Images de page
PDF
ePub

TANCHARI. Voyez TENCTERI. TANGCHANG, (le) royaume du Tibet. On a peu de connoiffance de ce pays. On fait feulement que l'établiffement des llcouftrins fit naître ce royaume. Les peuples qui l'habitoient étoient pâtres, & vivoient fous des chefs. Ils étoient voifins des Kiloutchi, fur les frontieres occidentales du Chenfi & du Sserchuen. Leur pays étoit rempli de montagnes. Il attaquerent Vouti, empereur de Tcheou qui les battit l'an 564, & s'empara de leur pays.* Hift. générale des Huns par de Guignes, t. 1, p. 163.

TANCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département d'Yencheu, feconde métropole de la province. Elle eft de 1d 35' plus orientale que Pekin, fous les 35d 14' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANCHUT. Voyez TANGUT. TANCOS, bourg du royaume de Portugal, dans l'Estremadoure, fur la rive droite de la Zézare, affez près de fon embouchure dans le Tage. Il y en a qui prennent ce bourg pour l'ancienne Tacubis. *Jaillot, Atlas. TANCROU, village de France, en Champagne, au diocèfe de Meaux, fur la riviere de Marne. L'églife de ce lieu est sous le titre de faint Donatien & faint Rogatien, martyrs de Nantes. L'évêque en eft collateur de plein droit. Il y a eu fur le territoire de cette paroifle un prieuré nommé Grand-Champs, du titre de Notre-Dame, qui dépendoit de l'abbaye de Cluni dès l'an 1119. Raoul, abbé de Cluni, le foumit au prieuré de Nanteuil en 1176; cependant il eft retourné fous la dépendance immédiate de Cluni, de maniere que toutes les places monacales font transférées au collège de Cluni à Paris; & il n'y refte que l'office clauftral du facriftain à la collation du prieur. Au treiziéme fiécle il fut décidé par arbitres que la garde de ce prieuré appartenoit, non à des laïques qui s'en difoient avoués, mais à l'évêque de Meaux.

TANDARUM. Voyez PTANDARUM. TANDAYE ou TENDAVE, ifle de l'Océan oriental, & l'une des Philippines à l'orient, felon Samfon, Baudrand & Corneille. Ils entendent par ce nom l'ifle de SAMAR. Voyez SAMAR.

TANDRA, isle de la mer Noire, à l'embouchure du Borysthène, felon Samfon, grand_Atlas.

TANEA, village des Parthes où Darius fut pris par fes parens, & chargé de chaînes d'or. Quelques exemplaires portent Thara; mais l'un & l'autre de ces mots font corrompus, & c'est Dara qu'il faut lire, fi on veut s'en rapporter au grand étymologique. Peut-être eft-ce le même lieu que Quinte-Curfe nomme Tabas. * Juftin, l. 11,

C. 15.

TANEDO, bourgade d'Italie, aux confins du Parmefan & du Modénois, environ à deux milles à l'orient de la Lenza. C'est un ancien lieu connu autrefois fous le nom de TANETUS OU TANETUM. Voyez TANETUS.

[ocr errors]

TANET, THANET OU TENET ifle d'Angleterre, dans la partie feptentrionale du comté de Kent, en tirant vers l'orient. Elle eft formée par l'Océan & la riviere de Stoure, qui prend en ce lieu le nom de Wantfume. Cette ifle, que Solin appelle Athanatos, & en quelques exemplaires Thanatos, & que les Saxons nomment Tanes ou Taneftand, a huit milles de longueur & quatre de largeur. La terre y eft toute de craie blanchâtre, & les champs y font fertiles en froment. On y comptoit anciennement fix cents familles. Solin rapporte qu'on n'y voit point de ferpens, & que la terre emportée en un autre lieu faifoit mourir ces reptiles; mais l'expérience fe trouve contraire. Ce fut dans cette ifle que les Saxons firent leur premiere descente. Ils établirent leur demeure du confentement de Vortigerne leur chef, mais ils en furent chaffés par le Breton Vortimer, qui, après en avoir tué un très-grand nombre, contraignit le refte de s'enfuir dans leurs brigantins. * Blaeu, Atlas.

TANETANI. Voyez TANETUS. TANETUM. Voyez TANNETA. TANETUS, aujourd'hui Tanedo, bourgade d'Italie, que Polybe, lib. 3. num. 40, donne aux Boïens. TiteLive, /. 30, 6. 19, femble auffi le donner à ce peuple, en difant que C. Servilius & C. Lutatius avoient été pris au village de Tanetus par les Boïens. Qui ad vicum Tanetum à Boiis capti fuerant. Pline met les Tanetani dans la huitiéme région, qui eft la Cispadane; & Ptolomée, 1. 3, c. 15, marque Tanetum dans la Gaule, appellée

Togata. La table de Peutinger & l'itinéraire d'Antonin font auffi mention de ce lieu. Il étoit fur la route d'Ariminum à Dertona, entre Regio & Parme, à dix milles de la premiere de ces villes, & à neuf milles de la feconde. Ce fut dans ce lieu, fuivant Paul Diacre, que Narfes défit Bucellinus, général des troupes de Theudebert, affifté du secours des Goths, qui avoient ravagé Milan.

TANFANE-LÚCUS, bois facré dans la Germanie, au pays des Marses, entre l'Ems & la Lippe, felon Tacite, annal. lib. 1., c. 51, avec un temple fameux, qui fut détruit par Germanicus. Il n'eft pas aifé de décider quel dieu ou quelle déeffe les Marfes adoroient fous ce nom. Il falloit pourtant que fon culte fût célébre; puisque, contre l'ufage du pays, on lui avoit confacré un temple. La plûpart des hiftoriens interprétent le nom de Tanfana, par la deeffe de l'origine, & il feroit affez naturel de dire que cette déelle Tanfana étoit l'Herthus des Suéves, ou la terre mere & productrice de toutes chofes. que les Marfes pouvoient adorer à l'exemple des Suéves. On pourroit demander fi les Marfes avoient effectivement élevé un temple à la déeffe Tanfana, ou fi Tacite ne donne point le nom de temple à quelque grotte ou à quelque endroit retiré dans le bois facré; mais Tacite lui-même décide en quelque maniere la queftion, lorsqu'il dit que Germanicus rafa ou détruifit jusqu'aux fondemens le temple de Tanfana.

1. TANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, feptiéme métropole de la province. Elle eft de 4d 37 plus occidentale que Pekin, fous les 33d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TANG, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, feconde métropole de la province. Elle eft de 2d 25 plus occidentale que Pekin, fous les 39d 10' de latitude.

TANGALA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Pandioni. Il ajoute qu'elle étoit dans les terres ; & il la marque au voisinage de Modura.

TANGANI, peuples de l'Inde, au-delà du Gange, fur le bord duquel ils habitoient, felon Ptolomée, 1.7, C. 2. Le fleuve Sarabas traversoit leur pays. Au lieu de Tangani, le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Gangani.

TANGAPATAN, ville des Indes, au royaume de Travancor, fur la côte de Malabar, à huit lieues & demie portugaifes du cap de Comorin. Longitude 96d 20', latitude 8d 19.

TANGAPSINTON, peuples dans l'Amérique feptentrionale de la nouvelle France. C'eft la nation de la grande Folle-Avoine, l'une de celle des Sioux ou Iffatis de l'eft. Elle erre vers les bords du lac de Buade & des Iffatis, le long de petites rivieres qui coulent des terres tremblantes

dans ce lac.

TANGCHUEN, premiere grande cité de la Chine, dans la province de Suchuen. Elle eft plus occidentale que Pekin de 11d 57', par les 31d 13' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANGER, ville d'Afrique, au royaume de Fez. Les Afriquains la nommoient Tanja, & les Romains Tingide. (a) Elle fût bâtie par ceux-ci. Aben Gézar, en fon livre des raretés des villes, en fait une feconde Mecque en beauté & en puiffance, & dit qu'elle eft très-ancienne. Elle eft dans une belle fituation fur la côte de l'Océan, à l'entrée du détroit, & à cinquante lieues de Fez, du côté du nord. Les Goths la joignirent au gouvernement de Ceuta. Elle étoit alors floriffante : il y avoit univerfité & beaucoup de nobleffe. Les maifons étoient bien bâties, & plufieurs feigneurs de la Mauritanie Tingitane y demeuroient, quoique le pays aux environs ne foit pas fort bon, à la réferve de quelques plaines & vallées où il y a de bons pâturages. Ces endroits étoient autrefois embellis de quantité de jardins & de maifons de plaifance, à caufe des eaux qui y font. Le peuple de Tanger étoit fort belliqueux, & couroit fans ceffe avec des fuftes les côtes de la chrétienté: ce qui détermina Edouard, roi de Portugal, d'y envoyer en 1437 don Ferdinand, fon fils. Celui-ci y mit le fiége, la place fut d'abord fecourue par le roi de Fez. Après plufieurs combats où beaucoup de noblefle de Portugal périt, l'infant & le roi Maure firent un traité, par lequel celui-ci promit de remettre en liberté tous les prifonniers chrétiens, & don Ferdinand s'obligea à rendre Eeece iij

Ceuta, & demeura lui même en ôtage jusqu'à ce que le roi de Portugal fon pere, eût ratifié & exécuté ce traité. On dit que l'infant confeilla de n'en rien faire, aimant mieux mourir en captivité, que de voir perdre aux chrétiens la clef du détroit; le roi de Fez en ayant été inftruit, l'enferma dans un cachot, & lui fit panfer fes chevaux jusqu'à ce qu'il mourut de chagrin. Les Maures le mirent dans un cercueil qu'ils enchafferent dans la muraille de Fez, près du quartier des Juifs, où il fut, jusqu'à ce que le roi Muley, chef, envoya fes os à Arzile, d'où ils furent transportés à Lisbonne, au monaftère de la bataille de Notre-Dame de Bélen, où les rois de Portugal font enterrés. On voit encore le cercueil & l'inscription dans la muraille de Fez, fous le nom de la fépulture de l'infant chrétien. Alfonfe affiégea encore la ville de Tanger en 1453. Il perdit beaucoup de monde, & fut obligé de fe retirer. Ce même roi ayant pris en 1471 Arzile, & fe trouvant dans cette place, il apprit que les habitans de Tanger, de crainte qu'il ne vint venger fur eux tant de pertes que les Portugais y avoient faites, avoient réfolu d'abandonner leur ville; qu'ils avoient emporté leurs meilleurs meubles, brife le refte pour en ôter l'ufage à l'ennemi, & qu'ils s'étoient retirés fans ofer mettre le feu à la place de peur d'être découverts. Il eut d'abord peine à croire cette nouvelle, il y envoya après le duc avec des troupes, pour s'en faifir, & s'y transporta enfuite lui-même, pour voir fa nouvelle conquête, pour laquelle on fit des proceffions par toute l'Andaloufie & le royaume de Grenade, & enfuite par toute la Caftille & en Portugal. Cette place fut enfermée de bonnes murailles avec des foffes & des baftions; & les rois de Portugal y ont entretenu long-tems une groffe garnifon, avec quantité d'artillerie & de munitions de guerre; de forte qu'elle réfifta au roi de Fez, qui l'affiégea. En 1662, cette place fut donnée à Charles II, roi d'Angleterre, (b) pour la dot de fa femme. Elle étoit alors défendue par deux citadelles; mais on remarqua que les frais qu'il en coutoit pour entretenir les ouvrages & la garnifon, confumoient & au-delà, les avantages qu'on eût pu en retirer; ainfi on l'abandonna en 1684, après en avoir ruiné les travaux. Les Maures profitant de cette occafion, s'en reffaifirent & la repeuplerent. (a) Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 53. (b) Etat préfent de la grande Bretagne,

[blocks in formation]

nom.

TANGERANG, riviere de l'ifle de Java, dans le royaume de Bantam, dont elle fait la féparation d'avec celui de Jacatra. Elle coule du fud au nord, eft bordée d'habitations à l'orient, & prend fon nom d'une fortereffe qui a été bâtie fur les bords.

TANGERMUND, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg. Elle a été ainfi nommée à caufe de fa fituation à l'embouchure du Tanger, dans l'Elbe, à deux lieues de la ville de Stendal. L'électeur Othon I, qui la fit fortifier, la choifit pour être le lieu de fa réfidence ordinaire. Quelque tems après, elle tomba fous la puisfance des ducs de Pomeranie, auxquels l'électeur Frédéric I l'enleva en 1420. * D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3.

ap

TANGIAH, ville de la province, que les Arabes pellent Magreb, Alacfa, le dernier occident. C'eft Tanger, ville de Mauritanie, à l'entrée du détroit de Gibraltar, du côté de la mer Océane. Les Arabes appellent ce détroit indifféremment le détroit de Tangiah ou de Sebtah, c'est-à-dire, de Tanger ou de Ceuta.* D'Herbelot, Biblioth. orient.

TANGIBAO, nation de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, que M. de la Salle découvrit à fa premiere descente du Miffiffipi, à douze ou quinze lieues de l'embouchure. En 1653, il trouva le village abandonné & beaucoup de morts dans les cabanes ; il en vit une troupe quelques jours après, dans une chaffe avec des Quinipiffas & des Natchés. Comme on ne trouve plus cette nation, elle fe fera mêlée avec quelqu'autre peuple. TANGING, ville de ia Chine, dans la province de

Honan, au département de Changte, troisième métro-
pole de la province. Elle eft de 3d 20' plus occidentale
que Pekin, fous les 364 52 de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. T'ANGKI, ville de la Chine, dans la province de
Chekiang, au département de Kinhoa, cinquième métro-
pole de la province. Elle eft de 2d 41' plus orientale que
Pekin, fous les 29d 8' de latitude.

2. T'ANGKI, forterelle de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Liping, feptième métropole de la province. Elle eft de 8d 36 plus occidentale que Pekin, fous les 27d 2' de latitude.

TANGO, province du Japon, dans l'ifle de Niphon, fur le bord de la mer, entre Wacafa & Talima. Ce pays, qui eft affez bon, a une journée & demie de largeur. On la divife en cinq diftricts.

TANGOS, nation de Négres, dans la Nigritie, au royaume de Biguba, où elle habite un pays nommé Batola. Parmi ces Négres, il y en a qu'on appelle TANGOS MAOS: ceux ci, dit Davity, pays des Négres, p. 396, qui cite Jarric, font Portugais d'extraction, & mêlés avec les Négres, vivans comme eux d'une maniere barbare, fans fe fouvenir que ceux de qui ils font fortis, ont autrefois reçu le baptême. Dans quelques endroits, pour s'accommoder aux façon des Négres, ils vont nuds, & le font même découper la peau pour mieux les imiter.

TANGOUZLIQ, bourg de la Natolie, près d'Aïdine. Petis de la Croix dit, dans fon hiftoire de Timur Bec, l. 5, c. 54, que l'air de Tangouzliq eft infecté & fort chaud. II ajoute qu'il y a dans ce lieu une fontaine qui fe pétrifie quand elle fe repofe.

1. TANGUT, nom d'une ville du Turquestan, que les
Arabes appellent Tanghikunt. Elle est éloignée de la ville
de Khouarezm d'environ dix journées, en tirant vers
l'orient, felon Albergendi, dans fon fixiéme climat, le-
quel ajoute, que tous fes habitans étoient Mufulmans de
fon tems. Abulfeda met la Ville de Toncat, nom qui ap-
proche fort de celui de Tangut, fous la longitude de 894
ou de 91, & fous les 42d de latitude feptentrionale, & dit
qu'elle eft des dépendances de la ville de Schasch, & qu'elle
eft fort proche de celle d'Illock, au-delà des fleuves Gi-
hon & Sihon. Nafler Ben Haffan Ben Caffem, homme
docte, qui demeuroit dans l'Andaloufie, en Espagne, étoit
natif de cette ville, & porte le furnom d'Alconcati, auffi
bien que plufieurs autres perfonnages renommés pour leur
érudition. D'Herbelot, Biblioth. orient.

2. TANGUT ou TANGOUT, royaume d'Afie, dans la
Tartarie Chinoife. Il a préfentement la Chine à l'eft, le
royaume d'Ava ou de Brama, les états du grand Mogol
à l'occident, & ceux du Contaisch, grand chan des Call-
moucks au nord. Il eft partagé en deux parties; la méri-
dionale s'appelle proprement le Tanguet, & la feptentrio-
nale le Tibet. Tout le royaume qui s'étend depuis le 26
jusqu'au 35d de latitude, & depuis le 94 jusqu'au 120 de
longitude, fuivant la carte de d'Anville, 1733, est
préfentement entre les mains des Callmoucks, & fait pro-
prement le patrimoine du Dalaï-Lama, qui eft le fouve-
rain pontife de tous les Tartares païens : il fait fa réfidence
vers le 32o de latitude, au fud des déferts de Xamo ou de
Goby, comme on les appelle préfentement, vers les fron-
tieres de la Chine, auprès de la ville de Potala, dans un
couvent qui eft fur le fomme: d'une fort haute montagne,
dont le pied eft habité par plus de vingt mille lamas ou
prêtres païens de fon culte, qui demeurent en plufieurs
enceintes à l'entour de cette montagne, felon que le rang
& les dignités qu'ils occupent les rendent plus dignes d'ap-
procher de la perfonne de leur fouverain pontife. Le dalaï-la-
ma ne fe mêle en aucune maniere du temporel de fes états, ne
fouffrant pas même que fes lamas s'en mêlent, les faifant gou-
verner par deux chans de Callmoucks, qui lui doivent fournir
de tems en tems tout ce dont il a befoin pour l'entretien de fa
maifon : c'est ce même dalaï lama qu'on a appellé jusqu'ici
prêtre Gehan, & par corruption le prêtre-Jean, fans favoir
précisément en quel endroit du monde il falloit le placer,
& il feroit impoflible d'alléguer ici tous les contes ridicules
dont on a berné le public à fon occafion dans le fiécle
paflé. Le mot lama, en langue moungale, veut dire un ·
prêtre, & dalai défigne une vafte étendue, ou l'Océan en la
même langue, tout comme le terme gehan fignifie une vaste
étendue dans le langage du nord des Indes; enforte que
dalaï lama veut dire le prêtre univerfel. Il prétend à la divi-

[ocr errors][merged small]

nité, & paffe dans l'esprit de ceux de fon culte pour immortel, en quoi la fimplicité des mœurs de ces nations donne un beau champ aux fraudes picufes de jouer leur jeu ordinaire en toute commodité. Les lamas font habillés de longues robes jaunes à grandes manches, qu'ils attachent fur les reins avec une ceinture de la même couleur, de deux doigts de large; ils ont la tête & la barbe rafées de fort près, & portent des chapeaux jaunes; ils tiennent toujours de grands chapelets de corail ou d'ambre jaune en leurs mains, qu'ils tournent inceffamment entre leurs doigts, en faisant intérieurement des prieres à leur maniere; ils font vœu de chafteté, & ont des religieufes du même vœu, & à peu près du même habillement, excepté qu'elles portent des bonnets bordés de fourrure, au lieu des chapeaux que les lamas portent. Les lamas font grands partifans de la métemplycole. Comme leur culte paroît avoir beaucoup de rapport dans l'extérieur de la discipline avec la religion chrétienne, & en particulier avec l'églife catholique romaine, on prétend qu'il doit fon origine aux millionnaires Neftoriens, qu'on fait avoir étendu fort loin de ce côté là leurs converfions fous le regne de Charlema-. gne ; & que par la fuite du tems, & les grandes guerres Survenues depuis entre ces peuples, le chriftianisme y a été tellement défiguré, qu'à grande peine on le peut encore reconnoître à quelques foibles marques; en continuant cette fuppofition, on pourroit encore dire que le dalaïlama doit fon établiffement aux patriarches Neftoriens. Au refte, quoique le royaume de Tangut foit maintenant le patrimoine du dalai-lama, le contaisch, comme grand chan des Callmoucks, ne laiffe pas de garder une espéce de fupériorité sur ce pays, & en cette qualité il tient la main à ce que les chans qui ont l'adminiftration du temporel des états du dalaï-lama, n'abusent point du pouvoir qu'ils ont en main, & toutes les fois que l'envie leur prend de fe vouloir rendre indépendans, ce qui leur arrive affez ce qui leur arrive affez fouvent, ils ne manquent pas de trouver le contaisch en leur chemin qui les reinet dans leur devoir.* Hiftoire générale des Tatars, p. 42 & fuiv.

TANGXAN, cité de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Siucheu, quatrième grande cité de la province. Elle eft de o 30 plus occidentale que Pekin, fous les 354 6 de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANGYANG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chingtien, quatorziémne métropole de la province. Elle eft de 6 6' plus occidentale que Pekin, fous les 314 18' de latitude.

TANGYE, viile de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Elle eft de 14 8' plus occidentale que Pekin, fous les 37 6' de latitude.

d

1. TANJAOR ou TANIAOUR, royaume des Indes, fur la côte de Coromandel, au midi du royaume de Gingi, à l'orient de celui de Maduré, & au nord du Marava. Les terres de ce petit état font les meilleures de toute l'Inde méridionale: le fleuve Caveri fe partage en plufieurs bras, qui arrofent & fertilisent toute cette contrée. Les revenus du prince vont jusqu'à douze millions. Les principaux lieux de fon état font :

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

dans les commencemens la plupart des fortereffes de ces petits royaumes. Cette fortereffe a une double enceinte, comme celle de Trichirapali; mais elle n'eft pas fi bien bâtie. Ses folfés font moins profonds, & il eft moins aifé de les remplir d'eau. La fortereffe intérieure fe divife en deux parties, dont l'une eft au nord & l'autre au fud. Dans celle du nord on voit le palais du roi où il n'y a rien de magnifique. Il n'y a que quelques tours aflez jolies. On a bâti dans la partie du fud le pagode de Peria Oureyar. Au nord du temple est un vafte étang, bordé de pierres de taille. Les Indiens excellent dans la fabrique de ces étangs; on en voit qu'on adinireroit en Europe. Les environs de Tanjaor ne font arrofés que par un petit ruilleau. La longitude de cette ville eft de 994 12', & la latitude de 11d 27.

TANICO, peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, voilin des Cahaynitioüa, au bord de la riviere de Ouachites. Il pourroit le faire que ce fuffent des Tonicas qui demeuroient autrefois dans ces cantons, & dont il fera refté quelques cabanes près de leurs anciennes demeu

res.

1. TANING, ville de la Chine, dans la province de Channfi, au département de Pingyang, feconde métropole de la province. Elle eft de 74 22' plus occidentale que Pekin, fous les 374 27 de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TANING, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, fixième métropole de la province. Elle eft de 8d 20' plus occidentale que Pekin, fous les 31d 45' de latitude.

TANINGE, petite ville de Savoye, dans la baronnie de Faulligny, fur le bord de la riviere de Foron, à la gauche, un peu au deflus de l'endroit où cette riviere reçoit la Giefre, auprès de Melan, chartreufe de filles Davity, Etat de Savoye, dit qu'on voit à Taninge un beau couvent de religientes de fainte Claire, & qu'il s'y tient un marché où l'on vend les faux qui fe diftribuent par tout le pays. * Jaillot, Atlas.

TANIS, ville de la baffe Egypte, nommée en hébreu Zoan. Elle étoit fituée près de la feconde embouchure ou du fecond bras du Nil, (a) quien fut appellée BOUCHE TANITIQUE. Moïfe dit, que Thanis ou Zoan eft plus nouvelle de fept ans que la ville d'Hébron, dans le pays de Chanaan ; & le Pfalmifte, PS. 77, 12, 43, avance que Moife fit fes miracles dans les campagnes de Tanis, in campo Taneos. Ifaïe, 19, 11, 13, 30, 2, apostrophe les princes de Tanis qui fe piquoient de fageffe & de prudence. Il fe moque de leur mauvaite politique. Il paroît que du tems de ce prophéte, Tanis étoit encore la capitale de la balfe Egypte. Ezéchiel parle de Zoan; mais faint Jerôme a traduit Taphnis au lieu de Tanis. Ces deux villes étoient fort différentes l'une de l'autre. (b) Tanis devint le fiége d'un évêque fous les chrétiens. Il fut foumis d'abord à l'églife d'Alexandrie comme celles de toute la province, & dans la fuite il fut fous l'archevêché de Damiete.* (*) Dom Calmet, Dict. (Þ) Baillet, Topog, des faints, p. 477.

TANITICUM OSTIUM, nom que Strabon, l. 17, p. 802, donne à la fixiéme embouchure du Nil, & qui, à ce qu'il dit, étoit appellée par quelques-uns Saiticum Oftiam. Hérodote, l. 2, 6. 17, dit que l'eau de cette embouchure venoit du canal ou de la riviere Sebennytique ; mais Prolomée fait une autre dispofition des bouches du Nil, & cette dispofition s'accorde avec ce que difent Diodore de Sicile Strabon & Pline. Ptolomée, l. 4, c. 5, ne fait pas venic l'eau de la bouche Tanitique du canal Sebennytique, qui fortoit lui-même du canal Agathodæmon ou Canopique mais du canal Bubaftique ou Pélufiaque. Le Taniticum Ostium étoit la fixiéme embouchure du Nil, en comptant ces embouchures d'occident en orient; mais elle étoit la feconde, en comptant d'orient en occident.

[ocr errors]

TANITES ou TANITICUS - NOмUS, & TANITICAPRÆFECTURA, préfecture de la baffe Egypte, le long de la branche du Nil, appellée bouche Tanitique. Sa métropole étoit Tanis. Voyez TANIS.

TANKROVAL, ville d'Afrique, dans le royaume de Kaen, au fud de la Gambra, & très-agréablement située, Sa longueur eft d'un demi-mille: on la divife en deux parties; l'une habitée par les Portugais, & l'autre par des Mandingos. Les premiers qui font en affez grand nombre ont une églife, & un feul prêtre qui change tous les ans. Son fuccefleur lui vient de S. Jago. La ville eft affez bien bâtie.

1

Les Anglois y établirent un comptoir en 1731.Son principal objet eft la cire. Voyage de Moore. Carte de la Gambra, par le capitaine Leach, 1732.

TANLAY, bourg & château de France, dans la Bourgogne fur l'Armanfon, à quatre lieues de Tonnerre. Le château eft fitué dans un fond, & c'eft l'ouvrage de M. d'Es mery, furintendant des finances. Il eft divifé en deux parties, le vieux & le neuf; l'un & l'autre font décorés de plufieurs ordres d'architecture. La beauté du dedans furpaffe encore celle du dehors par fes grands veftibules, fa galerie & la beauté de fes appartemens. Le jardin eft orné par de très-belles fontaines & par un grand canal, où la riviere d'Armanfon entre par plufieurs bouches qui font à l'un de fes bouts. Le parc & l'étang font d'une grande étendue & d'une grande beauté. Le village de Tanlay eft du diocèle de Langres. L'églife paroiffiale eft fous le titre de S. Sylveftre; c'eft un fecours de la paroille de S. Vinemer. Il y a à Tanlay un couvent de cordeliers. * Piganiol, Desc. de la France, t. 3, p. 109.

[ocr errors]

TANLÉNG, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Muicheu, feconde grande cité de la province. Elle eft de 12d 44 plus occidentale que Pekin, fous les 30d o' de latitude. Atlas Sinenfis.

ŤANN, petite ville d'Allemagne, dans le Voigtland-Saxon, à deux milles de Schleiz. Elle appartient au comté de Plauen. Zeyler, Topog. Saxon. p. 179.

*

TANNACO, monaftère dans la Lycaonie, felon S. Grégoire, l. 4, epift. 36, cité par Ortélius.

le

TANNAY, bourg de France, dans le Nivernois, élection de Clamecy. Il y a dans ce bourg un chapitre. TANNENBERG, village du royaume de Pruffe, entre Domerau & Hoenftein, proche de Gilgenbourg. En 1410, IS de juillet,il se donna une bataille fur la plaine de ce village, où le grand maître de l'ordre teutonique Ulric de Jungingen, fut tué avec cinquante mille hommes, & cent quarante mille furent fait prifonniers ; le roi de Pologne Jagellon, appellé aufli Uladiflas V, y perdit foixante mille des fiens, il refta pourtant le maître du champ de bataille. Caspar Schütz, l. 3, chron. Pruff. fol. 113, en a parlé. * Zeyl. Topog. Pruf. p. 49.

TANNES ou THANN, petite ville de France, dans le Sundgau, à l'entrée de la vallée de S. Amarin, diocèle de Bâle, confeil fouverain & intendance d'Alface. Elle n'a rien de confidérable que les bons vins de la montagne de Ranck qui fe débitent à Bâle. Elle contient deux mille habitans ou

[merged small][merged small][ocr errors]

TANNETUM. Voyez TANETUS & TANNETA. TANNOY, en latin, Tannetum, lieu de France, au duché de Bar, appartenant au duc de Lorraine, fous le diocèle de Toul. L'églife paroiffiale eft dédiée à S. Martin. Le chapitre de Liverdun eft patron de la cure. Le chapitre de faint Maxe de Bar, les antoiniftes & les chanoines de faint Pierre de Bar, le curé & plufieurs laïques partagent les dixmes.

TANOR, petit royaume de l'Inde méridionale, (a).fur la côte de Malabar ; il n'a pas plus de huit ou dix lieues en quarré. Le royaume de Calicut le borne au nord, les états du Samorin font à l'orient & au midi, & la mer le baigne à l'occident. (b) Quelque petit que foit ce royaume, & quoiqu'il n'ait point de rivieres, fon roi n'eft pourtant, ni inférieur, ni tributaire, d'aucun autre prince du Malabar. I a confervé une étroite liaison avec les Portugais depuis qu'ils font aux Indes, & ceux-ci ont auffi foigneufement cultivé fon amitié. Dans le tems que la méfintelligence regnoit entre les François & les Hollandois, le roi de Tanor, qui de tout tems avoit été le mortel ennemi des derniers, n'eut pas grande peine à favorifer les premiers. Le principal lieu du royaume eft auffi appellé TANOR, & eft fitué à quatre ou cinq lieues au midi de Calicut. Il y a fur la côte deux grands villages de pêcheurs, dont l'un eft habité par des chrétiens, & l'autre par des gentils. Affez près du premier de ces villages, on voit une petite églife avec une place au

devant, où l'on a élevé une croix fort haute, Le roi loge loin de la mer, à une lieue de-là, & laifle un gouverneur pour exercer la juftice fur les fujets, Gentils ou Maures; mais ce gouverneur n'a aucune autorité fur les chrétiens. Le droit de les punir quand ils manquent à quelque chofe, eft réservé au directeur de l'églife. Les jéfuites la poffèdent depuis long tems. (*) De l'Ifle, Atlas. (b) Dellon, Voyage aux Indes orientales, 2 part. c. 4.

Le terroir de Tanor eft fertile; l'air y eft fain, & la chaffe & la pêche y font faciles. Le poiflon y fert de nourriture aux habitans, & il n'y a que les perfonnes aifées qui mangent de la volaille ou des cabris. Le bœuf y eft défendu comme chez tous les autres Gentils.

[blocks in formation]

3. TANOS, ville de l'ifle de Créte, felon Etienne le géographe.

TANOUMAH, ifle de la mer des Indes. D'Herbelot, dans fa bibliotheque orientale, dit que cette ifle n'eft éloignée de celle de Mabeth que d'une journée de navigation c'eft-à-dire, d'environ cent milles, & qu'elle eft à cinq journées de navigation de l'ifle de Comar.

TANOUTATE, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Elle fe décharge dans le lac de Frontenac, en faifant un portage. On peut communiquer par cette riviere du lac de Frontenac à celui de Toronto, d'où on communique au lac fupérieur.

TANRODA, petite ville d'Allemagne, avec un château du même nom, dans la Thuringe, proche de la riviere d'llm, à deux milles d'Erfurt; elle appartient au duc de Saxe-Weimar. La chronique de Thuringe dit, que cette ville avoit autrefois fes propres feigneurs, l'un desquels ayant fait pendre un bourgeois d'Erfurt, les Erfurtois brulerent la ville de Tanroda en 1366, en punition de quoi ils furent mis à une groffe amende furent mis à une groffe amende par l'empereur. Dans les guerres inteftines entre les deux freres Frédéric & Guillaume, ducs de Saxe, cette ville étoit poffédée par Appel Vizdom, qui étoit du côté du duc Frédéric; & Louis, comte de Geichen, qui tenoit pour le parti contraire, la brûla. Dans la fuite Appel Vizdom s'étant brouillé avec le duc Guillaume, fut chaffé avec fa famille de la Thuringe, & la ville de Tanroda avec les dépendances, fut vendue à Louis, comte de Geichen, pour cinq mille cinq cents ou fix mille florins en 1465. La même chronique ne dit pas fi ce fut après l'extinction de la famille de Geichen en 1630, ou plutôt, que cette ville vint fous la domination des ducs de Saxe-Weimar, & nous n'en avons point de certitude d'ailleurs. Á une demi-heure de Tanroda eft fitué fur une montagne le château de Dondorff, avec un village du même nom au pied de la montagne, fur un ruiffeau appellé Munchen bach, le tout appartenant avec la feigneurie qui en dépend, au duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 179.

TANSIFT, riviere d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle prend fa fource près de la ville d'Animmey, à peu de distance d'une des montagnes du grand Atlas. Elle court vers le feptentrion, d'où elle tourne vers le couchant, toujours à travers des plaines, jusqu'à ce qu'elle entre dans l'Océan, aux environs de Safi.* Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, c. 42, p. 61.

TANSOR. Voyez TERZERT. TANTALI - STAGNUM & TANTALIS. Voyez SIPY1. TANTALUS, ville de l'ifle de Lefbos, felon Etienne le géographe.

LUM.

2. TANTALUS, ville que Nicétas place fur le bord du Méandre. Le nom moderne eft Taufanie, felon Leunclavius, cité par Ortélius, Thefaur.

TANTANG, forterefle de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premiere fortereffe de la province. Elle eft de 11d 21' plus occidentale que Pekin, fous les 27° 54′ de latitude. * Atlas Sinenfis.

TANTARENE, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, l. 6, c. 29. TANTHARAGI, peuples de l'Inde, en-deçà du Gange, felon

felon Arrien, 2 Peripl. p. 27, qui les place aux environs de Barygaza, dans les terres.

TANTIMONT, en latin Tantimontium, lieu du duché de Lorraine, diocèfe de Toul. Cette paroiffe eft confidérable, & fon ban comprend les lieux de Hergugney, Battexey, Avrainville, Bralleville & Germonville. Son églife paroifliale eft dédiée à S. Bâle. Le chapitre de Remiremont eft patron de la cure qui fe donne au concours. Le curé a dix vingt-quatrièmes de dîmes de toute la paroiffe, droit de chaffe & le tiers de toutes les menues dimes. Quoique Xaronval foit d'une autre paroiffe, les habitans font obligés de venir à celle-ci le jour de la Pentecôte, & ils y marchent les premiers à l'offrande. Il y a une chapelle dédiée à S. Sébastien & à fainte Catherine.

TANTONVILLE, Tantonis villa, lieu du duché de Lorraine, au diocèfe de Toul. Son églife paroiffiale eft dédiée à S. Remi. L'abbé de S. Evre en eft patron. Le curé perçoit un tiers de la groffe & menue dîme, l'abbé de S. Evre un tiers, & le feigneur du lieu l'autre tiers. Cette cure fe donne au concours. Il y a une chapelle en titre.

TANUDAIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, felon la conférence de Carthage, où l'évêque de ce fiége eft qualifié Donatus episcopus Tanudaïenfis. Dupin croit que Tanudaienfis & Tamadenfis, ou Tamadempfis, que la notice des évêchés d'Afrique met dans la Mauritanie Céfarienfe, font le même fiége.

TANUS, fleuve de l'Argie. Il avoit fa fource au mont Parnon, & fon embouchure dans le golfe Thyréatique, felon Paufanias, l. 2, c. 38. Ortélius croit que c'eft le Tanaus d'Euripide, qui dit qu'il fervoit de borne entre le territoire d'Argie & celui de Sparte.

1. TANYANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Chingkiang, fixième métropole de la province. Elle eft de 2o 32 plus orientale que Pekin, fous les 32d 40' de latitude. Atlas Sinenfis.

2. TANYANG, petit lieu de la Chine, au royaume de Leaotung, dans le département de Tieling, premier petit lieu du royaume. Il eft de 4d 50' plus occidental que Pekin, fous les 39d so' de latitude.

TAO, fontaine de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire d'lencheu, feconde métropole de la province, près de la ville de Ningyang. TAO veut dire la fontaine du Voleur. On rapporte que Confucius fe trouvant auprès de cette fontaine, ne voulut jamais boire de fon cau, quelque altéré qu'il fût, tant il avoit en horreur le nom même des vices.

TAOCE, ville de la Perfide. Néarque, Parapl. p. 33, & Polomée, l. 6, c. 4, en font mention. Le dernier la marque dans les terres près de la ville Orebatis, & le premier la met fur le bord du fleuve Granide: on ne fçauroit dire s'il entend parler d'une ville ou de la contrée, que

Ptolomée nomme Toacene.

2. TAOCE, promontoire de la Perfide. Marcien d'Héraclée, Peripl. p. 19, le marque à cinq cents ftades de l'embouchure de l'Oroatis, & à fept cents de l'embouchure du Rhogomanus. Ptolomée, 1. 6, c. 4, place auffi le promontoire Taoce entre ces deux fleuves.

TAOCENE, contrée de la Perfide, felon Prolomée. Elle eft voifine de la Mardiene & du pays des Hippophages.

TAOCHI, peuples d'Afie, dans le Pont, felon Etienne le géographe, qui dit qu'ils habitoient dans les terres, & que quelques-uns le nommoient Taoi.

TAORMINE. Voyez TAVORMINA.

1. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Hoaigan, huitième métropole de la province, Elle eft de 14 30' plus orientale que Pekin, fous les 34 40′ de latitude. La riviere Saffranée arrofe cette ville, au milieu de laquelle elle paffe. Ses fuperbes bâtimens, fon grand trafic, la quantité d'habitans qu'elle a, & fon territoire qui abonde en gibier & en fruits de toutes fortes, lui font tenir rang entre les plus agréables de la province. Elle eft défendue par de bons remparts, & par des baftions revêtus de pierres. Atlas Sinenfis.

2. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Changte, onzième métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 6d30', par les 29d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TAPA, petit peuple dans l'Amérique feptentrionale de la Louyfiane, qui habite au bord feptentrional de la riviere Saint-Jean, au-deffous des Capoutoucha, à trentecinq ou quarante lieues de l'ancien fort que les François avoient conftruit fous le regne de Charles IX.

2. TAPA, montagne de la Chine, dans la province de Xenfi, dans le territoire de Hanchung, troifiéme métro. pole de la province. Elle commence au voisinage de la ville de Sihang, & s'étend jusques dans la province du Suchuen, où elle fe termine près de la ville Pa. * Atlas Sinenfis.

TAPACRI, province du Pérou, au diocèle de la Plata. Elle a vingt licues de long, & plus de douze de large, & fes champs font fertiles, felon ce qu'écrit Garcilaflo. On y voit un un grand nombre de brebis. Entre cette province & celle de Collao, il y a un défert fort fpacieux, qu'on dit être large de trente lieues. Dans ce défert fe trouvent quantité de fources chaudes.* De Laet, Description des Indes occidentales, l. 11, c. 7.

TAPACURES, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, à l'orient de l'audience de los Charcas. Ces peuples étoient autrefois mêlés parmi les Moxes, avec qui ils ne faifoient qu'une même nation; mais les diffenfions qui s'éleverent entr'eux furent une fémence de guerres continuelles, qui obligerent enfin les Tapacures à s'en féparer, pour aller habiter une autre contrée à quarante licues environ de diftance, vers une longue fuite de montagnes qui vont de l'orient au nord. Leurs mœurs font à peu près les mêmes que celles des Moxes Gentils, dont ils tirent leur origine, à la réferve qu'ils ont moins de courage, & qu'ayant le corps bien plus fouple & plus lefte, ils ne fe défendent guère de ceux qui les attaquent, que par la vîreffe avec la quelle ils disparoiffent à leurs yeux. Ces peuples ont donné leur nom aux montagnes vers lesquelles ils fe font établis. On les nomme les montagnes de Tapacures, elles féparent le pays des Chiquites de celui des Moxes. Lettres édif. r. 10, p. 240.

TAPE, ville de la Dace. Elle étoit du royaume de Décébale, felon Xiphilin, cité par Ortélius, qui croit que c'eft la même que Jornandès appelle Taba.

TAPAGUAZU, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, au nord de l'audience de los Charcas en tirant vers l'orient. De rifle, Atlas.

*

TAPANITÆ, peuples de la Marmarique, felon Prolomée, l. 4, c. s.

TAPARA, entrepôt fur le golfe Arabique, au voisinage du port Avalites, felon Arrien dans fon périple de la mer Rouge. C'eft peut-être le TAPHARUM de Nicéphore Callifte, l. 6, c. i8.

TAPASSORUM, ville épiscopale de la Carie felon la notice de Léon le Sage.

TAPATEGE, lieu de l'Ethiopie. Arrien dans fon périple de la mer Rouge, p. 7, place ce lieu entre Niloptole maum & le petit Daphnon.

TAPAYSE on TAPAYOSOS, province de l'Amérique méridionale au pays des Amazones. C'eft la premiere province qu'arrofe du côté du midi la riviere des Amazones après qu'elle eft fortie du Bosphore, & qu'elle a repris fa largeur ordinaire. Elle eft ainfi appellée d'une grande & large riviere de même nom. Cette province n'eft pas moins confidérable par l'abondance de fes fruits & de fes moiffons que par la courageufe nation qui l'habite, & qui fe fert de fléches empoisonnées; ce qui la fait extrêmement redouter de fes voifins. Entre les habitations de cette province, les Portugais à leur retour en trouverent une de plus de quinze cents familles. Cette nation, quoique vaillante & barbare, ne ceffa point pendant tout le jour de leur aller vendre des farines, des poules, du poiffon, des fruits & plufieurs autres chofes qui leur étoient néceffaires, avec tant de confiance, que même les femmes & les enfans s'approcherent toujours de leur flotte.

L'origine de la RIVIERE TAPAYSE n'eft pas encore connue. On eft perfuadé, à voir la grandeur, que fa fource eft fort éloignée du côté du midi, entre la côte du Brefil & le lac Xaraye. En 1630, les Anglois monterent dans fon canal, descendirent fur fes bords & s'y arrêterent quelque tems pour femer & recueillir du tabac; mais ils en furent challés par les Indiens, & obligés de fe retirer, fans avoir fait leur récolte. L'embouchure de cette riviere eft fur la rive méridionale du fleuve des Amazones, entre les emTome V. Fffff

« PrécédentContinuer »