Images de page
PDF
ePub

la Champagne, élection de Troyes.

1. VAUCLAIN, paroiffe de l'Amérique feptentrionale, dans la Martinique, à l'eft de cette isle, entre les pointes du Vauclain & du Macabon, entre lesquelles il y a plufieurs bas-fonds. Cette paroiffe eft deffervie par les Dominicains.

2. VAUCLAIN, pointe de l'Amérique feptentrionale, fur la côte de la Martinique, à l'eft de cette isle, dans la paroiffe de même nom. Elle ferme le cul-de-fac Simon; & fon abord eft dangereux, à caufe de plufieurs bas-fonds.

VAUCLAIR, Vallis Clara, abbaye de France, dans la Picardie, au diocèfe de Laon, à trois lieues de cette ville, au fud-est. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de Citeaux, congrégation de Clairvaux. Elle fut fondée en 1134. Plufieurs en attribuent la fondation à Barthelemi, évêque de Laon, & d'autres à un comte de Roucy. Cette abbaye eft réguliere. On y a confervé l'étroite obfervance. Elle jouit de feize mille livres de revenu, dont l'abbé a la moitié.

1. VAUCLUSE, prieuré de France, dans la Franche-Comté, au diocèfe de Befançon. C'eft un prieuré d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, de la congrégation de Cluny. Il y a fix religieux, en y comprenant le prieur.

2. VAUCLUSE, fontaine de France, dans le comtat Venaiffin, affez près de la ville d'Apt. Cette fontaine, qui forme, dès qu'elle paroît hors de terre, une riviere capable de porter bateau, fort d'un antre profond, au pied d'un rocher d'une très-grande hauteur, coupé a plomb comme un mur.

Cet antre, où la main de l'homme n'a point été employée, paroît avoir cent pieds de large, & environ autant de profondeur. On peut dire que c'est une double caverne, dont l'extérieure a plus de foixante pieds de hauteur, fous l'arc qui en forme l'entrée, & l'intérieure n'en a pas tout-à-fait la moitié. C'eft de cette feconde que fort cette abondante fontaine fans jet, fans bouillons; on ne voit qu'une nappe d'eau, dont la crue eft imperceptible, & qui fournit fans ceffe & fans s'épuifer une quantité prodigieufe d'une très-belle eau claire, nette, pure, qui ne teint en aucune façon les rochers entre lesquels elle paffe, & n'y produit ni mouffe ni rouille. On a marqué au fond de la caverne un endroit jusqu'au niveau duquel l'eau s'eft élevée une fois. La fuperficie de cette eau paroît noire ; ce qui vient de fa grande profondeur & de l'obscuriré qui regne dans ce lieu. On prétend qu'on a été en bateau au fond de l'antre, & qu'on a voulu fonder la profondeur de la fource, fans avoir pû fentir le fond. Si le fait eft vrai, cela marque une profondeur très-confidérable, ou que la force de l'eau, qui pouffe avec violence du fond à la fuperficie, a repouffé le plomb & la corde qui le tenoit attaché, & ne lui a pas permis d'arriver jusqu'au fond. Cependant il ne paroît aucun mouvement fur la fuperficie, aucune agitation, au̟cun jet, pas le moindre bouillon. Ce n'eft qu'à quelques pas hors de la premiere caverne, que l'eau trouvant une pente confidérable, fe précipite avec force entre des rochers, écume & fait du bruit, jusqu'à ce qu'étant arrivée à un endroit plus uni & plus profond, elle coule tranquillement, & forme une riviere qui fe partage en plufieurs bras, qui, après avoir reçu d'autres ruiffeaux, fe réuniffent & vont fe jetter dans le Rhône, environ à deux lieues au-deffus d'Avignon, fous le nom de riviere de Sorgue , qu'elle a porté dès fa naiffance dans l'antre, dont il vient d'être parlé. * Labat, voyage d'Italie, t. 2,

p. 90.

Pétrarque, qui vivoit vers l'an 1300, & qui étoit amant paffionné de la belle Laure, avoit fa maifon fur la pointe d'un rocher à quelques cens pas au desfous de la caverne de Vauclufe. La belle Laure avoit la fienne fur une autre pointe de rocher, affez près de fon amant ; mais féparée par un vallon profond. On voit encore les mafures de ces deux édifices, & on les appelle les Châteaux des Amans. VAUCOULEURS, ville de France dans la Champagne, au Baffigny, fur le bord de la Meufe.

Cette ville étoit autrefois une fouveraineté poffédée par les princes de la maifon de Lorraine & à caufe de l'importance de fon paffage, Philippe de Vallois l'acquit de Jean de Joinville en 1335. Il lui donna en échange les prevôtés de Sudron & de VilleSeneux, qui faifoient alors partie de la chátellenie de Verlus. Vaucouleurs étoit anciennement ceinte de murailles. La vûe de ce lieu étant fort belle, & donnant fur une vallée, ornée dans la faifon de fleurs de diverfes couleurs, on l'a nommée la vallée des couleurs, ou Vaucouleurs. On voit dans ce lieu un vieux château peu confidérable, & un reste d'une groffe tour bâtie par les Anglois.

Il y a encore près de Vaucouleurs de groffes pierres qui y avoient été plantées par les ordres des empereurs & des rois de France, pour fervir de bornes à leurs états. Les premieres furent mifes par l'ordre de l'empereur Albert,& du roi Philippe le Bel,qui fe rendirent pour ce fujet en même-temps à Vaucouleurs en 1299, & il y fut en même-temps traité du mariage de Rodolphe, fils de l'empereur, & de Blanche, fille du roi. Ce qu'il y eut de plus remarquable, c'eft que cela fe fit dans le même temps que le pape Boniface VIII. avoit mis le royaume de France en interdit, & donné à l'empereur, au cas qu'il pût s'en emparer. * Baugier, Mém. de Champagne, t. I, p. 380.

On voir à Vaucouleurs une collégiale, dont le chapitre eft compofé d'un Doyen & de dix chanoines qui ont chacun trois cens cinquante livres de revenu. Ce chapitre fut fondé par Geofroi de Joinville, Le roi nomme au doyenné & à huit canonicats. Il y a encore, outre un couvent de religieux du TiersOrdre de faint François, & un monastere d'Annonciade, un prieuré dédié à faint Thibaut. Il fut fondé par le même Geofroi de Joinville, & vaut douze cens livres de rente.

Vaucouleurs et le fiége d'une prevôté, compofée de vingt-deux paroiffes, qui font du diocèle de Toul. Les habitans font peu laborieux, & leur principale occupation eft de nourrir du bétail dans les belles prairies qui environnent cette ville.

Cette contrée eft connue pour avoir donné la naiflance à cette fameufe fille nommée Jeanne 1 d'Arc, & furnommée la Pucelle d'Orléans, dans un de fes villages, appellé Dom-Remy, près de Vaucouleurs. En confidération des grands fervices qu'elle rendit à la France, ce pays jouit encore de plufieurs beaux privileges; & entr'autres on n'y paye ni taile, ni droit d'aides; & le fel y eft à très-bon marché.

VAUCROISSANT, prieuré de Frane. Voyez VALCROISSANT, 2.

VAUD, ou PAYS DE VAUD, contrée de la Suiffe, dans la dépendance du canton de Berne. Ce pays, où le peuple parle Romand, & non pas Allemand eft le plus beau & le plus fertile de toute la Suiffe. Il s'étend depuis le lac de Genève jusqu'à ceux d'Yverdun & de Morat. Au couchant d'hiver, il eft borné par le pays de Gex, qui eft du gouvernement de Bourgogne, & le Mont Jura le fépare de la Franche-Comté, vers l'occident. Il eft fort probable que ce pays a, à peu près, les mêmes bornes que le pays des Helvétiens, nommé Pagus Urbigenus, dont la ville d'Orbe, en latin Urba, retient le nom. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 263.

Le territoire de Nyon eft comme celui de Gex, du diocèfe de Geneve, & par conféquent fut mis fous la métropole de Vienne, & dans la premiere Viennoife, quoique ces territoires euffent appartene aux Helvétiens qui s'étendoient jusqu'au Rhône. Céfar dit dans le premier livre de fes commentaires, que le lac Leman, (qui prend aujourd'hui le nom de Geneve) & le Rhône féparoient les Helvétiens de la province Romaine, où la Gaule Narbonnoife: Lacu Lemano, & flumine Rhodano, qui provinciam nostram ab Helvetiis dividit. Dans la fuite tout cela fut changé; mais il eft certain que la plupart de ce pays fit partie de la province nommée Maxima Sequanorum; fous les Bourguignons & les François, après la ruine de l'empire Romain, le pays de Vaud fut de la Bourgogne transjurane.

Après le partage des états de Louis le Débonnaire,

il échut à l'empereur Lothaire, & fut tenu par fes fils Charles & Lothaire. Enfuite il vint à la branche de Louis le Germanique. Après la dépofition de fon fils Charles le Gros, il fit partie du royaume de Rodolphe I, qai le laiffa à Rodolphe II, qui eur pour fucceffeur Conrad le Pacifique. Rodolphe III, dit le Lâche, fuccéda à fon pere Conrad, & il étoit maître du pays de Vaud; car fa tante, l'impératrice Adelais, obtint de lui l'abbaye appellée RomanMouftier, fondée à l'honneur de faint Pierre, avec pouvoir d'en dispofer en faveur de tel de fes héritiers qu'il lui plairoit.

La charte de ce roi, donnée l'an 988, tirée du cartulaire de Cluni, & rapportée par du Chesne, dans fes notes, fur la bibliothéque de Cluni, porte que cette abbaye de Roman - Moustier, Romanii monasterii, étoit in comitatu Waldenfi, dans le comté de Vaud. Un long ufage a ôté la lettre L à ce mot non-feulement en François, Vaud, mais en Allemand: car en cette langue ce pays eft appellé Wath. Ce nom Waldenfis comitatus étoit en ufage dans le fiécle précédent, puisque la chronique de faint Bertin en fait mention à l'an 839, & marque que ce omté s'étendoit jusqu'au lac Leman, qu'il appelle la mer du Rhône, à caufe de la grandeur de ce lac, au travers duquel le Rhône paffe.

Les empereurs Allemands fuccéderent aux rois de Bourgogne, & le pays de Vaud fut tenu par les princes de Zeringen, ducs de la Bourgogne transjurane. Leur race ayant été éteinte,les empereurs rentrerent en poffeffion de leurs droits, mais pour peu de temps; car, dans le troifieme fiecle,le prince Pierre, depuis comte de Savoie, fut Seigneur de Vaud, maître de la ville de Berne, & quelques-uns de fes descendans en jouirent. Le pays de Vaud fe trouva, avec le temps, partagé entre trois Seigneurs ; l'évêque de Laufane, le duc de Savoie, & les deux cantons de Berne & de Fribourg, comptés pour un feigneur. Le premier étoit feigneur de la ville de Laufanne, des quatre paroisfes de la Vaux, d'une partie du Vevay, d'Avenche, de Lucens & de Bulle. Les cantons de Berne & de Fribourg poffédoient en commun les trois bailliages d'Orbe, de Granfon & de Morat. Le duc de Savoie poffédoit tout le refte, qu'il gouvernoit par le moyen d'un grand bailli ou gouverneur, qui faifoit fa réfidence à Moudon, & par le moyen des états du pays, qui s'affembloient dans la même ville. Ces états étoient compofés des nobles & des députés des quatorze villes & bourgs, qui étoient:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Les disputes de religion ont été caufe que cet état eft paffé entiérement fous la puiffance des Bernois.Le duc de Savoie chagrinoit, principalement les Genevois, parce qu'ils avoient changé de religion. La ville de Berne lui envoya des députés, pour le prier de leur laiffer le libre exercice de celle qu'ils avoient choifie. Les députés n'ayant pû rien obtenir, les Bernois leverent des troupes, entrerent fur les terres du duc, & dans moins de cinq femaines s'emparément de ce qu'il poffédoit dans le pays de Vaud, & pénétrerent dans l'intérieur de la Savoie. Cette conquête fe fit en 1536. fur Charles, duc de Savoie, qui avoit été dépouillé de fes états par François I. Le duc Philibert Emanuel ayant, en exécution du traité de Câteau Cambrefis, été mis en poffeffion des états dont le duc fon avoit été dépouillé, demanda aux Bernois ce qu'ils tenoient de fon pays. Cette conteftation dura jufqu'en 1564, que les autres Suiffes s'étant rendus médiateurs, les Bernois remirent au duc tout ce qui étoit au-de-là du lac de Geneve, avec un certain nombre de places, à condition qu'ils demeureroient à perpétuité poffeffeurs du refte, dont ils font encore aujourd'hui fouverains. L'empereur Maximilien II,

pere

eut beau interpofer fon autorité, les Bernois de meurerent inflexibles; de forte que le duc s'obligea de leur en laiffer la poffeffion paifible, fans néanmoins renoncer à fes prétentions enforte que depuis ce temps il a continué auffi-bien que fes fucceffeurs, à prendre la qualité de baron de Vaud, & de comte de Romont. Les Bernois s'étoient emparés en mêmetemps de la ville & de l'évêché de Lausanne dont ils chafferent l'évêque, & ils abolirent le culte de l'églife Romaine dans toutes leurs conquêtes.

Le pays de Vaud eft très-bon & très - agréable; mais il y a plufieurs endroits remplis de montagnes, qui ne produifent presque rien. On ne doit appeller proprement un beau & agréable pays que la partie qui eft fituée proche du lac de Geneve, & les deux quartiers qui font à droite & à gauche du lac de Zurich, qui forment dans leur étendue comme une ville continuelle. Plufieurs perfonnes qui connoiffent parfaitement la partie du pays qui eft le long du lac de Geneve, donnent cependant la préférence pour la beauté & pour la fertilité, à celle qui eft aux environs du lac de Zurich, en venant du côté de Berne. Cependant fi la premiere n'eft pas la plus belle, elle eft la meilleure ; car c'eft où croît le meilleur vin, & elle en produit abondamment.

Les habitans du pays de Vaud font généralement robustes, bons foldats, & capables de toutes les fciences, s'ils vouloient s'y appliquer; mais ils n'aiment pas le travail, & le pays fe remplit tous les jours de payfans Allemans, quiy vont travailler les terres, prenant des fermes, où en fervant bien leurs maîtres, ils ne font pas mal leurs affaires. Auffi la feigneurie de Berne, pour encourager ces efpeces de colonies Allemandes, & pour y introduire leur langue, a fondé depuis une quarantaine d'années cinq eglifes Allemandes dans le pays: la premiere à l'Aigle, la feconde à Laufanne, la troifieme à Yverdun, la quatrieme à Moudon, la cinquieme dans la côte; & la réfidence eft à la discrétion du ministre. La colonie d'Yverdun a été établie en 1703, celle de Moudon en 1708, celle de la Côte en 1710.

VAUDAN, bois de France, dans la Normandie, maîtrife des eaux & forêts d'Alençon. Il comprend foixante & fept arpens.

VAUDELNAY (le) bourg de France, dans le Poitou. Il eft fort confidérable.

VAUDEMONT, Vaudemontum, ou Vadi Mons, bourg du duché de Lorraine, au département du Barrois, & chef-lieu d'un bailliage de même nom. Ce bourg a commencé par le château de Vaudemont bâti par Gerard d'Alface, duc de Lorraine. Il a été longtemps chef-lieu du comté; mais il a depuis cédé cet honneur à la petite ville de Vezelize. Son églife paroiffiale eft dédiée à faint Gengoul. Le chapitre de faint Gengoul eft patron de la cure, perçoit toute la menue dixme, & un tiers de la groffe, & le chapitre les deux autres tiers. Ce chapitre fut fondé en 1325, par Henri III, comte de Vaudemont. Il est compofé de huit chanoines & d'un prevôt qui a double prébende. La prébende eft de trois cens livres. Le duc de Lorraine eft feigneur & patron du chapitre de Vaudemont, où il y a un petit hôpital fort mal renté.

Après la mort de Gérard d'Alface, arrivée en 1070, fes deux fils Thierry & Gérard, partagerent fa fucceffion. Gérard eut Vaudemont, que l'empereur Henri IV. érigea en comté, lequel devint par la fuite un fief des comtés de Monçon ou de Bar. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 194.

Hugues, l'un des descendans de Gérard,& qui poffédoit ce comté l'an 1200,reconnut, par un acte enregistré au cartulaire de Champagne, qu'il étoit devenu homme lige de Blanche, comteffe de Troyes, & de Thibaud fon fils; mais fauf la fidélité ou ligeance dûe au

comte de Bar,dont il avone qu'il étoit homme lige. Cent ans après, une guerre s'étant allumée entre Ferri II, duc de Lorraine, & Edouard, comte de Bar, le comte fut fait prifonnier; & après fix ans de prifon, Louis, roi de Navarre, depuis roi de France, fous le nom de Louis Hutin, obtint la délivrance du comte pour 90000 liv. de rançon. Celui-ci pour

1

s'acquitter d'une partie de cette fomme, engagea au duc Ferri la mouvance de Vaudemont pour 20000 liv. lesquelles le comte de Bar promit de payer dans deux ans, finon que la mouvance de Vaudemont demeureroit en propre au duc Ferri. Cet accord fut fait le 20 Mai 1314.

Le comté de Vaudemont étoit alors occupé par Henri, qui fut le dernier mâle de la race de Gérard: il mourut fans enfans, & eut pour héritiere fa fœur, nommée Marguerite, qui époufa Anfeau, fire de Joinville: ils eurent pour héritier Henri de Joinville, comte de Vaudemont, & fire de Joinville, qui n'eut qu'une fille, nommée Marguerite. Le comte de Bar dégagea la mouvance de Vaudemont fur la fin de l'an 1316.Marguerite de Joinville, étant dans le château de Bar-le-Duc, rendit fes devoirs & fon aveu à Robert, duc de Bar, l'an 1393. Enfuite Ferri de Lorraine, frere du duc Charles I, & mari de Marguerirendit les mêmes devoirs au duc de Bar, fur la fin de 1394, & reconnut que Vaudemont avec Vezelize & leurs dépendances, étoient tenus en fieflige des comtes & ducs de Bar.

te,

Le duché de bar ayant paffé à la maifon d'Anjou, René envoya fes baillis de Bar & de faint-Mihel, afin de fe faire reconnoître pour feigneur fuzerain, par Antoine de Lorraine, comte de Vaudemont, l'an 1431. Le duc voulut avoir pleine ouverture & obéisfance des places, à peine de commife, du comté qui étoit tenu en fief des ducs de Bar, de tel temps qu'il n'étoit mémoire du contraire, ainfi que porte l'acte, où il eft exprimé que les prédéceffeurs d'Antoine avoient rendu hommage aux ducs de Bar, & les autres devoirs, fans aucune difficulté ni contredit. Ferri, fils d'Antoine, époufa Yoland d'Anjou, héritiere des duchés de Lorraine & de Bar; & leur fils René réunit les deux duchés avec le comté de Vaudemont, dont les ducs de Lorraine ont depuis ce temps donné le titre à leurs cadets : le duc Charles III, le donna à fon fils naturel Charles Henri, appellé le prince de Vaudemont. Aujourd'hui la principale place du comté de Vaudemont est Vezelize, où eft le fiége du bailli & juge du comté, qui reffortit à la cour fouveraine de Nancy.

VAUDRET, village du Hainaut, dans la prevôté, & au couchant de Binche. Il n'eft remarquable, que parce qu'on croit que c'eft le Vodgoriacum de l'itinéraire d'Antonin.

VAUDREVRANGE, ou VALDEVRANGE, en Allemand Valderfringen, ville de Lorraine, dans le bailliage Allemand, fur la rive gauche de la Saare, dans un terroir fertile, où il y a beaucoup de belles prairies; mais ce pays ayant été le plus expofé aux fureurs de la guerre, qui ont défolé la Lorraine depuis l'an 1631, eft auffi le plus ruiné & le plus défert. Vaudevrange, qui n'étoit pas bien fortifiée, ayant été occupée par les différens partis, étoit fort diminuée l'an 1680, lorsque le roi Louis XIV. étant demeuré paifible poffeffeur de toute la Lorraine, après le traité de Nimegue, que le feu duc Charles n'avoit point voulu accepter, fit ruiner cette ville dont il n'eft refté que peu de bâtimens, & au-deffus de ce lieu-là il fit construire une très-belle fortereffe du même côté de la Saare, qu'il nomma Saar-Louis, qui eft de ce côté-là le boulevart de la France. Quoique tout l'état de Lorraine ait été rendu au duc Léopold, fils du duc Charles, en exécution du traité de Ryswic, néanmoins Saar-Louis, par l'article 32, a été réfervé au roi de France, avec une demi-lieue de terrein autour de la place; mais comme cette fortereffe étoit trop refferrée, & que cela incommodoit la garnifon, le duc de Lorraine a cédé à la France cinq villages voifins de Saar-Louis,& l'emplacement de la ville de Vaudevrange, avec les bâtimens qui y reftent, par le traité du mois de Janvier 1718, moyennant un dédommagement qui lui a été donné. VAUGE. Voyez VOSGE.

VAUGIEN, château de France, dans le Hurepoix, près de Chevreufe & de l'Abbaye de Gif. Ce château, fitué dans un vallon, eft d'une architecture très-réguliere. Ses jardins font du deffein de le Nôtre. Il y a au voisinage un bois d'une hauteur ex

traordinaire. Au bout de ce bois eft un étang qui reçoit toutes les eaux des montagnes voifines. A la porte du château on remarque deux enfans de pierre dure, montés fur des dauphins, & qui font deux especes de cascades, dont la chûte fait jouer deux basfins à l'entrée de la cour du château, qui eft fermé par deux grands étangs, avec une avenue qui les fépare. Piganiol, Descr. de la France, t. 2, p. 664. VAUGIRARD, village de l'isle de France, tout près de Paris. Il n'eft presque compofé que de Guinguettes & de Tavernes. On eft furpris du grand concours du petit peuple de Paris que l'on y voit les Fêtes & les Dimanches, fur-tout le jour de faint Lambert. Ce village a pris fon nom de Girard de Moret, abbé de faint Germain des Prés, qui vivoit en 1266.* Piganiol, Descr. de la France, t. 2, p. 657. VAUJOUR, lieu de France, en Anjou, dans la paroiffe de Châteaux, élection de Baugé. Ce lieu fun érigé en duché pairie le 13 de mai 1667, en faveur de Louife-Françoife de la Baume, le Blanc de la Valliere, & de Marie-Anne légitimée de France fa fille, qui époufa dans la fuite le prince de Conti. Cette terre avoit été achetée par décret fur les héritiers de la maifon de Beuil Sancerre, & s'appelloit autrefois la Ba ronie de château Angour; aujourd'hui elle porte le nom de la Valliere.

VAULION, vallée de Suiffe, au canton de Berne, dans le bailliage de Romain-Motier. C'eft pour ainfi dire une longue gaine fort profonde, entre de hautes montagnes, à une lieue au-deffus de RomainMotier. * Etat & délices de la Suiffe, t. 2, p. 304.

[ocr errors]

1. VAULUISANT Vallis lucida, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de Cîtaux, filiation de Prévilly, dans la Champagne, au diocèse, & à quatre lieues de Sens, vers le levant, à fix au fudeft de Bray-fur-Seine, à demi-lieue au nord de Villeneuve-l'Archevêque. Elle fut fondée le 5. des calendes d'Octobre 1129, & felon d'autres en 1127, par Artaud, premier abbé de Preuilly. Il y a apparence qu'elle fur dotée par Urfelle, Seigneur de Triangle. On y a mis la réforme. Son revenu eft de feize mille livres.

2. VAULUISANT. Ancien nom de l'abbaye du Bouchet. Voyez ce mot.

VAULX, bourg de France, dans la Bourgogne, recette de Bugey. Ce bourg eft affez confidérable.

VAUMARCUS, baronie de Suiffe, dans le comté de Neuf-Châtel, en latin Vallis Mercurii. Elle appartient à la famille des Buren de Berne. * Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 242.

VAUNIA, ville d'Italie; c'eft une de celles que Ptolomée, 1.3, c. 1, donne aux Bechuni. Voyez VANNIA.

VAUREY, Vallis Regia, monaftere de Bénédictines, dans le Velai, au diocèfe du Puy. Il dépend de l'abbaye de la Chaife-Dieu.

VAUSSAY, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers. Il a douze à treize cens habi

tans.

1. VAUVERT,petite ville de France, dans le bas Languedoc, recette de Nismes. Elle n'a guere plus de dix-huit cens habitans.

2. VAUVERT, qu'on appellé auffi Pasquieres, n'eft qu'un bourg. C'eft une baronnie.

VAUVILLERS, bourgade de France, dans la Franche-Comté, fur les confins de la Lorraine, avec un ancien château, dont on ne voit plus que les vestiges. Ce lieu eft fitué au pied d'une montagne, à cinq lieues de Bourbon-les-Bains, & à fix au nord de Vefoul. Il a haute, moyenne & baffe juftice, droit de foire, & il s'y tient un marché une fois la femaine. * Corn. Dict. fur des Mémoires manuscrits.

1. VAUX, (La) pays de Suiffe, dans le canton de Berne. C'eft le quartier de pays, qui fe trouve entre Laufanne & Vevay. Il a trois lieues de longueur, & une de largeur. Ce pays eft fort raboteux. C'eft proprement une chaîne de colines, dont la pente eft fort rude, & qui s'éleve dès le bord du lac de Geneve l'espace d'une lieue de largeur. Au-deffus de ces colines, on fe trouve dans un pays fauvage & folitaire, entrecoupé de bois, de champs, & de prés. C'est l'extrémité

du Jorat, qui eft une forêt de trois à quatre lieues de longueur, fur deux lieues de largeur, fur une montagne, entre Laufanne & Moudon; on la traverfe dans fa largeur, quand on va de l'une de ces deux villes à l'autre. C'eft-là la grande route de France en Allemagne. Il paroît par l'histoire que cette forêt a été autrefois d'une bien plus grande étendue; mais l'on en défriche tous les jours quelque quartier, particulierement depuis qu'un certain nombre de réfugiés de France fe font habitués dans ce quartier. Pour le pays de la Vaux, ce n'eft, pour ainfi dire, qu'un feul vignoble, qui produit le meilleur vin du canton de Berne. Ce pays eft partagé en quatre grandes paroiffes, qui dépendoient autrefois du temporel des évêques de Laufanne. Ces paroiffes font:

[blocks in formation]

Lutry eft une petite ville au bord du lac; à l'extrémité d'une jolie plaine. Il y avoit autrefois un prieuré, qui fut réuni dans le quinzieme fiecle à la manfe épiscopale. Cully eft une autre petite ville, mais plus belle, & mieux bâtie que Lutry, auffi au bord du lac, dans le meilleur vignoble de toute la Vaux. Elle fait une feule paroiffe avec Vilette, qui n'eft aujourd'hui qu'un hameau ; mais qui étoit autrefois plus confidérable. Le miniftre réfide à Vilette; mais il prêche tour à tour à Cully & à Vilette. Cette paroiffe eft d'une très-grande étendue,& comprend plufieurs villages, qui font éparts dans le vignoble, audeffus de Cully. Un évêque de Laufanne ferma cette ville de murailles,& la fortifia vers le milieu du quinzieme fiecle. Au-deflus de Cully, & au milieu de cette campagne fauvage & folitaire, dont j'ai déja parlé, paroit un monticule fort élevé, couvert d'une forêt épaiffe de fapins; au fommet de ce monticule, & au plus épais de la forêt, on trouve une vieille tour forte,à demi ruinée, qu'on nomme la tour de Gourze, ou Gauze. La tradition du pays, eft que cette tour a été bâtie pour se mettre à couvert des irruptions des Sarrafins, qui, dans le dixieme fiecle s'étoient emparès de certaines fortereffes de la Savoye, d'où ils fe répandoient dans les pays voifins. A une lieue delà, du côté de l'orient, & dans la même campagne, on voit un petit lac, nommé le lac de Brot, ou de Bré. Il a une lieue de tour, & nourrit les plus groffes écreviffes que l'on voye en Suiffe. Du refte, il eft dangereux pour ceux qui s'y baignent, & on prétend qu'en quelques endroits il n'a point de fond. Saint Saphorin eft un petit bourg fermé de murailles, fitué dans un endroit élevé & raboteux, au bord du lac. On voit dans le temple une colonne antique, avec l'inscription fuivante, faite à l'honneur de l'empereur Claude:

TIT. CLAUDIUS DRUSI F.
CES. AUG. GERM.
PONT. MAX. TRIB. POT. VII.
IMP. XII. P. P. Cos. IIII.
F. A.

XXX VII.

Proche de faint Saphorin eft le château de Glérole, fitué fur des rochers, au bord du lac, & bâti par l'un des derniers Evêques de Laufanne. Guilliman trompé par la reffemblance du nom, s'eft imaginé que ce château eft le Cularo des anciens. Mais Cularo eft Grenoble. Ce château n'eft habité que par un concierge que les Bernois y tiennent. La derniere paroiffe de la Vaux eft Corfier, beau village à demilieue de Vevay. Il y a quelques autres villages qui en dépendent. Ces quatre paroifles fuivent le droit Ecrit de Laufanne, qui differe en quelque article de la coutume du pays de Vaud. Les habitans y font pour la plûpart fort à leur aife, robuftes, & accoutumés à travailler. Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 269.

[blocks in formation]

1622. On y dit trois Meffes parfemaine, & toutes les Fêtes & Dimanches, on y joint les vêpres & le catéchisme.

3. VAUX, bourg de France, dans le Beaujollois, élection de Ville-Franche.

4. VAUX, bourg de France, dans l'Angoumois, élection de Cognac.

5. VAUX, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saintes. Il y avoit dans ce bourg une abbaye de l'ordre de faint Benoit, fondée en 1075. Elle eft dédiée à faint Etienne. Dans les tems des troubles les Calvinistes détruifirent l'églife & le monaftere, & en ufurperent les biens.

6. VAUX, terre de France, au diocèfe de Sisteron. Elle fut érigée en marquifat l'an 1552, en faveur du fieur de Valavoir, depuis lieutenant-général.

7. VAUX, (La) paroiffe de France, dans le Pé-rigord, élection de Sarlat.

8. VAUX, Vallis, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de Citeaux, filiation de la Creste, au diocèfe de Toul, dans le Barrois, fur la riviere d'Orney, à quatre lieues au fud-eft de Vaucouleurs, L'abbé jouit de 5000 livres.

Citeaux, dans le pays de Liege, & à une lieue de VAUX-BENOIST, abbaye de filles, ordre de Liege, au confluent de la riviere d'Ourt, & de la

Meufe.

VAUX-BEXEY, lieu du duché de Lorraine, dans la province de Vauges, & dans la dépendance de la paroiffe de Jorfey. Il y avoit aurefois dans ce lieu un château.

VAUX-BONES, Vallis Bonefi, prieuré de France. C'eft un prieuré d'hommes de l'ordre de faint Benoit, congrégation de Cluny. Il eft pour fept reli gieux, y compris le prieur.

VAUX DE CERNAY, Vallis Cernenfis, abbaye de France, au diocèfe de Paris, frontiere de celui de vreufe, fur la droite d'un petit ruiffeau, en latin ValChartres, à une lieue & demie au couchant de Cheles Cernaii. C'eft une abbaye d'hommes de l'ordre de Citeaux, fille de Savigny, & réformée. Elle fut fondée en 1128, par Simon de Naufle-le-Chastel, qui devint conétable de France, & par Eve fa femme. Les comtes de Montfort, ceux de Dreux, les feigneurs de Chevreufe & ceux de Rambouillet, augde cette abbaye, comme il paroît par les lettres de menterent dans la fuite par leurs bienfaits les biens d'Aquitaine. Cette abbaye vaut à l'abbé huit mille confirmation de Louis VII, roi de France, & duc livres de rente; & il y a dix mille cinq cens livres pour les religieux, qui font au nombre de treize ou de quatorze. Piganiol, Descr. de la France, t. 2, P. 23:

Saint-Thibaud, étoit abbé de Vaux de Cernay en

[blocks in formation]

VAUX LA DOUCE, Vallis Dulcis, abbaye d'hommes en France, de l'ordre de Cîteaux, filiation de Claire-Fontaine, fous Morimond, dans la Champagne, au diocèfe, & à quatre lieues au levant de Langres. Cette abbaye fut fondée, felon quelques-uns, en 1152, par Manaffés, alors doyen, & depuis évêque de Langres. L'Auteur des annales de Cîteaux, met fa fondation en 1168. Une chofe certaine, c'eft que le plus ancien titre de fa fondation, donné par Godefroi, évêque de Langres, eft fans date. Il paroît par ce titre, que ce lieu avoit été habité par des chanoines, qui vivoient en regle; que fes premiers bienfaiteurs ont été les feigneurs de Raufauniere, de la Ferté fur Amance, & autres qui y font dénommés par un titre de l'an 1178, & que le premier abbé s'appelloit Norbert. Par un autre titre de l'an 1189, Manaffés, évêque de Langres, ratifie le don fait par Gérard d'Oggey; & par un autre titre de l'an 1241, Thibault IV, comte de Champagne, prit cette abbaye fous fa protection, à laquelle Jean, comte de Bourgogne, fit don de dix livres de fel par an, à prendre fur fes revenus de Salins; la charte de cette donation eft du mois de Février 1253. L'abbé qui eft régulier n'a que deux religieux avec lui. Ils ont envi

- ron

ron cinq mille livres de rente. * Baugier, Mémoires de Champagne, t. 2, p. 86.

VAUX, ou les VAUX DE NEVERS: on appelle ainfi un des cantons de Nivernois. C'eft celui où fe trouve la ville de Nevers. Il eft abondant en vin, en bled, en bois & en fourages. Il y a auffi plufieurs mines de fer que l'on fond,par le moyen d'une matiere qu'on nomme Castine. On y trouve auffi plufieurs mines de charbon de terre,

VAUX SUR POLIGNY, prieuré de France; dans la Franche-Comté, au diocèfe de Befançon. C'eft un prieuré d'hommes de l'ordre de faint Benoît, congrégation de Cluny. Les religieux font au nombre de feize.

VAUX-LE-VICOMTE,Voyez VAUX-LE-VIL

LARS.

[ocr errors]

fes, ordre de Cîteaux, dans le pays de Liége, à de◄ mi-lieue au nord d'huy.

VAX-VILLA REPENTINA, lieu de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Carthage à Alexandrie, entre Sabrata Colonia, & Ocea Colonia, à vingt-fept milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du fecond. Vax-Villa Repentina, tiroit fans doute fon nom de fon fondateur nommé Repentinus. On trouve dans le tréfor de Gruter,p. 390,n. 2, l'inscription fuivante, P. CLAUDII PALLANTI HONORAT REPENTINI LEC. PR. PR. PROVINCIA AFRICE. Peut-être ce Repentinus étoit-il fondateur du lieu en queftion.

VAX HOLM, petite Ville de Suede, à trois lieues du port de Stockolm. Il y a fur cette isle un fort avec une garnison, pour vifiter les vaiffeaux qui veulent entrer dans cette fameufe ville, ou qui en fortent. Ce fort eft une groffe tour ronde, défendue de quelques bastions, qui occupent presque toute l'isle ou le rocher. * Corn. Dict. Voyage de Danemarck & de Suede, par Jovin de Rochefort.

VAXONCOURT, Vaxuncuria, paroiffe du duché de Lorraine, au bailliage d'Epinal. Son église paroiffiale eft dédiée à faint Martin. Les religieux de Belchamp font patrons de la cure. Le curé a un tiers des dixmes; l'abbaye de Belchamp a les deux autres tiers, à l'exception d'une petite portion qu'elle rend au chapitre d'Epinal. Xaincourt eft une annexe de Vaxoncourt.

VAXY, village du duché de Lorraine, ci-devant l'une des dépendances de la prevôté d'Amance, & aujourd'hui le chef-lieu de la vallée de ce nom. II : a été cédé avec les villages qui compofent cette vallée, au duc de Lorraine vallée, au duc de Lorraine, par le traité de Paris de 1718.

VAUX-LE-VILLARS,château de France, dans le Hurpoix, à une lieue de Melun. Cette belle maifon eft l'ouvrage de M. Fouquet, dernier Surintendant des finances. Il n'avoit rien épargné pour lui donner toute la perfection poffible. M. le Maréchal Duc de Villars, l'ayant acquife, changea l'ancien nom de Veaux-le-Vicomte, en celui de Veaux-le-Villars. La fituation de cette maifon eft très-belle, & trèsavantageufe. Le bâtiment eft beau & magnifique, & les appartemens font enrichis de peintures de le Brun. Les jardins font spacieux & agréables, & les eaux charmantes. La grande cascade commence à une grande terraffe revêtue de trois côtés, & accompagnée d'un foffé plein d'eau, d'où s'élevent des gerbes d'espace en espace. Dix-huit corps, avancés fur le devant de la terraffe, occupent la principale face de cette belle cascade. Ils ont la forme d'un piedestal au-deffus font des baffins carrés, qui donnent des gerbes, & tombent dans le grand ballin, chacune par un masque & par une coquille. Entre chacun de ces piédestaux eft une chûte d'eau, qui tombe par trois différentes reprifes, ou nappes d'eau, dans le grand baffin. Ce ballin eft un carré d'eau fort étendu & spacieux, au milieu duquel s'élevent plufieurs jets d'eau, fur une même ligne, qui forment avec tout le reite une très-belle perspective. Les petites cascades font un réduit fort gracieux, formé par trois terraffes l'une fur l'autre. La plus haute a dix jets d'eau, cinq de chaque côté. On descend de-là fur la feconde, par quelques marches de pierre, à côté desquelles font deux baffins carrés, remplis par l'eau que jettent fix masques. Sur le devant s'avancent deux autres basfins carrés, d'où s'élevent dix jets d'eau, qui font accompagnés chacun d'un sphinx d'une belle sculpzure. Au milieu eft un degré de plufieurs marches de pierre, par lequel on descend dans la troifieme terraffe. Six masques rendent une grande quantité d'eau dans autant de coquilles, qui forment par une feconde chûte deux ballins, l'un à droite & l'autre à gauche. Sur le devant font encore deux autres baffins, d'où s'élevent plufieurs jets d'eau rangés des deux côtés fur une même ligne, & d'une hauteur confidérable. *Piganiol, Descr. de la France, t. 2, p. 652.

La grotte eft un des beaux endroits de toute la maison. En haut on voit une très-groffe gerbe d'eau avec un baffin. La terraffe eft ornée fur le devant d'une balustrade, interrompue par huit piédestaux chargés d'autant de statues bien scultées. Au-deffous font autant de figures en relief, montées fur des pilastres. Dans chaque entre-pilastre eft une niche, dans laquelle est un rocher, qui jette de l'eau de tous côtés dans un grand baffin, qui occupe toute la face de la cascade. A côté font les marches par lesquelles on monte fur la terraffe. Elles font accompagnées de deux girandoles d'eau, qui forment des baffins & des sphinx bien scultés.

Le canal eft grand, & à la tête, qui eft vers la grotte, s'éleve un rocher fur lequel eft placée une tatue de Neptune, le trident à la main, & accompagnée de tritons, qui jettent de l'eau de tous côtés. Depuis la mort du Maréchal de Villars, ce château n'étant pas habité, les jardins font beaucoup négligés. On ne voit dans les appartemens que quelques tableaux qui repréfentent les exploits de ce guerrier. VAUX-NOTRE-DAME, abbaye de religieuTome VI,

[ocr errors]

VAY. Voyez VĚ.

VAYE, (La rade de ) rade d'Italie, fur la côte de Genes. C'eft, dit Michelot, Portul. de la Méd. p. 90, une grande anfe de fable, qui fe forme au moyen d'une groffe pointe, qu'on appelle le Cap de Vaye, qui s'avance en mer, paroiffant de loin fort blanchâtre, & fur le fommet de laquelle il y a de vieilles ruines de fortifications. On en voit d'autres auffi démolies, au-deffous, du côté du mouillage. Sur le bord de la mer, dans le fond de la rade, qui eft de l'autre côté du cap de Vaye, il y a quelques maifons le long de la côte, avec une petite chapelle devant laquelle on mouille; & du côté du nordoueft de la chapelle, il y a un petit fort armé de fix à fept canons, pour la sûreté des bâtimens qui y mouillent. Le meilleur endroit pour des Galeres eft vis-àvis de cette chapelle. C'eft où ordinairement fe met la commandante. Elle y porte une amare, & eft éloignée presque de deux grelins; les autres Galeres mouillent aux environs, entre la chapelle & la pointe de Vaye. La plupart portent des amarres à terre. On y eft par cinq à fix braffes d'eau, fond d'herbes vafeux; ayant un fer en mer vers le nord-ouest, par neuf à dix braffes d'eau. Il ne faut pas s'approcher du petit fort, à caufe de quelques roches qui y font fous l'eau. Les vaiffeaux peuvent auffi mouiller dans cette rade; mais un peu plus au large, les vents d'eft & fud-eft,qui y font traverfiers, y amenent ordinairement une groffe mer; mais comme le fond y eft bon il n'y a rien à craindre: de même lorsque les vents font an fud-eft, il s'y fait un gros reffac de la mer. Il faut auffi fe précautionner contre les vents du nordoueft qui y font rudes. Tout proche de Vaye, vers le nord-oueft, il y a une grande ravine d'eau,principalement pendant l'hyver;par-delà la ravine eft le village de S. Jean de Vaye, auffi fur le bord de la mer, une plage. La reconnoiffance de la rade de Vaye eft affez facile par le cap de Noli, en venant de l'oueft: on la reconnoît auffi par l'isle Brazili, & par la blancheur de ces ruines, qui font fur le haut du cap de Vaye. De même, lorsqu'on vient du côté de l'eft, on voit auffi le cap de Noli & le cap de Vaye, qui forment cette grande anfe, où font les deux villes & le fortin au milieu: outre qu'on voit encore la ville de Savone, & fa fortereffe proche de la mer. VAYPICOTA, ou CHANOTA, ville des Indes

H

dans

?

« PrécédentContinuer »