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2. TARASCON, ville de France, dans le pays de Foix, diocèfe de Pamiers: on croit cette ville ancienne; c'est l'une des quatre principales villes du comté de Foix; elle eft fituée au bord de la riviere d'Ariege, à trois lieues au-deflus de la ville de Foix. Depuis quelque tems elle a beaucoup fouffert d'un incendie. Il y a beaucoup de forges.

TARASCOS, peuples de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Mechoacan, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Ces peuples, ajoute-t-il, ont leurs demeures près de la ville de Mechoacan, & c'eft de ces peuples que vient la langue tarasque, qui eft en ufage dans le Méxique.

TARASENSIS. Voyez THARASENSIS. TARASII ou SAINT-TARASII, lieu maritime d'Europe, au voisinage du Bosphore de Thrace. Cédréne dit que c'eft dans cet endroit que les peuples pafferent la mer à cheval. * Ortelii, Thefaur.

TARASSA, ville d'Afrique. C'eft faint Augustin qui en parle ; dans un autre endroit il écrit THARASSA, orthographe qui eft employée par faint Cyprien. C'eft apparemment la même ville que la notice des évêchés d'Afrique appelle Tarazenfis. Voyez TARAZENSIS.

TARATI, peuples Montagnards de l'ifle de Sardaigne. Strabon, 4.5 p. 225, dit qu'ils habitoient dans des cavernes, & que, quoiqu'ils cuffent un terrein propre pour le froment, ils en négligeoient la culture, aimant mieux piller les champs des autres habitans. Ils s'adonnoient aufli à la piraterie; car Strabon ajoute qu'ils défoloient les Pifans, foit dans l'ifle, foit dans le continent.

TARAUMARA. Voyez NOUVEAU MEXIQUE. TARAX. Voyez TARAS, no. 4. TARAXANDRA. Saint Clément d'Alexandrie, I.Stromat. & Suidas, donnent ce nom à une Sibylle, qui avoit été ainfi appellée du lieu où elle fe tenoit.

TARAZENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme l'évêque de ce fiége Dominus Tarazenfis. Voyez TARASSA.

TARAZONA ou TARAÇONA, ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, vers les confins de la Caftille vieille & de la Navarre, près du Mont-Cayo, fur le bord d'une petite riviere nommée Queiles. Cette vilie fut d'abord appellée Tyria-Aufonia, dont on fit apparemment par corruption Turiazo ou Tyriasso, & d'où s'eft formé le nom moderne de Tarazona. Cette ville eft entourée de fortes murailles & d'un follé d'eau que la petite riviere Queiles lui fournit. Cette ville eft bien bâtie; il s'y fait un grand commerce. Il y a trois paroiffes, quatre couvents de moines, trois de religieufes, & un bon hôpital. Elle a fuffrage dans les affemblées des états, & jouit de grands priviléges, que Pierre, roi d'Arragon,lui accorda, en déclarant Les habitans francs, libres, & exempts; ce qui fut confirmé l'an 1412 par le roi Ferdinand I, furnommé l'Honnête. Son origine eft incertaine, mais elle eft fort ancienne. Augufte en fit une ville municipale privilégiée. Lorsque les Maures étoient en Espagne, Aza-Adha le gouverneur la détruifit l'an 724, enfuite eux-mêmes la rebâtirent, y faifant leur demeure jusqu'en 1119, ou felon d'autres 1120, que le roi Alfonfe i d'Arragon & de Navarre, la prit, la fit peupler de chrétiens, & y remit le fiége épiscopal. Son diocèle étend la jurisdiction en Caftille & en Navarre, & vaut à fon évêque plus de vingt mille ducats par an. On tint à Tarazona un concile l'an 1229, & les états y furent aflemblés fous le roi d'Arragon Pierre III, en 1283, fous Ferdinand V, le Catholique, en 1484 & en 1495, fous Philippe II, en 1592. Le terrein donne avec abondance bled, vin, huile, fruits, poiffons, bétail, gibier, volaille. La ville de Tarazona eft diftinguée en ville haute, bâtie fur un rocher, & en ville baffe fituée dans la plaine; & dans ces deux villes, il n'y a pas plus de deux mille habitans. *Sylva. Poblac. de Espana, p. 129

1. TARBA, ville de l'ifle de Créte. Ptolomée, . 3, 6. 17, la marque fur la côte méridionale, entre Liffus & Pacilafium.

C'est aujourd'hui Traba, bourgade de l'ifle de Candic. Voyez ce mot.

2. TARBA, ville de la Paleftine, felon la notice des dignités de l'Empire, où on trouve Cohors prima centeraria Tarba.

TARBACANA. Voyez, CARBACA.

TARBASSUS, ville de la Pifidie, felon Artémidore, cité par Strabon, l. 12, p. 572.

TARBE. Voyez TARBES.

TARBELI. Voyez QUATUORSIGNANI.
TARBELLA & TARBELLA-PYRENE. Voyez DAcqs.
TARBELLI. Voyez DACQS.

TARBELUS, montagne de la Doride, aux environs de la ville de Caunus, felon Quintus Calaber.

TARBES ou TARBE, ville de France, capitale du comté de Bigorre, fur la rive gauche de l'Adour, dans une très-belle plaine, à neuf lieues au fud-oueft d'Ausch & à fix lieues au levant de Pau. Cette ville a fuccédé à l'ancienne Bigorre, nommée Begorra ou Behorra, par Grégoire de Tours, & le nom de Tarbe ne fe trouve point audelà de fept à huit cents ans; car les notices où l'on voit ces noms Turba, Tarba, Travia, & quelquefois Turfambica, ne font point anciennes. On voit feulement dans Grégoire de Tours, qu'il y avoit auprès de la ville de Bigorre, in termino Behorretana urbis, deux lieux affez célébres, l'un nommé Sectiacum, & l'autre Talva; & il est probable que le nom du dernier a été corrompu en Talba ou Tarba. L'ancienne Bigorre nommée civitas Begorrenfis &. caftrum Begorrenfe, a été ruinée avec la plupart des autres villes de Gascogne, par les invafions des Barbares. Tarbe s'eft accrue de les ruines. L'églife cathédrale eft néanmoins toujours dans le lieu où étoit caftrum Begorrenfe, qu'on nomme, à cause de cela, aujourd'hui la Sede. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 205.

La ville de Tarbes eft divifée en quatre ou cinq parties, qui font voir qu'elle a été bâtie à plufieurs reprises. Elle eft défendue par le château de Bigorre, que de Marca croit avoir donné le nom au comté. Il y a outre la cathédrale une églife paroiffiale qui eft au milieu de la ville, & deux couvents, l'un de cordeliers & l'autre de carmes. Le collége eft aux peres de la doctrine, ainfi que le féminaire. La fénéchauffée de Tarbes eft dans la généralité de Bordeaux; mais elle est du reffort du parlement de Touloufe.

L'évêché de Tarbes eft très-ancien, car nous voyons qu'Aper, évêque de cette ville, ou de celle de Bigorre, affifta au concile d'Agde, en 506. L'évêque de Tarbes eft en cette qualité président des états de Bigorre. Ce diocèfe renferme trois cents quatre-vingt-quatre paroifles ou annexes, huit archidiacres: un chantre & quatorze chanoines compofent le chapitre de la cathédrale, qui eft dédiée à la fainte Vierge. * Piganiol, Description de la France t. 4, p. 488.

TARCHAN, petite province du Charasm, fituée au nord de la riviere de Kherell, & à l'ouest du pays de Bakirgan Elle abonde en pâturages excellens ; mais elle est peu cultivée.* Hiftoire généalogique des Tatars, l. 789. TARCHIA, ville de Sicile, felon Etienne le géogra

phe.

TARCHONIUM, ville de la Toscane, felon Etienne le géographe. Voyez TARQUINIENSES.

fort

pa

TARCHU, ville de la Tartarie Ruffienne. Elle eft à cinq verftes de la mer Caspienne, du côté du couchant, dans un grand enfoncement, entre de hauts rochers qui couvrent cette ville des deux côtés, & par derriere: mais du côté de la mer elle eft ouverte, & eft bâtie en montant. Elle eft grande, fpacieufe, &, fuivant les apparences, ancienne. Le fchamchall y faifoit fa réfidence, & fon lais y fubfifte encore : il eft fitué au bout de la ville, dans un licu fort élevé, de forte qu'il domine fur toute la ville, toute la plaine des environs, & fort au loin dans la mer. Les rues en font très-irrégulieres, & les maifons font cons traites à la façon des Occidentaux, avec des toits en platteforme, delà vient qu'elles ont peu d'extérieur en apparence; mais l'intérieur en eft fort agréable. Les aqueducs y font confidérables : ils conduifent l'eau des fources qui fe trouvent au haut des montagnes, premierement dans le palais du fchamchall, où elle paffe dans toutes les cours où il y a des réfervoirs, dans toutes les écuries, & dans des baffins qui font dans des falles, où l'on peut le rafraîchir pendant les chaleurs : elle fe répand enfuite dans la ville, en partie dans des maisons particulieres, en partie dans des puits publics.

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Le mot de fchamchall eft arabe, & fignifie un homme envoyé de Scham, pour gouverner. Lorsque les Arabes eurent pouffé leurs progrès en ces lieux, & affujetti le pays

fitué au couchant de la mer Caspienne, ils en établirent Tarchu la capitale, & y envoyerent toujours depuis un gouverneur de Damas. Ils appelle Damas Scham, & chall. répond à notre mot gouverneur. * Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au fervice de la Ruffie.

TARCOLAN, ville des Indes, dans le Carnate, au nord de Cangivouran, dont elle dépend.

C'étoit autrefois une ville confidérable, pendant que les rois de Golconde en étoient les maîtres; mais elle a beaucoup déchû de fa grandeur & de fes richeffes depuis que les Maures s'en font emparés, par la conquête du royaume de Golconde. Si l'on en croit les Gentils, elle étoit anciennement fi belle, & fi magnifique, que les dieux du pays y tenoient leurs affemblées générales, quand il leur plaifoit de descendre fur la terre. Quand les Maures en firent la conquête, la plupart des habitans l'abandonnerent. Le grand Mogol en a rédait l'enceinte, & dépend aujourd'hui du gouverneur général de Congivouran.* VI Recueil des Lettres édif.

TARCONIA. Voyez TARQUINIENSES. TARCYNIA. Voyez TARQUINIENSES. TARCYNITÆ & TARCYNAI, peuples des pays les plus feptentrionaux, ou Hyperborées. Etienne le géographe, qui parle de ces peuplés, dit qu'il y a chez eux un tréfor gardé par des griphons. Pline raconte la même chofe des peuples Arismaspi

TARD, (LE) lieu & abbaye de France, dans la Bourgogne, diocèfe de Langres. Ce lieu, qui eft de la paroiffe de Tard le haut, eft fitué fur l'Ouche, à trois licues de Dijon, tirant du côté de Dole. C'eft un pays de plaines, le Finage a environ une demi-lieue de tour. Hugues II, duc de Bourgogne, y fonda en 1120 une abbaye de filles, de l'ordre de cîteaux, qui a été transférée en 1623, à Dijon. Cette abbaye eft la mere de toutes celles des filles de cîteaux ; elle est triennale & élective, & a été déclarée relle par arrêt du grand confeil l'an 1695.

TARDE (la) petite riviere de France, dans la Marche: elle prend fa fource au pays de Combrailles, paffe à l'abbaye de Bonlieu, & va fe joindre au Cher, après avoir reçu la petite riviere de Voife, à l'entrée du Bourbon

nois.

TARDENOIS, en latin Tardenenfis Ager, petit pays de France, & qui fait partie du Soiffonnois dans le gouvernement de l'Ile de France; fes limites font difficiles à expliquer. Il n'y a point d'autre lieu remarquable que Fere en Tardenois, & non pas Fare, comme le dit Corneille.

.

TARDERA, felon Corneille, & Tordera, felon Jaillot, riviere d'Espagne, dans la Catalogne. Elle arrofe S. Saloni & Oftalric, & va fe jeter dans la mer Médi rerranée à Blanes, entre Barcelone & Palamos, mais beaucoup plus près de cette derniere ville.

Tar

TARDISTILI, peuples de l'Inde, felon Pline, l. 24, c. 17. Quelques manuscrits portent Taradaftili pour diftili. Pintaut foupçonne qu'on pourroit lire Taxili. TARDOIRE ou TARDOUERE, riviere de France. Elle a fa fource dans le Limoufin, (2) près de Chaflus, d'où prenant fon cours d'orient en occident, elle entre dans la Marche de Poitou qu'elle traverfe; elle entre enfuite dans F'Angoumois, où, après avoir arrofé Monberon, elle commence à courir du midi au nord en ferpentant, mouille la Rochefoucaut, & fe joint enfuite au Bandiac, pour aller fe perdre dans la Charente. Lorsque le tems eft pluvieux, elle devient quelquefois fort groffe, fe déborde & inonde de grandes prairies qu'elle rend fertiles. (b) Pendant ces débordemens, les paffages en font très-dangereux & impraticables; mais dans le beau tems, elle eft fi baffe, que fes eaux tariffent à une demi-lieue de fa fource, & que le refte de fon lit demeure à fec. Ses eaux font fales & bourbeuses, & très propres pour les tanneries, ce qui en a fait établir à la Rochefoucaut. (a) De l'Ifle, Atlas. (b) Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 4. TARELEI, peuples d'Ethiopie. Pline, . 5, c. 8, dit qu'ils habitoient à la fource du fleuve Niger.

TARENTASIA, ville dés Alpes Graïennes, chez les Centrons. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Milan, à Strasbourg, en paffant par les Alpes Grafennes, entre Bergentrum & Cafuaria, à dix-huit milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la feconde.

Dans un autre endroit l'itinéraire d'Antonin écrit Darantafia. C'est aujourd'hui Mouftier ou Monftier, en Tarantaife. Voyez MONSTIER & TARANTAISE.

TARENTAIGNE, lieu de Prance, dans la Normandie, au diocèle de Bayeux, élection de Vire. C'eft une paroille dont l'églife eft fous l'invocation de S. Pierre.

TARENTE, en latin TARENTUM ou TARAS, & en italien Taranto, ville d'Italie, dans la terre d'Otrante, fur le bord de la mer, dans un recoin du golfe auquel elle donne fon nom. Son port eft célébre dans l'hiftoire. Strabon en parle ainfi : La circonférence de ce port eft de cent ftades qui font trente-deux milles & demi; il eft grand, beau & fermé avec un pont; mais il n'y a que peu d'endroits où les vaisfeaux peuvent approcher de la terre. On voyoit entre ce port & l'endroit qui étoit au dedans du golfe, un ifthme, ou une langue de terre mouillée de trois côtés par la mer. C'est fur cette langue de terre que la ville de Tarente a été bâtie ; les vaiffeaux y peuvent aborder aifément; de chaque côté du rivage il y a une petite colline. La ville eft fituée dans une plaine & la fortereffe fur une hauteur. Anciennement cette ville avoit été enfermée d'une groffe muraille, dont la plus grande partie étoit ruinée du tems de Strabon du côté de la terre; mais elle étoit encore entiere vers l'embouchure du port, près de la fortereffe. Cette ville étoit, à ce que Strabon dit, paffablement grande, & on y voyoit une belle place fort fpacieuse, destinée aux jeux publics. Il y en avoit une autre auffi grande, & au milien de laquelle étoit dreffé le coloffe de Jupiter eftimé le premier du monde pour fa grandeur, excepté pourtant celui de Rhodes. Entre cette place & l'embouchure du port étoit la fortereffe. On y voyoit encore quelques reftes de ces anciens ornemens & quelques ftatues. Il y en avoit autrefois un grand nombre ; elles furent ruinées pour la plûpart par les Carthaginois, & quand les Romains la reprirent, ils emporterent les plus belles ftatues à Rome, entre lesquelles étoit la fameule ftatue d'Hercule faite de métal par Lyfippe, que Fabius fit mettre dans le capitole. Il y a plufieurs fentimens touchant l'origine de cette ville. Antiochus veut qu'elle ait été fondée par quelques barbares de Créte, qui lui donnerent le nom de Tarente qui étoit celui d'un de leurs chefs. Florus, en faisant la description des guerres des Tarentins, dit que les Lacédémoniens la bâtirent. Solin affure qu'elle fut fondée par les Héraclides; mais Servius s'appuyant fur ces vers de Virgile :

Hic Sinus Herculei, fi vera eft fama Tarenti. Et fur cette autre :

Qua piger humectat flaventia culta Galefus.

dit que la ville de Tarente doit fon origine à Tara, fils de Neptune, & qu'elle fut enfuite aggrandie par Phalante & par les Parthéniens. D'autres écrivent qu'elle prit fon nom des noix & des pommes de pin que le terroiry produit avec des écorces fort tendres, & que les Sabins nommoient les chofes tendres, Tarentum. Enfin, il y en a qui dérivent fon nom de la riviere Taras qui pafle à cinq milles; mais d'autres veulent que cette riviere ait pris fon nom de la ville. Cette ville devint fort célébre par les richeffes & par fa puisfance. Son gouvernement étoit démocratique ; elle entreteroit une flotte très nombreuse. Son armée de terre confiftoit en trente mille fantaffins & en trois mille chevaux, & cette armée étoit commandée par mille officiers, felon le rapport de Strabon. Le philofophe Pythagore demeura long-tems à Tarente, où il fut en grande confidération, de même qu'Archytas, qui y étoit né & qui la gouverna long-tems. Dans la fuite privés de ces philofophes, qui leur avoient inspiré l'amour de la vertu, les Tarentins firent leur unique occupation des jeux & des plaifirs, & fe livrerent aux plus grands excès de la débauche. Enfin le mot Tarentin paffa en proverbe pour exprimer un débauché. Des mœurs fi différentes des premieres amolirent leur courage, & peu à peu la république déchue de fon état floriffant, fe vit réduite aux dernieres extrémités. Au lieu qu'elle avoit coutume de donner des capitaines à divers peuples, elle fut contrainte elle-même d'en chercher chez les étrangers pour conduire fes troupes. Les Tatentins choifirent d'abord pour général Archidame, fils d'Agéfilas, enfuite Alexandre, roi des Moloffes, puis Cléonyme & Agathocle; enfin lorsqu'ils voulu

rent

rent entrer en guerre contre les Romains, ils choifirent Pyrrhus roi des Epirotes. Tous ces capitaines s'en allerent mécontens & ennemis de ceux de Tarente, qui nonobftant leur grande mifere, étoient devenus fi arrogans, qu'ils ne voufurent jamais fuivre les avis de ces capitaines; ce qui fâcha entr'autres tellement Alexandre contr'eux, qu'il fit tous les efforts pour transporter dans le territoire des Turiens le grand confeil des Grecs, qui étoit accoutumé de s'affembler dans le temple d'Hercule, au pays de Tarente, & il fit faire après un bâtiment commode proche la riviere d'Atalandre pour l'affemblée de ce confeil. Hannibal fut le premier qui leur ôta leur liberté, & les Romains en firent une colonie.

Hérodote prouve, dans fon troifiéme livre, que du tems de Darius & de Milon Crotoniate, la ville de Tarente fut gouvernée par des rois. Florus dit que Tarente étoit autrefois la capitale de la Calabre, de la Pouille & de la Lucanie. Sa circonférence étoit grande, fon port avantageux, fa fituation merveilleufe, à caufe qu'elle étoit fituée à l'embouchure de la mer Adriatique, à la portée d'un grand nombre de places maritimes où fes vaiffeaux alloient; favoir, en Iftrie, dans l'illyrique, dans l'Epire, en Achaïe, en Afrique & en Sicile. Au-deflus du port du côté de la mer, étoit le théâtre de la ville qui a occafionné fa ruine; car le peuple s'y étant rendu un jour pour voir des jeux qui s'y faifoient, obferva que des hommes paffoient près du rivage; on les prit pour des ennemis. Les Tarentins fans aucun autre éclairciffement, fe moquerent d'eux,& les tournerent en tidicule; il fe trouva que c'étoient des Romains, qui s'étant apperçus des folies de ceux de Tarente, envoyerent des députés à la ville pour fe plaindre de l'affront qu'on leur avoit fait fans aucune raifon. Les Tarentins les chafferent honteuferment de leur ville. Les Romains mirent fur pied une groffe armée, pour venger les injures de leurs concitoyens. Les Tarentins en firent autant, appellerent Pyrrhus à leur fe cours: il y vint avec ce qu'il put ramaffer de troupes en Epite, en Theffalie & en Macédoine. Il battit d'abord les Romains, il en fut enfuite battu deux fois, & obligé d'abandonner l'Italie; ce qui entraîna la perte de Tarente. TiteLive dit, 9 & 12, que les Tarentins s'étoient emparés de la flotte des Romains, en avoient tué le chef, & chaffé avec mépris les ambaffadeurs que le fénat de Rome y avoit envoyés pour le plaindre de ces violences; que là-deffus les Romains leur avoient déclaré la guerre, les avoient fubjugués, & enfuite leur avoient rendu la liberté. On ne fait quand, ni par qui, Tarente a été ruinée, ni de quelle maniere elle a été rebâtie fur le pied qu'on la voit aujourd'hui. Biondo, au fixiéme livre de les hiftoires, & Sabellicus, au livre quatrième de la huitiéme Ennéade, difent que cette ville avoit été rebâtie par des habitans de Calabre, & par quelques autres peuples chaflés de leur patrie au tems que Totila, roi des Goths, pilla Rome. Quoi qu'il en foit, il s'en fallut beaucoup qu'elle eût alors fon ancienne grandeur; puisqu'on la répara feulement dans cet endroit, proche du port, & entouré de trois côtés par la mer. Dans la fuite on la fortifia encore d'une muraille du côté de la terre, & pour plus grande fûreté on y fit un follé tout à l'entour. Après la décadence de l'empire romain en Italie, les Tarentins furent fujets aux empereurs de Conftantinople jusqu'à l'arrivée des Sarrazins en Italie, dont ceux-ci conquirent d'abord une grande partie : ils s'emparerent du golfe de Tarente; mais après qu'on les eut chaffés de l'Italie, Tarente tomba fous la domination des princes & rois de Naples, qui honorerent ce pays du titre de principauté. Plufieurs particuliers en ont porté le nom, entre lesquels on compte quelques perfonnes de la famille des Urfins de Rome. Le premier de ceux-ci fut Jean-Antoine, qui l'avoit achetée de Jacques, comte de la Marck, prince de Tarente, & mari de la reine Jeanne II. Cette vente fe fit du confentement de cette reine. Le dernier prince de Tarente de la famille des Urfins fut Jean, qui posTédoit de belles qualités. On voit encore dans cette ville plufieurs veftiges de fon ancienne grandeur, comme quelques reftes du théâtre, de bâtimens publics & de l'embouchure de fon célébre port. Cette embouchure eft fermée préfentement avec de groffes pierres, de forte qu'il n'y a que de petites barques qui puiffent y entrer. On a bâti fur ces pierres des arcades par où l'eau de la mer entre & fort au tems du flux & du reflux, ce qui y amene une quantité de poiffons, dont la pêche eft fi abondante qu'on en fournit aux peuples de la Calabre, de la Pouille, de la Bafilicate & des autres

pays voilins. Le peuple appelle la petite Mer cet endroit où l'ancien port étoit : il a trente milles de tour, ayant huit milles de longueur fur deux de largeur, quoique Strabon ne falle fa circonférence que de douze milles & demi; mais il faut que ce paffage de Strabon ait été corrompu: les pêcheurs qui y navigent inceflamment, & le mefurent presque pas à pas, font foit du contraire, puisqu'il eft environné de hauts rochers de tous côtés. En fortant de fon embouchure on entre dans le golfe de Tarente, que les habitans nomment la grande Mer. La ville d'aujourd'hui eft fort petite en comparaifon de l'ancienne, dont elle n'occupe qu'une des extrémités. Elle eft plus longue que large. A fon extrémité vers la terre ferme eft fituée la forterefle, entourée des eaux de la mer. Ferdinand d'Arragon I, roi de Naples, la fit réparer. Silius-Italicus racontant dans fon fecond livre la défaite des Romains par Annibal, à Cannes, nomme les Tarentins entre les peuples qui abandonnerent les Romains, & fe rangerent du côté de l'ennemi.

Le philofophe Archytas mit en grande réputation cette ville. Saint Jérôme en parle avec éloge dans la lettre qu'il écrit à Paulin, où il dit que Platon fit le voyage de Tarente pour le voir.Horace, au premier livre de fes Ödes, Ode 28, adreffe ces vers à ce même Archytas:

Te maris & terra, numeroque carentis arena, Menforem cohibent, Archyta,

Tarente a donné encore le jour à Ariftoxéne, à Lurite, deux philofophes célébres de leur tems, à plufieurs autres hommes illuftres par leur favoir & leurs autres qualités. On garde dans cette ville les reliques de faint Catalde fon premier évêque. En fortant de la ville on voit d'abord une petite églife bâtie fous terre par l'apôtre faint Pierre, qui, à ce qu'on dit, débarqua dans ce lieu, & fe rendit de-là à pied jusqu'à Rome. Cette églife eft en grande vénération dans le pays. Le terroir de Tarente eft gras & fertile. Pline loue les porreaux, les figues, les noix, & les chataignes & fur-tout le fel de Tarente, qu'il dit furpaffer en douceur & en blancheur tous les autres fels.

Varron fait l'éloge du miel de Tarente. La riviere de Galafo paffe à trois milles de la ville; quoique Tite - Live la mette à cinq. Cela peut avoir été du tems de Tite-Live, & dans la fuite des tems ce fleuve a pu s'élargir & s'approcher de la ville.

Aujourd'hui le grand commerce de Tarente confifte en bled, en huile, & en huitres marinées d'une façon toute particuliere, ce qui les rends excellentes. On en envoye quantité par toute l'Italie.

TARETICA, promontoire de la Sarmatie Asiatique, fur la côte du Pont-Euxin. Ptolomée, l. 5, c. 9, le marque entre Tazos & Ampfalis. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Toretice pour Taretica ou Taretice.

TARF, petite riviere d'Ecoffe, dans la province de Nithesdale, fe jette dans le Bladnoch après avoir coulé quelque tems à l'occident de Krée.

TARGA, petite ville dans l'Afrique, au royaume de Fez, fur la côte de la mer Méditerranée, à fept lieues de Tétuan, vers le levant, dans une plaine qui eft entre deux montagnes. Elle eft enfermée de vieux murs, ayant du côté de la mer un château qui n'eft pas bien fort, quoique bâti fur un rocher, Cette ville doit fon origine aux Goths, qui la fonderent lorsqu'ils étoient maîtres du pays. Elle étoit autrefois fort peuplée, & fe gouverna pendant quelque tems ellemême; mais après la prife de Ceuta par les chrétiens, la plû

part

des habitans & les plus nobles fe fauverent dans les montagnes, & il n'y demeura qu'environ fix cents familles de pêcheurs, qui falent leur poiffon pour le vendre aux muleriers qui viennent de tous les endroits de cette contrée jusqu'à trente lieues à la ronde. La pêche y eft fi abondante, qu'on affure qu'elle pourroit fournir de poiffon la moitié du royaume de Fez. Cette ville eft environnée de tous côtés de grandes & épaifles forêts remplies de finges ; & les montanes voifines font très-froides & fort escarpées, quoiqu'il y ait un petit canton où l'on féme de l'orge; de forte que la plus grande partie du bled qu'on y mange vient de dehors, & eft apportée par ceux des montagnes & de l'Algarbe. Les habitans de Targa font brutaux & grands yvrognes, qui fe piquent de bravoure ; mais fur le moindre foupçon de quelques vaiffeaux chrétiens, ils quittent la ville & fe fauvent Tome V. Ggggg

dans les bois. Cette ville fut faccagée l'an 1533, par fix galeres du vieux dom Alvare Baçan. Il n'y a point de port, toute la côte n'étant qu'une rade découverte. On nommoit autrefois cette ville Tagat, felon Ptolomée, qui la qui la met à 8d 20 de longitude, & à 35d 6' de latitutude. * Marmol, Royaume de Fez, l. 4, ch. 66, p.so.

TARGALLA, village dont fait mention Théodoret, in vita Thalaffii. Ortélius foupçonne que ce village pouvoit être dans la Syrie, au voifinage de la ville Cyrus. TARGARUM, ville de l'Afrique propre, felon Ptolomée, l. 4, 6, 3, qui la marque entre Bizacina & Kararus, & la met au midi d'Adrumete.

rac.

TARGAZIN, ville de Perfe, dans la province d'Hié

TARGEA, lieu de France, dans le Bourbonnois, diocèfe de Clermont, élection de Gannat. C'est une paroiffe fituée à une lieue de la riviere de Bouble, & à cinq de celle de l'Allier. Les environs font de bonnes terres à feigle, beaucoup d'avoine, bons pâcages, foins abondans. Il y a un commerce de beftiaux, & quelques étangs. La cure vaut cinq cents livres. La paroiffe fait partie du duché de Bourbonnois : il y a plufieurs annexes.

TARGILENSIS. Il eft parlé d'un évêché de ce nom au troifiéme livre des Decretales, l. 3, c. 14, de Regularib.

TARGINES, fleuve d'Italie. Pline, lib. 3, c. 10, le met dans le pays des Locres. C'eft aujourd'hui le Tacina. Orté-, lius remarque que Gabriel Barri place une ville de même nom près de ce fleuve, & que cette ville eft préfentement

nommée Vernauda.

TARGON, lieu de France, dans la Guienne, diocèfe & élection de Bordeaux.

TARGOROD ou TRESCORT, ville de la Moldavie, au confluent de la riviere de Séreth & de la Moldava, environ à quinze lieues au deffous de la ville de Soczowa. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Ziridava; mais Lazius n'en convient pas. Voyez ZIRIDAVA.* De l'Isle,

Atlas.

TARGOVISCO ou TARVIS. Voyez TERGOWITZ. TARGUEZ, habitation des Bérebéres, dans l'Afrique, dans le pays appellé Eftuque. L'habitation de Targuez eft la principale. Il y a fur un petit tertre un château où demeure le cheque ou feigneur du pays, qui eft tout coupé de rochers, quoique fertile en orge. On y nourrit quantité de chèvres, dont les habitans font leur principal trafic. Ces Bérebéres font de la tribu de Muçamuda, & ils en ont encore d'autres pour voifins qui logent comme eux dans de maifons, & qui ont des villes & des châteaux. * Dapper, description des Biledulgerid. p. 206.

TARIANA, ville de la Sufiane. Elle étoit felon Prolomée, l. 6, c. 3, dans les terres, entre Albina & Sele.

TARICHEA. Voyez TARICHÉE.

TARICHÉE, ville de Galilée, dont Jofeph, in vita fua 1010 a fouvent parlé. Il dit qu'elle étoit à trente ftades de Tibériade. Il infinue qu'elle étoit maritime, puis qu'il dit qu'il s'y embarqua pour venir à Tibériade. Pline, 1. 5, c. 15, la place au midi du lac de Généfareth. Suétone, in Tito. la nomme urbem Judaa validiffimam Tarichaam. Jofeph. de Bello, 1..2.

*

TARICHIÆ. Voyez PELFAIA.

TARIFFE, ville d'Espagne, dans l'Andaloufie, fur le détroit de Gibraltar, à cinq lieues de la ville de ce nom en tirant à l'oueft. On l'appelloit anciennement Julia-Traducta ou Julia Joza, parce qu'on y avoit fait venir une colonie de Carthaginois. Elle eft fur une petite hauteur qui lui donne une vue fort étendue; mais elle n'a ni port ni baye propre à recevoir des vaiffeaux. On prétend qu'elle a été bâtie par Tariffe général des Maures, qui pafferent le détroit à la follicitation du comte Julien, pour s'emparer de l'Espagne. La ville eft encore environnée des murs & des tours qu'il y fit bâtir. Il y a encore un château affez élevé & petit, d'une fabrique très-ancienne où le gouverneur loge. Tariffe ne laiffe pas d'être grande mais elle eft déferte: à peine y compte-t-on huit cents habitans. Les rues font fort étroites & tortues, on voit encore bien des maisons bâties à la moresque, avec des plates-formes au lieu de toits; elle n'eft pas pavée : cette ville et fort pauvre, parce qu'elle ne fait aucun com

merce. Le pays eft très-fertile dans un climat doux & tempéré, arrofé de quantité de petits ruiffeaux. On n'y connoît presque jamais d'hiver, & les figuiers, les orangers, les citronniers plantés en pleine terre, quoique négligés rapportent de très-bons fruits. On y trouve encore vers le mois de décembre des figues excellentes. Les côteaux remplis de vignes font dans une expofition charmante; le vin eft excellent malgré le peu de foin que l'on prend des vignes, & la mauvaise maniere que l'on a de le faire. * Labat, Voyage d'Espag. t. I, p. 207.

Du côté de l'oueft de Tariffe il y a une grande plage de fable dans un enfoncement qui conduit jusqu'au cap de la Royo, en laquelle on peut mouiller, lorsqu'on vient du côté de l'oueft, ne pouvant entrer dans le détroit; le meilleur endroit eft dans le fond de la plage, vers le nord de l'isle de Tariffe à la petite portée du canon de la plage, par fept ou huit braffes d'eau, fond de fable menu, où les ancres tiennent bien; mais il ne faut pas mouiller trop proche de l'isle, car il y a plufieurs roches qui gâtent les cables; on eft à couvert par cette ifle des vents depuis le fud-fud eft jusqu'au nord. Il ne faut pas s'y laiffer furprendre des vents d'oueft, & fud-ouelt, car la mer dans ce tems eft fort groffe, & l'on auroit peine à doubler l'ifle Tariffe; les gens du pays affurent que la mer annonce quand le vent eft prêt à s'élever. Les marées dans cet endroit font au nord & fud à douze heures; le flot porte à l'oueft & le juffant à l'eft. On peut faire de l'eau du côté de l'oueft hors la ville de Tariffe; mris on ne peut passer à terre de l'ifle qu'avec des bateaux. * Michelot, Portug. de la Méditerranée, p. 7.

Environ dix milles au fud-eft-quart-d'eft du cap de la Plata, gît l'ifle de Tariffe qui s'avance beaucoup en mer, fur laquelle eft une tour ronde. Environ par le milieu de cette diftance vous voyez une groffe pointe avec quelques taches blanches qu'on appelle cap de Royo del Poirco, du côté de l'oueft de ce cap il y a une plage de fable un peu enfoncée, qu'on appelle Boullognia, devant laquelle on peut mouiller avec le vent du nord-oueft, nord & nord-est, à huit & neuf braffes d'eau, fond de fable fin. Entre l'ifle & la ville il y a une chapelle fur un monticule de fable blanc, qui de loin paroît ifolé. On peut mouiller auffi devant la ville pour les vents d'oueft, nord-oueft & nord; favoir entre l'ifle & la ville, par fept à huic braffes d'eau, fond de fable fin; mais ces mouillages ne font que pour relâcher, & lorsqu'on ne peut for tir du détroit.

Marques des feches ou baffes de Tariffe.

Droit au fud du cap de Royo del Poirco, environ fix milles & trois milles à l'oueft de l'ifle de Tariffe, il y a un petit banc de roches fous l'eau fort dangereux, qui gît nord & fud, de l'étendue d'environ un mille. Les gens du pays le nomment les Lachas de la Royo; il n'y refte que cinq pieds d'eau de baffe mer, & les courans d'eft près de ce banc vous y attire.

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On peut paffer entre l'ifle de Tariffe & les rochers rangeant la côte d'Espagne & l'ifle Tariffe à discrétion ; car il y a quinze à vingt braffes d'eau à trois à quatre cents toifes de l'ifle, & lorsqu'on vient du côté de l'oueft il faut ranger, comme nous avons dit, la côte, mettant la proue ou le gouvernail fur la ville de Tariffe, continuant cette route jusqu'à ce qu'on foit bien à l'eft du cap de la Royo del Poirco, alors on fera auffi à l'eft des dangers, enfuite on rangera à discrétion la pointe de l'ifle Tariffe; mais fur-tout, il faut obferver les différens courans qui font le long de cette côte. C'est pourquoi il ne convient guère de paffer à terre de ces dangers avec un gros vaisfeau, à moins d'avoir le vent ou la marée favorable; cela eft plus propre pour des galeres que pour des vaiffeaux; il vaut mieux paffer à mi-canal, rangeant un peu plus la barbarie ou la mer qui entre continuellement dans le détroit; & après avoir paffé ce danger, il faut fe rapprocher de la côte de Tariffe, principalement en venant dans la Mediterrranée.

TARIJA, ville de l'Amérique méridionale, dans le Pérou, par les 21b 48' de latitude auftrale, à cinquante lieues au fud-oueft du Potofi. Elle eft fituée dans une grande vallée dont elle a pris le nom entre les montagnes des

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Chiriguanas, presqu'à l'embouchure d'une petite riviere qui fe décharge dans Rio-Grande, ou Rio-Vermejo, une des plus grandes rivieres qui entre dans le Rio-de-la

Plata.

TARIM, ville de l'lemen ou Arabie heureufe. Elle eft fituée dans le pays qui porte en particulier le nom de Hadramouth. Edriffi la place affez près de la ville de Siam ou

Siabam.

TARINA, ville de la petite Arménie, felon Ortélius, qui cite Prolomée. C'est une faute : Ptolomée place Tarina dans la grande Arménie, entre Aftacana & Balisbiga.

TARINATES, peuples d'Italie, dans la Sabine, felon Pline, . 3, c. 12. Il y a encore aujourd'hui dans la Sabine une bourgade appellée Tarano; on croit qu'elle retient le nom de ces peuples. Voyez TARANO.

TARIONA, lieu fortifié dans la Liburnie, felon Pline, 1. 3, 6. 22. Le nom moderne eft Tnina, fi nous en croyons Niger. Le pays où cette fortereffe étoit fituée s'appelloit TARIOTARUM REGIO. Les TARIOTA de Pline font, à ce qu'on croit, les mêmes que Strabon, l. 7, p. 316, & quelques autres appellent AUTARIOTA.

TARKU, ville d'Afie, dans les états de l'Empire Rus fien, & la capitale de Dagheftan. Elle eft fituée fur la côte occidentale de la mer Caspienne au nord de Derbent, dont elle est éloignée d'environ quinze lieues, & à vingt lieues de Tarki. TARKU qu'on écrit aufli TIRCK, TARKI & TARGHOE, eft bâtie dans la montagne entre des rochers fort escarpés, & qui font fi pleins de coquilles, qu'il semble qu'ils en foient tout compofés. La plupart de ces coquillages font de la grandeur d'une noix, & il n'y a presque point d'espace de la largeur de la main où l'on n'en trouve cinq ou fix. Quoique le roc foit extrêmement dur, il ne laiffe pas d'y avoir de belles prairies fur le haut de la montagne. Il fort de ces rochers plufieurs fources qui découlent de tous côtés, & dont l'eau entre dans la ville avec un murmure fort agréable. La ville de Tarku n'a point de murailles. On y voit environ mille maifons bâties à la perfienne, quoique moins bien. Les habitans de cette ville font barbares & méchans; mais les femmes & les filles ne laiffent pas d'avoir de la douceur pour les étrangers. Elles ont toutes le vifage découvert, & ne font point refferrées comme celles de Perfe. Les filles ont les cheveux noués en quarante trefles qui leur pendent autour de la tête. * Oléarius, Voyage de Moscovie & de Perfe, l. 6, p. 15o.

TARMAD ou TER MED, nom d'une ville qui appartient, felon quelques géographes, à la province de Thokhareftan. Elle eft fituée fur la rive droite, ou feptentrionale du fleuve Gihon, felon quelques-uns; & felon d'autres, fur la rive méridionale ou occidentale: mais cette différence vient de ce que cette ville eft peut-être bâtie des deux côtés de cette riviere, ou parce que l'une des deux parties qui la divifent, a été ou ruinée ou bâtie en divers tems. Les tables d'Abulfeda donnent à cette ville 31d 15' de longitude, & 37d 35' de latitude feptentrionale. Quelques-uns ne lui donnent que god de longitude; mais les auteurs ne varient pas fur le fujet de fa latitude. La différence,qu'il y a entr'eux touchant la fituation de cette ville, fait que quelques-uns la comptent entre les villes de la province de Maouaalnahar qui confine avec le Khoraffan. Cette ville a une fort grande jurisdiction, & comprend un fort grand nombre de bourgades & de villages.* D'Herbelot, Bibliot.

orient.

TARMAH, nom d'une ville de la province de Berberah, qui est la Barbarie d'Afrique, & que nous appellons aujourd'hui la côte de Cafrerie, qui s'étend le long de la province de Zanguebar, & regarde l'Océan oriental ou d'Ethiopie. Cette ville eft plus méridionale que celle de Carcounah de trois journées. Tout auprès on voit la montagne ou le promontoire nommé Kahacouni.

TARMIS. Voyez THARMIS.

TARMON, petite ville d'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté de Fermanagh, au nord du lac d'Earne, fur les frontieres du comté de Dunnegal, avec un château bien fort; elle eft à dix milles de Balleck.

1. TARN, (LE) Tarnis, riviere de France, dans la province de Languedoc. Elle fort du Gevaudan, prend fa fource au mont de Lofére près de Florac, traverse le Rouergue, d'où rentrant dans le Languedoc, elle paffe à klby, reçoit l'Agout à Saint-Sulpice, enfuite coule à Mon

tauban, & fe jette dans la Garonne au-deffous de Moisfac. Cette riviere eft très considérable, particulierement depuis fa jonction avec l'Agout; elle commence à être navigable à Gailhac, & facilite le commerce des vins de ce pays avec les Anglois. On avoit entrepris de la rendre navi gable dès Alby, mais on n'y a point réuffi.

2. TARN, bourg de France, dans le Limousin, élection de Limoges, il est bien peuplé.

TARNADE, lieu chez les Helvétiens. L'itinéraire d'Antoniu le marque fur la route de Milan à Mayence, en prenant par les Alpes Pennines. Il étoit entre Octodurum & Penneloci, à douze milles du premier de ces lieux, & à treize milles du fecond. Simler croit que l'Agaunum de Rhéginon & le Tarnada d'Antonin font la même place. Voyez SAINTMAURICE.

1. TARNE ou TARNA, ville de l'Achaïe, felon Etienne le géographe.

2. TARNE, ville de la Lydie. Homére, Iliad. E. v. 44, & Strabon, l. 9, p. 413, en font mention. 3. TARNE ou TARNIS, fontaine de Lydie, felon Pline, L. 5, c. 29, dit qu'elle fortoit du mont Tmolus.

1. TARNIS, fleuve de la Gaule Aquitanique. Pline, 1. 4, c. 19, & Sidonius Apollinaris, parlent de ce fleuve. Quelques uns l'ont pris pour la Dordogne; mais comme Pline dit que le Tarnis féparoit les Tolofani des Petrocort, c'est-à-dire, les Touloufains des Périgourdins, ce ne peut être que le Tarn, qui conferve ainfi fon ancien

nom.

2. TARNIS. Voyez TARNE. 3.

TARNOPOL, ville de la petite Pologne, dans le pa latinat de Podolie, vers les confins de celle de Volhinie, fur le bord d'une petite riviere, au nord de Tram blowa.

TARNOWITS, petite ville d'Allemagne, dans la Siléfie, à quatre milles de Strelits & à quatre de Bendschin. Elle appartenoit autrefois aux ducs de Jagerndorff, qui en furent privés par jugement, & elle fut adjugée à la couronne de Boheme. Zeyler, Topog. Sil. p. 183.

1. TARO ou VAL-DI-TARO, petit pays d'Italie, au jourd'hui l'une des dépendances du Plaifantin. Il eft fitué entre le Parmefan, le Plaifantin & l'état de Génes. Ces principaux lieux font Borgo di Val di Taro, Bardi & Compiano. Ce pays a eu long-tems fes princes particuliers. Les Fiesques l'ont poffédé. Il pafla enfuite à la maison de Landi, qui le vendit au duc de Parme en 1682.

2. TARO ou BORGO DI VAL DI TARO, petite ville d'Italie, dans le Plaifantin, & la capitale du pays appellé Valdi-Taro. Elle eft fituée fur la rive droite du Taro, qui lui donne fon nom. Elle a été acquife par les ducs de Parme avec le pays dont elle eft la capitale. Voyez l'article précédent.

3. TARO, Tarus, riviere d'Italie. Elle a fa fource dans la partie méridionale du duché de Milan, au voifinage de la fource du torrent Auanto. Son cours eft d'abord d'occident en orient, jusqu'à ce qu'elle foit entrée dans l'état de Landi, qu'elle traverse en ferpentant & en courant du midi occidental au nord oriental. Elle tourne enfuite vers le nord,' & après avoir traversé le Parmesan, elle va fe perdre dans le Pô, entre les embouchures de l'Ongina & de la Parma. Les principaux lieux qu'elle arrofe, font Chiefa del Taro, g. Compiano, g. Borgo di Val-di-Taro, g. Belforte, d. Cornegliano, d. Fornuvo, d. Dans fa courfe elle reçoit diverfes rivieres, entre autres le Tarola, d. la Valdena, d. le Ceno, g. le Rigio-Rio, g. le Stirone, g. le Rigoza, g.

TARODUNUM, ville de la Germanie. Ptolomée, 1. 2, c. 11, la marque près du Danube, au voisinage d'Ara flavia, & Lazius croit que le nom moderne eit Dornftet.

TAROGILLA, petite ifle de la mer du Sud, à trois ou quatre lieues de Panama.

TAROM, ville de Perfe, dans la province de Fars, près de Seirdgian, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur Bec, 1. 3, c. 68.

TARON, contrée de l'Afie, dont parle Cédrene & Cu ropalate. Ortélius croit que ce pouvoit être quelque contrée de la Syrie.

TARONA, ville du Cherfonnéfe Taurique. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 3, c. 6, qui la place entre Taphros & Poftigia. Tome V. Ggggg ij

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