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dérable, dans le temps que Rome l'étoit encore peu; c'est-à-dire fous les premiers rois. Elle fut affiegée & prife par Ancus Martius, quatrieme roi des Romains, & reprife par Coriolan, général de l'armée des Volsques. Les Romains la reprirent enfuite, & en firent une colonie, après en avoir transporté les habitans au-deça du Tibre, parce que leurs fréquentes révoltes forçoient à les traiter durement. Les murailles de la ville furent abatues; le fénat fut diffipé, & on condamna à la prifon, & à une groffe amende ceux qui fe trouveroient à l'eft du Tibre. Un oracle Teur ayant annoncé qu'un de leurs citoyens feroit un jour maître du monde ; ils crurent pouvoir s'oppofer à l'agrandiffement de Rome, & en furent la dupe. Cependant l'oracle fe vérifia dans la perfonne d'Auguste, dont la famille étoit originaire de Velletri. Labat, voyage d'Italie, t. 8, p. 52.

Cette ville reçut la foi du temps de faint Pierre, par le ministere d'Epaphrodite fon disciple, que cer apôtre y envoya, après qu'il eut fondé l'églife de Ter racine. On tient pour conftant qu'on y bâtit une églife au Sauveur du monde, l'an 100. de Jefus-Christ. L'évêque étoit fi confidérable, qu'il étoit un des fept fuffragans de l'églife de Rome. Mais la ville d'Ostie ayant été ruinée par les barbares, & fes habitans contraints de fe fauver ailleurs, Eugene III, réfolut vers l'an 1146, d'unir l'évêché de Velletri à celui d'Ostie, afin que le premier fuffragant de Rome eût des diocèfains. Depuis ce temps, Velletri a ceffé d'être regardée autrement que comme l'évêché d'Ostie, & l'évêque, auffi-bien que le chapitre, font regardés comane l'évêque & le chapitre d'Ostie réfidens à Velletri. Le chapitre eft compofé de quatorze chanoines & d'un doyen, avec quelques chantres. L'église cathédrale eft dédiée à faint Clément, pape & martyr. Elle eft vaste, & quoique bâtie dans le goût gothique, elle a de la beauté, de la grandeur, & de justes proportions. Elles eft accompagnée d'une haute tour, qui lui fert de clocher. La place, qui eft devant l'églife, ett grande, & ornée d'une très-belle fontaine. Il y a plufieurs autres places dans la ville, toutes accompagnées de fontaines, celle de la place principale eft magnifique. Il y a de très-belles statues, & un peu plus loin eft la statue en bronze du pape Clément VIII, revêtu de fes ornemens pontificaux. L'évêque, par une conceffion particuliere des papes, a tout le domaine fpirituel & temporel dans la ville, & la col1ation de tous les bénéfices. Le cardinal Guillaume d'Estouteville, Normand, qu'on appelloit communément le cardinal de Rouen, parce qu'il en étoit archevêque, & qui étoit auffi évêque d'Ostie & de Velletri, vers l'an 1479, a fait bâtir le palais épiscopal de Velletri, avec la magnificence presque royale qui accompagnoit toutes les actions de ce grand cardinal.

Quoique Velletri ait infiniment fouffert dans les révolutions de l'empire, & dans les guerres civiles, qui ont mis tant de fois l'Italie en feu, elle ne laifferoit pas d'être confidérable aujourd'hui, fi elle étoit mieux peuplée, & que fes habitans vouluffent tirer de leurs fonds de quoi faire le commerce que la fertilité de leurs terres leur offre. La ville eft ceinte de murailles affez bien entretenues. Les rues font belles, & il y a nombre de maifons qui ont de l'apparence, & qui méritent d'être habitées. Le peuple eft civil. L'air y eft bon; & il paroît y avoir beaucoup d'enfans; mais ce qui empêche que la ville ne foit peuplée, c'eft le trop grand nombre de maifons religieufes de l'un & l'autre fexe. La plus belle maifon de Velletri appartient aux Seigneurs Ginetti; c'eft plutôt un palais qu'une maison; il occupe toute une face de la grande place.

Le cardinal Ginetti l'a fait faire par le fameux architecte Martin Lunghi. On dit qu'il y a dépenfé plus de cinq cens mille écus romains. Ce palais eft à trois étages: il a un escalier de marbre, qu'on regarde comme le plus beau qui foit en Italie. Les appartemens font bien entendus : ils ont de la grandeur & de la nobleffe. On n'a rien épargné pour les orner: les stucs, les statues, les tableaux, les dorures y brillent de toutes parts. Les meubles font riches & magnif

ques, quoiqu'ils ne foient pas dans le goût moderne françois. Le jardin eft fi grand, qu'il paffe beaucoup au-delà des murailles de la ville. Il a tous les ornemens qu'on peut donner à un jardin. L'abondance d'eau qu'on y voit, y eft conduite par un aqueduc de cinq à fix milles de longueur, & qui, à ce qu'on affure, paffe au travers d'une montagne.

VELLEVA. Voyez VELLAVI.

VELLICA, ville de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée, 1. 2, c. 6, qui la marque dans les terres, la donne aux Cantabri. Augufte, felon Florus, 1.4, c. 12, battit les Cantabres fous les murailles de VEL LICA; car c'eft ainfi qu'il faut lire, & non Belgica comme portent quelques exemplaires. Il n'y eut jamais de ville BELGICA, en Espagne. On croit communément que VELLICA eft préfentement Vittoria! VELLOCASSES, VELOCASSES, ou VELIOCASSES, peuples de la Gaule Belgique, felon César Bel. Gal. l. 2, c. 12, qui écrit VELOCASSES. Hirtius 1.8, c. 7, les nomme BELLIOCASSES; mais les der nieres éditions portent VELLOCASSES. Cette der niere orthographe eft celle de Pline,1. 4, c. 18, qui mer les Vellocaffes dans la Gaule Lyonnoife Lugdunenfis Gallia habet Lexovios, Vellocaffes, Ga letos, Venetos. En effet, Augufte tira cesquatre peuples de la Gaule Belgique, pour les mettre dans la Gaule Lyonnoife. Ptolomée, 1. 2, c. 8, les marque pareillement dans la Gaule Lyonnoife: Ovexάo, wr Пóns; Paróμayos; Veneliocafii, quorum oppidum Rhothomagus. Mais de Valois croit qu'il y a une fyllabe de trop dans le mot 'OdevERIONIO VENELOCASSII, & il juge qu'on doit lire Odexionado VELIOCASII. Voyez ROUEN.

VELOVOCORUM CIVITAS. Il eft fair mention d'une ville de ce nom dans le code Théodofien. Ortelius, Tit. de Veteranis, foupçonne que Velovocorum eft corrompu de BELLOVACORUM. Voyez BELLOVACI.

VELOUR, grande ville des Indes, au Carnate, à l'oueft de Cangivouran, & d'Alcatile. Il y a toûjours un gouverneur, & la fortereffe eft une des principales du pays. Elle a été bâtie pour tenir en respect les Maures qui infeftent tout ce pays, & qui font fouvent des courfes jusqu'aux portes de Velour. * Sixieme recueil des Lettres édif. p. 28.

VELSBILLICH, ville d'Allemagne, dans l'électorat de Tréves, environ à deux lieues au nord occidental de cette capitale, fur une petite riviere, qui, à une lieue au-deffous, fe jette dans le Kyll. L'Empereur Rodolphe I. fit cette petite ville libre & impériale: mais elle a été tirée depuis ce temps de la matricule de l'empire. * Jaillot, Atlas.

VELPI, montagnes de la Cyrénaïque, aux confins de l'Afrique propre : Ptolomée, 1. 4, c. 4, dit que les Macatute habitoient fur ces montagnes. VELTE, peuples de la Sarmatie Européenne: Ptolomée, 1.3, c. 5, les place fur l'océan, dans une partie du golfe Vénédique.

VELTKIRCHEN, village du pays des Grifons. Il n'eft remarquable, que parce qu'il a été la patrie de George Joachim, célebre Mathématicien, qui du lieu de fa naiffance, fitué dans la Rhétie, a été furnommé Rheticus.

VELTZ, bourgade de Hongrie, dans l'Esclavonie. Quelques-uns la prennent pour l'ancienne Val

cum.

VELUCA; ville de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée, 1. 2, c. 6, la donne aux Arevaci. On croit que c'eft la ville Voluce de l'itinéraire d'Antonin. Voyez Voluce.

VELUWE. Voyez VELAW.

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VEMANIA,lieu de la Rhétie: l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de la Pannonie, dans les Gaules, c'est-à-dire, de Sirmium à Tréves, en pasfant par Sopiane. Elle étoit entre Campodunum & Brigantia, à quinze milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du fecond. L'orthographe de ce nom varie beaucoup dans les manuscrits. Les uns lifent VEMANIA, d'autres VENIANA, ou VÆMANIA C'eft la VIANA de Ptolomée; la VINIANA de la notice des dignités de l'empire, & la Vimania de la

notice de l'empire d'occident, de l'édition de Pancirole. Voyez VIANA 1.

VEMPSUM, ville d'Italie, dans le Latium, felon Prolomée, 1. 3, c. 1. Quelques-uns veulent que ce foit préfentement Val-Montone. Holstenius veut que Valmontone foit l'ancienne Lavicum.

VEMUE, (La) abbaye de France, dans le Berry. Cette abbaye, qui eft de l'ordre de faint Auguftin, étoit fondée avant l'année 1145, fon revenu eft de trois mille livres. Il n'y a dans le Berry, ni ailleurs aucune abbaye de ce nom.

1. VEN, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Hoaiking, cinquieme métropole de la province. Elle eft de 23 d. 23'. plus occidentale que Peking, fous les 36 d. 7'. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenfis.

2. VEN, ville de la Chine, dans la province de Xenfi, au département de Chungch'ang, cinquieme métropole de la province. Elle eft de 12. d. 14. plus Occidentale que Peking, fous les 34. d. 40'. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenfis.

VENA, ou MONTI DELLA VENA, montagnes qui féparent la Carniole de l'Iftrie. * Magin, carte de J'Iftrie.

reurs; comme les rois d'Arles, cuffent joui ce de droit, & euffent exercé dans ce comté des actes de fouverains. L'empereur Fréderic II,donna l'an 1234, à Raimond le Jeune, les droits qui appartenoient à l'empire, dans les villes de l'Isle & de Carpentras, & en d'autres lieux du comté Venaiffin ou de Venisfe, & le pape fe vit obligé de remettre le même com té de Venaiffin à Raimond le Jeune, qui le laiffa à fa fille Jeanne & à fon gendre Alphonfe, qui en jouirent jusqu'à leur mort qui arriva l'an 1270.* Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 378.

Philippe le Hardi, roi de France, héritier de fon oncle Alphonfe & de la comteffe de Touloufe, remit l'an 1273. au pape Grégoire X. le comté de Venaiffin, comme étant un propre de l'églife Romaine depuis ce temps-là les papes ont gouverné par des of ficiers nommés Recteurs le comté de Venaiffin, dont ces pontifes ont été mis en poffeffion foixante & quinze ans avant l'acquifition d'Avignon. VENALES. Voyez CASTULO.

VENAMI, peuples de la Gaule Aquitanique Comme Pline, 1. 4, c. 19, eft le feul des anciens qui parle de ces peuples, & qui ne done point leur fitua tion précise, on ignore où ils habitoient.

VENANTODUNUM, c'est-à-dire, la montagne des chaffeurs, felon Lelan, qui donne ce nom à la bourgade d'Angleterre appellé HUNTENDUNE, c'eft aujourd'hui HUNTINGTON.

VENARIA, isle de la mer de Tyrrhene, felon Pline, 1. 3, c. 6. Martian d'Héraclée, 1. 6, p. 207, qui fait mention de cette isle, écrit Veneria. Cette isle doit être entre l'isle d'Elbe & Piombino.

VENAFRUM, ville d'Italie, dans la Campanie, fur le Vulturnus, & la derniere ville de cette province,vers le nord. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Rome à Bénévent, en prenant par la voye Prænestine, & il la place entre Cafinum & Teanum, à feize milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du fecond. Cette ville qui retient fon ancien nom, car on la nomme aujourd'hui Venafro, fe trouve appellée Castrum Benafranum, (a) Civitas Bena- VENASII, peuple de la Cappadoce, felon Ortefrana, (b) Urbs Benafro (c) Venabris; & dans le lius qui cite Strabon, 1. 12, p. 537, dont voici le pas livre fecond de la chronique du Mont-Caffin, on voit fage: E de Tú Mopiμúru To expor TEV Overάolors, Aids; c'eftδέ Μοριμήνη το ειρον τὸ ἐν Οὐενάσιοις des comtes appellés Benafrani. Venafrum, felon Pli-à-dire : In Morimena templum eft Jovis Venafus culti; ne, 1. 3, c. 5, eut le titre de colonie Romaine. Elle étoit célebre anciennement par la bonté de fon huile; Ce qui a fait dire à Horace : 7. 2, Od. 6,

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Pline, 1. 13, c. 2, après avoir dit que l'Italie l'emporte fur tout le reste du monde, pour la bonté de T'huile, ajoute que l'Isle de Venafrum l'emporte fur celle du reste de l'Italie. C'eft de-là que parmi les Romains, pour dire de l'huile excellente, on difoit fimplement Venafranum. On lit dans Juvenal, Satyr. 5, v. 86.

Ipfe Venefrano piscem perfundit.

*(a) Erchempert. Hist. Longob. c. 29. (b) In chronic. Vulturnenf. p. 376. & 377. (c) Cod. Theod. de Curfu publ.

VENAFRE, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, près du Volturno, à quelques milles des confins du comté de Moliffe, & à vingt milles au nord de Capouë, dont fon évêché eft fuffragant. Cette ville aun fiége épiscopal dès le cinquieme fiecle, & elle a auffi titre de principauté. *Magin, carte de la terre de Labour. Commainville, table des évêchés.

VENAISCIN, le COMTAT VENAISCIN, ou le COMTÉ VENAISSIN, autrement VENISSE, pays fitué entte la Provence, le Dauphiné, la Durance & le Rhône, & qui dépend du Saint Siége. On l'appelle en latin Vendascenfis ou Vendauscenfis comitatus, & il a pris fon nom de la ville Vendausca, Vindasca ou Vendasca, aujourd'hui Venasque. Voyez ce mot.

Le comté Venaiffin ou de Veniffe, poffédé depuis le onzieme fiecle par les comtes de Touloufe, fut confisqué & conquis dans le treifieme fiecle fur le Comte Raimond le Vieux, durant la guerre des Albigeois.

Les papes prétendoient qu'ils avoient eu la fouveraineté du comté de Venaiffin, depuis le temps du comte Raimond de Saint Gilles, quoique les empe

de forte que Strabon par Venafiis, pourroit entendre un lieu nommé VENASIE.

1. VENASQUE, Vendasca, ville des états du pa pe, dans le comté Venaiffin, dont elle fut autrefois la capitale, & auquel elle a donné fon nom. Voyez VENAISCIN. Cette ville qui eft fur la rive gauche de la Nasque, commença à être connue dans le fixieme fiecle, & les évêques de Carpentras, après le milieu de ce fiecle, y transférerent leur fiege; de forte qu'ils font appellés episcopi Vindascenfes, évêques de Venasque, dans les foufcriptions des conciles. Venasque a été célebre jusqu'à l'an 1000, puisqu'elle a donné fon nom au comtat Venaiffin, qui commença alors d'être connu fous ce nom; mais elle eft aujourd'hui petite & peu confidérable. Carpentras lui a enlevé fes prérogatives. Longuerue, Descr. de la France, part. 1. p. 378.

2. VENASQUE, ou Benasca, ville d'Espagne,au royaume d'Aragon, la principale ville de la vallée, à laquelle elle donne fon nom, fur l'Effera, un peu audeffous de la fource de cette riviere, dans la feigneurie de Ribagorza, vers les frontieres de la France. Cette ville étant place frontiere, on y tient ordinairement garnifon, dans un beau château dont elle est défendue, & où l'on voit de groffes pierres fur les murailles au lieu de canon. On boit à Venasque de bon vin, & on y mange d'excellentes truites. * Délices d'Espanne, p. 659.

A deux lieues de Graus, marchant le long de l'Es fera, on trouve Sant-Quiles, joli bourg fitué aux pieds des Pyrénées. Au fortir du bourg, on entre dans ces vaftes montages, où l'on trouve un chemin pierreux, & fi étroit, qu'il n'y peut paffer qu'un animal à la fois, & en hiver, il eft abfolument impraticable. On va toûjours en montant, & de ces hauteurs af freufes, on voit en bas la riviere d'ffera qui court parmi les rochers avec un bruit épouventable. En côtoyant toûjours cette riviere, on palle à une petite ville nommée Campo;& de-là paffant plufieurs fois la même tiviere fur divers ponts, à caufe des courbures qu'elle fait, on arrive à un beau bourg nommé Seira ou Cera. De-là on continue à morter marchant dans les Pyrénées, qui s'élevent toûjours davantage. On cotoye encore la riviere.d'era, & l'on marche dans un chemin.auffi étroit & auffi dangereux que le pre

mier. Quand on eft parvenu au lieu le plus haut, on voit de-là entre ces montagnes de belles vallées, particulierement celle de Venasque, où il y a un grand nombre de petites villes, de bourgs & de villages, & qui eft très-bien cultivée. De Venasque on continue à côtoyer l'Effera, & à marcher dans les Pyrénées. On voit en paffant de belles forêts, de hauts & gros arbres qui fervent à faire des mâts de navire. Après deux lieues de chemin, on trouve une hôtellerie nommée Hospitalet, où il faut attendre qu'on fe trouve vingt-quatre perfonnes enfemble pour pouvoir paffer. On commence-là de nouveau à grimper fur la montagne par un très-méchant chemin, & l'on arrive au Puerio, port ou lieu de paffage, où l'on quitte l'Espagne pour entrer en France. Ce paffage eft fermé de deux pointes de rochers, qui venant à fe rencontrer, le rendent fi étroit & fi scabreux, qu'avec une poigné de monde on en peut défendre l'entrée à toute une armée. Quand on regarde de haut en bas du côté de la France, il ne femble pas poffible d'y descendre; & en effet la montagne eft fi roide, qu'il a fallu qu'on y ait taillé un chemin dans le roc. De-là on compte environ dix lieues jusqu'à faint Bertrand de Cominges.

VENACIA. Voyez VERNACIA. VENAXAMODURUM, ville de la Rhétie, felon la notice des dignités de l'empire.

VENCE, ville de France, dans la Provence, à deux lieues au nord d'Antibes, & à trois de Graffe, avec évêché fuffragant d'Ambrun. VENCE, Vincium, eft une ancienne ville des peuples Nérufiens. Prolomée en fait mention. Elle fut attribuée par les Romains à la province des Alpes maritimes. Cette ville a eu des évêques dans les premiers fiecles de l'églife, on n'en connoît néanmoins aucun certainement avant Arcadius qui affifta dans le cinquiéme fiecle au concile de Riez, & dont le pape Céleftin fait mention dans une lettre. Dans le fiecle fuivant Deuterius affista au quatrième concile d'Orléans, & il envoya un député à celui de Macon. Grégoire de Tours parle auffi de Fronymius, fucceffeur de Deuterius. Cet évêché eft de fort petite étendue ; & à caufe de cela, on a tenté plufieurs fois de l'unir avec celui de Grasfe, mais inutilement, à caufe de la forte oppofition que le clergé & le peuple de Vence y ont formée, ce qui contraignit l'évêque Antoine Godeau de renoncer à cette entreprife, & à fe contenter de l'évêché de Vence, en abandonnant celui de Graffe. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 368.

La feigneurie temporelle de la ville de Vence appartient moitié à l'évêque, & moitié à un feigneur laïc de la maison de Villeneuve, qui a le titre de Baron; l'un & l'autre ont toûjours relevé des comtes de Provence, qui ont mis cette ville fous la viguerie de Graffe.

L'Eglife cethédrale de Vence eft dédiée à NotreDame: & fon chapitre eft compofé d'un capiscol, d'un facristain, de cinq chanoines, & de huit bénéficiers, deux desquels font les fonctions de Curé. Le premier évêque de Vence, dont on ait connoiffanc eft faint Eufebe qui vivoit en 374. Il n'a que vingttrois paroifles, dont vingt font en Provence, & trois dans le comté de Nice.* Piganiol, Descr. de la Fran

ce, t. 4, p. 91.

VENCEY, Venciacus, paroiffe du duché de Lorraine, au bailliage de Vosges. L'églife de cette paroiffe eft fous l'invocation de faint Etienne, & fituée au milieu des champs. L'abbeffe d'Epinal a le patronage de la cure, & jouit des deux tiers des groffes & menues dixmes; & le curé a l'autre tiers. La haute feigneurie appartient au duc de Lorraine, & la feigneurie fonciere à l'abbeffe d'épinal; comme l'églife eft éloignée du village, on a bâti, pour la commodité des paroiffiens, une chapelle dans le village: elle eft dédiée à la fainte Trinité, & l'on y fait le fervice ordinaire. Il y a encore deux autres chapelles, l'une fous l'invocation de faint Didier, & l'autre fous celle de faint Clément.

VENCHANG, ville de la Chine, dans la Province de Quanton, au département de Kiuncheu, dixiéme métropole de la province. Elle eft de 6. d. 20'.

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plus occidentale que Peking, fous les 19 d. 2ơ. de latitude feptentrionale. * Atlas Sinenfis

VENCHEU, ville de la Chine, dans la province de Chekiang où elle a le rang d'onzieme métropole. Elle eft de 4. d. 4'. plus orientale que Peking, fous les 27, d. 38. de latitude feptentrionale. La ville de Vencheu eft fituée près de la mer à l'extrémité de la province; & comme elle eft dans un terrein marécageux, & que d'ailleurs elle eft confidérable par fa grandeur & par la beauté de fes édifices, on l'appelle communément la petite Hangcheu. Il y a toujours devant cette ville un grand nombre de vaiffeaux, ce qui caufe une affluence de monde extraordinaire. Le fleuve Jungkia, qui eft fort large dans cet endroit, fert de port, & les vaiffeaux y font en sûreté. Cette métropole a dans fon département cinq villes quifont: Vencheu, Locing, Xuigan, Pingyang,

Taixun.

La plus grande partie du territoire de Vencheu eft embarraffée de montagnes du côté du midi; néanmoins avant que d'arriver aux affreufes montagnes de Fokien, on trouve une vaste plaine très-fertile. Ce pays fit partie autrefois du royaume de Jue: les rois Us'en emparerent enfuite. Le roi Leangus lui donna le nom de Junkia: la famille de Tanga lui donna premierement celui de Tunkia, & enfuite celui de Vencheu. Il fut appellé Xuigan par la famille Sunga, & il reprit le nom de V encheu, fous la famille Taiminga.

VENCHUEN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province: elle eft de 13. d. 36'. plus occidentale que Peking, fous les 31. d. 22'. de latitude.

VENCHUNG, nom d'un temple de la Chine, dans la province de Xanfi, au midi de la cité de Sin, premiere grande cité de la province. Ce temple est très-célebre ; on y voit une grande bibliothèque & un cabinet royal; car les anciens rois féquentoient beaucoup ce temple, où ils s'appliquoient à l'étude.

VENDA ( S. Jean-Baptiste de) Abbaye d'Olivetains, en Italie, au diocèfe de Padoue.

VENDEE, (La) riviere de France, dans le bas Poitou. Elle prend fa fource près du lieu où la Sevre Nantoife prend la fienne. Son cours eft du nord au fud, &, après avoir paffé à Fontenai-le-Comte, elle fe rend dans la mer auprès de Marans. Corneille l'appelle Vedée, c'eft une faute.

VENDELIA, ville de l'Espagne Tarragonnoife: Ptolomée la donne aux Autrigones. C'eft peut-être la VINDELEIA de l'itinéraire d'Antonin.

VENDENIS, ville de la haute Mafie. Elle eft marquée par Ptolomée, 1. 3, c. 9, au nombre des villes qui étoient éloignées du Danube. Le nom moderne eft Ravenitzen, dans la Servie, felon Lazius.

VENDEUIL, bourg de France, dans la Picardie, élection de Noyon.

1. VENDEUVRE, bourg de France, dans le Poitou, élection de Poitiers. Če bourg eft fort confidérable.

2. VENDEUVRE, Vendopera, paroiffe du duché de Lorraine, dans la prevôté de Nanci, avec un prieuré de l'ordre de Cluny. L'églife paroiffiale eft fous le titre de faint Melain; & le chapitre de faint George de Nanci eft collateur de la cure, parce que le prieuré lui fut réuni en 1603 par Clément VIII. Cette terre, qui eft très-ancienne, donna le nom à un comte de Toul dans le dixieme fiecle. Le prieuré a été fondé par les anciens feigneurs du lieu; & il a été long-temps deffervi par des religieux de l'ordre de Cluny, qui deffervoient auffi la cure. Il devint enfuite commendataire, & depuis il a été uni au chapitre de faint George. Les villages de Houdemont & de Brabois, auffi-bien que le château de Montet, dépendent de Vandeuvres.

VENDEUVRES, ou VENDŒUVRE, marquifat de France, dans la Champagne, fur la riviere de Barfe, à fix lieues au levant de Troyes. Il fut érigé

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en 1640. ou en 1647, en faveur de M. de Mégriny, confeiller d'état, qui avoit acheté cette terre de la maifon de Luxembourg. C'étoit auparavant une ancienne baronnie. Il y a à Vendeuvres un château & une tour, qu'on dit être l'ouvrage des Vandales, qui dans le cinquieme fiécle fe jetterent dans les Gaules. *Baugier, mém. de Champagne, t. 2, p. 328.

VENDIERES, Venderia paroiffe du duché de Lorraine, au bailliage de Nanci, dans la prevôté de Perny. Son églife paroiffiale eft dédiée à faint Géréon, & l'abbeffe de faint Pierre de Metz eft patrone & feule décimatrice, Le duc de Lorraine eft feigneur haut-jufticier, & un particulier eft feigneur foncier. Vendieres étoit autrefois un palais royal. La Cure fe fait honneur d'avoir été deffervie par le bienheureux Jean de Gorze. Il y a une chapelle, qu'on appelle la chapelle des feigneurs fonciers: elle eft de cinq cens livres de rente, & n'eft chargée que de fix Meffes par

an.

VENDOME, Vindocinum, ville de France, dans la Beauce, & capitale d'un pays auquel elle donne fon nom, chef-lieu d'une élection, fiége d'un bailliage, d'un grenier à fel, & d'une maréchauffée. Cette ville fituée fur le Loir, à neuf lieues de Châteaudun, & à fept de Blois, eft une des plus connues du royaume, par les auguftes feigneurs qu'elle a eûs, & qui font montés fur le thrône des François en la perfonne du roi Henri le Grand. On trouve à Vendôme l'églife collégiale de S. George, où l'on voit les tombeaux des feigneurs de Vendôme, depuis Bouchard I. jusqu'à Bouchard IV. inclufivement,& ceux des princes de la maifon de Bourbon. Il y a auffi dans cette ville un college dirigé par les peres de l'Oratoire, des Cordeliers, des Capucins, des Urfulines, des filles du Calvaire, & des Soeurs Grifes. L'hôpital a quarante-fix lits, n'a qu'un feul administrateur, qui eft notable bourgeois nommé par le feigneur. Les réformés s'emparerent de Vendôme l'an 1562, & y firent beaucoup de dégât, fur-tout dans les églifes. Vendôme fe déclara enfuite pour les Ligueurs; & Henri IV. étant à Chateaudun en 1586, fit fommer cette ville de fe rendre; fur fon refus, il s'en rendit le maître, & les foldats y étant entrés, la ville fut pillée; mais le lendemain ce grand prince ayant fait fortir tous les gens de guerre, il donna à cette ville une tranquillité qu'elle n'avoit pas eue pendant qu'elle avoit été dans le parti des Ligueurs. Pierre Ronfard, l'un de nos premiers poëtes, étoit né l'an 1524, au château de la Poiffonniere, dans le Vendômois.* Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 115.

Le BAILLIAGE DE VENDOME Comprend le haut & bas Vendômois, & eft divifé en quatre châtellenies, ou fiéges particuliers, qui font à Vendôme, à Montoire, à Savigny, & à faint Calés. Celui de Vendôme eft le principal; il a dans fon reffort la ville de Vendôme & tout le haut Vendômois, compofé de quarante-cinq paroiffes, dans lesquelles il y a plufieurs hautes justices. Celle de la Roche-Turpin, quoique dans le bas Vendômois, eft auffi de fon resfort. Les autres fiéges établis à Montoire, à Savigny & à faint Calés, partagent le bas Vendômois, qui eft compofé de trois petites villes, & de quarante-deux paroiffes. De ces trois fiéges, celui de Montoire eft Le plus confidérable : toutes les hautes justices du bas Vendômois y reffortiffent, excepté celles du Sentier, des Hermites, & de Ville-Dieu, qui vont à Baugé; celles de Ferrieres & d'Espeigne, qui vont à Tours; celle de la Flotte qui va à Savigny; & celle de Mezangé & de Riveroles, qui vont à faint Calés. Lebailli de Vendôme eft ordinairement appellé Lieutenant-Général. Il a droit de tenir des affifes à Montoire, à Savigny, & à faint Calés, dont les Juges font qualifiés Lieutenans - particuliers. Les appellations de tous ces fiéges font également portées au fiége des grands jours, établi dans la ville de Vendôme, & dont les Juges fervent au bailliage. L'établiffement de cette jurisdiction fut accordé à Charles I, Duc de Vendôme en 1515, peu de temps après que François I. eut érigé Vendôme en duché-pairie en fa faveur. Ce bailliage a une coutume particuliere, qui regle l'état des perfonnes qui y demeurent, & ce

lui des biens qui y font fitués. Pour le reste, il fuit la coutume d'Anjou, excepté Mezangé, la Ville-auxClercs, & l'Isle, paroiffe du haut Vendomois, où les procès font décidés conformément à la coutume de Chartres. Une partie des fauxbourgs de Vendôme & quelques paroiffes les plus voifines du Blafois, fuivent auffi celle de Blois, en conféquence d'une ancienne tranfaction paffée entre les comtes de Blois, & les ducs de Vendôme. Quoique ce foit une dispofition générale de la coutume d'Anjou, que les cadets nobles n'ont pas l'ufufruit de leurs portions héréditai res dans les fucceffions de leurs peres & meres nobles, & que le mari ou la femme qui furvit, doive jouir par ufufruit de la moitié des conquêts de la communauté qui appartient à l'un d'eux ; cependant dans les châ tellenies de Vendôme & de Montoire, les cadets nobles font propriétaires des biens qui leur viennent des fucceffions de leurs peres & mères ; & par une dispofition particuliere à la châtellenie de Vendôme, le mari, ou la femme furvivant, n'y a pas l'ufufruit des conquêts de la communauté.

La draperie, la tannerie, la ganterie & la broderie, font presque tout le commerce de Vendôme; mais la ganterie eft le plus confidérable. Les peaux qu'on y employe viennent du Poitou & de la Saintonge; & les gands font envoyez à Paris. Dans les années abondantes en vin & en bled, ce qui ne peut pas être confumé dans le pays, eft porté dans la Touraine, le Maine, le Perche & la Normandie. * Piganiol, Descr. de la France, t. 6, p. 74.

VENDOMOIS, pays de France, borné au nord par le Perche, au levant par le Blafois, au midi par la Touraine, & à l'occident par le Maine. Il étoit cidevant de l'évêché de Chartres, comme il avoit été autrefois de la dépendance des anciens Chartrains ou Carnutes; mais aujourd'hui il eft de l'évêché de Blois. Il faifoit dès le temps de Charles le Chauve un pays féparé, qu'on nommoit Pagus Vindusnifus, corrompu de Vindocinenfis ; fon véritable nom ancien étant Vindocinum, comme on le voit par Grégoire de Tours, du temps duquel cette place étoit confidérable. * Longuerue, Description de la France, part. 1. p. 114.

Le Vendômois a eu dès la fin du dixieme fiecle fes comtes héréditaires, & on ne voit point qu'ils ayent eu aucune dépendance des comtes de Chartres & de blois. Le premier des comtes de Vendôme, dont il eft fait mention, eft Bouchard, dit le Vieux, qui étoit auffi comte de Melun: il n'eut que deux enfans, Renaud, qui lui fuccéda au comté de Vendôme, qui fut évêque de Paris, & chancelier du roi Robert: Adèle,fa fœur, époufa Foulque de Nerre,comte d'Anjou. De ce mariage il n'y eut qu'une fille nommée Adèle d'Anjou, mariée à Bodon, fils puîné de Landry, comte de Nevers. De ce mariage il y eut trois fils; Bouchard, Foulques, & Guy. Bouchard fut mis fous la garde de Geofroy-Martel, comte d'Anjou, & il lui fit hommage de ce comté du confentement d'Henri I, roi de France. A Bouchard fuccéda fon frere Foulques, qui fut furnommé l'Oifon, par dérifion, à caufe de fa mauvaise conduite, qui contraignit fa mere Adèle à vendre la moitié de fon comté de Vendôme à Geofroi-Martel, qui fonda en cette ville un monastere en l'honneur de la Trinité, & lui donna des biens qu'il avoit dans ce pays. Sur la fin de ce fiecle, Urbain II. par fa bulle, établit le comte de Vendôme defenfeur de ce monastere, avec le comte d'Anjou, & le comte de Poitiers, duc d'Aquitaine.

Pour revenir à Foulques l'Oifon, il entreprit une guerre contre le comte d'Anjou, qui le priva de tout ce qu'il avoit dans le Vendômois, à caufe de fa félonie; mais à la priere d'Henri I, Geofroy-Martel remit le comte Foulques en poffeffion de tout le comté de Ven- . dôme, ne fe réfervant que la garde & protection de l'abbaye de la Trinité;ainfi Foulques redevint propriétaire de ce comté, & laiffa un fils en bas âge, nommé Bouchard; ce qui donna occafion à Guy de Nevers, frere du défunt, de s'emparer du comté de Vendôme, dont Bouchard ne jouit qu'après la mort de Guy; & Bouchard étant mort fans enfans, le comté échut á

fa fœur Euphrofine, & à fon mari Geofroi Jourdain, fils du feigneur de Preuilly en Touraine, dont le fils Geofroi, dit Grife-Gonnelle, fut comte après la mort de fa mere. Enfin le dernier comte de Vendôme nommé Bouchard, étant mort fans enfans mâles, & fa fille unique Jeanne n'ayant point eu d'enfans, eut pour héritiere fa tante Catherine de Vendôme, fille du comte Jean II, laquelle avoit époufé Jean de Bourbon, comte de la Marche. C'eft d'eux que des cendoit en ligne directe masculine Charles de Bourbon, créé duc de Vendôme par François I. Antoine de Bourbon, fils de Charles, époufa l'héritiere de Navarre & laiffa fon fils unique Henri,qui fut premierement roi de Navarre,& enfuite de France, & donna le duché de Vendôme, fan ancien patrimoine,à Céfar fon fils naturel, qu'il avoit eu de Gabrielle d'estrés,qui époufa Françoife de Lorraine; Louis, leur fils, duc de Vendôme, pofféda ce duché après la mort de Céfar fon pere. Il avoit époufé en 1652, avant que d'être cardinal, Victoire Mancini,niéce du cardinal Mazarin, de laquelle il laiffa Louis-Jofeph duc de Venme, & Philippe,chevalier de l'ordre de S. Jean de Jérufalem, & grand prieur de France. Louis - Joseph fut marié le 15. de Mai 1710, avec Marie-Anne de BourbonCondé, & mourut à Vinaros en Catalogne le 10. de Juin 1712, fans laiffer de postérité.

On divife ce pays en haut & bas Vendômois. Le haut comprend Vendôme & quatante-cinq.paroiffes. Le bas renferme Montoire, Savigny, Saint-Calés, & quarante-deux paroiffes.

·S.Calais eft du Maine, & non pas du Vendômois. VENDONENSE. Voyez VINDONISSA. 1. VENDRE, bourg de France, dans le bas Languedoc, recette de Befiers, avec feigneurie royale. Ce lieu eft fitué à l'embouchure de la riviere d'Aude, entre Narbonne & Befiers, auprès d'un étant nommé l'étang de Vendre, & qui fe décharge dans la mer Méditerranée, par une embouchure appellée le Grau de Vendre.

2. VENDRE, (Port de ) port de France, dans le Rouffillon, fur la côte de la mer Méditerranée, entre un mille & demi vers le nord-oueft du cap d'Esbiére, au pied de plufieurs montagnes. On le reconnoît par un gros écueil, qui eft fur la gauche en entrant, & qui eft féparé de la pointe du cap d'Esbiére d'environ trente à quarante toifes. On voit auffi furla pointe de la droite un petit fortin, armé de quelques canons, au milieu duquel il y a une petite tour carrée, qu'on appelle le fanal. * Michelot, Portul. de la Méditerranée p. 53.

Le port de Vendre eft une espece de calanque, d'environ quatre cens toifes de longueur, & de cent de largeur en certains endroits. C'étoit un très-bon port du temps qu'il étoit à l'Espagne : les galeres alloient dans le fond, d'où on ne voyoit point l'entrée du port; de forte qu'on y étoit comme dans une darfe; mais préfentement il s'eft comblé en plufieurs endroits. Quand on veut entrer dans ce port, il faut paffer entre ce gos écueil qu'on laiffe fur la gauche, & le fanal qui eft fur la droite : il y a environ cent toifes de distance, & neuf à dix braffes d'eau: on peut ranger d'un côté & d'autre. Il y a cinq à fix cinq à fix braffes tout proche. Il vaut pourtant mieux ranger l'écueil pour pouvoir mieux tourner la galere, & lui faire prendre fon poste. On voit fur une hauteur à gauche une redoute de pierre; & un peu plus en dedans, fur la droite, il y a deux petites maifons, ou magafins, fur une autre pointe, au-deffus desquelles eft une autre redoute femblable à la précédente. Le mouillage ordinaire eft depuis le fanal jusqu'au dedans de ces magafins; mais il ne faut pas les paffer, parce que le fond manque tout d'un coup. On y range les galeres par andanes, la proue en mer, ayant un fer du côté de l'eft, & trois amarres à terre de côté & d'autre, & alors on eft par quatre, trois & deux braffes d'eau, fond d'herbe & de vafe. Préfentement il y a des pontons entretenus, qui donnent du fond jusqu'au bout du port du côté de la droite. Dans le fond de ce port, fur une baffe pointe, qui envifage l'entrée, il y a une espece de fortereffe, derriese laquelle on trouve dans un jardin une

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fource de bonne eau facile à faire. Mais lorsqu'on eft plufieurs galeres une partie la va faire à Collioure, qui n'en eft éloignée que d'une petite demi-lieue. Un peu au-dedans des deux maifons, qui font fur la droite, il y a une petite chapelle, où les galeres d'Espagne faifoient dire la Meffe lorsqu'elles étoient dans ce port. Par tout le fond du port, principalement fur la gauche, il n'y a point d'eau: le plus profond eft du côté de la droire. On a pour traverfiers les vents de nord-eft, & d'est-nordeft, qui caufent quelquefois une groffe mer. Les vents de fud-oueft, de nord-oueft, qui viennent entre deux hautes montagnes, y font auffi fort rudes; ainfi il faut y prendre garde. Dans un befoin on pourroit, avec une galere, paffer entre le gros écueil de l'entrée, & la pointe du fud, près de laquelle on voit quelques petits écueils hors de l'eau. Il y a dans le milieu de ce paffage trois, quatre & cinq braffes d'eau. On pourroit auffi mouiller, en dedans de cet écueil, dans une grande ance, fi l'on ne pouvoit pas entrer dans le port. Latitude de ce port eft 42. d. 30', & la variation 6. d. nord-ouest.

VENDUM, ville que Strabon, 7. 4, p. 207, & 1.7, p. 314, nomme au nombre des quatre que poffédoient les Japodes, dont les terres s'étendoient depuis les Pannonies, & même le Danube, jusqu'à la mer Adriatique. Lazius, 1.6, Migrationum, veut que la ville VENDUM, ou VENDUS de Strabon, foit Windischgratz; mais dans un autre endroit il dit que c'eft Vienne en Autriche.

VENDUPALIS, fleuve de la Ligurie, felon une ancienne inscription, citée par Ortelius.

VENEBENDOS, ou BENEBENDOS. Voyez BENEBENDOS.

VENECA, ville de la Médie : elle eft mife dans les terres par Ptolomée, 7.6, c. 2.

VENEDI. Ce font des peuples originaires de la Sarmatie, qui pafferent, avec les Slaves, dans la Germanie, où ils occuperent les terres que les Germains avoient abandonnées pour aller chercher d'autres demeures. Ils s'établirent entre l'Elbe & la Vistule. Le temps de cette migration eft incertain. On la place communément à la fin du cinquieme fiecle ou au commencement du fixieme. Ils font nommés VENEDA par Ptolomée, VINIDE & VENETI par Jornandès, & pár d'autres VINIDI. Tacite eft repris par Spener, Not. Germ. Ant. l. 6, c. 1, d'avoir mis, quoique d'une maniere affez ambiguë, les Venebes au nombre des Germains. C'étoit une nation Sarmate; & réputée telle par tous les bons auteurs. Elle habita d'abord fur le golfe Vénédique,felon Ptolomée,l. 3,c. 5, & elle occupoit toute la côte de ce golfe. C'eft de-là qu'ils pafferent dans la Germanie, où ils occuperent presque tout le pays qui eft au-delà de l'Elbe. Jornandès, de Reb. Getic. nous apprend qu'avant cette migration, les Venedes furent vaincus, & foumis par Hermanricus, roi des Goths. Le même auteur ajoute que ce peuple étoit divifé en trois cités, connues fous les noms de Slaves, d'Antes, & de Venedes. Ils fe diviferent encore en grand nombre de cités, qui prirent des noms différens,fuivant les lieux où ils s'étendirent. On appella Behémi ceux qui s'emparerent de la Bohême; Maharenfes ceux qui habiterent fur le bord du Marus, ou Maharus; les Sorabi se fixerent fur la Sala;les Poloni fur la Vistule; les Dalemincii fur l'Elbe; les Haveli fur le Havel; les Lini, les Uchri & les Redarii au voifinage de l'Oder; les Luitici & les Wagrii s'établirent, à ce qu'on croît, au-de-là de l'Oder. Sur la côte, en deça de la Vistule, étoient les Caffubi & les Pomerani; & en deçà de l'Oder les Wiltzi, appellés Velatai & Ludici; & les Obotriti se mirent près des Saxons au-delà de l'Elbe.

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VENEDICI-MONTES, montagnes de la Sarmatie Européenne, felon Ptolomée, l. 3, a 5. Elles font, dit Spener, notit. Germ. Ant. l. 2, c. 13, dans le quartier où habiterent d'abord les Venedes, & où demeuroient les Aeftii du tems de Tacite, Germ.

46, qui ne nomme pourtant pas ces montagnes, mais fe contente de les indiquer.

VENEDICUS-SINUS. Ptolomée, l. 3, c. 5. ,donne ce nom à cette partie de la côte de la mer Bal

tique

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