Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

commença à la bâtir avec le château vers l'an 810. La fitua tion de cette ville eft inégale, une partie eft fur la hauteur, & l'autre partie dans la vallée. Elle eft entourée d'une forte muraille; l'air y eft fort fain. Les vivres font à très-bon marché: il y a quantité de gibier & de volaille; on y ap porte de Hongrie des vins délicieux & toutes fortes de fruits en abondance. Les rivieres donnent beaucoup de poiffons; enfin rien n'y manque de tout ce qui eft nécelfaire à la vie. Cette ville eft la capitale du duché de ce nom, & elle étoit la réfidence des ducs de Teschen, dont le dernier Frédéric Guillaume mourat l'an 1625. En lui s'éteignit la branche masculine des ducs de Teschen fortie des rois de Pologne, & ce fut la famille des ducs de Siléfie qui subsista le plus long-tems.

2. TESCHEN, (Duché de ) en latin Teschonenfis Ducatus, pays du royaume de Boheme, dans la haute Siléfie. La Viftule prend fa fource près de là; il eft allez referré: il a la petite Pologne à l'orient, la haute Hongrie au midi, & le duché de Katibor au feptentrion; il a pour capitale Teschen: fes autres lieux ne font pas confidérables.

TESCUT. Voyez TECEUT.

TESCYLETIUM, lieu ou ville d'Italie, dans la grande Gréce, fur la côte, entre le temple de Junon Lacinienne & la ville Locri, felon Diodore de Sicile, l. 13. Le même mot fe trouvoit dans Strabon, l. 6, p. 261 ; mais il a été corrigé par Cafaubon, qui lit Scylleticum.

TESEGDELT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, fur une haute montagne, à quatre lieues de Téchevit. Elle eft ceinte d'une roche escarpée, qui la rend comme imprenable. Pas loin de cette ville prend fa fource la riviere de Téchevit & en paffe fort proche. Les habitans font riches & ont de petits chevaux qu'on ne ferre point, qui grimpent comme des cerfs parmi les rochers. Durant les guerres des Portugais ceux de Tefegdelt fe défendirent avec beaucoup de bravoure contre les Arabes & les chrétiens unis par l'avantage de leur fituation; mais le prétexte de la religion les foumit enfuite au chérif, qui en fit grand cas à caufe de leur valeur & de la force de la place; ils font fort civils,& reçoivent bien les étrangers. Il y a une belle mosquée au milieu de la ville, où il y a plufieurs alfaquis, dont le chef eft juge au fpirituel & au temporel; il y a en outre un gouverneur de la part du chérif, qui garde cette place comme la clef du pays, & a foin de recevoir le revenu de la province & d'adminiftrer la juftice dans les .caufes qui font de fon reffort. Il fe recueille ici beaucoup d'orge, de fruits & d'huile; il y a quantité de chevres, mais peu d'autre bétail, parce que ce font des roches escarpées où l'on auroit peine à le mener. Marmol, Royaume de Maroc, liv. 3, chap. 10.

*

TESIN ou TESINO, grande riviere d'Italie, au duché de Milan. Elle a une de fes fources en Suiffe, au canton d'Uri, dans le mont Saint-Gothard, & l'autre en Italie, dans le bailliage de Bellinzone. Ces deux fources font deux ruisfeaux qui fe joignent un peu au-deffus de Bellinzone, & forment le Telin, qui traverfe le lac Maggiore du nord au fud, fort enfuite de ce lac; & prenant fon cours vers le midi oriental, va baigner Pavie & fe perdre enfin dans le Pô, à quelques milles au-deffous de cette ville. Cette riviere eft nommée TICINUS par les anciens.

TESNE, riviere d'Afrique, au royaume d'Alger, appel lée Siga par Ptolomée, & qu'on nomme aujourd'hui HaREIGOL: c'est un petit fleuve qui fort du mont Atlas, traverfe les déferts d'Angued, palle près de Tefegfet, & fe jette dans la mer, à cinq lieues d'Oran.* Dapper, Royautne d'Alger, p. 159.

TESNIERES, ou TERNIERS-SURHON, OU TAISNIERES, lieu de France, dans le Hainaut, du diocèfe de Cambrai; c'est une simple seigneurie de mille quatre cents cinquante mencaudées de terres labourables, de deux cents foixantedix-fept mencaudées & demie de pâturages ou vergers, & de cent vingt-deux mencaudées & demie de prairies & marais.Le curé a une portion de dixmes pour fon gros, qui va à fix cents livres ; il a un vicaire à Malplaquet, dépendant de Taisnieres, ce vicaire a deux cents livres de revenu en partie d'une fondation, & en partie des habitans du hameau. La haute juftice dépend du comte d'Aiguemont, la moyenne & baffe eft du reffort des abbés & religieux de Lobbe. La dixme leur vient auffi par donation du roi Lothaire ; il y a dans le même lieu un fief feigneurial, dir Surhon, & un autre dit Saint-Symphorien. La bataille du 11 feptembre

8

1709, entre l'armée du roi & les alliés, rend ce lieu mémorable. Les habitans font laboureurs & manœuvriers. Il s'y trouve quelques bois dont on ne peut faire grand ufage, & il y paffe un ruiffeau venant de la longue ville.

TESPIS, ville de la Carmanie. Ptolomée, l. 6, c. 8, la marque dans les terres, près de Carmana, la métropole du pays. Au lieu de Tespis le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Thaspis.

TESSALIA, 'bourg d'Espagne, dans le royaume de Navarre, entre Olite & Pampelune.

TESSALON, village de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France, au bord du lac des Hurons, apparemment à la côte feptentrionale.

TESSARA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, l. 6, c. 29.

TESSARE, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Miliane. Dapper, Royaume d'Alger, p. 163, en parle ainfi : Teffare eft appellée Tiguident ou Tegdente par les Africains, ce qui veut dire la ville ancienne. Elle eft célébre, ajoute-t-il, dans l'hiftoire romaine, fous le nom de Céfarée; cependant tout le monde, à beaucoup près, ne convient pas que ce fût là la ville de Céfarée. Voyez CÉSARÉE, no. 8. Telfare, dit encore Dapper, confine au Biledulgerid. Elle avoit autrefois près de deux milles de circuit, comme on le peut voir par les mafures d'un grand temple. Elle fut ruinée par les califes de Carvan en 959, & rebâtie depuis, par un célébre Morabou, de forte qu'elle renferme aujourd'hui plus de treize cents maisons.

TESSARESCE DECAPOLIS, contrée de la Cœlefyrie. C'eft Etienne le géographe, in voce, Tipara, qui en fait mention; mais on croit qu'il y a faute dans cet endroit, & qu'au lieu de ro Toxanonews, il faut lire pas xanones.

Δεκαπόλεως.

TESSE, bourg de France, dans le Maine, du diocèse & de l'élection du Mans, eft compofé de mille huit à neuf cents habitans. Cette terre a été érigée en comté en faveur de la maifon de Frouflay.

TESSEBERG, montagne de la Suiffe, au canton de Berne, dans le bailliage de Nidau, dont les habitans dépendent uniquement de Berne pour le fpirituel; mais pour le temporel ils dépendent de Berne & du prince & évêque de Porentru. C'eft un pays de bons pâturages. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 177.

TESSET, petite ville d'Afrique, dans la Barbarie. Elle a été bâtie, à ce que dit Marmol, Numidie, l. 7, c. 5, par les anciens Africains, au quartier des Berebeches, des Sénégues & des Ludayes qui habitent la partie occidentale du Zahara : elle eft fermée de murailles de pierres ; il n'y a ni trafic ni police; le chérif y tient un gouverneur avec garnifon, pour empêcher les querelles entre ces peuples, car les Arabes de ces déferts les incommodent quelquefois ; ils en étoient vallaux autrefois, & ils leur payoient un grand tribut. Les habitans de Teffet font plutôt bafanés que noirs, & les hommes n'ont aucune connoiffance des lettres. Il n'y a que les femmes qui lifent, qui écrivent & qui étudient les chofes de la religion qu'elles enfeignent aux enfans; & quand les garçons font devenus grands, ils quittent l'étude pour le travail. Quoique les hommes foient maigres & bafanés, les femmes y font affez blanches, & ont beaucoup d'enibonpoint ; & excepté celles qui enfeignent la jeuneffe & qui filent, toutes les autres ne font rien, fi bien que la pauvreté regne par tout le pays, & il y en a peu qui ayent de quoi vivre. Ils ont quelques troupeaux de brebis, mais ils ont beaucoup plus de boucs & de chevres. Tout le pays d'alentour n'eft que fablons, hormis quelques piéces de terre où il y a des dattes, & où l'on feme du millet. Autour de la place font aufli quelques oliviers qui rapportent un peu d'huile, & de-là ils vivent du mieux qu'ils peuvent. Ils attelent un chameau avec un cheval pour labourer, parce qu'ils n'ont point de bœufs, & tous les Numides de ces quarriers en font de même. Entre Teffet & la mer, font les habitations de Nun.

TESSEY, bourg de France, dans la baffe Normandie au diocèle de Coutances, avec titre de baronnie. Ce bourg eft fitué fur la riviere de Vire, à quatre lieues ou environ au-deffus de Saint-Lo, & à deux ou trois lieues de Torigni. Il fe tient un marché à Telfey, & il y a haute juftice. * Corn. Dict.

TESSIN, petite ville d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, avec feigneurie. Cette ville eft fituée fur la ri

viere de Rackenis, entre Demin & Rostock. * Zeyler, Topogr. Saxon. infer. p. 229.

TESSOTE, ville d'Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Garet. Elle eft bâtie dans les terres, fur une roche fort haute, où l'on' monte en rond, comme par un dégré à vis. Ses habitans manquent d'eau, & n'en ont point d'autre que celle de pluie, qu'ils gardent dans des citernes. De la Croix, Hift. d'Afrique, t. 1. Dapper, Royaume de Fez, p. 157.

TESSUINUM, felon quelques manuscrits de Pline 1. 3, c. 13, & TERVIUM, felon d'autres. Quoi qu'il en foit de cette différente ortographe, Teffuinum ou Tervium étoit une ville d'Italie, aux confins de la région Pratutienne & du Picenum. Je fais cette remarque parce que Pintaut & Or. télius avoient pris Teffuinum pour un fleuve.

TESSY. Voyez TESSEY.

TEST, ou TOST, Trifanto, riviere d'Angleterre, dans le Hantshire. Elle a fon cours du nord au midi. A fon embouchure elle forme le port de Southampton.

TESTACE, ou DOнOLO, en latin Teftaceus mons, montagne dans l'enceinte de Rome, eft à environ deux cents pas de la pyramide de Ceftius: elle a environ demi-mille de circuit, & cent cinquante pieds de hauteur perpendiculaire. Ce n'est qu'un amas de vaiffeaux de terre rompus; on y a creufé des grottes où l'on tient du vin, & on y en vend: il n'eft pas loin de la porte qu'on nommoit anciennement Porta Trigemina.

TESTE, (la) ou TESTE DE BOUCHE, bourg de France en Guyenne, généralité & & élection de Bordeaux. Il fournit de la marée à toute la Gascogne & au Bearn, état tout près de la mer. Mémoires dreffés fur les lieux.

TÉSTE-DE-CAN, ifle du royaume de France, fur la côte de Provence, à l'entrée du golfe de Saint-Tropez. TESTES-DE-BOULES, peuples fauvages de l'Amérique feptentrionale, aux environs du pays des Miflillimakinac. Ils font alliés des François.

TESTIA. Voyez THESPIA.

TESTINA, riviere d'Italie, fè jette dans Baciglione. TESTRINA, village d'Italie, près d'Amiterne. Denys d'Halicarnaffe le donne aux Sabins, & dit que ce fut là leur premiere demeure.

TESUF, ville d'Afrique, dans la Barbarie. C'étoit autrefois, dit Marmol, Numidie, l. 7, c. 10, la capitale de la province de Darha, où il y avoit grand trafic, tant du pays des Négres, que de la Barbarie & d'ailleurs. Elle fut bâtie par les anciens Numides, & ruinée par les Arabes fchismatiques. C'eft de là qu'on transportoit en Europe le fin laiton, le cuivre & le bronze, avec des esclaves Négres, & du fin or appellé gelel & nacnaqui de Tibar, que les habitans alloient querir au pays des Négres. Cette ville eft maintenant détruite, & il ne refte que quelques veftiges des anciens bâtimens.

TET, riviere de France, dans le Rouffillon. Elle prend fa fource dans les Pyrénées, un peu au deffus de MontLouis qu'elle baigne: de-là coulant de l'occident à l'orient en ferpentant beaucoup, elle arrofe Ville- Franche & Perpignan, & va fe perdre dans le golfe de Lyon, entre l'em bouchure d'Agly & celle du Tech. Voyez RUSCINO. Le pere Hardouin prétend que c'est la riviere appellée par Pline, Vernodurum. Voyez ce mot. Jaillot, Atlas. TETAGODA, ville de l'Albanie, felon Ptolomée, l. 5, c. 12. Le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Tagoda, au lieu de Tetagoda.

TETARIUM, ville dans la partie de la Lycaonie, que Ptolomée, l. 5, c. 4, comprend dans la Galatie. Au lieu de Tetarium, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Tetradium.

TETCITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, felon la notice des évêché d'Afrique, où l'évêque de ce fiége eft appellé Rufticus Tetcitanus.

TETE, fortereffe d'Afrique, dans le Zanguébar, felon Corneille, qui ne nomme point fon garant. Il ajoute que les Portugais qui ont bâti cette fortereffe aux confins du Monomotapa en font les maîtres. De l'Isle ne la connoît point.

TETERINGEN, village des Pays-Bas, dans la baronnie de Bréda, à un quart de lieue de la ville de ce nom. Il eft de la jurisdiction de Bréda, & il n'y a que des jurés. Le droffard en eft le fchout: le fecrétaire de la ville y exerce la même fonction, & les échevins y forment le tribunal;

cependant il y a un receveur particulier. L'églife eft deflervie par les pafteurs de la ville, qui n'y prêchent que de tems en tems.* Janiçon, Etat préfent de la Républ. des Provinces Unies, t. 2, p. 200.

TETHRINE, fleuve de l'ifle de Créte, felon Paufanias, L. 1, 6. 27.

TETHRONIUM, ville de la Gréce, dans la Phocide, Hérodote, 1.8, no. 33, la nomme avec d'autres villes voi. fines du fleuve Céphife; ce qui fait croire que c'eft la même ville que Tithronium. Voyez ce mot.

TETIUS, fleuve de l'ille de Cypre. Son embouchure eft marquée par Ptolomée, 7. 5,6. 14, entre Amathus & Citium ou Cetium.

TETOETSIE, ou TETUS, ville de la Tartarie Moscovite, près de la riviere de Volga eft petite: elle eft fur une haute montagne; a une muraille de bois, quelques méchantes maifons, de petites églifes, & à cent vingt werftes de Cazau.

TETOLATA. Voyez TECOLATA.

TETRACHORITE & TETRACOMI, noms qu'Etienne le géographe donne aux peuples Beffi. Voyez BESSI.

[ocr errors]

TETRADI, riviere d'Afie dans la Natolie, que les Turcs nomment Cherfan Barefir, fe jette dans la mer Noire, à quarante milles de celle d'Argyropotami. TETRADIUM. Voyez TETARIUM.

TETRAGONIS, ville de l'Arachofie, au pied du mont Caucase. Pline, 1.9, c. 23, dit que cette ville avoit été nommée auparavant Cartana.

TETRAÑAULOCHUS. Voyez NAULOCHUS.

TETRAPHYLIA, lieu de la Macédoine, dans l'Athamanie. Tite-Live, lib. 38, cap. 1, nous apprend que c'eft dans ce lieu que l'on gardoit le tréfor royal.

1. TETRAPOLIS, nom grec qui fignifie QuatreVilles, & que l'on a donné à diverfes contrées où le trouvoient quatre villes qui avoient quelque relation enfemble.

2. TETRAPOLIS-ATTICA. On appelloit ainfi une contrée au feptentrion de l'Attique, où étoient quatre villes bâties par Xuthus, pere d'Io, dans le tems qu'il régnoit dans ce quartier de la Grece. Ces quatre villes étoient, felon Strabon, 7. 8, p. 383.

Oenoë, Marathon, Probalinthus, Tricorython.

Feftus, dans l'interprétation qu'il donne du mot Quadrurbs, femble reconnoître une autre Tétrapole de l'Attique: Quadrurbem, dit-il, Athenas Attius adpellavit, quod fcilicet ex quatuor urbibus in unam domicilia contulerunt Braurone, Eleufine, Pireao, Sunio; mais, ni Meurfius, ni Cellarius, geogr. ant. l. 2, c. 13, ne font aucune difficulté de dire que Feftus s'eft trompé groffiérement dans cette explication car, outre qu'il eft faux qu'Athénes ait été compofée précisément de ces quatre villes, il n'eft pas vrai qu'Attius, par le mot Quadrurbs, entende la ville d'Athénes: il ne veut parler que des quatre villes qui compofoient la Tétrapole de l'Attique.

3. TETRAPOLIS DORICA, contrée de la Grece, dans la Doride. Les Doriens, dit Strabon, lib. 9, pag. 427, habitoient entre les Etoliens & les Eneianes, & leur pays s'appelloit Tetrapole, à caufe qu'il y avoit quatre villes. Cette Tétrapole, ajoute t-il, paffe pour avoir donné l'origine à tous les Doriens. On nommoit ces quatre villes :

Erineus, Boium, Pindus, Cytinium.

4. TETRAPOLIS-SYRIA, contrée de la Syrie, qui renfermoit quatre villes principales ; savoir,

Antioche, Séleucie, Apamée, Laodicée. Strabon, l. 16, p. 749, qui fait mention de cette Tetrapole, dit que ces quatre villes étoient appellées Sœurs à caufe de leur concorde. Elles avoient en toutes quatre le même fondateur.

5.. TETRAPOLIS, ville d'Allemagne. Voyez RATIS

BONNE.

1. TETRAPYRGIA, ville de la Cappadoce, dans la Garfaurie, felon Prolomée, 1.5, c.6: cependant la ta Tome V. Qqqqq ij

ble de Peutinger femble plutôt mettre Tetrapyrgia dans la où une galiote paffoit ailément, en transportant les rames Cilicie que dans la Cappadoce.

2. TETRAPYRGIA. Voyez TAURESIUM. 3. TETRAPYRGIA on TETRAPYRGIUM, lieu de la Marmarique fur la côte. Strabon, Y. 17, p. 838, le place auprès de Portus Phycus.

TETRICUS MONS ou TETRICARUPES, montagne d'I talie, dans la Sabine, ou du moins aux confins des Sabins, felon Pline, 7. 3, c. 12. Virgile parle de cette montagne dans le feptiéme livre de l'Eneide, vers 713.

Qui Tetrica horrentes Rupes, montemque Severum,
Casperiamque colunt.

....

Et Silius Italicus, l. 8, v. 418, dit:

.....d Tetrica comitantur Rupe cohortes.

Cette montagne étoit très-escarpée. C'est aujourd'hui, felon Holften, cet affreux fommet de rochers entre la montagne de la Sibylle & Ascoli, & qui domine fur tous les autres fommets de l'Apennin.

TETRIONENSIS. Voyez DERTON. TETRISIA. Voyez TIRISTRIA. TETSCHEN, petite ville de Boheme, avec un château royal fur l'Elbe, à quatre milles au deflus de Pirn. On dit que faint Wenceslas y a été élevé. Le colonel Copi, commandant fuédois à Eger, prit Tetschen en 1648. C'est une clef du paffage fur l'Elbe.* Zeyler, Topogr. Bohem.

P. 79.

d'un bord à l'autre.

Le château de Tetuan conimande la ville. C'eft un ancien bâtiment uni, qui confifte en deux carrés, dont celui de dehors eft flanqué de quatre tours ; l'autre eft d'une hauteur raisonnable & commande le refte Les murailles font en très-mauvais état, & ne pourroient pas foutenir la décharge d'une batterie. Dans des tems d'alarmes, la garnison cft de cinq cents hommes. Comme ce château eft commandé par des montagnes, quand on la répareroit, il ne feroit jamais en état de tenir à une attaque faite dans les regles. Les maifons des particuliers font dispofées de maniere, qu'on peut faire le tour de la ville de terralle en terraffe. Il n'y a qu'un feul palais digne de l'attention des étrangers. Il est bâti fur une petite éminence à l'extrémité de la ville. Au-devant de la maifon fe trouve une magnifique place d'armes, & à l'un des côtés font deux jardins féparés par un grand chemin, qui conduit de la ville au bâtiment. Avant que d'y entrer, on traverse une avenue faite en forme de cloître, qui après deux ou trois détours conduit à une trèsfpacieufe place carrée, embellie tout autour de portiques. Au milieu de ce carré eft une fontaine de marbre, dont l'eau fert à fe laver & à donner de la fraîcheur : la place & Ies arcades font pavées à la molaïque, de même que les va ftes fales qu'on trouve à chaque côté du carré. A tous les angles de ce carré s'élevent quatre tours, dont la hauteur excéde confidérablement le haut de l'édifice. Dans deux de ces tours font de grands escaliers qui menent à un grand appartement haut. Dans les deux autres on rencontre des portes au bas des escaliers, qui conduifent à une mosquée que le peuple n'a pas épargnée dans les mouvemens de fa fureur, difant que le bacha avoit fouillé tous les lieux où il s'étoit trouvé ; & qu'il falloit les détruire entierement; Les jardins, le bureau des fecrétaires des dépêches, les cuifines, les écuries, les bains, communiquent au bas du carré. Au-deffus des escaliers font les appartemens des fem mes. Ils ont une vaste étendue, & regnent au deffus de tous les offices de la maifon. Au haut des degrés eft une galerie fermée d'une balustrade relevée d'une citelure très délicate & d'une peinture fine, & dont les côtés font revêtus de tuiles peintes. Le pavé des chambres & de la galerie eft à la mofaique. Sur chaque côté de cette galerie percent de fpacieux appartemens qu'occupoient quatre femmes légitimes du bacha: le principal confifte en cinq chambres, dont une au milieu des quatre autres a un dôme. Toures ont des tes par lesquelles on paffe aux bains des femmes, & les femmes esclaves y ont auffi leurs chambres particulieres. Ces chambres ne tirent du jour que par les portes des chambres de dehors, & malgré cela on les bouche encore très fouvent avec des rideaux. Cette grande obfcurité donne beaucoup de fraîcheur & garantit des mouches. Lorsqu'on veut laiffer entrer l'air, il ne faut qu'ouvrir les portes qui font larges & hautes, régnant depuis le plat-fond jusqu'au plancher. Il y a des guichets contre le vent & la pluie. Au deffus de l'appartement des femmes, on a pratiqué une très belle terraffe, qui a la vue fur toute la ville, fur la vallée, fur la riviere, fur le grand chemin & jusque fur la mer. Au haut dans chaque tourette, il y a un belveder à deux étages, avec des treillis où les femmes peuvent travailler & jouir d'une charmante perspective tout autour, fans être expofées à la vue. Les jardins répondent à la beauté du bâtiment. On y voyoit de belles allées couvertes de vignes, & par le moyen d'une arcade qui tourne au-deffous du chemin, tous les jardins fe communiquent. Ce palais n'eft pas ancien: il fut bâti par le bacha Hamet, qui avoit un gour exquis pour l'ordonnance d'un bâtiment & pour la dispofition des jardins. Il n'y épargnoit rien, quoi qu'il en pût couter, fans égard à la mifere du peuple; ce qui le rendit fort odieux.

TETUAN, ville d'Afrique, au royaume de Fez, fur le bord de la riviere de Cus, à une lieue de la côte de la mer, en remontant la riviere. Elle eft fituée dans une belle plaine, & environnée de vergers. Marmol, Royaume de Fez, 1. 4,t. 36, dit qu'elle a été bâtie par les naturels du pays, & poffédée par les Romains, après par les Goths, & enfuite par les Arabes, qui y équipoient des fuftes de corfaires pour courir les côtes de la chrétienté. Alors elle étoit fort peuplée; mais elle fut faccagée par une flotte de Caftille en 1400, & presque tous fes habitans faits esclaves. Elle demeura déferte l'espace de quatre-vingt-dix ans, jusqu'à ce qu'Almandari, qui paffa en Afrique après la conquête de Grenade, l'obtint du roi de Fez pour incommoder les chrétiens. Il la repeupla, fit réparer fes murailles, & bâtir un château entouré d'un foffé, où il fe retiroit & alloit ravager de là les frontieres de Ceute, d'Alcazar & de Tanger, avec quatre cents cavaliers qu'il avoit amenés d'Andaloufie, & d'autres Maures habitans de ces montagnes: & pour fatiguer les Espagnols par mer, il avoit quelques petits vaiffeaux fur la riviere, & s'en fervoit pour aborder fur les côtes d'Espagne : il fit jusqu'à trois milles esclaves qu'il obligeoit de travailler tous les jours à la bâtiffe de fon château : la nuit il les renfermoit dans de grands cachots avec les fers aux mains. Il laiffa pour fucceffeur un petit-fils qui ne fut pas moins brave que lui, & dont les descendans furent tous feigneurs de Tetuan jusqu'en 1567, que la divifion s'étant mife parmi les habitans, ils fe partagerent en deux factions, des Buales & des Buhascenes; celle-ci chaffa l'autre. Sur ces nouvelles, le chérif y envoya des troupes, qui, étant entrées paifiblement dans la ville, fe faifirent du chef qui avoit fait foulever la place, & l'envoyerent prifonnier à Fez, puis chafferent le refte de la faction, & garderent la ville pour le chérif. Elle n'eft point forte, n'ayant que des murs de terre affez bas, & la plupart du foffe rempli; de forte qu'en plufieurs endroits on peut venir de plein pied jusqu'au mur. Hors de la porte du château par où l'on descend au fauxbourg, il y a un cavalier fur une plate-forme garni de quelques pierriers, mais mal montés. La force de la ville confifte en quatre cents bons chevaux, & quinze cents hommes de pied, outre les grenadins qui s'y retirerent depuis la derniere révolte. Il y aborde plufieurs fuftes & galiotes de corfaires d'Alger pour faire leur provifion d'eau & de biscuit, & fe joindre à quelques bâtimens qui appartiennent aux habitans pour courir ensemble les côtes de la chrétienté. Les Espagnols tâcherent en 1564, de rendre leur port inutile en y coulant à fonds deux brigantins & quelques chaloupes chargées de pierres; mais après leur départ, les Maures retirerent les deux brigantins, enfuite le courant ouvrit un autre paffage près des chaloupes du côté du feptentrion,

por

L'édifice & les jardins ne font rien en comparaifon du palais qu'il a fait bâtir au-dehors de la ville. Il eft fitué dans une vallée délicieufe, au-deffous des montagnes, fur le bord de la riviere, à environ deux milles de Tetuan. Le canal & le bâtiment n'étoient pas encore achevés quand il fut contraint de fe fauver; & le peuple dans fa fureur détruifit bien des chofes. Le bâtiment confifte en deux pavillons carrés; car les Maures ne donnent jamais d'autre forme à leurs édifices pour avoir de la fraîcheur, & n'être pas vus. L'architecture de ces pavillons n'eft pas réguliere, les chambres mêmes font petites; & dans les angles fur les

côtés regnent des galeries foutenues par des volontés: ce qui donne du frais & de l'ombre pour le promener dellous pendant la chaleur du jour, & fur le foir un air très-agréable. Au milieu du corps de dehors étoit une fontaine, ce qui eft ordinaire dans toutes les maifons des Maures; & tout étoit pavé de petits carreaux de Hollande. L'autre pavillon a beaucoup plus d'étendue; il faut descendre quel. ques marches pour y entrer, & il étoit borné par un parterre où l'on avoit épuifé toutes les fineffes de l'art. Au centre un baffin rond femé de pointes ou d'angles faillans, ecevoit l'eau qui jailliffoit d'une fontaine à une hauteur aifonnable. Ce baffin profond de près de quatre pieds, fervoit de bain aux femmes du bacha; il étoit enclos dans pavillon. Un fentier de trois pieds de large formoit là

le

communication des deux corps de logis, & aboutiffoit aux

domiés & dispertés ça & là, fans aucun ordre. Depuis Tetus jusqu'à la mer Caspienne, on ne trouve aucun village. Olearius, Voyage de Moscovie & de Perfe, 7.41 p. 291.

TEVA. Voyez TEBA.

TEUCA, felon Ptolomée, l. 3, c. 5, montagne de là Sarmatie Européenne.

TEUCERA, lieu de la Gaule Belgique, felon la table de Peutinger, fegment. 1, qui le marque entre Teruana & Samarobriva, il y en a qui veulent que ce foit préfentement Thiefures, bourgade de l'Artois fur l'Authie, audellus de Dourlens.

TEUCHERIA. Voyez ARSINOE, . 15.
TEUCHITANUS. Voyez THEN TEOS.

TEUCILA, ville que l'itinéraire d'Antonin marque au

angles & aux côtés du carré, le tout de la hauteur d'en- voifinage de l'Arménie ou de l'Euphrate. Elle s'y trouve Viton quatre pieds. Les côtés & le comble étoient couverts fur la route de Melitène à Samofate, entre Zimara & Sa

de

petites tuiles peintes qui avoient moins de deux pouces en carré. Les vuides des angles étoient comblés de terre qu'on couvroit d'orangers, de limons, de citrons & autres albres, & les ancres de l'élévation étoient ornés de pots de fleurs. A chaque côté du carré quatre routes oppofées l'une à l'autre conduifoient à la fontaine où il y avoit quelques dégrés à descendre, & en face de chacun étoit une alcove d'où le bacha voyoit baigner fes femmes; en face de l'autre pavillon on voyoit la falle des banquets, qui pouvoit avoir cinquante pieds de hauteur. Au-dellus de l'escalier regnoit tout à l'entour un balcon foutenu par des arcades, fous lesquelles on pouvoit le promener. La chambre au deffus de l'escalier, dans le côté, étoit grande & haute, le plat fond étoit délicatement cifelé & orné de belles peintures, & le faîte s'élevoit en forme de dôme. La falle des feltins avoit été conftruite de façon qu'elle avoit la vue fur le canal, profond de fix pieds, d'une longueur & d'une largeur prodigieufes, & terralle au fond. Derriere T'un & l'autre pavillon on voyoit le jardin qui étoit d'une grande étendue. Les allées étoient régulieres & palitfadées de vignes, qui formoient des berceaux fous lesquels on fe promenoit à l'abri de l'ardeur du foleil. A l'un des côtés de ce jardin, il y avoit eu une forêt de diverfes fortes d'arbres come orangers, limons, figuiers, grenadiers, aman. diers, palmiers, tamarins, &c. mais le peuple avoit principalement ruiné ce côté là. Au milieu on avoit pratiqué deux treilles, & les murs du jardin étoient baignés par la riviere. On compte à Tetuan une douzaine de demeures de Santons. Ces maifons font des afyles inviolables pour tou: tes fortes de perfonnes & de crimes, excepté les crimes d'état. De pareilles immunités font abfolument néceffaires dans un gouvernement auffi tyrannique, & elles ont fauvé la vie à une infinité d'innocens.

Les dehors de la ville préfentent une perspective agréable, on ne voit que jardins le long de la riviere, où l'on artive par plufieurs allées, que des espéces de paliflades faites de rofeaux, rendent impénétrables aux rayons du foleil.

En général, on peut dire que Tetuan eft une des plus agréables villes de la Barbarie. Le commerce des chrétiens a beaucoup civilifé les habitans. Il y a environ cinq mille Juifs établis dans cette ville. Ils font diftribués dans cent foixante-dix maifons, chacune desquelles renferme plufieurs familles. Ils font plus riches à Tetuan qu'en aucun autre lieu de l'empire de Maroc; cependant ils vivent dans ime extrême pauvreté, par rapport aux taxes exorbitantes qu'on exige d'eux. Tout le commerce paffe par leurs mains. ils fervent de courtiers entre les Maures & les chrétiens; & fi les deux parties intéreffées ne fe tiennent pas fur leurs gardes, elles font presque toujours les dupes de leurs agens. Tous les Juifs parlent ici espagnol, langue qu'ils ne parlent point dans tout autre endroit de la contrée. Ils font d'excellent vin, & leur eau-de-vie devient bonne au bout de quel ques années, pourvu qu'ils n'y mêlent pas trop d'anis en la diftillant. * Hift. des révolutions de l'empire de Maroc,

P. 96.

TETUS, ville de Tartarie, à la droite de la riviere de Zerdik, qui n'eft qu'un bras de la grande riviere de Kama, qui vient du nord-eft de la province de Permie, & fe décharge dans le Volga. La ville de Tetus eft éloignée de Cafan de cent vingt Werftes, ou de vingt-quatre lieues d'Allemagne. Elle eft fituée fur une éminence. Les bâtimens, tant publics que particuliers, font affez mal or

bus, à feize milles du premier de ces lieux, & à vingt-huit milles du second.

TEUCRIA. Voyez DARDANUS.
TEUCRIS. Voyez TROJA.

TEUDASIA. Voyez THEODOSI A.

TEUDERIUM, ville de la Germanie, Telon Prolomée, l. 2, c. 11. Elle étoit voifine de Mediolanium & de Bogadium.

TEVÉ, ou SAINT-MARTIN & SAINT-JULIEN de TEVÉ lieu de France, dans le Berri, du diocèle de Bourges, fous l'élection de la Châtre. C'est une châtellenie qui a toujours appartenu au feigneur de Linieres: elle releve de la baronnie de la Châtre. Les habitans font libres, & ont droit de franchise & de bourgeoifie.

TEVECRIT, lieu d'Afrique, au royaume de Trémecen, au pied de grands & âpres rochers, qui aboutillent à la ville d'One, fur la côte de la mer. Les Romains en avoient fait une fortereffe. Les habitans font en petit nombre, pauvres, & ne vivent que d'orge & de miller, & ont quelque lin dont ils font une groffe toile. Les montagnes aux environs font peuplées de Bérebéres, qui vivoient dans une crainte perpétuelle, lorsque les Espagnols tenoient One; ils font à préfent plus en repos. Comme les murailles de cette ville ont de grandes breches en divers endroits, on ne s'empreffe pas d'y aller demeurer.* Marmol, Royauə me de Trémecen, l. 5, c. 8.

TEVENDEZ, montagne d'Afrique, au royaume de Fez, dans la province d'Hascore. Elle eft fituée vers le midi, à trente-cinq milles de la province de Dara, & fait partie du grand Atlas. Cette montagne porte beaucoup d'orge & de pastel; mais elle ne peut produire de bled. Elle nourrit quantité de chevres & de brebis, quoique fon fommet foit couvert de neiges toute l'année, & qu'il y pleuve rarement.* Dapper, Description du royaume de Fez, p. 137.

TEVERONE, riviere d'Italie, dans la Campagne de Rome, anciennement Anienus ou Anio. Voyez ANIO. Elle prend la fource aux confins de l'Abruzze ultérieure, & coule d'abord du midi oriental au nord occidental en ferpentant. Elle fair enfuite un grand coude, & après un cours de quelques milles d'orient en occident, elle tourne du côté du midi occidental, pour aller fe jetter dans le Tybre, un peu au deffus de Rome. Dans fa courfe, elle groffit fes eaux de celles de diverfes rivieres allez peu confidérables, Les principaux lieux qu'elle arrofe font Trevi, g. Subiaco, d. Mérano, g. Cantalupo, d. Caftel-Angelo, g. Villa di Vopisco, d. Tivoli, g. Blucano, d. Lunghezza, g. Cervaro, g. Serpentara, d. On trouve dans le fond de cette riviere de petites pierres qui reflemblent fi bien à des anis, aux canelats, aux amandes & aux autres confitures de cette espéce, que l'on s'en fert quelquefois à table, pour attraper les friands. * Magin, Carte de la Campagne de Rome.

TEVERTON, ville d'Angleterre, (a) dans le Devonshire, (b) fur la riviere d'Ex, à la gauche, dans l'endroit où cette riviere reçoit celle de Leman, à douze milles au-def fus d'Excefter.Teverton députe au parlement, & a droit de marché.(a) Blacu, Atlas. ( b) Etat préfent de la Gr. Bret. tom. i, pag. 55.

TEUGETON. Voyez TAUGETON.

TEUGLUSSA, ifle de l'Afie Mineure. Thucydide, 1.8, p. 582, qui en parle, femble la mettre au voisinage de la

Doride.

Q1999 in

TEULON, lieu de France, dans la Franche-Comté. Il y a une abbaye de l'ordre de cîteaux.

TEULLEY-LEZ-LAVONCOURT, en latin Theolocas, lieu de France, dans la Franche-Comté, diocèse de Befançon. Il y a une abbaye d'hommes, ordre de câteaux, fille de Morimond. Elle a été fondée le 18 de mars 1130, près de Gray & Autray. Elle vaut à l'abbé environ fix mille cinq cents livres.

TEUMES, fleuve de la Bootie, Héfyche dit qu'il arrofort la ville de Thébes. Ortélius foupçonne que ce mot eft corrompu de Teumeflus, ou que par contraction on aura dit Teumes pour Teumeffus.

TEUMESSUS, montagne & village de la Bootie. L'un & l'autre étoit, felon Paufanias, 4.9, c. 19, fur la voie ruilitaire, & il ajoute que c'est le lieu où Jupiter cacha Europe. On y voyoit un temple dédié à Minerve Techlinienne, mais la ftatue de la déelle n'y étoit point. Strabón, lib. 9, p. 409, met Teumeffus dans le territoire de

Thèbes.

TEUOCHIS, lac & ville d'Egypte, felon Etienne le géographe.

TEURERT, ville ancienne d'Afrique, au royaume de Fez, bâtie au haut d'une montagne, par les anciens Africains, fur les bords du Za. Elle eft environnée de plufieurs terres fertiles en bleds & en troupeaux, qui aboutiffent de tous côtés à des déferts âpres & fteriles, ayant celui de Garet au feptentrion, au midi celui d'Aduhare, celui d'Angued au levant & au couchant, qui va au royaume de Trémecen, celui de Téfrata. Teurert étoit autrefois l'une des principales villes de la Mauritanie, & celui qui en étoit seigneur tiroit tribut de tous les Arabes & les Bérebéres de ces déferts. Il y avoit plufieurs temples & plufieurs palais, tous bâtis de pierres de taille; mais depuis le regne des Bénimé rinis, elle a été fort incommodée des guerres de Trémecen, à caufe des différentes prétentions de ces princes qui la vouloient affujettir pour être maîtres des Arabes, au milicu desquelles elle eft. Autrefois cette ville étoit plus peuplée, parce que plufieurs de fes habitans fe font établis à Tézar & ailleurs pour s'éloigner de la frontiere. * Marmol, Royaume de Fez, liv. 4, c. 7.

TEURIOCHEME, peuples de la Germanie. Ptolomée, lib. 2, c. 11, les place au nord des monts Sudetes. Quelques uns veulent que ce foient les habitans de la Thuringe.

TEURISCI, peuples de la Dace, dans la partie feptentrionale de cette contrée, felon Ptolomée, l. 3, c. 8, qui les place entre les Anarti & les Ciftoboci. Ortélius femble croire que ce font les Taurisci.

TEURISTÆ, peuples de la Germanie. Strabon, lib. 7, pag. 393, qui parle de ces peuples, femble les mettre au voifinage du Danube & des Alpes. Cafaubon croit qu'au licu de Teurifta on doit lire Taurifta.

TEURNIA, ville du Norique, au midi du Danube, felon Ptolomée, l. 2, c. 14. qui la marque entre Virunum & Idunum. Pline, l. 3, c. 24, nomme aufli Teurnia, entre les villes du Norique. Les modernes ne conviennent pas fur la fituation précife de cette ville. Il y en a qui veulent qu'elle ait été fur le lac de Chimfée, dans la Baviere, parce qu'on ya trouvé une ancienne inscription, où il eft fait mention de cette ville:

L. TERENTIO VERO

II VIRO TEURN.

PR. JUR. DIC.

D'autres, comme Cluvier & le pere Hardouin, la cherchent dans la Carinthie, fur le bord du Drave, dans l'endroit où eft aujourd'hui Villach, fituation qui s'accorde affez avec celle que Prolomée donne à l'ancienne Teur

nia.

TEURTEVILLE-AU-BOCAGE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèfe de Coutance, de l'élection de Valognes. C'est une paroiffe dont la cure vaut deux mille livres de rente. Il y a deux feigneurs féculiers qui y nomment alternativement. Dans cette paroiffe eft le prieuré de Barnavaft, qui appartient aux bénédictins réformés de faint Vigor de Bayeux.

TEUTANIUM. Voyez TITANA.
TEUTATES. Voyez MERCURIUS.

TEUTHEA, bourgade du Péloponnéfe. Strabon, 1. 8, pag. 342, dit qu'on en avoit fait la ville Dyma, & qu'on y voyoit un temple dédié à Diane Némidienne. Cafaubon croit que c'eft la même ville qui eft nommée Teuthis par Etienne le géographe. Voyez TEUTHIS.

TEUTHEAS. Voyez PIERIUS.

TEUTHIS, ville de l'Arcadie. Etienne le géographe & Paufanias, l. 8, c. 28, en parlent. Ce dernier dit que de fon tems ce n'étoit qu'un village; mais qu'autrefois c'étoit une ville, & qu'entr'autres temples on y voyoit ceux de Venus & de Diane.

1. TEUTHRANIA, contrée & ville de l'Afie Mineure, dans la Myfie. Pline, l. 5, dans la Myfie. Pline, l. 5, c. 30, dit que le Caïus prenoit fa fource dans cette contrée. La ville qui donnoit le nom à la contrée étoit à plus de foixante & dix ftades de Pitana & d'Elea, en tirant vers Pergame. Etienne le géographe dérive le nom de cette ville de Teuthrante qui régna fur les Myliens & fur les Ciliciens, comme le dit aufli Strabon. * Stralo, l. 13, pag. 615..

2. TEUTHRANIA, ville de la Galatie, felon Ptolomée, lib. 5, c. 4, qui dit qu'on la nommoit aufli THYMANA. Arrien, I Peripl. pag. 15, la marque entre Egiali & Carambis, à quatre-vingt-dix ftades du premier de ces lieux, & à cent vingt ftades du fecond.

TEUTHRAS. On trouve ce nom dans Strabon, lib. 6, p. 264, qui femble en faire un fleuve ; mais aucun des anciens géographes n'a connu en Italie un fleuve de ce nom. Properce, lib. 1, El. 11, v. 11, à la vérité parle d'un fleuve appellé Teuthras :

Aut teneat claufam tenui Teuthrantis in unda,
Alterna facilis cedere Lympha manu.

Mais, dit Cafaubon, il paroît que le fleuve dont parle Properce, eft différent de celui de Strabon. Je laifle aux favans, ajoute-t-il, à donner de plus grands éclairciffemens fur ces deux fleuves de même nom.

TEUTHRONE, ville du Péloponnéfe, fur le golfe de Laconie. Ptolomée, lib. 3, c. 16, la marque entre Cane & Las. Paufanias dit qu'en descendant de Pyrrhicus à la mer, on trouve la ville de Teuthrone; que Teuthras Athénien en étoit regardé comme le fondateur. On rendoit dans cette ville un culte particulier, à Diane Ifforienne. Il y avoit une fontaine appellé Naias, & l'on comptoit cent cinquante ftades de Teuthrone à l'extrémité du promontoire Tanarum.

TEUTLUSSA, ifle de l'Afie Mineure, fur la côte de l'Ionie, felon Etienne le géographe. Pintaut croit que c'est la même ifle que Pline appelle Seutlufa.

TEUTOBODIACI, peuples qui, felon Pline, lib. 5, c. 32, s'emparerent avec les Tectofages de la meilleure partie de la Cappadoce.

TEUTOBURGENSIS - SALTUS, bois ou forêt de la Germanie, entre l'Ems & la Lippe, felon Tacite, Annal. cap. 50. Ce bois eft fameux par la défaite des Romains, fous Quintilius Varus, & par la victoire qu'y remporta Charlemagne fur les Saxons. Le nom moderne eft Teute ou Teuteberg, & c'eft une forêt auprès de laquelle il y a encore aujourd'hui un lieu nommé Winfeldt, c'est-à-dire, le champ de la Victoire. Ce quartier s'étend l'espace de quatre cents pas en longueur & de deux cents en largeur jusque près de la forterefle de Falckenburg & de la petite ville de Horn, fur le chemin de Paderbon, à Bylfeld & à Munfter. Quelques-uns lui donnent une plus grande étendue, & y com prennent plufieurs montagnes & diverfes forêts; mais il eft conftant que Teutoburgenfis-Saltus eft proprement ce qu'on nomme aujourd'hui la forêt de Dethmold, qui tire fon nom de la ville de Dethmold, comme l'ancien Teutoburgenfis-Saltus tiroit le fien de Teutoburgum, qui est aujour d'hui Dethmold. Voyez DETHMOLD.

TEUTOBURGIUM, ville de la baffe Pannonie, felon Prolomée, l. 2, c. 16, qui la place fur le Danube, entre Lugionum & Cornacum. L'itinéraire d'Antonin la marque auffi fur la route qui prenoit le long du fleuve. Elle étoit entre Cornacum & Murfa, à feize milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Le nom de Teutoburgium femble dire que cette ville avoit été bâtie par les Teu

tons.

TEUTOBURGUM. Voyez DETHMOLD. TEUTONARI. Voyez TEUTONES.

« PrécédentContinuer »