TANCHARI. Voyez TENCTERI. TANGCHANG, (le) royaume du Tibet. On a peu de connoissance de ce pays. On fait seulement que l'établisse. ment des llcoustrins fit naître ce royaume. Les peuples qui l'habitoient étoient pâtres, & vivoient sous des chefs. Ils étoient voisins des Kiloutchi, sur les frontieres occidentales du Chensi & du Ssetchuen. Leur pays étoit rempli de montagnes. Il attaquerent Vouti, empereur de Tcheou qui les battit l'an 564, & s'empara de leur pays. * Hift. générale des Huns par de Guignes, t. 1, p. 163. TANCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département d'Yencheu, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 35' plus orientale que Pekin, sous les 35d 14 de latitude. * Atlas Sinenfis. TANCHUT. Voyez TANGUT. TANCOS, bourg du royaume de Portugal, dans l'Estremadoure, sur la rive droite de la Zézare, affez près de fon embouchure dans le Tage. Il y en a qui prennent ce bourg pour l'ancienne Tacubis. * Jaillot, Atlas. TANCROU, village de France, en Champagne, au diocèse de Meaux, sur la riviere de Marne. L'église de ce lieu est sous le titre de saint Donatien & faint Rogatien, martyrs de Nantes. L'évêque en est collateur de plein droit. Il y a eu fur le territoire de cette paroisse un prieuré nommé Grand-Champs, du titre de Notre-Dame, qui dépendoit de l'abbaye de Cluni dès l'an 1119. Raoul, abbé de Cluni, le soumit au prieuré de Nanteuil en 1176; cependant il est retourné sous la dépendance immédiate de Cluni, de maniere que toutes les places monacales sont transférées au collège de Cluni à Paris; & il n'y reste que l'office claustral du sacristain à la collation du prieur. Au treizième siécle il fut décidé par arbitres que la garde de ce prieuré appartenoit, non à des laïques qui s'en disoient avoués, mais à l'évêque de Meaux. TANDARUM. Voyez PTANDARUM. TANDAYE ou TENDAVE, ifle de l'Océan oriental, & l'une des Philippines à l'orient, selon Samson, Baudrand & Corneille. Ils entendent par ce nom l'isle de SAMAR. Voyez SAMAR. TANDRA, ifle de la mer Noire, à l'embouchure du Borysthène, selon Samson, grand Atlas. TANEA, village des Parthes où Darius fut pris par ses parens, & chargé de chaînes d'or. Quelques exemplaires portent Thara; mais l'un & l'autre de ces mots font corrompus, & c'est Dara qu'il faut lire, si on veut s'en rapporter au grand étymologique. Peut-être est-ce le même lieu que Quinte-Curse nomme Tabas. * Justin, 1. 11, C. 15. TANEDO, bourgade d'Italie, aux confins du Parmefan & du Modénois, environ à deux milles à l'orient de la Lenza. C'est un ancien lieu connu autrefois sous le nom de TANETUS OU TANETUM. Voyez TANETUS. د TANET, THANET OU TENET ifle d'Angleterre, dans la partie septentrionale du comté de Kent, en tirant vers l'orient. Elle est formée par l'Océan & la riviere de Stoure, qui prend en ce lieu le nom de Wantsume. Cette ifle, que Solin appelle Athanatos, & en quelques exemplaires Thanatos, & que les Saxons nomment Tanes ou Taneftand, a huit milles de longueur & quatre de largeur. La terre y est toute de craie blanchâtre, & les champs y font fertiles en froment. On y comptoit anciennement fix cents familles. Solin rapporte qu'on n'y voit point de ferpens, & que la terre emportée en un autre lieu faisoit mourir ces reptiles; mais l'expérience se trouve contraire. Ce fut dans cette isle que les Saxons firent leur premiere descente. Ils établirent leur demeure du consentement de Vortigerne leur chef, mais ils en furent chaffés par le Breton Vortimer, qui, après en avoir tué un très-grand nombre, contraignit le reste de s'enfuir dans leurs brigantins. * Blaeu, Atlas. TANETANI. Voyez TANETUS. TANETUS, aujourd'hui Tanedo, bourgade d'Italie, que Polybe, lib. 3. num. 40, donne aux Boïens. TiteLive, 1.30, 6.19, semble aussi le donner à ce peuple, en disant que C. Servilius & C. Lutatius avoient été pris au village de Tanetus par les Boïens. Qui ad vicum Tanetum à Boiis capti fuerant. Pline met les Tanetani dans la huitiéme région, qui est la Cispadane; & Ptolomée 1.3, 6. 15, marque Tanetum dans la Gaule, appellée Togata. La table de Peutinger & l'itinéraire d'Antonin, font aussi mention de ce lieu. Il étoit sur la route d'Ariminum à Dertona, entre Regio & Parme, à dix milles de la premiere de ces villes, & à neuf milles de la seconde. Ce fut dans ce lieu, suivant Paul Diacre, que Narses défit Bucellinus, général des troupes de Theudebert, assisté du secours des Goths, qui avoient ravagé Milan. TANFANÆ-LUCUS, bois sacré dans la Germanie, au pays des Marses, entre l'Ems & la Lippe, selon Tacite, annal. lib. 1, C. S1, avec un temple fameux, qui fut détruit par Germanicus. Il n'est pas aisé de décider quel dieu ou quelle déesse les Marses adoroient sous ce nom. Il falloit pourtant que son culte fût célébre; puisque, contre l'usage du pays, pays, on lui avoit consacré un temple. La plûpart des historiens interprétent le nom de Tanfana, par la déesse de l'origine, & il feroit affez naturel de dire que cette déelle Tanfana étoit l'Herthus des Suéves, ou la terre mere & productrice de toutes choses. que les Marses pouvoient adorer à l'exemple des Suéves. On pourroit demander si les Marses avoient effectivement élevé un temple à la déesse Tanfana, ou si Tacite ne donne point le nom de temple à quelque grotte ou à quelque endroit retiré dans le bois sacré ; mais Tacite lui-même décide en quelque maniere la question, lorsqu'il dit que Germanicus rasa ou détruisit jusqu'aux fondemens le temple de Tanfana. 1. TANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Nanyang, septiéme métropole de la province. Elle est de 4d 37' plus occidentale que Pekin, sous les 33d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis. 2. TANG, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, seconde métropole de la province. Elle est de 2d 25 plus occidentale que Pekin, sous les 39a 10' de latitude. TANGALA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Pandioni. Il ajoute qu'elle étoit dans les terres ; & il la marque au voisinage de Modura. TANGANI, peuples de l'Inde, au-delà du Gange, sur le bord duquel ils habitoient, selon Ptolomée, 1.7, 0.2. Le fleuve Sarabas traversoit leur pays. Au lieu de Tangani, le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Gangani. TANGAPATAN, ville des Indes, au royaume de Travancor, sur la côte de Malabar, à huit lieues & demie portugaises du cap de Comorin. Longitude 96d 20', latitude 8d 19. TANGAPSINTON, peuples dans l'Amérique septentrionale de la nouvelle France. C'est la nation de la grande Folle-Avoine, l'une de celle des Sioux ou Iffatis de l'est. Elle erre vers les bords du lac de Buade & des Issatis, le long de petites rivieres qui coulent des terres tremblantes dans ce lac. , TANGCHUEN, premiere grande cité de la Chine dans la province de Suchuen. Elle est plus occidentale que Pekin de 11d 57', par les 31d 13' de latitude. * Atlas Sinenfis. TANGER, ville d'Afrique, au royaume de Fez. Les Afriquains la nommoient Tanja, & les Romains Tingide. (a) Elle fût bâtie par ceux-ci. Aben Gézar, en son livre des raretés des villes, en fait une seconde Mecque en beauté & en puissance, & dit qu'elle est très-ancienne. Elle est dans une belle situation sur la côte de l'Océan, à l'entrée du détroit, & à cinquante lieues de Fez, du côté du nord. Les Goths la joignirent au gouvernement de Ceuta. Elle étoit alors florissante: il y avoit université & beaucoup de noblesse. Les maisons étoient bien bâties, & plusieurs seigneurs de la Mauritanie Tingitane y demeuroient, quoique le pays aux environs ne foit pas fort bon, à la réserve de quelques plaines & vallées où il y a de bons pâturages. Ces endroits étoient autrefois embellis de quantité de jardins & de maisons de plaisance, à cause des eaux qui y font. Le peuple de Tanger étoit fort belliqueux, & couroit sans cesse avec des fustes les côtes de la chrétienté: ce qui détermina Edouard, roi de Portugal, d'y envoyer en 1437 don Ferdinand, son fils. Celui-ci y mit le fiége, la place fut d'abord secourue par le roi de Fez. Après plusieurs combats où beaucoup de noblesle de Portugal périt, l'infant & le roi Maure firent un traité, par lequel celui-ci promit de remettre en liberté tous les prisonniers chrétiens, & don Ferdinand s'obligea à rendre Eeece iij Ceuta, & demeura lui même en frage jusqu'à ce que le roi de Portugal fon pere, eût ratifié & exécuté ce traité. On dit que l'infant conseilla de n'en rien faire, aimant mieux mourir en captivité, , que de voir perdre aux chrétiens la clef du détroit; le roi de Fez en ayant été instruit, l'enferma dans un cachot, & lui fit panser ses chevaux jusqu'à ce qu'il mourut de chagrin. Les Maures le mirent dans un cercueil qu'ils enchafferent dans la muraille de Fez, près du quartier des Juifs, où il fut, jusqu'à ce que le roi Muley, chef, envoya ses os à Arzile, d'où ils furent transportés à Lisbonne, au monastère de la bataille de Notre-Dame de Bélen, où les rois de Portugal sont enterrés. On voit encore le cercueil & l'inscription dans la muraille de Fez, sous le nom de la sépulture de l'infant chrétien. Alfonse affiégea encore la ville de Tanger en 1453. Il perdit beaucoup de monde, & fut obligé de se retirer. Ce même roi ayant pris en 1471 Arzile, & se trouvant dans cette place, il apprit que les habitans de Tanger, de crainte qu'il ne vint venger sur eux tant de pertes que les Portugais y avoient faites, avoient résolu d'abandonner leur ville; qu'ils avoient emporté leurs meilleurs meubles, brifé le reste pour en ôter l'usage à l'ennemi, & qu'ils s'étoient retirés fans ofer mettre le feu à la place de peur d'être dé couverts. Il eut d'abord peine à croire cette nouvelle, il y envoya après le duc avec des troupes, pour s'en faisir, & s'y transporta ensuite lui-même, pour voir fa nouvelle conquête, pour laquelle on fit des processions par toute l'Andaloufie & le royaume de Grenade, & ensuite par toute la Castille & en Portugal. Cette place fut enfermée de bonnes murailles avec des fosses & des bastions; & les rois de Portugal y ont entretenu long-tems une grosse garnison, avec quantité d'artillerie & de munitions de guerre; de forte qu'elle résista au roi de Fez, qui l'assiégea. En 1662, cette place fut donnée à Charles II, roi d'Angleterre, (b) pour la dot de sa femme. Elle étoit alors défendue par deux citadelles; mais on remarqua que les frais qu'il en coutoit pour entretenir les ouvrages & la garnison, confumoient & au-delà, les avantages qu'on eût pu en retirer; ainsi on l'abandonna en 1684, après en avoir ruiné les travaux. Les Maures profitant de cette occasion, s'en ressaisirent & la repeuplerent. (a) Marmol, Royaume de Fez, l. 4, 6. 53. (b) Etat présent de la grande Bretagne, TANGERANG, riviere de l'isse de Java, dans le royaume de Bantam, dont elle fait la séparation d'avec celui de Jacatra. Elle coule du sud au nord, est bordée d'habitations à l'orient, & prend son nom d'une forteresse qui a été bâtie sur ses bords. TANGERMUND, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg. Elle a été ainsi nommée à cause de sa situation à l'embouchure du Tanger, dans l'Elbe, à deux lieues de la ville de Stendal. L'électeur Othon I, qui la fit fortifier, la choisit pour être le lieu de sa résidence ordinaire. Quelque tems après, elle tomba sous la puisfance des ducs de Pomeranie, auxquels l'électeur Frédéric I l'enleva en 1420. * D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3. TANGIAH, ville de la province, que les Arabes appellent Magreb, Alacsa, le dernier occident. C'est Tanger, ville de Mauritanie, à l'entrée du détroit de Gibraltar, du côté de la mer Océane. Les Arabes appellent ce détroit indifféremment le détroit de Tangiah ou de Sebrah, c'est-à-dire, de Tanger ou de Ceuta.* D'Herbelot, Biblioth. orient. TANGIBAO, nation de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, que M. de la Salle découvrit à sa premiere descente du Mississipi, à douze ou quinze lieues de l'embouchure. En 1653, il trouva le village abandonné & beaucoup de morts dans les cabanes; il en vit une troupe quelques jours après, dans une chasse avec des Quinipissas & des Narchés. Comme on ne trouve plus cette nation, elle se sera mêlée avec quelqu'autre peuple. TANGING, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Changte, troisieme métro- 1. T'ANGKI, ville de la Chine, dans la province de 2. T'ANGKI, forteresse de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Liping, septième métropole de la province. Elle est de 8d 36' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 2' de latitude. TANGO, province du Japon, dans l'isle de Niphon, sur le bord de la mer, entre Wacasa & Tasima. Ce pays, qui est assez bon, a une journée & demie de largeur. On la divise en cinq districts. TANGOS, nation de Négres, dans la Nigritie, au royaume de Biguba, où elle habite un pays nommé Batola. Parmi ces Négres, il y en a qu'on appelle TANGOS MAOS: ceux ci, dit Davity, pays des Négres, p. 396, qui cite Jarric, font Portugais d'extraction, & mêlés avec les Négres, vivans comme eux d'une maniere barbare, sans se souvenir que ceux de qui ils sont sortis, ont autrefois reçu le baptême. Dans quelques endroits, pour s'accommoder aux façon des Négres, ils vont nuds, & se font même découper la peau pour mieux les imiter. TANGOUZLIQ, bourg de la Natolie, près d'Aïdine. Petis de la Croix dit, dans fon histoire de Timur Bec, l. 5, c. 54, que l'air de Tangouzliq est infecté & fort chaud. il ajoute qu'il y a dans ce lieu une fontaine qui se pétrifie quand elle se repose. d 1. TANGUT, nom d'une ville du Turquestan, que les Arabes appellent Tanghikunt. Elle est éloignée de la ville de Khouarezm d'environ dix journées, en tirant vers l'orient, felon Albergendi, dans son sixiéme climat, lequel ajoute, que tous ses habitans étoient Musulmans de son tems. Abulfeda met la Ville de Toncat, nom qui approche fort de celui de Tangut, sous la longitude de 894 ou de 91, & fous les 42d de latitude septentrionale, & dit qu'elle est des dépendances de la ville de Schasch, & qu'elle est fort proche de celle d'illock, au-delà des fleuves Gihon & Sihon. Naffer Ben Haffan Ben Caffem, homme docte, qui demeuroit dans l'Andaloufie, en Espagne, étoit natif de cette ville, & porte le surnom d'Alconcati, auffi bien que plusieurs autres personnages renommés pour leur érudition. * D'Herbelot, Biblioth. orient. 2. TANGUT ou TANGOUT, royaume d'Afie, dans la Tartarie Chinoise. Il a présentement la Chine à l'est, le royaume d'Ava ou de Brama, les états du grand Mogol à l'occident, & ceux du Contaisch, grand chan des Callmoucks au nord. Il est partagé en deux parties; la méridionale s'appelle proprement le Tanguet, & la septentrionale le Tibet. Tout le royaume qui s'étend depuis le 26 jusqu'au 35d de latitude, & depuis le 94 jusqu'au 120 de longitude, suivant la carte de d'Anville, 1733, est présentement entre les mains des Callmoucks, & fait proprement le patrimoine du Dalai-Lama, qui est le souverain pontife de tous les Tartares païens: il fait sa résidence vers le 32d d de latitude, , au fud des déserts de Xamo ou de Goby, comme on les appelle présentement, vers les frontieres de la Chine, auprès de la ville de Potala, dans un couvent qui est sur le sommer d'une fort haute montagne, dont le pied est habité par plus de vingt mille lamas ou prêtres païens de son culte, qui demeurent en plusieurs enceintes à l'entour de cette montagne, selon que le rang & les dignités qu'ils occupent les rendent plus dignes d'approcher de la personne de leur souverain pontife. Le dalai-lama ne se mêle en aucune maniere du temporel de ses états, ne fouffrant pas même que ses lamas s'en mêlent, les faisant gouverner par deux chans de Callmoucks, qui lui doivent fournir de temsentems tout ce dont il a besoin pour l'entretien de sa maison : c'est ce même dalaï lama qu'on a appellé jusqu'ici prêtre Gehan, & par corruption le prêtre-Jean, sans savoir précisément en quel endroit du monde il falloit le placer, & il seroit impossible d'alléguer ici tous les contes ridicules dont on a berné le public à son occasion dans le siécle paflé. Le mot lama, en langue moungale, veut dire un prêtre, & dalai désigne une vaste étendue, ou l'Océan en la même langue, tout comme le terme gehan signifie une vaste étendue dans le langage du nord des Indes; ensorte que dalai lama veut dire le prêtre universel. Il prétend à la divi १ ce nité, & paffe dans l'esprit de ceux de son culte pour immottel, en quoi la simplicité des mœurs de ces nations donne un beau champ aux fraudes pieuses de jouer leur jeu ordinaire en toute commodité. Les lamas font habillés de longues robes jaunes à grandes manches, qu'ils attachent sur les reins avec une ceinture de la même couleur, de deux doigts de large; ils ont la tête & la barbe rasées de fort près, & portent des chapeaux jaunes; ils tiennent toujours de grands chapelets de corail ou d'ambre jaune en leurs mains, qu'ils tournent incessamment entre leurs doigts, en faisant intérieurement des prieres à leur maniere; ils font vœu de chasteté, & ont des religieuses du même vœu, & à peu près du même habillement, excepté qu'elles portent des bonnets bordés de fourrure, au lieu des chapeaux que les lamas portent. Les lamas font grands partisans de la mérempsycose. Comme leur culte paroît avoir beaucoup de rapport dans l'extérieur de la discipline avec la religion chrérienne, & en particulier avec l'église catholique romaine, on prétend qu'il doit son origine aux millionnaires Nestoriens, qu'on fait avoir étendu fort loin de ce côté là leurs conversions sous le regne de Charlema-. gne; & que par la fuite du tems, & les grandes guerres furvenues depuis entre ces peuples, le christianisme y a été tellement défiguré, qu'à grande peine on le peut encore reconnoître à quelques foibles marques; en continuant cette supposition, on pourroit encore dire que le dalaïlama doit son établissement aux patriarches Nestoriens. Au refte, quoique le royaume de Tangut soit maintenant le patrimoine du dalai-lama, le contaisch, comme grand chan des Callmoucks, ne laisse pas de garder une espéce de fupériorité sur ce pays, & en cette qualité il tient la main à ce que les chans qui ont l'administration du temporel des états du dalai-lama, n'abusent point du pouvoir qu'ils ont en main, & routes les fois que l'envie leur prend de se vouloir rendre indépendans, ce qui leur arrive assez souvent, ils ne manquent pas de trouver le contaisch en leur chemin qui les reinet dans leur devoir. * Histoire générale des Tatars, p. 42 & suiv. TANGXAN, cité de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Siucheu, quatrième grande cité de la province. Elle est de od 30 plus occidentale que Pekin, sous les 354 6' de latitude. * Atlas Sinenfis. TANGYANG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chingtien, quatorziéine métropole de la province. Elle est de 6d 6' plus occidentale que Pekin, sous les 31d d 18' de latitude. TANGYE, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Tungchang, troisiéme métropole de la province. Elle est de 1d 8' plus occidentale que Pekin, sous les 374 6' de latitude. 1. TANJAOR ou TANJAOUR, royaume des Indes, sur la côte de Coromandel, au midi du royaume de Gingi, à P'orient de celui de Maduré, & au nord du Marava. Les terres de ce perit état font les meilleures de toute l'Inde méridionale: le fleuve Caveri se partage en plusieurs bras, qui arrosent & fertilisent toute cette contrée. Les revenus da prince vont jusqu'à douze millions. Les principaux lieux de fon état font : dans les commencemens la plupart des forteresses de ces petits royaumes. Cette forteresse a une double enceinte, comme celle de Trichirapali; mais elle n'est pas si bien bâtie. Ses fotfes tont moins profonds, & il est moins aisé de les remplir d'eau. La forteresse intérieure se divise en deux parties, dont l'une est au nord & l'autre au sud. Dans celle du nord on voit le palais du roi où il n'y a rien de magnifique. Il n'y a que quelques tours aflez jolies. On a bâti dans la tie du fud le pagode de Peria Oureyar. Au nord du temple est un vaste étang, bordé de pierres de taille. Les Indiens excellent dans la fabrique de ces étangs; on en voit qu'on admireroit en Europe. Les environs de Tanjaor ne font arrofés que par un petit ruiffeau. La longitude de cette ville est de 99d 12', & la latitude de 11d 27. par TANICO, peuple de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, voisin des Cahaynitioua, au bord de la riviere de Ouachites. Il pourroit se faire que ce fussent des Tonicas qui demeuroient autrefois dans ces cantons, & dont il sera resté quelques cabanes près de leurs anciennes demeu res. 1. TANING, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Pingyang, seconde métropole de la province. Elle est de 7d 22' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 27' de latitude. * Atlas Sinenfis. 2. TANING, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, sixiéme métropole de la province. Elle est de 8d 20' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 45' de latitude. TANINGE, petite ville de Savoye, dans la baronnie de Fausligny, fur le bord de la riviere de Foron, à la gauche, un peu au deflus de l'endroit où cette riviere reçoit la Giefre, auprès de Melan, chartreuse de filles. Davity, Etat de Savoye, dit qu'on voit à Taninge un beau couvent de religientes de fainte Claire, & qu'il s'y tient un marché où l'on vend les faux qui se distribuent par tout le pays. * Jaillot, Atlas. TANIS, ville de la basse Egypte, nommée en hébreu Zoan. Elle étoit située près de la seconde embouchure ou du second bras du Nil, (a) quien fut appellée BOUCHE TANITIQUE. Moise dit, que Thanis ou Zoan est plus nouvelle de sept ans que la ville d'Hébron, dans le pays de Chanaan; & le Pfalmiste, Ps. 77, 12, 43, avance que Moise fit ses miracles dans les campagnes de Tanis, in campo Taneos. Ifaïe, 19, 11, 13, 30, 2, apostrophe les princes de Tanis qui se piquoient de sagesse & de prudence. Il se moque de leur mauvaite politique. Il paroît que du tems de ce prophéte, Tanis étoit encore la capitale de la batse Egypte. Ezéchiel parle de Zoan; mais faint Jerôme a traduit Taphnis au lieu de Tanis. Ces deux villes étoient fort différentes l'une de l'autre. (b) Tanis devint le siége d'un évêque sous les chrétiens. Il fut soumis d'abord à l'église d'Alexandrie comme celles de toute la province, & dans la suite il fut sous l'archevêché de Damiete.* (*) Dom Calmet, Dict. (b) Baillet, Topog. des faints, p. 477. TANITICUM OSTIUM, nom que Strabon, 1. 17, p. 802, donne à la fixiéme enibouchure du Nil, & qui, à ce qu'il dit, étoit appellée par quelques-uns Saiticum-Oftiam. Hérodote, 1.2, 6. 17, dit que l'eau de cette embouchure venoit du canal ou de la riviere Sebennytique ; mais Prolomée fait une autre disposition des bouches du Nil, & cette disposition s'accorde avec ce que disent Diodore de Sicile Strabon & Pline. Ptolomée, 1. 4, c. 5, ne fait pas venir l'eau de la bouche Tanitique du canal Sebennytique, qui sortoit lui-même du canal Agathodæmon on Canopique, mais du canal Bubastique ou Pélusiaque. Le Taniticum Ostium étoit la sixiéme embouchure du Nil, en comptant ces embouchures d'occident en orient; mais elle étoit la feconde, en comptant d'orient en occident. TANITES ou TANITICUS - NOMUS, & TANITICAPRÆFECTURA, préfecture de la basse Egypte, le long de la branche du Nil, appellée bouche Tanitique. Sa métropole étoit Tanis. Voyez TANIS. TANKROVAL, ville d'Afrique, dans le royaume de Kaen, au sud de la Gambra, & très-agréablement située, Sa longueur est d'un demi-mille: on la divise en deux parties; l'une habitée par les Portugais, & l'autre par des Mandingos. Les premiers qui font en affez grand nombre ont une église, & un seul prêtre qui change tous les ans. Son successeur lui vient de S. Jago. La ville est assez bien bâtie. Les Anglois y établirent un comptoir en 1731. Son principal objet est la cire. * Voyage de Moore. Carte de la Gambra, par le capitaine Leach, 1732. TANLAY, bourg & château de France, dans la Bourgogne sur l'Armanfon, à quatre lieues de Tonnerre. Le château est situé dans un fond, & c'est l'ouvrage de M. d'Esmery, furintendant des finances. Il est divisé en deux parties, le vieux & le neuf; l'un & l'autre sont décorés de plusieurs ordres d'architecture. La beauté du dedans furpaffe encore celle du dehors par ses grands vestibules, sa galerie & la beauté de ses appartemens. Le jardin est orné par de très-belles fontaines & par un grand canal, où la riviere d'Armanson entre par plusieurs bouches qui font à l'un de ses bouts. Le parc & l'étang font d'une grande étendue & d'une grande beauté. Le village de Tanlay est du diocèse de Langres. L'église paroissiale est sous le titre de S. Sylveftre; c'est un secours de la paroitle de S. Vinemer. Il y a à Tanlay un couvent de cordeliers. * Piganiol, Desc. de la France, t. 3, p. 109. TANLENG, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Muicheu, seconde grande cité de la province. Elle est de 12d 44' plus occidentale que Pekin, sous les 30d o' de latitude. * Atlas Sinenfis. TANN, petite ville d'Allemagne, dans le Voigtland-Saxon, à deux milles de Schleiz. Elle appartient au comté de Plauen. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 179. TANNACO, monastère dans la Lycaonie, selon S. Grégoire, l. 4, epift. 36, cité par Ortelius. TANNAY, bourg de France, dans le Nivernois, élection de Clamecy. Il y a dans ce bourg un chapitre. TANNENBERG, village du royaume de Prusse, entre Domeran & Hoenstein, proche de Gilgenbourg. En 1410, le 15 de juillet,il se donna une bataille sur la plaine de ce village, où le grand maître de l'ordre teutonique Ulric de Jungingen, fut tué avec cinquante mille hommes, & cent quarante mille furent fait prisonniers; le roi de Pologne Jagellon, appellé aufli Uladislas V, y perdit soixante mille des fiens, il resta pourtant le maître du champ de bataille. Caspar Schütz, 1.3, chron. Pruff. fol. 113, en a parlé. * Zeyl. Topog. Prull. p. 49. TANNES OU THANN, petite ville de France, dans le Sundgau, à l'entrée de la vallée de S. Amarin, diocèse de Bâle, conseil souverain & intendance d'Alface. Elle n'a rien de considérable que les bons vins de la montagne de Ranck qui se débitent à Bâle. Elle contient deux mille habitans ou environ. TANNETA, lieu d'Italie, dans la Campanie, selon Aimoin, cité par Ortelius. C'est le nom du lieu où Narses défit & tua Buccelin. Paul Diacre, de gestis Longobard. 1. 2, c. 2, en rapportant ce trait d'histoire, nomme ce lieu TANNETUM; & Trallian, in Longavis, parle d'une ville qu'il nomme Tannetana urbs, & qui pourroit être la même chose. TANNETUM. Voyez TANETUS & TANNETA. TANNOY, en latin, Tannetum, lieu de France, au duché de Bar, appartenant au duc de Lorraine, sous le diocèse de Toul. L'église paroissiale est dédiée à S. Martin. Le chapitre de Liverdun est patron de la cure. Le chapitre de faint Maxe de Bar, les antoinistes & les chanoines de saint Pierre de Bar, le curé & plusieurs laïques partagent les dixmes. TANOR, petit royaume de l'Inde méridionale, (a) sur la côte de Malabar; il n'a pas plus de huit ou dix lieues en quarré. Le royaume de Calicut le borne au nord, les états du Samorin font à l'orient & au midi, & la mer le baigne à l'occident. (b) Quelque petit que foit ce royaume, & quoiqu'il n'ait point de rivieres, fon roi n'est pourtant, ni inférieur, ni tributaire, d'aucun autre prince du Malabar. Il a conservé une étroite liaison avec les Portugais depuis qu'ils font aux Indes, & ceux-ci ont aussi soigneusement cultivé son amitié. Dans le tems que la mésintelligence regnoit entre les François & les Hollandois, le roi de Tanor, qui de tout tems avoit été le mortel ennemi des derniers, n'eut pas grande peine à favorifer les premiers. Le principal lieu du royaume est aussi appellé TANOR, & est situé à quatre ou cinq lieues au midi de Calicut. Il y a fur la côte deux grands villages de pêcheurs, dont l'un est habité par des * chrétiens, & l'autre par des gentils. Assez près du premier de ces villages, on voit une petite église avec une place au devant, où l'on a élevé une croix fort haute. Le roi loge loin de la mer, à une lieue de-là, & laifle un gouverneur pour exercer la justice sur ses sujets, Gentils ou Maures; mais ce gouverneur n'a aucune autorité sur les chrétiens. Le droit de les punir quand ils manquent à quelque chose, est réservé au directeur de l'église. Les jésuites la possédent depuis long tems. (a) De l'Isle, Atlas. (b) Dellon, Voyage aux Indes orientales, 2 part. c. 4. Le terroir de Tanor est fertile; l'air y est sain, & la chasse & la pêche y font faciles. Le poiflon y fert de nourriture aux habitans, & il n'y a que les personnes aifées qui mangent de la volaille ou des cabris. Le bœuf y est défendu comme chez tous les autres Gentils. 3. TANOS, ville de l'isle de Créte, selon Etienne le géographe. TANOUMAH, isle de la mer des Indes. D'Herbelot, dans sa bibliotheque orientale, dit que cette isle n'est éloignée de celle de Mabeth que d'une journée de navigation, c'est-à-dire, d'environ cent milles, & qu'elle est à cinq journées de navigation de l'ifle de Comar. TANOUTATE, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Elle se décharge dans le lac de Frontenac, en faisant un portage. On peut communiquer par cette riviere du lac de Frontenac à celui de Toronto, d'où on communique au lac supérieur. TANRODA, petite ville d'Allemagne, avec un château du même nom, dans la Thuringe, proche de la riviere d'Ilm, à deux milles d'Erfurt; elle appartient au duc de Saxe-Weimar. La chronique de Thuringe dit, que cette ville avoit autrefois ses propres seigneurs, l'un desquels ayant fait pendre un bourgeois d'Erfurt, les Erfurtois brulerent la ville de Tanroda en 1366, en punition de quoi ils furent mis à une grosse amende par l'empereur. Dans les guerres intestines entre les deux freres Frédéric & Guillaume, ducs de Saxe, cette ville étoit possédée par Appel Vizdom, qui étoit du côté du duc Frédéric; & Louis, comte de Geichen, qui tenoit pour le parti contraire, la brûla. Dans la suite Appel Vizdom s'étant brouillé avec le duc Guillaume, fut chaffé avec sa famille de la Thuringe, & la ville de Tanroda avec ses dépendances, fut vendue à Louis, comte de Geichen, pour cinq mille cinq cents ou fix mille florins en 1465. La même chronique ne dit pas si ce fut après l'extinction de la famille de Geichen en 1630, ou plutôt, que cette ville vint sous la domination des ducs de Saxe-Weimar, & nous n'en avons point de certitude d'ailleurs. A une demi-heure de Tanroda est situé sur une montagne le château de Dondorff, avec un village du u même pied de la montagne, sur un ruisseau appellé Munchen bach, le tout appartenant avec la seigneurie qui en dépend, au duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 179. nom au TANSIFT, riviere d'Afrique, au royaume de Maroc Elle prend sa source près de la ville d'Animmey, à peu de distance d'une des montagnes du grand Atlas. Elle court vers le septentrion, d'où elle tourne vers le couchant, toujours à travers des plaines, jusqu'à ce qu'elle entre dans l'Océan, aux environs de Safi. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, 6.42, p. 61. TANSOR. Voyez TERZERT. TANTALI - STAGNUM & TANTALIS. Voyez SIPY LUM. 1. TANTALUS, ville de l'isle de Lesbos, selon Etienne le géographe. 2. TANTALUS, ville que Nicétas place sur le bord du Méandre. Le nom moderne est Tausanle, felon Leunclavius, cité par Ortelius, Thefaur. TANTANG, forteresle de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premiere forteresse de la province. Elle est de 11d 21 plus occidentale que Pekin, sous les 27d 54' de latitude. * Atlas Sinenfis. TANTARENE, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, felon Pline, 1.6, c. 29. TANTHARAGI, peuples de l'Inde, en-deçà du Gange, felon ! felon Arrien, 2 Peripl. p. 27, qui les place aux environs de Barygaza, dans les terres. TANTIMONT, en latin Tantimontium, lieu du duché de Lorraine, diocèse de Toul. Cette paroisse est considérable, & fon ban comprend les lieux de Hergugney, Batrexey, Avrainville, Bralleville & Germonville. Son église paroissiale est dédiée à S. Bâle. Le chapitre de Remiremont est patron de la cure qui se donne au concours. Le curé a dix vingt-quatrièmes de dîmes de toute la paroisse, droit de chaffe & le tiers de toutes les menues dîmes. Quoique Xaronval soit d'une autre paroisse, les habitans sont obligés de venir à celle-ci le jour de la Pentecôte, & ils y marchent les premiers à l'offrande. Il y a une chapelle dédiée à S. Sébastien & à sainte Catherine. TANTONVILLE, Tantonis villa, lieu du duché de Lorraine, au diocèse de Toul. Son église paroissiale est dédiée à S. Remi. L'abbé de S. Evre en est patron. Le curé perçoit un tiers de la grosse & menue dîme, l'abbé de S. Evre un tiers, & le seigneur du lieu l'autre tiers. Cette cure se donne au concours. Il y a une chapelle en titre. TANUDAIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, où l'évêque de ce siége est qualifié Donatus episcopus Tanudaienfis. Dupin croit que Tanudaienfis & Tamadenfis, ou Tamadempfis, que la notice des évêchés d'Afrique met dans la Mauritanie Césarienfe, sont le même fiége. TANUS, fleuve de l'Argie. Il avoit sa source au mont Parnon, & son embouchure dans le golfe Thyréatique, felon Paufanias, 1. 2, c. 38. Ortelius croit que c'est le Tanaüs d'Euripide, qui dit qu'il servoit de borne entre le territoire d'Argie & celui de Sparte. 1. TANYANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Chingkiang, fixieme métropole de la province. Elle est de 2d 32' plus orientale que Pekin, sous les 32d 40' de latitude. Atlas Sinenfis. , 2. TANYANG, petit lieu de la Chine au royaume de Leaotung, dans le département de Tieling, premier petit lieu du royaume. Il est de 4d so' plus occidental que Pekin, sous les 39d so' de latitude. TAO, fontaine de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire d'lencheu, seconde métropole de la province, près de la ville de Ningyang. TAO veut dire la fontaine du Voleur. On rapporte que Confucius se trouvant auprès de cette fontaine, ne voulut jamais boire de son eau, quelque altéré qu'il fût, tant il avoit en horreur le nom même des vices. TAOCE, ville de la Perside. Néarque, Parapl. p. 33, & Polomée, 1. 6, 6. 4, en font mention. Le dernier la marque dans les terres près de la ville Orebatis, & le premier la met sur le bord du fleuve Granide: on ne sçauroit dire s'il entend parler d'une ville ou de la contrée, que Ptolomée nomme Toacene. 2. TAOCE, promontoire de la Perside. Marcien d'Héraclée, Peripl. p. 19, le marque à cinq cents stades de l'embouchure de l'Oroatis, & à sept cents de l'embouchure du Rhogomanus. Ptolomée, l. 6, c. 4, place aussi le promontoire Taoce entre ces deux fleuves. TAOCENE, contrée de la Perside, selon Ptolomée. Elle est voisine de la Mardiene & du pays des Hippophages. TAOCHI, peuples d'Asie, dans le Pont, selon Etienne le géographe, qui dit qu'ils habitoient dans les terres, & que quelques-uns le nommoient Taoi. TAORMINE. Voyez TAVORMINA. 1. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Hoaigan, huitiéme métropole de la province, Elle est de 14 30' plus orientale que Pekin, sous les 34d 40' de latitude. La riviere Saffranée arrose cette ville, au milieu de laquelle elle passe. Ses fuperbes bâtimens, son grand trafic, la quantité d'habitans qu'elle a, & fon territoire qui abonde en gibier & en fruits de toutes sortes, lui font tenir rang entre les plus agréables de la province. Elle est défendue par de bons remparts, & par des bastions revêtus de pierres. * Atlas Sinenfis. 2. TAOYVEN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Changte, onzième métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 6d 30', par les 29d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. TAPA, petit peuple dans l'Amérique septentrionale de la Louysiane, qui habite au bord septentrional de la riviere Saint-Jean, au-dessous des Capoutoucha, à trentecinq ou quarante lieues de l'ancien fort que les François avoient conftruit sous le regne de Charles IX. 2. TAPA, montagne de la Chine, dans la province de Xensi, dans le territoire de Hanchung, troisieme métro. pole de la province. Elle commence au voisinage de la ville de Sihang, & s'étend jusques dans la province du Suchuen, où elle se termine près de la ville Pa. * Atlas Sinenfis. TAPACRI, province du Pérou, au diocèse de la Plata. Elle a vingt licues de long, & plus de douze de large, & ses champs sont fertiles, felon ce qu'écrit Garcilaffo. On y voit un grand nombre de brebis. Entre cette province & celle de Collao, il y a un désert fort spacieux, qu'on dit être large de trente lieues. Dans ce désert se trouvent quantité de sources chaudes. * De Laet, Description des Indes occidentales, L. 11, 6. 7. TAPACURES, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, à l'orient de l'audience de los Charcas. Ces peuples étoient autrefois mêlés parmi les Moxes, avec qui ils ne faisoient qu'une même nation; mais les dissensions qui s'éleverent entr'eux furent une sémence de guerres continuelles, qui obligerent enfin les Tapacures à s'en séparer, pour aller habiter une autre contrée à quarante licues environ de distance, vers une longue suite de montagnes qui vont de l'orient au nord. Leurs mœurs sont à peu près les mêmes que celles des Moxes Gentils, dont ils tirent leur origine, à la réserve qu'ils ont moins de courage, & qu'ayant le corps bien plus souple & plus leste, ils ne se défendent guère de ceux qui les attaquent, que par la vîtesse avec laquelle ils disparoissent à leurs yeux. Ces peuples ont donné leur nom aux montagnes vers lesquelles ils se sont établis. On les nomme les montagnes de Tapacures, elles séparent le pays des Chiquites de celui des Moxes. * Lettres édif. τ. 10, p. 240. TAPE, ville de la Dace. Elle étoit du royaume de Décébale, selon Xiphilin, cité par Ortelius, qui croit que c'est la même que Jornandes appelle Taba. TAPAGUAZU, peuples de l'Amérique méridionale, au Pérou, au nord de l'audience de los Charcas en tirant vers l'orient. * De l'Ifle, Atlas. TAPANITÆ, peuples de la Marmarique, selon Ptolomée, l. 4, 6.5. TAPARA, entrepôt sur le golfe Arabique, au voisinage du port Avalites, selon Arrien dans son périple de la mer Rouge. C'est peut-être le TAPHARUM de Nicéphore Calliste, l. 6, c. 18. TAPASSORUM, ville épiscopale de la Carie selon la notice de Léon le Sage. TAPATEGE, lieu de l'Ethiopie. Arrien dans son périple de la mer Rouge, p. 7, place ce lieu entre Niloptolemaum & le petit Daphnon. TAPAYSE on TAPAYOSOS, province de l'Amérique méridionale au pays des Amazones. C'est la premiere province qu'arrose du côté du midi la riviere des Amazones après qu'elle est sortie du Bosphore, & qu'elle a repris sa largeur ordinaire. Elle est ainsi appellée d'une grande & large riviere de même nom. Cette province n'est pas moins considérable par l'abondance de ses fruits & de fes moissons que par la courageuse nation qui l'habite, & qui se sert de fléches empoisonnées; ce qui la fait extrêmement redouter de ses voisins. Entre les habitations de cette province, les Portugais à leur retour en trouverent une de plus de quinze cents familles. Cette nation, quoique vaillante & barbare, ne ceffa point pendant tout le jour de leur aller vendre des farines, des poules, du poisson, des fruits & plusieurs autres choses qui leur étoient nécessaires, avec tant de confiance, que même les femmes & les enfans s'approcherent toujours de leur flotte. L'origine de la RIVIERE TAPAYSE n'est pas encore connue. On est perfuadé, à voir sa grandeur, que sa source est fort éloignée du côté du midi, entre la côte du Brefil & le lac Xaraye. En 1630, les Anglois monterent dans son canal, descendirent sur ses bords & s'y arrêterent quelque tems pour semer & recueillir du tabac; mais ils en furent challés par les Indiens, & obligés de se retirer, fans avoir fait leur récolte. L'embouchure de cette riviere est sur la rive méridionale du fleuve des Amazones, entre les emTome V. Fffff |