en deça qu'au delà de l'équateur; que depuis ce méridien, jusqu'à celui de Canton, elle étoit au nordouest, excepté en un ou deux endroits au deçà de l'équateur, trois ou quatre au-delà. Que depuis le méridien de Canton, qui paffe par le milieu du golfe de Méxique, à 290 d. de longit., elle étoit au nordouest, excepté en un endroit; & qu'entre ce meridien, & celui du Pic, elle étoit au nord-ouest, excepté en huit endroits en deça de l'équateur, & douze au-delà; que la plus grande déclinaison au nord-est étoit de 30 d. au détroit de Davis, & la plus grande au nord-ouest de 33. d. dans la nouvelle Zemble; qu'après ces deux déclinaisons, il n'y en avoit point qui paffât 26. degrés. La plupart des observations que rapporte Riccioli avoient été faites long-temps avant qu'il en fit l'histoire, qu'il n'imprima qu'en 1661, car les plus récentes font celles de Dudlé & de Kircher, dont l'un avoit été imprimé en 1645, l'autre en 1646, fur des mémoires déja vieux. Ainfi à en juger par ce qui est arrivé depuis, les choses n'étoient plus de fon temps, comme il les croyoit; car l'aiguille, qui étoit sur la ligne méridienne, au cap des Aiguilles, a commencé à varier & à décliner au nord-est d'environ 9. & demi par an, selon le rapport de tous les pilotes Portugais; & l'on a commencé à ne trouver plus de déclinaison à l'occident du cap des Aiguilles, comme fi le méridien magnétique se fût éloigné de ce cap vers l'occident, à mesure que la déclinaison au nord-ouest croifsoit à ce cap. On a de plusremarqué que la déclinaison, qui étoit au nord-ouest, entre le cap des Aiguilles & Canton, & au nord-eft, entre ce cap & le premier méridien, diminuoit à proportion qu'elle croiffoit au cap; qu'en diminuant de la forte, il y avoit eu une année sans déclinaison en plusieurs endroits, & qu'enfuite elle avoit changé de côté, étant présentement au nord-ouest en des lieux où elle avoit été auparavant au nord-est. Par exemple, elle étoit à Lisbonne de 7. d. 30'. au nord-est, lorsqu'il n'y avoit point de déclinaison au cap des Aiguilles; elle y est présentement de plusieurs degrés au nord-eft, augmentant par an d'environ 9. d. & demi, comme elle fait à Paris. J'ai déja fait observer que préfentement, dans l'ouvrage cité, fignifie 1692. Le P. Noël, allant à la Chine fur les vaisseaux Portugais en 1684, obferva 10 d. de déclinaison au nordouest au cap des Aiguilles, n'ayant trouvé aucune déclinaison à 215. lieues à l'ouest de ce cap. Les pilotes Portugais disent que depuis le cap des AiguilIes, jusqu'à Madagascar, la déclinaison au nord-ouest croît de 13. d., enforte que fi elle est de 2. d. au cap, elle fera de 15. d. à la vue de Madagascar; que de Madagascar à Mozambique elle diminue de 3. d. que de Mozambique à Zocotora elle ne croit presque point; que de Zocotora à Goa elle diminue, étant à Goa, autant au-dessous de 15. d. au nord-ouest, qu'elle est de degrés au nord-ouest au cap des Aiguilles. A mesure que ces systêmes se détruisoient, par des observations imprévues, il étoit naturel de se rebuter de cette recherche. Cependant l'importance des avantages qui en devoient être le fruit, soutint le courage de plusieurs hommes illustres. On continua d'observer la variation de l'aimant, non-feulement fur mer, pour régler fa route, & pour avoir quelque confirmation de fon estime, par le raport des variations, mais encore fur terre, où on le peut faire avec beaucoup plus d'exactitude que fur mer, afin de voir fi, par la comparaison des observations faites en même-temps en des lieux éloignés, & dans les mêmes lieux en des temps éloignés les uns des autres, on ne pourroit pas trouver quelque période de la variation, qui pût servir à déterminer les longit. Le changement de déclinaison, qui s'est fait en même-temps, avec quelque forte de proportion, dans un hémisphere presque tout entier, semble venir d'une cause universelle, qui agiroit par-tout avec analogie, fi les caufes particulieres ne s'oppofoient à la régularité de fon action, Mais qui pourroit démêler. dans la nature tout ce qui agit sur l'aimant, & la maniere dont il le fait ? Il est certain que les mines d'aimaint, de fer & d'acier, & d'autres semblables ma tieres répandues presque par-tout, attirent l'aiguille aimantée, lorsqu'elles font à fon égard dans une certaine situation, & la repouffent lorsqu'elles font dans un autre, & fe font plus ou moins fortement suivant leurs distances leurs forces, leurs com binaisons; mais ces choses sont dans un mouvement continuel, & nous font presque tou jours inconnues. D'ailleurs il arrive peu de changemens confidérables dans les élémens, & même dans le ciel, que l'aimant ne s'en ressente, & que l'on ait remarqué quelque changement dans sa déclinaifon. De la Hire, ayant remarqué du changement dans le pole d'une pierre d'aimant sphérique de trois pouces de diametre, & jugé que ce changement pouvoit être analogue au changement des poles magnétiques de la terre, proposa dans une lettre imprimée en 1687, une nouvelle façon de boussole, dans laquelle, suivant cette hypothèse, la fleur de lis devoit toujours rester sur la ligne méridienne, quelque déclinaison & quelque variation qu'il arrivat aux autres boussoles. C'étoit un anneau d'acier aimanté de trois pouces de diametre, foutenu en équilibre sur un pivot, & tournant librement autour de fon centre immobile: on avoit attaché une fleur de lis de laiton à l'endroit de la circonférence, qui montroit exactement le septentrion lorsqu'il étoit bien en repos. La maniere de l'aimanter étoit aifée; car on ne fait que présenter à un de ses points le pole boréal d'une pierre d'aimant, & le pole austral, au pole oppofé. De la Hire ne proposa pas ce systême comme une vérité incontestable, mais comme une conjecture qui paroissoit affez probable pour être examinée, fur-tout dans une matiere fi utile à la navigation. Cette conjecture est fondée fur les principes fuivans. 1. Il y a fur la terre deux poles de la vertu magné: tique: ces poles changent, & font différens de la révolution journaliere. 2. Chaque pierre d'aimant a des poles de sa vertu. Ces poles qui ont changé de place dans une pierre, pourroient bien aussi en changer dans les autres, & peut-être que leur changement est analogue au changement des poles magnétiques de la terre. 3. Si cette analogie est vraie, il n'y a point de doute qu'une pierre sphérique d'aimant, librement fuspendue, demeurera immobile, & qu'elle aura toujours un point tourné vers le pole de la terre. Ce point s'appellera le pole de la pierre, pendant que les poles de la vertu passeront fucceffivement en différens endroits, à mesure que les poles magnétiques changeront de place fur la terre. 4. Les expériences que de la Hire a faites, & qu'il rapporte dans sa lettre, font voir qu'il n'y a presque aucun sujet de douter que l'anneau aimanté, dont il s'agit, ne fasse la même chose qu'un globe d'aimant, librement fuspendu, & qu'un de ses points ne marque constamment le septentrion, tandis que les poles de la vertu magnétique auront dans sa circonférence une révolution semblable à celle des poles magnétiques de la terre. Comme on ne pouvoit s'assurer de la vérité de ces hypothèses, que par un grand nombre d'expériences, qu'une personne feule ne peut faire, de la Hire excita, par sa proposition, les savans & les curieux à en faire qui puffent être utiles au public, les avertiffant au commencement d'avoir peu d'égard aux obfervations faites par les pilotes, ou rapportées dans les livres qui ont traité de cette matiere, à caufe des erreurs groffieres qu'ils n'ont pû éviter. On lui fic des objections contre son systême; cela lui donna lieu d'écrire cette lettre au P. Gouye. Il faudroit que je fusse bien certain des objections de la variation de l'aimant, pour croire tou- " tes les irrégularités que nous trouvons dans les livres de ceux qui nous en donnent des relations; " car il faut bien diftinguer entre la quantité de la “ variation & fon changement, par exemple, d'une >> année à l'autre, qui doit fuivre une espece de pro- " gression;car la quantité de la variation dans un pays " dépend ordinairement des matieres magnétiques " ou ferrugineuses, qui font cachées dans la terre, les- " >> quelles détournent toûjours d'une certaine maniere >>> l'aiguille aimantée, oulapierre d'aimant suspendue >> en liberté; mais pour le changement des varia» tions, il est très-difficile d'en connoître la caufe. > On peut dire seulement que fi les poles de la vertu >> magnétique changent de place, la déclinaifon >>> augmente ou diminue d'autant plus dans un mê» me lieu par cette même cause, suivant que le pole >>> le plus proche de ce lieu, en est plus proche ou >>> plus éloigné. >>> Enfin, il est possible que les corps magnétiques >> ou ferrugineux, qui sont dans la terre, puiffent >> auffi détourner l'anneau aimanté de sa véritable >> pofition; mais il faut regarder ces effets comme >> des accidens semblables à ceux que l'on voit arri>> ver à une pierre d'aimant suspendue, laquelle se >> détourne de sa véritable pofition, fi on l'approche >> de quelque lieu où il y ait du fer; & comme il >>> n'est pas possible de remédier à ces accidens, on >> ne doit pas s'étonner s'il arrive quelques irrégula>> rités dans l'anneau aimanté, qui ne peut faire que >>> les mêmes effets de l'aimant sphérique. Ainfi on >> ne peut attendre de cet anneau que de recevoir >> les mêmes impressions que le globe de la terre en >> général, confideré comme un gros aimant, qui di>> rige d'une certaine façon la matiere magnétique >> qui environne la terre, & fans avoir égard aux ma> tieres magnétiques particulieres, répandues d'un » côté & d'autre dans la masse de la terre, à peu » près de la même maniere, que si sur un aimant » sphérique, d'un pied de diametre, & très-foible, » Il y avoit en quelques endroits de petits grains, >> comme de millet, d'un fort aimant, dontles poles >> ne s'accordassent pas parfaitement avec les poles >> de la pierre sphérique; car il arriveroit que, à une >> distance d'un pied de cette pierre, une petite ai>> guille aimantée feroit mue seulemeut par la vertu >> de toute la pierre, & que, lorsque cette aiguille >> feroit fort proche de la pierre, & qu'elle touche>> roit presque les petits grains d'aimant qui y font » mêlés, elle en feroit fortement détournée par la >>> vertu de ces petits grains, qui l'emportent par>> dessus celle de la pierre. >> Que s'il fe rencontre dans quelques sphéres d'ai>> mant des parties irrégulieres, & comme des vei>> nes longues qui les traversent toutes ou en partie, » & que ces veines foient d'un aimant plus fort que >> le reste de la pierre, il n'arrivera pas plus de chan>> gement à ces boules qu'à une pierre qui seroit d'u>> ne figure longue, & dont les poles seroient diri>> gés suivant fa longueur; ainsi quand on trouvera >> des spheres d'aimant, dont les poles n'auront pas >> changé, on n'en pourra rien conclure contre cel>>> les dont les poles auront changé, ni contre ce » systême ". Caffini fit ses réflexions & ses expériences à l'occafion de la proposition de de la Hire: en voicil'extrait dreffé par le P. Goye, à qui il les communiqua. 1. S'il y a deux poles magnétiques fur lå terre différens des poles de la révolution journaliere, où les lignes de la direction des aiguilles aimantées aillent concourir, on peut trouver la longitude & la latitude de ces poles par des observations exactes de la déclinaison de l'aimant, faites en deux pays éloignés l'un de l'autre, dont on connoît la latit. & la longit. La longitude du méridien opposé, 10. d. 41'. 0 43. d. 51'. 51. d. 21'. 221. d. 47'. où est le pole austral magnétique de 41. d. 47'. 2. On devroit conclure la même latitude & la même longitude de ces poles par des observations exac tes faites ailleurs qu'à Paris & à Kebec, à peu près dans un même temps. Cependant lorsqu'on calcule fur les observations faites par les peres Jésuites la même année à Louvo, à Macao, & au cap de BonneEspérance, on ne trouve plus la même position; ce qui fait voir que les lignes de la direction magnétique de divers lieux de la terre ne concourent pas en deux points que l'on puiffe prendre universellement pour poles magnétiques de la terre. On pourroit cependant considérer les points où concourent les lignes de la direction magnétique de deux différens lieux de la terre comme des poles particuliers à l'égard de ces deux lieux, & de tous les autres qui se rencontrent dans les mêmes lignes. 3. Si les poles magnétiques particuliers changent avec quelque proportion à la variation de la déclinaison, leur mouvement se fait sur la circonférence ou d'un grand, ou d'un petit cercle de la terre. S'il se fait fur la circonférence d'un grand cercle, il n'y aura nulle variation dans tous les lieux qui feront fur ce grand cercle, qui touche le petit à l'endroit où est le pole magnérique. C'est pourquoi l'on peut dire qu'un lieu est dans la ligne du mouvement du pole magnétique, ou dans la circonférence du grand cercle, qui la touche à l'endroit où est présentement le pole, fi depuis un long-temps on n'y a point observé de variation sensible, quelque grande qu'elle ait été ailleurs. Le P. Breffan, Jésuite, avoit observé à Kebec en 1649. La déclinaison de l'aimant de 16. d. N. O. 15. d. 30'. N. O. Par conséquent elle n'avoit changé en trente-sept ans à Kebec que de 30. minutes, au lieu qu'à Paris elle a changé dans cet espace de temps de 6. d. 10'; donc la ligne du mouvement des poles magnétiques particuliers à Paris & à Kebec, ou le grand cercle qui la touche à l'endroit où sont présentement les poles magnétiques, passe proche de Kebec. Ces poles doivent être, suivant le premier article, à 10. d. 41'. des poles de la terre, & Kebec doit être éloigné du pole boréal magnétique d'environ 44. d. 4. Cette détermination de la ligne du mouvement des poles magnétiques, jointe à la variation de la déclinaison de l'aimant, observée à Paris, fert à determiner le mouvement annuel de ces poles; car ayant supposé que depuis 1649 jusqu'à 1686, la déclinaison ait changé à Paris de 6. d. 10', on trouve par la trigonométrie que le pole magnétique a dû s'approcher du pole de la terre de 2. d. 18', augmenter en longitude de 23. d. 28', & s'approcher plus près de Kebec qu'en 1644. de 4. d. 32'. qui est le mouvement qui convient à trente-fept années, à raison de 9. par an, supposé que ce mouvement soit égal. 5. Ce mouvement doit causer une plus grande variation dans les lieux qui font proches du pole magnétique, & qui font avec lui dans la ligne perpendiculaire à la ligne de fon mouvement. 6. De tous les lieux où l'on a observé exactement dans la variation, la Cayenne est le plus proche de la ligne du mouvement des poles magnétiques, ou du 15.d.30'.N.O. grand cercle qui la touche à l'endroit oùses poles font Lalatitude de Kebec est de 46. d. 55' o". La longitude de 310. d. 17'. La latitude de Paris à l'Observa toire eft de 48. d. 50'. La longitude de 24. d. 30'. En 1686. Deshayes observa exactement à Kebec la déclinaison de l'aimant. pas. 7. Quoique le changement de la déclinaison de l'aimant ait été de 9. ou 10. degrés en soixante ans, Caffini a trouvé que le pole de la vertu n'avoit point changé depuis trente ans dans un globe d'aimant de trois pouces & un tiers de diametre, sur lequel Petit, affez connu parmi les savans, l'avoit marqué avec beaucoup d'exactitude. Il a de plus reconnu que le pole de sa vertu n'avoit point changé depuis plus de quarante ans dans un gros aimant qui est au college de Louis le Grand, dont le Pere Grandami s'étoit servi pour les expériences rapportées dans son Traité de l'immobilité de la terre, imprimé à la Fleche en 1645, ce qui donne un juste sujet de douter que les poles de la vertu magnétique changent dans les globes d'aimant, & dans les anneaux aimantés, à proportion du changement de déclinaison dans les bouffoles. Tous les systêmes s'écrouloient à mesure qu'on les bâtissoit. Halley, savant Anglois & navigateur expert, en proposa un qui effaça tous les autres. Entre Les richesses philosophiques qu'il rapporta d'un voyage aux terres australes, on peut mettre le systême général de la déclinaison de l'aimant qu'il dressa en 1700. Dans cette mer, qui sépare l'Europe & l'Afrique d'avec l'Amérique, il trouva en quatre endroits différens que l'aiguille ne déclinoit point. Le premier à 18. d. 30'. de longitude occidentale, à 2. d. de latitude seprentrionale. Le second à 4. d. de longit. occidentale, à 37. d. 30', de latitude méridionale. Le troisieme à 10. d. 30'. de longit. occidentale, à 16. d. 45'. de latitude méridionale. Le quatrieme à 64. d. de longit. occidentale, à 31. d. 30'. de latitude septentrionale. Il faut remarquer qu'il prend les longitudes du méridien de Londres. *Hist. de l'Académie royale des Sciences, 1702, p. 11. Ayant ces quatre points, il conçut qu'ils pouvoient être compris dans une ligne courbe qui embrafseroit le globe terreftre, sous laquelle l'aiguille n'auroit point de déclinaison, & qui auroit à un de fes côtés les lieux où la déclinaison seroit orientale. Il traça cette ligne sur une carte. Elle embrasse le globe, & eft exempte de déclinaison. Ce n'est ni un méridien, ni un cercle; mais une courbe affez irréguliere. La variation de la déclinaison demandoit que cette ligne fût mobile, & l'on voit déja très-fenfiblement qu'elle l'est. Il y a bien de l'apparence aussi qu'elle change de figure, parce que les variations de déclinaison dans un lieu ne feront pas toujours proportionnelles à celles d'un autre. Cette ligne de Halley passe d'un côté dans la mer du nord par les Bermudes, & de l'autre par la Chine, à cent lieues de Canton à l'est. Une idée si nouvelle & fi agréable à l'esprit, par l'ordre qu'elle établit dans une matiere, où jusqueslà il en paroissoit affez peu, feroit extrêmement utile pour les navigations de long cours, où il est fort incommode d'être dans une perpétuelle défiance de l'aiguille aimantée, & de n'ofer entierement s'affurer fur les calculs qui en dépendent. Halley eut la fatisfaction de voir que toutes ses autres obfervations, pendant son voyage, convenoient à son idée; c'est-à-dire, que la déclinaifon étoit ou orientale ou occidentale, & plus ou moins grande, felon que les lieux étoient de l'un ou de P'autre côté de cette ligne courbe, exempte de déclinaison, & qu'ils en étoient plus ou moins éloi gnés. :: Caffini le fils, qui, en travaillant, dans les provinces méridionales de la France, à la prolongation de la méridienne, de laquelle nous parlons en fon lieu, avoit en même-temps obfervé les différentes déclinaisons de l'aimant en différens lieux, ne les trouva pas telles qu'il eûr dû les trouver en suivant Halley, & en prolongeant dans les terres & dans la méditerranée, les lignes que l'auteur Anglois avoit tracées sur l'océan par ses obfervations. La déclinaifon dans le golfe de de Lyon, par exemple, est plus grande de deux degrés, que ne la donnoit cette nouvelle hypotèse. Mais selon la remarque de Fontenelle, Hist de l' Académie royale des Sciences, 1701, p. 13, peut-être de l'océan aux grands continens, & aux mers qui y font enfermées, les regles de la déclinaison changent-elles; ce feroit une chose à obferver avec soin que ce défaut d'uniformité, & la mesure de cette variation dans le systême de Halley, supposé que ce soit d'ailleurs un systême. Il est toujours certain qu'il faut, autant que la nature le per mettra, favorifer une fi belle découverte, & n'y renoncer que le plus tard qu'on pourra. Si elle est vraie, la ligne fans déclinaison sera mo bile sur la face de la terre, puisque dans les mêmes lieux la déclinaison change de onze à douze minutes par an. Mais aussi comme cette variation paroiť de voir être renfermée entre des bornes; car pendant tout le temps qu'on a connu la direction de l'aiguille vers le nord, fans connoître sa déclinaison, elle a assez peu varié pour laisser les obfervateurs dans l'erreur de la croire dirigée précisément au nord; il y a apparence que le mouvement de la ligne sans déclinaison de Halley, fera compris entre des especes de tropiques. C'est ainsi que les savans de Paris raisonnoient à la premiere vûe du systême de Halley. L'académie en trouva néanmoins l'idée très-belle & digne d'être suivie avec beaucoup d'attention. Les occafions que l'on eut enfuite de l'examiner & de la vérifier ne fu rent pas négligées. Cassini le fils ayant entre les mains des observations sur la déclinaison faite par de May, missionnaire, pendant le voyage qu'il fit à la Chine en 1703, avec le Légat du Pape, & les ayant rapportées sur la carte générale des déclinaisons, dreffée par Halley pour l'année 1700, il y trouva tant de conformité ou de fi légeres différences, que le systême en est extrêmement confirmé. Il y a plus, ajoutoit alors de Fontenelle, Histoire de l Académie royale des Sciences, 1701, p. 12. Supposé que par d'autres ce systême continuât à être aussi heureux & aussi juste, Caffini le fils lui donne un usage auquel on ne fait fi Halley a pensé. C'est la déterminaison des longitudes, du moins en quelques endroits du globe terrestre où les cercles de déclinaison de Halley différent peu de méridiens. Car les déclinaisons étant posées fur tout le globe, on fauroit en ces lieux-là, par la déclinaifon que l'on trouveroit, sous quel méridien on feroit arrivé. Il est vrai que les déclinavons changent toûjours; mais on commence à savoir, & on saura un jour encore mieux, quelchangementrépond à chaque année. Enfin il paroit que nous sommes à cet égard fur de bonnes voies; mais il n'y a point de chemin qui se puiffe faire qu'en un certain temps. Caffini ne fut pas le seul qui s appliqua à la vérification du systême. De l'Isle ayant eu entre lesmains dix journaux de voyages de long cours, faits en 1706,7,8&9, trouva par les variations de l'aiguille qui y avoient été observées, que cette ligne courbe, exempte de variation, tracée par Halley, avance toujours vers 1 ouest à notre égard. Cela fuit évidemment de ce que les vaisseaux qui vont de Fran ce en Amérique, obfervent en deça de cette ligne que la variation qui est nord-oueft, est plus grande que celle de Halley; & plus petite au-delà où elle est nord-eft, & d'autant plus différente que l'année où se fait la navigation est plus éloignée de 1700, époque de la carte de Halley. Ce n'est pas que toutes les obfervations particulieres donnent une régularité si parfaite; elle ne résulte que du gros des obfervations. Il n'est pas possible qu'il n'y en ait de fautives, & d'ailleurs le mouvement de cette ligne fupposée, pourroit bien lui-même n'être pas fort régulier. Par les voyages que de l'Isle a vûs, les variations observées du cap de Bonne - Espérace aux Indes orientales different fi peu de Halley, que l'on peut compter que de ce côté-là tout est presque dans le même état; ce qui pourroit faire naître quelque difficulté dans le systême général, car il seroit bon que les changemens de l'orient répondiffent à ceux de l'occident. Ce que Caffini avoit déja commencé à l'égard de la mer du fud, de l'Isle le continua en recueillant de nouvelles observations de la variation de l'aiguille fur cette mer. Il confirma ce qu'avoit remarqué Casfini le fils, que dans ces parages la variation augmentoit avec la latitude méridionale, & il ajouta que sous une même latit. la variation diminuoit à mesure qu'on s'éloignoit en longit. vers l'occident. Il ne manqua pas d'examiner avec grand soinles observations d'un vaiffeau, qui, pour la premiere fois que l'on fache, a été du détroit de Magellan au cap de BonneEspérance: ce qui en résulte commence par s'éloigner affez de la carte de Halley, & y revient enspite; wite; mais dans une matiere aussi nouvelle & aussi délicate, il ne faut pas s'attendre que toutes les observations se réuniffent fi promptement à prouver le systême. De l'Isle avoit déja travaillé sur cette matiere dès 1706. Ayant entre les mains un journal exact fait par de Marchais dans un voyage de Guinée & d'Amerique en 1704, 5 & 6, il prit soin de comparer à la carre de Halley les observations qui regardoient la déclinaison de l'aiguille. J'ai déja dit que cette carte étoit faite par son auteur pour l'année 1700, ainsi dans les années suivantes on ne doit plus trouver les déclinaisons qu'il a marquées; elles doivent être plus ou moins différentes à proportion des tems, & ce peu de différence, pourvu qu'il suive le systême de Halley, en est une pleine confirmation. C'est aussi ce que de l'Isle trouva. La ligne courbe exempte de déclinaison, tracée par Halley autour du globe de la zerre, ne differe de celle que donne le journal de Marchais, qu'en ce qu'elle est peut-être d'un demi degré plus à l'ouest; mais on s'étoit toujours bien atzendu à voir quelque mouvement dans cette ligne. De ce terme les déclinaisons observées par de Marchais, augmentent toutes vers l'orient, & diminuent vers l'occident, par rapport à celles de la carte de Halley; & la plus grande différence, qui, même ne se trouve qu'une fois ou deux fi forte, ne va qu'à deux degrés à peu près en quatre ou cinq ans. On voit par-là, ce que l'on savoit déja d'ailleurs, que la déclinaison ne varie pas également & uniformément par toute la terre. De l'Isle ne se borna pas à ces recherches. Il examina encore les observations d'un vaisseau François, qui alla à la Chine en 1710. par la mer du fud, & fut le premier de la nation qui y soit allé par cette route. Il trouva une autre ligne exempte de déclinaison qui traverse la mer du fud du feptentrion au midi, à peu près comme un méridien. C'est-là une addition trèsconsidérable au systême & à la carte de Halley, où la mer du fud manquoit entierement. Il y a une différence remarquable entre les deux lignes, ou portions de ligne de Halley, & celles de de I'Isle comparées les unes aux autres. A l'orient de la ligne, fans déclinaison, qui paffe par les Bermudes, la déclinaison est nord-ouest & nord-est à fon occident. C'est le contraire pour la ligne qui passe par la Chine; & à l'égard de celle de la mer du fud, la déclinaison est nord-eft des deux côtés. Cette différence apperçue par de l'Isle, leur donne à chacune un caractere, qui, s'il est invariable, fervira à les distinguer toûjours, quelque chemin qu'elles faffent. De l'Isle ayant cherché avec foin à démêler quel ques traces du mouvement que doivent avoir eu les trois lignes, pour venir à la position qu'elles avoient en 1712, se perfuade que celle qui passoit alors par les Bermudes, est la même, qui, vers l'an 1600, pasfoit par le cap des Aiguilles; elle s'est donc mûe d'orient en occident, mais non pas parallelement à ellemême. En 1600. elle étoit à peu près un méridien qui passoit par le cap des Aiguilles, par la Morée, & par le cap du nord; mais depuis ce temps-là, jusqu'à 1712, elle a fait 1400. lieues par sa partie feptentrionale, & 500. feulement pour la méridionale; de forte qu'elle étoit située nord-ouest sud-eit. Sa partie feptentrionale passa par Vienne en Autriche en 1638. par Paris en 1666, par Londres en 1667, car ces lieux furent exempts de déclinaison dans les années marquées. De l'Isle pensa de même que la ligne, qui en 1712. étoit cent lieues à l'est de Canton, est celle qui en 1600. paffoit par cette ville, d'où il suit qu'elle a cheminé d'occident en orient au contraire de l'autre, & fort lentement par raport à elle. Si ces deux lignes continuent leur chemin, elles vont à la rencontre l'une de l'autre, & il ne feroit pas aifé de prévoir ce qui en arrivera. Comme on n'a point d'observations anciennes de la mer du fud, il feroit téméraire de rien avancer fur la ligne qui y paffe. Seulement ne pourroit-on pas soupçonner que c'est la même qui paffoit autrefois par les Açores, & qui s'est mûe d'orient en occident. En différens lieux, les différences de la déclinaison ne sont point du tout proportionnelles aux distances de ces lieux, à leur ligne exempte de déclinaifon; ou, ce qui est la même chose, à un degré de différence de la déclinaison de l'aiguille, répondent des dis tances très-différentes sur la furface de la terre. Dans la carte de Halley, la plus grande de ces distances eft de 130 lieues, & la plus petite de 15; mais il n'a pousse sa carte que jusqu'au foixantieme degré de latit. septent.; & de l'Isle, qui a des observations faites 20. d. plus au nord, trouve qu'il y a tel dégré de différence dans la déclinaison qui ne donne que 8. d. de distance. Dans un même lieu la déclinaison ne varie pas également en temps égaux. Caffini trouvoit, qu'à Kebec elle n'avoit varié que d'un demi - degré en 37 ans ; & par d'autres observations, que de l'Isle a eues entre les mains, elle a varié d'un degré en onze ans. Le savant géographe déja nommé tant de fois, (de l'Isle) ne se contenta pas des observations faites sur l'océan, il s'en procura de divers endroits de France; des personnes intelligentes, & capables d'en faire de bonnes, lui en envoyerent. Il en résulte que la déclinaison est toujours plus grande à l'orient de Paris, & plus petite à l'occident: que de faint Malo à Geneve, qui peuvent être pris pour les deux extrémités de la France en longit., il n'y a au plus qu'un degré & demi de différence de déclinaison, qui est présentement au nord-ouest, & qui augmente d'année en année, a augmenté à Geneve, à peu près de même qu'à Paris, depuis 1703. jusqu'en 1711, c'est-à-dire, d'environ 15'. par an, & que même une irrégularité qui s'est trouvée à Paris, en ce que la déclinaison n'augmenta que de 5'. de 1710. à 1711. s'est trouvée aussi à Genève; que depuis 1706. jusqu'en 1711. la déclinaison a augmenté en plusieurs villes de France, à peu près comme à Paris. On a vû ci-devant que de la Hire, le pere, avoit représenté le globe sur une pierre d'aimant sphérique de trois pouces de diametre. Son fils, qui étoit aussi de l'académie, le feconda dans ces recherches fur l'aimant, & donna fur ce sujet d'excellentes choses au Public; mais pour nous tenir à ce qui regarde la variation, ces Messieurs avoient entre les mains une pierre d'aimant médiocrement bonne, ils en firent un globe terrestre, du poids d'environ cent livres, & de près d'un pied de diametre, après avoir trouvé fes poles, ils tracerent fur sa furface un équateur & des méridiens. Une aiguille de bouffole, placée fur ces différens méridiens, a tantôt une déclinaison vers l'est, tantôt vers l'ouest, & tantôt elle n'en a point, ce qui est tout-à-fait conforme au systême de Halley, & en donne une image sensible. Il est plus que vraisemblable que la variation & l'inégalité des déclinaisons sur l'aimant de Mrs, de la Hire, viennent de ce que les parties véritablement magnétiques de cette pierre font mêlées avec d'autres parties héterogenes, irrégulièrement fémées & répandues. Il en va de même de la terre, qui est un aimant encore plus mêlé. Mais il se fait dans la terre des générations nouvelles, & non pas dans la pierre d'aimant; de la vient que les déclinaisons, quiferont toûjours les mêmes aux mêmes, endroits de cette pierre, font changeantes fur le globe terrestre. La lenteur des générations, qui se font dans le sein de la terre, & celles des changemens de déclinaison, qui ne font gueres que de douze minutes par an dans un même lieu, conviennent affez ensemble; mais il paroît que, quand quelqu'une de ces générations, qui dans le temps qu'elle se formoit & se perfectionnoit, détournoit toûjours de plus en plus l'aiguille du nord vers l'ouest, par exemple, est enfin parvenue à sa derniere perfection, l'aiguille devroit être quelque-temps stationnaire & arrêtée au même point de déclinaison, parce qu'il n'est guere vraisemblable qu'il se fasse aussi-tôt dans la terre une autre génération qui donne à l'aiguille un mouvement contraire, & la rappelle de l'ouest au nord, & de là à l'est. Cependant on ne voit pas que l'aiguille ait de ces fortes de stations; mais il est vrai aussi qu'il n'y a pas beaucoup plus de cent trente ans que l'on observe les déclinaisons, & dans un temps si court, par rapport à la lenteur de ce mouvement, on n'a pas encore des observations en assez grand nombre. De toutes ces remarques, on peut conclure qu'il y a trop d'observations favorables au systême de Halley, pour le rejetter entierement; mais aussi il faut avouer qu'il n'y en a pas encore affez pour tirer ce systême au clair, & lever toutes les difficultés qu'on lui peut opposer. Outte la simple boussole, que l'on appelle COMPAS ROUTE, on a une boussole plus composée, qui fert à rectifier la simple, & que l'on appelle COMPAS DE VARIATION. De la Hire a donné dans les Mémoires de l'Académie, à l'année 1716. La construction des Boufsoles, dont on fe fertpour obferver la déclinaison de l'aiguille aimantée. La méthode de l'obferver est une partie essentielle de l'art de la navigation, appliqué aux grands voyages sur l'océan. VARICA, ville de l'Ibérie Afiatique, selon Pto1omée, 1.5, c. II. VARIDH, nom d'un lieu de l'Arabie, appartenant au pays nommé Thaï, où l'on voit le sépulcre de Khatem Thaï, personnage le plus estimé des Arabes pour sa générofité. * D'Herbelot, Biblioth. Or. VARIGOUSTE, village d'Italie, sur la côte de Gênes. Il est bâti sur un rocher environ à un mille vers l'ouest du cap de Noli: entre les deux il y a une petite plage de fable. * Michelot, Portul. de la Médit. P. 90. VARINA, ville de la Dace Ripense, selon la notice des dignités de l'empire, Sect. 31. C'est, à ce qu'on croit, la ville Variana de l'itinéraire d'Anconin. VARINI, peuples de la Germanie, qui, selon Pline, 1.4, c. 14, faisoient partie des Vandales. Spener, not. Germ. ant. l. 5, c. 4, remarque que ces peuples font appellés VARNI par quelques-uns, VARRI par d'autres, VIRUNI par Ptolomée, & il foupconne même que les VIRUNI & les PHARODENI de ce dernier pourroient être le même peuple connu fous deux noms différens. Il n'y a point de difficulté à dire qu'ils avoient pris leur nom de la riviere Varna, fur les bords de laquelle ils avoient leur demeure; & il est probable que ce sont ces mêmes peuples qu'on trouve nommés avec les Angli, dans une ancienne loi des Germains. Peut-être, dit Spener, qu'une partie de ces peuples vint s'établir en deçà de l'Elbe, & entra dans I'alliance des Thuringiens; car dans la loi dont il vient d'être parlé, ils font nommés immédiatement avant les Thuringiens. Il se pourroit faire aussi que le nouveau nom de Warini auroit été occasionné par celui de la riviere, fur le bord de laquelle ils fixerent leur nouvelle demeure ; & que comme le nom de la Varna leur avoit fait donner le nom de Varini; celu de la riviere Werra les fit appeller Werrini. Cen'eft pourtant-là qu'une conjecture, & il ne feroit pas impossible que deux rivieres eussent chacune donné le nom à un peuple différent. VARIS, lieu de la Grande-Bretagne. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Segoncium à Deva, entre Conovium & Deva, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à trente-deux milles du second, Varis étoit près de la Cluyd. Le lieu s'appelle encore aujourd'hui Bod-Vari, & ses ruines se voyent sur une hauteur nommée dans le pays MOYLY-CAER, c'est-à-dire, la montagne de la Ville. * Délices de la Gr. Bret. p. 414. : VARISTI, felon Prolomée, & NARISCI, felon Tacite, peuples de Germanie. Voyez NARISCI. VARKA. Voyez WARKA. : VARKELAN. C'est ainsi qu'on appelle un lieu, ou bien les habitans de la province déserte d'Afrique, appellée par les Arabes Sahra, & par les nôtres Saara, qui est entre la Mauritanie & la Numidie, & confine avec la Nigritie. On nomme les habitans de ce pays-là en Arabe, Ahel Varkelan al Sahra. Ils font ordinairement le trafic de porter des fruits de Segelmesse & de Zab dansla Nigritie, d'où ils rapportent de l'or en poudre, qu'ils fondent & battent. Les villes principales où ils trafiquent, font Tirca, Ganah & Vancarah. VARMICUS, nom latin de la riviere d'Allemagne, appellée Worms, & qui a fon cours dans le duché de Juliers. VARMO, riviere d'Italie, dans l'état de Venise. Elle a sa source dans le Frioul, près de Codropio; & après avoir arrofé Belgrade, Varmo & Madrifio, elle va se jetter dans le Tajamento, une lieue audessus de Latisana à la gauche. * Magin, carte du Frioul. 1. VARNA, Ville de la Médie: Ptolomée, 1.6; c. 2, la marque dans les terres. 2. VARNA. Voyez VARNE. VARNAH. Voyez 1. VARNE. VARNALIS, ou VARUALIS, fiege épiscopal de Syrie, sous la métropole d'Hiéropolis, selon la notice du patriarchat d'Antioche, publiée par Schel strate. VARNAVAL, ville d'Egypte, fur le bord du Nil, vers le levant, selon Marmol, Egypte, l. 11, c. 18, qui dit que c'est une ancienne ville bâtie au commencement du christianisme. Ce lieu, ajoutet-il, est fort beau, & la contrée produit abondamment du bled & du ris, ce qui fait son principal revenu. Il y a plus de quatre cens maisons où l'on bat du ris; & la plupart des habitans sont étrangers, venus de la province de Barbarie. Ils font fort vicieux & débauchés, du reste affez sociables. VARNDORP, ville d'Allemagne, dans la Westphalie. Voyez VARENDORPH. 1. VARNE, ou VARNA, ville des états du Turc, en europe, dans la Bulgarie, & la capitale du pays de Drobugie, près du lac de Déwina, presqu'à l'embouchure d'une riviere qui se jette dans la mer noire. Cette ville, firuée à seize milles de Rofito, du côté du nord, est prise par quelques-uns pour la Tiberiopolis du Curopalate, & par d'autres, pour Dionyfiopolis. Il y en a même qui veulent que ce soit l'ancienne Odeffus. Quoiqu'il en soit, Ladislas, roi de Hongrie, qui commandoit l'armée chrétienne à Varne, y fut tué par les Turcs en 1444, & c'est dans la même place, que le cardinal Césarini, qui avoit perfuadé le combat, fut assommé par les Hongrois. Les Cosaques la pillerent & la brûlerent en 1610. Ils y trouverent trois mille chrétiens qu'ils mirent en liberté. * De l'isle, Atlas. 2. VARNE, ou VARNA, riviere des états du Turc, en Europe, anciennement Zyras. Elle a fa source dans les montagnes qui font vers la Romanie; & prenant fon cours au levant d'été, elle va se jetter dans la mer noire, près du lac de Dewina. VARNETON, ville des pays bas, fur la Lis dans le quartier d'Ypres, Voyez WARNETON. |