2. TARASCON, ville de France, dans le pays de Foix, diocèse de Pamiers : on croit cette ville ancienne; c'est l'une des quatre principales villes du comté de Foix; elle est située au bord de la riviere d'Ariege, à trois lieues au-dessus de la ville de Foix. Depuis quelque tems elle a beaucoup souffert d'un incendie. Il y a beaucoup de forges. TARASCOS, peuples de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Mechoacan, selon Corneille, qui ne cite aucun garant. Ces penples, ajoute-t-il, ont leurs demeures près de la ville de Mechoacan, & c'est de ces peuples que vient la langue tarasque, qui est en usage dans le Méxique. TARASENSIS. Voyez THARASENSIS. TARASII ou SAINT-TARASIL, lieu maritime d'Europe, au voisinage du Bosphore de Thrace. Cédréne dit que c'est dans cet endroit que les peuples passerent la mer a cheval. * Ortelii, Thefaur. à TARASSA, ville d'Afrique. C'est saint Augustin qui, TARBASSUS, ville de la Pisidie, selon Artemidore, cité par Strabon, 1. 12, p. 572. TARBE. Voyez TARBES. TARBELUS, montagne de la Doride, aux environs de la ville de Caunus, selon Quintus Calaber. TARBES OU TARBE, ville de France, capitale du comté de Bigorre, sur la rive gauche de l'Adour, dans une très-belle plaine, à neuf licues au sud-ouest d'Ausch, & à fix lieues au levant de Pau. Cette ville a fuccédé à l'ancienne Bigorre, nommée Begorra ou Behorra, par Grégoire de Tours, & le nom de Tarbe ne se trouve point audelà de sept à huit cents ans ; car les notices où l'on voit ces noms Turba, Tarba, Travia, & quelquefois Tursambica, ne sont point anciennes. On voit seulement dans Grégoire de Tours, qu'il y avoit auprès de la ville de Bigorre, in termino Behorretana urbis, deux lieux assez célé en parle ; dans un autre endroit il écrit THARASSA, ortho-bres, l'un nommé Sectiacum, & l'autre Talva; & il est pro graphe qui est employée par saint Cyprien. C'est apparemment la même ville que la notice des évêchés d'Afrique appelle Tarazenfis. Voyez TARAZENSIS. TARATI, peuples Montagnards de l'ifle de Sardaigne. Strabon, 1.5, p. 225, dit qu'ils habitoient dans des cavernes, & que, quoiqu'ils eussent un terrein propre pour le froment, ils en négligeoient la culture, aimant mieux piller les champs des autres habitans. Ils s'adonnoient aussi à la piraterie; car Strabon ajoute qu'ils désoloient les Pisans, foit dans l'isle, soit dans le continent. TARAUMARA. Voyez NOUVEAU MEXIQUE. TARAX. Voyez TARAS, no. 4. TARAXANDRA. Saint Clément d'Alexandrie, I. Stromat. & Suidas, donnent ce nom à une Sibylle, qui avoit été ainsi appellée du lieu où elle se tenoit. TARAZENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice des évêchés d'Afrique nomme l'évêque de ce siége Dominus Tarazensis. Voyez TARASSA. TARAZONA OU TARAÇONA, ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, vers les confins de la Castille vieille & de la Navarre, près du Mont-Cayo, sur le bord d'une petite riviere nommée Queiles. Cette vilie fut d'abord appellée Tyria-Aufonia, dont on fit apparemment par corruption Turiazo ou Tyriasso, & d'où s'est formé le nom moderne de Tarazona. Cette ville est entourée de fortes murailles & d'un fossé d'eau que la petite riviere Queiles lui fournit. Cette ville est bien bâtie; il s'y fait un grand commerce. Il y a trois paroisses, quatre couvents de moines, trois de religieuses, & un bon hôpital. Elle a fuffrage dans les assemblées des états, & jouit de grands priviléges, que Pierre, roi d'Arragon, lui accorda, en déclarant ses habitans francs, libres, & exempts; ce qui fut confirmé l'an 1412 par le roi Ferdinand 1, surnommé l'Honnête. Son origine est incertaine, mais elle est fort ancienne. Auguste en fit une ville municipale privilégiée. Lorsque les Maures étoient en Espagne, Aza-Adha le gouverneur la détruisfit l'an 724, ensuite eux mêmes la rebâtirent, y faifant leur demeure jusqu'en 1119, ou selon d'autres 1120, que le roi Alfonse I d'Arragon & de Navarre, la prit, la fit peupler de chrétiens, & y remit le siége épiscopal. Son diocèle étend sa jurisdiction en Castille & en Navarre, & vaut à son évêque plus de vingt mille ducats par an. On tint à Tarazona un concile l'an 1229, & les états y furent aflemblés sous le roi d'Arragon Pierre III, en 1283, sous Ferdinand V, le Catholique, en 1484 & en fous Philippe II, en 1592. Le terrein donne avec abondance bled, vin, huile, fruits, poissons, bétail, gibier, volaille. La ville de Tarazona est distinguée en ville haute, bâtie fur un rocher, & en ville basse située dans la plaine; & dans ces deux villes, il n'y a pas plus de deux mille habitans. * Sylva. Poblac. de Espana, p. 129 1495 1. TARBA, ville de l'isle de Créte. Ptolomée, l. 3, 6. 17, la marque sur la côte méridionale, entre Lissus & Pæcilafium. C'est aujourd'hui Traba, bourgade de l'isle de Candie. Voyez ce mot. 2. TARBA, ville de la Palestine, selon la notice des dignités de l'Empire, où on trouve Cohors prima centenagia Tarba. TARBACANA. Voyez, CARBACA. bable que le nom du dernier a été corrompu en Talba ou Tarba. L'ancienne Bigorre nommée civitas Begorrenfis & castrum Begorrense, a été ruinée avec la plupart des autres villes de Gascogne, par les invasions des Barbares. Tarbe s'est accrue de ses ruines. L'église cathédrale est néanmoins toujours dans le lieu où étoit castrum Begorrense, qu'on nomme, à cause de cela, aujourd'hui la Sede. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 205. La ville de Tarbes est divisée en quatre ou cinq parties, qui font voir qu'elle a été bâtie à plusieurs reprises. Elle est défendue par le château de Bigorre, que de Marca croit avoir donné le nom au comté. Il y a outre la cathédrale une église paroissiale qui est au milieu de la ville, & deux couvents, l'un de cordeliers & l'autre de carmes. Le collége est aux peres de la doctrine, ainsi que le séminaire. La sénéchauffée de Tarbes est dans la généralité de Bordeaux ; mais elle est du reffort du parlement de Touloufe. L'évêché de Tarbes est très ancien, car nous voyons qu'Aper, évêque de cette ville, ou de celle de Bigorre, assista au concile d'Agde, en 506. L'évêque de Tarbes est en cette qualité président des états de Bigorre. Ce diocèse renferme trois cents quatre-vingt-quatre paroisses ou annexes, huit archidiacres: un chantre & quatorze chanoines composent le chapitre de la cathédrale, qui est dédiée à la sainte Vierge. * Piganiol, Description de la France, 1. 4, p. 488. TARCHAN, petite province du Charasm, située au nord de la riviere de Kherell, & à l'ouest du pays de Bakirgan Elle abonde en pâturages excellens; mais elle est peu cultivée.* Histoire généalogique des Tatars, l. 789. TARCHIA, ville de Sicile, felon Etienne le géographe. TARCHONIUM, ville de la Toscane, selon Etienne le géographe. Voyez TARQUINIENSES. TARCHU, ville de la Tartarie Russienne. Elle est à cinq verstes de la mer Caspienne, du côté du couchant, dans un grand enfoncement, entre de hauts rochers qui couvrent cette ville des deux côtés, & par derriere: mais du côté de la mer elle est ouverte, & est bâtie en montant. Elle est grande, spacieuse, &, suivant les apparences, fort ancienne. Le schamchall y faisoit sa résidence, & fon palais y subsiste encore: il est situé au bout de la ville, dans un licu fort élevé, de forte qu'il domine sur toute la ville, toute la plaine des environs, & fort au loin dans la mer. Les rues en sont très-irrégulieres, & les maisons sont construites à la façon des Occidentaux, avec des toits en platteforme, delà vient qu'elles ont peu d'extérieur en apparence; mais l'intérieur en est fort agréable. Les aqueducs y sont considérables: ils conduisent l'eau des sources qui se trouvent au haut des montagnes, premierement dans le palais du schamchall, où elle passe dans toutes les cours où il y a des réservoirs, dans toutes les écuries, & dans des bassins qui sont dans des salles, où l'on peut le rafraîchir pendant les chaleurs: elle se répand ensuite dans la ville, en partie dans des maisons particulieres, en partie dans des puits publics. Le mot de schamchall est arabe, & fignifie un homme envoyé de Scham, pour gouverner. Lorsque les Arabes eurent pouffé leurs progrès en ces lieux, & assujetti le pays situé au couchant de la mer Caspienne, ils en établirent Tarchu la capitale, & y envoyerent toujours depuis un gouverneur de Damas. Ils appelle Damas Scham, & chall. répond à notre mot gouverneur. * Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au service de la Ruffie. TARCOLAN, ville des Indes, dans le Carnate, au nord de Cangivouran, dont elle dépend. C'étoit autrefois une ville considérable, pendant que les rois de Golconde en étoient les maîtres; mais elle a beaucoup déchû de sa grandeur & de ses richesses depuis que les Maures s'en sont emparés, par la conquête du royaume de Golconde. Si l'on en croit les Gentils, elle étoit anciennement fi belle, & fi magnifique, que les dieux du pays y tenoient leurs aflemblées générales, quand il leur plaisoit de descendre sur la terre. Quand les Maures en firent la conquête, la plupart des habitans l'abandonnerent. Le grand Mogol en a réduit l'enceinte, & dépend aujourd'hui du gouverneur général de Congivouran. * VI Recueil des Lettres édif. TARCONIA. Voyez TARQUINIENSES. •TARCYNITÆ & TARCYNAI, peuples des pays les plus feptentrionaux, ou Hyperborées. Etienne le géographe, qui parle de ces peuples, dit qu'il y a chez eux un trésor gardé par des griphons. Pline raconte la même chose des peuples Arismaspi. TARD, (LE) lieu & abbaye de France, dans la Bourgogne, diocèse de Langres. Ce lieu, qui est de la paroisse de Tard-le haur, est situé fur l'Ouche, à trois lieues de Dijon, tirant du côté de Dole. C'est un pays de plaines, le Finage a environ une demi-lieue de tour. Hugues II, duc de Bourgogne, y fonda en 1120 une abbaye de filles, de l'ordre de cîteaux, qui a été transférée en 1623, à Dijon. Cette abbaye est la mere de toutes celles des filles de cîteaux; elle est triennale & élective, & a été déclarée telle pat arrêt du grand conseil l'an 1695. TARDE (la) petite riviere de France, dans la Marche: elle prend sa source au pays de Combrailles, passe à l'abbaye de Bonlieu, & va se joindre au Cher, après avoir reçu la petite riviere de Voise, à l'entrée du Bourbon nois. TARDENOIS, en latin Tardenenfis Ager, petit pays de France, & qui fait partie du Soiffonnois dans le gouvernement de l'Isle de France; fes limites sont difficiles à expliquer. Il n'y a point d'autre lieu remarquable que Fere en Tardenois, & non pas Fare, comme le dit Corneille. TARDERA, selon Corneille, & Tordera, felon Jaillot, riviere d'Espagne, dans la Catalogne. Elle arrofe S. Saloni & Ostalric, & va se jeter dans la mer Mélirerranée à Blanes, entre Barcelone & Palamos, mais beaucoup plus près de cette derniere ville. TARDISTILI, peuples de l'Inde, selon Pline, 1. 24, c. 17. Quelques manuscrits portent Taradaftili pour Tardiftili. Pintaut soupçonne qu'on pourroit lire Taxili. TARDOIRE ou TARDOUERE, riviere de France. Elle a sa source dans le Limousin, (2) près de Chaslus, d'où prenant son cours d'orient en occident, elle entre dans la Marche de Poitou qu'elle traverse; elle entre ensuite dans l'Angoumois, où, après avoir arrosé Monberon, elle commence à courir du midi au nord en ferpentant, mouille la Rochefoucant, & se joint ensuite au Bandiac, pour aller se perdre dans la Charente. Lorsque le tems est pluvieux, elle devient quelquefois fort grosse, se déborde & inonde de grandes prairies qu'elle rend fertiles. (b) Pendant ces débordemens, les passages en sont très-dangereux & impraticables; mais dans le beau tems, elle est si baffe, que fes eaux tarissent à une demi-lieue de sa source, & que le reste de fon lit demeure à sec. Ses eaux sont sales & bourbeuses, & très propres pour les tanneries, ce qui en a fait établir à la Rochefoucaut. (*) De l'Isle, Atlas. (b) Piganiol, Description de la France, t. 5, p. 4. TARELEI, peuples d'Ethiopie. Pline, 1.5, c. 8, dit qu'ils habitoient à la source du fleuve Niger. TARENTASIA, ville des Alpes Graïennes, chez les Centrons. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Milan, à Strasbourg, en passant par les Alpes Graïennes, entre Bergentrum & Cafuaria, à dix-huit milles de la premiere de ces places, & d vingt-quatre milles de la seconde. Dans un autre endroit l'itinéraire d'Antonin écrit Darantafia. C'est aujourd'hui Moustier on Monstier, en Tarantaise. Voyez MONSTIER & TARANTAISE. TARENTAIGNE, lieu de France, dans la Normandie, au diocèse de Bayeux, élection de Vire. C'est une paroitse dont l'église est sous l'invocation de S. Pierre. TARENTE, en latin TARENTUM OU TARAS, & en italien Taranto, ville d'Italie, dans la terre d'Otrante, fur le bord de la mer, dans un recoin du golfe auquel elle donne fon nom. Son port est célébre dans l'histoire. Strabon en parle ainsi : La circonférence de ce port est de cent stades qui font trente-deux milles & demi; il est grand, beau & fermé avec un pont ; mais il n'y a que peu d'endroits où les vaisseaux peuvent approcher de la terre. On voyoit entre ce port & l'endroit qui étoit au dedans du golfe, un ifthme, ou une langue de terre mouillée de trois côtés par la mer. C'est sur cette langue de terre que la ville de Tarente a été bâtie; les vaisseaux y peuvent aborder aisément; de chaque côté du rivage il y a une petite colline. La ville est située dans une plaine & la forteresse sur une hauteur. Anciennement cette ville avoit été enfermée d'une grosse muraille, dont la plus grande partie étoit ruinée du tems de Strabon du côté de la terre; mais elle étoit encore entiere vers l'embouchure du port, près de la forteresse. Cette ville étoit, à ce que Strabon dit, passablement grande, & on y voyoit une belle place fort spacieuse, destinée aux jeux publics. Il y en avoit une autre auffi grande, & au milien de laquelle étoit dressé le colosse de Jupiter estimé le premier du monde pour fa grandeur, excepté pourtant celui de Rhodes. Entre cette place & l'embouchure du port étoit la fortereffe. On y voyoit encore quelques restes de ces anciens ornemens & quelques statues. Il y en avoit autrefois un grand nombre ; elles furent ruinées pour la plupart par les Carthaginois ; & quand les Romains la reprirent, ils emporterent les plus belles statues à Rome, entre lesquelles étoit la fameuse stad'Hercule faite de métal par Lysippe, que Fabius fit mettre dans le capitole. Il y a plusieurs fentimens touchant l'origine de cette ville. Antiochus veut qu'elle ait été fondée par quelques barbares de Créte, qui lui donnerent le nom de Tarente qui étoit celui d'un de leurs chefs. Florus, en faisant la description des guerres des Tarentins, dit que les Lacédémoniens la bâtirent. Solin afsure qu'elle fut fondée par les Héraclides ; mais Servius s'appuyant fur ces vers de Virgile : tue Hic Sinus Herculei, fi vera eft fama Tarenti. Et fur cette autre : Qua piger humectat flaventia culta Galefus. dit que la ville de Tarente doit son origine à Tara, fils de Neptune, & qu'elle fut ensuite aggrandie par Phalante & par les Parthéniens. D'autres écrivent qu'elle prit fon nom des noix & des pommes de pin que le terroir y produit avec des écorces fort tendres, & que les Sabins nommoient les choses tendres, Tarentum. Enfin, il y en a qui dérivent son nom de la riviere Taras qui pafle à cinq milles; mais d'autres veulent que cette riviere ait pris fon nom de la ville. Cette ville devint fort célébre par ses richeffes & par fa puissance. Son gouvernement étoit démocratique; elle entretenoit une flotte très nombreuse. Son armée de terre confiftoit en trente mille fantassins & en trois mille chevaux, & cette armée étoit commandée par mille officiers, selon le rapport de Strabon. Le philosophe Pythagore demeura long-tems a Tarente, où il fut en grande considération, de même qu'Archytas, qui y étoit né & qui la gouverna long-tems. Dans la suite privés de ces philosophes, qui leur avoient inspiré l'amour de la vertu, les Tarentins firent leur unique occupation des jeux & des plaisirs, & se livrerent aux plus grands excès de la débauche. Enfin le mot Tarentin pafla en proverbe pour exprimer un débauché. Des mœurs si différentes des premieres amolirent leur courage, & peu à peu la république déchue de son état florissant, se vit réduite aux dernieres extrémités. Au lien qu'elle avoit coutume de donner des capitaines à divers peuples, elle fut contrainte elle-même d'en chercher chez les étrangers pour conduire ses troupes. Les Tarentins choisirent d'abord pour général Archidame, fils d'Agésilas, ensuite Alexandre, roi des Molosses, puis Cléonyme & Agathocle; enfin lorsqu'ils voulurent entrer en guerre contre les Romains, ils choisirent Pyrrhus roi des Epirotes. Tous ces capitaines s'en allerent mécontens & ennemis de ceux de Tarente, qui nonobstant leur grande mifere, étoient devenus si arrogans, qu'ils ne voulurent jamais suivre les avis de ces capitaines; ce qui fâcha entr'autres tellement Alexandre contr'eux, qu'il fit tous les efforts pour transporter dans le territoire des Turiens le grand conseil des Grecs, qui étoit accoutumé de s'assembler dans le temple d'Hercule, au pays de Tarente, & il fit faire après un bâtiment commode proche la riviere d'Atalandre pour l'assemblée de ce conseil. Hannibal fut le premier qui leur ôta leur liberté, & les Romains en firent une colonie. rent Hérodote prouve, dans son troisiéme livre, que du tems de Darius & de Milon Crotoniate, la ville de Tarente fut gouvernée par des rois. Florus dit que Tarente étoit autrefois la capitale de la Calabre, de la Pouille & de la Lucanie. Sa circonférence étoit grande, fon port avantageux, sa fituation merveilleuse, à cause qu'elle étoit située à l'embouchure de la mer Adriatique, à la portée d'un grand nombre de places maritimes où ses vaisfeaux alloient; favoir, en - Iftrie, dans l'Illyrique, dans l'Epire, en Achaïe, en Afrique & en Sicile. Au-dessus du port du côté de la mer, étoit le théâtre de la ville qui a occasionné sa ruine; car le peuple s'y étant rendu un jour pour voir des jeux qui s'y faifoient, observa que des hommes passoient près du rivage; on les prit pour des ennemis. Les Tarentins fans aucun autre éclaircissement, se moquerent d'eux, & les tournerent en cidicule; il se trouva que c'étoient des Romains, qui s'étant apperçus des folies de ceux de Tarente, envoyerent des députés à la ville pour se plaindre de l'affront qu'on leur avoit fait fans aucune raison. Les Tarentins les chafferent honteufernent de leur ville. Les Romains mirent sur pied une grosse armée, pour venger les injures de leurs concitoyens. Les Tarentins en firent autant, appellerent Pyrrhus à leur se cours: il y vint avec ce qu'il put ramaffer de troupes en Epire, en Theffalie & en Macédoine. Il battit d'abord les Romains, il en fut ensuite battu deux fois, & obligé d'abandonner l'Italie ; ce qui entraîna la perte de Tarente. TiteLive dit, 19 & 12, que les Tarentins s'étoient emparés de la flotte des Romains, en avoient tué le chef, & chaffé avec mépris les ambassadeurs que le sénat de Rome y avoit envoyés pour se plaindre de ces violences; que là-dessus les Romains leur avoient déclaré la guerre, , les avoient fubjugués, & enfuite leur avoient rendu la liberté. On ne fait quand, ni par qui, Tarente a été ruinée, ni de quelle maniere elle a été rebâtie sur le pied qu'on la voit aujourd'hui. Biondo, au sixiéme livre de ses hittoires, & Sabellicus, au livre quatrième de la huitiéme Ennéade, disent que cette ville avoit été rebâtie par des habitans de Calabre, & par quelques autres peuples chaslés de leur patrie au tems que Totila, roi des Goths, pilla Rome. Quoi qu'il en soit, il s'en fallut beaucoup qu'elle eût alors son ancienne grandeur; puisqu'on la répara seulement dans cet endroit, proche du port, & entouré de trois côtés par la mer. Dans la suite on la fortifia encore d'une muraille du côté de la terre, & pour plus grande sûreté on y fit un fossé tout à l'entour. Après la décadence de l'empire romain en Italie, les Tarentins furent sujets aux empereurs de Constantinople jusqu'à l'arrivée des Sarrazins en Italie, dont ceux-ci conquirent d'abord une grande partie : ils s'emparerent du golfe de Tarente; mais après qu'on les eut chassés de l'Italie, Tarente tomba sous la domination des princes & rois de Naples, qui honorerent ce pays du titre de principauté. Plusieurs particuliers en ont porté le nom, entre lesquels on compte quelques personnes de la famille des Ursins de Rome. Le premier de ceux-ci fut Jean-Antoine, qui l'avoit achetée de Jacques, comte de la Marck, prince de Tarente, & mari de la reine Jeanne II. Cette vente se fit du consentement de cette reine. Le dernier prince de Tarente de la famille des Urfins fut Jean, qui posTédoit de belles qualités. On voit encore dans cette ville plusieurs vestiges de son ancienne grandeur, comme quelques restes du théâtre, de bâtimens publics & de l'embouchure de son célébre port. Cetre embouchure est fermée présentement avec de grosses pierres, de forte qu'il n'y a que de petites barques qui puissent y entrer. On a bâti sur ces pierres des arcades par où l'eau de la mer entre & fort au tems du flux & du reflux, ce qui y amene une quantité de poissons, dont la pêche est si abondante qu'on en fournit aux peuples de la Calabre, de la Pouille, de la Bafilicate & des autres pays voisins. Le peuple appelle la petite Mer cet endroit où l'ancien port étoit : il a trente milles de tour, ayant huit milles de longueur sur deux de largeur, quoique Strabon ne fasse sa circonférence que de douze milles & demi; mais il faut que ce passage de Strabon ait été corrompu: les pêcheurs qui y navigent incessamment, & le mesurent presque pas à pas, font foit du contraire, puisqu'il est environné de hauts rochers de tous côtés. En fortant de son embouchure on entre dans le golfe de Tarente, que les habitans nomment la grande Mer. La ville d'aujourd'hui est fort petite en comparaison de l'ancienne, dont elle n'occupe qu'une des extrémités. Elle est plus longue que large. A fon extrémité vers la terre ferme est située la forteresle, entourée des eaux de la mer. Ferdinand d'Arragon I, roi de Naples, la fit réparer. Silius-Italicus racontant dans son second livre la défaite de Romains par Annibal, à Cannes, nomme les Tarentins entre les peuples qui abandonnerent les Romains, & se rangerent du côté de l'ennemi. Le philofophe Archytas mit en grande réputation cette ville. Saint Jérôme en parle avec éloge dans la lettre qu'il écrit à Paulin, où il dit que Platon fit le voyage de Tarente pour le voir. Horace, au premier livre de ses Odes, Ode 28, adresse ces vers à ce même Archytas : Te maris & terra, numeroque carentis arena, Tarente a donné encore le jour à Aristoxene, à Lurite, deux philosophes célébres de leur tems, à plusieurs autres hommes illustres par leur savoir & leurs autres qualités. On garde dans cette ville les reliques de faint Catalde fon premier évêque. En sortant de la ville on voit d'abord une petite église bâtie sous terre par l'apôtre saint Pierre, qui, à ce qu'on dit, débarqua dans ce lieu, & se rendit de-là à pied jusqu'à Rome. Cette église est en grande vénération dans le pays. Le terroir de Tarente est gras & fertile. Pline loue les porreaux, les figues, les noix, & les chataignes, & fur-tout le sel de Tarente, qu'il dit surpaffer en douceur & en blancheur tous les autres sels. Varron fait l'éloge du miel de Tarente. La riviere de Galaso passe à trois milles de la ville; quoique Tite - Live la mette à cinq. Cela peut avoir été du tems de Tite-Live, & dans la suite des tems ce fleuve a pu s'élargir & s'approcher de la ville. Aujourd'hui le grand commerce de Tarente consiste en bled, en huile, & en huitres marinées d'une façon toute particuliere, ce qui les rends excellentes. On en envoye quantité par toute l'Italie. TARETICA, promontoire de la Sarmatie Asiatique, fur la côte du Pont-Euxin. Ptolomée, 1.5,0.9, le marque entre Tazos & Ampsalis. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Toretice pour Taretica ou Taretice. TARF, petite riviere d'Ecosse, dans la province de Nithesdale, se jette dans le Bladnoch après avoir coulé quelque tems à l'occident de Krée. TARGA, petite ville dans l'Afrique, au royaume de Fez, sur la côte de la mer Méditerranée, à sept lieues de Tétuan, vers le levant, dans une plaine qui est entre deux montagnes. Elle est enfermée de vieux murs, ayant du côté de la mer un château qui n'est pas bien fort, quoique bâti sur un rocher. Cette ville doit fon origine aux Goths, qui la fonderent lorsqu'ils étoient maîtres du pays. Elle étoit autrefois fort peuplée, & se gouverna pendant quelque temsellemême; mais après la prise de Ceuta par les chrétiens, la plûpart des habitans & les plus nobles se sauverent dans les montagnes, & il n'y demeura qu'environ fix cents familles de pêcheurs, qui salent leur poiffon pour le vendre aux muleriets qui viennent de tous les endroits de cette contrée jusqu'à trente lieues à la ronde. La pêche y est si abondante, qu'on affure qu'elle pourroit fournir de poisson la moitié du royaume de Fez. Cette ville est environnée de tous côtés de grandes & épailles forêts remplies de finges; & les montagnes voisines sont très-froides & fort escarpées, quoiqu'il y ait un petit canton où l'on séme de l'orge; de forte que la plus grande partie du bled qu'on y mange vient de dehors, / & eft apportée par ceux des montagnes & de l'Algarbe. Les habitans de Targa font brutaux & grands yvrognes, qui fe piquent de bravoure; mais sur le moindre soupçon de quelques vaisseaux chrétiens, ils quittent la ville & se sauvent Ggggg Tome V. rac. TARGAZIN, ville de Perse, dans la province d'Hié TARGEA, lieu de France, dans le Bourbonnois, diocèse de Clermont, élection de Gannat. C'est une paroisse située à une lieue de la riviere de Bouble, & à cinq de celle de l'Allier. Les environs sont de bonnes terres à seigle, beaucoup d'avoine, bons pâcages, foins abondans. Il y a un commerce de bestiaux, & quelques étangs. La cure vaut cinq cents livres. La paroisse fait partie du duché de Bourbonnois : il y a plusieurs annexes. TARGILENSIS. Il est parlé d'un évêché de ce nom au troisieme livre des Decretales, 1. 3, c. 14, de Regularib. TARGINES, fleuve d'Italie. Pline, lib. 3, c. 10, le met dans le pays des Locres. C'est aujourd'hui le Tacina. Ortélius remarque que Gabriel Barri place une ville de même nom près de ce fleuve, & que cette ville est présentement nommée Vernauda. TARGON, lieu de France, dans la Guienne, diocèse & élection de Bordeaux. TARGOROD OU TRESCORT, ville de la Moldavie, au confluent de la riviere de Séreth & de la Moldava, environ à quinze lieues au-dessous de la ville de Soczowa. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Ziridava ; mais Lazius n'en convient pas. Voyez ZIRIDAVA. * De l'Isle, Atlas. TARGOVISCO ou TARVIS. Voyez TERGOWITZ. TARGUEZ, habitation des Bérebéres, dans l'Afrique, dans le pays appellé Estuque. L'habitation de Targuez est la principale. Il y a sur un petit tertre un château où demeure le cheque ou seigneur du pays, qui est tout coupé de rochers, quoique fertile en orge. On y nourrit quantité de chevres, dont les habitans font leur principal trafic. Ces Bérebéres sont de la triba de Muçamuda, & ils en ont encore d'autres pour voifins qui logent comme eux dans de maisons, & qui ont des villes & des châteaux. * Dapper, description des Biledulgerid. p. 206. TARIANA, ville de la Sufiane. Elle étoit selon Prolomée, l. 6, c. 3, dans les terres, entre Albina & Sele. TARICHEA. Voyez TARICHÉE. TARICHÉE, ville de Galilée, dont Joseph, in vita fua 1010 a souvent parlé. Il dit qu'elle étoit à trente ftades de Tibériade. Il insinue qu'elle étoit maritime, puis qu'il dit qu'il s'y embarqua pour venir à Tibériade. Pline, 1.5, c. 15, la place au midi du lac de Génésareth. Suétone, in Tito. la nomme urbem Judea validissimam Taricheam. * Joseph. de Bello, 1..2. TARICHIÆ. Voyez PELFAIÆ. TARIFFE, ville d'Espagne, dans l'Andalousie, sur le détroit de Gibraltar, à cinq lieues de la ville de ce nom en tirant à l'ouest. On l'appelloit anciennement Julia-Traducta ou Julia Joza, parce qu'on y avoit fait venir une colonie de Carthaginois. Elle est sur une petite hauteur qui lui donne une vue fort étendue; mais elle n'a ni port ni baye propre à recevoir des vaisseaux. On prétend qu'elle a été bâtie par Tariffe général des Maures, qui passerent le détroit à la sollicitation du comte Julien, pour s'emparer de l'Espagne. La ville est encore environnée des murs & des tours qu'il y fit bâtir. Il y a encore un château assez élevé & petit, d'une fabrique très-ancienne où le gouverneur loge. Tariffe ne laisse pas d'être grande, mais elle est déserte: à peine y compte-t-on huit cents habitans. Les rues sont fort étroites & tortues, on voit encore bien des maisons bâties à la moresque, avec des plates-formes au lieu de toits; elle n'est pas pavée : cette ville est fort pauvre, parce qu'elle ne fait aucun com merce. Le pays est très-fertile dans un climat doux & tempéré, arrosé de quantité de petits ruisseaux. On n'y connoît presque jamais d'hiver, & les figuiers, les orangers, les citronniers plantés en pleine terre, quoique négligés, rapportent de très-bons fruits. On y trouve encore vers le mois de décembre des figues excellentes. Les côteaux remplis de vignes sont dans une exposition charmante; le vin est excellent malgré le peu de soin que l'on prend des vignes, & la mauvaise maniere que l'on a de le faire. * Labat, Voyage d'Espag. t. 1 , p. 207. Du côté de l'ouest de Tariffe il y a une grande plage de sable dans un enfoncement qui conduit jusqu'au cap de la Royo, en laquelle on peut mouiller, lorsqu'on vient du côté de l'ouest, ne pouvant entrer dans le détroit; le meilleur endroit est dans le fond de la plage, vers le nord de l'isle de Tariffe à la petite portée du canon de la plage, par sept ou huit brasses d'eau, fond de sable menu, où les ancres tiennent bien; mais il ne faut pas mouiller trop proche de l'isle, car il y a plusieurs roches qui gâtent les cables; on est à couvert par cette isle des vents depuis le sud-fud-est jusqu'au nord. Il ne faut pas s'y laiffer furprendre des vents d'ouest, & fud-ouest, car la mer dans ce tems est fort grosse, & l'on auroit peine à doubler l'ifle Tariffe; les gens du pays assurent que la mer annonce quand le vent est prêt à s'élever. Les marées dans cet endroit sont au nord & fud à douze heures; le flot porte à l'ouest & le jussant à l'est. On peut faire de l'eau du côté de l'ouest hors la ville de Tariffe ; mris on ne peut passer à terre de l'isle qu'avec des bateaux. * Michelot, Portug. de la Méditerranée, p. 7. Environ dix milles au fud-est-quart-d'est du cap de la Plata, gît l'isle de Tariffe qui s'avance beaucoup en mer, sur laquelle est une tour ronde. Environ par le milieu de cette distance vous voyez une grosse pointe avec quelques taches blanches qu'on appelle cap de Royo del Poirco, du côté de l'ouest de ce cap il y a une plage de sable un peu enfoncée, qu'on appelle Boullognia, devant laquelle on peut mouiller avec le vent du nord-ouest, nord & nord-est, à huit & neuf brasses d'eau, fond de sable fin. Entre l'isle & la ville il y a une chapelle sur un monticule de sable blanc, qui de loin paroît isolé. On peut mouiller aussi devant la ville pour les vents d'ouest, nord-ouest & nord; savoir entre l'ifle & la ville, par sept à huit brasses d'eau, fond de sable fin; mais ces mouillages ne sont que pour relâcher, & lorsqu'on ne peut for tir du détroit. Marques des seches ou basses de Tariffe. Droit au sud du cap de Royo del Poirco, environ fix milles & trois milles à l'ouest de l'isle de Tariffe, il y a un petit banc de roches sous l'eau fort dangereux, qui gît nord & fud, de l'étendue d'environ un mille. Les gens du pays le nomment les Lachas de la Royo; il n'y reste que cinq pieds d'eau de basse mer, & les courans d'est près de ce banc vous y attire. On peut paffer entre l'isle de Tariffe & les rochers, rangeant la côte d'Espagne & l'isle Tariffe à discrétion; car il y a quinze à vingt brasses d'eau : à trois à quatre cents toises de l'ifle, & lorsqu'on vient du 'côté de l'ouest il faut ranger, comme nous avons dit, la côte, mettant la proue ou le gouvernail sur la ville de Tariffe, continuant cette route jusqu'à ce qu'on soit bien à l'est du cap de la Royo del Poirco, alors on sera auffi à l'est des dangers, enfuite on rangera à discrétion la pointe de l'isle Tariffe; mais fur-tout, il faut observer les différens courans qui sont le long de cette côte. C'est pourquoi il ne convient guère de passer à terre de ces dangers avec un gros vais feau, à moins d'avoir le vent ou la marée favorable; cela est plus propre pour des galeres que pour des vaisseaux; il vaut mieux passer à mi-canal, rangeant un peu plus la barbarie ou la mer qui entre continuellement dans le détroit; & après avoir passé ce danger, il faut se rapprocher de la côte de Tariffe, principalement en venant dans la Mediterrranée. TARIJA, ville de l'Amérique méridionale, dans le Pérou, par les 216 48′ de latitude australe, à cinquante lieues au fud-ouest du Potosi. Elle est située dans une grande vallée dont elle a pris le nom entre les montagnes des Chiriguanas, presqu'à l'embouchure d'une petite riviere qui se décharge dans Rio-Grande, ou Rio-Vermejo, une des plus grandes rivieres qui entre dans le Rio-de-la Plata. TARIM, ville de l'lemen ou Arabie heureuse. Elle est située dans le pays qui porte en particulier le nom de Hadramouth. Edrissi la place assez près de la ville de Siam ou Siabam. TARINA, ville de la petite Arménie, selon Ortélius, qui cite Ptolomée. C'est une faute : Ptolomée place Tarina dans la grande Arménie, entre Aftacana & Balisbiga. TARINATES, peuples d'Italie, dans la Sabine, selon Pline, 1.3, 6. 12. Il y a encore aujourd'hui dans la Sabine une bourgade appellée Tarano; on croit qu'elle retient le nom de ces peuples. Voyez TARANO. TARIONA, lieu fortifié dans la Liburnie, selon Pline, 1. 3, c. 22. Le nom moderne est Tnina, si nous en croyons Niger. Le pays où cette forteresse étoit située s'appelloit TARIOTARUM REGIO. LES TARIOTA de Pline font, à ce qu'on croit, les mêmes que Strabon, 1.7, p. 316, & quelques autres appellent AUTARIOTA. TARKU, ville d'Asie, dans les états de l'Empire Rusfien, & la capitale de Daghestan. Elle est située sur la côte occidentale de la mer Caspienne au nord de Derbent, dont elle est éloignée d'environ quinze lieues, & à vingt lieues de Tarki. TARKU qu'on écrit aufli TIRCK, TARKI & TARGHOE, est bâtie dans la montagne entre des rochers fort esearpés, & qui sont si pleins de coquilles, qu'il semble qu'ils en soient tout composés. La plupart de ces coquillages sont de la grandeur d'une noix, & il n'y a presque point d'espace de la largeur de la main où l'on n'en trouve cinq ou fix. Quoique le roc soit extrêmement dur, il ne laisse pas d'y avoir de belles prairies sur le haut de la montagne. Il fort de ces rochers plusieurs sources qui découlent de tous côtés, & dont l'eau entre dans la ville avec un murmure fort agréable. La ville de Tarku n'a point de murailles. On y voit environ mille maisons bâties à la persienne, quoique moins bien. Les habitans de cette ville font barbares & méchans; mais les femmes & les filles ne laissent pas d'avoir de la douceur pour les étrangers. Elles ont toutes le visage découvert, & ne font point resserrées comme celles de Perse. Les filles ont les cheveux noués en quarante tresses qui leur pendent autour de la tête. * Olearius, Voyage de Moscovie & de Perse, l. 6, p. 150. TARMAD ou TERMED, nom d'une ville qui appartient, selon quelques géographes, à la province de Thokharestan. Elle est située sur la rive droite, ou septentrionale du fleuve Gihon, selon quelques-uns; & felon d'autres, sur la rive méridionale ou occidentale: mais cette différence vient de ce que cette ville est peut-être bâtie des deux côtés de cette riviere, ou parce que l'une des deux parties qui la divisent, a été ou ruinée ou bâtie en divers tems. Les tables d'Abulfeda donnent à cette ville 31d 15' de longitude, & 37d 35' de latitude septentrionale. Quelques-uns ne lui donnent que 90d de longitude; mais les auteurs ne varient pas sur le sujet de sa latitude. La différence, qu'il y a entr'eux touchant la situation de cette ville, fait que quelques-uns la comptent entre les villes de la province de Maouaalnahar qui confine avec le Khorassan. Cette ville a une fort grande jurisdiction, & comprend un fort grand nombre de bourgades & de villages. * D'Herbelot, Bibliot. orient. TARMAH, nom d'une ville de la province de Berberah, qui est la Barbarie d'Afrique, & que nous appellons aujourd'hui la côte de Cafrerie, qui s'étend le long de la province de Zanguebar, & regarde l'Océan oriental ou d'Ethiopie, Cette ville est plus méridionale que celle de Car counah de trois journées. Tout auprès on voit la montagne ou le promontoire nommé Kahacouni. TARMIS. Voyez THARMIS. TARMON, petite ville d'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté de Fermanagh, au nord du lac d'Earne, sur les frontieres du comté de Dunnegal, avec un château bien fort; elle est à dix milles de Balleck. 1. TARN, (LE) Tarnis, riviere de France, dans la province de Languedoc. Elle fort du Gevaudan, prend sa source au mont de Lofére près de Florac, traverse le Rouergue, d'où rentrant dans le Languedoc, elle passe à klby, reçoit l'Agout à Saint-Sulpice, ensuite coule à Mon tauban, & se jette dans la Garonne au-dessous de Moissac. Cette riviere est très considérable, particulierement depuis sa jonction avec l'Agout; elle commence à être navigable à Gailhac, & facilite le commerce des vins de ce pays avec les Anglois. On avoit entrepris de la rendre navi gable dès Alby, mais on n'y a point réussi. 2. TARN, bourg de France, dans le Limousin, élection de Limoges, il est bien peuplé. TARNADÆ, lieu chez les Helvétiens. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Milan à Mayence, en prenant par les Alpes Pennines. Il étoit entre Octodurum & Penneloci, à douze milles du premier de ces lieux, & à treize milles du second. Simler croit que l'Agaunum de Rhéginon & le Tarnada d'Antonin sont la même place. Voyez SAINTMAURICE. 1. TARNE Ou TARNA, ville de l'Achaïe, selon Etienne le géographe. 2. TARNE, ville de la Lydie. Homére, Iliad. E. v. 44, & Strabon, 1. 9, p. 413, en font mention. 3. TARNE ou TARNIS, fontaine de Lydie, selon Pline, 1.5, 6. 29, dit qu'elle sortoit du mont Tmolus. 1. TARNIS, fleuve de la Gaule Aquitanique. Pline, 1.4, 6.19, & Sidonius Apollinaris, parlent de ce fleuve. Quelques-uns l'ont pris pour la Dordogne; mais comme Pline dit que le Tarnis séparoit les Tolosani des Petrocori, c'est-à-dire, les Toulousains des Périgourdins, ce ne peut être que le Tarn, qui conserve ainsi son ancien nom. 2. TARNIS. Voyez TARNE. 3. TARNOPOL, ville de la petite Pologne, dans le palatinat de Podolie, vers les confins de celle de Volhinie, sur le bord d'une petite riviere, au nord de Tramblowa. TARNOWITS, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie, à quatre milles de Strelits & à quatre de Bendschin. Elle appartenoit autrefois aux ducs de Jagerndorff, qui en furent privés par jugement, & elle fut adjugée à la couronne de Boheme. * Zeyler, Topog. Sil. p. 183. 1. TARO OU VAL-DI-TARO, petit pays d'Italie, aujourd'hui l'une des dépendances du Plaisantin. Il est situé entre le Parmesan, le Plaisantin & l'état de Génes. Ces principaux lieux sont Borgo di Val di Taro, Bardi & Compiano. Ce pays a eu long-tems ses princes particuliers. Les Fiesques l'ont possédé. Il passa ensuite à la maison de Lan di, qui le vendit au duc de Parme en 1682. 2. TARO OU BORGO DI VAL DI TARO, petite ville d'Italie, dans le Plaisantin, & la capitale du pays appellé Valdi-Taro. Elle est située sur la rive droite du Taro, qui lui donne son nom. Elle a été acquise par les ducs de Parme avec le pays dont elle est la capitale. Voyez l'article précédent. 3. TARO, Tarus, riviere d'Italie. Elle a sa source dans la partie méridionale du duché de Milan, au voisinage de la source du torrent Auanto. Son cours est d'abord d'occident en orient, jusqu'à ce qu'elle soit entrée dans l'état de Landi, qu'elle traverse en serpentant & en courant du midi occidental au nord oriental. Elle tourne ensuite vers le nord, & après avoir traversé le Parmesan, elle va se perdre dans le Pô, entre les embouchures de l'Ongina & de la Parma. Les principaux lieux qu'elle arrose, sont Chiesa del Taro, g. Compiano, g. Borgo di Val-di-Taro, g. Belforte, d. Cornegliano, d. Fornuvo, d. Dans sa course elle reçoit diverses rivieres, entre autres le Tarola, d. la Valdena, d. le Ceno, g. le Rigio-Rio, g. le Stirone, g. le Rigo za, g. TARODUNUM, ville de la Germanie. Ptolomée 1. 2, c. 11, la marque près du Danube, au voisinage d'Ara flavia, & Lazius croit que le nom moderne est Dornftet. TAROGILLA, petite isle de la mer du Sud, à trois ou quatre lienes de Panama. TAROM, ville de Perse, dans la province de Fars, près de Seirdgian, selon Petis de la Croix, dans son histoire de Timur Bec, 1.3, 6.68. TARON, contrée de l'Asie, dont parle Cédrene & Cu ropalate. Ortelius croit que ce pouvoit être quelque contrée de la Syrie. TARONA, ville du Chersonnése Taurique. Elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, 1.3, 6.6, qui la place entre Taphros & Poftigia. Tome V. Ggggg ij |