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georgienne. & à s'abstenir des animaux dont les Georgiens ont horreur; comme le liévre, la tortue, &c. Ils jeûnent le mercredi & le vendredi, se réglant fur le vieux calendrier, & on peut dire que ces capucins à l'extérieur font des chrétiens Georgiens. Il vint d'abord beaucoup de peuples à leur église de Tiffis, attirés par la nouveauté du service, & d'une petite musique de quatre ou cinq voix, mêlées avec un luth & une épinette; à présent il n'y vient plus que cinq ou fix pauvres gens, à qui ces missionnaires font gagner quelque chose. Ils ont dressé une école, mais il n'y a pas plus de sept ou huit petits garçons de pauvres gens qui y viennent, & moins pour être instruits que pour être nourris, comme ces bons peres le confessent eux-mêmes. Au reste ces missionnaires n'ont plus dans toute la Georgie que ces deux maisons de leur premier établissement. Les guerres d'Imirette & de Guriel, & les miferes de ce pays, leur ont fait quitter divers établissemens qu'ils y avoient.

Le principal commerce consiste en fourrures que l'on envoie en Perse ou à Erzeron pour Conftantinople. La soie du pays de même que celles de Schamaki & de Gangel, ne passent point par Tiflis, pour éviter les droits exceffifs qu'on y feroit payer. Les Arméniens vont l'acheter fur les lieux & la font porter à Smyrne, ou aux autres échelles de la Méditerranée, pour la vendre aux Francs. On envoie tous les ans plus de deux mille charges de chameaux, des environs de Tiflis & du reste de la Georgie, à Erzeron de la racine appellée Boia. D'Erzeron elle passe dans le Diarbeckir, où on l'emploie à teindre des toiles que l'on y fabrique pour la Pologne. La Georgie fournit auffi beaucoup de la même racine pour l'Indostan, où l'on fait les plus belles toiles peintes. Dans le bazar de Teflis on voit toutes fortes de fruits, & fur-tout des prunes & d'excellentes poires de bon chrétien

d'éré.

On croit qu'il y a environ dix mille ames dans la ville; quatre mille Arméniens, trois mille Mahometans, deux mille Georgiens & cinq cents catholiques Romains. Ces derniers font des Arméniens convertis, ennemis déclarés des autres Arméniens: les capucins Italiens n'ont jamais pu les réconcilier ensemble.

On prétend que fon nom de Tiflis lui a été donné par les Perfans. Les Georgiens l'appellent Cala, c'est-à-dire, la ville ou la forteresse; car ils donnent ce nom à toutes fortes de grandes habitations ceintes de murailles. Quelques géographes l'appellent Tehilé Cala, c'est-à-dire, la ville Chaude, à caufe des bains d'eau chaude qu'il y a, ou parce que l'air n'y est pas si froid ni si rude que dans tout le reste de la Georgie. Le tems de sa fondation n'est pas fort certain : il y a des auteurs qui prétendent, mais avec peu de vraisemblance, que c'est l'Artaxate des anciens. On trouve dans l'histoire, qu'environ l'an 8 50 de notre ére, un prince Tartare nommé Boga le Grand, ayant envahi le royaume par l'Hicarnie & par la Médie Atropatienne, s'étendit en Georgie, où il mit tout à feu & à sang; & que Tiflis ayant refusé d'ouvrir ses portes, il y fit jetter des pommes de pin allumées, qui mirent aifément en feu, à caufe de la com

la

bustibilité de ses matériaux, & qu'il y périt plus de cinquante mille hommes. Tamerlan s'en rendit maître en 1386. Elle a été en ces derniers sfiécles deux fois au pouvoir des Turcs. La premiere sous le regne d'Ismaël, le second roi de Perse, & l'autre sous le regne suivant, Soliman s'en étant rendu maître, presqu'en même tems qu'il prit la fameuse ville de Tauris. Les tables de Perse mettent la longitude de Tiflis à 83d, & fa latitude à 43d 5'. On la surnomme encore Dar el Melec, c'est-à-dire, ville royale; parce qu'elle est la capitale du royaume.

TEFNÉ, riviere d'Afrique. Marmol, dans sa description d'Afrique, t.1, 1. 1, p. 21, dit que c'est une petite riviere qui fort des montagnes du grand Atlas, près de l'ancienne Numidie, & court du côté du nord par le désert d'Angued, d'où elle va se rendre dans la mer Méditerranée, à sept lieues d'Oran du côté du couchant. Elle a fort peu de pois*fons, & s'appelle maintenant la riviere d'Aresgol. Ptolomée la nomme Siga, & met son embouchure à 21d de longitude, & à 34d 40' de latitude.

TEFTANA, petite ville, dans l'Afrique, au royaume de Maroc, sur la côte de l'Océan, à la pointe du cap que fait le mont Atlas, à quatorze lieues d'Egue-Leguingil du côté du couchant. Elle a un affez bon port pour les petits vaisseaux, où abordent les marchands de l'Europe. On le nommoit autrefois le port d'Hercule, & Ptolomée le met à 7d

y

a une riviere

30' de longitude, & à 30d de latitude. Cette ville a été bâtie par les habitans du pays, ses murailles & ses tours font de briques & de pierres de taille. Tout auprès il qui entre dans la mer, & c'est là où les vaisseaux se mettent à couvert pendant la tempête. Elle est environnée de grandes montagnes, où l'on fait paître des troupeaux, & où l'on seme de l'orge. C'étoit autrefois une république, & où il y avoit une douane, où l'on prenoit dix pour cent de toutes les marchandises qui entroient & fortoient, & on y chargeoit quantité de cire, de cuirs & d'indigo pour la teinture des laines, ce qui servoit à l'entretien de la garnison. Elle est maintenant au chérif, qui y met un gouverneur avec quelques mousquetaires. Le peuple y est fort blanc, & grand ami des étrangers, à qui il fait plus d'honneur qu'à ceux du pays. Il les loge & les traite fort libéralement. On y nourrit quantité de chevres, & on a de grands lieux pour y

meture des ruches.

TEFUF, ancienne ville d'Afrique, dans la Barbarie. C'étoit la capitale de la province de Dara ou Darha, dont les rois tenoient leur cour dans cette ville. Elle est maintenant détruite, & on n'en voit plus que quelques ruines. * Dapper, Biledulgerid. p. 207.

TEFZA. Voyez FISTELLE.

TEGAMUS OU TEGANUS, nom que Pline, 1.5, 0.31, & Solin, c.33, donnent à un des trois canaux qui conduifoient d'Alexandrie à la mer. Saumaise prouve qu'il faut lire, soit dans Pline, soit dans Solin, STEGANUS, & non Te gamus, ni Teganus. Le nom de Steganus oυ Στεγανον, avoit éré donné à ce canal, parce qu'il étoit clos, fortifié & revêtu solidement.

1. TEGAN, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Kieukiang, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 1d so' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 2' de latitude. * Atlas Sinenfis.

2. TEGAN, ville de la Chine, dans la province de Huquang, où elle a le rang de quatriéme métropole. Elle est de 4d 10

d 10 plus occidentale que Pekin, sous les 314 51' de latitude. Dutems de l'Empereur Yvus, le territoire de cette ville fut uni à la province de King; & dans la fuite la ville reçut différens noms de divers princes qui y regnerent. La race des rois étant finie, elle reçut d'autres noms : elle fut appellée NANKIUN par la famille Cina; KIANHIA par la famille Hana; GANLO par la famille Sunga; GANHOANG par la famille Tanga, & de fon nom moderne par la famille Sunga. Le territoire de Tegan est borné au nord par des montagnes, & au midi par des fleuves, qui coupent aufli le pays. On y compte trois temples célébres & six villes; savoir,

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Il y a une particularité remarquable dans cette province: c'est de la cire blanche faite par de petits vers, à peu près de la même maniere que les abeilles font leurs rayons; mais ceux que font ces petits vers sont beaucoup plus petits & d'une grande blancheur. Ce n'est point une forte d'insectes domestiques: on les laisse dans les campagnes. On fait des bougies de la cire que l'on tire de leurs rayons. Ces bougies sont beaucoup plus blanches que les nôtres. Il n'y a que les grands seigneurs qui s'en servent, parce qu'outre la blancheur, elles répandent en brûlant une odeur agréable; & s'il tombe une goutte de cette cire sur un habit, il n'en est point taché.

TEGANON, isle voisine de celle de Rhodes, felon Pline, 1.5, c. 31. Le pere Hardouin lit Steganos au lieu de Teganon; & quelques manuscrits lisent Tergamon.

TEGANUS. Voyez TEGAMUS.

TEGANUSA OU THEGANUSA, car les Grecs écrivent ce nom par un Th: ifle que Pline, l. 4, 6. 12, met dans le golfe de Laconie, mais qu'il convient de placer dans le golfe de Messénie, puisqu'elle est située devant le promontoire Acritas, entre Methone & Corone, deux villes de la Messénie. Le promontoire Acritas court dans la mer, dit Paufanias, Meffen. c. 34, & au-devant est une isle déserte nommée Theganusa. Pomponius Mela dit la même chose, Oenusa & Theganusa contra Acritan; & Ptolomée qui écrit

Thiganusa, la met pareillement dans le golfe de Messenie, près du promontoire Acritas qui est bien éloigné du golfe près de Laconie. Le nom moderne est Isola di Cervi, selon le pere Hardouin, qui n'a pas pris garde que Pline avoit mal placé cette ifle, que l'on appelle présentement Venetica, felon de l'Isle.

TEGARONDIES, grand village de l'Amérique septentrionale, appartenant aux Iroquois Tsonnontouans, à cinq bonnes journées de marche de Niagara par les bois, au bord du lac de Frontenac.

TEGASE. Voyez TEGAZA.

1. TEGAZA ou TEGAZEL, pays d'Afrique, dans la partie occidentale du royaume de Soudan, à l'orient du royaume de Senega. Marmol, Libye, l. 8, c. 4, en parle ainsi : Tegaza eft comptée pour la seconde habitation de la Libye, & il y a dans ce désert une mine de sel, qui est de différentes couleurs. C'est peut-être une des montagnes, qu'Hérodote place entre la ville de Thébes en Afrique & les colonnes d'Hercule. La plupart de ceux qui tirent le sel, font étrangers, & ont leurs cabanes autour des carrieres; les gens du pays ne s'occupent qu'à garder leurs troupeaux. Quand les caravanes vont querir le sel, il y demeure quelques-uns des palefreniers, fur l'espérance du gain, & ils travaillent à la mine, gardant le sel jusqu'à la venue des marchands d'Yça ou de Tombut. Chaque chameau porte quatre pierres de sel, qui pesent sept ou huit cents livres, & avec cette charge ils traversent des déserts de sablons; mais il y en a d'autres qui portent leur boire & leur manger, sans quoi tous mourroient par le chemin. Ceux qui travaillent aux mines de sel, quoiqu'ils gagnent beaucoup, vivent misérablement; parce qu'ils ne savent à quoi employer leur argent. Il n'y a rien dans ces déserts qu'ils puissent manger, que ce qui leur vient de Tombut ou de Dara, à deux cents lieues de là par le plus court chemin, & quand les caravanes tardent à venir, elles les trouvent tous morts de faim. D'ailleurs, il souffle l'été un vent de sud-est en ces quartiers, qui leur fait quelquefois perdre la vue, & leur cause une espèce de goutte aux genoux, & les affoiblit. Ajoutez à cela qu'il n'y a point d'eau que celle de quelques puits salés, qui sont près des mines; mais malgré tous ces inconveniens & plusieurs autres, il vient des gens de tout pays pour y travailler. * De l'ifle, Atlas.

1. TEGAZA, Ou TAGAZEL, on TARAGAREL, ville d'Afrique, au pays s de Tegaza, entre les montagnes de sel, & les habitations des Oulets de Line Arabes. Atlas.

*

De l'Ifle,

TEGE, ville de l'Afrique propre. Prolomée, 1.4,0.3, la marque entre les deux Syrtes, près de Butta & de Durga. Hirtius, De Bel. Afric. c. 78, nomme cette ville Te

GEA.

1. TEGEA, ville du Péloponnése dans les terres, près du fleuve Alphée, felon Paufanias, qui dit que ce fleuve se perdoit sous terre dans le territoire de la ville de Tégée. Cette ville fut autrefois considérable; Polybe en parle beaucoup; mais il ne marque point sa situation. Il dit néanmoins dans un endroit, que Philippe partit de Megalopolis, & passa par Tégée avec son armée, pour se rendre à Argos; ce qui fait conclure que Ptolomée l'a mise trop à l'occident, au lieu qu'il devoit la marquer plutôt à l'orient de Megalopolis. Polybe, Excerpt. libri 11, 6. 16, dit encore que Philopemen ayant pris d'emblée la ville de Tégée, alla camper le lendemain sur le bord de l'Eurotas. Les Achéens tinrent quelquefois leur assemblée générale dans cette ville durant leur guerre contre les Lacédémoniens. Strabon, l. 8, fub finem, en parlant de plusieurs villes ruinées par les guerres, dit que Tégée se soutenoit encore passablement. Les habitans font appellés Tegeata par Polybe & par Etienne le géographe. Tégée devint dans la suite une ville épiscopale, & la notice d'Hiérocles la met sous la métropole de Corinthe.

2. TEGEA, ville de l'isle de Crére. Elle avoit été bâtie par Agamemnon, à ce que disent Velleius Paterculus & Etienne le géographe.

3. TEGEA. Voyez TEGE.

4. TEGEA, ville de la Macédoine. C'est Appien, in Syriac. qui en parle.

TEGEGILT, lieu dans l'Afrique, au royaume de Fez, sur le bord de l'Ommirabi, affez près du mont Atlas, à mi-chemin de la province de Tedla & de la ville de Fez. C'est une habitation en forme de village bâti sur les ruines

de l'ancienne ville de Tegegilt, qui étoit, à ce que les hiftoriens disent, fort riche & bien peuplée. On y venoit deux fois l'an de la Gétulie & de la Libye, échanger des dattes contre du froment & des marchandises. Elle a été longtems déserte depuis sa destruction; mais des pauvres gens s'y sont habitués depuis, qui gardent le bled des Chaviens en de grands creux, moyennant quelque récompenfe & quelques quartiers de terre qu'on leur laisse labourer aux environs. * Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 9, p.

145.

TEGENUM, ville de la Lucanie, selon Frontin, cité par Ortelius, qui soupçonne que TEGENUM pourroit être corrompu & mis pour TEANUM.

TEGERANI, peuples de la Germanie. Tritheme, ex suo Hunibaldo, les place entre le pays des Saxons & le diocèse de Mayence.

TAGERNSÉE, monastère célébre d'Allemagne, dans la haute Baviere, entre les rivieres Iser & Inn, & les deux lacs de Schlier & de Tegern dans la gorge des Alpes. Il est entouré d'une muraille & d'un fossé. L'abbé se fait servir comme un prince, & les empereurs lui en ont souvent donné le titre; il avoit autrefois une cour brillante. Les charges de grand-maître, de maréchal, de chambellan, d'écuyer tranchant, y étoient héréditaires & possédées par des familles d'ancienne noblesse. Cette abbaye a été fondée par Albert & Ockart, fils de Hateric duc de Baviere, & de N. sa femme née duchesse de Bourgogne. Ces deux freres dégoûtés de la vie séculiere, & Ockart particulierement fort touché de la mort prématurée de son fils, qui avoit été à la cour de Pepin, roi de France, réfolurent d'aller servir Dieu dans un endroit folitaire & éloigné, ils bâtirent ce monastère proche du lac de Tegern vers l'an 750, & y prirent l'habit sous la regle de faint Benoît. Leur exemple y attira beaucoup de monde, & on fit des donations si considérable à ce monastère, qu'en fort peu de tems on y vit cent cinquante religieux, qui d'une commune voix élurent pour abbé leur fondateur Albert, qui après avoir gouverné saintement ce monastère pendant plusieurs années, y mourut, & fut enterré dans l'église de ce monastère, de même que son frere Ockart. Dans la suite, Arnolphe le Mauvais, duc de Baviere, chassa les moines de ce lieu, & y logea ses officiers avec leurs fenines & enfans; mais bientôt après, le bâtiment, avec tout ce qu'il y avoit dedans, fut consumé par le feu. Othon II, empereur & duc de Baviere, le fit rebâtir, y rétablit les religieux & leur accorda plusieurs priviléges. Les abbés de ce monastère, quoique déchus de leur ancienne splendeur, confervent encore aujourd'hui dans les assemblées publiques, le rang devant tous les autres abbés de cette province. * Zeyler, Topog. Bav p. 81.

TEGESSUS, ville de l'isle de Cypre, selon Etienne le goégraphe. Hésyche, cité par Ortelius en fait un promontoire, mais il écrit Τειγετὸς pour Τεγεσσός.

TEGESTRA & TEGESTRÆORUM URBS. Voyez TER

GESTE.

TEGETZA. Voyez TEGTEZA.

TEGGIAR-TZAIR, bourg de Natolie où mourut Ma

homet en 1481.

TEGIACUM, village de la France, selon Fortunat dans la vie de saint Hilaire.

TEGIANENSES. Il est fait mention d'un peuple de ce nom dans une ancienne inscription, où on lit ces mots: CUR. REIP. TEGIANENSIUM. Comme on ne connoît point ce peuple, Holsten a jugé l'inscription défectueuse. Il croit que la syllabe Gi est de trop, & que l'on a écrit TEGIANENSIUM pour TEANENSIUM. * Grut. Thefaur. p. 484,. no. 6.

TEGIUM, ville de la Troade, selon Pline, L., c. 30. Quelques manuscrits portent Tatum pour TE

GIUM.

TEGLATENSIS. Voyez TEGULATENSIS. TEGLIO, gouvernement dansla Valteline de la dépendance des Grifons. Il est censé la douziéme partie de toute la vallée où étoit autrefois le château de ce nom, sur une montagne. Le gouvernement de Teglio est divisé en trentefix petits départemens qu'on appelle contrées, dont chacune donne un conseiller, & le conseil a deux chefs ou présidens, qu'ils appellent decani ou doyens, dont l'un est tiré de la noblesse, & l'autre de la bourgeoisie. Les principales places de ces contrées sont Platea, Besta, Bellamira, S. GiaTome V. LIIll ij

como, Carona, Val-Belvigio où il y a une bonne fonderie de fer. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 143.

TEGLITIUM. Voyez TECLITIUM.

TEGORARIN, pays d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, Numidie, 1. 7, 6.43, p. 29, en parle ainti: Tegorarin est une grande habitation du désert de Numidie, à quarante lieues de celle de Técévin. Elle contient cinquante châteaux & plus de cent villages rangés entre des palmiers. Les habitans font riches, & trafiquent tous les ans au pays des Négres. C'est-là que s'assemblent les caravanes pour traverser les déserts de la Libye, & que les marchands de Barbarie attendent ceux de la contrée des Négres pour aller tous ensemble. La terre est si maigre que les habitans ne trouvent pas où semer du froment, ni de l'orge, & fi seche que pour recueillir quelque chose, il la faut fumer & arrofer avec de l'eau. C'est pourquoi ils logent volontiers les étrangers, fans leur faire rien payer pour leur gîte, afin d'avoir le fumier de leur monture ou de leurs bêtes de charge, & le gardent avec beaucoup de soin. La viande y est fort chere, parce qu'on ne fait comment nourrir les troupeaux à cause de la sécheresse, & on y fait grand cas des chevres pour avoir du lait. On y mange ordinairement de la chair de cheval ou de vieux chameau, qu'on achete des Arabes qui viennent au marché, qui se tient une fois la semaine aux châteaux, & on ne tue de ces bêtes que celles qu'on a mises dans les pâturages & qui ne peuvent plus servir. Ils mangent du suif salé qu'on leur porte de Fez & de Trémécen, & en font autant de cas que de leur quzquiz & autre semblable manger.

1. TEGRA. Voyez TIGRA.

2. TEGRA, vicomté de France, dans le Querci, au diocèse de Cahors, élection de Figeac. Il y a à Tegra un prieuré de deux mille cinq cents livres de revenu.

TEGRESSE, ou TAGRESSE. Voyez TEGTEZA. TEGRIT, ville d'Asie sur le Tigre, du côté de la Mésopotamie. On y voit un château à moitié ruiné, & qui a encore quelques belles chambres de reste. La riviere lui fert de follé au nord & au levant, mais il en a un fort profond & revêtu de pierres de taille au couchant & au midi. Les Arabes disent que c'étoit autrefois la plus forte place de la Mésopotamie, quoiqu'elle foit commandée par deux éminences qui en sont fort proche. Les chrétiens avoient leur demeure à un quart de lieue de la ville, & on y voit encore les ruines de l'église & une partie du clocher, par où l'on voit que c'étoit un grand édifice.* Tavernier, Voyage de Perse, 1. 2, 6. 7.

TEGTEZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Maroc, à cinq lieues de Tesegdele du côté du midi, située sur le sommet d'une montagne si roide, qu'on n'y peut monter qu'en tournoyant par un petit sentier fort étroit & fort droit, & par des degrés creusés dans le roc en quelques endroits. C'est une ville ancienne qui a été bâtie par les Africains de la tribu de Muçamoda. Ces habitans sont les plus fiers & les plus grands voleurs du pays. Ils ne se soucient point de l'alliance de leurs voisins, parce qu'on ne sauroit grimper jusqu'à eux, & leurs troupeaux, aussi-bien que leurs femailles, font au haut de la montagne. Cette situation avantageuse est la principale cause de leur méchanceté. Ils n'ont point de chevaux. Le chérif Mahomet disoit qu'eux seuls lui avoient donné plus de peine que tout le reste du pays, car ils étoient libres alors, & exigeoient tribut des Arabes qui pafloient par-là, ou les voloient. Cette ville n'a point d'autre eau que celle d'une riviere qui passe au pied de la montagne, & qui semble être proche de la ville, quoiqu'elle en soit éloignée de plus de deux lieues. Les femmesy descendent comme par une échelle, pour laver & pour porter de l'eau ; car ce sont de petits dégrés qu'on a taillés à coups de marteau. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, c. 11, p. 18.

TEGUANTAPEQUE. Voyez TECOANTEPEQUE. TEGULA, ville de l'isle de Sardaigne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Sulci, à Nora, entre ces deux villes, à trente trois milles de la premiere & à trentecinq milles de la seconde.

TEGULARIA, CASTRUM TEGULENSE OU CASTRUM TEGULARIENSE, noms latins de Tiliers, bourg de France, dans la Normandie, sur la riviere d'Aure. On l'appella ainsi à cause des tuiles qu'on y faisoit. De Valois, Notit. Gall. p. 546, remarque que, felon quelques-uns, le château de Tiliers fut bâti par Richard, duc de Normandie,

vers la fin du dixiéme fiécle, sous le regne du roi obert, & que le roi Henri qui obligea le duc Guillaume de lui ceder ce château, le fit démolir parce qu'il avoit été bâti pour brider fon royaume de ce côté ; mais bientôt après il réparer, & y entretint toujours garuifon. Dans les anciennes chartres on lit Tileria & Teleria pour Tegularia ou Tegularia.

le fit

TEGULATENSIS OU TEGLATENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme son évêque Donatianus. Dans la conférence de Carthage, l'évêque de ce fiége appellé Donatus, est qualifié episcopus plebis Tegulatenfis.

TEGURINI, peuples dont parle Hygin, de limitib.conft. p.65: il y met le fleuve Adum, la colonie claudienne & le mont Larus. Je soupçonnerois qu'au lieu de Tegurini, il faudroit lire Tigurini, & qu'il seroit question d'un peuple du Norique, dont Tigurina étoit la capitale. Une chose appuie ce sentiment, c'est que Pline met dans le Norique une ville nommée Sabaria, qu'il qualifie colonia divi Claudii. Quant au mont Adum & au fleuve Larus, qui ne font point connus, rien n'empêcheroit de les placer dans le Norique ou dans le voisinage.

TEGUSIGALPA, selon Wafer & TAGUZGALPA, felon de l'Isle, province de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne. Après la province de Nicaragua, dit Wafer, Voyage, p. 219, est celle de Tegufigalpa, où il y a de riches mines d'argent, & Honduras vient ensuite. Selon de l'Isle, TAGUZGALPA est un petit pays aux confins de Guatimala & de Nicaragua, entre la riviere de Yairepa & celle de Desaguadero.

TEGYRA, ville de la Bœotie, selon Etienne le géographe. Plutarque, in Pelopid. & de Oraculor. defectu en parle auffi, & semble marquer la situation de cette ville vers le mont Proon, entre le lac Copaïs & l'Euripe. Il y avoit à Tegyre un oracle d'Apollon.

TEHAMA OU TAHAMA, contrée de l'Arabie Heureuse, sur le bord de la mer Rouge Elle est bornée au nord par l'érat du shérif de la Mecque, à l'orient par le pays appellé Chaulan, au midi par le territoire de Moca. Ses principaux lieux font:

Aljo ou Hali, Haran-Alcorin, Traza,

* De l'Isle, Atlas.

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TEHEBE, petite ville du royaume d'Ormus, dans la partie du royaume située dans l'Arabie. Elle est bâtie dans une petite ouverture ou espéce de vallée, de ces affreux rochers qui y regnent le long de la mer. Il entre dans cette ouverture une eau claire, nette, excellente, & qui forme un canal fi large & fi profond, que les barques d'une grandeur médiocre y peuvent commodément aller faire de l'eau pour les flottes qui y arrivent. Quelque grandes qu'elles puissent être, elles y trouvent de l'eau suffisamment. Ce lieu est composé d'environ cent cinquante méchantes maisonnettes bâties de terre & de bois fort menu, comme font toutes les autres maisons des Arabes du pays. Entre les ouvertures étroites de ces rochers, on découvre quantité de palmiers, d'orangers & de citronniers. Les oranges qui y viennent sont plutôt douces qu'aigres; mais elles sont si pleines de jus, qu'il y a sujet de s'étonner qu'un lieu si sec & si stérile puisse produire un si excellent fruit, & une si grande humidité en une seule orange. * Ambassade de dom Garcias de Silva Figueroa.

TEHEBTCHAL, bourg du Courdistan. Petis de la Croix, dans son histoire de Timur Bec, 1.3, c. 20, marque ce bourg à 77d 25' de longitude, sous les 37d de latit.

TEHEHAR DOUKE, riviere de Perse. Elle arrose la ville de Tostar, & se jette dans la riviere d'Abzal, felon Petis de la Croix, Hist. de Timur-Bec, 1.3, C. 22.

TEHING, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département d'laocheu, seconde métropole de la province. Elle est de od 10 plus orientale que Pekin, sous les 29d 20' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TEHINIE, felon Corneille; TEKIN OU TECHNIA, selon de l'Isle, ville des états du Turc, dans le Budziac ou la Bessarabie, sur la rive droite du Niester, aux confins de la Pologne & de la Moldavie. Cette ville est plus connue sous le nom de Bender. Voyez BENDER.

TEHOA, ville de la Chine, dans la province de Fokien, au département de Civencheu, seconde métropole de la province. Elle est de id s' plus orientale que Pekin, fous les 25d 24' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TEJAJAGON, village d'Iroquois, dans l'Amérique feptentrionale, au nord du lac de Frontenac, à soixantedix lieues du fort de Catarakovi, & à quinze ou seize lieues de l'embouchure de Niagara.

TEICHIOES. Voyez TICHIOES.
TEICHOS. Voyez TICHUS.

TEIE OU TEYA, riviere d'Allemagne. Elle prend sa source dans les montagnes qui séparent la Bohéme de l'Autriche & de la Moravie. Son cours est de l'occident à l'orient, le long des confins de l'Autriche & de la Moravie. Elle y mouille Znaim, Joslawitz, Durnholtz & Lutenburg, après quoi elle se jette dans la Morawe, un peu au-dessous de Landshut. Elle reçoit à la gauche la Giglawa & la Zwitta. * Jaillot, Atlas.

TEJEUT, ville d'Afrique, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Sus, sur le bord de la riviere de Sus, à neuf ou dix lieues de son embouchure. Cette ville qui est séparée en trois quartiers, éloignés de mille pas l'un de l'autre, contient à peu près quatre mille maisons. * De l'Isle, Atlas.

1. TEIL, Le) bourg de France, dans le Bourbonnois, élection de Moulins, dont il est éloigné de fix lieues. Son terroir est uni, à l'exception de quelques côteaux ; ses terres sont douces, à seigle, orge & aveine, & d'un bon rapport; les foins abondans & grassifs, les pâcages serrés, mais bons. Le profit des bestiaux est considérable par la bonté des bœufs & moutons gras, à portée des foires : il y a peu de vignes, & quelques cantons de bois.

2. TEIL, (Le) bourg & châtellenie de France, dans le Bourbonnois, à trois lieues de Saint-Pourçain, diocèse de Nevers, élection de Moulins. Sa cure vaut sept cents cinquante livres. Les terres sont à seigle, orge & aveine. Il y a prés, bois taillis & étangs. C'est un comté.

3. TEIL, OU THEIL, village de France, dans la Champagne, au diocèse de Sens, dans le doyenné de la riviere de Vanne & fur le bord de cette petite riviere, à deux lieues ou environ de la ville de Sens vers l'orient. La cure est à la nomination de l'abbé de S. Jean de Sens, ordre de chanoines réguliers. Ce lieu est remarquable dans l'histoire de France, par son ancien palais, dont Odoran, moine de Sens, fait mention, disant, dans le vingt-fixieme cha pitre des miracles de S. Savinien, que ce fut en ce château que demeura la reine Constance, avec Hugues son fils, encore enfant, pendant tout le tems que le roi Robert employa à faire son voyage de Rome. * Saculo VI. Bened. t, 2, p. 264.

1. TEILLET, lieu de France, dans le Bourbonnois, diocèse de Clermont, élection de Gannat. C'est une paroisse située dans la montagne de Nuits. Ses terres font maigres, à seigle, aveine, bled noir & raves; les pâcages font bons, les foins abondans. Il y a engrais & profit de beftiaux, plusieurs bois taillis. Les habitans font des tonneaux & des cercles.

2. TEILLET, lieu de France, dans le Bourbonnois, diocèse de Bourges, élection de Montluçon. C'est une paroisse qui a été restituée à S. Sulpice de Bourges, par Arnaud II, seigneur de Vierzon. Elle est à deux lieues de Montluçon, & rédimée des aides & gabelles. La petite riviere de Cher y passe. Les terres rapportent du seigle, de l'aveine, mais peu de froment; les pâcages y sont étendus, il y a quantité de bois taillis & plusieurs étangs.

TEILLEUL, (Le) en latin Telliolum on Tilliolum, bourg de France, dans la Normandie, diocèse d'Avranches, élection de Mortain. Il y a marché & jurisdiction à Mortain pour le siége de la vicomté du Tilleul.

1. TEIN, en latin Tina, Theina, lieu de Boheme dans le cercle de Pilsen, proche de Taus & de Kolowerz, & entre Pilfen & Waldmünchen, du côté du haut Palatinat. Il est surnommé Horzawski. * Zeyler, Topogr. Bohem. p. 78.

2. TEIN, ou TEYN, lieu de Boheme, sur la riviere de Muldau, à trois milles de Thabor, dans le voisinage de Béchin & de Wézeli. Cette ville a beaucoup fouffert durant les guerres de Boheine. En 1620, don Balthasar de

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TEJONES, bourg d'Afrique. Baudrand en parle ainsi: Ce bourg est situé dans le royaume de Barca, un peu au couchant de Bérénicho, fur le cap de Téjones, nommé anciennement Boreum-Promontorium.

TEIOS. Voyez TEOS, TIOS & AMASTRIS.

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TEIRIA ville des Leuco-Syriens, selon Etienne le géographe, qui cite Hécatée.

TEIRUF, ville de la basle Egypte, sur le bord occi-. dental du Nil.

TEISCHNITZ, ville d'Allemagne, dans la Franconie, & dans l'évêché de Bamberg. Cette ville est le chef-lieu d'un bailliage, & a un château. * Zeyler, Topograph. Francon. p. 77.

TEISPACH, bourg d'Allemagne, dans la basse Baviere, dans la régence ducale de Landshut. (a) Il y a une jurisdiction, de laquelle dépendent les bourgs de Frantenhausen, Ergolstpach & Pilsting, deux monastères, deux châteaux, dix terres nobles & quelques villages. Jean, évêque de Ratisbonne, vendit le bourg de Teispach avec Frantenhausen & Pilsting, en 1336, aux ducs de Baviere, Etienne, Frédéric & Jean, freres. Cet endroit avoit été anciennement une très-bonne forteresse; mais dans la guerre entre les ducs de Baviere & Albert, évêque de Ratisbonne, (b) Louis, duc de Baviere, fils d'Othon, l'escalada de nuit, & en ruina toutes les fortifications. (a.) Zeyler, Topogr. Bavar. p. 82. (b) Andr. Brunner, part. 3. ann. p. 764.

TEISSE, riviere de Hongrie, connue des anciens sous les noms de Tibiscus, Tibefis & Pathiffus. Elle a sa source dans les monts Krapack, au comté de Marmaros, aux confins de la Pokutie; & coule d'abord d'orient en occident jusqu'à Tokay, où elle commence à prendre fon cours vers le midi, pour aller se jetter dans le Danube, vis àvis de Salankemen. Cette riviere mouille dans sa course, Bene, d. le petit Varadin, g. Tokay, d. Polgar, g. Aratko, 'd. Toreck, g. Zolnok, d. Clongrad, d. Segedin, d. Zenta, d. Becs, g. Titel, d. Elle reçoit entr'autres rivieres le Talaber, d. le Samos, g. le Bodrog, d. la Rima, d. l'Hortobagi, g. le Reuspeuli, d. l'Egerwize, d. la Zagéba, d. le Keres-Blanc, g. la Marosch, g. le Kustos, g. * De l'Isle, Atlas.

On pêche une si prodigieuse quantité de poissons dans cette riviere, qu'on donne jusqu'à mille carpes pour un ducat, & que les pêcheurs font obligés quelquefois de les rejetter dans l'eau, ou d'en engraiffer les cochons. On fait descendre, par le moyen de cette riviere, quantité de pierres de sel qu'on tire de plusieurs mines qui sont en Hongrie & en Transylvanie, & qu'on fait monter sur le Danube jusqu'à Presbourg. * Descr. du royaume de Hon. grie, l. 1.

TEITCICAR, province de la Tartarie Chinoise orientale, bornée au midi par celle de Kirin, au couchant par les Tartares Kalkas. La capitale, qui porte le même nom, est située sur la riviere Nonni, vers le 49d 30' de latitude.

TEKÉ-EILI, ville & province d'Asie, dans la Natolic, selon Petis de la Croix, dans son histoire de TimurBec, 1.5, 0.54.

TEKEES, riviere de la grande Tartarie. Elle a sa source dans les Landes, au sud du lac Sayflan, & fon cours est à peu près de l'est sud est à l'ouest-nord-ouest. Après qu'elle a fait environ quarante lieues depuis sa source, elle unit ses eaux avec celles de la riviere d'Ila qui vient du nord-est,

& continuant de-là son cours à l'ouest, elle vient se perdre vers les frontieres du Turkestan, entre les montagnes qui séparent ce pays des états du Contaisch, grand khan des Callmoucks. C'est aux environs de ces deux rivieres que ce prince fait son séjour ordinaire depuis quelques années, pour être plus à portée de pouvoir veiller fur les démarches de son cousin Ajuka - Khan, & des Tartares LIIII iij

Mahométans, qui sont ennemis mortels des Callmoucks: car quoique les Moungales, les Callmouks & les Tartares Mahométans ne falsent proprement qu'une seule & même nation, il y a une si grande antipathie entr'eux, qu'ils font éternellement aux mains ensemble ; & comme les Callmoucks sont justement situés au milieu des deux autres, ils doivent toujours être sur leur garde vers les frontieres, s'ils ne veulent point être surpris par leurs ennemis. * Hift. générale des Tatars.

TEKESEL, Heuve d'Ethiopie. Voyez TACAZE.

TEKING, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Quantung, au département de Chaoking, sixiéme métropole de la province. Elle est de sd 18' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 55' de latitude.* Atlas Sinenfis.

TEL, petite ville d'Italie, dans la Valteline, sur une hauteur, est naturellement forte; on croit que la Valteline en a pris fon nom. Elle est chef-lieu d'une communauté qui se divise en trente-fix contrasules ou parties.

TELA, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Afturica à Saragoce, entre Intercatia & Pintia, à vinge deux milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Ortelius doute si ce ne seroit point dans cette ville qu'auroit été tenu le concile appellé Telense Concilium. Voyez GELLA.

TELADUSII, peuples de la Mauritanie Césarienfe, selon Prolomée, 1. 4, 6. 2. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Taladufii pour Teladufii.

TELAMBAR, nom d'une colline de la Transoxiane, felon Petis de la Croix, Histoire de Timur-Bec, liv. 3,

6.3.

TELAMON, promontoire d'Italie, dans la Toscane, selon Polybe, 1. 2, c. 27, Ptolomée, 1.3, 6.1, & Pomponius Méla, 1. 2, c. 4. Pline, 1.3, 6.5, y met un port de même nom, & l'itinéraire d'Antonin, qui appelle ce port Portus Telamonis, le marque entre le Heuve Almina & le fleuve Alma, à dix-huit milles du premier, & à fix milles du second. Ce port conserve son ancien nom; car on l'appelle aujourd'hui TELAMONE. Voyez ce mot.

TELAMONE, petite ville d'Italie, sur la côte de la Toscane, dans l'état delli Prefidii, avec un petit port, à l'embouchure du torrent d'ofa, & défendue par une allez bonne forteresse. Elle est située à l'extrémité d'une pointe de rocher escarpée. Michelot, dans son portulan de la mer Méditerranée, p. 104, remarque qu'on peut mouiller, dans une néceslité, du côté de l'eft; mais il n'y a pas d'orail pour mettre des amarres à terre, à moins d'être fur ses ancres. On voit au-dessus de Telamon une jolie ville sur une hauteur, entourée de murailles & de tours, qu'on appelle Maillano; elle appartient au grand duc de Toscane. Les FORMIGUES DE TELAMONE sont trois ro

chers plats, éloignés l'un de l'autre de quatre à cinq cents toises, & dix à douze milles au large de la côte de Telamon. Ces trois écueils sont situés sud-fud eft, & nordnord ouest: on peut paller à terre d'eux à la petite portée du canon; on les peut de même ranger en dehors à une semblable distance. Il y a quelques roches à fleur d'eau & sous l'eau aux environs d'eux; mais elles en font pro. ches. Depuis Telamon jusqu'à Orbitelle, il y a quinze milles. Des Formigues de Telamone à la pointe du nord du mont Argentat ou de S. Esteve, il y a environ quinze milles vers le sud-est, & entre les deux c'est un grand enfoncement, où le terrein est fort bas; il est bordé de plages de fable, & presque au milieu, il y a une petite riviere & des salines, proche desquelles est une grande tour & quelques fortifications auprès.

TELAMUS, montagne sur la Paphlagonie, selon la remarque de Licophron, où le mot Telamus se trouve sans antre spécification.

1. TELANDRIA. Voyez TELANDRUS. 2. TELANDRIA, ifle de la côte de la Lycie. Pline, 1.5, 6.31, dit qu'il y avoit eu une ville, qui ne subsistoit plus de son tems.

TELANDRUS, ville de l'Asie mineure. Pline, 1.5, 6. 27, la met dans la Lycie. Etienne le géographe la place dans la Carie; mais comme ces deux provinces étoient voisines, cela ne forme aucune difficulté. On la trouve nommée aussi Telandrum & Telandria, selon le même Etienne le géographe, qui connoît autli un promontoire nommé TELANDRIA.

TELANE. Etienne le géographe dit que c'étoit le nom d'une très-ancienne ville de Syrie.

TELANESSUS, village dont fait mention Théodoret dans la vie de faint Siméon. Ortelius soupçonne que ce village pouvoit être en Syrie, & il ajoute qu'ailleurs on lisoit Telanisus au lieu de Telanessfus.

TELANGOUTS (les) font une branche de Kalınoucks: ils habitent maintenant aux environs d'un lac que les Rufles appellent Ofero-Teleskoi, & les Kalmoucks AltanNor. Ils font sujets du Contaisch, & menent à peu près la même vie que les autres Kalmoucks. * Hift. généalogiquo des Tatars, p. 114.

TELCHINES, peuples dont parle Stobée, de Invidia, cité par Ortelius. Ils tiroient leur origine de l'ifle de Créte; ils s'établirent ensuite dans l'ifle de Cypre, & enfin, ils pafferent dans celle de Rhodes, où ils inventerent les premiers l'usage du fer & de l'airain, & ils en firent une faulx à Saturne. On les accusoit d'être magiciens : mais ce crime leur fur seulement imputé par leurs envieux, qui ne pouvoient, sans jaloufie, les voir exceller dans les arts. Orose, l. 1, c.5, fait auffi mention de ces peuples.

TELCHINIA. Voys SICYONE. TELCHIR ou THELCHIR, felon les interprétes de Prolomée, 1.7,c.1, quoique le texte grec porte TELLYR. C'est une ville de l'Inde, en-deçà du Gange. Castald la nomme Timinava.

TELCHIS, ville de l'Ethiopie. Etienne le géographe dit qu'elle étoit aux confins de la Libye.

TELDE, ville de l'ifle Canarie, dans sa partie orientale. Son terroir produit le même vin de l'ifle.

TELEBA, ville de l'Albanie. Ptolomée, 1.5, 6.12, la marque entre l'embouchure du Soana & celle du Gerrus.

TELEBOA, ville dont Plaute fait mention, in Amphi

truone.

1. TELEBOÆ, peuples de la Bœotie, selon Ortelius, qui cite Ant. Liberalis.

2. TELEBOÆ, peuples qu'Apollodore, 1.2, met dans l'isle de Taphus.

3. TELEBOÆ. Voyez THELEBOÆ. TELEBOAS, Aeuve que Xenophon & Etienne le géographe mettent au voisinage des sources du Tigre. Le fleuve Teleboas, dit Xenophon, 1. 4, p. 327, est beau, quoiqu'il ne foit pas grand; il y a aux environs un grand nombre de villages.

TELEBOIS, contrée de l'Acarnanie, felon Etienne le géographe.

TELEDA, village de Syrie, auprès du mont Coryphes. Theodoret, in vita Eusebii, dit que ce village étoit trèsgrand & très-peuplé.

TELEGON. Voyez TUSCULUM.

TELEM, ville de la tribu de Juda. Josué, l. 15, c. 24, la marque parmi celles qui étoient vers l'extrémité des terres de cette tribu, le long des frontieres d'Edom, du côté du midi. Dom Calmet croit que c'est la même ville que Telaïm, dans la même tribu, I Reg. 25, 4, & André Masius juge que c'est Telem, qui eit appellé Tela par Eufebe.

TELEMICEN. Voyez TREMECEN.
TELENSE. Voyez TELA.

TELENSIN. Voyez TREMECEN.

TELENSIS OU ZELLENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire, felon la notice des évêchés d'Afrique, où l'évêque de ce siége est nommé Donatianus Zellenfis, de même que dans la conférence de Carthage, no. 135. Du Pin est de sentiment qu'on doit préférer TELENSIS, parce que Natalicus, adversaire de Donatianus, est appellé Telensis episcopus dans le concile de Cabarsusa. Les lettres Z & T se changent aflez souvent l'une pour l'autre; cependant, on trouve un autre évêque donatiste qualifié Telenfis & du nom de Felix, c. 207; d'où Ba luze voudroit conclure que les villes ZELLA& TELA étoient différentes; mais il est très-possible qu'il y ait eu deux évêques donatistes de la même ville, ou qu'il y air faute dans le nom du dernier, car il est constant que Natalicus, adversaire de Donatianus, & appellé Zellenfis par la conférence de Carthage, n° 135, étoit évêque de Tela : le concile de Cabarsusa ne laisse aucun lieu d'en douter; & parmi les fignatures des peres de la province Proconfulaire, au bas de leut lettre synodique, dans le con

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