mais ils en uferent fi mal avec le roi & ses sujets, qu'ils leur devinrent odieux. L'amiral van Neck, qui commandoit les vaisseaux de la compagnie, y ayant abordé, fut reçu comme un libérateur, qui venoit au secours d'un peuple opprimé, & le roi lui donna la préférence fur toutes les autres nations pour le commerce des épiceries. Les Portugais, qui vouloient s'opposer à l'établissement des Hollandois, leur livrerent combat; mais ces derniers étant victorieux, on leur permit de bâtir un fort, qui est le premier que la compagnie ait eu dans les Indes. Après divers autres combats, les Portugais furent enfin contraints d'abandonner cette ifle, & la compagnie s'en rendit la maîtresse abfolue: depuis ce tems, le roi de Ternate s'est foumis à l'autorité de la compagnie, qui l'a même obligé d'arracher tous les arbres de girofle dans son royaume; mais, pour le dédommager, elle lui donne tous les ans environ dix-huit mille risdales en espéces. Elle a eu la même politique dans tous les autres pays qui produisoient des cloux de girofle, afin d'être la seule maîtrefle de ce riche commerce à Amboine. Malayo est la capitale de l'isle & le séjour du roi : cette isle ne doit être considérée que comme la frontiere des autres gouvernemens de la compagnie, qui en tire fort peu de profit: elle y débite, à la vérité, des toiles & d'autres marchandises de Guinée mais l'écaille de tortue & autres denrées, qu'elle en rapporte, ne suffisent pas à l'entretien du gouvernement. (a) Gemelli Careri, tom. 5, p. 222 & suiv. (b) Janıçon, Etat prét. des Provinces-Unies, t. 1, p. 367. Du côté de l'est de l'isle, vers la montagne, il y a un lac de bonne eau douce, qui s'étend une demi lieue, & n'a point de fond dansle milieu. Comme il est proche de la mer, il hauffe & baisse comme elle; on n'y voit aucune forte de poilsons, cependant il s'y trouve quelquefois des crocodiles. Les Manres vouloient couper la terre & faire lac un bon port, à cause du peu de distance qu'il y à la mer ; mais ils n'ont jamais eu le cœur d'entreprendre un tel ouvrage. de ce a L'eau douce y est bonne & se puise des puits: l'isle ne produit des vivres que fort médiocrement: il n'y a de beftiaux que quelques cabris: il n'y croit point de riz ni d'autres grains propres à faire du pain; mais il y a un certain arbre dont la moelle, rend une substance à peu près semblable à la scieure de bois. C'est de cette substance qu'on fait du pain, qu'on nomme sagu ou saga; ce pain est fort blanc, on le fait de la grandeur de la paume de la main en carré, & on s'en sert au lieu de monnoie pour le commerce de l'isle; car tout ce qu'on y vend & qu'on y achete se payé en pain. En récompense, elle abonde en noix de cocos & en banages. Il y a aussi des oranges & des citrons, mais elle produit le clou de girofle avec une fertilité admirable. Il y a peu de poules, beaucoup de beaux perroquets, qui font rouges sur le dos, avec de petites plumes jaunes sur le devant des aîles: ils font un peu plus petits que ceux des Indes occidentales, mais ils apprennent bien mieux à parler. Il y a quantité de manucodiața ou oiseaux de paradis dont on dit plusieurs choses extraordinaires : mais ce qu'on en peut dire, avec plus de sureté, c'est que le plumage en est d'une beauté admirable.. Il y a aussi beaucoup d'amandiers, dont le fruit est plus gros que celui de nos arbres: ses coquilles sont si rudes qu'on a de la peine à les caffer avec un maillet: le feu en est extrêmement âpre, ce qui fait que les forgerons s'en fervent. Il y a dans chaque coquille deux ou trois amandes, d'une figure longue: il y croît aussi du tabac, mais pas si bon que celui qui vient des Indes occidentales. Les esclaves s'en servoient & en avoient toujours avec eux, estimant qu'il les rafraîchiffoit & les restauroit. La mer y produit des poiffons de toutes les fortes: les montagnes sont pleines de sangliers, de civettes & d'autres animaux, comme d'un nombre infini de ferpens d'une grandeur prodigieuse, dont le fiel est un bon remede contre les fiévres. Le pays eft tout montagneux & presqu'inaccessible, à cause des grands arbres épais, qui sont comme liés ensemble par des canes d'Inde. Le climat est chaud & sec: dans les lieux hauts les vents sont froids, & dans les pays bas la chaleur est modérée, quoique sous la ligne : le vent de sud-ouest . y souffle sans son humidité naturelle; au contraire, venant par-dessus le volcan de Machica, & passant par Montiel & par Tidore, dans le tems que le girofle est en fleur & que la noix muscade meurit, il est chaud & fec, ce qui cause diverses maladies, fur tout celle qu'on appelle berber, mal très-dangereux & incurable. Il y a des herbes & des simples dans les montagnes, qui ont de grandes vertus, que les habitans connoiffent, & dont ils se fervent en plusieurs maladies. 2. TERNATE, tire fon nom d'un de ses bourgs, ses habitans l'appellent Gape: cette ifle eft à un demi-degré de latitude septentrionale, à deux lieues de Tidor. TERNEUSE ou TER-NEUSE, forteresse de la Flandre Hollandoise, à deux lieues au nord de la ville d'Axel, fur le bord de l'Escaut occidental, & entre les branches de ce bras de mer. Ce n'étoit autrefois qu'un village ou un bourg, que le comte de Hohenlo, général au service de la république, commença de fortifier en 1583, faris qué les troupes, que le prince de Parme avoit envoyées pour traverser cet ouvrage, pussent l'en empêcher. Depuis cé tems, les Etats-Généraux en augmenterent tellement les fortifications, qu'ils en firent une place presque impre nable. Son affiette, dans un terrein bas & marécageux, qui peut être inondé, n'y contribuoit pas peu; mais après la paix de Munster les fortifications en furent fi négligées, qu'en l'année 1680, on les tasa, & en 1682, une partie fut engloutie par les eaux de la mer. Cette ville est d'une figure oblongue, dont le milieu est étroit, & les deux bouts, étoient ronds & formoient deux espéces de forts. Le rempart est aujourd'hui d'un petit circuit, un des bouts étoit Hanqué de quatre bastions & l'autre de trois. Cette ville renferme huit rues, environ quatre-vingt-dix maisons & trois cents habitans, qui font presque tous réformés. L'église, desservie par un ministre de la classe de Walcheren, donne par devant sur la longue rue, & par derriere sur le rempart. La bourse est sur une place où le marché sé tient tous les mercredis, & elle a la vue sur le quai, par devant lequel on voit passer touts les jours plusieurs bateaux. De ce quai, on découvre le Zuid Beveland, situé vis-à-vis de la ville, & qui fait partie de la Zélande. La maison de ville est un bâtiment fort commun: il y a deux portes, l'une que l'on nomme la porte de l'Eau, & l'autre la porte de la Campagne. L'amirauté de Zélande y entretient un commis collecteur. Il y avoit dans la jurisdiction de cette ville le fort Maurice, du nom de fon fondateur, qui a été démoli, & qui étoit situé vis-à-vis de Philippine, sur le canal de Rhée. Il y a encore les monumens d'un ancien couvent qu'on nommoit la Trinité, avec un hameau qui porte le même nom. * Janiçon, Etat prés. de la république des Provinces Unies, t. 2, p. 389. TERNI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise, au duché de Spoléte, en latin Interamna, Interamnia ou Interam nium. Elle est dans une ifle d'environ quatre milles de circonférence, formée par les deux bras de la riviere Nerá. Elle a été autrefois atlez considérable, les grandes ruines dont elle est environnée en sont une preuve : c'étoit une ville municipale, qui se gouvernoit par ses propres loix, comme une république, qui jouissoit du droit de bourgeoisie romaine. Le tems qu'elle a été honorée de ce titre n'est pas bien certain, & celui de sa fondation encoré moins. La plupart des villes de l'Ombrie & des provinces adjacentes, se disent plus anciennes que Rome. Terni est de ce nombre, cependant elle n'a été bâtie que quatrevingt-deux ans après cette capitale du monde, suivant une inscription qu'on conferve dans la maison de ville, ou feulement quatre-vingts ans, comme l'historien Pighto le prétend, fondé sur une inscription qui est dans la cathédrale, où l'on lit qu'elle fut bâtie cinq cents quarante quatré ans avant le consulat de C. Domitius Ænobarbus & de M. Camillus Scribonius, qui furent confuls l'an 624. Cette ville tomba à la fin de la domination des Romains, puis des Lombards, & ensuite de quelques familles particulieres, protégées par les empereurs allemands & autres princes, sous lesquels elle a gémi, jusqu'à ce qu'elle soit venue sous celle des papes dans le quinziéme siécle.* Labat, Voyage d'Italie, t. 7, p. 94. La ville est beaucoup plus longue que large, ses rues font affez droites, pavées de briques; elles ont de la pente fufiisamment pour que les eaux des fontaines publiques & de celles qui font dans la plupart des maisons, les lavent & emportent toutes les ordures : cela lui donne un air de propreté, qui fait plaifir, & qui contribue beaucoup à la bonne santé dont on y jouit. On y compte plus de deux 0۰۰۰۰ ij Tome V. mille maisons & plus de douze mille habitans, il y a deux foires franches dans les mois de février & de septembre, pendant la premiere desquelles le gouvernement de la police dela ville est entre les mains des bourgeois, que le corps de ville élit pour cette fonction, & pendant la derniere entre les mains des confreres de sainte Lucie. La ville est partagée en fix quartiers, qui renferment quatorze paroisses, huit couvens d'hommes, cinq monastères de filles, plusieurs compagnies ou confréries de pénitens, & quatre hôpitaux pour les pauvres & pour les malades. L'évêque reléve immédiatement du saint siége. Il y avoit autrefois à Terni quantité de palais, dont il ne reste plus que les ruines. Le plus apparent de ceux qu'on y voit est celui du comte Spada. L'église cathédrale, qui est de figure ronde & magnifique, est une piéce d'antiquité. Le territoire de Terni est le plus fertile & le plus abondant des états du pape. On y fauche les prés trois fois l'an, après quoi on y met les beftiaux jusqu'au commencement du printems. Le bœuf y est excellent, les pigeons domeftiques & fauvages, les tourdes & les tourterelles y font trèsbonnes; on y mange du veau auffi-bon que le mongano de Rome; la volaille y est en abondance; les pêches y font communément à vingt onces la pièce, les abricots, les poires, les figues & généralement tous les fruits y font trèsgros & d'un très-bon goût. Les melons y font d'une grosseur qui ne se trouve qu'en Amérique. Les navets de fix à sept livres pesant y font très-ordinaires, & on en voit de trente à quarante livres. Il y a des choux communs & des choux pommés d'une groffeur étonnante, fort tendres & d'un très-bon goût: ce pays, qui est uni, gras & humide, produit d'aufli bons vins qu'on en puisse souhaiter, & même de la malvoisie & du muscat. Il y a beauco coup d'oliviers, & le négoce de l'huile est grand dans cette ville. Les habitans arrosent leurs champs avec l'eau de la Nera, qui est toujours blanchâtre. Ils y font venir une partie de l'eau de la Nera, la divisent en cinq branches qu'ils appellent formes ; & ces formes se partagent en quatre-vingt-cinq canaux, quarante-trois desquels font tourner un pareil nombre de moulins à huile, & les quarante-deux autres des moulins à grains. Il y a encore huit canaux, deux pour deux moulins à papier, trois pour trois moulins à foulon, & trois qui fervent à préparer les cuirs. Chacune de ces formes, outre ces divers canaux, donne quantité de petits ruisseaux, qui arrosent toute la campagne bafle. Au-dessus de la ville de Terni, à deux milles ou environ est la grande cascade, que ceux du pays appellent CASCATA DELLE - MARMORE. C'est la chute de la riviere Velino, qui se précipite toute entiere dans la plaine de Terni, pour aller se joindre à la Néra. TERNOBUM, ville des Bulgares & la résidence de leur roi, felon Ortelius, qui cite Grégoras, & ajoute que cette ville pouvoit être au voisinage de la Thrace. Nicétas dit que c'étoit la ville la mieux fortifiée de toutes celles qui étoient sur le mont Hemus, & qu'elle étoit située au sommet d'une montagne & dans la Myfie. Chalcondyle la nomme TRINABUM. On croit que c'est aujourd'hui TERNOVA ou TERNOVO. Voyez TERNOVA. TERNODORENSE - CASTRUM, lieu de France, dans la Champagne, au diocèse de Langres, fur l'Hormentio, aujourd'hui l'Armançon, selon Grégoire de Tours. Le nom de ce lieu est différemment écrit par les auteurs du moyen âge. Les uns écrivent Ternodorum, d'autres Tenoderum, Caftrum Tornoterum, Caftrum Tarnodorenfe, Tornodorum, Tornetrum, Ternodrum. C'étoit un vicomté du tems de Charles le Chauve, & aujourd'hui c'est un comté connu sous le nom de Tonnerre. De Ternodorum on fit Tourneurre, ensuite Tournerre, & enfin TONNERRE. Voyez ce mot. * Hadr. Valefii. Not. Gall. p. 550. TERNOIS, (Le) Thena, petite riviere de France, dans l'Artois. Elle prend sa source près de S. Pol, forme un demi-cercle vers le nord, paffe à l'abbaye de Blangy, & se joint à la Canche, proche la ville d'Hedin. * Dict, des Pays. Bas. De l'Isle, Atlas. TERNOVA ou TERNOVO, ville des états du Turc, en Europe, dans la Bulgarie, fur la riviere de Jantra, au nord occidental du mont Balkan. On juge que c'est la ville Ternobum de Grégoras. Voyez TERNOBUM. * De l'Isle Atlas. TEROTE & BERINI, peuples de la Libye, chez qui on trouve une grande quantité d'yvoire: Terota & Berini ebore abundant, dit Pomponius Mela, 1.3,0.10; mais comme ces peuples ne sont connus d'aucun ancien écrivain, Pintaut & Turnébe ont jugé que ce passage étoit corrompu, & ont effayé de le rajuster. Au lieu de Terota & Berini ebore abundant, ils lifent, Terebintho arbore abundant, ou Terebintho ebore abundant. Par-là ces deux peuples font changés en arbres; la métamorphose n'a pas déplu aux critiques: personne ne connoît les Berini. Quant aux Terote, on pourroit trouver quelque chose d'approchant dans les Therothos, que Pline met au nombre des Troglodytes. TEROUANE ou TEROUENNE, en latin Tarvanna ou Tarvenna, ville de France, dans les Pays-Bas, en Artois. Ptolomée, 1.2, 6. 9, qui écrit Tarvanna, la marque dans les terres, & la donne aux Morini, dont elle étoit, fans doute, la capitale. L'itinéraire d'Antonin la place fur la route de Portus Gefforiacenfis à Bagacum, en cet ordre. La ville de Terouenne vint des premieres au pouvoir de la France, & alors le paganisme étoit encore dans sa force en ce pays-là: on ne voit pas même que le chriftianisme y ait été reçu avant le baptême de Clovis ; & c'est faint Remi évêque de Rheims, qui envoya faint Anthemunde pour y prêcher la foi. Il fut le premier pasteur de cette églife, & le pays ne fut entierement converti que du tems de faint Audomar, nommé vulgairement Omer, qui a donné le nom à la ville de Sithiu où il fut enterré. Cette ville de Terouenne étoit sur la riviere de Lys à sept mille pas de Saint-Omer. Quoiqu'elle fut enclavée dans les terres des comtes de Flandres & d'Artois, elle ne dépendoit d'eux en aucune maniere, ne reconnoislant point d'autre maître que le roi de France; & le petit territoire qui dépendoit de cette ville, s'appelloit à cause de cela la Régale. Quoiqu'elle ait été prise plusieurs fois, elle avoit toujours été restituée à la couronne de France. Charles Quint au traité de Madrid n'en obtint pas la cession; mais l'an 1553 cet empereur s'en étant rendu le maître, la fit ruiner de fond en comble. L'évêque Antoine de Créqui s'étoit retiré à Boulogne sur mer, où ses prédécesseurs avoient fsouvent demeuré. C'est pourquoi on leur avoit quelquefois donné le titre d'évêque de Boulogne aufli-bien que Terouenne. Enfin l'an 1559 le pape Paul IV partagea en trois ce diocèse, voulant que tout ce qui étoit en Artois & en Flandres sous la domination du roi d'Espagne, reconnût à l'avenir pour le spirituel les évêques des nouveaux fiéges qu'il établit à Saint-Omer en Artois, & à Ypres en Flandres. Il sépara en même tems ces diocéses de la métropole de Rheims, foumettant le fiége de Saint-Omer à la nouvelle métropole de Cambrai, & celui d'Ypres à celle de Malines. * Longuerue, Descript. de la France, part. 2, p. 89. A l'égard de la propriété & de la souveraineté du territoire de Terouenne, elles furent laissées à la France par le traité de Câteau-Cambresis de l'an 1559, ce qui n'empêcha pas les officiers du roi d'Espagne de troubler les François dans cette possession, qu'ils ne purent obtenir paisiblement; & par le traité de Vervins de l'an 1598, il fut dit que les différends touchant l'évêché de Terouenne feroient remis à des arbitres. Ces différends concernoient non-feulement la jurisdiction temporelle, mais la spirituelle, parce que les évêques de Boulogne ne vouloient point confentir à perdre toute leur jurisdiction épiscopale dans l'Artois. Cette affaire n'ayant pas été décidée par des arbitres, les choses demeurerent au même état; de forte que par le traité des Pyrénées de l'an 1659, Terouenne fut cédée à la France, comme faisant partie de l'Artois, quoiqu'elle n'en dépendît en aucune maniere, felon le traité de CâteauCambresis. Cette ancienne ville n'a point été rebâtie, selon un article de ce traité, par lequel il avoit été accordé qu'elle ne pourroit être rétablie par le roi de France, quoique le fonds lui appartînt en souveraineté. TERPHALEI, peuples transférés d'Assyrie dans les villes de Samarie par Afenaphar. Quelques-uns croient que les Therphaléens sont les Sapires ou Saspires; & d'autres les prennent pour les Tripolitains, habitans de Tripolis en Phénicie. * I. Esdras, 4,9, & fuiv. TERPILLUS, ville de la Macédoine. Ptolomée, 1. 3, c. 13, la place dans la Mygdonie. TERPONUS, ville de l'Illyrie. Appien, De Bel. Illyr. p. 763, dit qu'elle appartenoit aux Japodes. Céfar s'en rendit maitre, aptès que les habitans l'eurent abandonnée: il ne voulut pas la brûler, comptant bien que les habitans viendroient faire leurs somissions; ce qu'ils firent en effet. Naples, détruite. tello, qui fait la séparation des terres de l'Etat Ecclésiastique d'avec celles du royaume de Naples. On y lit ces mots fur une pierre enclavée dans la muraille: Philippo fecundo rege catholico regnante, hospes, hi sum fines regni Neapolitani. Si advenis amicus, pacata omnia invenies, & malis moribus pulfis bonas leges. Anno M. D. LXIII. On dit que faint Nérée & faint Achillée eunuques de sainte Domitille, vierge & martyre, eurent la tête coupée en cette ville; que leurs corps furent apportés ensuite à une demi-lieue de Rome sur le chemin d'Ardée. On veut aussi que sainte Domitille bannie dans l'isle de Ponza, ait été rappellée à Terracine, & brûlée dans cette ville avec les deux filles qui la servoient; ce qui ne paroît guère vraisemblable. Il n'est pas moins difficile de croire que faint Epaphrodite, disciple de faint Paul, ait été fait premier évêque de Terracine par saint Pierre. Saint Césaire, diacre, venu d'outremer, en Italie, fut martyrisé à Terracine du tems de Néron ou de Domitien. Saint Julien, l'an des chré tiens du pays, fut martyrilé en même tems & du même genre de fupplice. * Batllet, Topog. des Saints, p. 480. TERRA-DO-NATAL. Voyez au mot TERRE, l'article TERRE DE NATAL. TERRAIN. Voyez TERAIN. TERRA-NOVA, petite ville d'Italie, dans le Florentin, près d'Arezzo, patrie du Pogge. 1. TERRA-NUOVA, lieu d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Léander, Calabria intorno il Mare, p. 203, dit, que quelques uns prennent ce lieu pour la Terina ou Terriana des anciens. Voyez TE RINA. TERRACINE, ville d'Italie, dans l'Etat de l'église, aux confins de la Campagne de Ronie (a) & de la terre de Labour. On la nommoit anciennement ANXUR; voyez ce mot. Elle est située sur la pente d'une montagne, à quelques milles de la mer, & au milieu du pays le plus fertile de toute l'Italie, en fruits, en bleds, &c. ce qui porta les Romains à y bâtir un grand nombre de maisons de plaisance; mais aujourd'hui (b) Terracine est une ville petite, pauvre & mal peuplée, comme tout le pays voisin : on n'y voit plus que les restes d'un temple que les Spartes avoient confacré à Jupiter Enfant, & qui fert d'église cathédrale. La façade de ce bâtiment est soutenue de grosses colonnes de marbre, à la maniere de celle du pantheon de Rome. Le dedans est rempli de pierres de marbre, qui font une partie de ses murailles, où sont quelques statues & des inscriptions grecques, difficile à lire & à interpréter. La façade regarde la grande place qui est ornée d'une affez belle fontaine. Elle est proche de la maison de ville qui n'a rien de considérable; il en est de même des autres bâtimens publics. On peut remarquer seulement que la maison de ville a une belle vue sur la mer & sur la campagne voisine, qui eft couverte de grands jardins & d'oliviers. Il faut passer par le fauxbourg pour descendre au petit port, qui n'est qu'une plage, qu'on fuit l'espace d'un mille jusqu'à une haute tour carrée, qui eft entre la mer & une montagne escarpée, en façon de muraille, afin de tenir ce passage fermé en tems de guerre. Près de cette tour est un haut rocher détaché de la montagne voisine, & à la cime duquel on voit quelques restes de grands palais avec des arches, qui semblent avoir servi pour y aller de la montagne. On dit dans le pays qu'il y a un trésor sur cette montagne, & l'on fait bien des contes à ce sujet. Miffon fait une autre remarque touchant ces rochers, qu'il a fallu, dit-il, couper pour continuer le pavé d'Appius entre la mer & les montagnes. Cela se voit en divers endroits dans l'espace d'un mille. Le rocher qui est appellé Pisca Marina est à peu près haut de six vingts pieds, & les anciens chifres sont marqués de dix en dix en caractere majuscule & romain, sur la face de ce rocher, qui eft coupé perpendiculairement; de forte que le chifre du haut est CXX. Misson assure qu'un antiquaire qui n'est pas moins exact que curieux & savant, lui a dit à Rome, qu'il avoit mesuré ces distances, & qu'il les avoit trouvées presque toutes inégales. Quelques-uns conjecturent que le principal but de l'entrepreneur, a été de faire voir la juste mefure de son travail, & qu'il n'en a marqué les divisions que par maniere d'acquit. D'autres croient que chaque distance est le travail de dix jours, & que l'inégalité des distances, a été causé par le plus ou le moins de facilité que les ouvriers ont trouvé en taillant le rocher. Ce qui a donné lieu à cette pensée, c'est que les distances d'en-haut, sont plus grandes que celles d'en-bas, le rocher s'étrécissant toujours on la lit sur la porte du temple. 2. TERRA NUOVA, ville de l'isfle de Sardaigne (a) au fond d'un grand golfe qui porte son nom sur la côte orientale de l'ifle. C'est une ville épiscopale depuis le sixiémn fiécle, & elle étoit connue sous le nom de civitas Phaufiana. Son évêché (b) est aujourd'hui uni à celui de Cael-Aragonèse. (2) Carte de la Sardaigne, chez van Keulena (b) Commainville, Table des évêchés, 1. part. p. 46. 3. TERRA-NUOVA, petite ville de Sicile, dans le Val de Noto sur la côte méridionale de l'ifle, à l'embouchure de la riviere de Terra Nuova, du côté droit. Cette ville qui est honorée du titre de duché, est la Gela des arnciens. Son port se nommoit anciennement Refugium Gela. * De l'Ifle, Atlas. 4. TERRA NUOVA OU FIUME DI TERRA NUOVA, riviere de Sicile, dans le Val-de-Noto. Elle a fa fource près de Piazza Vecchio. Son cours est d'abord d'orient en occident l'espace de quelques milles, ensuite elle coule du côté du midı; & après avoir traversé le comté de Mazzarino, & la principauté de Butera, elle entre dans le duché de Terra Nuova, où elle se jette dans la mer à la gauche de la capitale de ce duché. Cette riviere est le fleuve Gela des anciens. vers la cime; mais vraisemblablement, on a commencé à travailler par le haut du rocher, & il faudroit ainsi que la premiere dixaine fût marquée en haut, & que le nombre CXX se trouvât au bas: tout cela paroît difficile à entendre. (a) Magin, Carte de la Campagne de Rome. Corn. Dict. (b) Misson, Voyage d'Italie, t. 2, p. 14. TERRAON ou TORRAON, petite ville ou bourg du Portugal, dans l'Alentejo, (a) fur la route de Beja à Lisbonne, au bord de la riviere de Freixarama ou Exarrama, à l'occident de Viana, (b) près du confluent de cette riviere & de l'Odivelas. A une demi lieue au dessous de ce bourg, au bord de l'Exarrama, est un vieux temple, bâti par les païens à l'honneur de Jupiter, & consacré par les chrétiens aux faints martyrs, faint Just & faint Pasteur. On y a trouvé quantité d'inscriptions païennes & chrétiennes, en voici une de chaque genre. La païenne est faite par la grande prêtresse de la province, à l'honneur de Jupiter. Jovi O. M. Item. Col. Emeritenfis. Perpet. Et Municipi. Salac. La chrétienne est plus qu'à-demi-barbare, faite l'an 68 DCCXX. A quatre milles de Terracine est la porte Portillo ou Por- (a) Jaillot, Atlas. (b) Délices de Portugal, p. 804 ○○○○○ iij f & l'autre Açores. continents L'ITALIE, où sont LA TURQUIE en EUROPE, où font Florence. Constantinople. Belgrade. Misistra. TERRAQUÉ OU TERRAQUÉE. Ce mot est pris du latin TERRAQUEUS, & ne se dit que du globe terrestre, pour exprimer ce mélange de terre & d'eau dont sa surface est composé. On dit bien plus communément le GLOBE TERRESTRE; mais ces mots Terraquée & Terrestre qui fignifient le même globe, n'en donne pas tout à fait la même notion. LE GLOBE TERRESTRE est ainsi dit par opposition au globe céleste, sur lequel les constellations font rangées pour l'étude de l'astronomie. Le globe Terraquée est dit ainsi, parce qu'il fert à faire connoître la situation des continens, des isles & des mers qui les environnent, pour l'étude de la géographie. Quoique cette différence d'aspect semble établir une différence d'usage entre ces deux mots, il faut néanmoins avouer que fort peu d'autres disent le globe Terraquée; presque tous disent le globe Terrestre. TERRASSA, bourgade d'Espagne, dans la Catalogne, à fix lieues de Barcelone du côté du nord. Elle occupe la place de l'ancienne Egara où il s'est tenu un concile. TERRASSON. Voyez TERASSON. TERRE, (la) en termes géographiques fignifie le monde entier : la terre & la mer. On se sert tres souvent de globe terrestre pour dire la même chose, parce que le mot globe signifie boule, & qu'on prétend que la terre est ronde. La rondeur de la terre n'est cependant pas parfaite. Selon les essais de M. de Caffini, pour déterminer la grandeur de la terre, sa surface a la figure d'une ellipfe alongée vers les poles, & en la divisant en degrés, il se trouve que chacun d'eux augmente à mesure qu'il approche des poles, de forte que le circuit du méridien doit furpafler celui de l'équateur d'environ cinquante-quatre lieues. Ceci n'empêche cependant pas que la terre ne soit physiquement ronde. On ne repetera pas ici ce qui est dit de la longueur du diametre de la terre au mot diametre. Pour ce qui regarde la théorie de la terre. Voyez Mémoires sur la théorie de la terre par Bourget à la fin des lettres philosophiques. Ce détail seroit trop long dans ce dictionnaire. Avant d'entrer dans aucun détail, l'on a cru qu'il étoit à propos de placer ici une table géographique. La voici telle que l'ont donnée Messieurs Sanfon. le midi S& & quelques terres & isles vers Nouv. Guinée. Ifle de Salomon. EAU, dont nous donnerons les divisions après celles des terres. LA SCANDINAVIE qui comprend Stockholm. Riga. LE DA- Coppenhaguen. NEMARCK Rypen. LA NOR WEGE LA MOSCOVIE, où sont LA FRANCE, où sont : Dronthem. Bergen. Wardhus. Moskow. Wolodimer. NowogrodeckScwierski. NowogrodeckWeliki. L'EU ROPE com prend |