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TENGCHEU, ville de la Chine, dans la province de Channton, où elle a le rang de cinquième métropole. Elle eft de 34 26' plus orientale que Pekin, fous les 37° 20' de latitude. Quoique le territoire de Tengcheu foit pour la plus grande partie en terre-ferme, fa capitale eft cependant dans une ifle féparée du continent par un canal. Elle a a un port très-commode & où fe tient ordinairement la grande flotte des Chinois. La métropole de Tengcheu a dans fa dépendance huit villes, qui font

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Par la divifion que fit Yviis, le territoire de Tengcheu fut joint à la province de Cingcheu. Anciennement il étoit habité par un peuple nommé Gaoy; il n'étoit pas encore foumis aux Chinois, & il ne paffa fous leur domination que du tems de la famille Hiaa. Du tems des rois, Tengcheu étoit une des dépendances du royaume de Ci. Le nom qu'il porte préfentement lui fut donné par la famille Tanga. On y voit trois temples fameux ; & ce qu'il y a de remarquable, c'eft que les rofeaux qui croiffent dans cette province font carrés, quoiqu'ailleurs ils foient presque toujours ronds.Les huitres y font en abondance, & on y trouve auffi la pierre de Nieuhoang, ou pierre de Vache, qui eft renfermée dans l'eftomac des animaux & qui a de grandes propriétés. Au nord de cette ville on découvre la montagne de Tengheng. On voit du même côté le mont Chevy, où eft une pierre ronde qui entre dans la mer. Les habitans nomment cette pierre Chu, ce qui veut dire la perle. * Ambassade des Hollandois à la Chine, c. 49.

TENGCH'UEN, ville de la Chine (a) avec fortereffe, dans la province d'Iunnan, au département de Tali, feconde métropole de la province. Elle eft de 16d ss' plus occidentale que Pekin, fous les 254 34′ de latitude. On voit près de cette ville le mont Kico, fameux pour la quantité de fes pagodes & de fes monastères. (b) C'est de ces lieux qu'eft venu dans l'empire de la Chine la connoiffance de la doctrine idolâtre de Fé, doctrine qui fut retenue par la famille Hana, après qu'elle fe fut emparée du pays. Les Chinois n'adoroient auparavant que le Xangri, c'eft-à-dire le fouverain empereur. (a) Atlas Sinenfis. (b) Ambaffade des Hollandois à la Chine, c. 52.

TENGEN IN HEGOW, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au-deffus de Stulingen. Il eft du domaine de la maison d'Autriche, & appartient au landgraviat de Nellenbourg. Quelques Suifles attaquerent l'an 1455 le comte Jean de Tengen & Nellenbourg, ravagerent fes terres & mirent le feu à la ville de Tengen, à caufe que ce comte avoit fait jufticier à Eglizou quelques-uns de leurs parens dans les guerres précédentes. * Zeyler, Topogr. Suev.

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TENIA-LONGA. Voyez TAENIA-LONGA. TENIÆ, fontaines de l'Arcadie. Paufanias, l..8, c. dit qu'elles étoient à une petite distance du fépulcre d'Ariftocrate, & à fept ftades de la ville Amilius.

TENISSA, ville de la Mauritanie Céfarienfe. Prolomée, l. 4, c. 2, la marque dans les terres entre Irath & Sudava.

TENITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque eft nommé Paschafius dans la notice des évêchés d'Afrique, & Latonius episcopus plebis Tenitana dans la conférence de Carthage, no. 120. Euchratius à Thenis fouscrivit au concile de Carthage fous faint Cyprien. Cette ville eft nommée Thena ou Thana par quelques anciens, & Theana par Ptolomée.

TENITRUS, montagne de la Macédoine, felon Vibius Sequefter, qui dit qu'elle étoit au voifinage d'Apollonie, & à la vue de Dyrrachium.

TENIUM, ville de l'Achaïe, felon Etienne le géographe. Sur une médaille rapportée dans le tréfor de Goltzius on trouve ce nom; THNEION, Teniorum. Ce nom national

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n'appartient pas néanmoins aux habitans de Tenium dans l'Achaie, mais à ceux de l'ifle de Tenos ou Tenus. Voyez TENOS.

1. TENNA, riviere d'Italie, dans la Marche d'Ancone. Elle prend la fource au pied de l'Apennin, & coule du midi occidental au nord oriental. Dans ce cours, elle reçoit allez près de fa fource deux petites rivieres appellées Tennacola & Salino, toutes deux à la gauche : plus bas elle groffit les eaux de celle d'une autre riviere qu'elle reçoit à la droite; & enfin elle va se jetter dans le golfe de Venise où elle a fon embouchure près de porto Fermano, entre les em bouchures du fleuve Chiento & du torrent Leta vivo. On la nomme auffi Tingo. * Magin, Carte de la Marche d'An

cone.

2. TENNA. On donne ce nom dans le pays des Grifons, à la troitiéme jurisdiction de la communauté d'Ilantz, dans la ligue Grife. Tenna eft auffi une terre feigneuriale, qui dépend du feigneur de Rhætzuns. Ce quartier eft fauvage & étroit, & fitué dans une très-haute montagne. * Etat & délices de la Suisse, t. 4, p. 17.

TENNACH. Voyez THANE. TENNAGORA, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Ptolomée, l. 7, c. 1, la donne aux Soretanes de la Paralie & la marque dans les terres.

TENNELET ou TEMMELET. Voyez TEMMELET. TENNENBACH, Porta Cali, abbaye d'hommes, or dre de câteaux, dans la Suabe au Brisgaw, à trois lieues au nord de Fribourg.

TENNENBERG, château & feigneurie d'Allemagne, dans la Thuringe fur les confins de la feigneurie de Reinhartsbrunn, du côté d'Eisenach, il y a dans cette feigneurie la ville de Waltershaufen, fituée à un mille de Gotha proche d'Enfelberg & d'une petite riviere appellée Horfel. Le château avec la feigneurie de Tennenberg, fut engagé autrefois à l'abbaye de Reinhartsbrunn, & depuis en 1483 aux comtes de Gleichen, mais il fut dégagé par les landgraves de Thuringe. En 1545, ce château appartenoit avec les dépendances à Jean Frédéric, électeur de Saxe. Il paffa depuis aux ducs de Saxe-Eyfenach, & enfin après l'extinc tion de cette branche au duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topog. Saxon. p. 181.

TENNIKOU, Vallis Liliorum, abbaye de filles, or dre de cîteaux, dans le Thourgace. Elle fut fondée l'an

1257.

TENNONENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire, felon la notice des évêchés d'Afrique, où fon évêque eft nommé Crefconius Tennonenfis.

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TENNSTADT, ville d'Allemagne, dans la Thuringe, proche des deux petites rivieres appellées Seltenlein & Schambach, entre Thamsbrucken & Weiffensée. Elle appartient à l'électeur de Saxe. Cette ville, qui eft à trois milles d'Erfurt, a pris fon nom des arbres appellés en allemand Tannen, dont elle étoit entourée autrefois. Ses environs font très-fertiles, & il y a du côté de l'occident un petit bois très agréable appellé Bruchborn, duquel fortent diverfes petites fources d'eau qui entrent dans la ville de Tennstadt. En 1632 cette ville fut prife & pillée par les Impériaux, qui maltraiterent les magiftrats, comme on le voit plus amplement dans le théâtre de l'Europe, fol. 622, b. Après la paix conclue à Prague, quoique l'électeur de Saxe fe fût rangé du côté de l'empereur, les Impériaux pillerent encore une fois la ville de Tennftadt en 1641, à ce dit le même théâtre de l'Europe, tom. 4, fol. 633, a. Zeyler, Topogr. Saxon. p. 180.

que

*

1. TENOS, ou TENUS, aujourd'hui TENO, où TINE, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, au midi oriental de l'Ifle d'Andros, dont elle n'eft féparée que par un détroit de mille pas felon Pline. C'est des peuples de cette ifle ou de la ville de même nom qui y étoit anciennement, que fait mention une médaille de l'empereur Sévere, fur laquelle on lit ce nom THNION. Teniorum. Pline, l. 4, c. 12, qui lui donne quinze mille pas de longueur, dit, fur le témoignage d'Ariftote, qu'elle fut anciennement appellée HydrusJa, à caufe de l'abondance de fes eaux. Etienne le géogra phe ajoute qu'on la nomma auffi Ophiufa, à caufe de la quantité de ferpens qu'on y trouvoit. La ville de TENOS, à ce que dit Strabon, l. 10, fub finem, n'étoit pas grande; c'eft de cette ifle dont parle Ovide dans ces vers, Metamorph. l. 7, v. 469.

Tome V. Nnnnn

At non Oliaros, Didymaque, & Tenos, & Andros,
Et Gyaros, nitidaque ferax Peparethos Oliva,
Gnofiacas juvere rates.

2. TENOS OU TENUS, ville de l'Æolide, felon Hérodote, l. 1, no. 149.

3. TENOS, ville de la Theffalie; c'eft Ariftote qui en parle, in Mirabilib.

TENSA, ifle d'Italie, dans la grande Gréce, felon Solin. Il n'y a que lui qui connoiffe cette ifle; mais il y a grande apparence que cet endroit de Solin eft défectueux, & qu'au lieu d'une ifte nommée Tensa, il a voulu parler de la ville TEMSA OU TEMPSA.

TENSE ou TENCE, ville de France, dans le Velay, fur la riviere de Lignon, à l'orient méridional d'Iffengeau, & au midi occidental de Montfaucon, C'étoit autrefois une ville close; mais elle fut démantelée, durant les guerres de religion.

TENSIFT, grande riviere d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle fort du grand Atlas, près de la ville d'AnimMey, & traverfant la province de Duquela, elle va fe rendre dans l'Océan, près de Safi, après avoir reçu dans fon fein plufieurs autres fleuves de cette montagne les princi: paux font l'Ecifelmel, le Huel-Nefufa & l'Agmet. Ces rivieres après avoir traversé les fpacieufes & fertiles plaines de la province de Maroc & celle de Duquela, fe vont joindre avec celle de Tenfift, laquelle, quoique profonde, eft guéable en quelques endroits pendant l'été. Elle a près de Maroc un pont de pierres de quinze grandes arches, qui eft un des beaux édifices de l'Afrique, bâti, à ce qu'on tient, par Jacob Almanfor, roi & pontife de Maroc ; mais Budobus, dernier roi de la famille des Moahedines ou Almohades, en fit abattre trois arches durant la guerre qu'il eut contre Jacob, premier roi des Bénimérinis, pour empêcher le fiége de Maroc: ces trois arches n'ont point été refaites depuis. Prolomée appelle l'embouchure de cette riviere Afama, & la met à 7d de longitude, & à 32d de latitude. Selon de l'ifle, la riviere que Marmol appelle TENSIFT, fe nomme préfentement GOUDET.* Marmol, Defcript. génér. de l'Àfr. l. 1, p. 16, 17.

le

TENSIT, montagne d'Afrique, au royaume de Maroc. C'est une partie du grand Atlas, qui eft bornée au couchant de la montagne Tenendez, & atteint vers l'orient celle de Dedez, dans la province de Fedla. Elle eft bornée du côté du midi par le désert de Dara, & aboutit vers le feptentrion aux autres montagnes du grand Atlas. Quelques hiftoriens la mettent à la tête de la province de Dara, du côté du Sus éloigné, parce qu'elle a toujours été aux Mezaures, fans dépendre de la province d'Efcure; mais les anciens l'y comprennent parce qu'elle eft de la Barbarie, & ne mettent dans la Numidie que la partie du mont Atlas, qui regarde le midi. C'eft un pays fort peuplé, arrofé de la Dara, le long de laquelle il y a cinquante bourgades. Il pleut fort peu dans les montagnes, parce qu'elles regardent le midi & s'étendent à travers les fables de la Libye, de forte que pays eft fort chaud. On n'y recueille point de froment, mais beaucoup d'orge; il y a fort peu de troupeaux. La riviere Dara eft bordée des deux côtés de palmiers, qui portent les meilleures dattes de toute l'Afrique, & fi délicates que la moindre humidité les fait fondre comme du fucre, On en transporte peu en Europe, & celles qu'on y porte font bien fechées auparavant, & enfermées dans de petits cabas couverts de peaux de mouton, pour les mieux préferver de l'humidité. Il y a tant de palmiers le long de cette riviere, qu'on y va plufieurs lieues à couvert deffous, fans être incommodé de l'ardeur du foleil. Les habitans font bafanés & fort camus, & les femmes fe fardent pour être plus belles, & vont toujours le vifage découvert. Le commerce de ce peuple eft dans la province de Dara, & aux autres provinces de la Numidie & de la Libye, jusqu'au pays des Négres, ce qui les fait vivre richement, & avoir beaucoup d'or de Tibar. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, c. 76, p. 125.

TENTERDN, bourg d'Angleterre, au comté de Kent. Il a droit de tenir marché public. * Etat préfent de la Gr.

Bret. t. I.

TENTUGAL, bourg de Portugal, dans la province de Beira, au voisinage de Coimbre, du côté du couchant, dans une plaine délicienfe & fertile. Il fe tient tous les ans dans ce bourg une foire le premier de novembre. Près de ce

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bourg on voit cette fontaine merveilleufe nommée FER-
VENÇAS, Ferventia, qui, quoiqu'elle n'ait guères plus d'un
pied de profondeur, engloutit tout ce qu'on y jette, ar-
bres, animaux & autres chofes. Dans le feiziéme fiécle, le
roi Jean III y fit jetter un cheval, qui s'enfonça infenfible-
ment dans la fontaine, & on eut beaucoup de peine à l'en
retirer. Plufieurs années après, le cardinal Henri en fit l'é-
preuve fur un arbre coupé, qui fut englouti entierement,
& disparut pour toujours. On prétend que dom Cifnando
commença à peupler Tentugal en 1030, qu'il fit bâtir la
fortereffe. Dans la fuite le comte Henri l'aggrandit & la re-
bâtit même presque entierement à neuf en 1108. Il accorda
au bourg de grands priviléges. C'eft le chef lieu d'un com-
té, dont le roi Emanuel inveftit dom Rodrigue de Melo.
Ce titre eft paffé dans la maifon des marquis de Ferreyra.
*Silva, Poblac de Espana, p. 176.

1. TENTYRA. On lit ce mot dans une élegie d'Ovide,
Triftium, l. 1, eleg. 9; mais ce mot eft corrompu, & les
meilleures éditions portent Tempyra, au lieu de Tentyra.
Voyez TEMPYRA.

2. TENTYRA ou TENTYRIS, aujourd'hui DANDÉRA,
ville d'Egypte, & la métropole d'un nome appellé NOMUS
TENTYRITES, du nom de cette ville, felon Strabon, Pli-
ne, Prolomée & Etienne le géographe. Le premier, l. 17,
p. 814, ajoute que les Tentyrites faifoient la guerre aux
crocodiles plus qu'aucune autre nation; & qu'il y avoit
même des gens qui croyoient que les Tentyrites avoient un
don particulier de la nature, pour pouvoir réduire ces ani-
maux; mais Sénéque, l. 4, c. 2, dans fes questions naturel-
les, nie abfolument que les Tentyrites euffent en cela reçu
de la nature aucun avantage fur les autres hommes. Ils ne
maitrifent les crocodiles, dit-il, que par le mépris qu'ils en
ont, & par leur témérité; ils les pour fuivent vivement ; ils
leur jettent une corde, les lient & les trainent où ils veu-
lent: auffi en voit-on périr beaucoup de ceux qui n'appor-
tent pas toute la présence d'efprit néceffaire dans une occa-
fion fi périlleufe. Cette antipathie des Tentyrites pour les
crocodiles que les habitans des autres villes adoroient,
caufa entr'eux une haine qui en vint à une guerre ouverte,
dont Juvenal parle dans fa quinziéme satyre, vers. 33.

Inter finitimos vetus atque antiqua fimultas,
Immortale odium, & nunquam fanabile vulnus
Ardet adhuc, Ombos & Tentyra, fummus utrimqu
Indè furor vulgò, quod Numina vicinorum
Odit uterque locus, quum folos credat habendos
Effe Deos, quos ipfe colit.

TENU, (le) petite riviere de France, en Bretagne,
dans le duché de Rets. Elle paffe à l'abbaye de la Chaume,
& à Machecou. Après avoir reçu l'écoulement du lac de
Grand-Lieu, elle fe jette dans la Loire.

TENUPSIS, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Pline 1.6, c. 30, la donne aux Nubai. Voyez TENESIS. TENUS. Voyez TENOS.

TENZEGZET, ville d'Afrique, au royaume de Tréme cen. C'est une place forte, au haut d'un rocher, fur le chemin de Fez, à Trémecen, entre le défert d'Angad & le territoire de cette ville. Au pied paffe la riviere Tefma, qui descend du mont Atlas, & fe rend dans celle d'Arefgol, Le pays aux environs eft fort bon pour le bled, & il y a de grands pâturages où errent beaucoup d'Arabes. Les rois de Trémecen tenoient une bonne garnifon dans cette ville à caufe de fon importance;mais à l'arrivée des Turcs les Arabes y entrerent & la tinrent long-tems, fans qu'elle fût habitée. Ils s'en fervoient feulement à ferrer leurs bleds quand ils alloient au défert. Les Turcs l'ont fortifiée depuis. Ils y ont fait bâtir un arfenal, & y tiennent une forte garnilon. * Marmol, Royaume de Trémecen, l. 5, c. 4,

p. 322.

TENZERA, montagne d'Afrique, au royaume de Maroc. Elle confine avec celle d'Ayduacal, & s'étend vingtdeux lieues du côté du levant jusqu'à celle de Néfife, qui eft frontiere de la province de Maroc, & fon côté méridional divife cette province de celle de Sus. Le grand chemin de Maroc à Tarudant pafle entre ces deux montagnes, & a un détroit en un lieu nommé Mafcoratap, très fort d'affiette. Les Bérebéres de cette montagne ont leurs habitations en des lieux élevés & escarpés ; mais quoiqu'elles foient grandes, elles ne font pas fermées de murailles. Ils nourriffent

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quelques chevaux, parce que le pays abonde en orge & en millet, qui eft comme de l'Alcandie. Il fort de cette montagne plufieurs fources qui arrofent les terres des vallons, & fe vont rendre après vers la Tramontane, dans la riviere de Siffaye. Ces Bérebéres font plus riches que ceux des autres montagnes, parce qu'outre l'orge, les abeilles & les troupeaux leur rapportent beaucoup. Ils ont auffi des mines de fer fort bonnes, dont ils ne font pas des barres, mais des boules qu'ils débitent par toute la contrée. Ils font plus habiles que leurs voifins, fe nourriffent & s'habillent mieux, parce qu'ils ont plus de commerce avec les étrangers. Il y a parmi eux plufieurs marchands & artisans juifs naturels du pays, & non pas de ceux que les rois catholiques ont chaffés d'Espagne, qui fe font retirés dans les principales villes de la Barbarie. Il y a par toute cette montagne de grandes forêts de bouis & de lentifques qui font fort hauts, avec une espéce de cedre de très-bonne odeur & de grand profit, beaucoup de noyers, & on y fait quantité d'huile de noix. Il s'y trouve plus de vingt-mille combattans, tant à pied qu'à cheval, qui valent mieux que ceux de la montagne d'Ayduacal. On y découvrit en 1539 une mine de cuivre, on en transporta des morceaux à Maroc, pour l'ufage de l'artillerie. La premiere piéce fut fondue par un morifque renégat, né dans Madrid, c'étoit une coulevrine d'environ feize pieds de longueur. Il fondit auffi quantité d'autres petites pièces, & il forgeoit outre cela des arbalêtes, des épées, des fers de lances & d'autres armes de fort bonne trempe. En même tems un Maure de Suz, de la province de Géfula, trouva le secret de fondre le fer, dont il faifoit des boulets de canon, ce qui étoit inconnu avant lui en Afrique. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, c. 18, P. 26.

TENZERT OU TEHART, ville d'Afrique au royaume de Fez, à 9d de longitude, & à 33 10' de latitude, felon Prolomée, qui lui donne le nom de Trifidis. Elle eft fituée fur une colline. Ses habitans n'ont foin que du labourage & de leurs troupeaux, à quoi le pays eft fort propre. Aben Gézar dit, en fa géographie, qu'elle doit fa fondation à des géans, & que de fon tems on y a trouvé des fépulcres où il y a voit des têtes dont le crâne avoit deux pieds de circonfé rence. Cette ville fut ruinée par le calife fchismatique Cafin, en la guerre qu'il eut contre ceux d'Idris; mais des Bérebéres en ont depuis repeuplé quelques quartiers : tout le refte eft défolé. Marmol, Royaume de Fez, liv. 4, chap. 46.

*

TEOLACHA, ville d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, l. 7, c. 51, dans fa description de la Numidie, dit que c'eft une ancienne ville, bâtie par les Africains, fur le bord d'une petite riviere d'eau chaude. Elle eft fermée de méchantes murailles. Le pays a beaucoup de dattes & un peu de bled, ce qui fait que les habitans font pauvres, outre qu'ils payent de grandes contributions aux rois de Tunis & aux Arabes. Avec tout cela, ils font avares & orgueilleux, & grands ennemis des étrangers.

TEORREGU, contrée d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, l. 7, c. 57, dans fa description de la Numidie, dit que c'eft une habitation entre Tripoli & le défert de Barca, qu'elle comprend trois villes & plufieurs villages, & qu'il y a un grand nombre de palmiers. C'est la nourriture des habitans, qui n'ont ni bled ni orge, & qui font relégués dans ce défert, éloignés de tout commerce, où ils manquent de toutes choses, & font tourmentés de petites bêtes venimeufes, dont la piquure eft mortelle.

1. TEOS, ville de l'Afie Mineure, dans l'lonie, fur la côte méridionale d'une péninfule, vis-à-vis de l'ifle de Samos. Strabon, l. 14, p. 644, lui donne un port, & dit que Teos fut la patrie d'Anacréon, poëte lyrique : elle fut auffi celle de l'hiftorien Hécatée. Du tems d'Anacréon, les habitans de Teos ne pouvant fouffrir les infultes des Perfes, abandonnerent leur ville, & fe retirerent à Abdéra, ville de Thrace, ce qui donna lieu au proverbe :

Αβδηρα καλὴ Ινιων Τηίων αποικια, Abdera pulchra Teiorum Colonia. Cependant, dans la fuite quelques-uns d'entr'eux retournerent en Afie, & s'établirent dans la ville de Teos. Héro dote, l. 1, c. 168, loue ces peuples d'avoir mieux aimé abandonner leur ville que de vivre dans l'esclavage. Ils fu

rent traités plus doucement par les Romains que par les Perfes. Il n'en faut pas d'autre preuve que le grand nombre de médailles que cette ville fit frapper à l'honneur de divers empereurs. Il nous en refte d'Augufte, de Néron, de Domiten, de Commode & de Valérien, fur lesquelles on lit ce mot THION, Teiorum. Dans une de ces médailles, Augufte eft dit fondateur de la ville de Teos, fans doute parce qu'il l'avoit fait réparer, ou parce qu'il l'avoit embellie. Cellarius, Geogr. ant. l. 3, c. 3, prétend qu'on ne doit avoir aucun égard à ce que dit Pline, lorsqu'il fait entendre que la ville de Teos étoit dans une ifle de même nom. Le pere Hardouin n'eft pas de ce fentiment. Il dit, à la vérité, avec Strabon & avec divers autres anciens que la ville de Teos étoit dans une péninfule; mais de façon que cette péninfule devenoit une ifle lorsque la mer étoit haute ou agitée. C'eft un tempéramment que l'envie de fauver l'honneur de Pline lui a fait imaginer.

2. TEOS, ifle de l'Afie Mineure, fur la côte de l'Ionie, felon Pline. Voyez l'article précédent.

3. TEOS, ville de Scythie. Etienne le géographe la donne aux Dyrbai.

TEPEACA, province de l'Amérique feptentrionale dans la nouvelle Espagne, & dans l'audience du Mexique. De Laet, dans fa relation des Indes occidentales, 1.5, c. 17, dit: Après que Fernand Cortez eut été chaffé du Mexique l'an 1519, avec grande perte de fes gens les habitans de celle de Tlascala, où il retourna fe rafraî chir, le prierent de fubjuguer la province de Tepeaca, qui n'étoit éloignée que de huit lieues de leur ville. Il en vint à bout fort aisément, & l'année fuivante il y mena une colonie d'Espagnols, & y fit bâtir la ville qu'ils appellent Segura de la Frontera, fur la hauteur de 184 40 fcrupules au nord de la ligne. Quoique les Sauvages appellent cette province la Région froide ; cependant le ciel y eft clair l'été, & l'hiver pluvieux ou nébuleux. Ce tems des pluies commence au mois d'avril, & finit à celui de novembre. Pendant tout ce tems le vent du fud y fouffle avec tant de violence, que l'air eft alors mal-fain. Les autres mois il y fait fort doux, & lorsque les vents de bife y foufflent, il y gele quelquefois. Les bourgades renommées de Temachalco, Tocalco, Chachutlac & Araxiuga font du reffort de cette province, qui n'a ni fontaines ni rivieres, & ne laiffe pourtant pas d'être abondante en beaux pâturages. Sur les limites de Temachalco & de Chachutlac, proche de la bourgade Alyoxucan, il y a un lac nommé Alouzafran, qui eft enfoncé de cinquante braffes depuis le haut de fes bords jusqu'à la fuperficie de l'eau. On y a ménagé un fentier, par lequel les hommes descendent pour y puifer, & les bêtes pour y boire. Il ne nourrit ni poiffon, ni animal d'une autre espéce, & comme il ne croît point dans le tems des pluies & de l'hiver, il ne diminue point l'été. On ne connoît point fa profondeur, & on croit qu'une riviere qui fort à dix lieues de-là, dans une plaine, coule par dellous, à caufe que fes eaux font bleues & fort froides, comme celles de ce lac, à trois lieues duquel on en trouve un autre qu'on nomme Tlachao. Il y a une lieue de tour, & fa profondeur eft un abyfme. Les hommes & le bétail en peuvent approcher de tous côtés, & on y prend quantité de petits poillons blancs, longs comme le doigt, qui font d'un gout agréable. A une lieue de ce fecond lac, il y en a un troifiéme qui a deux lieues de circuit, & qu'on appelle Alchichican, c'est-àdire, caux ameres. Le bétail ne laiffe pas d'y boire, & en devient extrêmement gras. Il eft très-profond & clair, fans aucun poillon, & quand le vent l'agite avec violence, fes flots s'élevent comme ceux de la mer. Une plaine de douze lieues d'étendue eft voifine de ce lac. Elle est toute parfemée de collines & de pâturages où paiffent des troupeaux presque fans nombre. Cette région abonde en arbres fauvages. Elle eft fertile en froment, fur-tout dans la vallée de Saint-Paul, qu'habitent plufieurs Espagnols : elle porte auffi de l'orge, des féves, diverfes autres fortes de légumes, du lin & de la cocheoille. On y prife fort un petit oifeau qui n'eft que de la grofleur d'un papilion. Il a le bec long, & les plumes d'une finefle & d'une beauté incroyable. Il ne vit que de la rofée qui eft dans les fleurs. Lorsqu'elles fe féchent, il fiche fon bec dans le tronc d'un arbre, & y demeure attaché pendant fix mois jusqu'au retour des pluies, après lesquelles renaiffent les fleurs. On a dans le pays l'induftrie de faire, avec les plumes de cet Tome V. Nnnnn ij

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oifeau, des portraits auffi beaux que s'ils étoient peints. TEPHENEN, toparchie de la Judée, felon Pline, ., c. 14, mais cet auteur eft altéré dans cet endroit, & d'un feul mot les rajufteurs de Pline en ont fait deux. Comme ils lifoient dans les manuscrits Betoleththepenen, ils ont trouvé dans ce mot affez d'étoffe pour deux; en effet, ils en ont formé Betholenen & Thephenen. Ortelius, qui les a fuivis, a foupçonné que Betholenen pouvoit être corrompu de Bethlehem; mais aucun ancien écrivain n'a connu ni Betholenen, ni Tephenen. On voit bien dans Jofeph, lib. 5, bell. Jud. cap. 4, une toparchie de la Judée appellée Bethlep tephana, & c'est la même que Pline nomme Bethleptephemen. C'eft auffi la même toparchie que dom Calmet appelle BETH LEPHTHEPHA. Voyez ce mot.

TEPHLIS, ville que Cédrene, cité par Ortélius, met au voisinage de la Médie. Curopalate appelle cette ville TELPHIS.

TEPHOE. Voyez TнOPO.

TEPHRICE, ville que Cédrène, Curopalate & Zonare mettent au voifinage de la Cilicie & de l'Arménie. Pierre Gylles, f. 3, c. 5, dans la description du Bosphore, dit qu'elle étoit dans la Médie.

TEPIAG, ville de la Chine, dans la province de dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle eft plus occidentale que Pekin de 20', par les 37d so' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TEPLA, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, dans le royaume de Boheme, au cercle de Pilfen. Elle est très riche.

TEPLICZA. Voyez au mot AQUA, l'article AQUAVIVA, n°. 4.

TEPPIA, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome, entre Veletri & Sermonette.

TEPULA-AQUA. Pline, l. 36, c. 15, & Frontin, lib. de Aquaductib. donnent ce nom à un des aqueducs qui conduifoient l'eau à Rome & dans le capitole. Cette eau venoit du territoire appellé Lucullanus, & que quelques uns croient être le même que Tusculum. L'aqueduc palloit par la voie Latine. Cn. Servilius Capto, & L. Caffius Longinus l'avoient fait faire dans le tems qu'ils étoient cenfeurs, dans la fix cent vingt-neuvième année de la fondation de Rome, fous le confulat de M. Plautius Hypfans, & de M. Fulvius Flaccus.

TER, anciennement Thicis, riviere d'Espagne, dans la Catalogne. Elle prend fa fource entre le mont Canigou & le col de Nuria, & coule d'abord, non du nord-est au fud-ouest, comme le veut l'auteur des délices d'Espagne, mais du nord-oueft au fud-eft; puis tournant tout court vers l'orient, après avoir baigné les murs de la ville de Girone, elle va fe jetter dans la mer Méditerranée, un peu au-deffous de Torella.

TERBECK, abbaye de religieuses, ordre de cîteaux, au pays de Liege, dans la Hafbaye, au nord-eft de SaintTron.

TER HEYDEN, village des Pays-Bas, fur la Merk, dans la partie feptentrionale de la baronnie de Breda. C'elt un village confidérable. Il a un tribunal compofé d'un fchout, de fept échevins, d'un fecrétaire & d'un receveur. On y voit une églife pour les proteftans & une autre pour les catholiques. Janiçon, Etat préf. des Provinces-Unies,

t. 2, p. 199.

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TER MUIDEN, (Sainte Anne) ville des Pays-Bas, dans la Flandre, à une demi-lieue au nord eft de l'Eclufe, fur les limites réglées par le traité de Munfter. Cette petite ville, qui eft ouverte, ne renferme que quatre rues, environ trente maifons & quatre-vingts habitans. Il y a une églife deffervie par un miniftre de la claffe de Walcheren. Tous les habitans font réformés la maifon de ville eft peu de chofe : la régence eft compofée d'un bailli, d'un bourguemaître & de cinq échevins, avec un greffier & un tréforier. Le bailli eft établi à vie, par leurs hautes puillances, mais leurs députés changent ou continuent tous les ans le bourguemaître & les échevins. Le greffier & le tréforier font établis à vie par les magiftrats. La jurisdiction de cette ville ne comprend que quatre cents Gemeeten. *Janiçon, Etat préfent de la république des ProvincesUnies, t. 2, p. 366.

TER-NEUSE. Voyez TERNEUSE.

TERABDON. PARAGONIT ICUS-SINUS.
TERABIA ou THERAPIA, bourgade des Turcs, en

Europe, dans la Romanie, fur le bord du canal de Constantinople, à trois lieues de la ville de ce nom. Il y a près de ce bourg un golfe, qui porte aufli le nom de TERABIA. Ce golfe eft le Pharmacia-Sinus des anciens. Voyez PHAR MACIA-SINUS.

TERACATRI CAMPI, plaine de la Germanie, & dont Ptolomée, l. 2, c. 11, nomme les habitans Teracatria. Cette plaine étoit voifine du Danube. Les Teracatria, felon Wolfgang Lazius, habitoient les pays nommés aujourd'hui Kungwifer & Marchfelder.

1. TERAIN on THERAIN, nom d'une riviere du Beauvoilis, qui eft formé de la racine tar, & du latin amnis d'où l'on a fait ain, comme dans plufieurs autres noms de rivieres. Cette riviere vient de deux fources: l'une eft près l'églife de faint Pierre de Grumesnil, dernier village du côté de Dieppe; puis paffant par Cauni, Saint-Samson, Sully, Héricourt, Fontenay, Elcames, Songeon, Grenneviller, Urocourt, Gagny, aujourd'hui Bouflers, & Bonnieres, elle va fe rendre à Milly. L'autre fource, qui vient du côté du feptentrion, eft entre les villages de SaintDenicourt & Omecourt; un peu au deffus du village de Therine, qui prend fon nom de cette fource, & s'écoulant à Marfeilles, dans la prairie de Beaupré, & pallant par Achy & le village de Saint-Omer, fe vient joindre avec l'autre à Milly de-là, jointes enfemble, & paffant par Canteville & Troiffereurs, vont fe rendre à Peauvais, où cette riviere fert aux moulins & aux manufuctures; de là, elle arrofe les bourgs & villages de Tardonne, Condé, Villers, Herme, Hondeville, Mouy, Balagny, Mellon, Saubriviere, & autres, jusqu'à Montataire, Mons ad Tha

où eft fon embouchure dans l'Oife, lequel le fait avec un fault, qui montre, dir Loifel, que le pays Beauvoifis eft plus haut en fes vallées que ne font celles des rivieres d'Oife & de Seine.

2. TERAIN, ( le petit ) petite riviere de France, dans le Beauvoifis. Elle prend fa fource près du village de Marfeilles, paffe près de Milly, & fe jette auprès de ce lieu dans le Terain.

TERAMO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure. Corneille, qui la marque fur le rivage de la mer, dit en même tems qu'elle eft à l'embouchure de la Viciola dans le Tordino, comme fi la Viciola fe jettoit dans le Tordino, près de la mer. Il s'en faut d'onze à douze milles, & Teramo eft en effet au confluent de ces deux rivieres, mais dans les terres, & non fur le rivage de la mer. Cette petite ville, qui eft fituée entre Ascoli, à l'occident feptentrional, & Civita di Pena, au midi oriental, fut évêché dès l'an 500, & foumis immé diatement au pape, diatement au pape, felon la table alphabétique des archevêchés & évêchés, par l'abbé de Commainville. Teramo étoit connue anciennement fous les noms d'Interamna & d'Aprutium. Campano, qui en étoit évêque, prétendoit que ce fut autrefois l'ancienne Colonia Martialis: elle est à huit lieues d'Aquila.

TERAPNE. Voyez THERAMNÆ.

TERAPSA, ville d'Afrique, au-devant de la ville de Carthage, felon Etienne le géographe. Il ajoute que cette ifle n'eft pas grande.

TERASSA, TARSO, TARSOU on TARSU, noms modernes de la ville de Tarfus Voyez TARSUS.

TERASSON, Terraffonium, ville de France, dans le haut Périgord, du diocète & de l'élection de Sarlat. Cette ville eft à quatre lieues de Sarlat, fur la riviere de Vézére. Il y a une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, nommée abbatia fancti Sori Terracinenfis. On a prétendu qu'elle devoit fon commencement à faint Sorus, qui ayant guéri tout d'an coup, miraculeufement, le roi Gontrand, d'une lépre dont il étoit affligé, en auroit reçu, en reconnoiffance, toutes les chofes néceffaires à bâtir un monaftere; mais on ne lit nulle part que Gontrand ait éré lépreux, & cette hiftoire eft fabuleule. Dom Ettiennot dit, avec plus de certitude, qu'elle fut fondée par faint Sorus, aidé par Gocond, prince de Limoges, Pélagie fa femme & Arédius fon fils. Les actes de ce faint y font formels. Quoi qu'il en foit, cette abbaye fut détruite durant les guerres des ducs d'Aquitaine & les courfes des Danois Enfuite, vers le commencement du dixième, ou vers la fin du neuviéme fiécle, elle fut rétablie, à ce qu'on prérend, par les comtes de Périgueux, & fut foumife, l'an 1101, au mo naftere de faint Martial,

TERBANE, prieuré de religieuses, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, au quartier de Louvain. Il fut fondé, l'an 1216, par Henri IV, duc de Brabant.

TERBART, ou CASTEL-TERBART, bourg & château d'Ecolle, fur le bord oriental de l'ifthme de la prequ'ifle de Cantyr. Les deux golfes, qui font féparés par cet ifthme, prennent leur nom de ce bourg. On les nomme dans le pays LOCH-TERBART. * Blaeu, Atlas.

TERDETIA, ville de Sicile, felon Etienne le géographe.

TERBICES, ou DERBICES. Voyez DERBICES. TERBUNIOTÆ, peuple de Scythie, felon Cédrène, qui femble le placer vers l'Esclavonie. Ce font apparemment les Teruniota de Curopalate.

TERCAOUL, ville frontiere du Mogoliftan. Petis de la Croix, liv. 5, chap. 4, en parle dans fon hiftoire de Timur-Bec.

TERCÉRE, isle de la mer du nord, & l'une des AçoRES, dont elle eft la principale; on lui donne quinze à feize lieues de tour. Le pere Labat cependant, dans fa relation de l'Afrique occidentale, donne à cette ifle, qu'il dit être ronde, fept lieues de diamètre, & par conféquent vingt-une à vingt-deux lieues de circonférence. L'ifle de Tercére eft haute & escarpée : elle eft presqu'imprenable; car, outre les hautes roches qui l'environnent presque partout, il n'y a pas fur le rivage le moindre endroit acceffible, qui ne foit défendu d'une bonne fortereffe. Il n'y a ni port ni rade, où les vaiffeaux puiffent être à l'abri, que devant la ville capitale nommée Angra, qui a un port de havre, en forme de croiffant. Sur les deux pointes de cet arc, il y a deux rochers, qu'on appelle Brefils, qui s'avancent beaucoup en mer, de maniere que de loin, on les prend pour une ifle particuliere. Tercére eft également fertile & agréable. On voit par-tout de belles campagnes de bled. Les vins qu'on y recueille font petits & ne fe confervent pas. Cette ifle eft abondante en poillon, en viande & en toutes fortes de vivres ; mais il y faut apporter de dehors l'huile, le fel, la chaux & toute forte de poterie de terre. Elle produit une infinité de pêches, de pommes, de poires, d'oranges, de limons, & diverfes fortes d'herbes & de plantes, & entre autres la racine qu'on nomme baratas, qui poufle à peu près comme le fep de vigne, hormis les feuilles, qui en font différentes. Quelques-unes de ces racines pefent une livre, d'autres un peu plus, ou un peu moins. La quantité qu'il y en a les fait méprifer des riches; mais les pauvres s'en trouvent bien que c'est une bonne nourriture, dont le goût eft fort doux, & elle a beaucoup de fubftance. On voit encore dans cette ifle une racine épaiffe comme les deux poings. Elle eft couverte de fibres couleur d'or, qui au toucher font auffi doux que de la foie. On s'en fert pour faire des lits: on en pourroit faire de belles étoffes. Il y a peu d'oifeaux, fi ce n'eft des canaries & des cailles, qui y font à milliers, auffi-bien que les poules & les coqs d'Inde.* Voyage des Hollandois aux Indes occid. p. 433.

, parce

lly a beaucoup d'endroits qui font montueux & pleins de bois, où l'on peut difficilement paffer, ce qui fait en partie qu'on a de la peine à voyager; mais ce qui rend encore les voyages plus pénibles, c'eft que très fouvent on ne rencontre, pendant une lieue & demie de chemin, que des rochers, qui font fi raboteux & fi aigus, qu'à peine ofe-t-on marcher deffus. Ils font, cependant, presque touts plantés de vignes, & fi couverts en éré, qu'on ne les apperçoit point au travers des branches de farmens & des pampres. Les bleds & les autres fruits que l'ifle produit, ne dure tout au plus qu'un an. Pour le bled, fi on le tenoit quatre mois, ou même moins de tems fans l'enterrer, il feroit tout corrompu. Afin de prévenir cet accident, chacun y a des puits particuliers, creu fés en terre, fans beaucoup de façon ; ils font ronds par le haut, de largeur juftement à y faire entrer un homme. Cette ouverture fe ferme d'une pierre. Il y a des puits, qui font fi grands, qu'ils tiennent deux ou trois lafles de bled, le lafte pris pour cent huit boifleaux. C'eft au mois de juillet qu'on renferme le bled dans ces puits; mais à Noël, on le retire & on le reporte dans les maifons. Il y en a qui le laiffent là plus long-tems, & lorsqu'ils vont l'en tirer, il fe trouve auffi-bien conditionné qu'il étoit quand on l'y avoit mis. Les bœufs de cette ifle font les plus grands & les plus beaux de toute l'Europe; leurs cor

nes font fi prodigieufement grandes ; ils font fi doux & fi privés, que, quand entre mille, qui feroient ensemble, un maître viendroit appeller le fien par fon nom, car ils en ont chacun un particulier, ainfi que nos chiens, le boeuf ne manqueroit pas d'aller à lui. Il femble que l'ifle foit creufe en-dedans; car, quand on marche fur les roches, on entend le deffous refonner, & rendre un fon comme fi c'étoit une cave; & d'ailleurs, elle eft fujette aux tremblemens de terre, de même que la plupart des autres ifles. On y trouve encore des endroits, par où il fort tous les jours de la fumée, & autour desquels la terre est toute brûlée. Il y a des fontaines fi chaudes, qu'on y peut faire cuire un œuf. A trois lieues d'Angra, on voit une fontaine, qui a la vertu de pétrifier, avec le tems, le bois qu'on y jette, & cela fe voit dans un arbre qui eft planté au bord, dont la moitié des racines, qui eft dans l'eau, eft changée en pierres auffi dures que l'acier, & l'autre moitié, qui eft hors de l'eau, demeure bois. Cette ifle fournit auffi de beau bois, fur-tout du bois de cédre, qui y eft fi commun, qu'on en fait des charretes & des chariots, & qu'on s'en fert à brûler. L'ifle de Pico, qui est à douze lieues de Tercére, produit un bois, qu'on nomme Teixo, qui eft auffi dur que du fer, & qui, étant mis en œuvre, a tout à-fait la couleur du camelot rouge, & le même luftre; il a encore cette qualité, que plus il eft vieux, plus il eft beau, & cela le rend tellement précieux, que perfonne n'oferoit en abattre, fi ce n'eft pour le roi, ou par la permiflion de fes officiers.

Tercére a un gouverneur en titre, elle eft bien peuplée: la capitale fe nomme Angra, c'eft à dire, ance ou port ouvert. Elle est le fiége d'un évêque fuffragant de Lisbonne, elle a cinq paroilles, faint Sauveur, qui eft la fée; c'eft ainfi que les Portugais appellent la cathédrale, mot dérivé du latin fedes, qui veut dire le fiége de l'évêque. Les autres paroiffes font la Conception de Notre Dame, faint Benoit, fainte Luce & faint Pierre. Il y a trois couvens de religieux ; les auguftins, les cordeliers & les recollets; on y enfeigne les humanités, & les augustins la philofophie & la théologie. Il y a en outre quatre couvens de filles; l'espérance, faint Gonzales, la conception & les capucines. Il y a un tribunal de l'inquifition, & la justice de l'évêque, dont la jurisdiction s'étend fur toutes les ifles.

Outre le gouverneur général de toutes ces ifles, qui réfide ordinairement à Tercére, les châteaux ou fortereffes de Saint-Jean-Baptifte & de Saint-Sébastien ont leurs gouverneurs particuliers, avec quatre cents hommes de garnifon & cent trente piéces de canon ; ces deux forterelles défendent le port où la rade, où les vaiffeaux viennent mouiller. Il y a encore un vieux château appellé le fort de SaintChriftophle, dont on a ôté le canon: il fert feulement de magafin à poudre. La ville a un commandant qu'on appelle capitaine mor, c'est-à-dire, major, qui commande douze compagnies de cent hommes chacune; & en cas de guerre ou d'attaque, il eft à la tête de toutes les milices de la ville, fous les ordres du gouverneur général. A l'égard du dedans de l'ifle, c'eft le capitaine Mor de Praya, autre endroit confidérable de l'ifle, qui commande toutes les mili. ces du pays. On prétend qu'il a autant de monde fous fes ordres que les trois gouverneurs des forts & de la ville. Le gouvernement politique eft entre les mains d'un dezembargador, qui a un nombre d'affeffeurs ou oydores avec lui; il juge fouverainement toutes les affaires de la ville & de l'ifle, tant au civil qu'au criminel, & les appels des fentences que les lieutenans rendent dans les autres ifles. Il y a pourtant des cas dans lesquels on peut appeller au confeil royal à Lifbonne. Il y a un juge pour les affaires de la marine, qu'on appelle auffi dézembargador, un proveidor des douanes, un adminiftrateur du convoi royal, un proveidor des armées navales & navires des Indes, un commiflaire de la compagnie royale de Portugal, & un particulier pour la ville de Mazagan en Afrique. On compte plus de quarante familles nobles dans la ville, & environ autant qui font répandues dans les autres ifles. On dit que ce font les rois dom Antoine, Philippe II, roi d'Espagne & de Portugal, & dom Jean IV, qui ont donné la nobielle à plufieurs familles bourgeoifes, riches & puillantes dans ce pays, foir pour les attacher davantage à leur fervice, foit pour les récompenfer. Il s'en faut bien que ces familles ayent confervé jusqu'à préfent les biens qui les rendoient Nnnnnij

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