bouchures des rivieres Madére & Paranayba. * Corn. Dict. Le comte de Pagan, Relation hift. & géog. de la riviere des Amazones. 1. TAPE, ville de l'Hyrcanie. Strabon, 1. 11, p. 509, lui donne le titre de Regia, & dit qu'elle est un peu dans les terres. On prétendoit qu'elle étoit à quatorze cents stades des portes Caspiennes. 2. TAPE, montagne de la Chine, dans la province de Xansi, dans le département de Taitung, troisième métropole de la province, près de la ville de Lingkieu. On tire de cette montagne un rouge qu'on emploie quelquefois aux mêmes usages que le vermillon. * Atlas Sinenfis. TAPHARUM. Voyez TAPARA TAPHETH. Voyez TOPHET. TAPHIAS, isle que Pline, 1.4, c. 12, & Etienne le géographe, mettent au voisinage des isles Taphies ou Téléboides. Etienne le géographe dit que l'ifle Taphias étoit à tente stades de la ville de Taphus dans l'ifle de Céphalénie. TAPHIASSUS. Voyez TAPHOSSUS. 1. TAPHII, peuples de la Scythie Européenne. Strabon, 1.7, p. 308, dit qu'ils habitoient sur la côte la plus reculée du golfe Carcinite. Ortelius soupçonne que ce sont les peuples que Pline appelle TAPHRA. TAPHIS. Voyez TASITIA. TAPHITIS, promontoire de l'Afrique propre, au voi finage de la ville Neapolis, felon Strabon, 1. 17, P. 834. : TAPHIUM. Voyez PHARAMIA. TAPHIUS, montagne dans le pays des Locres Ozoles, & où Antigonus, in Mirabilib. dit que le cemaure Nessus fut enterré. TAPHIUSA. Voyez TAPHUS. TAPHNIS, ville d'Egypte. Jérémie, 11, 16, 43, 7, 8,9,44, 1, 46, 14, en parle souvent, & on allure qu'il y fut enterré. On croit que Taphnis on Taphna est la même que Daphna Pelufia, à seize milles de Péluse, vers le midi, suivant l'itinéraire d'Artonin. Jérémie, & les Israélites qui étoient avec lui, se retirerent à Taphnis ; & lorsqu'ils y furent arrivés, le Seigneur fit connoître à Jérémie que Nabuchodonofor prendroit cette ville, & qu'il y établiroit son trône au même endroit, où le Prophéte, Jerem. 43,7,8,9, avoit enfouï des pierres. C'étoit alors une ville royale. Hérodote, 1. 2, c. 30, dit que du tems de Pfamméricus roi d'Egypte, il y avoit une garnison à Daphna Pelufia contre les incurfions des Barbares. TAPHOSIRIS. Voyez TAPOSIRIS. TAPHOSSUS, colline de Grece, dans l'Etolie, aux environs de la ville de Calydon, selon Strabon, 1.9, p. 427, & qui, dans un autre endroit, l. 10, p. 460, écrit Taphiaffos & Taphiafos. Pline, 1. 4, c. 2, la nomme Taphiaffus. TAPHRA. Voyez TAPHRURA. 1. TAPHRÆ, nom que Pomponius Mela, 1. 2, c. 1, donne à l'isthme du Chersonnése Taurique: Quod, dit-il, inter Paludem & Sinum est, TAPHRA nominatur. Voyez l'article suivant. 2. TAPHRÆ, ville du Chersonnese Taurique, selon Pomponius Mela & Pline. C'est la même ville que Ptolomée, l. 3, c.6, nomme TAPHROS. TAPHRON ou TAPHROS, ville de lArabie heureuse. Ammien Marcellin, 1.23, c.6, la inet au nombre des plus belles villes du pays; mais les manuscrits varient par rapport à l'orthographe de ce nom. Il y en a plusieurs qui lisent Taphra au lieu de Taphron. De Valois croit que cette ville est celle que Ptolomée appelle Saphara, & qu'Etienne le géographe nomme Tarphara. 1. TAPHROS. Voyez TAPHRON. 2. TAPHROS. Voyez TAPHRÆ, no 2. 3. TAPHROS. Pline, 1. 3, c.6, dit qu'on donnoit ce nom au détroit qui sépare la Sardaigne de l'ifle de Corfe. TAPHRURA, selon Ptolomée, 1. 4, 6.3, & TAPARURA, felon la table de Peutinger, ville de l'Afrique propre, sur le golfe de Numidie. L'anonyme de Ravenne, 1. 3,6.15, la nomme aufli Taparura. Elle étoit appellée TAPHRA par Pomponius Mela, L. 1, c. 7, mais Haac Voflius a changé ce nom en Taphrure, ce qui a été suivi par Jacques Gronovius. Pline, 1.5, 6.4, qui copie dans cet endroit Pomponius Mela, écrit aulli Taphra; : mais le pere Hardouin croit qu'au lieu de Taphra il faut lire Gaphara; il se fonde fur ce que Ptolomée met une ville de ce nom dans ce quartier-là. TAPHSAR. Ce nom se trouve dans Jérémie, c. 51, v. 27, où saint Jérôme l'a laisse sans le traduire, & dans Nahum, 6.3,1. 17, où il l'a traduit par des petits enfans; il a lu Tapphapim au lieu de Taphfarim. Nos meilleurs interprétes, dit dom Calmer, croient que ce terme est un nom de dignité; le même peut-être qu'Achasdrapné, dont on a fait Satrape. Quelques-uns ont cru que Taphsar étoit un nom de province; mais on n'a aucune preuve qui appuie cette conjecture. 1. TAPHUA, ville sur la frontiere de la tribu de Manaffé, mais appartenante à la tribu d'Ephraïm. C'est apparemment la même que En Taphuah de Josué, c. 17, 8, 17,7, nommée dans la vulgate, la fontaine de Taphua ou du Pommier. 2. TAPHUA, ville de la tribu de Juda. Ce pourroit bien être la même que Beth-Taphua, qui eft attribuée aussi à la tribu de Juda, & qu'Eufebe, in Beth-Taphua, place au-delà de Raphia, à quatorze inilles de cette ville, vers l'Egypte. * Josué, 15, 33 53. TAPHUS, ville de l'isle de Céphalénie, selon Ortelius, qui cite Strabon; mais il a lu trop précipitamment son auteur, Strabon, l. 10, p. 456 & 459, ne connoît point de ville nommée Taphus, mais bien une ifle de ce nom, appellée de son tems TAPHIUSA. Etienne le géographe, à la vérité, met dans l'isle de Céphalénie une ville appellée autrefois Taphus, & de son terms Taphiussa; par malheur il n'y a que lui qui connoiffe cette ville, & fon autorité n'a pas empêché Saumaise de dire: Male itaque Stephanus Taphiusam urbem facit Cephallenia. TAPHY ASSUS. Voyez TAPHOSsus. TAPIAU, château du royaume de Prusse, au-dessus de Konigsberg, entre les rivieres Pregel & Deme. On commença à le bâtir l'an 1351. Le margrave Albert de Brandebourg, dernier grand maître & premier duc de Prusse, mourut ici le 20 mars de l'an 1568, dans la cinquantefeptième année de sa régence. * Zeyler, Topogr. Boruf. TAPINGSA, forteresse de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Lungli, quatrième ville militaire de la province. Elle est de 11d 18' plus occidentale que Pekin, sous les 264 10' de latitude. * Atlas Sinenfis. TAPIUM. Voyez PHARAMIA. TAPLAUKEN, château du royaume de Prusse, sur la riviere Prégel, entre Tapiau & Georgebourg, au-dessus de Konigsberg. L'an 1566, le 21 janvier une chienne fit un cochon qu'on éleva, selon le rapport de Hennenberger. * Zeyler, Topogr. Boruf. TAPORI, peuples de la Margiane, selon Prolomée, l. 6, c. 10 : au lieu de TAPORI, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TAPURI. Voyez BAR DULI. 1. TAPOSIRIS, ville d'Egypte, à une journée au couchant d'Alexandrie. Strabon, lib. 17, pag. 799, qui la met à quelque distance de la mer, dit qu'elle étoit entre Cynossema & Pinthyna. Il ajoute que tous les ans il s'y tenoit une assemblée pour cause de religion. Voyez l'article sui vant. 2. TAPOSIRIS, ville d'Egypte, un peu au-delà de la précédente, selon Strabon: Item, dit-il, alia Tapofiris satis ultra urbem; & il ajoute qu'auprès de cette ville il y avoit fur le bord de la mer un lien couvert de rochers où les jeunes gens s'assembloient en foule pendant le prin tems. Strabon est le seul des anciens qui mette deux villes de Tapofiris, à l'occident d'Alexandrie. Tous les autres géographes n'en marquent qu'une dans ce quartier-là; de forte qu'on ne sçait à laquelle des deux villes on doit rapporter ce qu'ils disent de la ville de Taposiris, dont ils n'écrivent pas même le nom de la même maniere. Le texte grec de Pro. lomée, 1.4, c.5, porte Taporiris pour Tapofiris, & Plutarque, in Ofiride. auffi-bien que Procope, Edif. 1. 6, c. 1, écrivent Taphorifis. Ce dernier, après avoir remarqué que la côte qui s'étend, depuis la frontiere d'Alexandrie jusqu'à Cyrène, ville du pays de Pentapole, a retenu le nom général d'Afrique, dit: Il y a dans cette côte une ville appellée Taphofiris à une journée d'Alexandrie, & où l'on dit qu'Osiris, dieu des Egyptiens, est enterré. Justinien a fait bâtir un grand nombre d'ouvrages dans cette ville, mais principalement un bain public & des palais pour loger les magiftrats. 3. TAPOSIRIS ou PARVA TAPOSIRIS, ville d'Egypte, selon Strabon, 1. 17, p. 800. Il y avoit, dit-il, un canal qui conduisoit de Canope à Alexandrie, & entre ce canal & la mer il restoit une langue de terre étroite, sur laquelle est la petite Tapofiris. Si nous en croyons Étienne le géographe, on appelloit TAPOSIRIS celle qui étoit voisine d'Alexandrie, & Taphofiris celle où l'on disoit qu'Ofiris étoit enterré. TAPOUYTAPERE, contrée de l'Amérique méridionale au Brefil, für la côte septentrionale, & présentement dans la capitainerie de Para. Vers l'ouest de l'isle de Maragnan, dit de Laet, Descr. des Indes occid. l. 16,c.17, il y a une province qui fait partie du continent, & que les Sauvages nomment Tapouytapere. Elle est éloignée de trois ou quatre lienes, & elle en est séparée par un canal qui va jusque dans la baie de Maragnan. Je dis que c'est une partie du continent: car, quoiqu'aux plus hautes marées on la voye toute environnée de la mer, dans les bafles marées, néanmoins elle paroît jointe avec la terre ferme, & n'en être séparée que par une vallée sablonneuse, Cette province n'est pas par sa nature auffi forte que l'isle, mais elle est plus fertile & plus belle. Elle est habitée par une partie de la nation des Toupinambous qui y ont quinze villages ou plus, & dont le principal se nomme TAPOUYTAPERE, ce qui signifie en leur langue demeure des Tapuyes, qui s'en font retirés de leur gré, ou qui en ont été chalfés par les Toupinambous. Les plus considérables des autres villages font: Tous ces villages sont plus peuplés que ceux de l'isle de Maragnan. TAPROBANE, l'ifle de) Taprobana, ifle de la mer des Indes. On ne connoissoit que fon nom, & l'on ne favoit même si c'étoit une ifle avant la conquête d'Alexandre, Il paroît que depuis on n'en avoit encore qu'une idée confufe; Pomponius Mela n'en parle qu'avec incertitude: mais sous l'empereur Claude, un vaisseau des Romains, qui navigeoit fur les côtes de l'Arabie, fut pouffé sur les bords de cette ifle. Celui qui y régnoit alors, s'informa d'où étoient ceux qui montoient ce vaisseau. Sur leur récit il conçut l'envie de faire alliance avec les Romains, & envoya une ambassade à Rome: c'étoit sous le regne de Claude. Ces ambassadeurs firent une description de leur ifle, laquelle est rapportée par Pline, L. 6, c. 22. Il y avoit cinq cents villes ou bourgades. On trouvoit au midi un port avec une ville considérable, appellée Palæsimuadas, capitale de l'ifle: on y comproit jusqu'à deux cents mille habitans. Au-dedans de l'isle, on y trouvoit un étang nommé Mégisba, de trois cents mille pas de circuit, lequel renfermoit des isles qui fournifloient d'excellens paturages. De cet étang sortoient deux fleuves, l'un appellé Palafimundus, qui se rendoit dans le port de la ville de même nom, où il se déchargeoit par trois embouchures, dont la plus étroite étoit de cinq stades & la plus large de quinze ; l'autre fleuve nommé Cidara, couloit vers le septentrion, du côté de l'Inde. Le promontoine de l'Inde nommé Coliacum, en étoit éloigné de quatre jours de navigation, & fur la route on rencontroit l'isle du Soleil. Ptolomée, 47, 6.4, en donne une description toutà-fait différente. Loin de mettre cette ifle à quatre journées de navigation du promontoire de l'Inde, qui est aujourd'hui le cap Comorin, il la met tout au plus à la distance de id de latitude. Il l'étend beaucoup au-delà de l'équateur, & compte à peine trente villes ou villages. 11 ne dit rien du lac Mégisba, ni des deux fleuves qui en fortent. Cette dissemblance a fait croire à beaucoup, que ces deux écrivains ont donné la description de deux pays différens. Les uns prétendent que c'est l'ifle qu'on nomme aujourd'hui le Ceylan, d'autres que c'est l'isle de Sumatra. Les difficultés qui se trouvent à concilier ces différentes opinions, ont porté M. Caffini à placer l'ifle de Taprobane dans un autre endroit; & voici son systeme. La situation de l'isle de TAPROBANE, suivant Ptolomée, au septiéme livre de sa géographie, étoit vis-à-vis du promontoire Cory. Ce promontoire est, suivant lui, entre l'Inde & le Gange, plus près de l'Inde que du Gange. L'ifle Taprobane étoit divisée par la ligne équinoxiale en deux parties inégales, dont la plus grande étoit dans l'hémisphere boréal. La plus petite étoit dans l'hémisphere austral, s'étendant jusqu'à deux degrés & demi de latitude australe. Autour de cette ifle il y avoit treize cents foixante-dix-huit petites isles, parmi lesquelles il y en avoit dix-neuf plus considérables, dont le nom étoit connu en occident. Le promontoire Cory ne fauroit être autre, que le Comori ou Comorin, qui est entre l'Inde & le Gange, & plus près de l'Inde que du Gange. Vis-à-vis ce cap il n'y a pas présentement une auffi grande isle que la Taprobane qui soit divisée par l'équinoxial, & environnée de treize cents soixante-dix huit ifles: mais il y a une multitude de petites ifles, appellées Maldives, que les habitans disent être au nombre de douze mille, suivant la relation de Pirard, qui y a demeuré cinq années; ces isles ont un roi, qui se donne le titre de roi de treize provinces & de douze mille ifles. Chacune de ces treize provinces est un amas de petites isles, dont chacune est environnée d'un grand banc de pierres, qui la ferme tout autour comme une grande muraille; on les appelle Attolons. Elles ont chacune trente lieues de tour, un peu plus ou un peu moins, & font de figure à peu près ronde ou ovale. Elles font bout à bout l'une de l'autre, depuis le nord jusqu'au fud, & séparées par des canaux de mer, les unes larges, les autres fort étroites. Ces bancs de pierres, qui environnent chaque attolon, sont si élevés, & la mer s'y rompt avec une telle impétuosité, que ceux qui font au milieu d'un attolon, voient ces bancs tout autour avec les vagues de la mer qui semblent hautes comme des maisons. L'enclos d'un attolon n'a que quatre ouvertures, deux au nord & deux autres au fud, dont une est à l'est, l'autre à l'ouest; la plus large est de deux cents pas, & la plus étroite un peu moins de trente. Aux deux côtés de chacune de ces entrées, il y a des ifles, mais les courans & les grandes marées en diminuent tous les jours le nombre. Pirard ajoute qu'à voir le dedans d'un de ces attolons, on diroit que toutes ces petites ifles, & les canaux de mer qu'il enferme, ne font qu'une plaine continue, & que ce n'étoit anciennement qu'une feule ifle, coupée & divisée depuis en plusieurs. On voit presque par-tout le fond des canaux qui les divisent, tant ils sont peu profonds, à la réserve de quelques endroits : & quand la mer est baffe, l'eau n'y vient qu'à mi-jambe presque par-tout. Il y a un courant violent & perpétuel, qui, du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, vient impétueusement du côté de l'ouest, & cause des pluies continuelles qui y font l'hiver ; & aux autres fix mois les vents sont fixes du côté de l'est, & portent une grande chaleur, sans qu'il y pleuve jamais, ce qui cause leur été. Au fond de ces canaux il y a de grosses pierres, dont les habitans se servent à bâtir, & il y a aussi une espéce de brouflailles, qui ressemblent au corail : ce qui y rend le passage des bâteaux difficile. Linscot témoigne que, suivant les Malabares, ces petites isles ont été autrefois jointes à la terre ferme, & que par la fucceffion des tems, elles en ont été détachées par la violence de la mer, à cause de la bassesse du terrein. Il y a donc apparence que les Maldives font un reste de la grande ifle Taprobane, & des treize cents soixante-dix-huit ifles qui l'environnoient, lesquelles ont été emportées ou diminuées par les courans, sans qu'il en soit resté autre chose que ces rochers, qui devoient être autrefois les bases des montagnes, ce qui reste dans l'enclos de ces rochers où la mer se rompt; de forte qu'elle n'est plus capable que de diviser, mais non pas d'emporter les terres, qui font enfermées au dedans de leur circuit. Il est certain que ces ifles ont la même situation à l'égard de l'équinoxial, du promontoire, de l'Inde & du Gange, que Ptolomée assigne à divers endroits de l'ifle Taprobane. * Caffini, dans un mémoire à la fin de la description de Siam, par la Loubere, t. 2, p. 321. Les anciens ont donné plus d'un nom à cette isle, mais celui de TAPROBANE est le plus célébre. On l'a aussi F f f f f ij Tome V. appellée l'isle de PALÆSIMUNDI; & quelquefois SALICE, d'où ses habitans ont été appellés SALE. Če sont les noms que lui donnent Ptolomée & Marcian d'Héraclée qui l'a copié: Taprobana Infula, dit-il, prius quidem vocabatur Palafimundi (infula) nunc verò Salice; mais il a ajouté le mot prius, qui ne se trouve point dans Ptolomée; & on ne convient pas en effet que le nom de PALÆSIMUNDI soit plus ancien que celui de TAPROBANE. Arrien même dans son périple de la mer Rouge, p. 35, dit que le nom de Palafimundi est moins ancien que celui de Taprobane: Palafimundi insula à veteribus dicta Taprobana. Voici la description que Ptolomée donne de cette isles. Villes maritimes, depuis la pointe du nord jusqu'au grand tivage. : Boreum promont. Jogana civitas, Fontes fluvii Sindocanda civitas, Priapidis portus, Anubingara, Prasodes Sinus, Jovis extrema, Nubartha civitas, Azani fluvii Oftia, Fontes fluvii, Odoca civitas, Orneon ou Avium extrema, Dagana civitas Sacra luna, Dionyfi ou Bacchi civitas, Cetaum promontor. Baraci fluv. Oftia, Fontes fluvii, Bocana civitas, Mordi portus, Abaratha civitas in extremis, Solis portus. Procuri civitas in promontorio, Rhizala portus, Oxia promontorium, Fontes fluvii, Sur le grand rivage. Spatana portus, Villes dans les terres. Isles connues aux environs de celle de Taprobane. Nagadiba civitas, Panti Sinus, Anubingara civitas; Moduti emporium, Phasis fluvii Oftia, Fontes fluvii, Talacori emporium. Anurogrammum regia, Magrammum metropolis, Adisamum, Podoce, Nacaduma, 135, nomme TAPRURENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La conférence de Carthage, no. l'évêque de ce siége Limenianus episcopus plebis Taprurensis. Ce lieu est appellé Taparura dans la table de Peutinger, Taphrura par Ptolomée, & Taphra par Pline. TAPSA. Voyez THAPSA. TAPSAGAS, ville de Syrie, selon Quinte - Curse, 1. 10. Quelques éditions portent Capsagas. Ortelius croit que ce pourroit être la ville THAPSACUM de Ptolomée. TAPSAGUM, ville de l'Afrique intérieure. Pline, 1.5, c. s, la range au nombre des villes qui furent subjuguées par Cornélius Balbus. TAPSAS, fleuve d'Afrique, auprès de la ville de Ruficade, selon Vibius Sequester, de fluminib. p. 84. Quelques exemplaires portent Tapsus ; & Hesselius voudroit lire Thapsus. TAPSENSIS ou TAPSITANUS, fiége épiscopal d'Afrique dans la Byzacène, selon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme son évêque Vigile. Le nom de la ville étoit THAPSUS. Vigilius Tapsensis, un de ses évêques, s'est rendu célébre par ses écrits. Voyez THAPSUS. TAPSUS, felon Virgile, Eneid. 1. 3, v. 689, & THAPSUS, selon Thucydide, péninsule de la partie de Sicile qu'on nomme Valdinoto, elle est à dix-huit milles. d'Agouste, sur la côte orientale, entre Hybla parva ou Megara, vers le nord, & Syracuse vers le midi. Cette péninsule, à laquelle le pere Catrou donne le nom d'isle, est si baffe & fi enfoncée dans la mer, qu'on la croiroit ensevelie dans les flots: aussi a-t-elle pris apparemment fon nom du verbe φάτω. On l'appelle aujourd'hui Isola delli Manghisi. Il y avoit anciennement une petite ville de même nom sur l'isthme. Plutarque en parle dans la vie de Nicias. * De l'Isle, Atlas. TAPTI OU TAPTA, riviere des Indes, dans les états du Mogol. Elle a sa source aux confins des provinces de Candish & de Balagate, dans un lieu nommé Icharconde, aux montagnes de Decan, à dix lieues de Brampour, passe par cette ville. Son cours est de l'est à l'ouest, en serpentant; après être sortie de la province de Balagate, elle entre fur le territoire de Surate, & se jette auprès de cette ville dans le golfe de Cambaye, à une licue de Souailly. Carré, dans son voyage des Indes, appelle cette riviere TAPHY. TAPU, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Chaocheu, cinquiéme métropole de la province. Elle est de od 44' plus occidentale que Pekin, sous les 24d o' de latitude. * Atlas Sinenfis. TAPURA, ville de la petite Arménie. Ptolomée 1. s, c. 7, la marque dans les terres vers les montagnes, entre Domana & Nicopolis. TAPUREI. Voyez SAPURI. TAPURI, peuples de Médie, selon Ptolomée, 1. 6, 6. 2: ce sont les Tapyri de Pline. Voyez TAPYRI. TAPURI-MONTES, montagnes de la Scythie, endeçà du Mont-Jamais : c'est Ptolomée, l. 6, c. 14, qui en fait mention. TAPURIUS. Voyez TAURUS. TAPUYAS, nom commun de plusieurs nations sauvages de l'Amérique méridionale, au Brésil, & différentes de mœurs & de langage, quoique la langue gurani foit entendue par ces peuples auffi-bien que par les autres nations du Brésil. Les Tapuyas habitent dans les terres. De Laet, Descript. des Ind. occid. 1. 15, c. 3, dit: Quelquesuns d'entr'eux s'appellent Guaymures. Ces peuples sont voifins des Tupinaquins, & demeurent à huit lieues de la mer, s'étendant fort dans le pays. Ils font d'une grande taille, ont la peau fort dure, & résistent beaucoup au travail. Ce font gens hardis & très-inconstans. Leurs cheveux font noirs & longs, & n'ayant ni villages ni bourgades, ils errent sans aucune demeure certaine, & causent de grands dommages dans les lieux où ils s'arrêtent. Ils ont de grands arcs difficiles à bander, & des massues de pierre avec lesquelles ils cassent la tête à leurs ennemis, quand il les peuvent surprendre. Leur cruauté les fait redouter non-feulement des autres Sauvages, mais aussi des Européens. Ils ne cultivent aucune terres, ils mangent le magnioc crud, & la chair humaine est un mets friand pour cux. * De l'Ifle, Atlas, ! TAPY, riviere de l'Amérique méridionale, selon Corneille & Maty. Ils disent qu'elle a sa source dans le Pérou vers Saint-François de Quito, qu'elle coule dans le pays des Amazones, & qu'elle va se jetter dans la riviere de ce nom. Il semble qu'ils ayent voulu décrire la riviere de Coça, qui a à peu près ce cours. TAPYRI, peuples d'Asse, que Pline, l. 6, c. 16, & Strabon, 1. 11, p. 514, joignent avec les Anariaca & les Hyrcani. Polybe, L. 5, p. 542, les dit aussi voisins des Hyrcani. Ils font différens des Tapori de Ptolomée; mais ce sont les mêmes qu'il nomme Tapuri. Le pere Hardouin dit que les Tapyri & les Anariaca habitoient le pays qu'on nomme présentement le Gilan. Ils étoient grands voleurs, & si adonnés au vin, que lorsqu'ils étoient malades, ils se servoient de cette liqueur pour tout remede. Les hommes portoient des robes noires & des cheveux longs; les femmes avoient des robes blanches, & portoient les cheveux courts. Les Tapyres étoient si peu attachés aux femmes qu'ils avoient prises, qu'ils les laissoientépouser à d'autres après qu'ils en avoient eu deux ou trois enfans. Celui d'entr'eux qui avoit donné de plus grandes marques de valeur & de courage, avoit le pouvoir de choisir celle qui étoit le plus à son gré. 1. TARA Ou THARA, nom que les auteurs du moyen âge donnent au TERIN OU THERIN, riviere de France, qui se jette dans l'Oise, après avoir coulé dans le Beauvoifis. Elle donnoit son nom à un château situé à son embouchure, & qu'on appelloit MONS TARENSIS ou MONS AD THARAM, vulgairement Mont à Taire, & non Mont-à-Therin, parce qu'autrefois on disoit Taire & non Therin. 2. TARA. Voyez TARES. I. TARANAMUSA - CASTRA, lieu de la Mauritanie Césariense. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Cala à Rufucurrum, entre Velisci & Tamaricetum Prafidium, à seize milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second. TARANDROS, contrée de la Phrygie, selon Etienne le géographe. TARANEI, peuples Arabes, établis quelque part dans la Syrie, selon Pline, l. 6, с. 28. TARANO, bourgade d'Italie, (2) dans la partie occidentale de la Sabine, entre la petite riviere Campano, & une autre riviere qui se jette dans le fleuve Himella. (b) On croit que cette bourgade est ancienne, & qu'elle appartenoit aux peuples Tarinates. Voyez TARINATES. (2) Corn. rectifié. (5) Magin, Carte de la Sabine. TARANTAISE, (La) comté de Savoye borné au nord, partie par le duché de Savoye, (2) partie par la baronnie de Faussigny; à l'orient par le duché d'Aost, & par une partie du comté de Maurienne; au midi par le comté de Maurienne; & à l'occident, partie par le duché de Savoye, & partie par le comté de Maurienne. La Tarantaise fut comprise anciennement dans les Alpes Graïennes: (b) elle tire son nom de TARANTAISE ou Darentafia, métropole de ces Alpes. C'étoit plus particulierement le pays qu'habitoient les CENTRONS, peuples bien marqués dans César, au premier livre de ses commentaires. Pline les place aussi dans les Alpes Graïennes, qu'il nomme Centroniques, à cause de ces peuples qui étoient, comme il dit, limitrophes des Octoduriens ou des bas Vallaisans, Octodurenfes & eorum finitimi Centrones. Les Centrons étoient les premiers des Alpes Graïennes. Leur capitale étoit appellée Forum Claudii, c'est le nom romain mar TARABI, peuples aux environs de la Perse, selon Pro- qué par Ptolomée; mais ailleurs on n'en trouve rien dans cope, cité par Ortelius. TARABOSTES. Voyez ZARABI. TAARCHI, peuples de l'isle de Taprobane. Ptolomée, 1.7, 6.4, les place du côté de l'orient, au nord des Bocani & des Morduli. TARACHIE, isle que Pline, l. 4, c. 12, marque sur la côte de celle de Corcyre. TARACINA ou TARRACINA. Voyez ANXUR. TARADASTILI. Voyez TARDISTILI. TARAGALE, ville d'Afrique au royaume de Tafilet, (a) dans la province de Dras ou Dara, sur la rive gauche de la riviere de ce nom. La ville de Taragale est une des principales de cette province. (b) Il y a quatre mille feux, & une juiverie qui contient plus de quatre cents familles; elle est sur le bord de la riviere Dara, & a d'un côté un château fortifié, où le chérif tient un gouverneur avec une garnison, qui escorte l'or de Tibar, qu'on apporte en poudre de Tagaza, & c'est ici qu'on le fond, qu'on le pese & qu'on le marque, d'où on l'envoie à Quitcoa, & de-là à Maroc. La ville Taragale est située entre des palmiers; elle est fertile en bleds & en pâturages, & tire un grand revenu des dattes, de forte qu'on y vit splendidement. Il y avoit autrefois un gouverneur de la lignée des Mezuares, anciens seigneurs de cette province; il fut grand ami des chérifs, & les servit beaucoup en leurs conquêtes. (2) De l'Isle, Atlas. (b) Marmol, Numidie, l. 7, с. 16. TARAHA, peuple & village de l'Amérique septentrionale, dans la Louysiane, au nord est de la riviere Hiens, sur la route que tint M. de la Salle, pour aller au Cenis; ils avoient des chevaux. TARAMA, province de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience de Lima, à dix licues de celle de Bombon, & à vingt-quatre lieues de la ville de Lima. L'air de cette province est fort sain, & le terrein est fertile en mais & en froment, & fournit une grande quantité de fruits. Il y a eu autrefois dans cette province plusieurs édifices royaux. A côté est la province des Attavillos, & vers l'orient dans les montagnes mêmes, ou un peu au-delà, on trouv el epays des Chupachos; & de Tarama, en suivant le chemin royal, on arrive à Xauxa, l'antiquité. Elle doit pourtant avoir été la capitale des Al- La ville des Centrons n'est plus qu'un village qui a con- Le concile de Francfort, sur la fin du huitiéme siècle, renvoya au pape la prétention de l'évêque de Tarantaise, de ceux d'Aix & d'Embrun, qui vouloient être métropolitains. On ne fait pas quand l'affaire fut jugée : mais il paroît, par les souscriptions du concile tenu près de Toul l'an 860, celles du concile de Mantale de l'an 879, que Teutramnus étoit métropolitain : il y est appellé archevêque. Sa province est fort petite, car il n'a que deux évêques fuffragans; le premier est l'évêque de Sion, dans le Vallais, & l'autre est celui d'Aoste en Piemont, de l'autre côré des monts. Cette ville, dont le nom se trouve écrit Darantafia & Tarantasia dans les anciens actes, & qui a donné son nom au pays des Centrons, lequel a conservé celui de Tarantaise jusqu'aujourd'hui, a perdu le sien ellemême, & s'appelle Monstier ou Moustier (Monafterium) à cause d'un monastère fondé en ce lieu où les archevêques demeuroient, & où il est resté une grande bourgade toute ouverte & fans défense, coupée par l'Isere. Ses archevêques étoient autrefois fort puissans, lorsqu'ils étoient princes de ce pays de Tarantaise, dont la seigneurie temporelle leur avoit été donnée par les rois de Bourgogne Conrad le Pacifique, & Rodolphe. Fffff iij '. Vers la fin de l'onziéme siècle, Humbert II, comte de Maurienne & de Savoye, se rendit maître du pays de Tarantaise, que ses descendans ont conservé jusqu'à préfent. La Tarantaise est un pays stérile & désagréable, & plein d'affreuses montagnes, & où il y a peu de bonnes terres. La riviere d'Isere la traverse d'orient en occident, & y prend une de ses sources. Les principaux lieux de cette province sont : Monstier, Saint-Maurice, Ayme Pierre de Tarantaise, appellé ainsi parce qu'il étoit natif de la ville qui portoit ce nom, monta sur la chaire de saint Pierre le 21 de janvier 1276, après la mort de Grégoire X. (a) Jaillot, Atlas. (6) Languerue, Descript. de la France, 2. part. p. 327. TARANTAL, comté de la haute Hongrie, borné au nord par le comté de Zolnock, au midi par celui de Czongrad, au levant par celui de Bihor, & au couchant par la Teylle. Son principal lieu est Thurtur, à qui Mati & Corneille donnent le titre de comté. * De l'Isle, Atlas. 1. TARANTUS Ou DARANDUS, ville de Bithynie; c'est Etienne le géographe qui en fait mention. 2. TARANTUS. Voyez TERENTUM. a 1. TARAPACA, vallée de l'Amérique septentrionale, au Pérou, (2) dans l'audience de Los Charcas, près de la côte de la mer du Sud. (b) On dit qu'il s'y trouve plusieurs mines d'argent. Garcilafso en nomme cinq dans cet ordre: Winna, Camana, Caravilly, Pista & Quellea. Elles s'étendent au plus à vingt lieues en longueur, le long des montagnes, jusqu'au bord de la mer; leur étendue en largeur peut être égale. On ne les peut arroser que par le moyen des folfés qu'on tire des rivieres qui y paffent. Il s'y en trouve quelques-unes d'où les Indiens ont tiré tant de canaux, qu'elles ne peuvent courir jusqu'à la mer. Les naturels, qui font en petit nombre dans les vallées, s'adonnent fort à la pêche, dont ils vivent. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) De Laet, Description des Indes occidentales, l. 10, c. 26. 2. TARAPACA, port de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Los Charcas. De Laet, L. 11, c. 10, le place à vingt cinq lieues de l'endroit où la riviere de Puisagua se décharge dans la mer. Au-devant du continent, il y a une ifle qui est d'environ une liene de tour, & qui enferme une baie, dans laquelle on trouve ce port sur la hauteur de 21d de latitude sud. Cette isle est apparemment celle de Gouane , que de l'ifle marque, I 19d & quel ques minutes. TARAQUENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Stéphanus son évêque souscrivit à la lettre adressée à l'empereur Constantin.* Hardouin, Collect, conc, t.3, P.739. 1. TARARE, bourg de France, dans le Lyonnois, diocèse & élection de Lyon. Il est composé de plus de mille habitans. Ce bourg est situé fur la petite riviere de Tordine, dans une vallée, au pied des montagnes qui portent le même nom, à fix lieues de Lyon, sur le chemin de Roanne. Le passage de cette montagne étoit autrefois très difficile; mais on y a pratiqué un chemin bien plus commode. 2. TARARE, en latin Tararia, montagne de France, qui sépare le Lyonnois du Beaujolois, , 3. TARARE, montagne d'Afrique au royaume de Trémécen. Elle est fort haute & efcarpée, peu éloignée de la ville d'One, & peuplée de Bérebéres, gens farouches & brutaux, qui ont toujours eu de grands démêlés avec ceux de cette ville, qu'ils ont saccagée plusieurs fois avant qu'elle fut détruite par les troupes de l'empereur Charles V. Les peuples de cette montagne sont pauvres; ils ont peu de bled & quelques troupeaux. Leur principal commerce confilte en charbons; ils ont aussi quelques mines de fer. Ils labourent les terres qui font vers la mer ; & de peur d'être surpris par les chrétiens, qui viennent quelquefois fur des brigantins leur dresser des embuches, ils tiennent toujours une sentinelle sur la tour d'un château. Prolomée appelle le cap de cette montagne le Grand-Cap, & le pelle maintenant le cap d'One. * Marmol, Royaume de Trémecen, 1.5, c. 27. : 1. TARAS, fleuve d'Italie, dans la Japygie, près de la ville de Tarente, selon Paufanias, 1. 10,6.10, & Etienne le géographe; & entre Métaponte & Tarente, selon Appien, civil. l. 5. Il conserve fon ancien nom à la terminaison près; car les uns le nomment présentement Tara, & les autres Taro. Ce n'est proprement qu'un ruisseau qui se jette dans le golfe de Tarente, près de Torre de Taro. 2. TARAS, Heuve de l'Epire, selon Vibius Sequester, de fluminibus, p. 83. Quelques manuscrits de cet auteur ne connoillent point ce fleuve. 3. TARAS, ville de l'Asie Mineure, selon Curopalate, cité par Ortelius. 4. TARAS, fleuve de Scythie, selon Valerius Flaccus ; mais, dit Ortelius, il y en a qui lisent Tharax, & je croirois que ce seroit le même que le Tyras. 1. TARASCON, Tarasco, ville de France, dans la Provence, diocèse d'Avignon, chef lieu d'une viguerie. Elle est située au bord du Rhône, à quatre lieues au midi d'Avignon, & à trois lienes d'Arles; & est très-ancienne. Strabon & Ptolomée en font mention sous le même nom qu'elle porte aujourd'hui ; ainsi il est constant qu'elle ne l'a pas pris d'un horrible ferpent, que sainte Marthe apprivoisa, & que les habitans de Tarascon tuerent. Il est plus probable de croire que le serpent prit le nom de Tarasque de celui de la ville qu'il affligeoit. La ville de Tarascon est grande & bien peuplée, & est située vis-à-vis Beaucaire, avec laquelle elle communique par un grand pont de bateaux pareil à celui d'Arles. On prétend qu'on y a aussi trouvé une communication fouterreine par-dessous le Rhône, ce qui ne peut être qu'un ouvrage des Romains. Elle a un château très-bien bâti, & fortifié à l'ancienne maniere, ou par Louis II, comte de Provence & roi de Naples, ou par le roi René de la seconde branche d'Anjou. On y voit sa statue avec celle de la reine Jeannette; elles font ornées d'inscriptions. Les bâtimens de ce château sont plats & en terrasse, pour servir de promenade; on y a mis quelques piéces d'artillerie pour la parade. La vue en est parfaitement belle, parce qu'outre le cours du Rhône, on décou vre en face la ville de Beaucaire, bâtie en croiffant sur son rivage. Il s'est formé depuis peu une ifle entre les deux villes, qui dément le proverbe vulgaire, qu'entre Beaucaire Tarascon il ne paît ni vache ni mouton. L'église collégiale est dédiée à fainte Marthe; on y conserve fes reliques dans une chaffe d'or, qu'on estime la plus riche du royaume. On assure que Clovis vint honorer cette fainte en ce lieu. On y montre le dragon qu'elle dompta par ses prieres. Le chapitre est compofé de quinze chanoines, dont le chef s'appelle doyen. Il a été fondé par Louis XI, en 1482. Il y a quatre couvens de religieux mendians, un collége, dirigé par les peres de la doctrine chrétienne, & quatre monastères de religieufes, dont le plus considérable est l'abbaye de saint Honorat, qui fut fondée d'abord pour trente religieuses, une abbeffe & huit moines de Lérins, qui auroient le soin du spirituel. Cette abbaye avoit été jointe à la mense de l'abbelse & des religieuses de faint Nicolas de Tarascon; mais ce dernier monastère a été rétabli & fubordonné à l'abbé de Lérins, fuivant les lettres du pape Innocent IV. On compte vingt cinq abbesses de cette mai, son jusqu'à 1713. Il y en avoit plusieurs très-savantes en 1540. Le terroir de Tarascon est délicieux & très abondant, & fon air fort tempéré, On trouve aux environs de cette ville tous les simples & toutes les herbes médecinales qu'on peut trouver dans les marais. Tarascon est un gouver nement sans état-major du gouvernement militaire de la Provence; elle députe aux aflemblées générales de la Provence, & dans lesquelles ses députés ont le premier rang. La ville de Tarascon, qui a une justice royale, est le chef-lieu d'une viguerie qui porte son nom. Elle est bornée au nord par la Durance, à l'orient par la viguerie d'Aix, au midi par la plaine de la Crau, & à l'occident par le Rhône. Les principaux lieux de cette viguerie sont : met à 11d 30' de longitude, & à 33d de latitude. On l'ap- * Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 197 12 |