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le roi de Coulan étoit leur allié & leur ami. Ce prince
faifoit actuellement la guerre à un de fes voifins, & il
n'avoit pas lieu de s'attendre de leur part à aucune hoftili
té. C'eft pourquoi les gens du pays, voyant les Portugais
en armes, n'en prirent aucun ombrage; ainfi ils s'avance-
rent fans obftacle jusques à la pagode. Sofa y entra avec
un petit nombre de confidens. Ses envieux firent courir le
bruit qu'il en tira deux barils d'or pur, & des pierres pré-
cieuses, qu'on difoit être deux barils d'eau, quoiqu'à l'ef
fort de ceux qui les portoient, on dût juger que c'étoit au-
tre chose. Le feul butin qui parut, fut un vafe d'or de la
valeur de quatre mille écus, dont on fe fervoit pour laver
l'idole, cependant les Indiens fentant réveiller toute leur
indignation, en voyant la profanation de leur fanctuaire,
l'infraction de la paix & l'indignité d'une avarice qui ne
respectoit ni la fainteté des lieux, ni celle des fermens,
courent aux armes, s'attroupent, ayant plus de deux cents
naïres à leur tête, & fe mettent à la pourfuite de ces pré-
tendus facriléges profanateurs. Ils atteignirent les Portu-
gais dans un chemin ferré, étroit & dominé par le côté de
l'attaque ceux-ci ne pouvoient fe fervir de leurs armes, ni
éviter celles des ennemis qui les prenoient à leur avantage.
Ils y eurent trente hommes tués & cent cinquante bleflés.
Le général de Sofa n'évita la mort qu'en descendant de
fon cheval pour fe confondre dans la foule. Il eut bien de
la peine à fe tirer de cette affaire, dont il ne fortit point à
fon konneur, ni du côté des ennemis qui l'avoient fi mal-
traité, ni du côté même de la cour de Lisbonne, qui,
ayant mieux examiné le cas de conscience de ces fortes
d'entreprises, les condamna après les avoir approuvées, &
donna ordre à Sofa de reftituer le vafe d'or, avec quelque
autre argent monnoyé qu'on avoit enlevé dans une autre
pagode, & de faire fatisfaction perfonnelle au roi de Cou-
lan qu'il avoit offenfé.

TABIS, ville de l'Arabie, felon Etienne le géographe,
qui cite Hécatée. Le nom national, ajoute-t-il, eft TABENI.
Voyez ce mot.

TABLÆ, lieu de l'ifle des Bataves, felon la carte de
Peutinger, qui le marque à dix-huit milles de Caspingium,
& à douze milles de Flenium. On croit que c'eft aujour-
d'hui ALBLAS.

TABLARIENSE-CASTELLUM, lieu fortifié dans le
Pont, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 27.
TABLAS, isle d'Afie, une des Philippines, au cou-
chant de l'isle de Panay, dont elle eft éloignée de cinq
lieues: elle a douze ou quatorze lieues de circuit, & quatre
de large.

TABLATHA. Voyez TABATTHA.

TABLE ou MONTAGNE DE LA TABLE. Voyez au
mot MONTAGNE, l'article MONTAGNE DE LA TABLE.
TABLENSIS. Voyez TALENSIS.

TABLIER, lieu de France, dans le Poitou, élection
des Sables d'Olonne.

TABOGA, isle de la mer du fud, dans la baye de Pa-
nama, à cinq licues de la ville de ce nom, en tirant vers
le fud. Dampier, Voyage autour du monde, t. I, p. 201,
nomme cette isle TABACO; mais fon vrai nom eft TABOGA.
Elle a environ trois milles de long & deux de large, & elle
eft élevée & montueufe. Du côté du nord elle forme une
colline, dont la pente s'étend jusqu'à la mer. Le terroir
près de la mer eft noir & profond, mais en tirant vers le
haut de la colline, il eft fec & aride. Ce côté du nord
préfente une très belle perspective. On diroit que c'eft un
jardin fruitier enfermé de plufieurs grands arbres. Les
principaux font des plantains & des bananes qui y crois-
fent fort bien depuis le bas jusqu'au milieu de la pente;
mais plus haut ils deviennent petits parce qu'ils manquent
d'humidité. Tout proche de la mer il y a quantité d'arbres
à cacao, qui font un fort agréable effet à la vue. Parmi
ces arbres de cacao, il croît beaucoup de mammets : cet
arbre eft large, grand, droit & fans nœuds, ni branches,
qui croiflent affez près à près, & font fort entrelacées.
L'écorce eft d'un gris foncé, épaiffe, rude & pleine d'éle-
vures. Son fruit eft plus gros que le coing, rond & couvert
d'une peau épaiffe & grife. Lorsqu'il eft mûr, fa peau eft
jaune & dure, & s'écorche comme le cuir, avant qu'il
foit mûr elle eft caffante. Le jus eft alors blanc & visqueux.
Il n'en eft pas de même quand il eft mûr. Si on le pele, on
le trouve fort jaune; & au milieu il y a deux noyaux plats,
chacun plus gros qu'une amande. Ce fruit a fort bonne

odeur, & le gout répond à l'odeur. Le fud oueft de l'isle
n'a jamais été défriché. Il eft plein de bois à bruler & de
diverfes fortes d'arbres. Un ruiffeau d'eau douce fort de la
montagne, pafle au travers du bois d'arbres fruitiers, &
fe jette dans la mer du côté du nord. Il y avoit autrefois
près de la mer une petite ville avec une église à l'extrémi
té; mais les aventuriers ont presque tout ruiné cet endroit.
L'ancrage eft bon vis-à-vis de la ville, environ à un mille
de la côte. Le fond eft de bonne tenue, & on y trouve
feize à dix huit braffes d'eau. Au nord-ouest de Taboga, il
y a une petite isle nommée Tabogila, avec un petit canal
qui les fépare. Environ à un mille au nord-oueft de Tabo-
ga, gît une autre petite isle pleine de bois, & le canal qui
eft entre deux eft fort bon. On ne fait
pas le nom de cette
petite isle, on ignore même si elle en à jamais eu un.
TABOR. Voyez THABOR.

TABORENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la
province proconfulaire. Son évêque eft nommé Victor
episcopus civitatis Taborenfis, dans la conférence de Car-
thage, no. 126. Il ne faut pas confondre cet évêché avec
celui de la Mauritanie Céfarienfe, appellé Taborentenfis.
TABORENTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans
la Mauritanie Céfarienfe, felon la notice des évêchés
d'Afrique, où l'évêque de ce fiége eft nommé Victor.
TABORENTENSIS & TABORENSIS, font deux évêchés
différens; ce dernier étoit dans la province proconfu-
laire.

TABORNOST, château d'Afrique, felon Marmol,
t. 3, 7, c. 19, qui le met dans la Numidie, aux fron-
l.
tieres de la Libye. Le cherif, ajoute-t-il, y tient un gou-
vernement avec une garnifon, à caufe des Arabes du dé-
fert qui avoient accoutumé de ravager tous ces quartiers-
là; il n'y demeure que des foldats, appellés magazenis,
Les cherifs ont fait bâtir ce château qui n'eft pas an-
cien; il y a du bled aux environs avec quantité de dates &
de chèvres.

TABORO on TABURO, felon Corneille, & Tauur-
No, felon Magin, carte de la terre de Labour, montagne
d'Italie, au royaume de Naples, dans la parcie occidentale
de la principauté citérieure, aux confins de la terre de La-
bour, affez près d'une riviere qui fe jette dans le Volturno.
Corneille met cette montagne dans la terre de Labour
& près du Volturno. Il ne s'accorde pas en cela avec Ma-
gin.

TABORUM, ville épiscopale de la Carie, selon la no-
tice de Léon le Sage.

TABOZA, abbaye de filles, ordre de cîteaux, en
Portugal, dans la province de Beira, au diocèfe de La-
mego.

TABRACENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la
Mauritanie Céfarienfe. Son évêque eft qualifié Rufticianus
episcopus plebis Tabracenfis, dans la conférence de Cartha

ge

, no. 126. La ville de TABRACA eft connue dans les an-
ciens auteurs qui la mettent aux confins de la province pro-
confulaire & de la Mauritanie. Son évêque qui fe qualifie
Victoricus à Tabraca, affifta au concile de Carthage tenu
fous faint Cyprien.

TABRACHA. Voyez l'article précédent.

TABRASII, peuples de l'Inde au-delà du Gange, felon
Diodore de Sicile. Voyez PRASIANA.

TABREK, nom d'un fort château de l'Iraque perfique,
felon d'Herbelot dans fa bibliotheque orientale. Takasch
le prit fur Thogrul fils d'Arflan, dernier roi des Selgiuci-
des de la dynaftie de Perfe.

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TABRESIUM, ville de l'Affyrie, aux environs de la
Médie, felon Cédréne Curopalate & Chalcondyle.
Leunclavius dit que Chalcondyle lui donne le nom de
Tabretze, & qu'elle eft appellée Tebris ou Taciris par les
Turcs. Quelques uns prétendent que Tabrefium est le nom
de la ville de TAURIS. Voyez ce mot. * Ortelius The-
faur.

TABBRITZ, nom que les Perfans donnent à la ville
de Tauris. Voyez TAURIS.

TABUC, ville fituée entre Hag'r & la Syrie; on y trouve
des eaux & des palmiers. On dit que les compagnons d'Ai-
kah auxquels Dieu envoya Schoaib, ont vécu dans ce lieu-
là. Schoaïb n'étoit pas né parmi eux, mais parmi les habi-
tans de Madyan. L'auteur du Kanum dit que Tabuc eft
fituée à l'orient & Madyan à l'occident.

TABUCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la pro-
Tome V Ccccc

vince proconfulaire. On trouve la fignature de Paulus episcopus fancta ecclefia Tabucenfis, parmi les fouscriptions de la lettre fynodique des peres de la province proconfulaire dans le concile de Lattan tenu fous le pape Martin. 1. TABUDA. Voyez TABUDENSIS.

2. TABUDA, fleuve de la Gaule Belgique. Ptolomée, 1. 2, c. 9, le marque dans le pays des Morini, entre Gefforiacumnavale & l'embouchure de la Meule. On le nomme aujourd'hui l'Escaut, felon de Valois, Notit. Gal. Dans le moyen âge on l'appella par corruption TABUL & TABULA.

TABUDENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la nouce d'Afrique qui nomme l'évêque de ce fiégé Fluminius. Dans la conférence de Carthage, n°. 133, Victorinus est qualifié episcopus plebis Ta budenfis.

TABUL. Voyez TABUDA, n°. 2.

TABULA. Voyez TABUDA, no. 2. TABULEIUM & TABULARIUM, noms latins de l'abbaye de Tholey au diocèfe de Tréves. Voyez TнO

LEY.

TABULUM, ville de l'Afie mineure, felon Hérodote, in Clio cité par Ortélius.

TABUNIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. Son évêque eft nommé Quintus dans la notice dés évêchés d'Afrique Le nom moderne de cett ville eft TOBNA, felon Dupin.

TABURNUS, montagne d'Italie, dans le Samnium, au voifinage de Caudium, ce qui lui a fait donner le furnom de Caudinus. Vibius Sequefter en parlant de cette montagne dit, Taburnus Samnitum Olivifer. Gratius, Cyneget. v. 5, 8, néanmoins ne la décrit pas comme une montagne agréable & chargée d'oliviers, mais comme une montagne hérillée de rochers.

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Juvat Ismara Baccho

Conferere, atque olea magnum veflire Taburnum.

Tout cela peut fe concilier; une partie de cette montagne pouvoit être fertile & l'autre hériffée de rochers. Quelques commentateurs de Virgile mettent le mont Taburnus dans la Campanie, & d'autres le transportent dans l'A pouille Les uns & les autres fe trompent. Ce mont, felon Gratius, étoit au voisinage de Caudium, qui étoit dans le Samnium, & Vibius Sequefter dit politivement, Taburnus Samnitum. Le nom moderne eft Tabor, felon quelques uns, & Taboro ou Taburo, felon d'autres ; mais ni Tabor, ni Taboro, ni Taburo, ne font point le mont Taburnus. Voyez TABORO.

TACAMPSO. Voyez METACOMPSO. TACANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la prov province proconfulaire. Dans le concile tenu à Carthage l'an 348, on voit la fouscription de Metus qualifié episcopus Tacanenfis.

TACAPE ou TACAPES. Voyez TACAPITANUS. TACAPHORIS, ville de la Marmarique. Prolomée, 1. 4, c. 5, la place dans les terres, entre Luca ou Alba

Naba & Dioscoron.

TACAPISDIVUM, lieu dont il eft parlé dans le code Théodofien, tit. de appellationib.

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TACAPITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province de Tripoli, felon la notice des évêchés d'Afrique. où l'évêque de ce fiége eft qualifié Servilius Tacapitanus. Le nom de la ville eft TACAPES. Elle eft connue de Pline, 1.5, 6. 4, de Prolomée, l. 4, c. 3, de Procop. Edif. l. 6, & de la table de Peutinger. L'évêque de ce fiége eft nommé dans la conférence de Carthage Dulcitius episcopus plebis Tacapitana, & il avoit un adverfaire donatifte appellé Felix. Ce même Dulcitius eft nommé dans les actes du concile de Carthage de l'an 403, & Gaïs, évêque de la même ville & député de fa province, fouscrivit au concile de Carthage tenu fous Boniface en 525. Cependant il eft appellé Gallus dans les actes du concile. Le nom moderne elt Capé ou Capès.

TACARATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. La notice des évéchés d'Afrique le niet dans la Nunidie, & nom. me fon évêque Crescentius. Dans la conférence de Carthage, no. 121, l'eveque de ce tiége eft appellé Aspidius episcopus plebis Tacaratenfis.

TACAZE, anciennement connu fous le nom d'Aftaberas, riviere d'Abitlinie, qui a fes fources dans les montagnes qui féparent les royaumes d'Angofte & de dagameder. Elle prend fon cours au couchant, & étant au défert d'Oldeba, où cile coule dans un hit de fable large & 1pacieux, & après avoir traverfé une partie du royaume de Teghin, elle tombe dans le Nil. Elle nourrit des crocodiles, des chevaux marins & des torpilles.

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TACAREE ou TACAZE, fleuve d'Ethiopie. Il tire fa fource de l'extrémité du royaume d'Angot du côté de l'occident, près du royaume de Bagamedri. Il fort de trois fontaines voilines l'une de l'autre, dans la montagne d'Axquaqua, du côté de l'orient, & de-là il coule vers l'occident, entre les territoires de Dagahurra & &'Hoaga, tournant enfuite du côté du feptentrion, il fait divers tours dans le royaume de Tigré, & particulierement dans la province de Sire, la plus fertile de celles de ce royaume, après quoi il tourne vers l'occident par le royaume de Deghin, qui eft aux Maures Mahométans en Nubie, dont les habitans font nommés Baullones; & enfin il entre dans le Nil aufli grand & auffi large que le Nil même. Ce fleuve renferme quantité de crocodiles & de chevaux marins.* Corn. Dict. Antoine Almeide, jésuite, l. 1, c. 8.

TACASARTA, ville d'Egypte. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Memphis à Pélufe, entre Daphnès & Thou, à dix huit milles de la premiere de ces places, & à vingt quatre milles de la feconde. Simler croit que c'eft la même ville qui eft nommée TACASIRIS dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 18.

TACATALPO, ville de l'Amérique feptentrionale dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Tabasco fur la riviere de ce nom, à trois lieues au-deffus de Hialpó. Les Espagnols appellent cette ville TACATALPO DE SIRRA. Je ne fais, dit Dampier, voyages divers, part 2, p. 167, s'ils lui donnent ce nom pour diftinguer d'une autre Tacatalpo, ou pour marquer feulement qu'elle eft fituée auprès des montagnes. Quoi qu'il en foit, c'eft la plus confidérable des villes qu'on trouve fur la riviere de Tabasco Il y a trois églifes & pufieurs riches marchands. Entre Tacatalpo & villa de Mofe, on voit quantité de vaftes allées de cacaos de chaque côté de la riviere. On y voit entre autres une e pece de cacao blanc qu'on ne trouve point ailleurs; il eft de la même groffeur & de la même couleur au dehors, & couvert d'une coquille mince, aufli bien que l'autre ; mais le dedans eft blanc comme la fleur de farine, & lorsque l'écorce extérieure eft rompue, cette fubftance blanche s'émie toute. Ceux qui fréquentent la baye de Campêche, appelle ce cacao fpuma, & difent que les Espagnols s'en fervent beaucoup dans ces quartiers pour faire mouffer leur chocolat, & qu'ils l'eftiment infiniment à caufe de cela.

TACATOCOROU, riviere dans l'Amérique feptentrionale de la Louifiane, entre celle de Caouitas & celle des Chaouanons. Les anciens François l'avoient appellée RIVIERE DE SEINE, fous le regne de Charles IX.

TACATUA, ville de l'Afrique propre, felon Pline, 1.5, c. 3, & Prolomée, l. 4, c. 3. Elle étoit fur la côte entre Ruficades & Hippone. Le nom moderne eft Mahra, felon le pere Hardouin. Ortélius foupçonne que c'eft la même ville que l'itinéraire d'Antonin nomme Tacata. Il n'eft pas le feul de ce fentiment qui eft très bien fondé, puisque Tacata eft feulement un nom corrompu dans quelques manuscrits de cet itinéraire.

TACEU, montagne de la Chine, dans la province de Huquang, au territoire de Hengcheu, dixième métropole de la province, & à l'occident de cette ville. On dit qu'il y a dans cette montagne des mines d'argent fort abondantes, & qu'autrefois elles ont été ouvertes. Atlas Sinenfis.

*

TACHA, ville du royaume de Boheme, fur la riviere de Mies, vers la forêt de Boheme, aux confins du haut Palatinat. Sobieflas duc de Boheme la répara. Zischka, chef des Huffites ou Thaborites, l'affiégea en 1421, mais il fut obligé d'en lever le fiége: il brûla fes fauxbourgs. Il Y

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retourna en 1427, qu'il la prit d'affaut après feize jours de fiége, & y tua tout ce qu'il y avoit d'hommes; ayant donné fes ordres pour y mettre le feu, on lui confeilla de la garder pour frontiere. Il la remplit de Thaborites & mit une garnifon dans le château. Les Allemands mirent le fiége devant cette ville en 1431; leur armée étoit nombreufe; mais ayant appris que les Bohemes s'approchoient pour fecourir la ville, ils fe retirerent à Taus, & de-là à Rifenberg, où les Bohemes les attaquerent le 14 d'Août de cette année; ils en tuerent onze mille, firent fept cents prifonniers, & les autres fe fauverent par la fuite.* Zeyler, Topogr. Bohem.

TACHAN, ville du royaume de Tunquin. Elle eft fituée dans une plaine vis-à-vis d'une ifle de même nom.Cette ifle, dans les grandes chaleurs, eft couverte d'une multitude incroyable d'oifeaux qui viennent s'y retirer. * Tavernier, Royaume de Tunquin, t. 3.

TACHANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, fixiéme métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin, de 84 3', par les 31° 42' de latitude. * Atlas Sinenfis. TACHARI, peuples d'Afie, dans l'Hyrcanie, felon Strabon, 7. 11, p. 511. Ils étoient Nomades, & ils furent du nombre de ceux qui chafferent les Grecs de la Bactriane. Ortélius croit que ce font les Tachori que Prolomée, l. 6, c. 12, place dans la Sogdiane, contrée voifine.

TACHARIGO, cap de l'Afrique, fur la côte de l'Océan Ethiopien, dans le Zanguebar, près de la ville de Mélinde, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. De l'ifle ne connoît point ce cap.

TACHASARA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque dans les terres, entre Pharambara & Zalaca.

TACHAW, bourg du royaume de Boheme, fur la riviere Mifa, au cercle de Pilfen, à neuf lieues de la ville de ce nom, du côté de l'occident.

TACHEMPSO, ifle de l'Ethiopie, au voisinage de la Libye, felon Etienne le géographe. Hérodote écrit TaCHOMPSO au lieu de TACHEMPSO. Voyez METACOMPSO & CHOMPSO.

TACHINARAN, lieu de Perfe, entre Mouffel & Tauris, felon Petit de la Croix, 4, 6. 32, dans fon histoire

de Timur-Bec.

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TACHI-VOLICATI, petite ville de Gréce, dans la Macédoine, felon Ortélius, qui cite Nardus. Ce dernier croit que c'eft l'ancienne vilic Gyrtone.

1. TACHING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Zuntien, premiere métropole de la province. Elle eft de od 6 plus occidentale que Pekin, fous les 39d o' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TACHING, fortereffe de la Chine, dans la province de Quantung, où elle a le rang de premiere forterefle de la province. Elle eft de 1d 5 plus occidentale que Pekin, fous les 24d 20' de latitude. Les fortereffes de fon département font:

Taching, Hanxan, Kiaçu, Ciexing, Jungching, Tung, Cinghai, Kiexe, Hiung, Ciunling.

TACHKUNT. Voyez ALCHAH. TACHO ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Xunking, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 9d 46′ plus occidentale que Pekin, fous les 31d 27' de latitude.

TACHORE, grande campagne dans l'Afrique, au royaume de Tunis, à quatre lieues de Tripoli,vers le levant. Elle eft remplie de plufieurs villages, & de quantité de palmiers & d'autres arbres portant fruits. Au milieu est une grande mosquée bâtie depuis peu par les Turcs, comme une fortereffe avec beaucoup de couvert tout à l'entour, & force arbres fruitiers, qu'on arrofe par le moyen de certaines roues, à caufe que le pays eft fort fec & fablonneux. Lorsque les chrétiens eurent pris Tripoli, cette campagne fervit de retraite aux habitans, & un Turc nommé Morataga s'en étant rendu maître, fe fit déclarer roi, & fit toujours la guerre aux chrétiens; c'eft pourquoi Cénan bacha lui donna la ville de Tripoli, pour en jouir pendant fa vie. Les gens du pays font barbares, & leur principal exercice eft de voler. Ils vivent dans des cabanes fous des

palmiers, & fe nourriffent de farine, d'orge & de vazin. Ils dépendent du gouverneur de Tripoli depuis la mort de Morataga. Il y a dans ces villages grand nombre de cavaliers & de fufiliers fort braves, qui faifoient des courfes jusqu'à Tripoli, lorsqu'elle étoit aux chrétiens, mais ils étoient furchargés d'impots, ce qui les obligea à le révolter en 1567. On les remit dans leur devoir, & ils furent condamnés à fept mille piftoles d'amende, fans autre châtiment. * Marmol, Royaume de Tunis, l. 6, c. 5, p. 72.

TACHORI. Voyez TACHARI.

TACHORSA, village du nome de Libye, felon Ptolomée, l. 4, c. 5.

TACHOSA, riviere d'Afie, dans le Turkeftan, felon Davity. Il dit que cette riviere fe jette dans le Chefel, ou Sihun, le Jaxartes des anciens, & que les villes. de Calba & de Tescan font Gituées à fon embou chure.

TACHT-CARATCHE, c'est-à-dire, le Throne Noir, maifon de plaifance dans le Maurenaher, près de Kech, entre Samarcande & Rebatyam. Petit de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 4, c. I dit que cette maifon de plaifance fut bâtie par ce prince.

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TACHU, petite ville de la Chine', dans la province de Pekin, au département de Hokien, troifiéme métro pole de la province. Cette ville, bâtie de figure carée, eft fituée fur la riviere de Guei, à quatre lieues de Kuching, & défendue d'une muraille de trente pieds de hauteur, qui eft munie de bons baftions & de forts remparts. Elle eft au-dedans remplie de fuperbes bâtimens, & ornée de plufieurs temples. Au-dehors elle a un fauxbourg très-bien peuplé, qui s'étend fort loin aux deux côtés de la riviere. Les habitans favent fi bien préparer la boillon de fampfou ou de faupe avec du riz, qu'elle eft préférable à nos meilleurs vins. Auffi la plupart des Indiens en font-ils leur provifion à Tachu.* Ambaffade des Hollandois à la Chine, ch. 3.

Cette ville eft nommée UKIAO par le pere Martini, qui l'a dit de od 18' plus occidentale que Pekin, fous les 33 o de latitude. * Atlas Sinenfis.

TACIA MONTANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. Ruffinus episcopus TaciaMontana fouscrivit au concile de Carthage de l'an 525, & la fouscription de Probus fe trouve au pied de la lettre fynodique des peres de la province proconfulaire.

1. TACINA, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Equotuticum à Rhegium, entre Meto & Scyllaceum, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt deux milles du fecond. Simler croit que Tacina pourroit être la même chose que le promontoire

Lacinium.

2. TACINA, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Elle a fa fource vers les contins de la Calabre citérieure, & prend fon cours de l'occident à l'orient. Au bout d'une courfe d'environ quatorze milles, elle fait un coude pour courir vers le midi oriental; après quoi elle va fe perdre dans le golfe de Squilace, où elle fon embouchure, entre celles du Nascare & du Dragone Rio. Tacina eft la riviere de Targis des anciens. * Magin, Carte de la Calabre ultérieure.

a

Je trouve que Pline & Strabon font mention de Targines fluvius, mais je ne vois aucun ancien qui ait parlé de Targis. Le pere Hardouin, commentateur de Pline, & Cluvier, difent que Targines eft aujourd'hui Tacina.

d

1. TACO, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Taiyven, premiere métropole de la province. Elle eft de 4 40′ plus occidentale que Pekin, fous les 384 9' de latitude Atlas Sinenfis.

2. TACO, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chungking, cinquième métropole de la province. Elle eft de 11d 10 plus occidentale que Pekin, fous les 30d 39′ de latitude.

TACOLA, entrepôt de l'Inde, au-delà du Gange, dans la Cherfonnéfe d'Or, felon Ptolomée, l. 7, c. 2. Ortelius dit que ce lieu eft appellé Malaca par Alfonfe Adrien, & Tauai par Jacques Castald.

TACOMPSO ou TACOMPSON. Pline, I. 6, c. 29, connoît trois places de ce nom fur le bord du Nil. L'une, Tome V. Cccccij

ce que nous apprend Etienne le géographe, étoit un village aux contins de l'Egypte & de l'Ethiopie, & dont Hérodote, l. 2, no. 29, fait mention. Les deux autres places font entierement inconnues aux anciens écri

vains.

TACOREI, peuples de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 2, les marque entre les monts Imaüs & BePyrrus, vers le nord.

TACRIT ou TECRIT, ville de la province que les Arabes appellent Diarbeker, qui fait partie du pays entier, qu'ils nomment Gezirat, & que nous appellons la Méfopotamie. Elle eft fituée, felon les tables arabiques de NaffirEddin & d'Ulug - Beg, fous les 784 20' de longitude, & fous les 34 30 de latitude feptentrionale, dans le quatriéme climat. Il y a quelques géographes qui placent cette ville dans l'Iraque Babylonienne, qui eft la Chaldée. Elle fut prife l'an 795 ou 796 de l'hégire, par Tamerlan, à compofition, nonobftant quoi Tamerlan fit mourir fon gouverneur, nommé Hollain Ben Boutimour, fous les ruines d'une muraille, au rapport d'Ahmed Ben Arabschah. *D'Herbelot, Bibliothéque orientale, p. 838.

TACTEUM. Voyez ToTTAIUM. TACTURACTÓNIUM. On trouve ce mot dans Ortélius, qui ne cite aucun garant, & fe contente de renvoyer à CATARACTONIUM ou CATARACIONUM. Voyez ce dernier mot.

TACUBIS, felon Ptolomée, & Tacubi felon Antonin, ancienne ville d'Espagne, dans la Lufitanie. Simler croit que c'eft Tomar; mais ce fentiment ne s'accorde pas avec Antonin, qui met ce lieu entre Scalabisbus & Concordia, c'eft-à-dire, entre Santaren & Tomar. Je crois que c'eft plutôt le bourg de Tancos, comme plufieurs géographes l'ont pensé.

TACUNGA, nom d'un ancien palais du Pérou, dans l'audience de Quito, fur le chemin qui va de Quito à Rio-Bamba, & à quinze lieues de la capitale. Ce palais étoit autrefois fort fomptueux; ce qui fe connoît par fes ruines. Les murailles y font voir encore des niches, où l'on dit qu'il y avoit des images de brebis faites d'or du tems des Yncas. Le temple étoit dédié au foleil : & il avoit fes veftales comme les autres temples confacrés à cet aftre. Tout cela étoit accompagné de greniers où l'on ferroit toutes fortes de vivres, d'étables pour des bêtes, & de cages pour divers espèces d'oifeaux. Tous ces édifices étoient de pierres & couverts de paille. Les Indiens y font bruns, & les femmes affez belles. Il y a aujourd'hui dans cet endroit un bourg nommé TACUNGA, & qui eft très-peuplé. Les habitans y tiffent des draps, dont ils font un grand trafic. * De Laet, Description des Indes occid. 1. 10, c. 9.

TACUTU. Voyez RIO BLANCO. TADAMATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. Son évêque eft nommé David dans la notice des évêchés d'Afrique.

TADAMENSIS ou TADAMATENSIS. Voyez TADA

MATENSIS.

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TADCASTER, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

TADER, felon Pline, fleuve de l'Espagne Tarragonnoife. C'est le Terebus ou Terebs de Ptolomée. Voyez Terebus, aujourd'hui la Segura.

TADGIES. Petit de la Croix dit, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 4, c. 4, qu'on donne le nom de Tadgies aux habitans des villes de Tranfoxiane & de tout le pays d'Iran, c'est-à-dire, à tous ceux qui ne font ni Tartares, ni Mogols, ni Turcs; mais les naturels des villes ou des pays conquis.

TADIATES, peuples d'Italie, que Pline, L. 3, c. 12, l. met dans la quatrième région.

1.

TADINATĖS, peuples d'Italie, dans la fixième région, felon Pline, . 3, c. 14. Trois exemplaires confultés par Ortélius, lifent Sadinates, au lieu de Tadinates. Holitenius, Ital. p. 85, remarque que faint Grégoire le Grand, part. 2, 1.7, ep. 87, recommande l'églife des Tardinates deftituée de fon évêque aux foins de celui de Gubio, comme le plus voifin. La ville épiscopale de ces peuples s'appelloit Tadinas ou Tadina, & on la nomme aujourd'hui Gualdo, qui n'eft pas pourtant dans le même endroit où étoit Tadinas, mais fur une colline voisine au

lieu que Tadinas étoit dans la plaine qu'on voit au pied de Gualdo, & environ à mille pas de celle-ci. Le fleuve Rafina mouilloit les murs de Tadmas, qui étoit fur la voie Flaminienne. On croit que c'est le même licu que Procope appelle TAGINÆ.

TADINUM ou TADINE. Voyez TADINATES. TADMOR, petite ville dans le défert de Syrie, & dans la dépendance de Hems ou Emeffe, mais plus orientale que cette ville. Le terroir de Tadmor eft extrêmement humide, il y a beaucoup de palmiers, d'oliviers & de figuiers. Il s'y trouve parmi quantité de ruines, de beaux monumens de l'antiquité, colonnes, marbres, &c. La ville eft éloignée de Hems de trois ftations, & d'autant de Salamiya: elle eft fermée de murailles avec une fortereffe on compte fuivant Alazizy, cinquante neuf milles de Tadmor à Damas, & cent deux milles de Tadmor à Rabbah. * Arabie d'Abulfeda, Traduction de de la Roque.

Les favans ne doutent plus que Tadmor ne foit l'ancienne Palmyre que Salomon fit bâtir dans le défert, fuivant le troifiéme livre des Rois, c. 9, v. 18, & que l'empereur Hadrien fit bâ ir & orner magnifiquement. Zénobie, fi célébre dans l'hiftoire, étoit reine de Palmyre. Voyez la relation du voyage de Palmyre par Hallifax, imprimée à Londres en 1705 avec des remarques. C'est une pièce curieufe dont les journaux de Trévoux ont rendu compte en novembre & décembre 1713.

TADNOS, fontaine d'Egypte, au voifinage de Myoshormos, felon Piine, .9, . 29.

TADOUSAC ou TADOUSSAC, port & établitlement de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, au bord du fleuve de Saint Laurent, à quatre-vingts lieues de fon embouchure, près de l'endroit où la riviere Saguenay fe jette dans ce fleuve. Ce port fitué près de celui de Lesquemin eft fort petit, & capable au plus de contenir vingt navires. Il eft dans un certain recoin pres de la bouche du Saguenay, & fermé au dehors par une petite isle ou rocher, qui eft presque tout fapé par les ondes du fleuve de Saint-Laurent, qui n'a pas moins de quatre lieues de largeur dans cet endroit. Au dedans de ce port, on eft environné de hautes montagnes, couvertes d'un peu de terre en quelques endroits, & en d'autres de rochers & de hauts fapins. Allez près de Tadoussac eft un marais entouré de collines revêtues d'arbres. Le fleuve au-delà du port eft affez profond & agité d'une furprenante variété de marées, parce qu'il eft très rapide. Du côté du fud le port eft Ouvert; mais ce vent eft le moins à craindre. Tout le danger vient des vents qui descendent le long du fleuve. A l'une & à l'autre de fes pointes on découvre un banc quand la mer eft basse. Au-dedans on a dix braffes d'eau, & vingt en quelques endroits. Le marais dont nous avons parlé s'y décharge par un petit canal, auffi-bien que dans le fleuve par une autre ouverture. Ces deux canaux féparent une certaine isle de la terre ferme, & dans laquelle les Sauvages ont accoutumé de dreffer leurs loges, lorsqu'ils viennent traiter de leurs marchandifes avec les François. Ce trafic confifte en peaux pour la plus grande partie. Tadonlac fut pris par les Anglois en 1629, & repris par les François en 1633. * De Laet, Descr. des Indes occid. 1.2, c. 8.

TADOUSSAC, lieu célébre dans les relations du Canada: c'est un port fur le fleuve Saint-Laurent, à trente lieues au deflous de Quebec, & fort près de l'embouchure du Saguenay; on le laiffe à droite en entrant dans cette riviere. Plufieurs cartes ont marqué une ville à Tadouffac, & il n'y a jamais eu qu'une maifon pour les Francois, qui venoient y trafiquer avec les Sauvages, lesquels s'y rendoient de toutes les parties du nord, pour y vendre leurs peileteries. Langlet de Frenoy s'eft trompé, quand il donne une jurisdiction à la ville de Tadouflac. Ce n'eft donc, & ce n'a jamais été qu'un bon port, où l'on prétend que vingt à vingt-cinq vaiffeaux de guerre pourroient être à l'abri de tous les vents. L'ancrage y eft für, & l'entrée facile. Sa figure eft presque ronde. Des rochers escarpés d'une hauteur prodigieufe l'environnent de toutes parts, & il en fort un petit ruiffeau qui peut fournir de l'eau à tous les navires, mais le pays ne peut rien produire. On prétend qu'on y trouve beaucoup de marbre, mais la plus grande richeffe feroit une pêche fédentaire de baleines. On trouve beaucoup de ces poilfons dans le fleuve Saint-Lau

rent, St elles le remontent jusqu'à Tadouffac. Les Basques l'ont fait long-tems avec fuccès. * Journal du pere Charlevoix.

TADUAN ou TA DOUAN, bourg ou village de Perfe, fur la route d'Alep à Tauris, à une portée de canon du lac de Van, dans l'endroit où la nature a fait un bon havre à l'abri de tout vent, étant fermé de toutes parts par de hautes roches. Son entrée, quoique très-étroite, eft très-aifée. Il peut contenir vingt ou trente groffes barques; & quand les marchands voyent que le tems eft beau & le vent favo rable, ils font embarquer dans ce lieu-là leurs marchandifes pour Van. On s'y peut rendre en vingt-quatre heures, & la navigation n'eft pas dangereufe; au lieu que par terre de Tadouan à Van, il y a près de huit journées de cheval. *Tavernier, Voyage de Perfe, L. 39. c. 3.

TADUENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la pro. vince proconfulaire : Cyprianus episcopus fancta ecclefia Taduenfis, fouscrivit à la lettre fynodique des peres de la province proconfulaire, dans le concile de Latran, fous le pape Martin.

TADURWAN, village de Perfe, dans le Farfistan près de la route de Schitas à Lars. Ce village reflemble à un bois, à caufe des arbres & des jardins murés qui l'environnent. Il eft fitué fur le bord d'une riviere, & ceint des murailles des jardins. On traverse la riviere au bout de ce village, qui eft fur le penchant d'une montagne du côté du nord. Les mémoires de M. Cuneus, ambaffadeur à Ispahan, en 1652, portent qu'il fe trouvoit des antiquités curieufes aux environs de ce village, des fouterreins qui conduifoient jusqu'à Schiras, qui en eft à vingt-cinq lieues, un puits d'une profondeur extraordinaire, & une fente monftrueuse dans la montagne. Cela engagea le Brun, Voya ge, t. 5, p. 143 & fuiv. à visiter exactement cet endroit. Il avança à une grotte qu'il trouva dans le rocher, avec une Ouverture par en-haut. Il fit pafler fon guide par cette grotte, dont il voyoit le fond par deux ou trois ouvertures les unes proches des autres, & il obferva aifément qu'elle n'avoit pas plus de trente pas, & qu'elle conduifoit au chemin qui eft le long de la riviere, où ayant rejoint fon guide, il conclut que l'auteur des mémoires avoit cru ce prétendu chemin fouterrein fur la parole de quelqu'un, & fans examiner la vérité du fait. Il en eft de même du puits qui eft fur la montagne. Je pris la peine d'y monter, dit le Brun, & je trouvai qu'il y avoit eu autrefois une forteresse dans cet endroit : on en voit encore les ruines & les débris des murailles, & fur le fommet il y a un petit bâtiment quarré, couvert d'un dôme. Quant à la fente monftrueufe, ce n'eft qu'une féparation extraordinaire de la montagne du côté de l'eft, où elle eft affez élevée & fort escarpée. La riviere paffe à côté. Les bâtimens que les Païens & les Guébres ont élevés contre cette montagne, font incompréhensibles, & on n'en a fans doute jamais élevé de cette nature. Ils font placés à l'endroit le plus escarpé du rocher de part & d'autre. On voit la riviere entre les montagnes, & à l'endroit le plus élevé un petit canal rempli de joncs. On prétend que ces gens - là 'avoient tendu des chaînes de fer d'un côté de la montagne à l'autre, pour avoir communication enfemble en tems de guerre, & l'on dit qu'il y a de l'autre côté de la montagne une féparation femblable à celle dont il vient d'être parlé. Les habitans du village de Tadurwan ne difent rien de certain, touchant ces antiquités : ils nomment feulement ce lieu GOENAGABRON, c'eft à dire, la demeure des païens. Une tradition du pays veut que le lieu en queftion ait été fondé par des géans, qui vivoient il y a treize cents ans, fous le gouvernement du fabuleux Ruftan. Ce lieu eft environ à une demi-lieue du village de Tadurwan, & le fouterrein dont il a été parlé, eft à une bonne lieue. On voit un peu endeçà à l'eft, une chute d'eau qui fe répand du côté du couchant, dans les terres à côté du village. Il y a beaucoup de fruits dans ces quartiers, & fur-tout des melons admirables.

TADUSIUM, TADUTIUM OU TADUDITUM,lieu d'Afrique, dans la Numidie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Lambefe à Sitifis, à dix-huit milles de Lambefe, & à trente-deux milles de Nova Sparfa. Dans une autre route, le même itinéraire met ce lieu entre Tamugades & Duana Veteranorum, à vingt-huit milles de la premiere de ces places, & à feize milles de la feconde.

TADZANS ou TADSANS, peuple d'entre les Goths, vaincu par les Wandales, felon Jornandès, de reb. Getic. Cap. 23.

TAENARIA, TAENARIUM, TAENARUM & TAENARUS, promontoire au midi du Péloponnéfe, entre le golfe de Mellénie & celui de Laconie, avec une ville de même nom. Ptolomée, l. 3, c. 16, appelle le promontoire Taenaria, & la ville Taenarium. Le promontoire Taenarum, dit Paufanias, Lacon. c. 25, avance confidérablement dans la mer, & au bout de quarante ftades on trouve la ville de Caenopolis, dont l'ancien nom étoit Taenarum. Procope, bell. Vandal. l. 1, c. 13, dit aufli que l'ancien nom de Taenarum avoit été changé en Caenopolis, nom que cette ville portoit. C'est donc une faute à Prolomée d'avoir fait deux villes de Taenarium & de Caene. Il y avoit outre cela un célébre temple de Neptune, fur le promontoire Taenarum fanum Neptuni eft Tenari, die Cornelius Népos, quod violare nefas dicunt Graci. Strabon ajoute que ce temple étoit dans un bois facré ; & Paufanias nous apprend que ce temple étoit en forme de caverne, & qu'au - devant, on voyoit la ftatue de Neptune. Ces deux derniers auteurs rapportent la fable qui vouloit que ce fût par-là qu'Hercule étoit descendu aux enfers. Le promontoire eft nommé aujourd'hui le CAP DE MATAPAN, & la ville Taenarum, pourroit bien être le port des Cailles.

TAENARUM FLUMEN, fleuve de Thrace, près de la ville Aenus, felon Chalcondyle, cité par Ortélius. Leunclavius dit que le nom vulgaire eft Tunza, & que ce fleuve fe jettoit dans l'Hébrus, aux environs d'Hadrianopolis. De fle, dans fa carte de la Gréce, appelle ce fleuve TUNCIA.

TAENARUS. Voyez TAENARIA.

TAENIA, village de l'Afie mineure, dans la Myfie, au voisinage de la ville de Lamplaque, felon Simeon le Métaphrafte, in vita S. Abramii, cité par Ortélias.

TAENIOLONGA, ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, fur l'Océan Ibérique, felon Ptolomée 1. 4,c. I, qui la marque entre Achath & Seftiaria Extrema. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit Tentalonga, fans diphthongue, la met à vingt-quatre milles de Cobucla. Le nom moderne, felon Caftald, eft Megeyma ou Mefema.

TAENSAS, peuples de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Ils font environ foixante lieues au-deffous des Akans, c'est-à-dire, environ foixante lieues au-deffous du 34 de latitude. Leur village eft à une demilieue du lac. Les cabanes y font dispofées à divers rangs, & en droite ligne, autour d'une grande place, toutes faites de boufillages, & recouvertes de nattes de cannes. On y remarque d'abord deux cabanes plus belles que les autres: c'eft la demeure du chef & le temple : chacune a environ quarante pieds en quarré, les murailles en font hautes de dix, & épaifes de deux; le comble, en forme de dôme, eft couvert d'une natte de diverfes couleurs, & il y a un vestibule par où l'on entre dans une grande falle quarrée, pavée & tapillée de tous côtés d'une très-belle natte. C'est dans cette falle que le chef donne fes audiences, fur un beau lit entouré de rideaux d'une fine étoffe, faite & tiffue de l'écorce de meuriers, & où il est comme fur un trône, au milieu de quatre fort belles femmes, environné d'un grand nombre de vieillards armés de leurs arcs & de leurs fleches, tous couverts de capes blanches & fort déliées. Celle du chef eft ornée de certaines houpes d'une toifon différemment colorée; celles des autres toutes unies. Le chef eft couronné d'une thiare d'un tiflu de jonc, trèsinduftrieufement travaillé & relevé par un bouquet de plumes différentes. La ftructure du dehors du temple eft femblable à celle de la maifon du chef. Il est enfermé d'une grande muraille; l'espace qui eft entre deux, forme une espéce de parvis où le peuple fe promene. On voit au. delfus de cette muraille un grand nombre de piques, fur la pointe desquelles on met les têtes des ennemis ou des criminels: au deffous du frontispice paroît un gros billot fort élevé, entouré de quantité de cheveux, & chargé d'un tas de chevelures en forme de trophées. Le dedans du temple n'eft qu'une nef peinte ou bigarrée en haut par tous les côtés de plufieurs figures différentes. On voit au milieu de ce temple un grand foyer qui tient lieu d'autel, où brulent toujours trois groffes buches, que deux prêtres, reCcccc iij

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