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de la passion. Il y a bien plus de force dans le second passage d'Ezechiel que je viens de rapporter. S. Jérôme dit à l'occafion de ce passage: Le prophéte déclare ici que Jerufalem est située au milieu du monde, & fait voir en même tems que c'est l'ombilic de la terre; car du côté de l'orient elle a l'Afie, au couchant l'Europe, au midi la Libye & l'Afrique, au nord la Scythie, l'Arménie & la Perse, & toutes les nations du Pont. (Il ne faut pas trop chicaner ce pere sur la maniere d'orienter tous ces peuples par rapport à la TerreSainte.) Elle est donc mise au milieu des nations, pourfuit-il, afin que Dieu étant connu dans la Judée, & fon nom étant grand dans Israël, toutes les nations d'alentour suivissent son exemple. Au lieu de cela, elle suivit leur impiété & les surpassa même en fcélératesse. Marc-Antoine Sabellicus pourroit bien avoir pris de-là sa pensée, lorsque parlant de la naissance de Jesus-Christ en Judée, il dit : Cette terre natale étoit beaucoup plus propre pour étendre le mystère chez tous les peuples, que si cette lumiere se fût montrée en quelque autre pays plus éloigné; car la Judée eft presque au milieu de la terre. Cette pensée est belle; mais il ne faut pas trop l'examiner à la rigueur. Il suffit qe'elle soit à peu près vraie par rapport au monde connu du tems de Strabon, contemporain de Jesus-Christ; & les anciens chrétiens ne doivent pas être blâmés d'avoir bien reçu une opinion qui paroît si raisonnable d'abord ; & ils n'étoient pas obligés de la vérifier, rigoureusement sur des vérités géographiques qu'on ne savoit pas encore. Pour les justifier, c'est assez qu'elle fut conforme aux notions de leur fiécle.

Les Juifs ne sont pas les seuls qui ayent cru être au milieu du monde. Les Chinois appellent leur pays Tcномcoué, c'est-à-dire, le ROYAUME DU MILIEU. Ils ont regardé long-tems la terre comme un carré, dont leur pays occupe le milieu. Les Siamois croient de même, au rapport de de la Loubere, que la terre est un carré fort vaste, sur lequel la voûte du ciel porte par ses extrémités, comme si c'étoit une cloche de verre, dont nous couvrons quelques-unes de nos plantes dans nos jardins. Ils affurent que la terre est divisée en quatre parties habitables, tellement séparées les unes des autres par des mers, qu'elles font comme quatre mondes différens. Ils supposent, au milieu de ces quatre mondes, une très haute montagne pyramidale de quatre faces égales. Depuis la surface de la terre ou de la mer, jusqu'au sommet de cette montagne, qui touche, disent-ils, aux étoiles, ils comptent quatrevingt-quatre mille jods, chaque jod est environ de huit mille toises. Ils comptent autant de jods depuis la surface de la mer jusqu'aux fondemens de cette montagne ; & ils comptent auffi quatre-vingt-quatre mille jods d'étendue de mer, depuis chacune des quatre faces de cette montagne, jusqu'à chacun des quatre mondes que j'ai dit. Or, notre monde est, à ce qu'ils disent, au midi de cette montagne, & le soleil, la lune & les étoiles tournent sans cesse autour d'elle, & c'est ce qui fait, selon eux, le jour

& la nuit.

Cet échantillon de la géographie siamoise me perfuade que la science doit être bien essentielle à l'homme, puisque, quand elle lui manque, il la remplace, à quelque prix que ce foit, par des connoissances chimériques, qu'il préfére à une ignorance totale & avouée.

TERRE ANTARCTIQUE. (la) Voyez l'article TERRES AUSTRALES.

TERRE ARCTIQUE. (la) Voyez l'article TERRES ARCTIQUES.

TERRE AUSTRALE. (la) Voyez l'article TERRES AUSTRALES.

TERRE AUSTRALE DU SAINT ESPRIT, (la) partie des terres Australes, au midi de la mer du Sud. Pedro Fernando de Quiros la découvrit, de-là, quelquesuns la nomment TERRE DE QUIR. Voyez QUIR. Il n'en parcourut que quelques côtes. Jean de Torquemada, qui a écrit une relation de ce voyage, en parle d'une maniere affez étendue; mais ce pays n'est pas encore bien connu. On a supposé que sa longueur égale celle de toute l'Europe & de la petite Afie, jusqu'à la mer Caspienne, de la Perse & de toutes les isles de l'Océan & de la mer Méditerranée, en comprenant l'Angleterre & l'Irlande. Si Tasman, qui vit la terre de Diemen en 1642, au lieu de prendre au midi, eut tourné sa route vers le nord, nous faurions maintenant fi elle tient à la terre de Nuits; mais comme

il côtoya quelque tems une espéce de demi-cercle, après quoi il perdit cette côte de vue, pour aller vers l'orient : il trouva la nouvelle Zélande, qui lui fit tourner sa route vers le nord, & manquer la terre Australe du Saint-Esprit. D'un autre côté, Quiros ne découvrit pas affez de cette terre, pour en donner une connoissance suffisante. Il n'a vu que les environs du golfe de Saint-Jacques & de SaintPhilippe, & c'est à cela qu'il faut borner la relation qu'il fait du pays. Voici à quoi se réduit principalement ce qu'il nous en apprend : L'air de ce pays est fort doux & tempéré. Aucun des gens de l'équipage de Piedro Fernando de Quiros n'y fut malade, quoiqu'ils travaillassent beaucoup, qu'ils fuaflent & bussent de l'eau fraîche à jeun, qu'ils mangeassent des fruits que la terre y produit, & allaisent également au serein & au foleil. Ils avoient besoin après minuit d'une couverture de laine, à cause de la fraîcheur du matin. Les habitans vivent fort vieux & sont sains, quoiqu'ils logent dans des maisons basses. On n'y voit ni marécages ni neiges aux montagnes, ni crocodiles dans les rivieres, ni fourmis, ni cousins, ni chenilles dans les maifons ou aux arbres. Les habitans sont doux, traitables, gais, & reconnoissans des moindres marques d'amitié qu'on leur donne. Ils ne songent qu'à vivre paisiblement, fans s'embarrasser des biens. Ils ont pourtant des jardins séparés & fermés. Ils se contentent de couvrir ce qui distingue les deux sexes, selon Davity, qui a extrait la relation du voyage de Quiros.

TERRE DE BARI, (la) ou LA PROVINCE DE BARI. Voyez BARI.

TERRE DE BRCUVERS. Elle est à l'orient du détroit de même nom, dans l'Amérique méridionale, & fut découverte en 164; par Brouvers, capitaine hollandois, qui lui donna fon nom. On ne fait pas encore si c'est une ifle ou un continent.

TERRE DES CHAPELETS, (la) bourg de France, en Poitou, élection de Fontenay, & au diocèse de Luçon.

TERRE DE LA COMPAGNIE. (la) Quelques vaisseaux hollandois, cherchant un passage, du Japon à la mer du Nord, virent une terre, qu'ils appellerent terre de la Compagnie, pour l'approprier, par ce nom, à la compagnie des Indes orientales, qui les envoyoit en ces mers: ils n'y placerent aucune colonie, & n'acheverent pas même de la découvrir. On fait présentement que c'est une isse située entre le 45 & le 52d de latitude, au 175d de longitude, pour sa partie occidentale. Elle est à l'entrée d'un golfe allez grand, qui entre dans la terre de Kamtschatka, dont il fait une presqu'ifle. Le détroit qui est entre cette ifle & cette terre, est le même que le détroit de Uries. Quoique les Ruffiens ayent des colonies dans le continent au midi de cette ifle, ils n'ont pu en mettre les habitans à contribution. On y trouve de très beaux castors & des peaux de petit gris. Elle a au nord-ouest, dans le continent, les OLUTORSKI, nation puissante, ennemie des Ruffiens, contre qui elle défend sa liberté par une guerre continuelle, tuant tous ceux qui tombent entre ses mains. *Carte nouvelle de tout l'empire de la Grande Ruffie.

TERRE DU DIABLE. Voyez TERRE DE GUINÉE.
TERRE DE DIEMEN OU DE DIME. Voyez DIEMENS-

LAND.

TERRE DES ETATS, ifle de la mer du Sud, fut decouverte par Jacques le Maire en 1616: elle est située à l'orient de celle de Feu, dont elle n'est séparée que par le détroit de le Maire: elle est entre le 37 & le 40d de latitude méridionale.

TERRE FERME. On appelle ainsi en général toute terre qui n'est pas une isle de la mer.

C'est en ce sens que les VÉNITIENS appellent l'ETAT DE TERRE-FERME les provinces de leur république, qui font dans le continent, pour les diftinguer des ifles de la Dalmatie, de Corfou & de Venise elle-même, qui n'est qu'un amas d'ifles, sans parler de Zante, de Céfalonie, de Candie & de quantité d'autres que les Vénitiens possédoient anciennement.

C'est aussi par cette même raison que les Espagnols, qui avoient commencé la découverte de l'Amérique par les ifles Lucayes, par Cuba, Saint-Domingue, Portoric & par l'isle de la Trinité, appellerent terre ferme ce qu'ils trouverent du continent entre cette derniere isle & l'isthime de Panama.

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TERRE FERME DES VENITIENS (la) comprend de ce côté-là à la pointe de l'ifle de Biséche, environ a fix

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lieues de la Barre.* Le pere Labat, Nouv. relat. d'Afrique,

t. 1, p. 143.

TERRE D'IEÇO. (la) Voyez IESO.

TERRE DE LABOUR. (la) Voyez LABOUR. TERRE DE LABOURD. (la) Voyez LABOURD. TERRE DE LABRADOR. (la) Voyez LABRADOR. TERRE DE MIXE. (la) Voyez Mixe.

TERRE DE NATA. Voyez NATA.

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Et la TERRE-FERME, proprement côte orientale de l'ifle, & le continent voisin, où les an

TERRE NEUVE. On fait ordinairement honneur de la premiere découverte de cette ifle, une des plus grandes que l'on connoille, à Jean Cabot ou Gabato, Vénitien & à ses fils, lesquels étant au service de Henri VII, roi d'Angleterre, reconnurent, dit on, en 1496, non-feulement l'isle de Terre-Neuve, mais encore une partie du continent de l'Amérique, la terre de Labrador ou Laborador, jusqu'au 55a de latitude nord. Cependant de bons auteurs affurent qu'ils ne débarquerent en aucun endroit. En 1 500, Gaspar de Correreal, gentilhomme portugais, aborda dans une baye de Terre-Neuve, qu'il nomma la baye de la Conception, qu'elle garde encore. Il visita ensuite toute la

dite.

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ciennes cartes placent une terre de Cortereal; mais il ne fit nulle part aucun établissement. Champlain dit qu'il fit un second voyage en Terre-Neuve, & perit fur mer en retournant en Portugal. Il ajoute que Michel de Cortereal son frere, ayant voulu continuer la même découverte, eut le même sort.

Popayan.

Le nom de CASTILLE D'OR étoit autrefois commun à une grande partie de ce pays-là, à cause de la quantité d'or qu'on y trouva chez les habitans. Les provinces dont nous venons de parler, sont aux Espagnols, qui y ont grand nombre de colonies. Leurs principales villes sont nommées dans les articles particuliers de chacune de ces provinces.

La TERRE FERME comprend encore la GoïANE, dont la côte orientale, au midi de l'Orénoque, est possédée par les Hollandois aux environs des rivieres de Berbice & de Suriname, & par les François qui font autour de Cayenne.

La TERRE FERME, proprement dite, est une province particuliere du grand pays qui est le long de la côte septentrionale de l'Amérique méridionale; c'en est proprement la partie qui est entre la nouvelle Espagne, la mer du Nord, la mer du Sud & le golfe de Darien. Panama & Puerto Bello en font les principales villes.

Ce pays est partagé en trois audiences. Ce qui est entre Rio de la Hacha & l'Orénoque releve de l'audience de Saint - Domingue. Les provinces de Carthagene, de Sainte-Marthe, la nouvelle Grenade & partie du Popayan sont soumises à l'audience de Santa Fé. Une partie du Popayan releve de l'audience de Quito, qui est du Pérou; & enfin, ce qui est entre l'isthme de Darien, jusqu'aux confins de la Veragua, dépend de l'audience de Panama.

TERRE DE FEU. (la) Voyez FUEGO. TERRE FRANCHE, (la) canton des Pays-Bas, dans la Flandre Françoise. Il comprend les châtellenies de Bourbourg, de Bergue - Saint - Vinox & Gravelines; Dunkerque en faisoit autrefois une partie. Ses principales villes sont Gravelines, Bourbourg & Bergue-saintVinox.

TERRE FRANÇOISE, (la) petit canton de France, dans la province du Perche, dont elle est une des quatre parties. Baudrand dit qu'on n'en connoît pas bien les limites.

TERRE DES FUMÉES, (la) LA TIERRA DE LOS Humos, petit pays d'Afrique, sur la côte orientale de la Cafrerie. Les Portugais lui ont donné ce nom. Voyez au

mot TIERRA.

TERRE DE GUINÉE, ou dans le langage du pays, TERRE DU DIABLE, pays de l'Afrique occidentale, à la droite de la riviere Niger ou Sénégal, après qu'on a paffé la Barre. Cette terre est incomparablement plus agréable & meilleure que la pointe de Barbarie. Le pays en est uni, couvert de verdure, avec des bouquets de grands arbres de différentes espèces, d'une hauteur & d'une groffeur extraordinaires, & tout cela entremêlé de cocotiers & de palmiers, qui font un très-bel effet, & rendent le pays des plus agréables, qui est de la seigneurie de Bieurt, & fait partie du royaume de Cayor, qui finit

Dès l'an 1404, des pêcheurs basques, normands & bretons faifoient la pêche de la morue sur les côtes de Terre-Neuve, sur le grand banc qui porte fon nom, & jusqu'à l'entrée du fleuve Saint-Laurent; mais on ne fait pas au juste en quel tems ils ont commencé cette pêche. En 1506, Jean-Denys de Honfleur publia une carte des côtes de l'isle de Terre-Neuve & des environs. En 1524, Jean Verazani, Florentin, apperçut au nord de l'Amérique, par les sod, une ifle, qui ne peut être que l'ifle de TerreNeuve. En 1534, Jacques Cartier, Malouin, arriva le 10 de mai au cap de Bonneville, dans l'isle de TerreNeuve, par les 41d, puis après avoir fait environ cinq lieues au sad-fud-est, il entra dans un autre port de la même ifle, & lui donna le nom de Sainte-Catherine.

*

Cartes

En 1583, Gilbert Humphrey, chevalier anglois, prit poslession de l'ifle de Terre-Neuve, au nom de la reine Elifabeth, & y établit la pêche des morues. chronologiques de la découverte du nouveau monde du pere de Charlevoix dans l'histoire de la Nouvelle France.

Les auteurs, qui out parlé de cette isle, s'accordent aflez peu entr'eux : les uns assurent que le ciel y est presque toujours serein, qu'on y voit de belles forêts, que les campagnes y font fleuries & couvertes de fraises, que les buitlons n'y sont guères que des framboisiers, dont le fruit a un goût merveilleux, que les eaux y sont bonnes, qu'on y trouve des vallons très-fertiles, & qu'il croît, sans culture, une espéce de seigle, qui est fort nourrissant; que le gibier y foisonne par-tout; que les cerfs, les ours, les renards, les chevreuils & les castors s'y rencontrent par milliers. D'autres au contraire nous représentent TerreNeuve comme un pays affreux, & disent que cette ille n'est presque par tout qu'un rocher couvert de mousse; qu'à la vérité, dans la belle saison, on y cueille quantité de fraises & de framboises, mais qu'elle ne porte aucun autre fruit; que les bois n'y sont bons à rien, & que la chasse, si on en excepre celle des perdrix & des oiteaux de rivieres, y est impraticable, à cause des montagnes escarpées, dont le pays est couvert; que les brouillards du grand banc se répandent jusques là, & que rarement on y jouit d'un beau soleil; que quand il paroît en été, ses ardeurs sont intolérables, & brule le poisson sur les greves; enfin, que fix mois de l'année, le froid y est excessif.

Pour concilier ces deux sentimens, il ne faut que distinguer les différents quartiers de l'isle qui ont été fréquentés par les Européens. Il est vrai que les côtes du sud & de l'est n'ont pas ordinairement un ciel bien pur, ce qui vient du grand banç, où il regne des brouillards presque continuels. Il n'en eft pas de même des quartiers du nord de l'ouest, où l'hiver & l'été sont fort sereins: pour ce qui est de l'intérieur de l'ifle, on n'en fauroit parler: car personne, que l'on sache, n'y a jamais pénétré bien avant,

&

parmi ceux qui y ont le plus avancé: il se peut faire qui veulent aller de Jerufalem a Damas, aiment souvent

les uns y ayent apperçu de beaux vallons, & que les autres n'y ayent découvert que des rochers escarpes. Il n'est point de montagnes sans vallées, mais ces vallées ne font quelquefois que des précipices, ou remplies de rochers & d'un fable stérile. Aux environs du port & de la baye de Plaisance, il y a des étangs & des ruifleaux, qui y attirent quantité de gibier; mais il n'est pas possible d'y faire la chafle des bêtes fauves, dans un pays fi peu pratiquable : aussi, elles doivent s'y multiplier à l'infini, fans qu'on puiffe en profiter, que rarement & par hafard. Le froid ne fauroit auffi manquer d'être bien rude, non pas tant à cause de sa situation entre les 46 & les 52d de latitude nord, qu'à raison de ses montagnes & de ses bois ; des vents de nord & de ceux d'ouest, qui y regnent souvent, & qui y sont également froids dans l'Amérique septentrionale, & fur-tout de ces monstrueuses glaces, qui venant des mers du nord, se trouvent arrêtées sur ses rivages, & y séjournent long-tems; enfin, il n'est pas étonnant que les chaleurs y soient vives pendant l'été, dans les endroits découverts, où le soleil darde ses rayons sur des rochers tout nuds & fur des plages pleines de cailloux, qui les réfléchiffent de toutes parts.

On ne convient pas davantage sur les habitans naturels de Terre Neuve, que sur la nature de l'intérieur du pays, que quelques-uns ont cru être habité, & que la plupart des auteurs croient être absolument désert. On n'a jamais vu sur ces côtes que des Eskimaux, qui y viennent de la grande terre de Labrador, pour chaffer & y faire la traite avec les Européens: mais ces sauvages ont souvent parlé d'autres peuples, dont ils racontent beaucoup de fables: & il est affez difficile de concevoir que ces prétendus infulaires se tiennent tellement renfermés dans le centre de leurs isles, qu'on n'en ait jamais vû aucun sur les côtes, Ce que les Eskimaux disent de leur figure, suffit seul pour leur ôter toute croyance.

Le canal, qui sépare l'isle de Terre Neuve du continent de l'Amérique, se nomme le détroit de Belleisle, & court nord-eft & fud-ouest : quand on l'a paflé, en descendant au fud, on trouve une grande baye, où les François ont un fort, qui porte le nom de Ponchartrain: mais il y a peu de profit à y faire avec ces sauvages, qui n'y font presque pas traitables. Au fud du fort de Plaisance, il y a une allez grande baye, où les vaisseaux peuvent hi

verner.

Les François avoient tous leurs établissemens en TerreNeuve, sur la côte méridionale de cette ifle, & ceux des Anglois étoient à la côte orientale. Le principal étoit le port de Saint-Jean, & le plus avancé au nord étoient l'isle & le port de Carbonniere, à l'entrée de la baye de la Conception, fur la main droite. Ce voisinage a souvent occasionné des guerres entre les deux nations. Les François se sont plus d'une fois rendus maîtres de presque tous les postes des Anglois, qui n'ont pu faire aucune conquête sur eux : mais par un article du traité d'Utrecht, tout ce que la France poslédoit dans cette isle a été cedé à la couronne d'Angleterre.* Histoire de la Nouvelle France du pere de

Charlevoix.

TERRE DES PAPOUX. (la) Voyez au mot GUINÉE l'article NouVELLE GUINÉE.

TERRE PROMISE. (la) Voyez TERRE-SAINTE. TERRE DE QUIR. (la) Voyez les articles QUIR, & TERRE AUSTRALE DU SAINT-ESPRIT.

TERRE-SAINTE, (la) pays d'Asie, où se sont opérés les mystères de la rédemption du genre humain. C'est delà que les chrétiens lui ont donné le nom de TERRE-SAINTE. Nous avons déja marqué ses différents états sous les noms CHANAAN, JUDÉE, PALESTINE. Voyez ces articles. Il faut voir ici son état présent sous le joug du Turc, toute ruinée & déferte. Cet état est moins une suite de la négligence avec laquelle les Turcs cultivent les pays qui leur appartiennent, quand ils font loin de la capitale, qu'un accomplissement des prophéties. Si on excepte Jerusalem, elle n'a plus que des bourgades & quelques châteaux, & le tout fort mal peuplé. Le plat pays est en proie aux Arabes, qui l'infestent sans cesse pour voler les pasfans, car la campagne y est peu cultivée. Les garnisons turques font trop foibles & trop écartées les unes des autres, pour réprimer ces brigandages. La crainte de toniber entre les mains de ces gens-là, fait que les pélerins,

mieux prendre la mer à Jaffa, & côtoyer jusqu'à Tripoli, de Syrie, l'espace de cent lieues, & de-là, en quatre jour nées de chemin, ils se rendent à Damas, par la plaine qui est entre le Liban, à leur gauche, & l'Antiliban à leur droite. D'autres ne remontent par mer que jusqu'à Acre, à quarante lieues de Jaffa, descendent vers le midi, & viennent à Sephori, autrefois capitale de la Galilée méridionale, où il y a sept lieues: de-là ils vont à Nazareth, qui en est à deux grandes lieues, & par le Thabor, ils se rendent à Tibériade, sur le lac: de Tibériade à Bethsaide, par Magdalon, qui font cinq autres lieues affez grandes. Ceux qui risquent d'aller de Jerufalem à Samarie, prennent escorte, & passent par Naplouse, où il y a douze lienes, de-là à Samarie, quatre lieues, & ensuite à Nazareth douze. De Jerufalem, vers l'orient, on va, par Bethanie, à Jérico, où l'on compte sept lieues, de-là au Jourdain, deux autres, & de Jérico à la mer Morte trois. Sur le Jourdain, on va voir les restes de l'église bâtie fur l'endroit du fleuve, où Josué l'arrêta , pour faire paffer les Israelites. Cette église fut nommée l'Évêché du Gué du Jourdain; & fon autel étoit composé sur les douze pierres que l'on tira du fond de ce fleuve, pour servir de monument de ce passage miraculeux. * De la Rue, TerreSainte.

Les voyages vers le midi sont de Jerufalem à Bethléhem, où il y a deux lieues; de Jerufalem à Hébron huit lieues, & d'Hebron à Gaza douze : lorsqu'on veut aller en Egypte, de Gaza à Damiéte, la Thamiatis des anciens, il y a cent trente-cinq mille pas, que le moine Brocard réduit à deux journées d'Allemagne, qui font quatre des nôtres.

Les voyages vers l'occident sont de Jerufalem à Scalona, seize lieues en pallant par Eleutheropolis; de Jerufalem à Emaüs quatre lieues, de Jerufalem à Jaffa seize.

Le Jourdain est aujourd'hui regardé comme la borne oricotale de la Terre-Sainte. Personne n'ose le passer de peur de tomber entre les mains des Arabes Bedouins. Du côté du midi ce pays est ouvert aux Arabes Sarrazins. L'auteur, qui me fournit les matériaux de cet article, dit que ces Arabes Bedouins se prétendent descendus des anciens Madianites ; & que les Arabes du midi font les Sarrazins, qui, fortis de l'Arabie Heureuse, occuperent l'Idumée dès avant le tems de faint Jérôme. C'est, dit-il, une chose étrange, que quoique depuis eux il y ait eu partout là des évêchés & des chrétiens, ces peuples y soient toujours retournés comme par droit de reverfion, & comme dans leur propre héritage, au lieu que le peuple Juif n'a jamais pu parvenir à demeurer de nouveau dans fon ancienne patrie.

La Terre-Sainte a le Turc pour souverain, & fi ce n'étoit l'asyle naturel que les chrétiens ont trouvé dans l'enceinte du Liban, il n'y en auroit plus aucun en tous ces lieux. Les chrétiens, ramassés dans les vallées du Liban sous leurs évêques maronites, sont unis à l'église catholique, & font environ cent soixante mille. Ils dépendent, pour le temporel, d'un seigneur arabe, qui se dit EMIR DE TRIPOLI, & qui est tributaire du Turc. Il y a entr'eux environ vingt mille hommes portant les armes pour leur défense particuliere. L'Antiliban est aussi habité par les DRUSES. Voyez ce mot.

Toute la Terre-Sainte a soixante-sept lieues d'étendue du midi au nord, ou du torrent de Gazara à l'Antiliban, sous les trois degrés paralléles, 31, 32 & 33, & c'est ce que l'on nomme improprement sa longueur; fa largeur n'est pas égale de Gaza à la mer Morte, elle a trente lieues; de Jaffa au Gué du Jourdain vingt-deux; de Casaïr à Scythopoli vingt; d'Acre à Capharnaüm quinze; de Seide à Belenas ou Césarée de Philippe trente-huit mille pas.

Les pélerins divisent aujourd'hui la Terre - Sainte en trois provinces ; la JunÉE, la SAMARIE & la GALILÉE.

La Jupée comprend les terres qu'occupoient les tribus de JUDA, de BENJAMIN, de SIMEON & de Dan, & en outre les cinq SATRAPIES des PHILISTINS.

La SAMARIE répond au pays de la tribu d'EPHRAIM & à celui de la DEMI-TRIBU DE MANASSÉ, en deçà du Jourdain.

La GALILÉE se divise encore en deux parties comme

autrefois; en GALILEE SEPTENTRIONALE OU DES GENTILS; & en GALILEE MÉRIDIONALE ou des JUIFS.

La GALILEE SEPTENTRIONALE renferme le pattage "des deux tribus d'ASSER & de NEPHTHALI, & la côte de TYR & de SIDON. On voit trois places qui font encore très - confidérables; BEAUFORT, ouvrage des François durant les guerres de la Terre-Sainte; SEPHER, place ancienne dont parle Josephe, & MONTFORT, dont le nom françois marque l'origine. Beaufort a donné le nom à cette Galilée qu'on appelle TERRE DE BEAUFORT.

La GALILEE MÉRIDIONALE contient le partage des tribus d'IsSACHAR & de ZABULON, & n'a rien de plus célébre que NAZARETH & le THABOR.

Ce pays eft présentement partagé entre trois émirs, & de Turc, dont ils relevent, & qui outre cela y entretient deux fangiacs, fubordonnés au bacha de Damas. Ces trois émirs font TEMIR DE SEYDE, L'EMIR DE CASAIR, & L'EMIR DE GAZA.

L'EMIR DE SEYDE occupe presque toutes les deux Galilées, & polléde depuis le pied de l'Antiliban jusqu'au Aeuve de Madefuer.

L'EMIR DE CASAIR tient la côte de la mer, depuis Caïpha, sous le Carmel, jusqu'à Jaffa exclusivement.

L'EMIR DE GAZA a sous lui l'Idumée. Tous trois, comune nous avons dit, relevent du Turc & dépendent du bacha de Damas.

Les deux SANGIACS ou gouverneurs Turcs prennent Ise noms de leurs résidences, qui font JERUSALEM & NA

PLOUSE.

Celui de Jerufalem a pour département la JUDÉE, & celui de NAPLOUSE commande dans la Samarie.

Au delà du Jourdain est ce qu'on appelle le ROYAUME DES ARABES. A l'orient de la mer de Tibériade, en descendant le Jourdain, jusqu'au dessous du lieu où NotreSeigneur Jesus-Chrift fut baptifé, sont des Arabes Bédouins ; au midi de ceux là font les Arabes Bergers, au nord & à l'orient de la mer Morte. Ces Arabes ont un roi, qui ne reconnoît en rien l'autorité de la Porte. Il est souverain indépendant, & a dans ces déserts un royaume de trente journées de longueur sur douze de largeur.

TERRÉ VERTE. (la ) C'est une tradition du mot GROENLAND. Voyez ce mot.

TERRE AUSTRALE, particuliere ou propre, en latin Australis regio particularis. C'est une porte de la terre Australe ou tertes Antarctiques: elle est à l'occident de la nouvelle Hollande, & au midi de l'ancien continent. Ce pays fut découvert l'an 1603 par un capitaine françois nommé Goneville, qui y fut jetté par la tempête, amena en Normandie un fils d'un roi de ce pays, & en donna une relation en 1663, par où on voit que c'est un pays assez fertile, fans être peuplé, que ses habitans font dociles & vont à demi-nuds, fur-tout les jeunes gens; que chaque canton a fon roi, & qu'il y a des racines propres à faire de belles teintures. En 1697, le capitaine Ulamming Hollandois, envoya trois vailleaux fur la terre Australe propre, qui y remarquerent quelques havres allez bons & des rivieres fort poiffonneuses.

TERRES ANTARCTIQUES ou Continent Méridional, en latin Regiones Antartica & Australes, font bornées par la mer du Sud, l'Océan ou mer d'Ethiopie, & l'Océan ou met des Indes. On les nomme auffi le Continent Méridional. Ce font la nouvelle Guinée, la terre des Papoux, la Carpentatie, les isles de Salomon, qui ont à leur midi la terre Australe du Saint-Esprit, la nouvelle Zemble, l'ifle de Horn, l'ifle de Cocos, l'ifle des Traîtres & autres petites ifles aux environs, l'ifle ou terre de Feu, la terre des Etats, la terre Australe particuliere, la terre des Diements & la nouvelle Hollande. Voyez ci-après les TerRES AUSTRALES.

TERRES ARCTIQUES, (les) c'est-à-dire, SEPTENTRIONALES. J'ai déja expliqué ce mot ARCTIQUE en fon lieu. Les géographes appellent terres Arctiques, les terres les plus voisines du pole septentrional, comme sont les pays de Groënland & les autres qui se trouvent au nord de l'Amérique, autour des détroits de Hudson, de Davis, & de la baie de Baffin. On donne auffi ce nom au Spitzberg, qui eft au nord de l'Europe, & à la nouvelle Zemble, &c. Les terres Arctiques sont peu connues. On n'en a découvert que quelques côtes au nord de l'Amérique, & on ignore si ce sont des ifles, où si elles tiennent au

Cominent. Les defagrémens & les risques d'une navigation, peu lucrative à proportion, ont empêché qu'on en achevật la découverte. L'envie de trouver un pallage aux Indes par le Nord, a fait découvrir ce qu'on en connoît excepté le Groenland, dont les Danois & les Norwégiens sont en poffeffion long-tems avant la découverte de l'Amérique par Colomb. On doit à la pêche des baleines la connoisfance que nous avons du Spitzberg, qui eft au nord de l'Europe. Je ne sais s'il faut mettre au nombre des terres Arctiques, une terre que le chevalier de Forgerais découvrit au nord-oueft, & affez loin de la Californie, en revenant de la Chine par la mer du Sud. Il en parle affez avantageusement dans un mémoire qu'il adressa à fes maîtres, & que j'ai entre les mains.

Un géographe hollandois, à qui on a l'obligation d'avoir animé ses compatriotes à la découverte des pays les plus feptentrionaux, par l'espérance de trouver par l'Océan un passage vers la Chine; ce géographe, dis-je, nommé Pierre Plantius, publia en 1594 une mappemonde, dans laquelle il suppose que le pole de la terre a perpendiculairement une roche sous le ous le god. Cette roche est au milieu d'une mer qui communique à notre Océan par quatre décharges, qui forment autant de grandes ifles. Une de ces prétendues décharges vient au nord du Groenland, entre le 10 & le 20d de longitude. Une autre est au nord de la nouvelle Zemble, entre le 90 & le 100d; une troifiéme est entre le 180 & le 1901; la derniere enfin entre le 270 & le 280d. Il met entre la premiere & la feconde une itle habitée par des Pygmées de quatre pieds de haut. Ne fachant que mettre dans les trois autres isles, il en a rempli le blanc par les remarques suivantes; savoir, que quelques-uns penfent que notre Océan coule au nord par ces quatres Euripes, fans discontinuer, & que les eaux y font engouffrées ; il dit dans un autre, que ces Euripes ne se glacent, dit on, jamais, à cause de la violente rapidité de leurs cours. La plus judicieuse de toutes ces remarques est celle-ci. J'ai mis, à l'exemple des autres, ces quatre grandes isles fous te pole Arctique, non que je fois perfuadé qu'elles existent véritablement, mais afin que les ignorans ne se plaignent pas qu'on les ait omises.

En effet, qui que ce soit à qui cette imagination soit premierement venue, il s'est livré à une conjecture que les navigations n'ont point confirmée. Les glaces que l'on trouve en approchant du pole font un grand obstacle. La curiofité de savoir ce qui est sous les poles couteroit trop cher à quiconque en entreprendroit le voyage.

TERRES ARNOLPHES, petit pays d'Italie, dans l'État de l'Eglife, au patrimoine le long du Tibre. On y trouve

Aqua Sparta, Cesi, S. Gemini, Massa, &c.

TERRES AUSTRALES, (les) c'est-à-dire, MÉRIDIONALES, ANTARCTIQUES, ou opposées aux ARCTIQUES, terres situées vers le pole méridional. Il s'en faut bien qu'on soit aussi avancé vers le midi que vers le nord. En voici plufieur raisons: L'Europe d'où partoit les navigateurs, avoit plus d'intérêt de connoître le pole dont elle est voiline, que celui qui lui est oppofé. La navigation du nord se pouvoit faire à moins de frais que celle du midi. On cherchoit un passage aux Indes, le grand objet des navigateurs des quinze & seiziéme fiécles. Quand on eut doublé le cap de BonneEspérance, on se vit tout d'un coup dans la mer des Indes, & il n'y eut plus qu'à suivre les côtes en prenant la saison des vents favorables. Quand on eut trouvé passage dans la mer du Sud par le détroit de Magellan, on se trouva aux côtes du Chili & du Pérou, & on s'embarralla peu des pays qu'on laissoit à la gauche du détroit; des vailleaux chargés de provisions ou de marchandises cherchoient toujours un prompt retour.

La terre qu'on laissoit au midi en passant le détroit de Magellan, parut d'abord le commencement d'un continent nouveau, peut-être autli grand que l'Amérique. La terre de Vue, espéce de cap situé par les 42d d de latitude méridionale, à 6 οι 7d de longitude, la Nouvelle Hollande, la Nouvelle Zélande & la Terre Australe du Saint-Esprit, parurent propres à ne faire qu'un seul continent avec la terre de Feu, & c'est sur ce pied-là que sont tracés ces pays sur la carte de Plantius, quoique sans leurs noms qui font la plupart plus modernes que la carte; mais les navigateurs on détruit ces conjectures.

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conjectures. Des vaisseaux passant au midi de la Terre de Feu, ont appris que ce n'étoit qu'une ifle. Abel Tasınan, allant de l'isle Maurice vers la Terre de Diemen, qu'il côtoya dans sa partie méridionale, la laissant à sa gauche, trouva la Nouvelle Zélande à sa droite, & paffa entre ce dernier pays & la Terre Australe du Saint-Esprit. On fait par-là que la Nouvelle Zélande & cette Terre Australe du Saint - Esprit sont séparées l'une de l'autre par la mer. On n'est pas fûr que cette derniere soit un même continent avec la Carpentarie, ni que celle-ci tienne à la presqu'ifle appellée la Nouvelle Guinée. De même on ignore fi la Terre de Diemen tient à la Nouvelle Hollande; mais on fait, à n'en point douter, que la Nouvelle Zélande en est séparée par la mer.

fort cent villages, & jouit du droit de députer aux états. Les guerres des Maures la ruinerent tellement, qu'elle demeura long-tems abandonnée; mais en 1171, Alphonse II, roi d'Arragon, la repeupla, & lui accorda les mêmes priviléges dont jouiflot Sepulveda en Castille, priviléges qui étoient les plus grands dont jouit aucune cité en Espagne. En travaillant aux fondemens des murailles de Teruel, on trouva la figure d'un taureau avec une étoile sur le front; ce qui fut pris pour un heureux présage, & engagea les habitans de mettre la figure d'un taureau dans les armes de leur ville. Le pape Grégoire XIII fonda l'évêché en 1577, à la priere du roi Philippe II. Cet évêché est de douze mille ducats de revenu. Le chapitre de la cathédrale est composé de fix dignités & de quatorze canonicats. En 1365, le 25 avril, jour de S. Marc, Pierre, roi de Castille, furprit Te

D'un autre côté, on ne fait pas si le port découvert par
Drak au 300d de longitude, vers le 61d de latitude mé-ruel, la pilla & la ruina. En mémoire de ce défastre les ha-

ridionale appartient à quelqu'isle ou à quelque continent, ni si les glaces vues par Halley, entre les 340 & 355d de longitude par les 53d de latitude méridionale, ont quelque liaison avec les Terres de Vue.

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TERRETTE, petite riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin. Elle a sa source dans le village de Lourseliere & Ozonniere, dans la paroisse de Carantilly, & coule à la droite des églises de Carantilly, Mesnil-Aure, Amigny & Hommet, où elle reçoit Loque. Elle passe fuite à la gauche d'Eglan, de Saint-Pierre-d'Artenay, & se décharge proche du bois du Hominet, à la gauche de Thére, dans la riviere de Taute. * Corn. Dict. Vaudôme, Manuscrits géographiques.

TERREY, TIREY OU TIRIF, selon Corneille, qui ne cite aucun garant, Tyr-Ryf, felon l'Atlas de Blaeu, & TIRE-JY, felon l'état présent de la Grande Bretagne, t. 2, pag. 287, c'est une des ifles occidentales de l'Ecofle, & que Ton compte parmi celles du second rang. Elle eft au couchant de l'ifle de Mula, & au midi occidental de celle de Col, dont elle n'est séparée que par un petit canal, au milieu duquel est la petite ifle de Gunna. L'ifle de Terey passe pour la plus fertile de toutes les ifles d'Ecolle, & elle abonde en toutes chofes néceflaires à la vie humaine. Sa longueur est de sept ou huit milles, & fa largeur de trois. Il y a un lac, une ifle dans ce lac, & un vieux château dans cette ifle. Son port est affez commode.

TERRIANA. Voyez TANATIS.

TERSOS & TERSIA. Voyez TARSUS & TARSURA. TERTA, ville de la Thrace. Ptolomée, 1.3, c. 11, la marque dans les terres, entre Sardica & Philippopolis. TERTOLEN. Voyez TOLEN 2.

TERTONA. Voyez DERTON & TORTONE.

TERTRY, village de France, en Picardie, entre Peronne & Saint-Quentin. Ce lieu est remarquable par la victoire signalée que Pepin remporta en 687, contre le roi Théodoric.

TERUA. Voyez GERUA.

TER-VEERE. Voyez VEERE.

a

TERUEL, ville d'Espagne, au royaume d'Arragon, vers les frontieres de celui de Valence, au confluent du Guadalaviar & de l'Alhambra, dans une plaine vaste & fertile. Elle est honorée d'un siége épiscopal & du titre de cité. On aborde de Teruel du côté de Saragosse, par un double pont; c'est-à-dire, que, comme le lit de la riviere eft fort enfoncé, il a fallu (2) bâtir arche sur arche, afin que le pont pût atteindre à la hauteur des bords de la riviere. Outre un affez bon nombre de gens de qualité, on y voit quantité de riches marchands qui y font un commerce très-considérable. L'air y est si doux qu'on y jouit presque toujours des charmes du printems. La campagne qui environne la ville, est délicieuse par le nombre des fontaines qui l'arrosent, par les jardins dont elle est embellie, par les fleurs dont elle est embaumée, & par les fruits exquis qu'elle produit. Teruel est la partie du fameux Gilles Sanches Muños, chanoine de Barcelone, qui, du tems du grand schisme, fuccéda à l'anti-pape Benoît XIII, sous le nom de Clément VII; mais dans la suite, voyant les défordres que causoit son élévation, il abdica, & fe contenta de l'évêché de Mayorque. La ville de Teruel est divisée en huit paroifles, & elle a cinq maisons religieuses, (b) quatre d'hommes & une de filles, avec un riche & célébre hôpital. Ce fut le roi D. Pedre IV, qui érigea Teruel en cité en 1347, parce qu'elle l'avoit assisté d'une somme considérable durant les guerres du Roussillon. Elle a dans son ref.

bitans s'abstiennent encore aujourd'hui de manger de la viande ce jour-là. Le roi Alphonfe V fint en cette ville une aflemblée des états en 1427, & y confirma avec serment les priviléges des habisans. L'année suivante les états s'y affemblerent encore. (a) Etat préf. de l'Espagne, par l'abbé de Vayrac, tom. premier, pag. 110. (b) Silva, Poblac. de Espana, pag. 129.

Le pere Briet conjecture que Teruel pourroit être la Turbula de Ptolomée.

TERUIGI, peuples compris parmi les Goths, selon Ortélius, qui cite le panégyrique de l'empereur Maximien. Il y en a qui lisent Teruingi au lieu de Teruigi. Voyez THE

RUINGI.

TERUNIOTÆ, peuples que Curopolate semble placer au voisinage de l'Illyrie. Voyez TERBUNIOTA.

TERZA. Corneille dit, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, à douze milies de Matera, entre Caftellaneta & Genosa. Je soupçonnerois presque que cette ville feroit imaginaire; car Magin ne marque ni ville, ni bourg, ni village, ni hameau entre Caftellaneta & Genosa.

Sanson, Robert, marquent fort bien dans leurs cartes la Terza, mais ils n'en font qu'un bourg; du reste ils lui donnent la même position que Corneille.

TESA, ville de la Carmanie. Ptolomée, 1.6, c. 8, la marque sur le golfe Paragon.

TĖSANA, lieu du Trentin, selon Paul Diacre, Langobard. 1. 3, c. 15. TESARIOSTI ou TESSARIOSTI REGNUM, royaume des Indes, dont parle Strabon, 1. 12, p. 516, qui fait entendre que ce royaume étoit au voisinage de la Bactriane.

TESCAN, ville d'Afie, dans le Turquestan, à l'embouchure de la riviere Tachoffca, dans le Chefel ou Šiltum. Cette ville est apparemment la même que de l'Ifle appelle Taskend ou Tafacand, & dont il fait la capitale d'un royaume de même nom. * Davity, Afie.

TESCAPHE, ville de la Mésopotamie. Ptolomée, L. 5, c. 18, la marque sur le bord du Tigre, au-dessous de Séleucie. Ses interprétes lisent Scaphe pour Tescaphe.

TESCEVIN, montagnes d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province d'Escure. Il y en a deux qui se touchent & qui commencent à la montagne de Guigidime & finissent à celle de Tagodast. Elles sont toutes deux peuplées de Bérebéres de la tribu de Muçamoda, mais pauvres, & qui ne vivent que de l'orge & du millet qu'ils recueillent. Ils cultivent quelques terres dans la plaine, & en payent un tribut à des Arabes vassaux du chérif. Toutes ces montagnes sont partagées entre ces chefs pour la subsistance des troupes, qu'ils font obligés d'entretenir. Plusieurs fontaines sortent des vallées qui font fort sombres. Il y a entre autres deux sources à une lieue l'une de l'autre, d'où naissent les deux rivieres de Tescevin qui traversent la province, & vont se rendre dans l'Ommirabi. Chacune séparément s'appelle Tecent, & lorsqu'elles font jointes on les nomme Tescevin, ce qui veut dire Lisieres. De la Croix, dans son histoire d'Afrique, l. 1, nomme ces deux montagnes Tesevon ou Testevi. * Marmol, Royaume de Maroc, 1.3, c. 78.

1.TESCHEN, Teschena, ville de la haute Silésie, sur la rive droite de l'Else, sur les confins de la Moravie, de la、 petite Pologne & de la Hongrie, à treize milles de Cracovie, au couchant, & à douze d'Olmutz au levant. Elle est des plus anciennes de la Silésie, & tire fon nom de Cessimire ou Gessimire, fils de Leszko III, duc de Pologne; il Tome V. Qqqqq

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