Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]
[ocr errors]

Evêque de Langres, transféra ces Chanoines Réguliers au lieu où ils font à préfent. On nomma leur Maison le Val des Ecoliers, parce que plufieurs Ecoliers, quittant les Univerfités, vinrent s'y établir. Il y eut depuis plufieurs monasteres fondés felon cet Institut. Leur chef n'avoit que le nom de Prieur, jufqu'à ceque Paul III donna vers l'an 1540 & 1539, felon Baugier au Général du Val des Ecoliers, la dignité d'Abbé. Ce dernier dit que le Val des Ecoliers a été chef d'ordre jufqu'en 1636, qu'il fut uni à la Congrégation de Sainte Geneviève de Paris. Mais, felon de Longueruë, le dernier Abbé Titulaire a été Laurent Michel, qui, en 1653, fit démiffion de fa Jurisdiction & de fa Dignité en faveur du Supérieur Général de la Congrégation des Chanoines Réguliers de France, à laquelle cet Ordre du Val des Ecoliers a été uni à perpétuité, fous le Gouvernement de l'Abbé triennal de Sainte Genevieve du Mont à Paris. Le titre Abbatial du Val a été fuprimé; & ce Monaftére eft gouverné par un Supérieur qui a le nom d'Abbé, & qu'on établit tous les trois ans dans le Chapitre Général de la Congrégation. Il y a neuf Religieux dans cette Maison, dont le revenu eft de quatre mille livres. * Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 38.

VAL-EGINE, valée de Suiffe, dans le haut Vallais, au Département de Goms. Cette valée a deux lieues de longueur, & s'étend entre de hautes montagnes, d'où l'on a deux chemins pour paffer en Italie, l'un par le Mont Nify, du côté d'Airol, dans le Leviner-Thal; & l'autre par le Mont Grieff, du côté de Bommatt, dans le Val d'Oscella. * Etat & Délices de la Suiffe. t. 4, p. 173.

VAL DE GALILEE, valée du Duché de Lorraine, au Bailliage de Nancy. C'eft la valée où la Ville de Saint Diey eft fituée: elle eft entre de fort hautes montagnes ; & le lieu où la Ville a été bâtie s'appelle Junctura, ou les JOINTURES. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 148.

VAL-HASEL. Voyez HASLI.

VAL-HONNETE, Abbaye. Voyez Ferieres. VAL-MADIA. C'est le nom du quatriéme Bailliage d'Italie, dans la dependance des douze anciens Cantons Suiffes. Ce Bailliage VAL-MADIA, ou VALMAGIA, que les Allemans appellent Meyn-Thal, eft fitué au Nord & à l'Oueft du Bailliage de Locarno; & il confine d'un côté au Milanez, & de l'autre au Haut Vallais & au Canton d'Ury. Ce Bailliage eft petit: ce n'eft qu'une longue valée étroite, ferrée entre de hautes montagnes, & arrofée dans toute fa longueur par une riviere qui lui donne fon nom, & qui de là paffe à Locarno. Les principaux endroits du Bailliage font:

Magia,

Laizera,

Rouana.

Bugnasco,
Prolio,

* Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 216.

Le Bailliage de Val-Madia faifoit autrefois partie de celui de Locarno, & les deux enfemble compofoient une belle Terre, que les Nobles Rusca de Côme poffédoient avec titre de Comté. Dans la fuite ce Comté fut partagé : le Val-Madia fut détaché de Locano, & ces deux Terres pafférent fous la puiffance des Ducs de Milan, dans le quinziéme fiécle. VAL-DE-MUNSTER. Voyez MUNSER-THAL. VAL-OMBROSA, Monastere d'Italie, en Toscane, dans les dans les montagnes de l'Apennin, à fix lieuës de Florence, du côté de l'Orient. C'eft un Chef d'ordre, dont Saint Jean Gualbert fut le Fondateur dans l'onziéme fiécle. Ce Saint perfonnage embraffa premiérement la vie Monastique dans l'Abbaye de Saint Minial, près de Florence, ordre de Saint Benoît, congrégation de Cluni. Il quitta enfuite fon Monastere, ne voulant point obéir à un Abbé qui n'avoit point été élû canoniquement. Il fe retira auprès de Saint Romuald; mais comme on y vivoit en folitude & non en communauté, il ne fe fentit point porté à y demeurer, & il forma le deffein d'instituer une nouvelle Congrégation de l'ordre de Saint Benoît. Il choifit le lieu de VAL-OMBREUSE, pour y

établir fa premiére Maifón en 1051, & cette Maifon a donné le nom à l'Institut. La valée s'appelloit ainfi à caufe de l'épaiffeur des arbres dont elle étoit toute couverte. Deux Religieux qui y étoient déja dans un petit Hermitage, le reçurent lui & fon compagnon, lequel étoit un bon Hermite de Florence, nommé Tenzo, qui lui avoit confeillé de quitter fon Monastere, & de chercher un Supérieur légitimement élû. Sa réputation y attira bien-tôt plufieurs autres perfonnes; & malgré fa profonde humilité, il fut élû d'un commun confentement Abbé de Val-Ombreufe. Un de fes premiers foins fut d'y observer la régle de Saint Benoit, felon l'efprit & felon la lettre. Il vouloit que fes Religieux n'euffent que des habits de vile étoffe, qu'il faifoit faire de la laine des troupeaux du Monastere : il les exhortoit même à porter continuellement le cilice pour dompter leur chair, & la foumettre à l'efprit. Il ne leur permettoit de fortir du Monastere que pour des néceffités indispenfables. Il ordonna qu'il y auroit toujours une lampe allumée la nuit dans le dortoir; ce qui a été établi par d'autres Fondateurs d'Ordre, & depuis a été ordonné par le Pape Clément VIII. pour toutes les Maisons Réguliéres. Celles de Val-Ombreufe fe multipliérent beaucoup en peu de temps. Les Religieux font habillés de brun, & ont une robe, un fcapulaire, un capuchon, & une coule différente de celle des Bénédictins, parce qu'elle n'eft point froncée. Lorsqu'ils fortent hors du Monastere, il fe fervent d'un manteau femblable à celui des Camaldules. Les femmes n'entrent que quatre fois l'année dans l'Eglife du Monastere; mais celles qui demeurent dans le voisinage peuvent tous les jours entendre la Meffe à la Chapelle de l'Hospice du Procureur de la Maison. Cet Hospice eft fitué à l'appartement extérieur de l'Abbaye. Il est très-propre, & on y voit de belles peintures. On conferve dans l'Eglife de Val-Ombreuse des Reliques de Saint Jean Gualbert, dont le Corps eft à Paffignano, fur le Lac de Péroufe, dans un autre Monastere de l'Ordre. On garde auffi dans la même Eglife la pointe d'un des clous avec lesquels Notre Seigneur fut attaché à la Croix, & les Religieux affurent que c'eft un préfent de Saint Louis. Sur les colines d'alentour font des Hermitages habités par des Religieux de l'Ordre. Il y avoit autrefois à ValOmbreuse un Abbé Général perpétuel; mais depuis 1540, cet Ordre eft gouverné par un Préfident qui eft triennal. Hist. du Clergé Sécul. & Régul. t. 2, p. 334.

VAL-DE-PACE, Prieuré de Lorraine, Ordre de Saint Benoit, & préfentement uni à l'Abbaye de S. Manfuit. Ce Prieuré eft fitué dans la Paroiffe de Saint Germain, & fon revenu eft confidérable. Les Métairies qui en dépendent en font féparées par un ruiffeau, & font de la Paroiffe de Choloi, dont le Curé a les deux tiers des dixmes, & les Religieux de l'Abbaye de S. Evre l'autre tiers.

VAL-DE-PORRAS, valée d'Espagne, dans la vieille Castille, au Septentrion du Douere. Les montagnes de Burgos font entrecoupées de plufieurs valées fort agréables, dont la plus confidérable eft celle de Val-de-Porras; auffi fait-elle une des Mérindales de la Castille-Vieille. Cette valée eft fertile en fruits, & en bleds, & propre à nourir du bétail. Les Habitans ont de grands priviléges, qui leur ont été accordés par les Rois de Castille, & par les Princes de Biscaye. C'eft une Seigneurie appartenante à une Maifon illustre d'Espagne, qui en eft originaire, & qui en porte le nom. Délices d'Espagne, p. 182. *

turie. C'eft une des cinq valées qui compofent la peVAL-DE-PRADO, valée d'Espagne, dans l'Astite Province de Liebana. Elle eft fertile en froment & en vin, & on y éleve du bétail.

VAL-PARAISO, Port de l'Isle Espagnole, fur
la côte feptentrionale, & vis-à-vis l'Isle de la Tor-
tuë. Ce fut Christophe Colomb, qui lui donna ce
nom, lorsqu'il le découvrit à fon premier voyage en
ce mot.
1492, on l'appelle aujourd'hui le Port de Paix. Voyez

VAL-PROFONDE, Chartreufe de France, en
Champagne, au Diocèfe de Sens, dans l'Election de
Joigny.
VAL-DE-RICHER;

VAL-DE-RICHER, bourg de France, dans la Baffe-Normandie, au diocèfe de Bayeux, à cinq lieues de Caen, & à deux ou environ de S. Pierre fur Dive, au nord - eft. Il y a dans ce bourg une abbaye de l'Ordre de S. Bernard, & en régle. Cette abbaye qui eft affez bien bâtie, fut transférée ou plutôt fondée de nouveau en 1145 ou 1147, dans le lieu où elle eft préfentement, par Philippe de Harcourt, trente-cinquiéme Evêque de Bayeux. Elle avoit d'abord été bâtie, entre Vire & Torigny, par les foins de S. Bernard. * Corn. Dict. Hermant. Hift. du Diocèfe de Bayeux.

VALROY, abbaye de France, dans le diocèfe de Rheims, à fept lieues de la ville de ce nom. Elle eft de l'Ordre de Citeaux, & fut fondée l'an 1149, par Jean, Comte de Rouffi, qui fut inhumé en ce lieu. Plufieurs feigneurs de cette maison y ont eu leur fépulture.

VAL-DE-RUZ ou VAL-DE-ROUZ, valée de Suiffe, au Comté de Valengin, immédiatement audeffus du bourg de ce nom, en Latin Vallis-Rodolfi, & en Allemand Rudolffs-Thal. Le Val-de-Ruz eft une grande & belle plaine dans les montagnes, & fi peuplée, qu'on y compte dans l'espace de deux lieues de longueur, fur une de largeur, une vingtaine de villages. Etat & Délices de la Suiffe, t.3, p. 245.

VAL-SAINT, Chartreufe de Suiffe, au Canton de Fribourg, dans le Bailliage de Gruyere.

tun

,

VAL SAINT-BENOIST, prieuré de France, en Bourgogne, dans le diocèfe & le bailliage d'Audédié à Notre-Dame, & uni au féminaire d'Autun. * Garreau, Descript. de la Bourgogne. VAL SAINT-ESPRIT DE GOSNAY, Chartreufe de France, dans l'Artois, à une lieue au Sud Queft de Bethune. Elle fut fondée l'an 1328.

VAL SAINT-IMIER, valée de Suiffe, au Pays Romand, & l'une des dépendances de l'Evêque de Bâle. Cette valée, qui eft fort belle, fe trouve au voifinage du Comté de Neuf-Châtel. Elle tire fon nom du principal village, qui avoit autrefois une abbaye & une Eglife collégiale de chanoines réguliers, dédiée à Saint Imier, célébre hermite du feptiéme fiécle. On appelle auffi cette valée la feigneurie d'Arguel. On y voit plufieurs beaux villa

ges, comme

[blocks in formation]

Les habitans de cette feigneurie dépendent, à certains égards, de la ville de Bienne, & font obligés de marcher en guerre fous fes Enfeignes.

VAL-SAINT-LAMBERT, abbaye de l'Ordre de Citeaux, fondée l'an 1201, par Hugues, Evêque de Liege. Elle eft à une lieue de la ville de ce nom, à la droite de la Meuse, entre Hui & Liege.

VAL-SAINT-PIERRE, valon de Suiffe, dans le Bas-Vallais, au gouvernement d'Entremont. C'eft un des deux valons qui partage la valée d'Entremont. Il s'étend depuis le Saint-Bernard jusqu'à Saint Branfcheir, l'espace de quatre lieues en longueur. Il tire fon nom du bourg de Saint-Pierre, qui eft au pied des Alpes, & l'endroit où l'on commence à grimper la montagne de Saint-Bernard. De Saint-Pierre au fommet de la montagne, on compte trois lieues de chemin.

VAL-SAINTE, Vallis-Sanéta, abbaye d'hommes, de l'Ordre de Citeaux, en Provence, au diocèfe, & à trois lieues au nord de la ville d'Apt, fondée en 1 188 par un feigneur du pays, nommé Rambaud. VAL-SAN-GIACOMO , ou la VALÉE DE S. JACQUES, valée d'Italie, dans le Comté de Chiavenne, de la dépendance des Grifons. Elle eft partagée en douze quartiers, qui ont chacun un ou deux villages. Les principaux font: Capdolein, en Allemand Gampolfchin, au pied du Mont Splugen, fur la grande route de cette montagne à Chiavenne, qui eft à trois lieues delà; Frazitio, Madefio, anciennement Tarvezede, Torva Ades; Planuzo, Lifola, &c. Cette valée a fa Jurifdiction particuliere, avec un confeil de douze perfonnes.

Tome VI.

[ocr errors]

VAL-SAUVE, Vallis Sauva, abbaye de filles, de l'Ordre de Citeaux, en France, dans le bas Languedoc, au diocèfe d'Ufez, dans la ville de Bagnols. Elle vaut trois mille livres.

VAL-SECRET, abbaye de France, dans la Champagné, à un quartde lieue de Château-Thierri, vers l'Orientd'Eté. Elle eft de l'Ordre de Prémontré, & Chef de cet Ordre. Il eft forti plufieurs colonies de cette abbaye, pour en fonder d'autres. L'Eglife de Notre-Dame de Château-Thierry, ayant été pendant quelque-temps une abbaye de Prémontré, les moines furent transferés à Val-Secret en 1140.

VAL-DE-SIBEN. Voyez SIBEN-THAL, VAL-SPIR, valée de France, dans le Rouffillon; en latin Vallis-Afperia. C'eft aujourd'hui une dépendance & une Sou-Viguerie de Perpignan ou du Rouffillon. La riviere de Tec arrofe cette valée, qui eft environnée des Pyrénées de tous côtés, excepté à l'Orient. Le Val-Spir étoit autrefois un comté, qui vint au pouvoir des comtes de Cerdagne, qui fonderent dans le dixieme fiécle l'abbaye d'Arles, en latin, Arularum Monafterium. Les principaux lieux de cette valée font:

*

Prats de Molo, Le Fort des Bains, L'Abbaye d'Arles, Le Col-Pertus. Longuerue, Descr. de la France, part. 1, p. 224.

VAL-TELLINE, feigneurie des Grifons, à l'entrée de l'Italie, au pied des Alpes, près du comté de Bormio. La Val-Telline, felon quelques-uns,tire fon nom d'un ancien château très-élevé, nommé Teglio (Tilium en latin, & en allemand Thell) & qui en étoit autrefois la principale place. D'autres le font venir d'une ville nommée Volturena, (Vallis Thyr rhena) fituée au bas de la valée, fur le bord du Lac de Côme, & bâtie par les Thyrrhéniens. Quoi qu'il en foit, les écrivains latins l'appellent Vallis-Telina, & nomment les habitans Voltureni. Les Allemans ont corrompu le nom de Vallis-Telina en celui de Veltlyn, qu'ils prononcent Felilyn. Cette valée eft fort longue;mais elle n'eft pas large par- tout à proportion. L'Adda la partage en deux parties. Pour ce qui regarde le gouvernement, elle eft divifée en trois tiers; le premier tiers, qui eft celui d'en haut, & qui a Tirano pour capitale; le fecond, dont la capitale eft Sondrio ; le troifieme, qui eft partagé en deux gouvernemens, favoir Trahona & Morbegno. Outre cela, il y a le Territoire de Teglio, qui fait un gouvernement à part entre le premier & le fecond tiers. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 140. & fuiv.

Les cinq gouvernémens de cette valée ont chacun leur confeil & leur chef, qui font élus par toute la communauté. Ils ont auffi leurs officiers militaires, commecapitaines & autres, qui commandent trois mille hommes choifis; leurs défenfeurs & fyndics, qui ont foin de l'obfervation des Loix; leurs confuls de Justice, qui ont foin des orphelins. Outre cela, ils ont le droit de faire des affemblées générales de toute la valée, pour les affaires qui regardent les habitans. Ces affemblées font compofées des agens ou députés de la valée, & fe tiennent à Sondrio, fous la préfidence du gouverneur, ou de fon affeffeur. On y élit un chancelier pour toute la valée. Sa charge eft de gar der les archives du pays; de convoquer les affemblées générales pour régler les contributions, s'il y en a à faire, ou pour d'autres fujets qui intéreffent le public. Malgré la douceur de leur gouvernement, les grands priviléges des habitans de la Val-Telline, ils voulurent en 1620. maffacrer tous les Proteftans qui étoient parmi eux, & fe foumettre aux Espagnols. Il y eut environ cinq cens perfonnes d'égorgées. Le refte s'enfuit ou changea de Religion, pour garantir favie. La fureur de quelques-uns de ces bourreaux alla jusqu'à maffacrer des gens de leur propre Religion, mais, qui ayant la confcience plus droite qu'eux, blâmoient leur violence. Cette affaire attira aux Grifons des troubles qui durerent bien des années, & l'on connut bientôt que les intrigues de la maifon d'Autriche étoient l'unique fource de tous ces maux. Il n'en fallut

B

&

pas d'autre preuve que fon avidité à profiter de la conjoncture. Au lieu de fe joindre aux Grifons, pour faire une punition exemplaire des rebelles, tandis que les Espagnols d'un côté s'emparoient de la ValTelline, & l'année fuivante du comté & de la ville de Chiavenne, d'où ils chaffoient les Proteftans; l'Archiduc Léopold, de l'autre côté, envoya des troupes dans la valée de Munfter, fous la conduite de Rodolphe Planta, qui, trahiffant fa Patrie, s'étoit vendu à la maifon d'Autriche. En 1624, les Grifons ayant reçu du fecours de la France, de Zurich, de Berne, & du Vallais, reprirent tout ce que les Autrichiens avoient enlevé; allerent enfuite remettre leurs fujets fous leur obéiffance. Ceux de Bormio fe rendirent aifément : mais ceux de la Val-Telline & ceux de Chiavenne fe jetterent entre les bras de la France. Les François remirent les comtés de Bormio & de Chiavenne entre les mains des Grifons; mais ils retinrent la Val-Telline. Les Espagnols la leur reprirent quelque-temps après; mais les premiers la leur arracherent de nouveau, & la rendirent aux Grifons en 1635. à condition que la Religion Proteftante feroit abfolument interdite dans ces trois Pays. Cette claufe ne fut pas du goût des Grifons; de forte que confidérant d'une part qu'ils avoient un allié, qui leur faifoit la loi, & de l'autre que leur pays étoit le théatre de la guerre, ils conclurent que l'amitié de la maifon d'Autriche leur conviendroit mieux que celle de la France, & firent alliance avec l'Empereur. Ils prirent le prétexte de quelques excès que les François commirent en 1637, & les chafferent des forts qu'ils occupoient dans le pays des Grifons, dans la Val-Telline, & dans les comtés de Chiavenne & de Bormio; la fameufe capitulation fut conclue en 1639. à Milan. Quoique la Religion Proteftante en foit entiérement bannie depuis le maffacre de l'an 1620, il eft cependant permis aux Proteftans anciens habitans du pays, qui y ont encore des biens, d'y demeurer fix femaines de fuite, purvu qu'ils l'aillent déclarer à la magiftrature.

On voit affez par ce qui vient d'être rapporté que les habitans de la Val-Telline, auffi-bien que ceux des comtés de Bormio & de Chiavenne, font zélés Catholiques. Il fuffit donc de dire que comme ils font à l'entrée de l'Italie, ils font Italiens de Religion, de mœurs & de langue. Voici de quelle mamaniere ces trois pays font tombés fous la puiffance des Grifons: Barnabé, vicomte de Milan, ayant été chaffé par Jean Galeas, Maftin, l'un des fils de BarBabé, fe fauva chez les Grifons, & demeura quelque temps, comme en exit, auprès d'Harteman, Evêque de Coire; en reconnoiffance dequoi il fit préfent en 1404, par fon teftament, à l'Evêque & à l'Eglife de Coire, de la Val-Telline, & des comtés de Chiavenne & de Bormio. Mais comme ils étoient entre les mains de Jean Galeas, il fembloit que ce fut un don en peinture. Cependant par la fuite cette donation ne laiffa pas d'avoir fon effet. Les François & les Espagnols fe faifant la guerre en Italie, l'alliance des Grifons fut recherchée par les deux Couronnes; parce qu'étant maîtres des paffages qui conduifoient dans ce pays-là, les Allemans & les Suiffes ne pouvoient s'y rendre que par leur moyen. Les Ligues profitérent de cette occafion pour faire leurs affaires. Elles engagerent l'Evêque de Coire à leur vendre le droit qu'il avoit fur la Val-Telline, & fur les deux comtés de Chiavenne & de Bormio, moyennant un certain revenu qu'elles lui affignerent. Le Prélat qui fentoit qu'il ne feroit jamais en état de faire valoir par lui-même fes droits, n'eut pas de peine à en traiter. Enfin en 1512, les François s'étant emparés de ce pays-là; & le Pape Jules II, leur ennemi mortel, ayant follicité les Suiffes & les Grifons de leur faire la guerre, les premiers chafferent les François du duché de Milan, & rétablirent Maximilien Sforce, fils de Ludovic, dans ce duché, & dans le même temps les Grifons firent la conquête de la Val-Telline, & des comtés de Chiavenne & de Bormio. Le duc, par reconnoiffance, & pour les payer des frais de la guerre, leur céda folemnellement ces pays par un traité de l'an 1513, François I. Roi de France,

s'étant remis en poffeffion du duché de Milan en 1516, fit une paix à Fribourg avec les Suiffes & les Grifons, & leur céda pour lui & pour fes fucceffeurs, ducs de Milan, toutes fes prétentions fur ces trois feigneuries. Ce fut une bonne acquifition pour les Grifons; car ce pays vaut, fans contredit, beaucoup plus que leurs meilleures valées. Quelque bon qu'il foit néanmois, ils ne quittent point leur Pays pour aller s'établir dans la Val-Telline, ou dans les comtés de Chiavenne & de Bormio.

VAL-VANERE, abbaye d'Espagne, dans la vieille Caftille, au diocèfe de la Calahora, dans les monts Difterces. L'Hiftoire de l'Ordre de Saint Benoit, dit que Yépes rapporte à l'an 574. la fondation de l'abbaye de Val-Vanere où les fideles honorent d'autant plus dévotement la Sainte Vierge, qu'ils y font excités par une anciene & célebre Image qui la repréfente. Ce monaftere doit fon origine à la converfion de Munio, hermite, qui s'étant retiré en ce lieu pour faire pénitence, y paffa fes jours avec plufieurs autres perfonnes qui l'imiterent. Ils fervoient Dieu fous la direction de Dominique, prêtre, qui fut depuis enterré dans ce monaftere. On dit que ce fut ce folitaire Munio qui trouva l'Image dont nous venons de parler. Mais Yépes avoue qu'on ne fait poit en quel temps il vivoit. Il y a dans ce monaftere une regle de faint Benoît, écrite l'an 954, & c'eft peut-être un peu avant ce temps-là que le monaftere fut bâti. Saint Athanafe, patriarche d'Alexandrie, y eft en fi grande vénération, qu'on en dit l'Office le mardi de chaque femaine, qui n'eft point confacré à la mémoire de quelqu'autre faint. Si on en croit ce qu'on appelle la tradition de cette abbaye, le fondement & la caufe de cette dévotion, eft que ce faint Docteur fe réfugia autrefois en ce pays-là, lorfqu'il étoit perfécuté par les Arriens. Mais il n'y a point de preuve qu'il ait été en Espagne. Il eft feulement vrai qu'après le Concile de Sardique, tenu l'an 347. Ofius, Evêque de Corduë, dit aux ennemis du faint, que s'ils perfiftoient à ne le vouloir point reconnoître pour Evêque, quoiqu'il fût innocent, il tâcheroit de lui perfuader de venir avec lui en Espagne; mais cette propofition n'eut point de fuite. Le faint alla demeurer à Aquilée, & après la mort du faux Patriarche Grégoire, qu'on avoit mis en fa place, il repaffa en Orient, & retourna à Alexandrie. Auffi d'autres tiennent plus vraisemblablement que ce S. Athanafe qu'on révere à Val-Vanere, eft quelque S. Athanafe, Evêque ou religieux d'Espagne, qu'on a confondu avec le grand Athanafe, défenfeur de la Divinité de Jefus-Chrift.* Abregé de l'Hiftoire de l'Ordre de Saint Benoît, l. 2, c. 36.

VAL-VERDE, bourgade d'Espagne, dans l'Eftramadoure, au midi de Badajos, près des frontieres de Portugal. Ce n'étoit autrefois qu'un fimple village qui fut érigé en bourgade l'an 1630. Val-Verde eft fitué dans un valon fort agréable, fertile en fleurs & en fruits, & arrofé de plufieurs belles fontaines. * Délices d'Espagne, p. 388.

VAL-DE-VIRE. Voyez VIRE. 2.

VAL-URSEREN. Voyez URSEREN-THAL. 1. VALA, ville de Trace: Ptolomée, / 3, c. 11, la marque dans les terres. Quelques éxemplaires au lieu de VALA, lifent VALLA.

2. VALA, ville de la Mauritanie Tingitane. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 3, c. 1.

VALACHIA, ancienne ville de l'Afrique propre, affez près de Carthage. On la nomme aujour¬ d'hui Cammart. Voyez CAMMART.

VALACHIE ou VALAQUIE, principauté de l'Europe, poffédée aujourd'ui, partie par l'Empereur d'Allemagne, des Etats héréditaires duquel elle fair portion; partie par le Turc, à qui en appartient la plus grande portion. Cette province fut anciennement nommée Flaccie du nom de Flaccus, qui y fut envoyé par Trajan, avec une colonie de trente mille hommes, pour cultiver le pays, qui fournit à l'Armée Romaine une bonne partie des vivres, pendant la guerre contre les Scythes & les Sarmates. Les Turcs nomment cette province Carabogdana, qui veut dire Terre de bled noir, parce quelle en produit beaucoup.

que

Elle s'étend d'orient en occident plus de 90. lieues, & du midi au feptentrion plus de cinquante, distances qui ne font pourtant pas égales par-tout, parce la Valachie a à peu près la figure d'un triangle fphérique. Elle eft bornée au nord, partie par la Moldavie, partie par la Tranfilvanie; à l'orient & au midi par le Danube; & à l'occident par la Tranfilvanie. Par le Traité de Paffarowitz, il fut réglé que la riviere Alaut, depuis l'endroit où elle fort de la Tranfilvanie jufqu'à fon entrée dans le Danube, feroit la féparation des deux Empires de ce côté. On y trouve auprès de Suverain, ou Severin, les reftes du Pont de Trajan. La partie de cette province, qui dépend de l'Empire Turc, eft poffédée par un hospodar ou vaivode, qui eft tellement foumis au Grand Seigneur, qu'il est dépofé fouvent pár la feule raifon qu'un autre promet de payer un tribut plus confidérable. La Valachie & la Moldavie ne compofoient autrefois qu'une feule province des Daces, nommée fimplement Valachie; mais ayant enfuite été divifée en Haute & Baffe, à caufe de la riviere qui la partageoit, la derniere a toujours retenu le nom de Valachie, & l'autre a pris celui de Moldavie. * Etat préfent de la Hongrie, p. 112, & fuiv.

Les plaines de la Valachie feroient très-fertiles, fi elles étoient cultivées; mais les habitans font fi pareffeux, qu'ils laiffent la plus grande partie en friche. Cette province eft fi déferte, que les terres font au premier qui veut les labourer & enfemencer, n'y ayant point de poffeffion déterminée comme ailleurs. Il n'y a presque point de bois dans cette province, & l'on eft contraint de faire du feu avec du chanvre, où avec de la boufe de vache féche. Le fable des rivieres eft fort mêlé de grains d'or, & les mines, qui font dans les montagnes, rapporteroient beaucoup, fi elles étoient travaillées.

La Valachie eft divifée en treize comtés, qui font habités indifféremment par les Saxons, par les Hongrois & par les naturels du Pays. L'Hospodar qui la gouverne, tire cent mille écus de la dixme de la cire & du miel, dont les peuples font leur principal trafic. Les principales villes font Tergowits, Suchereft, Branilous & Severin. La Province eft en plufieurs endroits, traversée de forêts très-épaiffes: elle nourrit quantité de chevaux de grand prix, des bœufs & des bêtes à laine, qu'on envoye par grands troupeaux en divers lieux de l'Europe. On y trouve des mines de toutes fortes de métaux. Il y a un certain fel de mine, dur comme du marbre, & dont la couleur tire fur le violet, mais quand il est bien broyé, il devient blanc. Les peuples paffent pour être inconftans & farouches; & leurs maifons ne font pour la plûpart que de bois & de paille, liée avec de la terre graffe, & couvertes de rofeaux, qui fe trouvent en grande quantité dans le pays. Le trafic confifte en bled & en vin, qu'on porte en Ruffie & en Pologne, en cuirs,capots, en cire, miel, en certains flacons, faits de racine de tillau, & dont les veines de différentes couleurs font fort agréables à la vûe : l'on envoye à Conftantinople du boeuf féché au Soleil, des légumes & du beurre. Ils fe fervent pour ce négoce d'Arméniens, de Juifs, de Saxons, de Hongrois & de Ragufiens; & ils font payer un droit à la malvoifie de Candie, lorfqu'elle paffe par leur pays pour être transportée en Allemagne & en Podolie. Le vaivode tire un grand revenu de cette impofition. La langue du pays a un grand rapport avec la latine, ce qui confirme que les habitans tirent leur origine des Romains. Ils nomment l'eau Apa, & le Pain Pa. Dans les cérémonies de leur Religion, qui eft celle des Grecs schismatiques, ils fe fervent de la Langue franque, qui eft en ufage dans tout l'Orient. L'hospodar paye ordinairement foixante & dix mille ducats de tribut à la Porte.

La Valachie a eu autrefois fes princes particuliers, dépendans & tributaires des rois de Hongrie. Bajazet voulut y porter fes armes, après la Bataille qu'il gagna fur les Chrétiens, proche de Nicopolis; mais le vaivode qui la gouvernoit, tailla en piéces une partie de fes gens. Les Sultans Mahomet I. & Amurat II, firent auffi de très-rudes guerres aux Valaques. Ces peuples étoient alors gouvernés par un duc,

qu'on appelloit Dracula,& qui exerça les cruautés les plus inouies. Amurath lui ayant envoyé des Ambasfadeurs, qui le faluerent à leur maniere, fans ôter leur Turban,il commanda qu'on l'attachât fur leur tête avec un clou, afin qu'il tint mieux. On le vit quelquefois manger au milieu d'un cercle de Turcs empalés ; & quand il en tenoit quelqu'un prifonnier, il lui faifoit écorcher la plante des pieds, qu'on lui frottoit enfuite avec du fel. Ce prince cruel fut tué dans un combat contre les Turcs, & l'on porta fa tête au Sultan Mahomet II, par les forces duquel Uladus fut élevé peu de temps après à la principauté de Valaquie. Mais il ne fe fut pas plutôt affermi dans la poffeffion de cet Etat, qu'il traita les Turcs avec autant d'inhumanité que Dracula avoit fait. Paul Jove, rapporte que Pierre, qui gouvernoit la Tranfilvanie du temps de Solyman, fut chaffé par fes sujets pour fes cruautés, & qu'il eut befoin pour fe rétablir de tour l'appui du Sultan. Le Turc étant déja fort puiffant dans la Valaquie, Selim II. acheva de la foumettre en 1574, Michel, de la maifon des anciens vaivodes de Moldavie , ayant été établi prince dans la Valaquie, fous Amurat & Mahomet III, fit alliance avec le vaivode de Moldavie, & ils formerent le deffein de fe délivrer de la fervitude Ottomane, dans l'espérance que leur entreprise feroit appuyée de l'empereur & du roi de Pologne. Elle réuffit par la valeur de Sigismond, prince de Tranfilvanie, dont ils chercherent la protection. Le même Michel défit les Troupes de Sigismond Battori, qui le vouloit chaffer de ces terres; mais la Valachie & la Moldavie retournerent fous la puiffance du Turc, au commencement du dernier fiécle, par le moyen de Boskay, qui, avec le fecours d'Ahmed, les fit foulever en même-temps que la Tranfilvanie. Il n'en fut pas le maître longtemps, puifqu'en 1608, après la mort de Jerôme vaivode de Valaquie, quelques-uns de fes fujets fecourus des Turcs, ayant refufé d'obéir à fon fils, âgé de 13. ans, & pris les armes pour fe donner un autre fouverain, la mere de ce jeune prince mit fur pied une armée de dix mille hommes, défit les rebelles, & conferva la principauté à fon fils, qu'on appella Radul, & qui fut chaffé de fes Etats en 1611, par Gabriel Battori, Prince de Tranfilvanie. Radul ayant joint fes forces à celles de Conftantin Mohila, Prince de Moldavie, fe rétablit dans la Valachie, après avoir défait l'Armée du Tranfilvain à Cronftat. Les Chefs ou vaivodes, qui ont gouverné la Valaquie depuis ce temps-là, ont été contraints de fe rendre entierement Tributaires des Turcs, & de joindre leurs forces à leur armée dans les temps de guerre. *Corn. Dict. Hiftoire & Description du royaume de Hongrie, l. 4, 1688.

La principauté de Valachie étoit ordinairement héréditaire, & felon les loix du pays, il n'y avoit que le défaut de nez qui empêchât les enfans de fuccéder à leur pere. Ce fut par cette raifon, que la veuve de Bafile, vaivode de Valaquie, en 1655, n'appréhenda rien tant, pour fon fils, que ce honteux traitement, dans la guerre qu'Etienne, chancelier de fon mari, avoit allumée, fur l'appui des Polonois & de quelques autres peuples. Elle alla à Saczaw, où elle fe défendit jusqu'à ce que Timothée fon gendre, fils de Kmienilski, général des Cofaques, avec lequel elle s'étoit retirée dans cette place, eût été tué de l'éclat d'une roue caffée par le canon : & en la rendant l'histoire remarque qu'elle ne fe montra fenfible cette perte, que parce qu'elle craignoit qu'Etienne ne fit couper le nez à fon fils; ce qui l'eût mis hors d'état de rentrer jamais dans la dignité de fon pere. VALAIS. Voyez VALLAIS. VALANGIN. Voyez VALENGİN. VALAQUIE. Voyez VALACHIE. VALASSE (la) Abbaye de France. Voyez VALLASSE.

VALATA. Voyez VALLATA.

VALATHA, lieu de Syrie, près de la ville d'An tioche, voifine du bourg de Daphné. Ce lieu, qui étoit fortifié, avoit été donné par le préfident Saturnius à un Juif de Babylone, qui avoit paffé l'Euphrate avec quinze cens archers, & environ une

[ocr errors]

centaine de fes parens. * Jofeph, Ant. 1. 17, c. 2.

VALAYE, Ifle de la mer d'Ecoffe, l'une des Hebrides. Elle eft fituée au Nord de celle d'Euft. Sa longueur eft de deux milles, & fa largeur d'un mille. *Corn. Dict. Davity, Ifles Hébrides.

VALBACH, village de la baffe Hongrie, fur le Danube, près de Strigonie. On croit que c'est la Valena des anciens. Voyez VALENA,

VALBING ville d'Allemagne, au Duché de Wurtemberg, fur l'Ents, felon Corneille, qui ne cite aucun garant. Ce pourroit être la petite ville VAIBING, que Zeyler, Topograph. Ducat. Wirtemb. marque entre Pfortsheim & Rixbing.

1. VALBONNE, Bona Vallis, petit pays de France dans la Breffe. Corneille, qui cite Guichenon, dit que ce pays s'étend vers le Rhône, près de Montluel.

2. VALBONNE, chartreufe de France, dans le bas Languedoc, au Diocèfe d'Ufez, à une lieue au couchant du Pont du Saint-Efprit.

3. VAL-BONNE, Vallis Bona, abbaye d'hommes en France, de l'Ordre de Citeaux, dans le Rouffillon, diocèfe de Perpignan, proche Colioure, dans un fonds. Il n'y a n'y religieux, n'y couvent, on n'y voitqu'un refte d'Eglife. L'abbé jouit de 500 liv. VALBUENA, abbaye d'hommes Ordre de Citeaux, en Espagne, dans la vieille Caftille au diocèfe de Valladolid.

VALCA (la) riviere d'Italie, dans le patrimoine de Saint Pierre. Elle prend fa fource dans le Lac de Bracciano, &, courant vers le levant, elle paffe au Nord d'Ifola, & va fe rendre dans le Tibre, à cinq milles au-deffus de Rome. C'est la Cremera des anciens, & si connue par la défaite des Fabius.

VÁLCHEREN. Voyez WALCHEREN. VALCKENBOURG, bourgade des Pays-bas, dans la Hollande méridionale, fur le bord du Rhin, environ une lieue au-deffous de Leyde. Valckenbourg a titre de comté, & eft célebre par les grandes foires de chevaux qu'on y tient tous les ans. VALCOURT. Voyez WALCOurt. VALCOVAR. Voyez WALPON. VALCUM, lieu de la baffe Pannonie. Il eft marqué dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de la Pannonie, dans les Gaules, entre Silacenfis & Mogetiana, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à trente milles du fecond. L'ordre de la route empêche de croire que ce foit Wolcowar fur le Danube, comme l'a prétendu Lazius.

VALDA, (la) village d'Espagne, dans la Catalogne, fur le bord de la Méditerranée. Michelot. Portul. de la Médit. p. 45, décrit ainfi fa pofition: environ un mille & demi, vers le nord-est de la longue pointe de Saint Filiou, eft une longue pointe de moyenne hauteur, qui eft celle du fudoueft de l'ance de Palamos; au bout de cette pointe il y a une féche, qui eft à fleur d'eau, où l'on voit quelquefois brifer la mer, & elle eft à une longueur de cable de la terre. De cette pointe à une autre, qui eft vers l'ouest de Palamos, il y a environ trois milles au nord-nord-eft. On voit fur cette derniere pointe une tour ronde, & quelques maifons auprès. Entre ces deux pointes, il y a une grande plage de fable, un peu enfoncée, & une très-belle plaine, où l'on voit le village appellé la Valda: ce village eft grand.

VALDANUS, ou VALDASUS, fleuve de la Pannonie, felon Pline, l. 3, c. 25, qui met fon embouchure dans le Danube,au-deffus de la Save. On l'appelle préfentement Valpo, ou Walpo. Cette riviere a fa fource dans l'Esclavonie; & après avoir arrofé la ville de Valpo, elle fe rend dans le Danube, un peu au-deffous de l'embouchure de la Drave. * De l'ifle, Atlas. VALDARADVE, riviere d'Espagne, au Royaume de Leon. Elle paffe, dit Corneille, à Villalpando & à Zamora : &, groffie du Rio Sees, qu'elle reçoit dans fon cours, elle va mêler fes eaux à celles du Duero. Cette description s'accorde mal avec la Carte de Jaillot, & auffi mal, je penfe, avec la vérité car Corneille fuppofe que Zamora n'eft point fur le Duero; ce qui eft une faute groffiere.

[ocr errors]

Selon Jaillot, il paffe un ruiffeau à Villalpando, & ce ruiffeau va quelques lieues plus bas fe perdre dans le Duero, près de la Ville de Toro. Par le Rio Sees, Corneille entend, ou Rio Seco ou la riviere Cea; le premier eft un ruiffeau, qui, felon Jaillor, & non d'autres, paffe à Villalpando; la riviere Cea en est éloignée au levant

VALDĂU, abbaye de filles, Ordre de Cîteaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain, fondée l'an 1230, par Henri IV, duc de Brabant.

VALDAVIA. Corneille nomme ainfi une petite riviere d'Espagne, qui a fa fource dans la vieille Caftile, & qui fe perd dans celle de Pifuerga, audeffous de Melgar de Herramental, ou Ramental.

VALDECONA, bourgade de l'Espagne, dans la Catalogne, aux confins du Royaume de Valence, fur la rive gauche de la riviere Cenia, affez près de fon embouchure dans la Mer. * Jaillot, Atlas.

VALDERAS, valée de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, fur la côte de la mer du Sud, au fond d'une profonde baie, qui regne du côté du fud-eft, entre le cap Corrientes, & la pointe de Pontique, du côté du nord-ouest, endroits éloignés environ de dix lieuës l'un de l'autre. Le valon a autour de trois lieues de largeur. Près de la mer il y a une baie fabloneuse de bonne hauteur, pour y descendre commodément : au milieu du fond de cette baie, fe jette une belle riviere, où les bateaux peuvent entrer: mais l'eau a un petit goût de fel vers la fin de la féchereffe, qui eft en Février, Mars, & une partie d'Avril. La valée de Valderas eft bornée par une petite montagne verte avancée dans le pays, qui forme un agréable penchant, & préfente un très-bel afpect du côté de la mer. On trouve dans cette valée de gras pâturages, entrecoupés de bois formés d'arbres propres à toutes fortes d'ufages. On y trouve auffi des fruits en abondance, comme des guavas, des oranges, des limons, de forte qu'on diroit que la nature a voulu faire de cette valée, un lieu de délices. Les pâcages font pleins de bœufs & de vaches, & on y voit auffi quelques chevaux. Ce font-là les feuls habitans de cette belle valée, où perfonne ne s'eft encore établi. * Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, p. 330.

VALDERFANGE. Voyez VAUDREVANGE.

VALDESIE, village de France, dans la Baffe Normandie, au diocèfe de Coutances. Ce village eft remarquable, dit Corneille, pour avoir été la patrie du favant Jean de Launoy.

VALDIGLESIAS, abbaye d'hommes, Ordre de Citeaux, de la Congrégation de Leon, en Espagne, dans la vieille Caftille, au diocèfe d'Avila. VALDSHUT. Voyez WALDSHUT.

VALDIVIA, ou BALDIVIA, ville de l'Amérique méridionale, au Chili, fur la côte de la mer du Sud, avec un port de même nom, entre Impérial au nord, & Chiloé au midi. Cette ville, qui porte le nom de fon fondateur, Pierre Baldivia, ou Valdivia, fut commencée en 1552. On la plaça dans une plaine élevée de quatre à cing toifes fur le niveau de la mer. Près de là étoit une fortereffe, pour tenir en bride les Indiens. Mais ces Peuples laffés du gouvernement des Espagnols, qui les faifoient travailler aux mines d'or, qui y font très-abondantes, & qui, à ce qu'on dit, exigeoient d'eux la valeur de vingtcinq à trente écus par jour, pour chaque homme, fecouerent enfin le joug, tuerent Baldivia, fuivant le Pere Ovalle, d'un coup de maffe, & felon d'autres, ils lui jetterent de l'or fondu dans la bouche lui difant de fe raffafier de cet or dont il avoit eu si grande foif. Après quoi ils raferent la fortereffe, & faccagerent la ville. Aujourd'hui elle eft rebâtie un peu plus avant fur la riviere de Baldivia. Elle s'eft repeuplée en grande partie de gens exilés. On y compte environ deux mille ames. Elle est fermée de murailles de terre, & défendue par douze piéces de canon de feize livres de balle. Il y a une paroiffe & une maifon de Jéfuites. * Frefier, Voyage de la Mer du Sud, t. 1, p. 79.

,

Le port de Valdivia, par fa fituation, & les fortifications qu'on y a faites, eft le plus beau & le plus fort

« PrécédentContinuer »