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vêtus de capes blanches fort grandes, prennent foin d'attifer. C'eft autour de cet autel que tout le monde fait fes prieres, avec des hurlemens extraordinaires. Ces prieres fe font au lever du foleil, à midi & à fon coucher. Il y a u cabinet ménagé dans la muraille, le dedans en est trèsbau, au haut de la voute font fuspendus les corps de deux aigles éployées & tournées vers le foleil. C'est le tabernacle de leur dieu, où il n'eft permis qu'au grand prêtre d'entrer. C'eft auffi le lieu destiné pour la garde de leurs thréfors & de leurs richeffes, comme perles fines, piéces d'argent, pierreries & marchandifes Européennes, qu'ils trafiquent avec leurs voifins. Ils ne fe gouvernent que par la volonté de leur chef: ils reconnoiffent fes enfans pour fes légitimes fucceffeurs. Lorsqu'il meurt on lui facrifie fa premiere femme, fon premier maître d'hôtel & vingt hommes de fa nation, pour l'accompagner dans l'autre monde. Durant la vie, perfonne ne boit dans fa taffe, ne mange dans fon plat, ni n'oferoit paffer devant lui. Quand il marche, on prend foin de nettoyer le chemin par où il palfe, & de le joncher d'herbes & de fleurs odoriférentes; ceux à qui il parle ne lui répondent qu'après avoir fait de grands hurleniens, qui font chez eux des marques d'admiration & de respect Ils adorent le foleil. Ils entretiennent dans les temples un feu perpétuel, comme le fymbole du foleil ; à tous les déclins de la lune, ils portent par forme de ficrifice à la porte du temple, un grand plat de leurs mets les plus délicats, dont leurs prêtres font une offrande à leur dieu, après quoi ils l'emportent chez eux. A l'égard de leurs coutumes, tous les printems ils vont en troupe dans quelque lieu écarté défricher un grand espace de terre qu'ils labourent tous au bruit du tambour; enfuite ils prennent foin d'applanir la terre, d'en faire un grand champ qu'ils appellent le Défert ou le champ de l'Esprit, En effet, c'est là qu'ils vont entretenir leurs reveries & attendre les inspirations de leurs prétendues divinités. Cependant, comme tous les ans cet exercice fe renouvelle, il arrive qu'ils défrichent infenfiblement toutes leurs terres. En automne ils cueillent leur bled d'inde, ils le gardent dans de grands paniers jusqu'à la premiere lune du mois de juin de l'année fuivante. En ce tems-là les familles s'affemblent, & chacun invite fes amis ou fes voifins à venir manger de bons gateaux, à quoi ils joignent de la viande, & ainfi ils paffent la journée en feltins.

Cette nation, qui du tems de M. de la Salle, étoit trèsnombreuse, a entierement disparu. Le pays qu'elle habitoit eft le plus bel endroit & le meilleur terroir de toute la Louy fiane.

TAENUR, ville de l'Inde, en deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Pandioni, & la place dans les terres près de Perincari.

TAEPA, ville de la Perfide. Elle étoit dans les terres, felon Prolomée, l. 6, c. 4, qui la place entre Parodana & Tragonice.

TAESE, ville de l'Arabie heureuse, à trois journées de Sana. Davity, Afie, p. 234, dit qu'elle eft bâtie fur une montagne, & habitée de riches marchands.

TAFA. Voyez TAUA.

TAFALISGA, ville d'Afrique, au royaume de Galam, fur le bord méridional du Sénégal, à l'eft de Tuabo, proche l'embouchure de la riviere de Falemé. Cette ville eft fort bien peuplée, & célébre par fon commerce. On y voit une mosquée, & proche la ville, on trouve une mon tagne de marbre rouge mêlé de veines blanches. * Voyage de Brue, fur le Sénégal.

TAFALLA, ville d'Espagne, dans la Navarre, près de la petite riviere de Cidaço, à cinq lieues de Pampelune. Tafalla eft une fort jolie ville, fermée de murailles & défendue par un château. (a) La princeffe Eleonore, fille & héritiere du roi Jean II, y tint une affemblée des états, après la mort de fon pere. Le roi François Phoebus y fut reconnu en 1481. Dans le quinziéme fiècle, Charles III, roi de Navarre, (b) y bâtit un palais, où il faifoit ordinairement la réfidence, & le roi Philippe IV l'honora du titre de cité en 1630. Les Espagnols appellent cette ville la fleur de la Navarre, parce qu'elle eft le fiége d'une univerfité où la jeuneffe du royaume va faire fes études. Tafalla eft dans un bon terroir fertile en vin, comme tout le quartier du pays qui eft au bord du Cidaço, & le vin que l'on y recueille eft excellent. (a) Silva Pobl. de Espana, p. 199. (b) Délices d'Espagne, p. 675.

TAFANIA, lieu d'Italie, dans le Florentin, aux confins du Siénois, à une petite lieue de Poggio-Bonzi, vers l'occident. Ce lieu eft bâti fur les ruines de la ville Semifons. * Baudrand, Dict. éd. 1682. TAFF. Voyez TAVE.

1. TAFILET, royaume d'Afrique, dans la Barbarie, & compris aujourd'hui dans ce qu'on appelle les états du roi de Maroc. Il eft borné au nord par les royaumes de Fez & de Tremecen, à l'orient par le pays des Beréberes, au midi par le Sara ou défert de Barbarie, & à l'occident par les royaumes de Fez, de Maroc & de Sus. Mouley Cherif, roi de Tafilet, prétendoit descendre de Mahomet, par fa fille Fatime. En mourant, il laiffa, pour fon fuccefleur, Muley Hamet,l'aîné de quatre-vingt-quatre enfans mâles, outre cent vingt-quatre filles qu'il avoit eues. Muley Hamet ne jouit pas long tems du royaume. Muley Archy, un de fes freres, trouva le moyen de lever une armée, l'attaqua, le battit. Hamet en mourut de douleur & laiffa le trône à Archy, qui fut tué peu après en caracolant fur un cheval fougueux, l'an 1672.* S. Olon, Etat de l'empire de Maroc, p. 2 & suiv.

L'ordre & la paix qu'il avoit commencé à établir dans fes états, furent bientôt troublés. Ceux de fa famille ausquels il avoit confie le gouvernement de les royaumes, voulurent fe rendre maîtres du pays où chacun d'entr'eux commandoit, mais Moulla Ismaël, le plus entreprenant & le plus eftimé, fe fit d'abord reconnoître roi de Tafilet; il s'empara des tréfors de fon frere, fe mit en campagne avec le plus de monde qu'il put ramaffer, & après en avoir gagné quelques-uns par promeffes ou par préfens, il vainquit les autres par les armes, & fe rendit maître de tout. Celui d'entre fes concurrens qu'il lui fit plus de peine, fut Mouley Hameth, fon neveu, qui s'étant fait reconnoître roi de Maroc & de Suz, résista pendant deux ou trois ans ; mais à la fin il fut obligé de fe foumettre comme les autres. Les mêmes révolutions font arrivées depuis ou à la mort de chaque roi, ou dans le tems qu'ils fe croyoient tranquilles posfeffeurs de l'Empire, appellé aujourd'hui l'empire de Maroc, parce que le fouverain a transporté fa réfidence dans la capitale du royaume de ce nom; mais comme les peuples du royaume de Tafilet tiendroient à deshonneur d'être gouvernés par d'autres que par des descendans de leur prophéte, le roi y établit toujours un de fes fils pour gouver

neur.

Généralement parlant le terrein eft fort fablonneux dans le royaume de Tafilet, & par conféquent fort ftérile, à quoi contribuent encore les chaleurs excellives qui y regnent toute l'année. Il ne produit du bled & de l'orge que le long des rivieres; ainfi les chérifs feuls & les alcaïdes qui font les nobles du pays, fe trouvent en pouvoir d'en acheter, parce qu'il eft trop cher pour le peuple qui eft très-pauvre, & qui ne vit que de dattes & de chair de chameau. La difette d'eau eft fort grande aux lieux éloignés des rivieres; en forte qu'on n'en a point d'autre que celle de pluie, qui tombe quelquefois avec affez d'abondance en hiver, & qu'on prend foin de recueillir & de conferver dans des citernes.

par

Les peuples de cet état font compofés de cherifs, d'Ararabes & de Barbares. Ces derniers font les anciens habitans du pays. Ce font des gens fecs & bafanés qui demeurent dans des villages, entre des montagnes, & qui nourriffent quelques beftiaux qu'ils échangent pour des dattes avec les Arabes. Ceux-ci ont été amenés dans le pays avec les che rifs & avec Mouley Meherez leur prince, par Mouley Almanfor. Les cherifs qui fe prétendent descendus de Mahomet, demeurent dans des espéces de châteaux ou dans les villes. Les Arabes tiennent la campagne & font divifés tribus. Le chef ou ancien de la race eft le commandant, & s'appelle checq ou capitaine. Ils paffent toute leur vie fous des tentes faites avec de la laine & du poil de chevre, & occupent des plaines par adouards. Un adouard eft un allemblage de quarante ou cinquante tentes élevées en rond; & une tribu, fuivant qu'elle eft devenue nombreuse, aura quelquefois cinquante adouards. Les cherifs & les Arabes prétendent être les feuls qui fuivent la véritable religion de Mahomet. Ils difent qu'elle a commencé par Jefus-Chrift, qui, difent-ils encore, leur ordonna l'habit qu'ils portent. Ils n'ont ni or, ni argent, ni foie, & ne font vêtus que d'une étoffe de laine qui leur entoure deux ou trois fois le corps, & qui leur laifle les jambes & les bras nuds. Ils appellent cet habillement une boque, & l'étoffe en doit toujours être

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blanche. Ils obfervent auffi religieufement leur loi, pour le manger, pour les habits: ils ne mangent de viandes que des bêtes tuées par ceux de leur fecte, Celui qui la tue en préfente la gorge du côté de la Mecque, & après avoir dit : Mon Dieu, voilà une victime que je vais vous immoler ; je vous Supplie que ce foit pour votre plus grande gloire que nous la mangions, il lui coupe la gorge. Quand ils veulent faire leur fala ou priere, ce qu'ils font cinq fois le jour, ils fe lavent les pieds & les jambes jusqu'au genou, & les mains & les bras jusqu'au coude, puis s'étant affis à terre la face tournée vers le foleil levant, ils invoquent leur cidy Mahomet, & enfuite cidy Bellabec, qu'ils difent être faint Auguftin & plufieurs autres. Ils mettent aufli parmi leurs faints, cidy Nayfla; c'est le nom qu'ils donnent au fauveur du monde. Ils le croyent né d'une Vierge & conçu par le fouffle de Dieu; mais ils ne difent pas que ce fouffle foit le faint Esprit, & ne reconnoiffent point trois perfonnes en Dieu.

Il y a dans le royaume de Tafilet quantité d'autruches qui font grandes comme des génifles de fix mois & fort graffes, on les prend à la courfe, & la chair en eft fort bonne. Il y a auffi des dromadaires qu'on appelle meheri, & qui font presque en tout femblables aux chameaux, fi ce n'eft qu'ils ont le corps plus délié auffi-bien que les jambes, avec deux boffes fur le dos, mais l'une plus groffe que l'autre. Ils courent avec une vîteffe qui n'eft pas croyable. On a vu un homme qui, étant parti de Maroc au lever du foleil, avoit été porter quelques dépêches à Tafilet, & le lendemain à cing heures du foir il étoit de retour à Fez, ayant fait plus de deux cents lieues en moins de deux jours, fans avoir de dromadaires. Le même homme ne faifant que d'arriver of froit encore d'aller porter quelques dépêches à Tanger, & d'en rapporter des réponses le lendemain, quoique Tanger foit éloigné de Fez de foixante licues. Les habitans de Tafilet font fort inventifs, & font grand trafic d'indigo & de cuir qu'ils appellent cher quis, & qu'ils font de la peau d'un animal nommé lant. Ils font auffi des toiles rayées de foie à la moresque, & la plupart des dattes que l'on transporte en Europe viennent de ce pays-là.

On ne compte que trois provinces dans le royaume de Tafilet, & elles font toutes trois dans la partie méridionale du royaume. Leurs noms font:

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2. TAFILET, ville d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Tafilet, dont elle eft la capitale. Elle est bâtie fur la riviere de même nom, dans une plaine avec un château. Marmol, Numidie, l. 7, c. 28, dit qu'elle a été fondée par les anciens Africains. Elle eft peuplée de plus de deux mille Bérebéres qu'on nomme filelis, gens riches & fort adroits, qui ont les meilleures dattes de la Barbarie, quantité de chameaux & de toutes fortes de bétail. C'eft à Tafilet que fe font les belles rondaches de cuir de bufle, ou d'autre animal femblable. Ces cuirs viennent des déferts de la Barbaric. On fait auffi à Taftlet de belles toiles de foie

rayées à la moresque, & de riches cafaques qu'on nomme Filelis, avec des tapis & des couvertures très-fines ; & il y a grand commerce d'indigo & de maroquins. C'eft le rendez, vous de plufieurs marchands d'Europe & de Barbarie. Tafilet étoit autrefois incommodée des courfes dès Arabes du défert; & un de leurs cheques la gouvernoit alors; mais depuis qu'elle eft paffée au pouvoir des cherifs, ils ont trouvé moyen de fe faire respecter.

3. TAFILET, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume de même nom. Elle a fa fource dans le mont Atlas, au pays des Sagaro. Son cours eft du nord occidental au midi oriental. Elle traverse tout le royaume de Tafilet, mouille la ville de ce nom, & va se perdre dans les fables du Sara ou défert de Barbarie. Elle reçoit entre autres deux rivieres à la droite ; favoir :

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TAFURES, petite ifle d'Afie dans l'archipel des Moluques, a environ trois lieues de tour; elle eft fertile ; elle a des palmiers, du coco & d'autres fruits; elle a un étang affez grand; elle eft dépeuplée depuis 1631, que les Espagnols en maltraiterent les habitans; elle eft à quatre-vingts lieues de Ternate.

TAGABAZA, ville de l'Inde, en deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Brolinga, & la place au voifinage de Bradaotis. Au lieu de Tagazaba le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Stagabaza.

TAGABÆORUM ou BETAGABEORUM. Voyez BETA

GABEORUM.

TAGÆ, ville de la Parthie, aux confins de l'Hyrcanie felon Polybe, lib. 10, no. 26. Solin la met vers le feuve Oxus; & Ortélius dit que quelque moderne la nomme TURFON.

TAGAL, pays d'Afie, dans l'ifle de Java, près de la côte feptentrionale, vers le milieu de l'ifle, entre Japara au levant, & Tfieribon au couchant. On y voit de vaftes campagnes de riz, & les Hollandois y ont un fort qui en porte le nom.* De l'Ife. Robert, Archipel des Indes.

TAGAMUTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme fon évêque Reftitutus, & dans la conférence de Carthage, no. 126, Milichus eft qualifié episcopus plebis Tagamutenfis. C'eft apparemment la ville de Tagama de Ptolomée.

TAGAMA, ville d'Afrique, dans la Libye intérieure. Ptolomée, l. 4, c. 6, la marque fur le bord du Niger, entre Vellegia & Panagra.

TAGAOST, ville d'Afrique au royaume de Maroc. Elle eft la plus grande ville de la province de Sus, & on dic qu'elle a été bâtie par les naturels du pays. Elle eft enfermée de vieux murs, & fituée dans une plaine, à vingt lieues de la mer du côté du couchant, & à dix-huit du mont Atlas, vers le midi. Elle a plus de huit mille maifons, dont il y en a plus de trois cents de Juifs marchands & artifans, qui demeurent pourtant dans un quartier féparé. La riviere de Sus paffe à trois lieues de cette ville. Le pays de fes environs eft fertile en bled & troupeaux. Elle le gouvernoit autrefois elle-même, mais le peuple y étant fort orgueilleux, ne pouvoit pas vivre en repos, & il y régnoit une discorde perpétuelle. Ils fe partagerent à la fin en trois factions, dont chacune appelloit les Arabes à font fecours; ce qui caufa une telle méfiance parmi les habitans, qu'ils étoient obligés à être jour & nuit fur leurs gardes; mais enfin les cherifs s'en emparerent. Il y a deux marchés dans la ville toutes les fe

maines, où fe rendent les Arabes & les Bérebéres de la contrée, comme à Tedfi, & il y vient des marchands du quartiers des Négres, pour acheter de gros draps du pays qui font fort étroits. Les habitans font bafanés, parce qu'ils s'allient fouvent avec leurs voifins les Négres. Ils fe traitent comme ceux du Tatudant. Les femmes y font fort agréables quoiqu'un peu brunes. Les campagnes du côté de la Numidie étoient autrefois habitées d'Arabes, qui étoient fort puilfans, & qui tenoient le parti des cherifs; Mahomet, roi de Maroc, les transporta avec leurs troupeaux & leurs familles dans la province de Trémécen, foit pour les récompenfer de leurs fervices, foit pour ne les avoir point fi proches de lui. Il leur donna un fort bon pays à habiter; mais lorsque Buhaçon défit le fils du cherif, ils furent tous taillés en piéces par ceux de Fez, fans qu'il foit refté un feul homme d'une nation fi belliqueufe.* Marmol, Royau. Marocco. 1. 3, c. 28, pag. 41.

1. TAGARA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Prolomée, I., c. 1. Elle étoit dans les terres au couchant du fleuve Bynda, entre Sarıfabis & Batana.

2. TAGARA. Voyez TAGARAÏENSIS. TAGARAIENSIS, TAGARITANUS ou TAGATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, felon la notice des évêchés d'Afrique. Dans la conférence de Carthage, n°. 201, Félix eft qualité episcopus Tagaraienfis. Il ne faut pas confondre ce fiége avec celui de Tagarata, viile de la province proconfulaire. Peut-être que l'évêque, qui, dans la lettre fynodique des peres de la Byzacène, dans le concile de Latran, fe qualifie episcopus Tagazenfis, étoit - il évêque du fiége dont nous parlons.

TAGARATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, felon la notice des évêchés d'Afrique, où fon évêque eft nommé Honoratus Tagaratenfis. Dans la conférence de Carthage, n° 128, l'évêque de ce fiége eft appellé Lucius episcopus civitatis Tagaratenfis.

TAGARBALENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme fon évêque Fortunatianus. Peut-être eft-ce la ville Agarlaba de l'iti

tinéraire d'Antonin.

TAGASENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Parmi les évêques qui fouscrivirent à la lettre adreffée à l'empereur Conftantin, on trouve Secundus, évêque de ce lieu. Harduin. Collect. conc. t. 3, p 739.

TAGASTE, ville d'Afrique, dans la Numidie, entre Hippone & Sicca-Veneria. C'étoit un fiége épiscopal qui a fubfifté même long-tems après les ruines de Carthage & d'Hippone. Cette ville a été encore célébre par la naiffance de faint Augustin & de faint Alype fon ami, dont le pere en étoit le premier magiftrat. Saint Alype en fut fait évêque vers le commencement de l'an 394, avant que faint Auguftin, qui étoit plus âgé que lui d'ailleurs, fut évêque d'Hippone. Saint Auguftin y naquit de fainte Monique, qui étoit aufli du même lieu, le 13 de novembre 354; mais elle n'y mourut pas, & fon corps n'y fut pas reporté. Voyez TAGASTENSIS. * Baillet, Topogr. des Saints, pag. 476.

TAGASTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, où fon évê que eft appellé Januarius. La conférence de Carthage, n°. 135, fait aufli mention de ce fiége dont l'évêque eft nommé Alypius. Le nom de la ville eft TAGASTE. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route d'Hippone à Carthage, entre Hippone & Naraggara, à cinquante-trois milles de la premiere de ces villes, & à vingt-cinq de la feconde. Pline a aufli connu cette ville qu'il nomme Tageftenfe op. pidum.

TAGAT, montagne d'Afrique, au royaume de Fez. Cette montagne eft fort longue & étroite. Elle eft fituée à deux lieues de Fez, du côté du couchant, & s'étend vers le levant jusqu'à la riviere de Bunacer l'efpace de deux petites licues. Toute la face de la montagne qui regarde la ville de Fez, eft couverte de vignes; mais de l'autre côté, auffi bien que fur le fommer, ce font des terres labourables. La plus grande partie de ces vignes font aux habitans de Fez : les raifins & les autres fruits qui y naiffent n'ont pas de gout parce qu'ils font prématurés. Les habitans demeurent dans des hameaux, & font tous gens de travail, & toujours dans la campagne, de forte qu'il n'y a ni bourg, ni château. Tous les hivers il y a de pauvres habitans de Fez qui viennent dans ces montagnes chercher des tréfors qu'ils prétendent que les Romains y ont laillés à leur départ. ils difent qu'ils ont des

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mémoires qui contiennent les endroits où ils font, fans qu'on les puitfe guérir de cette opinion qu'ils ont fucée de pere en fils. Ils difent que ces tréfors font enchantés, & qu'on ne les trouvera point que l'enchantement ne foit fini; cependant ily a plufieurs fiécles qu'ils perdent leur tems & leur bien à cette vaine recherche, tant cette chimere eft enracinée dans l'efprit de ces brutaux, qui font grand état des livres qui en traitent.* Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 36, pag. TAGAUDA. Voyez TIGAUDA.

203.

TAGAZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Fez. Elle eft fort petite, n'étant compofée que d'environ fix cents habitans. On la trouve fur le bord de la riviere Tagaze, à une demi-lieue de la mer Méditerranée. Cette ville fut bâtie par les anciens Africains. Le pays d'alentour et montueux & plein de rochers, ce qui oblige les habitans à faire venir par mer tout ce qui leur faut. La pêche, quelques petites vignes & jardins qu'ils ont fur le bord de la riviere, font tout leur commerce. Leur manger ordinaire eft du pain d'orge & des fardines, avec quelques herbes potageres, parce qu'ils n'ont point de viande. Leurs coutumes & façons de vivre font brutales, & ils font ennemis mortels des chrétiens, comme tout le reste de la province. Ptolomée met l'embouchure de la riviere Tagaze, à 8d 30′ de longitude, & à 35a de latitude, fous le nom de Talud.

1. TAGE, Acuve d'Espagne, en latin Tagus, & fameux autrefois par l'or qu'il rouloit avec fon fable. Oftium Tagi amnis, dit Pomponius Méla, l. 3, c. 1, aurum gemmasque gignentis; Pline, l. 4, c. 22, dit Tagus auriferis arenis celebratur; & dans un autre endroit, 1. 33, cap. 4, il donne le Tage pour preuve qu'on trouve de l'or dans certains fleuves. Ovide, Metamorph. I. 2, v. 251, parle auffi de l'or du Tage:

Quodque fuo Tagus amne vehit, fluit ignibus aurum.

Et Silius Italicus, l. 4, v. 234, compare le Tage avec le Pactole,

Heic certant, Pactole, tibi Duriusque Tagusque.

Quelques-uns difent qu'aujourd'hui il ne fe trouve plus d'or dans le Tage; d'autres prétendent qu'on y en voir encore; mais qu'on le néglige, & qu'il eft même défendu de le chercher, de crainte que les fables qu'on remueroit ne vinflent à porter du préjudice aux terres labourées qui font balles. Ce qu'il y a de certain, c'eft que la couronne & le fceptre des rois de Portugal font faits de l'or qui a été trouvé dans le Tage. Ce fleuve a fa fource dans la partie orientale de la nouvelle Caftille, aux confins du royaume d'Aragon. Il traverfe toute la Caftille de l'orient à l'occident, & il baigne Toléde: de-là il paffe à Almaraz & à Alcantara dans l'Eftramadoure d'Espagne, d'où, entrant dans l'Eftramadoure de Portugal, il lave Santaren, & va former un petit golfe d'une lieue de largeur, qui fert de port à Lifbonne ; & deux lieues au detfous il fe décharge dans l'Océan Atlantique. La marée monte à Lisbonne ordinairement douze pieds à pic, & plus de dix licues en avant vers la fource. Le Tage eft abondant en poiffon : la marée y en jette une grande quantité de fort gros & de fort délicats. Les plus eftimés font les alofes; & c'eft peut-être pour cette raifon que les Phéniciens, qui occuperent autrefois la Lufitanie, donnerent à ce fleuve le nom de Tag ou Dag, qui en leur langue fignifie pois-, fon, au lieu que les naturels ou anciens habitans du pays l'appelloient Perca ou Perkes. * Refendius, Antiq. 1. 2. Délices de Portugal, p. 832.

2. TAGE, ville de l'Arabie heureufe, fur la route de Moka à la cour du roi d'Yemen, entre Manzeri & Manzuel, à dix-huit lieues de la premiere de ces villes. La ville de Tage eft fort renommée dans le pays. Elle eft grande & fermée de belles murailles, qu'on dit être un ouvrage des Turcs. Il y a fur une montagne qui commande la ville un bon château, qui paroît de fix lieues de loin, & qui eft garni de trente gros canons de fonte. C'est là qu'on met ordinairement les prifonniers d'état. On a prati. qué plufieurs jardins fur le penchant de cette montagne. Ils font un bel effet à la vue & fourniffent à la ville de grandes commodités. Il y a neuf ou dix belles mos

quées

p. 194.

quées à Tage. * La Roque, Voyage de l'Arabie heureufe, à deux cents toifes, on voit un écueil hors de l'eau, & qui paroît comme un bateau. On peut paffer avec une galere entre les deux ifles: car il y a quatre à cinq braffes d'eau. En paffant par le milieu il n'y a rien à craindre.

TAGESTENSE-OPPIDUM. Voyez TAGASTENSIS. TAGINA, village d'Italie, au pied de l'Apennin, aux environs de l'Umbrie & de la Toscane, felon Procope, cité par Ortélius.

TAGGAL ou TEGGAL, ville des Indes, dans l'ifle de la grande Java, fur la côte feptentrionale, entre Sjeribon & Samarang. A quelque diftance au midi de cette ville, on voit le volcan de Teggal, appellé par les Hollandois Berg-Teggal, c'est-à-dire, la montagne de Teggal.

TAGGIA, bourg d'Italie, dans l'état de Génés, à trois milles ou environ de la côte, fur le bord d'une riviere qui a fon embouchure près de Riva. Les bons vins muscats qu'on cueille aux environs de ce bourg l'ont rendu fameux. * Magin, Carte de la feigneurie de Génes.

TAGHMOND, petite ville d'Irlande, dans la province de Leinster, au comité de Wexford: elle a le privilège d'envoyer deux députés au parlement. Elle eft à fept milles à l'ouest de Wexford.

TAGIOUAH, nom d'une ville du pays des Soudans ou Négres : elle confine à la partie occidentale de la Nubie. Cette ville donne fon nom à une grande province, dont les peuples font appellé Tagiouin, gens qui ne font actachés à aucune religion, & qui pour cet effet font appellés par les Arabes Magious, Mages, c'eft-à-dire, qui ne font ni juif, ni chrétiens, ni mufulmans. Tagiouah eft distante de la ville de Nouabiah, qui donne fon nom à toute la Nubie, de dix-huit journées, en tirant, comme on a déja dit, vers l'occident.* D'Herbelot, Biblioth. or. p. 844.

TAGIPURU. C'est ainsi qu'on appelle un des bras de la riviere des Amazones, qui fe détachant du grand canal quelques lieues au-deffous de Curupa, prend vers le fud, embraffe la grande ifle de Joanes ou de Marajo; delà va au nord par l'eft, décrivant un demi-cercle, & va fe perdre dans un concours de rivieres, dont les plus confidérables font Rio-de-dos-Bocas, & celle des Tocantins. * Voyage en Amérique par M. de la Condamine.

TAGLIACOZZO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abbruzze ultérieure, environ à huit milles du lac de Celano, avec titre de duché. Elle appartient à la maifon des Colonnes. On prétend qu'elle a été bâtie des ruines de l'ancienne Carfeoli-Colonia, quoiqu'elle ne foit pas dans la même place.

TAGNES, lieu de France, dans le Périgord, élection de Sarlat.

TAGODA. Voyez TATAGODA.

TAGODAS. Voyez ISACACAS. TAGOLANDA, isle d'Afie, dans l'Archipel des Molucques. Elle a fix lieues de circuit & deux bons ports; quoiqu'elle ait un volcan, cela n'empêche pas qu'elle ne foit fertile en palmiers de coco, en fagu & en fruits. On y recueille auffi du riz & quelque gérofle: elle a une riviere affez profonde dans fa partie méridionale, & deux petites ifles fur cette côte, qui ont chacune un volcan. Elle a fon roi particulier, & une langue différente de la Malaye.

TAGOMAGO ou TACOMAGO, ifle de la mer Méditerranée, près du cap le plus oriental de l'ifle d'Yviça, auffi nommé TAGOMAGO OU POINTE DE TAGOMAGO. Miche lo, dans fon Portulan de la mer Méditerranée, dit: A l'eft de la pointe de Tagomago, & environ à un mille il y a une petite ifle presque ronde & affez haute, appellée l'ifle de Tagomago, où l'on peut paffer à terre de cette ifle à mi-canal, en rangeant un peu plus l'ifle de Tagomago que la pointe d'Yviça. Il y a affez de profondeur d'eau entre les deux.

Vers le nord de la pointe de Tagomago, à une portée de fufil, il y a un petit banc de roche presqu'à fleur d'eau où l'on voit brifer la mer. On pourroit dans une né ceffité paffer entre ce banc & le cap de Tagomago: ily a douze à quinze braffes d'eau; mais le meilleur & le plus sûr eft de paffer par le milieu, comme il a été dit, & d'éviter cette pointe. De l'ifle de Tagomago allant à la pointe de Saint-Hilaire, la route eft le fud-oueft: environ à neuf milles & presque à moitié chemin, il y a proche de terre une petite ifle, au dehors de laquelle, environ

TAGONIUS, riviere d'Espagne, felon Plutarque, qui en parle dans la vie de Sertorius. C'eft aujourd'hui l'Hénarès, felon Amb. Morales. Les traducteurs de Plutarque rendent Tagonius par le Tage. Ortélius prétend que c'est une

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TAGORA. Voyez TAGORENSIS & THAGURA. TAGORENSIS. On trouve deux fiéges épiscopaux de ce nom dans la conférence de Carthage, num. 133 s Poftumianus eft dit episcopus plebis Tagorenfis, & num. 143 Reftitutus qualifié episcopus Tagorenfis. La notice nous apprend qu'un de ces apprend qu'un de ces fiéges étoit dans la Numidie, & elle nomme fon évêque Reftitutus. L'itinéraire d'Antonin met aufli la ville Tagora dans la Numidie. Dans une lettre de S. Auguftin, epift. 59, il eft fait mention de Xantippus Tagofenfis, qui disputoit pour la primauté de la Numidie avec Victorinus. On foupçonne que ce Xantippus étoit évêque de Tagora, quoique les manuscrits lifent Tagofenfis, à l'exception d'un qui porte Tagonenfis. L'autre TAGORA OU TACORA paroît avoir été dans la province proconfulaire, felon la table de Peutinger.

TAGORI, peuples de la Sarmatie Afiatique. C'est Pline, 1. 6, c. 7, qui en fait mention.

TAGRIN. Voyez au mot CAP, l'article CAP-TAGRIN. TAGRUM ou TAGRUS, nom que Varron, rei Ruftic. 12, c. 5, donne à un cap de la Lufitanie, appellé aujourd'hui MONTE DI SINTRA. Comme il ajoute que dans cet endroit les cavales concevoient du vent, & que Columelle, qui rapporte la même fable, l. 6, c. 27, dit que cela arrivoit fur le promontoire SACRUM, Ortelius croit qu'au lieu de TAGRUM, il faudroit lire SACRUM dans Varron. La raifon qu'il en donne eft que Tagrum_n'est connu d'aucun autre auteur; mais on pourroit auffi lire TAGUS au lieu de TAGRUS: car c'eft auprès du Tage, felon Pline, que les cavales espagnoles concevoient du

vent.

TAGUEI, montagne de la Chine, dans la province de Huquang, au territoire de Changxa, huitiéme inétropole de la province, au voifinage de la ville de Lieuyang. Cette montagne finit en trois pointes fort élevées, au milieu desquelles fe trouve un lac d'une très-grande profondeur. * Atlas Sinenfis.

TAGUMÁDERT, ville d'Afrique, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Tafilet, dans les terres, près de la riviere de Dras à la gauche, au deffous de Tinzéda. Ses murailles, dit Marmol, Numidie, l. 7, c. 14, ne font pas fort bonnes, mais il y a un château fur le haut d'une montagne, garni de quelques pièces d'artillerie, où le chérif tient garnifon, à caule des Arabes du désert. Les habitans de la ville font la plûpart darvis, gens orgueilleux, & qui fe piquent d'honneur, parce qu'ils ont quelque connoillance des lettres. C'eft de ce lieu que les chérifs tirent leur origine. Le pays eft fertile en bled, orge, dattes, & on y éleve du gros & du menu bétail. Cette place & celle de Tanugumeft dépendent du gouverneur de Timesquit, qui eft le principal de ces quartiers. * De l'ifle, Atlas.

TAGUNTIA, riviere dont il eft parlé dans la vie de faint Severin. Ortélius foupçonne que ce pourroit être la riviere Bacuntius de Pline. Voyez BACUNTIUS. TAGURA. Voyez THAGURA.

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TAHABERG, montagne de Suéde, dans la province de Smaland, très haute & toute compofée de fer ce métal y eft en fi grande quantité, qu'à en charger mille bêtes de fomme par jour, il y en aura jusqu'à la fin du monde.

TAHAMAH, nom d'une partie de l'Arabie, où eft fituée la Mecque. Elle eft ainfi appellée à-caufe que fon terrein eft plus bas que celui des provinces voisines. Ce n'eft proprement qu'une partie de la province qui s'appelle Hegiaz; car la ville de la Mecque, auffi bien que celle de Thaïef, que l'on mer aufli dans le Tahamah, appartient, de l'aveu de tous les géographes orientaux, à la province de Hegiaz. Abou Thaleb a compofé une hiftoire de ce pays, fous le titre d'Akhbar Tahamah. * D'Herbelot, Biblioth. orient. p. 845.

TAHEN, cité de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département de Lungchuen, cité & fortereffe de la province. Elle eft de 164 56' plus occidentale que Pekin, fous les 24d 28′ de latitude. * Atlas Sinenfis. TAHNAH ou TAHANAH, nom d'une ville du Zingiftan, que nous appellons le Zanguebar, ou le pays des Cafres, fur la côte de Sofalat Aldheheb qui eft Sofalah, fituée fur le rivage de l'Océan Ethiopique, que les Arabes appellent Bahr Al-Berber. Cette ville n'eft éloignée de Bais, que d'une course & demie de vaiffeau, felon le fcherif Al-Edriffi.

TAHOA, fortereffe de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Queiyang, premiere métropole de la province. Elle de 11 45 plus occidentale que Pekin, fous les 25d 20′ de de latitude. * Atlas Sinenfis.

-- TAHRAT ou TAHART, nom des deux villes qui appartiennent à la province que les Arabes appellent Auflath Al-Magreb, l'Afrique du milieu. La premiere s'appelle Tahart-âliah, la haute ; & la feconde Tahart Safalah, la baffe, & toutes deux ont un terroir très-fertile en grains, felon le rapport du géographe Perfien dans fon troifiéme climat.

TAHUNG, montagne de la Chine, dans la province de Huquang, c'est la plus haute montagne de la Chine. Elle commence auprès de Suicheu du côté du nord, & s'étend jusqu'au voisinage de Tegan. Il y a un lac fur le fommet de cette montagne. * Atlas Sinenfis.

1. TAI. Voyez TAOCHI.

2. TAI, montagne de la Chine, dans la province de Honan, au territoire de Hoaiking, cinquième métropole de la province, près de la ville de Ciguen du côté du nord. Cette montagne creva autrefois avec un bruit terrible, & découvrit une caverne de trois cents perches, & d'où il fort une eau bitumineufe, épaiffe & graffe, dont on fe fert en quelques endroits au lieu d'huile, & qui eft d'un goût affez agréable.

3. TAI, lac de la Chine, dans la province de Kiangnan, au couchant de la ville de Sucheu, troifiéme métropole de la province. Ce lac eft fort grand, & les Chinois affurent qu'il occupe trente-fix mille arpens de ter

rein.

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Elle groffit fes eaux de celles de quelques rivieres qu'elle reçoit. Voici les noms des principales. Buti, g. Venzoneffa, g.

*

Lio, g.

Micio, g. Fella, g. Ledra, g.

Mugin, Carte du Frioul.

Arzine, d. Cola, d.

TAIBA, espéce de fortereffe qu'on trouve dans un défert, à cinq journées de celle de Mached Raba, en allant d'Alep à Ispahan. C'eft une haute muraille de terre & de briques cuites au foleil, bâtie en rase campagne. Auprès de la porte de cette fortereffe, il y a une fontaine qui fort de terre & qui forme un petit étang. Ce paflage eft le plus fréquenté de tout le défert, à caufe de cette fource, tant par ceux qui vont d'Alep & de Damas à Babylone, que par ceux qui vont de Damas à Diarbekir & qui veulent prendre leur plus court chemin. Carré, dans fon voyage des Indes orientales, t. I, dit que TAIBA étoit autrefois une fort jolie ville, dont les commencemens n'avoient été que quelques maifons bâties par les Arabes, qui ayant remarqué que la fertilité de la terre étoit telle, qu'en la cultivant on en pouvoit tirer de quoi nourrir plufieurs milliers d'hommes, l'avoient confidérablement agrandie, en y ajoutant bien des commodités, & faifant venir de vingt & trenté lieues les eaux qui lui étoit néceffaires. Pour cet effet, ils avoient creufé des canaux & bâti des aqueducs avec des peines & des frais immenfes ; & pour la commodité des voyageurs qui vont du côté de la Syrie ou qui en reviennent, ils avoient fait des puits d'espace en espace. Tout cela avoit rendu Taiba une ville célébre, où les marchands alloient trafiquer dans le tems qu'elle étoit fous la domination des Arabes. Carré ajoute : Aujourd'hui que le Turc eft maître des frontieres de l'Arabie, le commerce a entierement ceffé à Taiba, en forte que ce n'eft plus qu'un village qui fert de retraite aux voleurs.* Tavernier, Voyage de Perfe, t. 1, c. s.

TAIÇANG, ville de la Chine avec fortereffe, dans la province de Kiangnan, au département de Sucheu, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 4d 15 plus orientale que Pekin, fous les 32d 13' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TÁICHEU, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, où elle a le rang de dixième métropole. Elle est de 4d 25 plus orientale que Pekin, fous les 28d 38′ de latitude. Le territoire de cette ville eft fort grand, mais il eft fort montueux; la ville même eft bâtie fur une montagne. Du tems des rois elle appartint tantôt à ceux d'U, tantôt à ceux d'Iue, La famille de Cina l'unit à la province de Minchung, elle fut appellée CHANGGAN par la famille Hana, Haicheu par la famille Tanga, qui donna enfuite le nom de TAICHEU qui s'eft confervé jusqu'à préfent. La métropole de Taicheu a dans fa dépendance fix villes, qui font

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TAIF, petite ville de l'Arabie, au midi de la montagne de Gazouan. Son terroir abonde en fruits, quoique ce foit le lieu le plus frais de tout le pays d'Hegiaz, de forte qu'il y a fouvent de la glace fur cette montagne. La plus grande partie de fes fruits font des raifins que l'on fait fécher; l'air eft tout-à-fait fain à Taif. On lit dans Almoshtarec que Naaman est une vallée fituée entre la Mecque & Taif, qui eft appellée Naaman-Alirac.* Arabie d'Abulfeda, Traduction de de la Roque.

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T'AIGAN, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Channton, au département de Cinan , premiere métropole de la province. Elle eft de od 43' plus orientale que Pekin, fous les 364 36' de latitude. * Atlas Sinenfis.

T'AIHING, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département d'Yangcheu, feptiéme métropole de la province. Elle eft de 2d 38' plus orientale que Pekin, fous les 33d 5' de latitude.

1. TAIHO, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, feconde métropole de la province. Elle eft de 1d 40′ plus occidentale que Pekin, fous les 34d 23' de latitude.

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