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la noix muscade meurit, il eft chaud & fec, ce qui cause diverfes maladies, fur tout celle qu'on appelie berber mal très-dangereux & incurable. Il y a des herbes & des finiples dans les montagnes, qui ont de grandes vertus, que les habitans connoillent, & dont ils le fervent en plufieurs maladies.

2. TERNATE, tire fon nom d'un de fes bourgs, fes habitans l'appellent Gape : cette ifle eft à un demi-degré de latitude feptentrionale, à deux lieues de Tidor.

mais ils en uferent fi mal avec le roi & fes fujets, qu'ils leur devinrent odieux. L'amiral van Neck, qui commandoit les vaiffeaux de la compagnie, y ayant abordé, fut reçu comme un libérateur, qui venoit au fecours d'un peuple opprimé, & le roi lui donna la préférence fur toutes les autres nations pour le commerce des épiceries. Les Portugais, qui vouloient s'oppofer à l'établiffement des Hollandois, leur livrerent combat ; mais ces derniers étant victorieux, on leur permit de bâtir un fort, qui eft le premier que la compagnie ait eu dans les Indes. Après divers autres combats, les Portugais furent enfin contraints d'abandonner cette ifle, & la compagnie s'en rendit la maîtreffe abfolue: depuis ce tems, le roi de Ternate s'est foumis à l'autorité de la compagnie, qui l'a même obligé d'arracher tous les arbres de girofle dans fon royaume ; mais, pour le dédommager, elle lui donne tous les ans environ dix-huit mille risdales en espéces. Elle a eu la même politique dans tous les autres pays qui produifoient des cloux de girofle, afin d'être la feule maîtrefle de ce riche commerce à Amboine. Malayo eft la capitale de l'ifle & le féjour du roi : cette ifle ne doit être confidérée que comme la frontiere des autres gouvernemens de la compagnie, qui en tire fort peu de profit : elle y débite, à la vérité, des toiles & d'autres marchandifes de Guinée, mais l'écaille de tortue & autres denrées, qu'elle en rap-figure oblongue, dont le milieu eft étroit, & les deux bouts, porte, ne fuffifent pas à l'entretien du gouvernement. (a) Gemelli Careri, tom. 5, p. 222 & suiv. ( Þ ) Janıçon, Etat prél. des Provinces- Unies, t. 1, p. 367.

Du côté de l'eft de l'ifle, vers la montagne, il y a un lac de bonne eau douce, qui s'étend une demi lieue, & n'a point de fond dans le milieu. Comme il eft proche de la mer, il hauffe & baiffe comme elle; on n'y voit aucune forte de poilfons, cependant il s'y trouve quelquefois des crocodiles. Les Manres vouloient couper la terre & faire de ce lac un bon port, à caufe du peu de diftance qu'il y a à la mer ; mais ils n'ont jamais eu le cœur d'entreprendre un tel ouvrage.

L'eau douce y eft bonne & fe puife des puits: l'ifle ne produit des vivres que fort médiocrement: il n'y a de beftiaux que quelques cabris : il n'y croit point de riz ni d'autres grains propres à faire du pain; mais il y a un certain arbre dont la moelle, rend une fubftance à peu près femblable à la fcieure de bois. C'eft de cette fubftance qu'on fait du pain, qu'on nomme fagu ou faga; ce pain est fort blanc, on le fait de la grandeur de la paume de la main en carré, & on s'en fert au lieu de monnoie pour le commerce de l'ifle; car tout ce qu'on y vend & qu'on y achete fe payé en pain. En récompenfe, elle abonde en noix de cocos & en banages. Il y a auffi des oranges & des citrons, mais elle produit le clou de girofle avec une fertilité admirable. Il y a peu de poules, beaucoup de beaux perroquets, qui font rouges fur le dos, avec de petites plumes jaunes fur le devant des aîles: ils font un peu plus petits que ceux des Indes occidentales, mais ils apprennent bien mieux à parler.

Il y a quantité de manucodiata ou oifeaux de paradis dont on dit plufieurs chofes extraordinaires : mais ce qu'on en peut dire, avec plus de fureté, c'eft que le plumage en eft d'une beauté admirable.

Il y a auffi beaucoup d'amandiers, dont le fruit eft plus gros que celui de nos arbres : fes coquilles font fi rudes qu'on a de la peine à les caffer avec un maillet: le feu en cft extrêmement âpre, ce qui fait que les forgerons s'en fervent. Il y a dans chaque coquille deux ou trois amandes, d'une figure longue : il y croît auffi du tabac, mais pas fi bon que celui qui vient des Indes occidentales. Les esclaves s'en fervoient, & en avoient toujours avec eux, eftimant qu'il les rafraîchiffoit & les reftauroit. La mer y produit des poiffons de toutes les fortes: les montagnes font pleines de fangliers, de civettes & d'autres animaux, comme d'un nombre infini de ferpens d'une grandeur prodigieufe, dont le fiel eft un bon remede contre les fiévres. Le pays eft tout montagneux & presqu'inacceffible, à caufe des grands arbres épais, qui font comme liés enfemble par des canes d'Inde. Le climat eft chaud & fec: dans les lieux hauts les vents font froids, & dans les pays bas la chaleur eft modérée, quoique fous la ligne : le vent de fud-ouest y fouffle fans fon humidité naturelle ; au contraire, venant par-deffus le volcan de Machica, & paffant par Montiel & par Tidore, dans le tems que le girofle eft en fleur & que

TERNEUSE ou TER-NEUSE, fortereffe de la Flandre Hollandoife, à deux lieues au nord de la ville d'Axel, fur le bord de l'Escaut occidental, & entre les branches de ce bras de mer. Ce n'étoit autrefois qu'un village ou un bourg, que le comte de Hohenlo, gênéral au service de la république, commença de fortifier en 1583, fans qué les troupes, que le prince de Parme avoit envoyées pour traverser cet ouvrage, puffent l'en empêcher. Depuis ce tems, les Etats-Généraux en augmenterent tellement les fortifications, qu'ils en firent une place presque impres nable. Son affiette, dans un terrein bas & marécageux qui peut être inondé, n'y contribuoit pas peu, mais après la paix de Munfter les fortifications en furent fi négligées, qu'en l'année 1680, on les tafa, & en 1682, une partie fut engloutie par les eaux, de la mer. Cette ville eft d'une

étoient ronds & formoient deux espéces de forts. Le rempart eft aujourd'hui d'un petit circuit, un des bouts étoit Aanqué de quatre baftions & l'autre de trois. Cette ville renferme huit rues, environ quatre-vingt-dix maisons & trois cents habitans, qui font presque tous réformés. L'églife, dellervie par un miniftre de la claffe de Walcheren, donne par devant fur la longue rue, & par derriere fur le rempart. La bourse eft fur une place où le marché fé tient tous les mercredis, & elle a la vue fur le quai, paɛ devant lequel on voit paller touts les jours plufieurs bateaux. De ce quai, on découvre le Zuid Beveland, fitvé vis-à-vis de la ville, & qui fait partie de la Zélande. La maifon de ville eft un bâtiment fort commun : il y deux portes, l'une que l'on nomme la porte de l'Eau, & l'autre la porte de la Campagne. L'amirauté de Zélande y entretient un commis collecteur. Il y avoit dans la jurisdiction de cette ville le fort Maurice, du nom de fon fondateur, qui a été démoli, & qui étoit fitué vis-à-vis de Philippine, fur le canal de Rhée. Il y a encore les monumens d'un ancien couvent qu'on nommoit la Trinité, avec un hameau qui porte le même nom.* Janiçon, Etat préf. de la république des Provinces Unies, t. 2, p. 389.

TERNI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au duché de Spoléte, en latinInteramna, Interamnia ou Interam nium. Elle eft dans une ifle d'environ quatre milles de circonférence, formée par les deux bras de la riviere Nerá. Elle a été autrefois allez confidérable, les grandes ruines dont elle eft environnée en font une preuve : c'étoit une ville municipale, qui fe gouvernoit par fes propres loix, comme une république, qui jouiffoit du droit de bourgeoifie romaine. Le tems qu'elle a été honorée de ce titre n'eft pas bien certain, & celui de fa fondation encoré moins. La plupart des villes de l'Ombrie & des provinces adjacentes, fe difent plus anciennes que Rome. Terni est de ce nombre, cependant elle n'a été bâtie que quatrevingt-deux ans après cette capitale du monde, fuivant une inscription qu'on conferve dans la maifon de ville, ou feulement quatre-vingts ans, comme l'hiftorien Pighio le prétend, fondé fur une inscription qui eft dans la cathédrale,où l'on lit qu'elle fut bâtie cinq cents quarante-quatré ans avant le confulat de C. Domitius Enobarbus & de M. Camillus Scribonius, qui furent confuls l'an 624. Cette ville tomba à la fin de la domination des Romains, puis des Lombards, & enfuite de quelques familles particulieprotégées par les empereurs allemands & autres princes, fous lesquels elle a gémi, jusqu'à ce qu'elle foit venue fous celle des papes dans le quinziéme fiécle.* Labats Voyage d'Italie, t. 7, p. 94.

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La ville eft beaucoup plus longue que large, fes tues font affez droites, pavées de briques; elles ont de la pente fufiifamment pour que les eaux des fontaines publiques & de celles qui font dans la plupart des maifons, les lavent & emportent toutes les ordures : cela lui donne un air de propreté, qui fait plaifir, & qui contribue beaucoup à la bonne fanté dont on y jouit. On y compte plus de deux Tome V. O oooo ij

mille maifons & plus de douze mille habitans, il y a deux foires franches dans les mois de février & de feptembre, pendant la premiere desquelles le gouvernement de la police dela ville eft entre les mains des bourgeois, que le corps de ville élit pour cette fonction, & pendant la derniere entre les mains des confreres de fainte Lucie. La ville eft partagée en fix quartiers, qui renferment quatorze paroiffes, huit couvens d'hommes, cinq monaftères de filles, plufieurs compagnies ou confréries de pénitens, & quatre hôpitaux pour les pauvres & pour les malades. L'évêque reléve immédiatement du faint fiége. Il y avoit autrefois à Terni quantité de palais, dont il ne reste plus que les ruines. Le plus apparent de ceux qu'on y voit eft celui du comte Spada. L'églife cathédrale, qui eft de figure ronde & magnifique, eft une pièce d'antiquité. Le territoire de Terni eft le plus fertile & le plus abondant des états du pape. On y fauche les prés trois fois l'an, après quoi on y met les beftiaux jusqu'au commencement du printems. Le bœuf y eft excellent, les pigeons domestiques & fauvages, les tourdes & les tourterelles y font trèsbonnes; on y mange du veau auffi-bon que le mongano de Rome; la volaille y eft en abondance ; les pêches y font communément à vingt onces la pièce, les abricots, les poires, les figues & généralement tous les fruits y font trèsgros & d'un très-bon goût. Les melons y font d'une gros-. feur qui ne fe trouve qu'en Amérique. Les navets de fix à fept livres pefant y font très-ordinaires, & on en voit de trente à quarante livres. Il y a des choux communs & des choux pommés d'une groffeur étonnante, fort tendres & d'un très-bon goût: ce pays, qui eft uni, gras & humide, produit d'aufli bons vins qu'on en puiffe fouhaiter, & même de la malvoifie & du muscat. Il y a beaucoup d'oliviers, & le négoce de l'huile eft grand dans cette ville.

Les habitans arrofent leurs champs avec l'eau de la Nera, qui eft toujours blanchâtre. Ils y font venir une partie de l'eau de la Nera, la divifent en cinq branches qu'ils appellent formes; & ces formes fe partagent en quatre-vingt-cinq canaux, quarante-trois desquels font tourner un pareil nombre de moulins à huile, & les quarante-deux autres des moulins à grains. Il y a encore huit canaux, deux pour deux moulins à papier, trois pour trois moulins à foulon, & trois qui fervent à préparer les cuirs. Chacune de ces formes, outre ces divers canaux, donne quantité de petits ruiffeaux, qui arrofent toute la campagne baffe. Au-deffus de la ville de Terni, à deux milles ou environ eft la grande cascade, que ceux du pays appellent CASCATA DELLE - MARMORE. C'est la chute de la riviere Velino, qui fe précipite toute entiere dans la plaine de Terni, pour aller fe joindre à la Néra.

TERNOBUM, ville des Bulgares & la réfidence de leur roi, felon Orrélius, qui cite Grégoras, & ajoute que cette ville pouvoit être au voifinage de la Thrace. Nicétas dit que c'étoit la ville la mieux fortifiée de toutes celles qui étoient fur le mont Hemus, & qu'elle étoit fituée au fommet d'une montagne & dans la Myfie. Chalcondyle la nomme TRINABUM. On croit que c'eft aujourd'hui TERNOVA ou TERNOVO. Voyez TERNOVA.

TERNODORENSE - CASTRUM, lieu de France dans la Champagne, au diocèfe de Langres, fur l'Hormentio, aujourd'hui l'Armançon, felon Grégoire de Tours. Le nom de ce lieu eft différemment écrit par les auteurs du moyen âge. Les uns écrivent Ternodorum, d'autres Tenoderum, Caftrum Tornoterum, Caftrum Tarnodorenfe, Tornodorum, Tornetrum, Ternodrum. C'étoit un vicomté du tems de Charles le Chauve, & aujourd'hui c'eft un comté connu fous le nom de Tonnerre. De Ternodorum on fit Tourneurre, enfuite Tournerre, & enfin TONNERRE. Voyez ce mot. *Hadr. Valefii. Not. Gall. p. 550.

TERNOIS, (Le) Thena, petite riviere de France, dans l'Artois. Elle prend fa fource près de S. Pol, forme un demi-cercle vers le nord, paffe à l'abbaye de Blangy, & fe joint à la Canche, proche la ville d'Hedin.* Dict, des Pays

Bas. De l'Isle, Atlas.

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ebore abundant, dit Pomponius Mela, l. 3, c. 10; mais comme ces peuples ne font connus d'aucun ancien écrivain, Pintaut & Turnébe ont jugé que ce paffage étoit corrompu, & ont effayé de le rajufter. Au lieu de Terota & Berini ebore abundant, ils lifent, Terebintho arbore abundant, ou Terebintho ebore abundant. Par-là ces deux peuples font changés en arbres; la métamorphofe n'a pas déplu aux critiques : perfonne ne connoît les Berini. Quant aux Terota, on pourroit trouver quelque chofe d'approchant dans les Therothoe, que Pline met au nombre des Troglodytes.

TEROUANE ou TEROUENNE, en latin Tarvanna ou Tarvenna, ville de France, dans les Pays-Bas, en Artois. Ptolomée, l. 2, 6. 9, qui écrit Tarvanna, la marque dans les terres, & la donne aux Morini, dont elle étoit, fans doute, la capitale. L'itinéraire d'Antonin la place fur la route de Portus Gefforiacenfis à Bagacum, en cet ordre.

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Dans le même itinéraire on trouve deux autres routes, dont l'une conduit de Tarvenna à Tornacum, & l'autre de Tarvenna à Durocortorum. Dans la table de Peutinger, cete ville eft appellée Tervanna; Civitas Morinum, dans une notice des provinces & des villes des Gaules; Civitas Morinûm Tarvanna Pontium, dans une autre notice; & dans une autre encore Civitas Morinerum, id eft Ponticum. De Valois avoue qu'il ignore d'où lui a pu venir le furnom de Ponticum.

La ville de Terouenne vint des premieres au pouvoir de la France, & alors le paganisme étoit encore dans fa force en ce pays-là: on ne voit pas même que le chriftianisme y ait été reçu avant le baptême de Clovis ; & c'eft faint Remi évêque de Rheims, qui envoya faint Anthemunde pour y prêcher la foi. Il fut le premier pafteur de cette églife, & le pays ne fut entierement converti que du tenis de faint Audomar, nommé vulgairement Omer, qui a donné le nom à la ville de Sithiu où il fut enterré. Cette ville de Terouenne étoit fur la riviere de Lys à fept mille pas de Saint-Omer. Quoiqu'elle fut enclavée dans les terres des comtes de Flandres & d'Artois, elle ne dépendoit d'eux en aucune maniere, ne reconnoiffant point d'autre maître que le roi de France; & le petit territoire qui dépendoit de cette ville, s'appelloit à caufe de cela la Régale. Quoiqu'elle ait été prife plufieurs fois, elle avoit toujours été reftituée à la couronne de France. Charles Quint au traité de Madrid n'en obtint pas la ceflion; mais l'an 1553 cet empereur s'en étant rendu le maître, la fit ruiner de fond en comble. L'évêque Antoine de Créqui s'étoit retiré à Boulogne fur mer, où fes prédéceffeurs avoient fouvent demeuré. C'est pourquoi on leur avoit quelquefois donné le titre d'évêque de Boulogne aufli-bien que Terouenne. Enfin l'an 1559 le pape Paul IV partagea en trois ce diocèfe, voulant que tout ce qui étoit en Artois & en Flandres fous la domination du roi d'Espagne, reconnût à l'avenir pour le fpirituel les évêques des nouveaux fiéges qu'il établit à Saint-Omer en Artois, & à Ypres en Flandres. Il fépara en même tems ces diocéfes de la métropole de Rheims, foumettant le fiége de Saint-Omer à la nouvelle métropole de Cambrai, & celui d'Ypres à celle de Malines.* Longuerue, Descript. de la France, part. 2, p. 89.

A l'égard de la propriété & de la fouveraineté du territoire de Terouenne, elles furent laiffées à la France par le traité de Câteau-Cambrefis de l'an 1559, ce qui n'empêcha pas les officiers du roi d'Espagne de troubler les François dans cette poffeffion, qu'ils ne purent obtenir paisiblement; & par le traité de Vervins de l'an 1598, il fut dit que les différends touchant l'évêché de Terouenne feroient remis à des arbitres. Ces différends concernoient non-feulement la jurisdiction temporelle, mais la fpirituelle, parce que les évêques de Boulogne ne vouloient point confentir à perdre toute leur jurisdiction épiscopale dans l'Artois. Cette affaire n'ayant pas été décidée par des arbitres, les chofes demeurerent au même état; de forte que par le

traité des Pyrénées de l'an 1659, Terouenne fut cédée à la France, comme faifant partie de l'Artois, quoiqu'elle n'en dépendît en aucune maniere, felon le traité de CâteauCambrefis. Cette ancienne ville n'a point été rebâtie, felon un article de ce traité, par lequel il avoit été accordé qu'elle ne pourroit être rétablie par le roi de France, quoique le fonds lui appartînt en fouveraineté.

TERPHALEI, peuples transférés d'Affyrie dans les villes de Samarie par Afenaphar. Quelques-uns croient que les Therphaléens font les Sapires ou Saspires; & d'autres les prennent pour les Tripolitains, habitans de Tripolis en Phénicie.* I. Esdras, 4,9, & fuiv.

TERPILLUS, ville de la Macédoine. Ptolomée, l. 3, c. 13, la place dans la Mygdonie.

TERPONUS, ville de l'Illyrie. Appien, De Bel. Illyr. p. 763, dit qu'elle appartenoit aux Japodes. Céfar s'en rendit maître, aptès que les habitans l'eurent abandonnée: il ne voulut pas la brûler, comptant bien que les habitans les habitans viendroient faire leurs fomiffions; ce qu'ils firent en effet. TERRA. Voyez TERRE.

TERRACINA DI SALERNO, ville du royaume de Naples, détruite.

TERRACINE, ville d'Italie, dans l'Etat de l'église aux confins de la Campagne de Ronie (a) & de la terre de Labour. On la nommoit anciennement ANXUR; Voyez ce mot. Elle eft fituée fur la pente d'une montagne, à quelques milles de la mer, & au milieu du pays le plus fertile de toute l'Italie, en fruits, en bleds, &c. ce qui porta les Romains à y bâtir un grand nombre de maifons de plaisance ; mais aujourd'hui (b) Terracine eft une ville petite, pauvre & mal peuplée, comme tout le pays voifin: on n'y voit plus que les reftes d'un temple que les Spartes avoient confacré à Jupiter Enfant, & qui fert d'églife cathédrale. La façade de ce bâtiment eft foutenue de groffes colonnes de marbre, à la maniere de celle du pantheon de Rome. Le dedans eft rempli de pierres de marbre, qui font une partie de fes murailles, où font quelques ftatues & des inscriptions grecques, difficile à lire & à interpréter. La façade regarde la grande place qui eft ornée d'une affez belle fontaine. Elle eft proche de la maifon de ville qui n'a rien de confidérable; il en eft de même des autres bâtimens publics. On peut remarquer feulement que la maifon de ville a une belle vue fur la mer & fur la campagne voifine, qui eft couverte de grands jardins & d'oliviers. Il faut paffer par le fauxbourg pour descendre au petit port, qui n'eft qu'une plage, qu'on fuit l'espace d'un mille jusqu'à une haute tour carrée, qui eft entre la mer & une montagne escarpée, en façon de muraille, afin de tenir ce paffage fermé en tems de guerre. Près de cette tour eft un haut rocher détaché de la montagne voifine, & à la cime duquel on voit quelques reftes de grands palais avec des arches, qui femblent avoir fervi pour y aller de la montagne. On dit dans le pays qu'il y a un tréfor fur cette montagne, & l'on fait bien des contes à ce fujet. Miffon fait une autre remarque touchant ces rochers, qu'il a fallu, dit-il, couper pour continuer le pavé d'Appius entre la mer & les montagnes. Cela fe voit en divers endroits dans l'espace d'un mille. Le rocher qui eft appellé Pisca Marina eft à peu près haut de fix vingts pieds, & les anciens chifres font marqués de dix en dix en caractere majuscule & romain, fur la face de ce rocher, qui eft coupé perpendiculairement ; de forte que le chifre du haut eft CXX. Miffon affure qu'un antiquaire qui n'eft pas moins exact que curieux & favant, lui a dit à Rome, qu'il avoit mefuré ces distances, & qu'il les avoit trouvées presque toutes inégales. Quelques-uns conjecturent que le principal but de l'entrepreneur, a été de faire voir la jufte mefure de fon travail, & qu'il n'en a marqué les divifions que par maniere d'acquit. D'autres croient que chaque diftance eft le travail de dix jours, & que l'inégalité des diftances, a été caufé par le plus ou le moins de facilité que les ouvriers ont trouvé en taillant le rocher. Ce qui a donné lieu à cette penfée, c'eft que les diftances d'en-haut, font plus grandes que celles d'en-bas, le rocher s'étréciffant toujours vers la cime; mais vraisemblablement, on a commencé à travailler par le haut du rocher, & il faudroit ainfi que la premiere dixaine fût marquée en haut, & que le nombre CXX fe trouvât au bas : tout cela paroît difficile à entendre. (a) Magin, Carte de la Campagne de Rome. Corn. Dict. (b) Miffon, Voyage d'Italie, t. 2, p. 14.

tello, qui fait la féparation des terres de l'Etat Eccléfiaftique d'avec celles du royaume de Naples. On y lit ces mots fur une pierre enclavée dans la muraille : Philippo fecundo rege catholico regnante, hospes, hi fum fines regni Neapolitani. Si advenis amicus, pacata omnia invenies,& malis moribus pulfis bonas leges. Anno M. D. LXIII.

On dit que faint Nérée & faint Achillée eunuques de fainte Domitille, vierge & martyre, eurent la tête coupée en cette ville; que leurs corps furent apportés enfuite à une demi-lieue de Rome fur le chemin d'Ardée. On veut auffi que fainte Domitille bannie dans l'ifle de Ponza, ait été rappellée à Terracine, & brûlée dans cette ville avec les deux filles qui la fervoient; ce qui ne paroît guère vraisemblable. Il n'eft pas moins difficile de croire que faint Epaphrodite, disciple de faint Paul, ait été fait premier évêque de Terracine par faint Pierre. Saint Céfaire, diacre, venu d'outremer, en Italie, fut martyrifé à Terracine du tems de Néron ou de Domitien. Saint Julien, l'an des chré tiens du pays, fut martyrilé en même tems & du même genre de fupplice. * Baillet, Topog. des Saints, p. 480. TERRA-DO-NATAL. Voyez au mot TERRE, l'article TERRE DE NATAL.

TERRAIN. Voyez TIRAIN.

TERRA-NOVÁ, petite ville d'Italie, dans le Florentin, près d'Arezzo, patrie du Pogge.

1. TERRA-NUOVA, lieu d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Léander, Calabria intorno il Mare, p. 203, dit, que quelques uns prennent ce lieu pour la Terina ou Terriana des anciens. Voyez Tɛ

RINA.

2. TERRA NUOVA, ville de l'ifle de Sardaigne (a) au fond d'un grand golfe qui porte fon nom fur la côte orientale de l'ifle. C'eft une ville épiscopale depuis le fixiémn fiécle, & elle étoit connue fous le nom de civitas Phaufiana. Son évêché (b) eft aujourd'hui uni à celui de Cael-Aragonèfe. (a) Carte de la Sardaigne, chez van Keulen. (b) Commainville, Table des évêchés, 1. part. p. 46.

3. TERRA-NUOVA, petite ville de Sicile, dans le Valde Noto fur la côte méridionale de l'ifle, à l'embouchure de la riviere de Terra Nuova, du côté droit. Cette ville qui eft honorée du titre de duché, eft la Gela des anciens. Son port fe nommoit anciennement Refugium Gela. * De l'lfle, Atlas.

4. TERRA NUOVA ou FIUME DI TERRA NUOVA, riviere de Sicile, dans le Val-de-Noto. Elle a fa fource près de Piazza Vecchio. Son cours eft d'abord d'orient en occident l'espace de quelques milles, enfuite elle coule du côté du mich; & après avoir traversé le comté de Mazzarino, & la principauté de Butera, elle entre dans le duché de Terra Nuova, où elle fe jette dans la mer à la gauche de la capitale de ce duché. Cette riviere eft le fleuve Gela des anciens.

TERRAON ou TORRAON, petite ville ou bourg du Portugal, dans l'Alentejo, (a) fur la route de Beja à Lisbonne, au bord de la riviere de Freixarama ou Exarrama, à l'occident de Viana, (b) près du confluent de cette riviere & de l'Odivelas. A une demi lieue au deffous de ce bourg, au bord de l'Exarrama, eft un vieux temple, bâti par les païens à l'honneur de Jupiter, & confacré par les chrétiens aux faints martyrs, faint Juft & faint Pasteur. On y a trouvé quantité d'inscriptions païennes & chrétiennes, en voici une de chaque genre. I.a païenne eft faite par la grande prêtrefle de la province, à l'honneur de Jupiter. Jovi O. M.

on

A quatre milles de Terracine eft la porte Portillo ou Por

(a)

Flavial. F. Rufina. Emeritenfis Flaminica. Provinc. Lufitania

Item. Col. Emeritenfis. Perpet. Et Municipi.

Salac. D.D.

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Jaillot, Atlas. (b) Délices de Portugal, p. 804 Ooooo iij

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TERRAQUÉ OU TERRAQUÉE. Ce mot eft pris du latin TERRAQUEUS, & ne fe dit que du globe terreftre, pour exprimer ce mélange de terre & d'eau dont fa furface eft compofé. On dit bien plus communément le GLOBE TERRESTRE; mais ces mots Terraquée & Terreftre qui fignifient le même globe, n'en donne pas tout à fait la même notion. LE GLOBE TERRESTRE eft ainfi dit par oppofition au globe célefte, fur lequel les conftellations font rangées pour l'étude de l'aftronomie. Le globe Terraquée eft dit ainfi, parce qu'il fert à faire connoître la fituation des continens, des ifles & des mers qui les environnent, pour l'étude de la géographie. Quoique cette différence d'aspect femble établir une différence d'ufage entre ces deux mots, il faut néanmoins avouer que fort peu d'autres difent le globe Terraquée; presque tous difent le globe Terreftre.

TERRASSA, bourgade d'Espagne, dans la Catalogne, à fix lieues de Barcelone du côté du nord. Elle occupe la place de l'ancienne Egara où il s'eft tenu un concile. TERRASSON. Voyez TERASSON.

TERRE, (la) en termes géographiques fignifie le monde entier la terre & la mer. On fe fert très fouvent de globe terreftre pour dire la même chofe, parce que le mot globe fignifie boule, & qu'on prétend que la terre eft

ronde.

La rondeur de la terre n'eft cependant pas parfaite. Selon les effais de M. de Caffini, pour déterminer la grandeur de la terre, fa furface a la figure d'une ellipfe alongée vers les poles, & en la divifant en degrés, il fe trouve que chacun d'eux augmente à mesure qu'il approche des poles, de forte que le circuit du méridien doit furpaffer celui de l'équateur d'environ cinquante-quatre lieues. Ceci n'empêche cependant pas que la terre ne foit phyfiquement ronde. On ne repetera pas ici ce qui eft dit de la longueur du diametre de la terre au mot diametre.

Pour ce qui regarde la théorie de la terre. Voyez Mémoires fur la théorie de la terre par Bourget à la fin des lettres philofophiques. Ce détail feroit trop long dans ce dic

tionnaire.

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L'EUROPE com

Cologne.

Francfort.

L'ALLEMAGNE, Où sont

Hambourg.

prend

Nuremberg.

Amfterdam.

Bruxelles.

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LA TURQUIE en ASIE, où font

Burfe. Trébifonde. Alep. Damas. Jerufalem.

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FRANCE

Nouvelle Am

Bagdet.

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Erferum.

Cofa.

fCotatis.

LA GEORGIE, où font

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Teflis,

Cofachigui. Mehfor.

Medina.

Месса.

L'ARABIE, où font

Herat.

Aden.

Ispahan.

Tauris.

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Schiras.

QUE

Ferabath.

Mexico.

Mexico.

5. Jago de Gua

timala.

Merida.

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Delli..

Amedewat.

Cambaye.

Manoa ou el

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Quito.

Potolli.

LE

LE CHILI

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S. Jago. Impérial. JS. Salvador.

LE BRÉSIL

tero.

Chingtu.

de

Sigan.

l'E U

QUES
DE LA

DE

Tanju.

ROPE

MER MÉ

Samarkand.

Belck.

DITERRA-" NÉE

GNE

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MALDIVES, CEYLAN

Male.

Candea.

Chacan

Kai

Achem.

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