du fecond; mais dans la route d'Italie, dans la Dalmatie, en paffant par l'Iftrie, le même itinéraire met VARIANE à vingt-quatre milles de Sifcia. Cellarius, Geogr. ant. l. 2, c. 8, croit que Variana eft la même chofe que Caftra-Variava, &, felon Ortelius, le nom moderne eft Wara fur Drave.

VARIANUS-VICUS, lieu d'Italie. Voyez Vipus Varianus.

Tome VI

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VARIATION. Ce mot a divers ufages s mais je me bornerai à celui qu'il a dans la géographie. On appelle ainfi la différence qu'il y a entre le vrai nord, & le nord indiqué par la bouffole.

Cet inftrument, fi connu depuis peu de fiécles été inconnu aux anciens. Ils connoiffoient dans l'aimant cette vertu attractive, qui furprend ceux qui en voyent l'effet pour la premiere fois; mais ils en ignoroient la plus utile propriété. Ils ne s'aviferent point de foupçonner cette pierre d'avoir deux pôles, qui femblent répondre à ceux de notre globe, & qu'une aiguille dont les bouts font touchés à ces deux poles acquiert la vertu de fe tourner d'elle-même vers les. pôles dont elle a été touchée ; c'est-à-dire, que la partie frottée au pôle feptentrional de l'aimant, cherche le nord, & celle qui a été frottée au pôle méridional, cherche le midi.

Cette découverte, que les Chinois ont eue longtemps avant les Européens, eft d'une grande reffource pour les voyages de long cours. Les navigateurs dans un temps obfcur, ne voyant ni étoiles, ni foleil, ne favent ou prendre le nord: l'aiguille aiman tée le leur montre; mais cet avantage n'eft pas auffi parfait, qu'il le feroit, fi l'aiguille montroit toujours le même nord. Elle varie; & bien loin qu'elle foit également conforme aux vrais pôles du monde, elle n'eft pas toujours d'accord avec elle-même. C'eft ce manque de conformité que nous appellons VARIATION. Quelquefois, ou en quelques endroits, elle décline à l'orient, ailleurs à l'occident. C'eft ce que l'on appelle DECLINAISON ou VARIATION ORIENTALE, ou OCCIDENTALE, felon que l'aiguille eft nord-eft, ou nord-oueft. Ces mots NORD-ESTER, ou NORD-OUESTER, font des termes de navigation inventés, pour exprimer cette variation.

Cette aiguille eft appliquée à une rofe de carton,fur laquelle font marqués les trente - deux-vents. Celui du nord eft distingué par une fleur de lis. On fut long-temps à s'appercevoir de fa variation ou déclinaison. Elle fut publiée la premiere fois en 1549, par un nommé Caboto, navigateur Vénitien; mais de l'Isle a eu entre les mains le manuscrit d'un pilote dieppois, nommé Crignon, dédié à l'amiral Chabot en 1534, où il eft fait mention de la déclinaifon de l'aimant. Cettte nouveauté révolta les philofophes, dont elle dérangeoit trop les idées. Ils la nierent fierement, parce qu'elle n'accommodoit pas leur fyftême: mais enfin elle devint incontestable & il fallut s'y rendre.

On obferva que fous le méridien des Açores il n'y avoit point de déclinaifon, & l'on crut avoir trouvé un principe naturel pour y fixer le premier méridien ; ce qui jufques-là n'auroit pû être fait qu'arbitrairement, & par conféquent n'auroit pas été au gré de tout le monde. Comme on voyoit par la direction de l'aimant qu'il avoit des poles, & par fa déclinaifon qu'ils n'étoient pas les mêmes que ceux de la terre, on les plaça où l'on voulut, avec une affez grande liberté, qui étoit l'effet du manque d'observations.

On vint enfuite à s'appercevoir de deux nouveaux méridiens exempts de déclinaifon, l'un qui paffoit par un cap fitué proche du cap de Bonne-Efperance, & que l'on nomma pour cette raifon le cap des Aiguilles aimantées, parce qu'en ce lieu les aiguilles aimantées marquoient le vrai nord: l'autre qui paffoit à Canton dans la Chine. On détermina les angles d'interfection de ces méridiens, que l'on croyoit fixes, parce que la préfomption est toujours pour l'immobilité. On remplit leurs intervales d'autres méri diens, fous lesquels il y avoit déclinaison, arrangés proportionnellement.

On découvrit, (& Gaffendi fut le principal auteur de cette découverte ) que la déclinaifon de l'aimant avait une variation, c'est-à-dire, que dans un même lieu elle changeoit d'un temps à un autre,& changeoit perpétuellement. Ce phénomene effentiel renversa

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parfaitement. Il a eu en main d'excellens mémoires, & il étoit l'homme du monde le plus propre à les

mettre en œuvre.

Il y a, dit-il, peu de matieres fur lesquelles on fe foit plus détrompé que fur celle de la déclinaifon & de la variation de l'aimant. Car dès que Chabot & Oviedo eurent avancé que l'aiguille aimantée déclinoit tantôt vers l'orient, & tantôt vers l'occident, les philofophes & les géographes prévenus en faveur de la vertu directrice de l'aimant, & de l'attraction des poles du monde, fe récrierent contre cette nouvelle découverte, difant que ces deux pilotes étoient des ignorans, qui, s'étant trompés, vouloient tromper les autres, Mais une infinité d'obfervations, que l'on fit enfuite, presque dans toutes les parties du monde, prouverent fi bien la déclinaifon de l'aimant, qu'il ne fut plus permis d'en douter. Chacun raifonna à fa maniere fur les experiences qui lui tomberent entre les mains. Les phyficiens en chercherent la caufe & donnerent leurs conjectures pour des vérités. Les mathématiciens, après avoir donné aux pilotes des régles sûres pour obferver la déclinaifon de l'aimant, & pour corriger leur route, que l'infidélité de la bouffolerendoit fouvent mauvaife, effayerent de trouver par ce moyen les longitudes fi néceffaires à la navigation. Mais les fyftêmes qu'ils en firent fe trouverent tous faux dans la faire, auffi-bien que les raifonnemens des philofophes, qui n'avoient tout au plus qu'un rapport apparent. *Obfervat.phyfiq. & mathémat. à la fuite des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, à l'année 1692, p. 408.

Le fameux Simon Stevin fit imprimer en 1608, fur les obfervations d'un certain géographe nommé Plancius, un traité qu'il intitula de Limenheuretica, parce qu'il y enfeigne la maniere de trouver un port par la feule hauteur du pole, & la déclinaifon de l'aimant; fon fyftême eft appuyé fur les principes fuivans.

1. Sous un même méridien, dans le même hémisphere, la déclinaifon eft par-tout la même.

2. Il y a des méridiens que l'on peut appeller ma gnétiques, fous lesquels il n'y a nulle déclinaifon.

3. Le premier méridien magnétique paffe par Coryo, l'une des Açores. Le fecond à 60 d. de longit. par Helmshudam, à l'orient du nord cap de Finmarchie. Le troifieme à 160. d. de longit, par l'embouchure de la riviere de Canton dans la Chine.

4. Dans le premier intervalle, c'est-à-dire, entre les deux premiers méridiens magnétiques, la déclinaifon eft au nord-eft; dans le fecond, elle eft au nord-ouest.

5. Entre deux méridiens magnétiques, à une égale distance de l'un & de l'autre, il y a un méridien, que I'on peut appeller le méridien de la plus grande déclinaifon, parce que la déclinaifon croit toujours également depuis le méridien magnétique jufqu'à ce méridien-là, & qu'enfuite elle décroît dans la même proportion jusqu'au méridien magrétique fuivant.

6. La plus grande déclinaifon du premier intervalle eft de 13. d. 24'. dans l'hémisphere feptentrional, & de 19. d. dans l'hémisphere méridional. La plus grande déclinaifon du fecond intervalle eft de 33. d. dans l'hémisphere feptentrional, & de 22. dans l'hémisphere méridional. Il ne dit rien de l'hémisphere occidental, parce qu'il n'avoit pas trouvé d'obfervations fur lesquelles il pût fonder fon raifonnement.

Metius ajouta au fyftême de Stevin un méridien magnétique, & deux intervalles, chacun de 100. d, en longit., l'un de 160. d. jusqu'à 260, dans lequel la déclinaifon eft au nord-oueft ; & l'autre depuis 260. d. jusqu'à 360,dans lequel la déclinaifon eft au nord-oueft Le fyftême de Bartolomeo Crescentio, que l'on trouve dans le livre fecond, chap. 9. De Naurica Méditerranea, imprimé en 1607, eft plus fimple. Il n'y a qu'un méridien magnétique qui paffe par la pointe orientale de l'isle de faint Michel, & par le milieu de l'isle de fainte Marie des Açores; ce méridien eft coupé à angles droits aux poles du monde, par le méridien de la plus grande déclinaifon, laquelle n'eft que de 22. d. 30. La déclinaifon eft tou jours au nord-est dans l'hémisphere oriental, & toujours au nord-oueft dans l'occidental, croiffant éga-. lement, & d'une maniere proportionnée à la longitu

de dans la premiere moitié de chaque hémisphere, & décroiffant de même dans l'autre moitié.

Pour trouver la longitude dans ce fyftême, il ne faut qu'une regle de proportion: Si 22. d. 30'. de déclinaifon font 90. d. de longitude, les degrés de la déclinaifon obfervée, par exemple, 11. d. un quatrième feront 45. d. de longit. Crescentio affure que par cette méthode la longit. eft auffi certaine, que par l'obfervation des éclipfes de lune, & que toutes les cartes, font fauffes, dans lesquelles le cap de Bonne-Esperance n'eft pas éloigné de go. d. du méridien des Açores. Si Crescentio avoit obfervé à Rome, comme il dit, vers l'année 1607, la déclinaifon de 11. d. un quatrième, il faut qu'elle ait bien changé, car les PP. Clavius & Blancanus l'y ont obfervée de près de 6. d. les PP. Giatinus & Kircher, Jéfuites, d'environ 3. d. & le P. Niceron, Minime, de 2. d. au nord-oueft, ce qui s'accorde affez avec ce que l'on a obfervé près de Londres; car en 1580. la déclinaifon étoit au nordeft environ 11. d. 30', en 1612, d'environ 6. d. 10',en 1633, d'environ 4. d., & en 1667, il n'y a eu aucune déclinaifon. Elle y eft préfentement, (c'eftà-dire vers l'an 1692.) de plufieurs d. au nord-oueft. On a remarqué la même chofe à Paris, où la déclinaifon a été en 1660. de 7. d. & demi nord-eft, en 1640. de 3. d. nord-eft, en 1666. o, en 1682. de 2. d. & demi nord-oueft, en 1685. de 4. d. 10'. nord-oueft, en 1687. de 4. d. 30', en 1691. de 4. d. 40'.

Emmanuel Figueroa fit un autre fystême fur les obfervations de Vincent Rodrigue, premier pilote de la flote des Indes. Il y a dans fon fystême deux méridiens magnétiques, & deux de la plus grande déclinaifon. Les magnétiques fe coupent aux poles du monde à angles droits, & ceux de la plus grande déclinaifon y font avec eux des angles de 45. d. Le premier méridien magnétique paffe à 50 lieues à l'oueft de Flores une des Açores. La plus grande déclinaifon est de 22. d. 36'. Elle eft au nord-eft dans le premier & dans le troifiéme intervalle; au nord-ouest dans le fecond & dans le quatrième, croiffant d'une maniere uniforme dans la premiere moitié de chaque intervalle, & décroiffant à proportion dans la feconde.

Le capitaine le Bon, de Dieppe, ayant vu que fes obfervations ne s'accordoient pas avec les principes de Figueroa, crut que les méridiens magnétiques, & ceux de la plus grande déclinaison, ne fe coupoient point aux poles du monde, mais aux poles du Zodiaque.

Comme cette matiere parur d'une fort grande conféquence pour la navigation, les pilotes eurent ordre d'obferver par-tout, avec beaucoup de foin. Les Espagnols & les Portugais fe distinguerent : ceux-ci dans l'hémisphere oriental, & ceux-là dans l'occidental; & parmi les François, deux pilotes de Dieppe, l'un nommé Guerart, l'autre Tellier; & l'on reconnut, en examinant & en comparant toutes les obfervations, qu'il n'y avoit nul méridien que l'on pût appeller proprement magnétique, n'y en ayant aucun fous lequel l'aiguille ne déclinât en certains endroits; qu'on ne pouvoit donner de regle générale pour tout un méridien, comme avoient fait Crescentio & Figueroa, ni pour un demi méridien, comme avoit fait Stevin; que dans les intervalles, que l'on avoit appellés magnétiques, la déclinaifon augmentoit ou diminuoit fans aucune proportion à la longit. & qu'il n'étoit pas poffible de faire des regles géné rales fur des obfervations particulieres, ni de raifonner, pour ainfi dire, de proche en proche.

Ainfi l'on abandonna les fystêmes, & on fe contenta de marquer dans les routes, & fur les cartes marines, la déclinaifon que les plus habiles pilotes avoient obfervée en certains lieux, afin que les autres, trouvant la même chofe fur leur bouffole,reconnuffent qu'ils étoient arrivés aux mêmes lieux. C'eft ce que fit Dudlé au chap. 8. du premier livre, dell' Arcano del Mare, & fur toutes les cartes marines dont ce livre eft rempli.

Riccioli examina Dudlé, & fit, au huitiéme livre de fa géographie réformée, l'histoire de la déclinaifon; après quoi il affura que de fon temps, depuis le méridien du pic des Açores, jusqu'à celui du cap de Matapan, dans la Morée, & du cap des Aiguilles, dans l'Afrique, la déclinaison étoit au nord-est, tanc

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