9. TAURUS, lieu de Sicile, à soixante stades de Syracuse, selon Diodore de Sicile, 7. 14. 10. TAURUS. Pline & Solin, 7.5, c. 31, donnent ce nom à un des trois canaux, par lesquels la ville d'Alexandrie en Egypte, communiquoit à la mer. 11. TAURUS, lieu de la Palestine. Strabon la marque à l'entrée de la ville de Jéricho. 12. TAURUS, ville que Cédréne dit voisine des Ismaélites. Ortelius soupçonne qu'elle pouvoit être dans l'Arménie. 13. TAURUS, marais de la Gaule Narbonnoise, selon Sextus Avienus, cité par Ortelius. 1. TAUS, fleuve de la grande Bretagne, selon Tacite, in vita Agricola. C'est le même fleuve que Ptolomée nom. me TAUA. Voyez TAUA, no. 3. 2. TAUS. Voyez DOMAZLIZE. TAUSANLE, ville de l'Anatolie, selon Leunclavius. On croit que c'est l'ancienne Tantalus, dont parle Nicétas. TAUSIRIACUM. Voyez ONIA. TAUSTE, bourgade d'Espagne, dans l'Arragon, à • deux lieues des confins de la Navarre, fur la petite riviere de Riguel, qui se jette dans l'Ebre, un peu au-deslous. Silva, Poblac. gen. de Espana, p. 136, lui donne le titre de ville, & la met au nombre des cinq premieres villes de l'Arragon. Elle a droit de suffrage dans les assemblées; elle tient un marché tous les mardis, & elle ne peut pas être aliénée. Les magistrars sont réputés nobles, & fes habitans jouiffent de plusieurs franchises. En 1423, le saint fiége lui accorda le privilége de fonder une école, où l'on enseigne la grammaire, les humanités & la thétorique. On croit que Taufte doit son origine aux Romains. Alfonse I, roi d'Arragon & de Castille, l'enleva aux Maures en 1115, & y envoya une nouvelle colonie. Il est forti de Taufte quelque beaux esprits qui lui ont fait hon neur. TAUTANTUM, ville de la Valerie Ripense, selon la notice des dignités de l'Empire, fect. 17, où on lit ces mots: Prafectus legionis fecunda adjutricis in castello contra Tautamum. TAUTE, petite riviere de France, dans la Normandie, an Cotentin. Elle se forme de plusieurs ruisseaux qui ont leurs fources dans les paroisses de Montuchon & de Cambernon, & traverse les paroisses de faint Sauveur Landelin & de S. Michel de la Pierre, où elle reçoit un ruiseau qui fait moudre trois moulins proche le pont Tardif. Elle coule ensuite entre les églises de S. Sébastien & d'Aubigni, à Rets, Auxois & S. André de Bouhom; &, après avoir reçu la riviere de Vautonie à Pontbœuf, celle de Loson à Tripehou, & celle de Terette à la Goule de Thére, elle continue son cours, & va se décharger au grand Vay, proche de Brévent, à la droite de Carentan.* Corn. Dict. fur les mém. manuscrits de Vaudome. TAUTICE, ville de la Médie. Ptolomée, 1.6, 6.2, la marque sur la côte, entre Zarama & Europus. TAUV, petite riviere d'Angleterre, traverse une partie du comté de Dévon, passe à Bernstable, & après s'être jointe avec le Turridge à trois milles de la mer d'Irlande, on la voit s'y jetter ensemble dans le même lit. TAUVE, bourg de France, dans l'Auvergne, élec tion de Clermont. 1 TAXABRICENSES. Voyez AXABRICENSES. 1.22, nomme avec les Tracefii. TAXE, montagne de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire de Cinan, premiere métropole de la province, près de la ville de Laiuu. Il y a dans cette montagne une mine de fer. * Atlas Sinenfis. TAXGÆTIUM, ville de la Rhétie, felon Prolomée, 1. 2, c. 12, qui la place vers la source du Rhin, près de Brigantium. On croit que ce pourroit être aujourd'hui Tuffenberg. TAXIANA, isle du golfe Persique, sur la côte de la Sufiane, à l'occident de l'ifle Tabiana, selon Ptolomée, lib. 6, c. 3. Etienne le géographe la met près du golfe Pé lodes. TAXILA, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Strabon, L. 15, p. 691 & 698, Ftolomée & Etienne le geographe parlent de cette ville. Le premier dit que c'étoit une grande ville qui se conduisoit par des loix fort sages, & Philostrate, dans la vie d'Apollonius, rapporte que cette ville fervoit de demeure au roi Phraortes, & que toutes les maisons étoient sous terre. TAXILE, selon Pline, lib. 6,0.20, & TAXILI, selon Strabon, 1. 15, p. 714, peuples de l'Inde. Ce font les habitans de la ville Taxıla. S'ils avoient des loix sages, ils avoient aufli des coutumes impertinentes. Ils avoient une telle considération pour leurs brachmanes, que lorsque ceux-ci rencontroient quelqu'un qui portoit des figuts, ou des raisins, ou de l'huile, ou quelque autre denrée, ils en prenoient autant qu'ils vouloient, sans en rien payer. Ceux d'entre les Taxiles qui n'avoient pas de quoi marier leurs filles, les menoient au fon des trompettes dans quelque place publique; & lorsque le monde s'étoit assemblé, les filles se découvroient d'abord par derriere jusqu'aux épaules: elles se faifoient voir ensuite de la même maniere par de. vant. Celui à qui eltes plaifoient les épousoit sur le champ à certaines conditions dont ils convenoient Chaque homme avoit ordinairement plusieurs femmes. Ils exposoient leurs morts aux vautours; mais comme il étoit honteux chez eux d'être malade, la plupart de ceux qui se sentoient attaqués d'une maladie mortelle, s'asseyoient sur un bucher, y failoient mettre le feu, & se laissoient brûler volontaire ment. TAXTED, bourg d'Angleterre, au comté d'Eflex. Le Chelmer y prend sa source. TAYUN, forteresse de la Chine, dans la province de Xensi, au département d'lungchang, premiere forterefle de la province. Elle est de 9a 48' plus occidentale que Pekin, sous les 38d 16' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. TAXUS, fleuve de Thrace. Il étoit dans les terres, selon Suidas. Voyez TÆNARUM. 2. TAXUS, fiége épiscopal que Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, met sous la métropole de Césarée de Straton. TAXYMIRA, ville de Phénicie, selon Strabon, l. 16, P 753; mais Cafaubon croit qu'au lieu de Taξυμιρα, il faut lite τα Ξυμίρα, ou plutôt τὰ Συμίρα, & que c'est la ville Simyra de Ptolomée & de Pline, & la Sierra d'Etienne le géographe. TAY, (Le) en latin Tavus, Taas, riviere d'Ecosse. Elle a sa source dans la province de Broad Albain au mont Grantsbain. Après avoir reçu quelques torrens, elle coule au levant, & forme un lac de même nom, traverse la province d'Athol, & groflie du Timmel, du Dorchart & du Lochay, tourne au fud, & traverse la province de Perth qu'elle sépare en deux, reçoit les petites rivieres de Tilt, Ila, Almond & Serne, fait un golfe long & étroit, qu'on nomme le golfe du Tay, entre les provinces de File à la droite, & celle d'Angus à la gauche: elle a une cataracte fort haute près de Stobhall, maifon du comté de Perth, qui fait un bruit extraordinaire quand la marée monte, puis se jette dans la mer du nord par une embouchure de deux milles de large, à sept milles au-dessous de Dondée, au levant, & à fix de Saint-André, vers le feptentrion, & autant d'Aberden: elle divise l'Ecoffe en deux parties, la septentrionale & la méridionale; c'est, après le Fith, la plus grande riviere d'Ecofle: elle est navigable pendant vingt milles: elle baigne Dunkeld, Perth, Abernethi, Dondée & Storton. Les bords du Tay sont en quelques endroits fort escarpés. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 2, p. 201. TAYAO, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département d'Yaogan, seconde ville militaire de la province. Elle est de 16 o' plus occidentale que Pekin, sous les 26d 8' de latitude. * Atlas Sinenfis. TAYBALI, grand village de l'Arabie déserte. Davity, Arabie, p. 240, qui parle de ce village, dit qu'il a près de deux cents cinquante maisons, avec un fort de gazon bâti fur les ruines d'un autre qui étoit de pierre, & un clocher bâti autrefois par les chrétiens françois, & qui sert aujourd'hui de minaret. Au pied on voit une fale ou chapelle d'oraison, soutenue de quelques piéces de colonnes de marbre, qui ont été autrefois de l'église de ce lien 1. TAYE, ville de la Chine, dans la province de Huquang, Huquang, au département de Vuch'ang, premiere métropole de la province. Elle est de 2d 49' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 45' de latitude. * Atlas Sinenfis. 2. TAYE, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Kiung, quatrième grande cité de la province. Elle est de 13d 36' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 32' de latitude. 1. TAYGETA ou TAYGETUS, montagne du Péloponnése, (2) dans l'Arcadie; mais elle étoit d'une telle étendue qu'elle couroit dans toute la Laconie jusqu'au voisinage de la mer, près du promontoire Tanarum. Cette montagne est haute & droite, si ce n'est dans l'Arcadie où s'approchant des montagnes de cette contrée, elle forme avec elle un coude aux confins de la Messenie & de la Laconie. La ville de Sparte étoit bâtie au pied de cette montagne, qui étoit consacrée à Castor & Pollux. Servias dit pourtant qu'elle a été consacrée à Bacchus. Comme il y avoit quantité de bêtes fauves dans cette montagne, la chasse y étoit abondante (b) & les filles de Sparte s'y exerçoient; ce qui a fait dire à Properce, lib. 3, Eleg: 14. Et modo Taygeti crines adspersa pruina, Virgile, Georg. lib. 2, v. 487, au lieu de TAYGETUS dit TAYGETA, en sousentendant le mot Juga: ...... Virginibus Bacchata Lacanis. Et Stace, lib. 1, Archil. verf. 426, a dit : (*) Strabo, 1. 8. (b) Pausanias, Lacon. c. 20. Le mont Taygetus est bien connu aujourd'hui. Il forme trois chaînes de montagnes, une à l'ouest vers Calamata & Cardamylé, une autre au nord vers Neocastro, en Arcadie, & une autre au nord-eft du côté de Misitra. Ces diverses branches ont aujourd'hui des noms différens : celle qui va de la Marine vers Mifitra s'appelle Vouni tis-Portais, & auprès de Misitra elle prend le nom de Vouni tis-Misitras. La terre eft creuse de ce côté-là, & on y trouve une infinité de cavernes; ce qui, de tout tems, a rendu la Zaconie sujette à de grands tremblemens de terre. Anciennement le vent renfermé dans ces cavernes en bouleversa quantité, & un coupeau du Taygetus emporté par un effroyable tremblement de terre, fit périr vingt mille habitans de Lacédémone, & ruina la ville toute entiere, felon quelques-uns, & la ruina à cinq maisons près, selon d'autres; ce qui arriva la quatriénie année de la foixante & dix-septième olympiade, c'est-à-dire, quatre cents soixante-neuf ans avant la naissance du Sauveur. * La Guilletiere, Lacédémone anc. & nouv. p. 42 & 55. 2. TAYGETA, fleuve du Péloponnése, dans la Laconie. C'est Vibius Séquester qui en fait mention. Il ajoute que les habitans du pays baignoient leurs enfans dans ce fleuve pour les endurcir au froid. TAYGETUS. Voyez TAYGETA I. TAYHURO, riviere selon de l'isse, en Sicile, dans la vallée de Mazare: on l'appelle aufli Jati. Voyez ce mot. TAYVEN. Voyez TAIYVEN. TAYKO, TAYHO OU TAIHO. Voyez TAIHO. TAYMA, forteresse de l'Arabie heureuse. Abulféda dit qu'elle est plus renommée que Tabuc, & qu'il y a beaucoup de palmiers aux environs. Alazizy a écrit que Tayma appartient à la tribu de Tay. La forteresle ou le château de Tayma s'appelle aussi ALABLAK: On dit qu'il a été bâti par Samoul, fils d'Adiija, lequel a fait des vers sur ce sujet : Nous avons, dit-il, une montagne qui fait les délices de tous les voifins: leurs yeux sont éblouis en la regardant. Alablak est unique dans le monde, qui est tout rempli de fa renommée, elle a des traits d'une rare beauté, & la blancheur éclate fur fon front &fur ses pieds. L'auteur ne finit point sur ce sujet dans son enthousiasine poëtique.* Abulféda, Descr. de l'Arabie heu reuse. 1. TAYN, riviere de l'Ecosse septentrionale, en latin Tana. Elle est formée de trois rivieres affez considérables; favoir le Synn, l'Okel & l'Avon-Charron, qui coulent dans le comré de Sutherland. La riviere de Tayn baigne la ville de même nom & celle de Dornock, & va enfuite se jetter dans la mer par une fort large embouchure, appellée le golfe de Dornock. * Blaeu, Atlas. 2. TAYN, ville de l'Ecoffe feptentrionale, dans la province de Ross, sur la rive méridionale d'un golfe auquel elle donne fon nom, presque au midi de la ville de Dornock. Elle est au milieu d'une grande baye où l'on ne peut entrer sans danger, à caufe des bancs & des écueils dont elle est remplie. Anciennement on appelloit cette ville dans la langue du pays Bale-Guiche ou Bale-Duiche, du nom de faint Dothese, ou Duiche, dont on confervoit les reliques dans l'église collégiale, qui jouissoit du droit d'asyle, & qui étoit un pélerinage célébre. TAYOVAN ou TAIVAN, petite isle de la Chine, sur la côre occidentale de l'isle Formose. Ce n'est qu'un petit banc de fable aride de près d'une heue de longueur, & de deux portées de canon de largeur; mais il n'en est pas moins fameux dans les relations des voyageurs. (2) Les Japonois y établirent leur commerce après qu'ils eurent été bannis de lá Chine. Les Hollandois firent aussi un établissement à Tayovan en 1632, bâtirent dans cette ifle un fort qu'ils nommerent Zelande. (b) La plus grande épaisseur des murailles étoit de fix pieds; celle de la courtine étoit de quatre avec un parapet de trois pieds de hauteur, mais mince & seulement de l'épaiffeur d'une brique & demie. Les quatre bastions n'étoient remplis que de sable, & le canon étoit planté si haut, que pour peu qu'il plongeât, il tiroit perpendiculairement à terre, & faifoit peu d'effet. La mauvaise situation de cette place n'avoit pas perinis qu'on la pût entouter de folfés, la palissader, ni faire aucun ouvrage avancé. L'accès n'en étoit pas plus difficile que celui d'une fimple maison de campagne au milieu d'un champ. Dans la foite le fort fut aggrandi, & l'espace qu'on y joignit fut entouré d'un simple mur fortifié d'un ouvrage à cornes couronné; mais qui ne pouvoit être défendu par le canon du fort, & qui n'étoit pas en état de se défendre lui-même. Cet aggrandiffement causa encore un autre préjudice; la compagnie fut obligée d'y entretenir une plus grosse garnison. Enfin on fit deux bastions dans le corps de la place, mais or ne pût empêcher que l'eau n'y fût saumache & mal-saine à boire; on étoit même obligé d'en aller chercher dans l'isle. Le peu de précaution qu'on avoit eu dans le choix qu'on fit d'un endroit pour bâtir ce fort, vint de ce qu'on ne pensa qu'à la commodité des vaisseaux & à la facilité qu'on auroit à les décharger. On n'eut point en vue les ennemis qui pourroient paroître dans la suite; on ne voyoit alors que les Formosans nuds, & un petit nombre de paysans chinois, qu'on regardoit déja comme soumis, & qui le furent bientôt en effet ; cependant il y avoit mille autres endroits dans l'isle très-propres à être fortifiés, où les vaisseaux fe feroient rangés allez commodément, & où l'on auroit eu la même facilité pour s'établir. D'ailleurs, comme l'ouvrage à corne étoit commandé par une haute dune qui n'en étoit qu'à une portée de pistolet, on prit le parti de faire une redoute de maçonnerie sur la dune : on l'a nomma UTRECHT, & on y mit du canon & une garnison particuliere; mais il se trouva près de la redoute plusieurs autres semblables hauteurs qui la commandoient. On fit donc d'autres redoutes, & l'on remédia ainsi à grands frais à l'ignorance de ceux qui avoient entrepris Pouvrage. Au bout de l'esplanade à l'ouest on voyoit plusieurs maisons de Chinois qui s'y étoient établis, & on nomma ce lieu la ville de ZELANDE, quoiqu'il ne fût pas muré. Des trois autres côtés la ville étoit environnée du canal qui sépare Tayovan de l'isle de Formose, & dont on fait fort aifément la traversée avec de petits bâtimens. En 1653, pour tenir en bride les paysans chinois de Formose, qui s'étoient foulevés, les Hollandois firent bâtir un nouveau fort dans l'isle même de Formose, sur le bord du canal qui la sépare de Tayovan, & qu'on nommoit alors Saccam.Ce nouveau fort qu'on appella la PROVINCE, fut auffi construit de briques & de figure carrée avec un bastion à chaque angle, mais d'un ouvrage fort mince, de forte qu'il ne pouvoit guères servir qu'à tenir en échec les paysans, & peut-être une partie des habitans ou tous les infulaires, pendant qu'ils étoient fans armes; mais il Tome V. Kkkkk n'étoit nullement propre pour soutenir un siége, ni pour résister au canon: auffi fut-il contraint de se rendre aux premieres attaques des ennemis. Le fort de l'isle de Tayovan tint plus long-tems; mais enfin alliégé dans les formes par les Chinois, & prêt à être emporté d'aflaut, il fe rendit par capitulation en 1662. Dans tout l'Orient, il n'y avoit point de havre plus commode pour le négoce de la Chine, & pour l'établissement d'une communication avec le Japon & avec tout le reste des Indes, que l'ifle de Tayovan, car on y aborde dans toutes les saisons de l'année, fans être obligé d'attendre la commodité de la mouçon ou des vents généraux, qui font contraires par-tout ailleurs pendant fix mois de l'année (2) Ambassade des Hollandois au Japon. (b) Voyage de la compagnie des Indes orientales, tours. TAZAROT, petite ville d'Afrique, au royaume de Maroc, à cinq lieues de la ville de Maroc, du côté du couchant, & à sept du mont Atlas, vers le nord. Elle n'est pas forte, ni par nature, ni par art, & s'étend comme un village dans un vallon fur les bords du fleuve garnis d'arbres fruitiers; c'est pourquoi tous les habitans s'occupent aux jardins & au labourage; mais tout leur travail est emporté quelquefois par le débordement de la riviere qui entraîne jusqu'aux arbres. Cette ville a été long-tems tributaire du roi de Portugal. Les chérifs s'y établirent d'abord & leur pere y mourut. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, 0.34. , TAZATA, felon Pline, 1.6, c. 17, & TALCA, selon Ptolomée, 1.6, 6.9, ifle de la mer Caspienne, près de la côte de l'Hyrcanie. Quelques manuscrits de Pline portent Zazata pour Tazata. C'est la même ifle que Pomponius Mela appelle Talga. TAZILLY, lieu de France, dans le Nivernois, diocèse d'Autun, élection de Nevers. C'est une simple paroisse, à une licue de Luzy; elle est arrosée de quelques ruisseaux fortans des étangs de Chigy. Les terres font légeres & produisent seigle & avoines; les pacages font mauvais; il y a du foin pour la nourriture des bestiaux, quelques bois de futaies appartenans à différens particuliers, quelques vignes & cinq étangs dits de Chigy. La cure vaut quatre cents livres; le chapitre de Ternant en est collateur. C'est une simple justice, faisant partie de la baronnie de Ter nant. TAZINA, ville de Médie, selon Ptolomée, 1.6, 6.2, qui la marque près de Sabaa-Ara. 1. TAZUS, ville du Chersonnese Taurique. Ptolomée, 1.3, c. 6, la place dans les terres. 2. TAZUS OU TAZOS, ville de la Sarmatie Asiatique. Elle étoit, felon Ptolomée, 1.5, 6. 9, sur la côte septentrionale du Pont-Euxin, entre le golfe Cercétique & le promontoire Toretice. TCHACTAS, Sauvages de la Louysiane, voisins des Chicachas, établis vers le haut de la riviere de la Maubile. TCHAINATBOURIE, ville des Indes, au royaume de Siam, fur la rive droite du Menam. Si l'on en croit les Siamois, dit le pere Tachard, dans son second voyage de Siam, 1.5, p. 237, cette ville a été autrefois considérable, & la capitale d'un royaume; aujourd'hui c'est une peuplade de deux à trois mille ames, suivant le rapport de ceux du pays. Sa situation est très-agréable sur le bord du Menam, qui est fort large & peu profond dans cet endroit là. Le pere Tachard ajoute: Nous mesurâmes la largeur de cette riviere avec le demi-cercle, & nous la trouvâmes de plus de cent soixante toises. Nous y trouvâmes au moins quarante de variation au nord-ouest dans le lieu où nous étions. La montagne Caoulem, derriere laquelle est la mine d'aimant, nous restoit au nord-eft-quartd'est un peu au nord. TCHAOSIEN, (le royaume de) étoit situé dans la partie occidentale de la Corée, & le long de la côte qui regarde la Chine. On trouve encore la ville de TchaoSien, située à cent dix lieues du fleuve Yalo-Kiang, vers le midi. Il n'étoit habité originairement que par des Barbares, que l'on diftinguoit les uns des autres, par les noms de blancs & de jaunes. Les historiens chinois prétendent qu'ils avoient été foumis par les empereurs de la Chine des Dynasties de Hia & de Cham. Après la destruction de cette derniere, Vouvam, fondateur de la dynastie des Tcheou, & qui avoit distribué tout l'empire chinois aux princes de sa famille, avoit donné le pays de Tchaofien, en particulier à Kitsu, vers l'an 1122 avant Jesus - Chrift. Ce nouveau prince songea à policer ses sujets, & leur donna des loix sages. Sa postérité a régné dans ce pays pendant plus de mille ans., & a quelquefois été soumise aux petits rois d'Yen. Enfin Vouti, empereur de la Chine, soumit ce petit royaume vers l'an 109 de Jesus Chrift, & en fit une province de la Chine. * Hift. générale des Huns, par M. de Guignes, t. 1, p. 133. TCHARTÆ, ville du Mogolistan, selon Petis de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, l. 5, c. 4. TCHEELMINAR, CHELMFNAR OU CHILMINAR nom qui signifie quarante colonnes. Les Persans le donnent aux ruines d'un vieux château appellé communément maiSon de Darius. Voyez PERSEPOLIS. * Le Brun, Voyage, t. 4, p. 302. TCHENAU, riviere de l'Indostan, dans la province de Pénie Ab, vient des montagnes de Kachemire. TCHEPATCHOUR, bourg du Courdistan, selon Petis de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, lib. 3, cap. 42. TCHINAS, bourg d'Asie, vers le désert de Capchac, au voisinage de Tachkunt, felon Petis de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1. 3,6.10. TCHITCHECLIC, village du Mogolistan. Petis de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1.3, 6. 6, la marque à 1174 30' de longitude, & à sod de latitude. TCHITCHECTOU, bourg de la Coraslane. Il est, selon Petis de la Croix, dans fon voyage de Timur-Beс, 1.3, 0.67, au voisinage d'Anzloud & d Herat. TCHUMLIC, village de Mésopotamie. Petis de la Croix, dit, dans son histoire de Timur-Bec, 1.3, 6.36, que ce village est à sept lieues de Merdin. TCIEN-YEN, (les) étoient une branche des Sienpi, qu'un certain Mo-hou-po conduisit dans le Leao-fi, au nord de la ville de Ki-tching, & donna à ses hordes le nom de Mou-Yong. Un de ses successeurs les transplanta au nord du Leaotong: il se soumit aux Chinois, & leur rendit beaucoup de services dans leurs guerres: pour l'en récompenfer, ils le décorerent du titre de grand Tanjou. L'an 281, il commença à faire des courses aux environs de Tchangli. Ils furent défaits vers l'an 370, par les rois de Tsin, qui s'emparerent de leur pays. Ce royaume subsista environ foixante huit ans. * Voyez l'histoire générale des Huns, par M. de Guignes, t. 1, p. 189. TCIENIEN, ville de la Chine, dans la province de Nanking ou Kiangnan, à la gauche de la riviere de Kiang, sur la route de Nanking à Pekin, entre Nanking & Kaiutfin, que le pere Martini apppelle Caoyeu. Tcienien, selon la relation du voyage des Hollandois à Pekin, p. 12, est fermée d'un carré de murailles hautes & fortifiées de bons boulevards. Son circuit est de trois heures de chemin, & elle a un fauxbourg bien bâti où il se fait un grand commerce. Cette ville est renommée par ses richeffes & par sa magnificence, mais encore plus par la rare beauté de ses femmes, qui passent encore pour l'emporter sur toutes celles de l'Empire, soit par leur esprit, soir par leurs belles manieres. Au-devant de la maison où l'on paye les droits d'entrée, le passage est fermé par un pont de bateaux; delà on entre dans la ville, après avoir paffé trois portes. Toutes les rues font tirées au cordeau & pavées de briques. A la fortie de la ville fur la gauche, eft une pagode avec une haute tour, ornée d'une galerie qui en fait fix fois le tour, & d'où on peut voir toute la campagne. A l'ouest court une eau rapide qui traverse la ville; on a bâti dessus divers ponts de pierres de taille, dont les arches font fort belles & fort élevées. Le principal commerce de cette ville consiste en sel & en grains. Quand on va de Tcienien au village appellé Saopao, on trouve sur la droite quantité de coupoles bâties de pierres & le fameux sépulcre de sultan Key. TE, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle est de od 34' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 42' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. TEANUM, ville d'Italie, dans la Campanie & dans les terres, aujourd'hui Tiano. Pline, 1.3, 6.5, qui lui donne le titre de colonie romaine, la surnomme SIDICINUM; & en effet, elle avoit besoin d'un surnom pour pouvoir être distinguée d'une autre TEANUM qui étoit dans l'Apouille. Tite-Live, l. 22, 6. 57, Strabon, 1.5, & Frontin, De colon. l'appellent aussi Teanum Sidicinum. Quelques - uns néanmoins disent simplement TEANUM, & alors c'est Teanum-Sidicinum qu'il faut entendre, car cette ville étoit beaucoup plus considérable que l'autre, & fon nom écrit ou prononcé sans marque distinctive, ne devoit pas être sujet à équivoque. C'est ainsi que Cicéron, en parlant de Teanum-Sidicinum, a dit; Pompeius à Teano Larinum versus profectus est a. d. VIII. Kal. Eo die manfit Venafri. Ptolomée, 1. 3, c. 1, dit aussi simplement TEANUM. Les habitans de la ville & du territoire étoient appellés SIDICINI. On les trouve néanmoins aussi nommés TEANENSES dans quelques inscriptions. Voyez le trésor de Gruter, p. 381, no.1, & 389, no. 2, & l'article suivant. i 2. TEANUM, ville d'Italie, dans l'Apouille. Pomponius Mela, 1.2, 6. 4, & Ptolomée, 1.3, 6. 1, écrivent simplement TEANUM, parce qu'ils nomment la province où elle est située. Pline, 1.3, c. 12, dit TEANUM APULORUM; & Strabon, lib. 6, pag. 285, TEANUM APULUM; on la diftingue ainsi d'une autre ville TEANUM dans la Campanie. Voyez l'article précédent. Strabon ajoute qu'elle étoit dans le terres. On voit encore aujourd'hui ses ruines à seize milles au-dessus de l'embouchure du Fortore, anciennement le Frento. C'est aujourd'hui un lieu nommé Civita ou Civitare, qu'on voit évêché avant l'an 1062, mais dont le fiége a été transféré ou plutôt uni à celui de S. Severo. Le nom nationnal étoit TEANENSES, selon Tite Live: Ex Apulia Teanenfes Canasinique, populationibus fefsi, obsidibus L. Plautio Cof. datis, in deditionem venerunt. * Holsten. Annot. p. 279. Commainville, Table des évêchés. TEARI, peuples de l'Espagne citérieure, selon Pline, 1.3, 0.3, qui dit qu'on les nommoit aussi JULIENSES. Leur ville étoit TIARA-JULIA, que Ptolomée, 1.2, 6.6, appelle Tiariulia, & qu'il place dans les terres. TEARUS, fleuve de Thrace. Pline, 1.2, c. 11, & Hérodote, 1.4, Melpomen. no. 90, en font mention. Le TEARUS tiroit sa source de trente-huit fontaines, & se jettoit dans l'Hebrus. Darius fils d'Hystaspes s'arrêta trois jours sur les bords de ce fleuve, & il en trouva les eaux si excellentes, qu'il y fit dresser une colonne, sur laquelle il fit graver une inscription en langue grecque, portant que ces eaux furpaffoient en bonté & en beauté celles de tous les autres fleuves de l'univers. TEATEA OU TEATE, ville d'Italie. Ptolomée, 1.3, 6.1, la donne aux Marrucini, dont elle étoit la capitale, selon Pline, 1.3, 0.12, qui la connoît sous le nom de ses habitans appellés TEATINI. Silius Italicus, 1.8, 1.520, fait l'éloge de cette ville, Marrucina fimul Frentanus amula pubes Et dans un autre endroit, l. 17, v. 457, il dit : ... Marrucina domus clarumque Teate ferebat. fe L'itinéraire d'Antonin qui nomme cette ville TEATE. MARRUCINUM, la marque sur la route de Rome à Hadria en pallant par la voie Die Valérienne. Elle trouve entre Interbromium & Hadria, à dix-sept milles de la premiere de ces places, & à quatorze milles de la seconde. Le nom moderne est Tieti, qu'on écrit plus communément Chieti ou civita di Chieti. Voyez THEATE. TEBA, bourg d'Espagne, au royaume de Grenade, à quatre lieues d'Antequera. Il est situé sur une colline élevée, défendue par trois rochers presque entierement escarpés, qui en font une place imprenable. Il y a dans ce bourg un beau château; la riviere de Guadateba passe auprès, donne la fertilité à la campagne voisine qui produit du bled, du vin & de l'huile. On trouve dans le voisinage beaucoup de gibier; on y éleve du bétail & on y cueille quelques fruits. Silva, Poblac. de Espana, p. 103, dit que ce bourg doit sa fondation à des Grecs Thebains qui lui donnerent le nom de Teba en mémoire de leur patrie. Alphonse XII, roi de Castille, enleva ce lieu aux Maures en 1328, & le peu pla de chrétiens. Le bourg de Teba est devenu depuis le chef-lieu d'un comté, dont les rois catholiques Ferdinand V, & Isabelle donnerent le titre à D. Diégue Ramirez de Gusman. TEBASSI. Voyez FRANGONES. TEBECA OU TEBESSA. Voyez TEBESSA. TEBECRIT, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Humanbar. Elle est située au pied d'une montagne raboteuse, vis-à-vis de la ville d'One, sur le rivage de la mer Méditerranée, à deux milles de Ned-Roma. On prend cette ville pour l'ancienne THUDACA. * Dapper, Royaume d'Alger, p. 166. TEBELBELT ou TABELBELT, habitation d'Afrique, dans le Biledulgerid, au milieu du défert de Barbarie, à soixante-dix lieues du grand Atlas du côté du midi, & à trente-quatre lieues de Segelmelle. Il y a trois petites villes bien peuplées & de grandes contrées de palmiers, dont le fruit eft excellent. On y manque d'eau & de chair, & l'on mange les autruches & les cerfs que l'on y chasse. La capitale est située sous les 23d 10' de longitude, & à 29d 15 de latitude. Quoique les habitans trafiquent dans la Nigritie, ils ne laissent pas de vivre mal à leur aise, parce qu'ils relevent des Arabes. * Dapper, Biledulgerid, p. 211. TEBENDA, ville d'Asie, dans le pont Galatique. Ptolomée, 1.5, c.6, la marque dans les terres, entre Seba ftopolis & Amafia. TEBESS, ville de Perse. Tavernier, Voyage de Perse, 1.3, dit qu'elle est située à 80d 40' de longitude, sous les 384 15' de latitude. Il ajoute qu'on l'appelle aussi Atless, & qu'il y a dans cette ville des manufactures de velours, de satin & d'autres ouvrages de soie. TEBESSA, ville d'Afrique, au royaume de Tunis, vers les confins de celui d'Alger au-dedans du pays, à cinquantecinq lieues de la mer. Cette ville est ancienne, elle a été bâtie par les Romains, & est enfermée de hautes murailles, faites de grandes pierres semblables à celle du colifée de Rome. Près de la ville passe une riviere qui descend de la montagne, & après plusieurs détours, entre par un côté dans la place. Il y a en outre dans Tebessa deux belles grandes fources d'eau vive, de belles antiquités, & des statues de marbre avec des inscription latines. Autour de la ville sont des bois d'arbres fruitiers & de grands noyers qui rapportent abondamment, mais le reste de la contrée est stérile, & l'air n'est pas sain. A un peu plus de demilieue de la ville, il y a une montagne pleine de grandes cavernes, que le peuple prend pour une demeure des Géans; mais on voit manifestement que ce sont des carrieres où on a pris la pierre pour bâtir la place Elle a été plusieurs fois saccagée par les successeurs de Mahomet; elle s'est depuis repeuplée de Bérebéres, gens avares & brutaux, ennemis des étrangers, qui se sont révoltés souvent contre les rois de Tunis, & les seigneurs de Constantine, & qui ont tué plusieurs fois les gouverneurs qu'on leur envoyoit. Enfin l'an 1057, Muley Mahamet passant près de la ville, & voyant qu'ils ne le venoient pas recevoir, leur envoya demander à qui ils étoient; ils répondirent orgueilleusement, qu'ils n'avoient point d'autre maître que leurs murailles; de quoi justement irrité, il les fit attaquer sur le champ, & ayant emporté d'affaut la ville, il fit pendre tous ceux qui n'étoient pas morts dans le combat, & ruina la ville, mais elle se repeupla depuis de pauvres gens. Trois choses rendent Tebella considérable par-dessus les autres places de la Barbarie: les mûres, l les noix & les fontaines, tout le reste n'en vaut rien Il n'y a point d'autre ville dans la province Constantine, pour le moins, dont on ait connoiflance. * Marmol, Royaume de Tunis, 1.6, c. 11. TEBESTE. Voyez THEUESTE. ТЕВЕТ, ТОВАТ, TOBUT & TONBUT, nom d'un pays qui a la Chine à son orient, les Indes à fon midi, & du côté de l'occident & du septentrion, les pays Turcs appellés Kezelgeh & Tagazgaz ou Tamgaz. Ce pays de Tebet, au rapport d'Ebn Al Ouardi, a un roi particulier, que l'on dit être de la race des anciens rois de l'lemen ou Arabie heureuse, qui portoient le titre de Tobâï, & le même auteur dit, que c'est du Tebet qu'on apporte le plus excellent musc de l'Orient, qu'on appelle en arabe, en perfien & en turc Misk Tobuti ou Tonbuti, & quelquefois Misk Tobat, selon l'auteur du Mircat. * D'Herbelot, Biblioth. or. p. 876. Tome V. Kkkkkij TEBIQUARY. Il y a deux rivieres de ce nom dans l'Amérique méridionale, dont l'une fait la séparation des provinces du Paraguay & de Rio-de-la-Plata, & se décharge dans le Paraguay, environ par les 26d de latitude australe, après avoir d'abord coulé du nord-est au fudouest, puis à l'ouest. La seconde, qui eft beaucoup plus grande, prend sa fource dans les montagnes du Tapé, & va, en tournant à l'est, se décharger dans la mer du Brétil par les 324 ou environ de latitude australe. * Hift. du Paraguay du pere Charle voix. TEBR & TIBR, Belad Al Tebr, c'est-à-dire, pays de la poudré d'or. Edrissi marque dans le pays des Soudan ou Négres, la situation de ce pays, autour de Vancarah, ville & province plus orientale que celle de Ganah. Le même auteur écrit, que les habitans de Tocrut, qui occupent les extrémités de l'Afrique à l'occident, font aufli un grand négoce d'or en poudre, que les gens du pays croient être végétal, comme celui des provinces indiennes, limitrophes de la Perfe. * D'Herbelot, Biblioth. orient. p. 876. TEBUACUNT, forteresse d'Afrique. C'est la plus grande de celles que bâtirent les habitans de la province de Segelmesse, après que leur ville capitale eut été détruite. Elle eft à trois lieues de Tenequent du côté du midi : c'est la plus grande de cette contrée, & le commerce en a rendu les habitans fort civilisés. Il y a plusieurs artisans Juifs & beaucoup de marchands étrangers, & presque autant de monde que dans tout le reste de la province. * Marmol, Numidie, l. 7, C. 22. TEBURI, peuple de l'Espagne Tarragonnoise. Prolomée, lib. 2, c. 7, leur donne une ville nommée Nemetobriga. Le manufcrit de la bibliotheque palatine porte TiBURI, pour TEBURI. TEBZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Maroc, capitale de la province du même nom, à deux lieues de la plaine, sur la pointe du grand Atlas, qui regarde le septentrion. Cette ville a été bâtie par les naturels du pays: outre l'avantage de son affiette, elle est fermée de bonnes murailles garnies de tours, & au-dessous de grandes plaines qu'on nomme les campagnes de Fistelle. Les habitans font riches en bled & en troupeaux, & font trafic de fines laines, dont on fait des tapis comme ceux de Turquie, & de bons manteaux de campagne. Ce commerce y attire des marchands de tous côtés, & les habitans se traitent bien à leur mode, & font fort belliqueux. Il y a environ deux cents maisons de Juifs, ce sont eux qui font le principal commerce. Tebza & toutes les autres villes de la province étoient sujettes aux rois de Fez, particulierement sous le regne des Bénimérinis, lorsque leur domination s'étendoit jusques dans la province du Sud. Depuis, dans le déclin de leur empire, plusieurs villes se mirent en liberté, celle-ci étoit du nombre: mais s'étant partagée en deux factions sur le sujet du gouvernement, la plus forte chafla l'autre. Celleci eut de rechef recours au roi de Fez Muley Mahamet, & s'offrit de lui faire hommage, pourvu qu'il les rétablit, Il leur envoya donc deux mille chevaux avec cinq cents arquebufiers, deux cents arbalètriers, & ordre à quatre mille chevaux arabes de les joindre. Ces troupes affiégerent Tebza, sous le commandement de Zarangi. Les assiégés se défendirent bien, & implorerent en même tems le fecours des Arabes Béni Chéber leurs alliés, qui y accoururent avec cinq mille chevaux, & donnerent bataille aux affiégeans dans les plaines au-dessous de la ville; il perit beaucoup de monde de part & d'autre : à la fin ceux de Fez mirent les autres en fuite. Après cette défaite, les habitans ouvrirent les portes au vainqueur, & se rendirent vasfaux & tributaires du roi de Fez. Zarangi y étant entré, & s'étant saisi du château qui étoit fort, mit les habitans à une grosse amende, & les obligea de payer tous les ans vingt-cinq mille ducats. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3.6.80, p.123. TEC OU TECH, riviere de France, dans le Roussillon. Elle a sa source dans les monts Pyrénées, au nord de Prats de Molo, dans un lieu nommé la Rocca. Après avoir arrofé Prats de Molo, elle court du couchant au levant, & dans sa course elle baigne Arles, g. Ceret, d. El Bolo, g. Elne, g. & un peu au-dessous de cette derniere ville, elle se jette dans la mer Méditerranée. Son nom latin est Tichis ou Tecum; on le trouve aussi appellé ILLIBERIS, du nom de l'ancienne ville Illiberis, qu'il arrosoit. TECANACUTE, petit royaume de l'Inde, deçà le Gange, fur la côte de Malabar. TECELIA, ville de la Germanie, dans sa partie septentrionale. Ptolomée, 1. 2, 6. 11, la marque entre Siatutanda & Phabiranum. TECENUS, fleuve d'Italie, selon Ælien, Animal. 1. 4, 6. 22. On croit que c'est du Ticinus, dont il entend parler. 1. TECEVIN, riviere d'Afrique. Marmol, Descr. générale de l'Afrique, l. 1, p. 17, dit qu'elle naît de deux grandes fontaines, à une lieue l'une de l'autre, dans la montagne de Gugidime, qui est une partie du grand Atlas. Ces deux sources forment deux rivieres, qui traversent les plaines de la province d'Escure, & se vont rendre dans Niger, nommé par les habitans du pays Huedala-Abid. Chacune de ces rivieres s'appelle Tecent; jointes ensemble, elles prennent le nom de Tecevin, qui veut dire en la langue du pays lizieres ou borne. Elles arrosent les campagnes par où elles passent ; & comme d'espace en espace on en a tiré divers petits canaux, cela fait que les terres produisent en affez grande abondance du bled, de l'orge, du millet, de l'alcandie & quantité de légumes. 2. TECEVIN. Marmol, dans sa description de la Numidie, 1.7,6.42, donne ce nom à une habitation des Bérebéres, à neuf journées de Segelmesse, du côté du levant, & à trente-quatre lieues du grand Atlas vers le midi. Il y a quatre châteaux & plusieurs villages sur les frontieres de la Libye, au chemin qui va à Fez, ou de Trémécen au royaume d'Agadez, dans le pays des Négres. Les gens de la contrée font pauvres, & n'ont que des dattes & un peu d'orge; la plupart sont noirs, ce qui n'empêche pas que les femmes ne foient belles & de bonne grace. TECEUT OU TECHEIT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Sus. Elle est divifée en trois: la grande riviere de Sus passe auprès, & traverse fes campagnes. Cette ville, qui est située dans une belle plaine, fut fondée par les anciens Africains. Au milieu de Teceut, qu'on nomme quelquefois TECHEIT, est une grande mosquée bien bâtie, & au travers de laquelle passe un bras de la riviere. Il y a dans cette ville plus de quatre mille feux, & le peuple y est riche à cause de l'abondance d'orge, de froment & de légumes que rapporte la contree. On y voit de grands plants de cannes de sucre & plusieurs moulins. Les marchands y accourent de toutes parts, de Fez, de Maroc & du pays des Négres, parce que le sucre est très-fin, depuis qu'un Juif, qui s'étoit fait mahométan, y a dreflé des moulins. Le pays produit beaucoup de dattes, des figues, des pêches & des raisins. Comme il n'y a point d'oliviers, ni de ces fruits à noyau, dont on fait de l'huile, on se sert de celle qu' n apporte de la province de Hea. C'est à Teceut que s'apprêtent les bons marroquins, qu'on transporte à Fez & à Maroc. Le pays est fort grand. Vers le mont Atlas, il y a plusieurs villages de Bérebéres, & vers le midi on trouve de grandes plaines, où errent plusieurs Arabes & des communautés d'Africains de la tribu de Muçamoda, qui ont beaucoup de bétail. Les habitans de Tecent font Africains Bérebéres. Ils étoient toujours en division lorsqu'ils jouitsoient de la liberté. Quelques-uns ayant enfin ufurpé la domination, Choan, qui y régnoit quand les chérifs commencerent à s'établir, maria sa fille à un Genois, qui trafiquoit dans le pays, & qui embrassa la religion de Mahomet. Ce Génois se fit tellement aimer du peuple, qu'il parvint à la couronne quand fon beau-pere fut mort. Comme il étoit ami des chérifs, il leur donna paflage par son état, pour entrer dans la province de Hea; & laiffa pour successeur son fils aîné, le plus brave de tous les Maures, qui marcherent au service des chérifs. Ces princes embellirent fort Teceat, dont les habitans sont riches; & il y a parmi eux plus de deux cents marchands & artifans Juifs. * Marmol, Description du royaume de Maroc, 1.3, 6.22. : |