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autrefois fi confidérables; la nobleffe leur a fait négliger le faire éclater leurs reffentimens, on peut être affuré, & l'excommerce & la culture de leurs terres. Quand ces nobles périence journaliere ne le prouve que trop, qu'ils ne mann'ont pas le moyen de marier leurs enfans felon leur nais- quent jamais de le faire dès qu'ils en trouvent l'occafion. Il fance, ils les font religieux ou religieufes. Le roi de Por- y a deux iflets devant la rade d'Angra qui fa couvritoient tugal, comme grand maître de l'ordre de Chrift, reçoit affez bien, & en feroient un bon port, s'ils étoient plus les décimes, & en conféquence il eft obligé de payer le grands: on les appelle les iflets de faint Antoine, & on a clergé. Ce prince a des magafins à Angra, où l'on a foin donné le nom des trois freres aux écueils qui couvrent ces d'avoir des ancres, des cables, des voiles & d'autres agrès iflets du côté du large. Il part quelques vailleaux de l'ifle qui pour les vaiffeaux de guerre. Il entretient auffi un pilote, font le voyage du Bréfil avec des vins, de l'eau de vie, des pour conduire & faire mouiller en fureté les navires qui ar- toiles, des farines & quelques autres marchandifes, & qui rivent, & il a fait conduire deux fontaines d'eau douce jus- en rapportent du fucre blanc, du fyrop de cannes ou melasfe, de l'huile de baleine, du riz & du bois de Jacaranda. qu'au bord de la mer, afin que les vaiffeaux puiffent en faire avec toute la commodité & la diligence poffible. Il y Depuis le mois de mai jusqu'en octobre, il y a toujours des a très-peu de marchands confidérables dans la ville d'An- navires qui viennent charger du bled; mais comme ce comgra, & beaucoup moins encore dans les autres endroits de merce n'eft pas fort confidérable, il s'enfuit que les habil'ifle, parce que le commerce y eft peu confidérable. Il ne tans ne font pas fort riches, quoiqu'ils affectent de le paroîlaifle pas d'y avoir des confuls pour les nations françoife, tre en dehors, pendant qu'ils vivent chez eux avec une œcoangloife & hollandoife. nomie & une fobriété, qui marque plus ouvertement qu'ils ne voudroient leur indigence.

La Praya eft un bourg affez confidérable, à quatre lieues d'Angra. Il y a une églife paroiffiale où l'on croit conferver la palme, qu'on prétend que S. Jean l'Evangélifte portoit à l'enterrement de la fainte Vierge. Il y a dans ce même bourg un couvent de cordeliers & un d'auguftins, avec deux couvens de religieufes, l'un fous le titre de Jefus, & l'autre fous celui de Notre-Dame de Luz ou de la Lumiere. Ce village fut entierement ruiné le 24 mai 1614, par deux tremblemens de terre. On l'a rétabli depuis, & il y a bien des années qu'on n'y a fenti aucune agitation.

Saint Sébastien eft un autre village, qui, outre l'églife paroifliale a un couvent de cordeliers, & de religieufes. Les autres villages moins confidérables font Ribeyrinha, Porto - Judo, Fonte - Bastardo, Santa - Catharina, BordoPraya, Fontarinhas, Agoalva, Lageris, Quatro Rios, Villa-Nova, Bicontos, Alteres, faint George, fainte Barbe, faint Barthelemi & faint Matthieu. On fait compte qu'il y a dans toute l'ifle environ vingt mille perfonnes de com

munion.

Il n'y a que deux endroits où l'on puiffe mouiller; favoir, devant Angra & devant Praya. On ne peut pas donner le nom de ports à ces deux mouillages, ce ne font que des rades affez expofées, & où les navires trouvent peu de fureté depuis le mois d'octobre jusqu'en février; on y a vu même périr des vaiffeaux au mois de juillet, mais c'eft un cas extraor dinaire. La ville eft bien bâtie, les rues font droites, les maisons n'ont des meubles que dans les lieux où les étrangers peuvent pénétrer, le refte eft affez nud; la chaleur du climat eft un prétexte fpécieux pour couvrir la pauvreté des habitans qui ne leur permet pas de faire des dépenfes confidérables en meubles. Les églifes font bien bâties & très-bien ornées; on n'y voit guère que des femmes du commun, encore font-elles voilées. Les femmes de condition ont des chapelles domeftiques où elles font leur dévotion, & fi dans certains jours folemnels elles vont à l'églife, c'eft de très-grand matin. Elles font, pour la plûpart, d'une petite taille, leurs fouliers qui n'ont pas de talon, ne contribuent pas à les faire paroître grandes; elles font délicates, fort menues, un peu bafanées; elles ont la bouche petite, le nez bien fait, les yeux grands & pleins de feu, l'esprit vif & fort enjoué.

Les hommes font aflez bien faits, ils ont de l'esprit, fe piquent de religion & de gafanterie tout à la fois. Le point d'honneur est chez eux un endroit bien délicat ; ils font jaloux & vindicatifs à l'excès; ils font fobres par habitude & fouvent par néceffité; ils aiment à paroître, font braves à leur maniere, grand coureurs de nuit & chercheurs de bonne fortune; ils ne fortent le jour que pour des affaires preffantes. Ils reçoivent leurs vifites dans une fale baffe, qu'ils tâchent de tenir toujours dans la fraîcheur, ils y caufent, fument & boivent de l'eau ; il eft rare qu'ils aillent manger hors de chez eux, & encore plus rare qu'ils en donnent à perfonne ; quand cela arrive, les femmes ne font point du repas ; on fert les plats l'un après l'autre, & fouvent chaque convié a fa portion féparée comme chez les moines; ils paroiffent aimer les étrangers plus que ceux de leur nation, car ils font entr'eux dans des défiances perpétuelles, ils craignent toujours le poifon ou le poignard, parce que les haines & la vengeance fe perpétuant de race. en race, il eft rare qu'ils n'ayent rien à fe payer les uns aux autres; & quoique les circonftances des tems & des lieux les empêchent fouvent pendant des tems très-considérables de

Le principal commerce de Tercere eft de paftel dont il y a en quantité. Les paffages des flotes de Portugal & d'Espagne qui vont aux Indes, au Bréfil, au Cap-Vert, en Guinée & en d'autres pays, apportent auffi du profit aux habitans de cette ifle, où d'ordinaire on va prendre des rafraîchiffemens. C'est une occafion qui leur eft favorable, & à tous les habitans des autres ifles voifines, qui apportant Icurs manufactures & leurs autres marchandifes & dentées en celle-ci, s'en défont & en accommodent les marchands qui paffent.

:

TERCESTUM ou TERCESTE. Voyez TERGESTE. TERCHIZ, ville de la Coraflane. Peris de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1. 2, c. 38, dit qu'elle a 924 de longitude, fous les 3d de latitude. Il devoit dire que la longitude eft au 754 & quelques minutes. Tamerlan s'en rendit maître. Cette célébre forterelle avoit la réputation d'être imprenable, à caufe de la hauteur extraordinaire de fes murs, & de l'exceffive largeut &profondeur de fes follés. La garnifon de Terchiz étoit alors compofée de Sédidiens, ainfi nommés parce que l'Emir Caya-Seddin avoit donné la garde de cette place à l'Emir Ali Sedidi qui les y avoit introduits; & ces Sédidiens étoient pour la plûpart gouris, gens célébres pour leur valeur, & pour leur habileté à défendre les villes. Celle-ci fe trouva munie de toutes fortes d'armes & de machines, de quantité de vivres, & d'un bon nombre de foldats réfolus à fe bien defendre. Lorsque Timur les eut vus en action, il fe plaignit à Malek CayaSeddin de leur réfiftance, & lui dit, que ces gens là qu'il avoit mis dans la place étant de fes officiers, il s'étonnoit qu'ils continuaffent dans la rébellion, puisque lui-même étoit foumis à fes ordres & lui obéiffoit. Caya Seddin répondit qu'ils en ufoient ainfi par ignorance & par manque de bon fens, & qu'il alloit leur parler effectivement il alla au pied des murailles pour leur donner fes ordres, mais quelques commandemens qu'il leur fit, & quelques confeils qu'ils leur donnât, ils ne voulurent ni obéir ni fortir de la place; ce qui obligea Tamerlan de l'affiéger. Lorsqu'il eut envoyé fon ordre à l'armée, les officiers la firent entourer de toutes parts, les Toumans & les Hezarés prirent leurs poftes, & les fortifierent, & en même tems ils commencerent les attaques. Tous les jours Timur montoit à cheval pour faire le tour de la place & en examiner les dehors. Les ingénieurs conftruifirent en diligence les béliers & les autres machines néceffaires au fiége. Les mineurs & les pionniers faignerent le foflé pour faire écouler les eaux, & enfuite ils creuferent fous les murs, pendant que nos guer riers donnerent des allauts de tous côtés, & firent plufieurs belles actions. Les affiégés leur répondirent avec vigueur & leur firent paroître tant de courage, qu'il eft impoffible de s'imaginer une telie fureur dans des combattans'; l'attaque & la défente furent également vigoureuses; mais enfin nos foldats recevant tous les jours de nouveaux fecours, ruinerent tellement les murs & les parapets à coups de pierres, & par le moyen des béliers & des autres machines, que la place fut presque renversée : & comme la prospérité de Timur étoit une affaire du ciel, à qui toute la vigueur humaine & le courage le plus héroïque n'auroit pu résister, les Sédidiens confternés demanderent quartier. L'empereur toujours clément leur accorda ce qu'ils demanderent, il leur donna même de bonnes paroles pour les encourager, & cependant ils fortirent de la ville en tremblant, quoiqu'ils

avoir le bonheur de baiser le tapis impérial; ils s'enrôlerent au fervice de Timur, & s'acquitterent de leur devoir avec beaucoup de diftinction. Ce monarque ayant reconnu leur valeur dans l'occasion, les careffa, les gratifia de feigneuries, & les nomma aux gouvernemens des villes & autres places frontieres du Turkeftan Auffi-tôt qu'ils furent fortis de Terchiz, le Mirza Miran-Chah donna à Sarek Eteké le gouvernement de cette place.

TERCHAND, vicomté de France, dans le Maîne, au comté de Laval dont il dépend. Il y a huit paroiffes qui relevent de ce vicomté, qui vaut fix mille livres de

rente.

TEREAS. Voyez TERIAS.

TEREBENTUM. Voyez TREVENTINATES.

TEREBIA, ville de la grande Arménie. Ptolomée, l. 5, c. 13, la marque parmi les villes qui font à l'orient des fources du Tigre entre Cholima & Daudyana.

1. TEREBINTHUS. Voyez ERÉBINTHODES.

2. TEREBINTHUS, arbre fameux dans l'écriture fainte, & qui a donné le nom à divers lieux où le font paflés des événemens reniarquables. L'auteur de la Vulgate, dit don Calmet, Dict. & les Septante traduifent ordinairement par Terebinthus, le mot hébreu Elah, que d'autres rendent par un chêne, un orme, un chataignier ou en général un arbre. S. Jérôme le traduit quelquefois par quercus ou ilex, un chêne. Le Térébinthe est un arbre dont le bois & l'écorce reffemblent au lentisque, & qui a fes feuilles comme le fréne, mais un peu plus grofles & plus graffes; fa fleur reffemble à celle de l'olivier, & fon fruit en fort en forme de grapes; ce fruit eft dur, réfineux, gros comme celui du geniévre, & a de petites cornes rouges de même que celles des chèvres, dans lesquelles s'engendrent certains moucherons: elles ont auffi quelque liqueur, comme le lentisque. Sa réfine vient du tronc, comme aux autres arbres qui en jettent; cet arbre étoit commun dans la Judée. * Genef. 35, 4. TM Ela 70. Tepibivées, vulg. Terebinthus. 70, aliquando Báravos. Genef. 35, 8, &c. Aliquando Apus Quer

cus.

que

LE TÉRÉBINTHE, fous lequel Abraham reçut les trois anges (a ) est très fameux dans l'antiquité. Jofeph, de Bell. 1.4, c.7, in Grat.neQ. λà p. 895, E. Dari To divdpov áñò ñ Zozous préxps vûr d'receive, dit qu'on montroit à dix ftades d'Hébron un fort grand Térébinthe que les peuples du pays croyoient auffi ancien que le monde. Eufebe allure qu'on voyoit encore de fon tems le Térébinthe d'Abraham, & les peuples des environs, tant chrétiens que Gentils, l'avoient en finguliere vénération, tant à caufe de la perfonne d'Abraham, qu'à caufe de ceux qu'il y reçut. S. Jérôme dit que ce Térébinthe étoit à deux milles d'Hébron. ·Sozomène, l. 2, c. 4, hiftor. le met à quinze ftades de cette ville; & un ancien itinéraire à deux milles. Ces diverfités pourroient faire douter que ce Térébinthe, dont parle Jofeph, foit le même que celui qu'on montroit du tems d'Eufebe, de faint Jérôme & de Sozomène. Quelques anciens (b) ont avancé que ce Térébinthe étoit le bâton d'un des trois anges qui furent reçus & traités par Abraham, & qu'ayant été fiché en terre prit racine, & devint un grand arbie. On voyoit au pied du Térébinthe un autel fur lequel on faifoit des facrifices profanes. L'empereur Conftantin (c) en ayant eu avis, écrivit à Eufèbe, évêque de Céfarée, & lui ordonna de renverfer l'autel, & de faire bâtir un oratoire au même endroit. Le concours du peuple qui venoit de toutes parts au Térébinthe, avoit donné occafion à une foire qu'on y établit. S. Jérôme (d) & quelques au tres allurent qu'après la guerre que l'empereur Adrien fit aux Juifs, on y vendit une infinité de captifs de cette nation, qui furent donnés à vil prix, & furent & transportés en Egypte, où la plupart périrent. Sanute() aflure qu'on montroit encore de fon tems le tronc du Térébinthe, & qu'on en tiroit des morceaux, auxquels on attribuoit une grande vertu.(a) Genefis 18, 1.2, 3. (b) Vide Euftath. ab Allatio editum & Julian. Afric. apud Syncell. (©) Vide Socrat. hift. l. 1, c. 18, & Eufeb. de vita Conftantini, L. 3, c. 52. (d) Hieron. in Jerem. 31,& in Zach. 10, vide & chronic. Pasch. p. 253. (c). Sanut. in Secret. fidel.crucis. p. 248.

LE TÉRÉBINTHE, où Jacob enfouit les faux dieux que fes gens avoient apportés de la Méfopotamie, (a) étoit derriere la ville de Sichem, & fort différent de celui près duquel Abraham avoit fa tente aux environs d'Hébron.

On n'a pas laiffé de les confondre. On croit que c'est fous ce même Térébinthe (que la vulgate appelle chê ne, Jofué, 4, 26,) que l'on renouvella l'alliance avec le Seigneur fous Jofué, c. 24, 26, & qu'Abimélech, fils de Gédeon, fut facré roi par les (b) Sichimites. (a) Genef. 35, 4. (b) Judic., 9, 6.

TEREBUS, fleuve de l'Espagne Tarragonnoife. Prolo mée, l. 2, c. 6, marque fon embouchure entre le promon toire Scombraria & la ville Alone. Le manuscrit de la b

&

bliotheque palatine lit Terebris au lieu de Terebus; & Villeneuve dit que c'eft le Tuder de Pline, l. 3, c. 1 re 3, mais on lit Tader & non Tuder dans Pline. Le peits. Hardouin dit que c'eft ainfi que lifent tous les manuscr Il ajoute que ce fleuve prend fa fource dans les mêmes montagnes où le Batis, aujourd'hui le Guadalquivir, a la fenne. Le nom moderne du Tader ou Terebus eft SEGURA.

TEREDIS. Voyez TERETINATIBUS.

TEREDON, ville d'Afie, dans la Babylonie. Prolomée, Afia tab. 5, la marque dans l'ifle que forme le Tigre à fon embouchure. D'autres placent la ville de Teredon à l'embouchure de l'Euphrate. Strabon, entr'autres, dit qu'il y avoit trois milles ftades depuis la ville de Babylone jusqu'aux bouches de l'Euphrate, & à la ville de Teredon. Inde verò ( à Babylone) ad Oftia Euphratis & urbem Teredonem tria millia. Dans un autre endroit, il étend le golfe Perfique du côté de l'occident jusqu'à la ville de Teredon & à l'embouchure de l'Euphrate, usque ad Teredonem & oftium Euphratis. Denys le Périégéte, v. 982, met auffi la ville de Teredon à l'embouchure de l'Euphrate. Peut-être étoit elle entre l'Euphrate & le Tigre, vers leurs embouchures; car chacun de ces fleuves avoit anciennement fon embouchure particuliere dans le golfe Perfique. Les chofes purent changer dans la fuite changer dans la fuite par le moyen des divers canaux que l'on tita de l'Euphrate, ce qui aura été cause que Prolomée n'a point parlé de l'embouchure de ce fleuve. La ville de Teredon eft nommée DIRIDOTIS par Arrien hift. Indic. n. 41. Si nous en croyons Tavernier, Voyage de Perfe, l. 2, c. 8, on voit encore les ruines de Teredon dans le défert de l'Arabie, à deux lieues de Balfara. Ces ruines, ajoute-t-il, font connoître que la ville étoit grande & confidérable. On y trouve encore un canal de briques, par lequel l'eau de l'Euphrate étoit conduite en cette ville. Les Arabes y vont enlever des briques pour les vendre à Balfara, où l'on en fait les fondemens des maisons.

TEREI. Voyez ZARABI.

TEREN, province de Perfe, entre le Muzandran & l'ancienne région des Perfes connue aujourd'hui fous le nom d'Hierac, à l'orient d'été d'Ispahan. C'eft un pays des plus tempérés, & qui ne fe fent point de la malignité de l'air du Guilan, qui a été le cimetiere de tant de milliers d'Arméniens que le grand Cha-Abas y envoya, quand il les fit tous paffer en Perfe. C'eft dans la province de Teren que le roi va d'ordinaire l'été chercher la fraîcheur, & prendre le divertiffement de la chaffe. On y recueille de bons fruits en divers endroits. Cherhar eft la capi

tale.

TERENTIA, nom d'un pays dont parle Dioscoride. TERENTUM, lieu d'Italie, dans le champ de Mars, près du Tybre, felon Valére Maxime, . 2, c. 4; car le champ de Mars, comme nous l'apprend Tite-Live, étoit autrefois hors de Rome. Servius dit qu'on donnoit auffi le nom de TERENTUM, à une certaine partie du Tybre dans Rome, fans doute après que le champ de Mars euc été renfermé dans cette capitale ; à quoi on peut joindre le témoignage d'Ovide, qui dit dans fes faltes, lib. 1, verf. 499.

Jamque ratem monitu docte Carmentis ad arcem Egerat, & Thuscis obvius ibat aquis, Fluminis illa latus, cui funt vada juncta Terenti, Afpicit, & fparfas per loca fola cafas.

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Martial, Epigr. l. 1, epift. 70, au lieu de Terentum se sert du plurier Terenti:

Capit, maxime, Pana, que folebat,

Nunc oftendere Canium Terentos,

Il emploie pourtant le même mot au fingulier, lib. 10, epift. 63.

Bis mea Romano fpectata eft vita Terento.

derne eft TRIESTE, felon Lazius & Léander. Pline & Prolomée donne à cette ville le titre de colonie; mais on ignore le tems de fon établitlement. Il eft furprenant que Strabon, l. 7, p. 314, qui a écrit fous Tibére, appelle Tergefte un village de la Curie, à Tergefta vico Carnico. Cependant De

Et Aufone, lib. 4, epigr. 1, dit TERENTUS pour TE- nys le Périégete, qui, felon Pline, l. 6, 6. 27, a écrit fous

RENTUM :

Et qua Romuleus facra Terentus habet.

Zofime, Hift. l. 2, c. 1 & 2, est, je pense, le feul qui écrive Tarentum au lieu de Terentum; ce qui pourroit être une faute de copiste.

TERENUTHIS, ville d'Egype, felon Etienne le géographe. Peut-être eft-ce la même ville qui eft appellée THENENUTHUM dans la notice des dignités de l'Empire, fect. 18.

1.

TERESES, peuples de l'Espagne Bétique. C'eft Pline, 3,6. 1, qui en parle. Il dit que ces peuples furent furnommés Fortunales. Terefes pourroit fignifier une ville auffibien qu'un peuple.

TERESSA, ville de l'Eolide, felon Pomponius-Mela. TERESTIS, ville d'où étoit originaire Aftoron, méde cin empirique, dont il eft parlé dans le livre attribué à Galien, de medecine expertis.

TERETINATIBUS. On trouve ce mot dans Feftus. Voici le paffage: Teretinatibus qui à flumine Terede dicti exiftimantur, & fyllaba ejus tertia mutata, & pro Terede Teram fcribi debuiffe. Ce paffage de Feftus eft corrompu,. felon Dacier, qui au lieu de & pro Terede Teram fcribi debuiffe, voudroit lire & pro Tereti, Teredi fcribi debuiffe. Quoi qu'il en foit, Feftus femble dire que les Teretinates étoient des peuples qui prenoient leur nom du fleuve Teres ou Teredes, & que par conféquent on devoit écrire Teredinates, & non Teretinates; mais où étoit ce fleuve Teres ou Teredes? c'eft ce que perfonne ne nous apprend.

TEREUS, fleuve d'Italie, felon Pomponius Sabinius, ad lib. 7. Eneid. qui dit que ce fleuve fe jettoit avec l'Amafenus dans le fleuve Liris. Ortélius croit qu'au lieu de Tereus, il faut lire TRERUS. Voyez ce mot.

TERGA, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, à dix lieues d'Azamor, fur la riviere d'Ommirabi, dans une fituation allez avantageufe. Elle a été bâtie par les anciens Africains qui l'ont ceinte de murailles & de tours. Elle dépendoit autrefois des Arabes de Charquie ; mais quand les Portugais conquirent Safie, Ali ayant tué Abderame y alla demeurer quelque tems avec plufieurs gens de guerre qui le fuivirent. Mulei-Nacer, frere du roi de Fez, l'emmena avec lui quand il transporta une partie de ces peuples, & la ville demeura déferte, fans qu'elle fe foit repeuplée depuis, à caufe de divers fléaux de guerre, peste & famine, dont ce pays a été tourmenté. Les campagnes font aux environs de cette place fort bonnes, & les Arabes de Charquie y errent avec leurs troupeaux. * Marmol, Royaume de Maroc, l. 3, c. 64.

TERGAU ou TERGOW. Voyez GOUDA. TERGAZA, ville d'Afrique. Orofe, L. 4, c. 22, la met au nombre de celles dont Manlius fe rendit maître, & qu'il pilla dans la troifiéme guerre punique. Des trois manuscrits qu'Ortélius a confultés, l'un porte Tezaga, un autre Texaga, & le troifiéme Cirica, qui différe bien des deux autres. Cette ville pourroit bien être celle que Pline nomme Tagefte.

TERGEDUM, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, l. 6, c. 29.

TERGESTE, felon Pline, l. 3, c. 18, TERGESTUM, felon Ptolomée, 4. 3, c. 1, URBS TEGESTRÆORUM, felon Denys le Périégére, vers 382, ville d'Italie, dans le ForumJulii. Etienne le géographe écrit Tegeftra. Pomponius-Méla, l. 2, c. 3, la met au fond du golfe auquel elle donnoit fon nom, & qu'on appelloit Tergeflinus Sinus. Le véritable nom de cette ville eft TERGESTE, & c'eft ainfi qu'il eft écrit dans les anciennes inscriptions. En voici une rapportée par Gruter, pag. 388,num. 1.

AED. II. VIR. JUR. D.
TERGESTE.

La table de Peutinger porte auffi Tergefte. Le nom mo

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Augufte, donne à Tergefte le titre de ville; mais peut-être Strabon a-t-il fuivi pour cette qualification quelque ancien auteur qui avoit précédé l'établissement de la colonie, moins qu'on ne dife que Strabon diftingue Tergefta de Tergefte, dont il fait ailleurs, l. 5, p. 215, une petite ville, oppidum Tergefte.

TERGESTINUS SINUS, golfe d'Italie, fur la côte de la mer Adriatique. Pline dit que ce golfe prenoit fon nom de la ville de Tergefte qui y étoit bâtie. D'autres l'ont appellé Aquileius- Sinus. On convient que c'eft aujourd'hui le golfe de Triefte.

TERGILANI, peuples d'Italie. Pline, lib. 3, c. 11, les place dans la Lucanie.

TERGIS, ville de la Libye, aux confins de l'Ethiopie, felon Etienne le géographe.

TERGOW. Voyez GOUDA.

TERGOWITS, TERGOVISTE, TERGOWISK ou TARvis, ville des états du Turc, en Europe, dans la Valaquie, fur la riviere de Jalonicz, à l'orient de Cragocen, & à l'ocident de Buffovo. La route pour aller de Tergowirs à Braffow ou Cronftat, & qui traverse les montagnes qui féparent la Valaquie de la Transylvanie, s'appelle le PASSAGE DE TERGOWITS. On croit que c'eft la ville appellée Tiriscum par Ptolomée, l. 3, c. 8. * De l'Isle, Atlas.

TERHAGEN, abbaye du Pays-Bas, au diocèfe de Gand, près d'Axelle. Elle eft de dames de l'ordre de cîteaux, & fut fondée vers 1245, par Marguerite, four de Jeanne, comteffe de Flandres, & depuis fon héritiere en la comté de Flandres.

TERIA, montagne de la Troade. C'est Homére, Iliad. B. qui en parle. Le nom de TERIA eft connu de Strabon, l. 12, p. 565, mais il femble en faire une ville.

TERIÁS, fleuve de Sicile, felon Pline, l. 3, c. 8. Thucydide & Diodore de Sicile parlent de ce fleuve ; mais le premier écrit TEREAS, & le fecond TURIAS. Ortélius dit qu'Aretius & Fazel nomment ce fleuve Jarretta ou Giaretta, l'un & l'autre eft une faute. Le Jarretta eft le Symathus des anciens, & non le Terias, qui, felon le pere Hardouin & de l'Ifle, eft nommé aujourd'hui Fium di S, Leonardo.

TERIDATA, ville de la Méfopotamie. Elle eft marquée par Ptolomée, l. 5, c. 18, fur le bord de l'Euphrate, entre Pacoria & Naarda.

TERINA, ville d'Italie, chez les Brutiens, felon Pline, le périple de Scylax & Etienne le géographe. Diodore de Sicile, Pomponius Mela & Strabon, font auffi mention de cette ville. Pline, lib. 3, c. 5, l'appelle Crotonenfium Terina, parce qu'elle avoit été bâtie par les habitans de Crotone. Elle donnoit fon nom au golfe fur lequel elle étoit fituée, & qu'on appelloit Sinus Terinaus. C'est aujourd'hui le golfe de Sainte-Euphémie. Quant à la fituation précise de Terina, on ne s'accorde guères. Le P. Hardouin dit que c'eft aujourd'hui Nocéra. Si on s'en rapporte à Etienne le géographe, il femble qu'elle devoit être fur un fleuve de même nom.* Solin, c. 2.

TERINÆUS-SINUS. Voyez TERINA.

TERIOLUM, ville de la Rhétie, felon la notice des dignités de l'Empire, fect. 59. Lazius dit dans fa république romaine, que c'eft aujourd'hui le château de Tirol.

TERIS, ville d'Italie, felon quelques éditions de Polyænus; mais les meilleures portent TERINA, & c'eft ainfi qu'il faut lire. Voyez TERINA, l. 2, c. 10.

TERISCI. Voyez TAURISCI.

TERIUM, ville de la Macédoine, dans la Piérie, felon Polybe, l. 4, cité par Ortelius, Thefaur.

1. TERK, fleuve d'Afie, dans la Circaffie. Petis de la Croix, dit dans fon hiftoire de Timur-Bec, lib. 3, cap. 52, que ce fleuve le nomme auffi Timenki, ou Timenski. Il prend fa fource dans le mont Alburz, en Georgie, & il fe jette dans la mer Caspienne.

2. TERK, riviere qui paffe auprès de la ville de Terk. C'est l'Alonta de Prolomée, felon Oléarius.

Niger, fuivi par Baudrand, dit que c'est le Joana.

TERKI

TERKI, ville d'Afie, dans la Circaffie, dont elle eft.. capitale. Elle eft fituée à une bonne demi-lieue de la mer fur la petite riviere de Terk ou Timenski, qui fort de la grande riviere de Buftro, & facilite la communication de la ville & de la mer. Terki eft inacceffible par-tout ailleurs à caufe des marais dont elle eft environnée de tous côtés à un grand quart de lieue à la ronde. Cette ville eft dans un plat pays où la vue n'a point de borne; ce qu'il eft bon de remarquer, parce que la carte de Nicolas Janfon Piscator ou Viffcher, quoique d'ailleurs paffablement exacte, met la ville de Terki fur une montagne, confondant ainfi la ville de Tarku dans le Dagefthan, avec celle de Terki en Circaf. fie. Le pole y eft à 43d23' d'élévation. La longueur de cette ville eft de deux mille pieds, & fa largeur de huit cents, & elle est toute bâtie de bois, fans en excepter les tours & les remparts. D'ailleurs elle eft bien pourvue d'artillerie; mais Jean Struis nous apprend, dans fon troifiéme voyage, que Terki, qu'il met à 43° 27′ de longitude, a été accrue depuis à plufieurs reprifes, entr'autres dans l'année 1636, par un ingénieur hollandois nommé Corneille Nicolas. Ce fut lui qui traça le plan du rempart, où l'on n'a presque rien changé depuis. Ce rempart eft haut de trois toiles, & épais de dix. Les bastions ont leur terre-plain égal à la hauteur du reinpart. Cette enceinte & le refte des ouvrages mettent la place en tel état que chacune de fes parties découvre l'ennémi de front & de flanc, & peut réfifter maintenant à une forte armée. Thomas Belli, colonel Anglois, y fit quelques changemens en 1670.La garnifon ordinaire eft de deux mille hommes, dont quinze cents font fous le commandement d'un vaïvode ou colonel, & font diftribués en trois pricaffes ou régimens de cinq cents hommes chacun. Les autres cinq cents font pour la garde du prince. Ce font les Ruffiens qui les entretiennent, & ils font obligés de fe joindre aux autres en cas de befoin. Elle appartient au czar qui y tient une bonne garnifon, & il l'a fait fortifier. Cette ville a un prince particulier nommé Muffa, qui eft feudataire du czar. *Oléarius, Voyage de Moscovie & de Perfe, l. 4, p. 338. TERLIZZI, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Barri. Elle eft fituée dans les terres, environ à cinq milles au midi de Bifeglie, & à fix milles au couchant de Bitonto. * Magin, Carte de la terre de Barri, TERMANTIA. Voyez TERMES. TERME. Voyez TERMES.

1.TERMED, province d'Afie, dans la Tranfoxiane. On la nomme auffi Saganian, felon Petis de la Croix, dans fon hiftoire de Timur-Bec, Z. 3, c. 2. Sa capitale fe nomme auffi Termed. Voyez l'article fuivant.

2. TERMED, ville d'Afie, dans la Tranfoxiane, felon Petis de la Croix, l. 2, c. 5, dans son hiftoire de TimurBec, fur le Gihon. Elle eft fur l'Oxus, a 85d & demi de longitude, felon de l'lfle, dans fa carte de l'Afie feptentrionale. Quoique cette ville eût d'autres places dans fa dépendance, elle dépendoit elle-même de la ville de Kefch. Sa fituation, dans un lieu commode pour le commerce, faifoit que fon port étoit fort fréquenté. Le fultan de Carizme l'avoit conquife fur Behram-Schah, peu de tems avant que le grand Genghizcan s'en rendît maître. Ce dernier l'affiégea en 1221; les murailles étoient revêtues de brique, & il y avoit un château dont l'Oxus défendoit un côté. Ces fortifications parurent aflez fortes aux habitans pour foutenir un fiége jusqu'à ce qu'ils euffent reçu le fecours qui leur étoit promis; mais ce fecours manqua, & les murailles de la place furent détruites au bout d'onze jours. Les Mogols emporterent Termed d'affaut, firent payer cherement aux affiégés le fang de leurs compagnons qui avoient péri durant le fiége, & la ville fut enfin rafée. Elle fut rétablie dans la fuite: car elle fubfiftoit du tems de Timur-Bec. Voyez l'hiftoire de Timur-Bec, par Petis de la Croix, 4:2,c.5, 1.3, C. 2.* Petis de la Croix, Hift. du grand Genghizcan, 1.3,c.7. TERMENEZ, petit pays de France, dans le Languedoc, au midi du diocèle de Carcaffonne, & qui s'étend juf qu'aux confins du Rouffillon. Il a pris fon nom de l'ancien château de Termes, autrefois la plus forte place de ce pays, par fa fituation fur un rocher fort efcarpé. C'eft ce qui donnoit la hardiefle à ses maîtres de méprifer le roi d'Arragon & le comte de Toulouse, & de refuser d'obéir au vicomte de Béziers, feigneur immédiat de ces feigneurs de Termes. Simon de Montfort prit ce château fur Raymond avec beaucoup de peine, durant la guerre des Albigeois, comme nous l'apprenons de l'hiftorien Pierre de Vaux de Cernay,

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aécrit le fiége de cette forterefle. Raymond rentra en poffeffion de cette feigneurie, & le dernier de fes defcen dans nommé Olivier, fe foumit volontairement à faint Louis dans les années 1241 & 1245. Peu de tems après il fe révolta contre le roi, qui le dépouilla de tout fon bien, lequel fut confisqué à caufe de la félonie d'Olivier. Néanmoins faint Louis lui fit rendre jusqu'à deux cents cinquante livres de rente, lorsqu'il l'accompagna à fon premier voyage d'Outre-mer. Joinville dit qu'Olivier de Termes paffa pour un des plus vaillans chevaliers de cette croifade. Dans le même tems le Termenez fut réuni à la couronne, & le roi d'Arragon par le traité de 1258, tenonça aux prétentions qu'il avoit fur le château de Termes & fur le territoire de Termenez, lesquelles étoient fondées principalement fur ce que Termes étoit un fief de Beziers, dont le feigneur vicomte étoit vaffal du roi d'Arragon; ce roi céda auffi à la France fes droits ou prétentions fur Pierre Pertus enclavé dans le Termenez, & qui avoit été tenu en fief des rois de France, avec les pays de Sault & de Fenouilledes, par Nunno, comte de Rouffillon. * Longuerue, Desc.de la France, 1 part. p. 245.

Le Termenez qui eft non au midi, mais au fud-eft du diocèle de Carcallonne, eft compris dans celui de Narbonne.

TERMERA, ville de la Carie. Pline, l. 5, c. 29, en fait une ville libre. Strabon, l. 14, p. 657, qui a écrit Termerium, la place près du promontoire des Myndiens, qu'on appella auffi promontoire Termerium. Le texte grec de Prolomée, l. 5, c. 2, connoît cette ville; mais les interprétes lifent Pepere au lieu de Termere, & le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Permere. Elle eft rangée par Prolomée au nombre des villes de Lydie & de Mæonie. C'est la même ville qu'Etienne le géographe appelle Tel

mera.

TERMERIUM. Voyez TERMERA & SCOPIA.

TERMERUM, lieu que Strabon, l. 14, p. 657, place au-deffus de l'ifle de Coa ou de Co; mais ce paffage de Strabon a paru fufpect, & il y a grande apparence qu'au lieu d' ὑπὲρ τῆς Κῶας, il faut lire ὑπὲρ τῆς ἄκρας, ce qui dira que ce lieu Termerum étoit fur le promontoire Termerium. 1. TERMES, ville d'Espagne, dans la Celtiberie, felon Pline, /. 3,6. 3, & Florus, l. 4, c. 11. Ptolomée, l. 2, c. 6, la donne aux Arevaci, & Appien, p. 535, dit que Termifus étoit une grande ville. Le nom moderne, felon plufieurs, eft Lerma ou Lerme, fur l'Arlanzon; felon d'autres néanmoins, c'eft aujourd'hui Nuestra Senora de Tiermes. Les habitan's de cette ville font appellés Termeftini par Tite-Live, epitom. 54. Il s'agit de favoir fi la ville de Termantia d'Appien, eft la même ville que Termes, & fi les Termantini font le même peuple qui eft appellé Termeftini par Tite-Live. Une chofe donne matiere à ce doute, c'est qu'il n'eft guères naturel qu'un même auteur, dans un même livre & dans la description de la même guerre, appelle la même ville tantôt Termantia, tantôt Termifus ; cependant la plupart des modernes jugent qu'Appien fous ces deux noms a entendu parler de la même ville. 2. TERMES, Voyez TERMENFZ. TERMESSUS. Voyez TERMISSUS.

TERMESTINI.Voyez TERMES, n°. I, & TERMISSUM. TERMETIS, montagne de l'Afie mineure. Pline, 1.5. 1. 29, dit qu'elle étoit jointe par le pied au mont Olympe. Le pere Hardouin prétend que TERMETIS ou plutôt TERMES, n'étoit pas une montagne, mais une ville au pied du mont Olympe.

1. TERMINI, (Le golfe de ) grand golfe fur la côte feptentrionale de la Sicile. En fortant de Palerme & côtoyant vers la Tramontane, à l'orient au bout de dix milles, on paffe les caps de Buengerbin & de Zofarana où commence le golfe de Termini. A quatorze milles plus loin on trouve la ville de Termini; & fur un autre cap qui termine le golfe à vingt-quatre milles plus avant, eft fituée la ville de Cefalu.

2. TERMINI, ville de la Sicile, (a) dans le val de Mazzara, fur la côte feptentrionale, à l'embouchure d'un fleuve de même nom, à la droite vers les confins du val Démone. Cette ville étoit nommée anciennement THERMÆ & TherMÆ HIMERENSES. Elle a une grande rue (b) qui regne le long de la mer, d'où elle eft féparée par une forte muraille & par un grand quai où les barques fe peuvent retirer fur le fable, n'y ayant point de port affez bon pour les mettre à Tome V.

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l'abri de la tempête. La maifon de ville & l'églife font dans cette rue : il y a auffi un grand marché, où parmi de trèsbeaux fruits on voit quantité de gros cedres. Ce font des fruits femblables à des citrons, fi ce n'eft qu'ils les furpaffent fept ou huit fois en groffeur. On n'en eftime que l'écorce qui eft quelquefois épaifle de deux doigs & d'un goût fort agréable. Le dedans eft fi aigre & fi fort, qu'il ne peut fervir qu'à défalterer. Près de ce marché il y a une très-belle fontaine, & fon grand aqueduc fe voit hors de la ville; il y apporte l'eau de fort loin. On remarque encore à Termini un fort château tout neuf, fait en façon de citadelle, qui commande fur la mer & fur la ville. il y a encore quelques petits forts le long d'un petit cap qui eft proprement un rocher, dont la rade qui eft devant la ville, reçoit quelque abri. La ville de Termini eft fort renommée pour les bains pour la quantité de bleds & de bons vins qu'on y charge, ce qui fait qu'il s'y rencontre des marchands très-riches. a) Corn. Dict. (b) * De l'Ifle, Atlas.

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3. TERMINI, riviere de Sicile, dans le val de Mazzara. Elle a fa fource dans la baronnie de Prizzi, près de la bourgade de ce nom; de-là elle prend fa fource vers l'orient, jusqu'à Alcala de Friddi, où elle tourne tout court vers le nord pour aller fe jetter dans la mer, près de la ville de Termini. De l'ifle, Atlas.

TERMISSUS, ville de l'Afie Mineure, dans la partie méridionale de la Pifidie. On trouve le nom de cette ville écrit différemment dans les anciens auteurs. (2) Ls uns écrivent TERMESSUS, les autres TERMISSUS, TERMESUS & TERMISOS. Strabon, Prolomée & Tite-Live, fuivent la premiere de ces ortographes, qui eft confirmée par l'inscription d'une médaille qui eft dans le cabinet de Médicis ; on y lit d'un côté : TEPMHCCEON, & fur le revers: COAIMOC, qui eft le nom d'un héros qui fat caufe que les habitans de la Pifidie & principalement de Termeffe, furent nommés Solymi, (b) Les notices épiscopales lifent TERMESOS & TERMISOS, ortographes qu'on ne doit pas rejetter, puisque le pere Hardouin rapporte une médaille du cabinet du roi avec TEPMICEION, & fur le revers celui-ci COAIMOC comme dans la médaille du cabinet du grand duc de Toscane; enfin, cette même ville eft appellée TEL MISSUS par Arrien, de exped. Alexandri. & l'on a en tort de lui en faire un crime, puisque Tite-Live, . 38, c. 15, Euftathe, ad Dionyf. verf. 859, l'ont fait. Quant à la fituation de Termelle, on la trouve marquée dans Strabon, qui la met aux confins de Milyade, dont elle étoit féparée par un paffage étroit. Milyas eft ab anguftiis juxta Termeffum. Dans un autre endroit il dit que Termefle, ville de Pifidie, eft fituée dans le détroit des montagnes, par où l'on entroit dans la Milyade: Termeffus Pifidica urbs anguftiis montium adpofita, per quas eft tranfitus in Milyadem. (a ) Cellarius, Geog. ant, l. 3, c. 4. (b) Strabo, l. 23, extremo.

TERMISUS ou TERMISOS. Voyez TERMISSUS. TERMOLI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, fur les confins de l'Abruzze citérieure, près de l'embouchure du Fortore, avec un évêché fuffragant de Benevent. Cette ville, appellée autrefois Buba, appartenoit aux Frentani.

TERMIZ ou TERMID, grande ville de la Tranfoxiane, à 99d de longitude, & à 37 de latitude. Elle eft fituée fur le bord du Gihon. Son territoire eft très-étendu, & elle a beaucoup de villages dans fa dépendance. Elle a donné naisfance à plufieurs grands hommes. *Manusc. de la Bibl. duroi. TERMUS, fleuve de l'ifle de Sardaigne. Ptolomée, 4.37, c. 3, marque fon embouchure fur la côte occidentale de l'ifle, entre le promontoire Hermaum & le port Coracodes. TERNAMUNENSIS. Voyez TERNAMUS ENSIS TERNAMUSENSIS, ou TERNAMUNENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe, fuivant la notice des évêchés de cette province. L'évêque de ce fiége y eft appellé Donatus, & Sarmentius dans la conférence de Carthage,n. 180. Un ancien manuscrit de cette conférence porte Cernamufenfis; mais Baluze a fait voir qu'il falloit

Ternamufenfis; il tire fa preuve de l'itinéraire d'Antonin, où l'on trouve Taranamufa Caftra, entre les villes de la Mauritanie Célarienfe. Ce qui eft certain, c'eft que cerre ville eft différente de celle qui eft appellée Ceramunenfis dans la Numidie, & qui, felon la conférence de Carthage, n°. 133, n'avoit aucun évêque donatifte.

TERNAND, lieu de France, dans le Nivernois, diocèfe & élection de Nevers; il eft fitué en plaine, à trois

lieues & demie de la Loire, & à deux de Lazy. Les terres font bonnes à feigle, mais rapportent peu de froment & autant de foin qu'il en faut pour la nourriture des beftiaux ; il y a quelques vignes & peu de bois. Il y a une petite collégiale compofée de deux prébendes. Le curé de la paroille en eft prévôt, & a fix cents livres. Ces bénéfices font à la nomina, tion du feigneur.

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TERNAT & JUBAT, lieu de France, dans la Marche au diocèle de Limoges, élection de Gueret. C'eft une petite paroiffe fituée dans la montagne. Les terres font bonnes pour le feigle, pour l'aveine & pour les raves: Il s'y fait un bon commerce de beftiaux. Les habitans y font laborieux, ce qui les met à leur aife.

1. TERNATE, ifle des Indes, dans l'Archipel Molu que, fous la ligne équinoxiale, à trois cents lieues à l'eft de Malacca, & à presque autant au fud-ouest de Manille; elle eft la premiere & la principale des ifles Moluques. Cette ifle a fix lieues & demie de tour : il y a un volcan dont la principale bouche eft de la largeur d'un jet de pierles deux autres font plus petites, l'une à l'eft, vers la mer Malaye, & l'autre au nord-oueft, fur Facome. On recueille une très-grande quantité de foufre autour des trois; il jette ordinairement avec plus de fureur dans les mois d'avril & de feptembre. Ce volcan fit un défordre incroyable en 1643, le 15 de juin, pendant trois jours continuels, jettant fort loin, outre des flammes, de la funée & des cendres, quantité de pierres enflammées, qui brûloient tout ce qu'elles rencontroient, de forte que le village de la Sula en fut confumé; l'ifle fut dans un mouvement continuel pendant tout ce tems, & on entendit un bruit effroyable dans les cavernes, & de tems en tems comme des coups de canon. Les habitans de Ternate font un peu plus bruns que ceux des Philippines; leur phyfionomie eft belle, & les hommes font mieux faits que les femmes; les deux fexes ont un grand foin de leurs cheveux, en les oignant avec une certaine huile, qu'ils appellent d'Agiungioli; les hommes les portent jusqu'aux épaules, & les femmes, les plus longs qu'elles peuvent. Les hommes ont un pourpoint de diverfes couleurs, de certaines culotes jusqu'aux genoux, & une ceinture; ils vont nuds pieds & fans bas, même les principaux. Les femmes s'enveloppent, depuis la ceinture jusqu'aux genoux, avec une toile de coton, fur laquelle elles en mettent une autre de plus grand prix ; le pourpoint eft comme celui des hommes, mais elles y ajoutent une riche étoffe de foie, ou de coton, en guife de petit manteau. Ils fe nourriffent miférablement, comme tous les Mahométans, se contentant de pain de fagou ou du maïs, & de camottas; ils vivent malgré cela jusqu'à cent ans, avec fort peu de maladies. Ils ont peu de religion, & encore moins de fidélité. Les hommes s'adonnent aux armes, & les femmes ne font rien du tout : leur langage eft généralement le malays: leurs armes font l'arc & la flèche, & on peut affurer que leur valeur eft la feule vertu qu'ils cultiveut. Ils font pareffeux, mais ils ont horreur des rapines & du larcin. Quand on leur parle de s'adonner au travail, aux métiers, aux arts, aux fciences, ils difent qu'il n'y a point d'apparence de charger, d'un fi pefant fardeau, une vie, qui eft fi courte, qu'il faut la paffer avec plus de tranquillité & de douceur : ils fe moquent des peines qu'on fe donne pour contenter, difent-ils, la bouche & fon appétit, pour le mieux remplit le ventre & l'eftomac, pour fatisfaire la volupté, & ce qui leur paroît encore plus ridicule, fouvent pour fatisfaire une chimere, qui est l'ambition. Ainfi, tout le travail qu'ils font, par une néceffité abfolue, n'eft que de fe bâtir une maifon, chacun étant l'architecte de celle où il veut habiter, de fe faire des habits, de fe creufer chacun fon canot d'un gros tronc d'arbre, de pêcher du poiffon pour vivre, ou d'aller tuer quelque bête dans les bois. Chaque famille eft pourvue d'une ou deux petites nattes, qui leur fervent de chaifes, de bancs, de tapis, de tables, de lits : leur coude leur fert d'oreiller. Le refte de leurs meubles confifte en quelques pots, & fur-tout en une hache. Le roi de cette ifle étoit autrefois fort puiffant, puisque foixante (b) & douze ifles voifines, qui avoient chacune leur roi, dépendoient de lui. Quelques-uns de ces princes vasfaux s'étant foulevés contre le roi de Ternate, les Portugais profiterent de cette divifion, bâtirent le fort de Gamma Lamma, dans l'ifle, & y établirent leur commerce;

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