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TAUSTE, bourgade d'Espagne, dans l'Arragon ⚫ deux lieues des confins de la Navarre, fur la petite riviere de Riguel, qui fe jette dans l'Ebre, un peu au-deffous. Silva, Poblac. gen. de Espana, p. 136, lui donne le titre de ville, & la met au nombre des cinq premieres villes de l'Arragon. Elle a droit de fuffrage dans les affemblées; elle tient un marché tous les mardis, & elle ne peut pas être aliénée. Les magiftrats font réputés nobles, & fes habitans jouiffent de plufieurs franchifes. En 1423, le faint fiége lui accorda le privilége de fonder une école, où l'on enfeigne la grammaire, les humanités & la thétorique. On croit que Taufte doit fon origine aux Romains. Alfonfe I, roi d'Arragon & de Caftille, l'enleva aux Maures en 1115, & y envoya une nouvelle colonie. Il eft forti de Taufte quelque beaux esprits qui lui ont fait hon

neur.

TAUTANTUM, ville de la Valerie Ripense, selon la notice des dignités de l'Empire, fect. 57, où on lit ces mots: Prafectus legionis fecunda adjutricis in caftello contra Tautantum.

TAUTE, petite riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin. Elle fe forme de plufieurs ruiffeaux qui ont leurs fources dans les paroiffes de Montuchon & de Cambernon, & traverfe les paroiffes de faint Sauveur Landelin & de S. Michel de la Pierre, où elle reçoit un rurffeau qui fait moudre trois moulins proche le pont Tardif. Elle coule enfuite entre les églifes de S. Sébastien & d'Aubigoi, à Rets, Auxois & S. André de Bouhom; &, après avoir reçu la riviere de Vautonie à Pontbœuf, celle de Lofon à Tripehou, & celle de Terette à la Goule de Thére, elle continue fon cours, & va fe décharger au grand Vay, proche de Brévent, à la droite de Carentan.* Corn. Dict. fur les mém. manuscrits de Vaudome.

TAUTICE, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, c. 2, la marque fur la côte, entre Zarama & Europus.

TAUV, petite riviere d'Angleterte, traverte une partie du comté de Dévon, passe à Bernstable, & après s'être jointe avec le Turridge à trois milles de la mer d'Irlande, on la voit s'y jetter enfemble dans le même lit. TAUVE, bourg de France, dans l'Auvergne, élec

tion de Clermont.

TAXABRICENSES. Voyez AXABRICENSES. TAXAMALCA, vallée du Pérou. TAXANDRI. Voyez ToXANDRI. TAXANITE. Voyez TAMALME. TAXATE, nom d'un peuple que l'hiftoire Miscellanée, 1. 22, nomme avec les Tracefii.

TAXE, montagne de la Chine, dans la province de Xantung, au territoire de Cinan, premiere métropole de la province, près de la ville de Laiuu. Il y a dans cette montagne une mine de fer. * Atlas Sinenfis.

TAXGÆTIUM, ville de la Rhétie, felon Ptolomée, 7. 2, c. 12, qui la place vers la fource du Rhin, près de Brigantium. On croit que ce pourroit être aujourd'hui Tuffen berg.

TAXIANA, ifle du golfe Perfique, fur la côte de la Sufiane, à l'occident de l'ifle Tabiana, felon Ptolomée, lib. 6, c. 3. Etienne le géographe la met près du golfe Péiodes.

TAXILA, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Strabon,

l. 15, p. 691 & 698, Frolomée & Etienne le géographe parlent de cette ville. Le premier dit que c'étoit une grande ville qui fe conduifoit par des loix fort fages, & Philoftrate, dans la vie d'Apollonius, rapporte que cette ville fervoit de demeure au roi Phraortes, & que toutes les maisons étoient fous terre.

TAXILÆ, felon Pline, lib. 6, c. 20, & TAXILI, felon Strabon, l. 15, p. 714, peuples de l'Inde. Ce font les habitans de la ville Taxila. S'ils avoient des loix fages, ils avoient aufli des coutumes impertinentes. Ils avoient une telle confidération pour leurs brachmanes, que lorfque ceux-ci rencontroient quelqu'un qui portoit des figues, ou des raifins, ou de l'huile, ou quelque autre denrée, ils en prenoient autant qu'ils vouloient, fans en rien payer. Ceux d'entre les Taxiles qui n'avoient pas de quoi marier leurs filles, les menoient au fon des trompettes dans quelque place publique; & lorsque le monde s'étoit aflemblé, les filles le découvroient d'abord par derriere jusqu'aux épaules`: elles fe faifoient voir enfuite de la même maniere par de. vant. Celui à qui eles plaifoient les époufoit fur le champ à certaines conditions dont ils convenoient Chaque homme avoit ordinairement plufieurs femmes. Ils expofoient leurs morts aux vautours ; mais comme il étoit honteux chez eux

dêtre malade, la plupart de ceux qui fe fentoient attaqués d'une maladie mortelle, s'affeyoient fur un bucher, y failoient mettre le feu, & fe laifoient brûler volontaire

ment.

TAXTED, bourg d'Angleterre, au comté d'Eflex. Le Chelmer y prend fa fource.

TAYUN, fortereffe de la Chine, dans la province de Xenfi, au département d'lungchang, premiere forterelle de la province. Elle eft de 9 48' plus occidentale que Pekin, fous les 38d 16' de latitude. * Atlas Sinenfis.

1. TAXUS, fleuve de Thrace. Il étoit dans les terres, felon Suidas. Voyez TÆNARUM.

2. TAXUS, fiége épiscopal que Guillaume de Tyr, cité par Ortélius, met fous la métropole de Césarée de Straton.

TAXYMIRA, ville de Phénicie, felon Strabon, l. 16, P 753; mais Cafaubon croit qu'au lieu de Taupa, il faut rera Evipa, ou plutôt à Zvμípa, & que c'eft la ville Simyra de Ptolomée & de Pline, & la Sierra d'Etienne le géographe.

TAY, (Le) en latin Tavus, Taas, riviere d'Ecoffe. Elle a fa fource dans la province de Broad Albain au mont Grant bain. Après avoir reçu quelques torrens, elle coule au levant, & forme un lac de même nom, traverfe la province d'Athol, & groflie du Timmel, du Dorchart & du Lochay, tourne au fud, & traverfe la province de Perth qu'elle fépare en deux, reçoit les petites rivieres de Tilt, Ila, Almond & Serne, fait un golfe long & étroit, qu'on nomme le golfe du Tay, entre les provinces de File à la droite, & celle d'Angus à la gauche : elle a une cataractè fort haute près de Stobhall, maifon du comté de Perth, qui fait un bruit extraordinaire quand la marée monte, puis fe jette dans la mer du nord par une embouchure de deux milles de large, à fept milles au-dellous de Dondée, au levant, & à fix de Saint-André, vers le feptentrion, & autant d'Aberden: elle divife l'Ecoffe en deux parties, la feptentrionale & la méridionale; c'eft, après le Fith, la plus 'grande riviere d'Ecoffe: elle eft navigable pendant vingt milles : elle baigne Dunkeld, Perth, Abernethi, Dondée & Storton. Les bords du Tay font en quelques endroits fort escarpés.* Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 2, p. 201.

TAYAO, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département d'Yaogan, feconde ville militaire de la province. Elle eft de 16 o' plus occidentale que Pekin, fous les 26d 8' de latitude. * Atlas Si

nenfis.

TAYBALI, grand village de l'Arabie déferte. Davity Arabie, p. 240, qui parle de ce village, dit qu'il a près de deux cents cinquante maifons, avec un fort de gazon bâti fur les ruines d'un autre qui étoit de pierre, & un clocher bâti autrefois par les chrétiens françois, & qui fert aujourd'hui de minaret. Au pied on voit une fale où chapelle d'oraifon, foutenue de quelques piéces de colonnes de marbre, qui ont été autrefois de l'églife de ce lieu.

1. TAYE, ville de la Chine, dans la province de Huquang,

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Huquang, au département de Vuch'ang, premiere métropole de la province. Elle eft de 2d 49' plus occidentale que Pekin, fous les 30d 45' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TAYE, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Kiung, quatriéme grande cité de la province. Elle eft de 134 36' plus occidentale que Pekin, fous les 30d 32' de latitude."

1. TAYGETA ou TAYGETUS, montagne du Péloponnéfe, (2) dans l'Arcadie; mais elle étoit d'une telle étendue qu'elle couroit dans toute la Laconie jusqu'au voifinage de la mer, près du promontoire Tanarum. Cette montagne eft haute & droite, fi ce n'eft dans l'Arcadie où s'approchant des montagnes de cette contrée, elle forme avec elle un coude aux confins de la Mellenie & de la Laconie. La ville de Sparte étoit bâtie au pied de cete montagne, qui étoit confacrée à Caftor & Pollux. Servius dit pourtant qu'elle a été confacrée à Bacchus. Comme il y avoit quantité de bêtes fauves dans cette montagne, la challe y étoit abondante, (b) & les filles de Sparte s'y exerçoient; ce qui a fait dire à Properce, lib. 3, Eleg: 14.

Et modo Taygeti crines adspersa pruina,

Sectatur patrios per juga longa canes.

Virgile, Georg. lib. 2, v. 487, au lieu de TAYGETUS dit TAYGETA, en fousentendant le mot Juga:

Tayeta.

Virginibus Bacchata Lacanis.

Et Stace, lib. 1, Archil. verf. 426, a dit :

Nusquam umbra veteres : minor Othrys & ardua fidunt,
Taygeta, exuti viderunt aera montes.

(a) Strabo, 1. 8. (b) Paufanias, Lacon. c. 20.

Le mont Taygetus eft bien connu aujourd'hui. Il forme trois chaînes de montagnes, une à l'oueft vers Calamata & Cardamylé, une autre au nord vers Neocaftro, en Arcadie, & une autre au nord-eft du côté de Mifitra. Ces diverfes branches ont aujourd'hui des noms différens : celle qui va de la Marine vers Mifitra s'appelle Vouni tis-Portais, & auprès de Mifitra elle prend le nom de Vouni tis-Mifitras. La terre eft creufe de ce côté-là, & on y trouve une infinité de cavernes ; ce qui, de tout tems, a rendu la Zaconie fu jette à de grands tremblemens de terre. Anciennement le vent renfermé dans ces cavernes en bouleverfa quantité, & un coupeau du Taygetus emporté par un effroyable tremblement de terre, fit périr vingt mille habitans de Lacédémone, & ruina la ville toute entiere, felon quelques-uns, & la ruina à cinq maisons près, felon d'autres; ce qui arriva la quatriénie année de la foixante & dix-feptiéme olympiade, c'eft-à-dire, quatre cents foixante-neuf ans avant la naiffance du Sauveur. * La Guilletiere, Lacédé mone anc. & nouv. p. 42 & 55.

2. TAYGETA, fleuve du Péloponnéfe, dans la Laconie. C'est Vibius Séquefter qui en fait mention. Il ajoute que les habitans du pays baignoient leurs enfans dans ce fleuve pour les endurcir au froid.

TAYGETUS. Voyez TAYGETA I.

TAYHURO, riviere felon de l'Ifle, en Sicile, dans la vallée de Mazare: on l'appelle aufli Jati. Voyez ce

mot.

TAYVEN. Voyez TAIYVEN.

TAYKO, TAYHO ou TAIHO. Voyez TAIнO. TAYMA, fortereffe de l'Arabie heureuse. Abulféda dit qu'elle eft plus renommée que Tabuc, & qu'il y a beaucoup de palmiers aux environs. Alazizy a écrit que Tayma appartient à la tribu de Tay. La forterelle ou le château de Tayma s'appelle auffi ALABLAK: on dit qu'il a été bâti par Samoul, fils d'Adiija, lequel a fait des vers fur ce fujet : Nous avons, dit-il, une montagne qui fait les délices de tous les voi fins leurs yeux font éblouis en la regardant. Alablak est unique dans le monde, qui eft tout rempli de fa renommée, elle a des traits d'une rare beauté, & la blancheur éclate fur fon front &fur fes pieds. L'auteur ne finit point fur ce fujet dans fon enthousiafine poëtique.* Abulféda, Descr. de l'Arabie heu

reufe.

1. TAYN, riviere de l'Ecofle feptentrionale, en latin Tana. Elle eft formée de trois rivieres affez confidérables; favoir le Synn, l'Okel & l'Avon-Charron, qui coulent dans le comté de Sutherland. La riviere de Tayn baigne la ville de niême nom & celle de Dornock, & va enfuite fe jetter dans la mer par une fort large embouchure, appellée le golfe de Dornock. * Blaeu, Atlas.

2. TAYN, ville de l'Ecoffe feptentrionale, dans la province de Rofs, fur la rive méridionale d'un golfe auquel elle donne fon nom, presque au midi de la ville de Dornock. Elle eft au milieu d'une grande baye où l'on ne peut entrer fans danger, à caufe des bancs & des écueils dont elle eft remplie. Anciennement on appelloit cette ville dans la langue du pays Bale-Guiche ou Bale-Duiche, du nom de faint Dothée, ou Duiche, dont on confervoit les reliques dans l'églife collégiale, qui jouissoit du droit d'afyle, & qui étoit un pélerinage célébre.

TAYOVAN ou TAIVAN, petite ifle de la Chine, fur la côte occidentale de l'ifle Formofe. Ce n'est qu'un petit banc de fable aride de près d'une heue de longueur, & de deux portées de canon de largeur ; mais il n'en eft pas moins fançux dans les relations des voyageurs. (a) Les Japonois y établirent leur commerce après qu'ils eurent été bannis de lá Chine. Les Hollandois firent aufli un établissement à Tayovan en 1632, bâtirent dans cette ifle un fort qu'ils nommerent Zelande. (b) La plus grande épaiffeur des murailles étoit de fix pieds; celle de la courtine étoit de quatre avec un parapet de trois pieds de hauteur, mais mince & feulement de l'épaiffeur d'une brique & demie. Les quatre baftions n'étoient remplis que de fable, & le canon étoit planté fi haut, que pour peu qu'il plongeât, il tiroit perpendiculairement à terre, & faifoit peu d'effet. La mauvaise fituation de cette place n'avoit pas permis qu'on la pût entourer de folfés, la paliffader, ni faire aucun ouvrage avancé. L'accès n'en étoit pas plus difficile que celui d'une fimple maifon de campagne au milieu d'un champ. Dans la faite le fort fut aggrandi, & l'espace qu'on y joignit fut entouré d'un fimple mur fortifié d'un ouvrage à cornes couronné; mais qui ne pouvoit être défendu par le canon du fort, & qui n'étoit pas en état de fe défendre lui-même. Cet aggrandiflement caufa encore un autre préjudice; la compagnie fut obligée d'y entretenir une plus groffe garnifon. Enfin on fit deux baftions dans le corps de la place, mais on ne pût empêcher que l'eau n'y fût faumache & mal-faine à boire, on étoit même obligé d'en aller chercher dans l'ifle. Le peu de précaution qu'on avoit eu dans le choix qu'on fit d'un endroit pour bâtir ce fort, vint de ce qu'on ne penfa qu'à la commodité des vaiffeaux & à la facilité qu'on auroit à les décharger. On n'eut point en vue les ennemis qui pourroient paroître dans la fuite; on ne voyoit alors que les Formofans nuds, & un petit nombre de payfans chinois, qu'on regardoit déja comme foumis, & qui le furent bientôt en effet ; cependant il y avoit mille autres endroits dans l'ifle très-propres à être fortifiés, où les vaiffeaux fe feroient rangés allez commodément, & où l'on auroit eu la même facilité pour s'établir. D'ailleurs, comme l'ouvrage à corne étoit commandé par une haute dune qui n'en étoit qu'à une portée de piftolet, on prit le parti de faire une redoute de maçonnerie fur la dune: on l'a nomma UTRECHT, & on y mit du canon & une garnifon particuliere; mais il fe trouva près de la redoute plufieurs autres femblables hauteurs qui la commandoient. On fit donc d'autres redoutes, & l'on remédia ainfi à grands frais à l'ignorance de ceux qui avoient entrepris Fouvrage. Au bout de l'esplanade à l'oueft, on voyoit plufieurs maifons de Chinois qui s'y étoient établis, & on nomma ce lieu la ville de ZELANDE, quoiqu'il ne fût pas muré. Des trois autres côtés la ville étoit environnée du canal qui fépare Tayovan de l'ifle de Formofe, & dont on fait fort aifément la traversée avec de petits bâtimens. En 1653, pour tenir en bride les payfans chinois de Formole, qui s'étoient foulevés, les Hollandois firent bâtir un nouveau fort dans l'ifle même de Formofe, fur le bord du canal qui la fépare de Tayovan, & qu'on nommoit alors Saccam.Ce nouvean fort qu'on appella la PROVINCE, fut auffi conftruit de briques & de figure carrée avec un baftion à chaque angle, mais d'un ouvrage fort mince, de forte qu'il ne pouvoit guères fervir qu'à tenir en échec les payfans, & peut-être une partie des habitans ou tous les infulaires, pendant qu'ils étoient fans armes; mais il Tome V. Kkkkk

n'étoit nullement propre pour foutenir un fiége, ni pour réfifter au canon: auffi fut-il contraint de fe rendre aux premieres attaques des ennemis. Le fort de l'ifle de Tayovan tint plus long-tems; mais enfin alliégé dans les formes par les Chinois, & prêt à être emporté d'afiaut, il fe rendit par capitulation en 1662. Dans tout l'Orient, il n'y avoit point de havre plus commode pour le négoce de la Chine, & pour l'établitlement d'une communication avec le Japon & avec tout le refte des Indes, que l'ifle de Tayovan, car on y aborde dans toutes les faifons de l'année, fans être obligé d'attendre la commodité de la mouçon ou des vents généraux, qui font contraires par-tout ailleurs pendant fix mois de l'année (a) Ambaffade des Hollandois au Japon. (1) Voyage de la compagnie des Indes orientales,

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TAZAROT, petite ville d'Afrique, au royaume de Maroc, à cinq lieues de la ville de Maroc, du côté du couchant, & à fept du mont Atlas, vers le nord. Elle n'eft pas forte, ni par nature, ni par art, & s'étend comme un village dans un vallon fur les bords du fleuve garnis d'arbres fruitiers; c'eft pourquoi tous les habitans s'occupent aux jardins & au labourage; mais tout leur travail est emporté quelquefois par le débordement de la riviere, qui entraîne jusqu'aux arbres. Cette ville a été long-tems tributaire du roi de Portugal. Les chérifs s'y établirent d'abord & leur pere y mourut. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, C. 34.

TAZATA, felon Pline, 1.6, c. 17, & TALCA, felon Ptolomée, l. 6, c. 9, ifle de la mer Caspienne, près de la côte de l'Hyrcanie. Quelques manuscrits de Pline por. tent Zazata pour Tazata. C'est la même ifle que Pomponius Mela appelle Talga.

TAZILLY, lieu de France, dans le Nivernois, diocèfe d'Autun, élection de Nevers. C'eft une fimple paroiffe, à une licue de Luzy; elle eft arrofée de quelques ruifleaux fortans des étangs de Chigy. Les terres font légeres & produifent feigle & avoines; les pacages font mauvais; il y a du foin pour la nourriture des beftiaux, quelques bois de futaies appartenans à différens particuliers, quelques vignes & cinq étangs dits de Chigy. La cure vaut quatre cents livres; le chapitre de Ternant en eft collateur. C'eft une fimple juftice, faifant partie de la baronnie de Ter

nant.

TAZINA, ville de Médie, felon Ptolomée, l. 6, c. 2, qui la marque près de Sabaa-Ara.

1. TAZUS, ville du Cherfonnefe Taurique. Prolomée, 1. 3, c. 6, la place dans les terres.

2. TAZUS ou TAZOS, ville de la Sarmatie Afiatique. Elle étoit, felon Ptolomée, l. 5, c. 9, fur la côte feptentrionale du Pont-Euxin, entre le golfe Cercétique & le promontoire Toretice.

TCHACTAS, Sauvages de la Louyfiane, voifins des Chicachas, établis vers le haut de la riviere de la Mau

bile.

TCHAINATBOURIE, ville des Indes, au royaume de Siam, fur la rive droite du Menam. Si l'on en croit les Siamois, dit le pere Tachard, dans fon fecond voyage de Siam, l. 5, p. 237, cette ville a été autrefois confidérable, & la capitale d'un royaume; aujourd'hui c'eft une peuplade de deux à trois mille ames, fuivant le rapport de ceux du pays. Sa fituation eft très-agréable fur le bord du Menam, qui eft fort large & peu profond dans cet endroit là. Le pere Tachard ajoute: Nous mefurâmes la largeur de cette riviere avec le demi-cercle, & nous la trouvâmes de plus de cent foixante toifes. Nous y trouvâmes au moins quarante de variation au nord-oueft dans le lieu où nous étions. La montagne Caoulem, derriere laquelle eft la mine d'aimant, nous reftoit au nord-eft-quartd'eft un peu au nord.

TCHAOSIEN, (le royaume de) étoit fitué dans la partie occidentale de la Corée, & le long de la côte qui regarde la Chine. On trouve encore la ville de TchaoSien, fituée à cent dix lieues du fleuve Yalo-Kiang, vers le midi. Il n'étoit habité originairement que par des Barbares, que l'on diftinguoit les uns des autres, par les noms de blancs & de jaunes. Les hiftoriens chinois prétendent qu'ils avoient été foumis par les empereurs de la Chine des

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Dynafties de Hia & de Cham. Après la deftruction de cette derniere, Vouvam, fondateur de la dynastie des Ṭcheou, & qui avoit diftribué tout l'empire chinois aux princes de fa famille, avoit donné le pays de Tchaofien, en particulier à Kitfu, vers l'an 1122 avant Jefus Chrift. Ce nouveau prince fongea à policer fes fujets, & leur donna des loix fages. Sa poftérité a régné dans ce pays pendant plus de mille ans, & a quelquefois été foumile aux petits rois d'Yen. Enfin Vouti, empereur de la Chine, foumit ce petit royaume vers l'an 109 de Jefus Chrift, & en fit une province de la Chine.* Hift. générale des Huns , par M. de Guignes, t. 1, p. 133.

TCHARTÆ, ville du Mogoliftan, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bẹc, l. 5, c. 4.

TCHEELMINAR, CHELMFNAR ou CHILMINAR, nom qui fignifie quarante colonnes. Les Perfans le donnent aux ruines d'un vieux château appellé communément maifon de Darius. Voyez PERSEPOLIS. * Le Brun, Voyage, t. 4, p. 302.

TCHENAU, riviere de l'Indoftan, dans la province de Pénie Ab, vient des montagnes de Kachemire.

TCHEPATCHOUR, bourg du Courdistan, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, lib. 3, cap. 42.

TCHINAS, bourg d'Afie, vers le défert de Capchac au voifinage de Tachkunt, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 10.

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TCHITCHECLIC, village du Mogoliftan. Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 6, la marque à 1174 30' de longitude, & à 50d de latitude.

TCHITCHECTOU, bourg de la Coraflane. Il est, felon Petis de la Croix, dans fon voyage de Timur-Bec, 1.3, c. 67, au voifinage d'Anzloud & d Herat.

TCHUMLIC, village de Méfopotamie. Petis de la Croix, dit, dans fon hiftoire de Timur-Bec, l. 3, c. 36, que ce village eft à fept lieues de Merdin.

TCIEN-YEN, (les) étoient une branche des Sienpi, qu'un certain Mo-hou-po conduifit dans le Leao-fi, au nord de la ville de Ki-tching, & donna à fes hordes le nom de Mou-Yong. Un de fes fucceffeurs les transplanta au nord du Leaotong: il fe foumit aux Chinois, & leur rendit beaucoup de fervices dans leurs guerres : pour l'en récompenfer, ils le décorerent du titre de grand Tanjou. L'an 281, il commença à faire des courfes aux environs de Tchangli. Ils furent défaits vers l'an 370, par les rois de Tin, qui s'emparerent de leur pays. Ce royaume fubfifla environ foixante-huit ans. * Voyez l'histoire générale des Huns, par M. de Guignes, t. 1, p. 189.

TCIENIEN, ville de la Chine, dans la province de Nanking ou Kiangnan, à la gauche de la riviere de Kiang, fur la route de Nanking à Pekin, entre Nanking & Kaiut fin, que le pere Martini apppelle Caoyeu. Tcienien, felon la relation du voyage des Hollandois à Pekin, p. 12, eft fermée d'un carré de murailles hautes & fortifiées de bons boulevards. Son circuit eft de trois heures de chemin, & elle a un fauxbourg bien bâti où il fe fait un grand commerce. Cette ville eft renommée par fes richelles & par fa magnificence, mais encore plus par la rare beauté de fes femmes, qui paffent encore pour l'emporter fur toutes celles de l'Empire, toutes celles de l'Empire, foit par leur esprit, foir par leurs belles manieres. Au-devant de la maifon où l'on paye les droits d'entrée, le paffage eft fermé par un pont de bateaux ; delà on entre dans la ville, après avoir paffé trois portes. Toutes les rues font tirées au cordeau & pavées de briques. A la fortie de la ville fur la gauche, eft une pagode avec une haute tour, ornée d'une galerie qui en fait fix fois le tour, & d'où on peut voir toute la campagne. A l'oueft court une eau rapide qui traverse la ville; on a bâti deffus divers ponts de pierres de taille, dont les arches font fort belles & fort élevées. Le principal commerce de cette ville confifte en fel & en grains.

Quand on va de Tcienien au village appellé Saopao, on trouve fur la droite quantité de coupoles bâties de pierres & le fameux fépulcre de fultan Key.

TE, ville de la Chine, avec fortereffe, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle eft de od 34 plus occidentale que Pekin, fous les 374 42' de latitude. Atlas Sinenfis.

1. TEANUM, ville d'Italie, dans la Campanie & dans

les terres, aujourd'hui Tiano. Pline, l. 3, c. 5, qui lui donne le titre de colonie romaine, la furnomme SIDICINUM; & en effet, elle avoit befoin d'un furnom pour pouvoir être diftinguée d'une autre TEANUM qui étoit dans l'Apouille. Tite-Live, l. 22, c. 57, Strabon, l. 5, & Frontin, De colon. l'appellent auffi Teanum Sidicinum. Quelques-uns néanmoins difent fimplement TEANUM, & alors c'est Teanum-Sidicinum qu'il faut entendre, car cette ville étoit beaucoup plus confidérable que l'autre, & fon nom écrit ou prononcé fans marque diftinctive, ne devoit pas être fujet à équivoque. C'eft ainfi que Cicéron, en parlant de Teanum-Sidicinum, a dit; Pompeius à Teano Larinum verfus profectus eft a. d. VIII. Kal. Eo die manfit Venafri. Ptolomée, 1. 3, č. 1, dit auffi fimplement TEANUM. Les habitans de la ville & du territoire étoient appellés SIDICINI. On les trouve néanmoins auffi nommés TEANENSES dans quelques inscriptions. Voyez le tréfor de Gruter, p. 381, no. 1, & 389, no. 2, & l'article fuivant.

pla de chrétiens. Le bourg de Teba eft devenu depuis le chef-lieu d'un comté, dont les rois catholiques Ferdinand V, & Ifabelle donnerent le titre à D. Diégue Ramirez de Gusman.

TEBASSI. Voyez FRANGONES.

TEBECA OU TEBESSA. Voyez TEBESSA.

TEBECRIT, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Humanbar. Elle eft fituée au pied d'une montagne raboteuse, vis-à-vis de la ville d'One, fur le rivage de la mer Méditerranée, à deux milles de Ned-Roma. On prend cette ville pour l'ancienne THUDACA. * Dapper, Royaume d'Alger, p. 166.

TEBELBELT ou TABELBELT, habitation d'Afrique, dans le Biledulgerid, au milieu du défert de Barbarie, á foixante-dix lieues du grand Atlas du côté du midi, & à trente-quatre lieues de Segelmeffe. Il y a trois petites villes bien peuplées & de grandes contrées de palmiers, dont le fruit eft excellent. On y manque d'eau & de chair, & l'on 2. TEANUM, ville d'Italie, dans l'Apouille. Pompo- mange les autruches & les cerfs que l'on y chaffe. La canius Mela, l. 2, c. 4, & Ptolomée, l. 3, c. 1, écrivent pitale eft fituée fous les 23d 10' de longitude, & à 29a fimplement TEANUM, parce qu'ils nomment la provinces de latitude. Quoique les habitans trafiquent dans où elle eft fituée. Pline, l. 3, c. 12, dit TEANUM APULO- la Nigritie, ils ne laiffent pas de vivre mal à leur aife, RUM ; & Strabon, lib. 6, pag. 285, TEANUM APULUM; parce qu'ils relevent des Arabes. * Dapper, Biledulgerid, on la diftingue ainfi d'une autre ville TEANUM dans la Cam- p. 211. panie. Voyez l'article précédent. Strabon ajoute qu'elle étoit dans le terres. On voit encore aujourd'hui fes ruines à feize milles au-dessus de l'embouchure du Fortore, anciennement le Frento. C'est aujourd'hui un lieu nommé Civita ou Civitare, qu'on voit évêché avant l'an 1062, mais dont le fiége a été transféré ou plutôt uni à celui de S. Severo. Le nom nationnal étoit TEANENSES, felon Tite Live: Ex Apulia Teanenfes Canufinique, populationibus feffi, obfidibus L. Plautio Cof. datis, in deditionem venerunt. Holften. Annot. p. 279. Commainville, Table des évêchés.

*

TEARI, peuples de l'Espagne citérieure, felon Pline, 1. 3, c. 3, qui dit qu'on les nommoit auffi JULIENSES. Leur ville étoit TIARA-JULIA, que Ptolomée, l. 2, c. 6, appelle Tiariulia, & qu'il place dans les terres.

TEARUS, fleuve de Thrace. Pline, l. 2, c. 11, & Hérodote, l. 4, Melpomen. n°. 90, en font mention. Le TEARUS tiroit fa fource de trente-huit fontaines, & fe jettoit dans l'Hebrus. Darius fils d'Hyftaspes s'arrêta trois jours fur les bords de ce fleuve, & il en trouva les eaux fi excellentes, qu'il y fit drefler une colonne, fur laquelle il fit graver une inscription en langue grecque, portant que ces caux furpaffoient en bonté & en beauté celles de tous les autres fleuves de l'univers.

TEATEA ou TEATE, ville d'Italie. Ptolomée, l. 3, c. 1, la donne aux Marrucini, dont elle étoit la capitale, felon Pline, L. 3, 6. 12, qui la connoît fous le nom de fes habitans appellés TEATINI. Silius Italicus, l. 8, v. 520, fait l'éloge de cette ville,

l.

Marrucina fimul Frentanus amula pubes
Corfini populos,magnumque Teate trahebat.

Et dans un autre endroit, l. 17, v. 457, il dit :
....cui nobile nomen

Marrucina domus clarumque Teate ferebat. L'itinéraire d'Antonin qui nomme cette ville TEATE. MARRUCINUM, la marque fur la route de Rome à Hadria en paffant par la voie Valérienne. Elle fe trouve entre Interbromium & Hadria, à dix-fept milles de la premiere de ces places, & à quatorze milles de la feconde. Le nom moderne eft Tieti, qu'on écrit plus communément Chieti ou civita di Chieti. Voyez THEATE."

TEBA, bourg d'Espagne, au royaume de Grenade, à quatre lieues d'Antequera. Ileft fitué fur une colline élevée, défendue par trois rochers presque entierement escarpés, qui en font une place imprenable. Il y a dans ce bourg un beau château ; la riviere de Guadateba paffe auprès, donne la fertilité à la campagne voifine qui produit du bled, du vin & de l'huile. On trouve dans le voifinage beaucoup de gibier; on y éleve du bétail & on y cueille quelques fruits. Silva, Poblac. de Espana, p. 103, dit que ce bourgfdoit fa fondation à des Grecs Thebains qui lui donnerent le nom de Teba en mémoire de leur patrie. Alphonfe XII, roi de Caftille, enleva ce lieu aux Maures en 1328, & le peu

TEBENDA, ville d'Afie, dans le pont Galatique. Prolomée, l. 5, c. 6, la marque dans les terres, entre Seba ftopolis & Amafia.

TEBESS, ville de Perfe. Tavernier, Voyage de Perfe, 7.3, dit qu'elle eft fituée à 80d 40' de longitude, fous les 384 15 de latitude. Il ajoute qu'on l'appelle auffi Acleff, & qu'il y a dans cette ville des manufactures de velours, de fatin & d'autres ouvrages de foie.

TEBESSA, ville d'Afrique, au royaume de Tunis, vers les confins de celui d'Alger au-dedans du pays, à cinquantecinq lieues de la mer. Cette ville eft ancienne, elle a été bâtie par les Romains, & eft enfermée de hautes murailles, faites de grandes pierres femblables à celle du colifée de Rome. Près de la ville paffe une riviere qui descend de la montagne, & après plufieurs détours, entre par un côté dans la place. Il y a en outre dans Tebella deux belles grandes fources d'eau vive, de belles antiquités, & des ftatues de marbre avec des inscription latines. Autour de la ville font des bois d'arbres fruitiers & de grands noyers qui rapportent abondamment, mais le refte de la contrée eft ftérile, & l'air n'eft pas fain. A un peu plus de demilieue de la ville, il y a une montagne pleine de grandes cavernes, que le peuple prend pour une demeure des Géans; mais on voit manifeftement que ce font des carrieres où on a pris la pierre pour bâtir la place Elle a été plufieurs fois faccagée par les fucceffeurs de Mahomet; elle s'eft depuis repeuplée de Bérebéres, gens avares & brutaux, ennemis des étrangers, qui fe font révoltés fouvent contre les rois de Tunis, & les feigneurs de Conftantine, & qui ont tué plufieurs fois les gouverneurs qu'on leur envoyoit. Enfin l'an 1057, Muley Mahamet paffant près de la ville, & voyant qu'ils ne le venoient pas recevoir, leur envoya demander à qui ils étoient; ils répondirent orgueilleufement, qu'ils n'avoient point d'autre maître que leurs murailles ; de quoi juftement irrité, il les fit attaquer fur le champ, & ayant 'emporté d'affaut la ville, il fit pendre tous ceux qui n'étoient pas morts dans le combat, & ruina la ville, mais elle fe repeupla depuis de pauvres gens. Trois chofes rendent Tebella confidérable par-deffus les autres places de la Barbarie : les mûres, les noix & les fontaines, tout le reste n'en vaut rien Il n'y a point d'autre ville dans la province Conftantine, pour le moins, dont on ait connoiffance. *Marmol, Royaume de Tunis, 1.6, c. II.

TEBESTE. Voyez THEUESTE.

TEBET, TOBAT, TOBUT & TONBUT, nom d'un pays qui a la Chine à fon orient, les Indes à fon midi, & du côté de l'occident & du feptentrion, les pays Turcs appellés Kezelgeh & Tagazgaz ou Tamgaz. Ce pays de Tebet, au rapport d'Ebn Al Ouardi, a un roi particulier, que l'on dit être de la race des anciens rois de l'lemen ou Arabie heureufe, qui portoient le titre de Tobâï, & le même auteur dit, que c'eft du Tebet qu'on apporte le plus excellent musc de l'Orient, qu'on appelle en arabe, en perfien & en turc Misk Tobuti ou Tonburi, & quelquefois Misk Tobat, felon l'auteur du Mircat. * D'Herbelot, Biblioth. or. p. 876.

Tome V.

Kkkkk ij

TEBIQUARY. Il y a deux rivieres de ce nom dans l'Amériqué méridionale, dont l'une fait la féparation des provinces du Paraguay & de Rio-de-la-Plata, & fe décharge dans le Paraguay, environ par les 264 de latitude auftrale, après avoir d'abord coulé du nord-est au fudoueft, puis à l'ouest.

La feconde, qui eft beaucoup plus grande, prend fa fource dans les montagnes du Tapé, & va, en tournant à l'eft, fe décharger dans la mer du Brétil par les 324 ou environ de latitude auftrale. * Hift. du Paraguay du pere Charle

voix.

TEBR & TIBR, Belad Al Tebr, c'est-à-dire, pays de la poudre d'or. Edriffi marque dans le pays des Soudan ou Négres, la fituation de ce pays, autour de Vancarah, ville & province plus orientale que celle de Ganah. Le même auteur écrit, que les habitans de Tocrut, qui occupent les extrémités de l'Afrique à l'occident, font auffi un grand négoce d'or en poudre,que les gens du pays croient être végétal, comme celui des provinces indiennes, limitrophes de la Perfe. * D'Herbelot, Biblioth. orient. p. 876.

TEBUACUNT, forterelle d'Afrique. C'eft la plus grande de celles que bâtirent les habitans de la province de Segelmelle, après que leur ville capitale eut été détruite. Elle eft à trois lieues de Tenequent du côté du midi : c'eft la plus grande de cette contrée, & le commerce en a rendu les habitans fort civilifés. Il y a plufieurs artifans Juifs & beaucoup de marchands étrangers, & presque autant de monde que dans tout le refte de la province. Marmol, Numidie, 1. 7, C. 22.

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TEBURI, peuple de l'Espagne Tarragonnoife. Prolomée, lib. 2, c. 7, leur donne une ville nommée Nemetobriga. Le manufcrit de la bibliotheque palatine porte TiBURI, pour TEBURI.

TEBZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Maroc, capitale de la province du même nom, à deux lieues de la plaine, fur la pointe du grand Atlas, qui regarde le feptentrion. Cette ville a été bâtie par les naturels du pays: outre l'avantage de fon affiette, elle eft fermée de bonnes murailles garnies de tours, & au-deffous de grandes plaines qu'on nomme les campagnes de Fiftelle. Les habitans font riches en bled & en troupeaux, & font trafic de fines laines, dont on fait des tapis comme ceux de Turquie, & de bons manteaux de campagne. Ce commerce y attire des marchands de tous côtés, & les habitans fe traitent bien à leur mode, & font fort belliqueux. Il y a environ deux cents mailons de Juifs, ce font eux qui font le principal commerce. Tebza & toutes les autres villes de la province étoient fujettes aux rois de Fez, particulierement fous le regne des Bénimérinis, lorsque leur domination s'étendoit jusques dans la province du Sud. Depuis, dans le déclin de leur empire, plufieurs villes fe mirent en liberté, celle-ci étoit du nombre: mais s'étant partagée en deux factions fur le fujet du gouvernement, la plus forte chafla l'autre. Celleci eut de rechef recours au roi de Fez Muley Mahamet, & s'offrit de lui faire hommage, pourvu qu'il les rétablit. Il leur envoya donc deux mille chevaux avec cinq cents arquebufiers, deux cents arbalêtriers, & ordre à quatre mille chevaux arabes de les joindre. Ces troupes affiégerent Tebza, fous le commandement de Zarangi. Les asfiégés fe défendirent bien, & implorerent en même tems le fecours des Arabes Béni Chéber leurs alliés, qui y accoururent avec cinq mille chevaux, & donnerent bataille aux affiégeans dans les plaines au-deffous de la ville; il pétit beaucoup de monde de part & d'autre : à la fin ceux de Fez mirent les autres en fuite. Après cette défaite, les habitans ouvrirent les portes au vainqueur, & fe rendirent vasfaux & tributaires du roi de Fez. Zarangi y étant entré, & s'étant faifi du château qui étoit fort, mit les habitans à une groffe amende, & les obligea de payer tous les ans vingt-cinq mille ducats. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3. c.80, p.523.

TEC ou TECH, riviere de France, dans le Rouffillon. Elle a fa fource dans les monts Pyrénées, au nord de Prats de Molo, dans un lieu nommé la Rocca. Après avoir arrofé Prats de Molo, elle court du couchant au levant, & dans fa course elle baigne Arles, g. Ceret, d. El Bolo, g. Elne, g. & un peu au-deffous de cette derniere ville, elle fe jette dans la mer Méditerranée. Son nom latin est Tichis ou Tecum; on le trouve auffi appellé ILLIBERIS, du nom de l'ancienne ville Illiberis, qu'il arrofoit.

TECANACUTE, petit royaume de l'Inde, deçà le Gange, fur la côte de Malabar.

TECELIA, ville de la Germanic, dans fa partie feptentrionale. Prolomée, l. 2, c. 11, la marque entre Statutanda & Phabiranum.

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TECENUS, fleuve d'Italie, felon Ælien, Animal. 1. 4, 6. 22. On croit que c'eft du Ticinus, dont il entend parler.

1. TECEVIN, riviere d'Afrique. Marmol, Descr. générale de l'Afrique, l. 1, p. 17, dit qu'elle naît de deux grandes fontaines, à une lieue l'une de l'autre, dans la montagne de Gugidime, qui eft une partie du grand Atlas. Ces deux fources forment deux rivieres, qui traversent les plaines de la province d'Escure, & fe vont rendre dans Niger, nommé par les habitans du pays Huedala-Abid. Chacune de ces rivieres s'appelle Tecent; jointes enfemble, elles prennent le nom de Tecevin, qui veut dire en la langue du pays lizieres ou borne. Elles arrofent les campagnes par où elles paffent ; & comme d'espace en espace on en a tiré divers petits canaux, cela fait que les terres produifent en affez grande abondance du bled, de l'orge, du millet, de l'alcandie & quantité de légumes.

2. TECEVIN. Marmol, dans fa description de la Numidie, l. 7, c. 42, donne ce nom à une habitation des Bérebéres, à neuf journées de Segelmeffe, du côté du levant, & à trente-quatre lieues du grand Atlas vers le midi. Il y a quatre châteaux & plufieurs villages fur les frontieres de la Libye, au chemin qui va à Fez, ou de Trémécen au royaume d'Agadez, dans le pays des Négres. Les gens de la contrée font pauvres, & n'ont que des dattes & un peu d'orge; la piûpart font noirs, ce qui n'empêche pas que les femmes ne foient belles & de bonne

grace.

TECEUT ou TECHEIT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Sus. Elle eft divifée en trois : la grande riviere de Sus palle auprès, & traverse ses campagnes. Cette ville, qui eft fituée dans une belle plaine, fut fondée par les anciens Africains. Au milieu de Teceut, qu'on nomme quelquefois TECHEIT, eft une grande mosquée bien bâtie, & au travers de laquelle passe un bras de la riviere. Il y a dans cette ville plus de quatre mille feux, & le peuple y eft riche à cause de l'abondance d'orge, de froment & de légumes que rapporte la contrée. On y voit de grands plants de cannes de fucre & plufieurs moulins. Les marchands y accourent de toutes parts, de Fez, de Maroc & du pays des Négres, parce que le fucre eft très-fin, depuis qu'un Juif, qui s'étoit fait mahométan, y a dreflé des moulins. Le pays produit beaucoup de dattes, des figues, des pêches & des raifins. Comme il n'y a point d'oliviers, ni de ces frui à noyau, dont on fait de l'huile, on fe fert de celle qu'en apporte de la province de Hea. C'est à Teceut que s'apprêtent les bons marroquins, qu'on transporte à Fez & à Maroc. Le pays eft fort grand. Vers le mont Atlas, il y a plufieurs villages de Bérebéres, & vers le midi on trouve de grandes plaines, où errent plufieurs Arabes & des communautés d'Africains de la tribu de Muçamoda, qui ont beaucoup de bétail. Les habitans de Teceut font Africains Bérebéres. Ils étoient toujours en divifion lorsqu'ils jouitfoient de la liberté. Quelques-uns ayant enfin ufurpé 1

domination, Choan, qui y régnoit quand les chérifs commencerent à s'établir, maria fa fille à un Genois, qui trafiquoit dans le pays, & qui embraffa la religion de Mahomet. Ce Génois fe fit tellement aimer du peuple, qu'il parvint à la couronne quand fon beau-pere fut mort. Comme il étoit ami des chérifs, il leur donna paflage par fon état, pour entrer dans la province de Hea; & laiffa pour fucceffeur fon fils aîné, le plus brave de tous les Mauqui marcherent au fervice des chérifs. Ces princes embellirent fort Teceut, dont les habitans font riches; & il y a parmi eux plus de deux cents marchands & artifans Juifs. Marmol, Description du royaume de Maroc, 1.3, 6. 22.

res,

*

TECH. Voyez TEC.

TECHALA, bourgade de la Macédoine, appellée anciennement Doliche, felon Mercator, cité par Baudrand. Cette bourgade, ajoute Baudrand, eft aux confins de l'AIbanie & de la Theffalie.

TECHANG, fortereffe de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premiere for

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