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TEUTONES, peuples de Germanie, anciennement al liés des Cimbres, & avec lesquels ils paroiflent n'avoir fait pendant quelque tems qu'un même peuple. Leur nom fe trouve dans la plupart des auteurs anciens, quoique fur une différente ortographe; les uns écrivant Teutones, les autres Teutoni, Theutones, Theuoni ou Theothoni. L'origine de ce nom n'eft pas certaine. Ils pouvoient l'avoir pris de celui de leur dieu Tent ou Theut, & que d'autres nomment Theutas ou Teutas ; à moins qu'on ne dife qu'ils avoient eux-mêmes donné leur nom à leur dieu, comme ils le don nerent à toute la nation des Germains. Ces peuples font connus des anciens écrivains long tems avant que les Cimbres & les Teutons inondaffent les provinces romaines; mais fous le nom de Codani ou Godani, ce que prouvent les noms de Codani Sinus & de Codania Infula, où étoit la demeure des Teutons, comme l'a fait voir Spener dans fa notice de l'ancienne Germanie, L. 5, c. 2. Pitheas de Marfeille eft le premier qui falle mention des Teutons, fuivant le témoignage de Pline, . 37, c. 2. Pomponius Mela dit que les Teutoni habitoient lifle Codanonia que l'on prend allez communément pour l'isle de Zélande, dans la mer Baltique. Voyez CODANONIA. Ptolomée, lib. 2, C. II, place des Teutonari, entre les Saxons & les Suéves, & des Teutones, entre les Pharodeni & les Suéves; mais Spener croit que ces Teutonari & ces Teutones font le même peuple, ou que les Teutonari étoient une colonie des Teutons, qui s'étoit établie dans le continent de la Germanie. Il croit auffi que les Theuftes de Jornandès, de Reb. Get. font les Teutons, & que cet auteur a eu tort de les mettre dans la Scandinavie. Quoi qu'il en foit, il eft vraisemblable que les Teutons & les Cimbres, avant d'entreprendre leur grande expédition que Marius fit avorter, envoyerent de fortes colonies dans le continent voifin des ifles & du Cherfonnése Cimbrique, où fut leur premiere demeure. On ne fait pas le tems de ces migrations: on voit feulement dans les auteurs, que des corps d'armée de ces deux nations fe répandoient en divers pays, & que des peuples entiers, ayant avec eux leurs femmes & leurs enfans, fe mettoient en cainpagne tous les printems, pilloient les contrées par où ils paffoient, & s'arrêtoient l'hiver dans des camps. Il ne faut pas demander après cela comment une armée qui couroit de pays en pays, pouvoit le foutenir & fe perpétuer; outre que de petits peuples pouvoient fe joindre à cux pour partager la gloire & le butin, comme firent les Ambrons, les Teugénes & les Tigurins. Après qu'ils eurent été défaits par Marius, le débris de leur armée put retourner dans leur ancienne demeure : du moins voyons-nous que du tems de Ptolomée il y avoit encore des Teutons fur la côte feptentrionale de la Germanie & du golfe Codanus; mais dans la fuite, fi on s'en tient aux hiftoriens Romains, qui connoiffent à peine le nom de Teutons, ces peuples ne firent plus de figure dans le monde. Il eft à croire pourtant qu'ils s'aflocierent avec les Saxons & les Danois. Il y en a même qui veulent que les Saxons & les Teutons fuffent le même peuple, qui dans le moyen âge fe fit encore connoître fous des noms différens, comme ceux de Danois & de Normands. Job. Neowaldus, Comm. de antiquis Weftphalia colonis.

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TEUTOSAGES. Voyez TECTOSAGES. TEUTRIA. Voyez DIOMEDEA INSULÆ. TEUUKSBURG, en latin Teuukeburia, petite ville d'Angleterre, au comté de Glocefter, au confluent de la Saverne & de l'Avon, fur les frontieres du comté de Worcester au midi. Cette ville fait un commerce confidérable par les manufactures de draps: elle eft remarquable par le combat qui s'y donna en 1471, où la maifon de Lancaftre eut tant de malheur. Cette ville eft la Theocicuria des anciens : elle eft à neuf milles au nord de Glocester, à douze de Worcester, & à foixante-dix-neuf de

Londres.

TEUXUNTA. Diodore de Sicile fait mention d'une ville qu'il dit avoir été bâtie par Micythus, roi de Rhegium & de Zanclé.

TEUZAR, ville d'Afrique, dans la Barbarie. De l'ifle la nomme TOUZERA, & la marque dans le Biledulgerid, ou pays des Dattes. Marmol, t. 3, l. 7, c. 54, qui la place dans la Numidie, en parle ainfi : Cette ville fut bâtie par les Romains, fur une petite riviere qui descend de quelques montagnes du côté du midi. Elle a plus de cinq mille feux; mais à en juger par l'étendue des murailles,

dent on voit encore les ruines qui font connoître leur beauté & leur force, & il y en avoit autrefois davantage. Elle fut faccagée par les Mahométans, lorsqu'ils entrerent en Afrique. Ils en uferent avec tant de rigueur, parce que cette colonie romaine avoit voulu leur rétifter. Ils déniolirent les riches & fomptueux bâtimens dont elle étoit ornée; & il n'y a plus aujourd'hui que de méchantes maifons faites à la façon du pays; cependant les habitans font riches, tant en dattes qu'en argent, à caufe des marchés & des foires qui fe tiennent dans leur ville, où les peuples de la contrée accourent pour le trafic. La place eft diviféc en deux par la riviere: d'un côté demeurent les anciens habitans & les plus illuftres; de l'autre font les Arabes établis à Teuzar, depuis la prife de la ville. Ils font toujours en guerre les uns contre les autres, & fouvent ils ne vouloient pas reconnoître les rois de Tunis, qui y alloient en perfonne, & les maltraitoient beaucoup, comme en ufa le pere de Muley Hascen, peu de jours avant la mort, & comme font encore aujourd'hui les Turcs, lorsqu'ils vont lever les contributions.

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TEXAGA. Voyez TERGAZA.
TEXALI. Voyez TAIZALI.

1. TEXEL ou TESSEL, (L'ifle de) ifle des Pays-Bas dans la Nort-Hollande à l'embouchure du Zuiderzée, à dix-huit lieues d'Amfterdam, & féparée de la pointe de la Nort-Hollande, où eft Helder, par le canal que l'on nomme Marsdiep, large d'environ trois mille. pas. Cette ifle eft petite; mais elle eft une des plus connues de la mer à caufe du grand abord des navires qui entrent dans le Zuiderzee, ou qui en fortent. Elle a fur la côte méridionale une bonne fortereffe qui fert à la défenfe de la ville d'Amfterdam, contre les flottes ennemies, & fon port eft très-bon & très vafte. C'est là où s'affemblent ordinairement les vaiffeaux, afin d'attendre le vent, & pour partir en compagnie. Auprès de la fortereffe il y a un bourg du même nom que l'ifle ; & outre cela fix beaux villages partagés en plufieurs hameaux. Le terroir eft très-bon, & fes pâturages font très excellens. On y fait de bons fromages & d'une façon particuliere. L'ifle eft environnée de dunes qui la parent des coups de la mer, & fes digues font trèsfortes & d'une prodigieufe hauteur. * Dict. géograph. de Pays Bas.

Ce fut près de cette ifle que Martin Harperts Tromp, ce fameux amiral de Hollande, attaqua la flotte angloife commandée par Black, & fut tué dans le combat d'un coup de mousquet, le 8 août 1653. En 1673, il se donna encore près de cette ifle une bataille navale entre les flottes de France & d'Angleterre, commandées par Robert de Baviere, prince Palatin, vice-amiral d'Angleterre, & par le comte d'Etrées, vice-amiral de France, & la flotte de Hollande commandée par les amiraux Michel de Ruyter & Corneille Tromp, fans qu'aucun parti s'attribuât la victoire.

2. TEXEL, ifle de l'Amérique feptentrionale, dans la mer du nord, fur la côte du nouveau Pays-Bas, aujourd'hui la nouvelle Yorck, entre l'ifle Longue & celle de Vlieland. Les Hollandois qui l'ont poffédée lui ont donné le nom qu'elle porte. Aujourd'hui elle appartient aux Anglois. Baudrand, Dict. édit. 1705.

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TEXEUIT ou TEYEUT, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Hea, Dapper, dans fa description du royaume de Maroc, dit que cette ville est fituée dans une plaine entre deux montagnes, & qu'elle est ceinte d'un mur de pierres de taille.

TEYA, riviere d'Allemagne en Autriche, fe jette dans la Morave : elle fépare l'Autriche de la Moravie.

TEYANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province. Elle eft de 12d 48' plus occidentale que Pekin, fous les 31d 30' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TEYDA, montagne extrêmement haute, dans l'ifle de Ténérife, l'une des Canaries. Corneille, qui cite Hébert, Voyage de Perfe, 1. 1, dit que cette montagne a fept lieues de hauteur, & que quand le tems eft ferein, on la découvre de plus de cent vingt lieues à la ronde. Cette montagne, ajoute-t-il, n'eft pas celle qu'on nomme ordinairement le Pic de Ténérif, qui eft beaucoup plus haute.

TEYDER ou AA, felon Corneille & Maty, & TREIDEN, felon de l'lfle', Atlas, riviere de la Livonie. Elle

fort de divers lacs du pays de Letten ou Lettie. Ces différens ruiffeaux s'étant raffemblés, ne forment plus qu'une riviere, qui, prenant fon cours du nord oriental au midi occidental, arrofe Wolmer, g. Rop, d. Treiden, d. Sewold, g. Kremon, d. après quoi elle va fe jetter dans le golfe de Livonie, près de Sernikon, à quelques lieues au nord de la Duna.

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TEYN, ville de Boheme. Voyez TEIN. 2. TEYSSE, riviere de Hongrie. Voyez TEISSE. TEYTONG, ville de la Chine, dans la province de Nanking. La relation de l'ambaffade de la compagnie hollandoife à la Chine, marque cette ville fur la route de Canton à Pekin, un peu au deffous de Nanking.Teytong, dit cette relation, eft fituée derriere une ifle à la droite de la riviere. On la peut voir de deux lieues de loin. C'étoit autrefois une fort belle ville; mais les Tartares qui l'ont prife l'ont réduite dans un état déplorable, & ne lui ont laiffé que trois tours, dont la hauteur marque encore aujourd'hui l'ancienne magnificence de cette ville.

TEZAGA. Voyez TERGAZA.

TEZAR ou TÉZA, ville d'Afrique, au royaume, de Fez, dans une plaine fertile, à feize lieues de Fez, à douze de Dubudu, à vingt-cinq de Mélile, en traverfant le défert de Garet, & à deux de la montagne de Matagara. Marmol en parle ainfi : Prolomée met cette ville à 9 de longitude, & à 33 10' de latitude, fous le nom de Teyfor. Elle a été bâtie par les anciens Africains, & eft la capitale de la province Cuzt. Il y a beaucoup de nobleffe, & plus de cinq mille maifons habitées; mais ce ne font que de méchans logis faits de terre : les colléges & les mofquées font de pierres de taille. Il paffe à travers de la ville une riviere qui descend de la montagne de Métagara, dont les habitans peuvent détourner le cours, ce qui oblige ceux de Tézar à vivre en bonne intelligence avec eux, & à favorifer leur parti. Il y a en cette ville un grand concours de marchands. Elle fournit le bled à tous les habitans des plaines & des montagnes l'espace de plus de trente lieues d'alentour. Ses rues & les places font rangées comme dans Fez, & il y a au milieu une grande mosquée avec trois colléges. On y voit une juiverie compofée de plus de cinq cents maifons, & tout auprès une belle fortereffe où eft le palais du prince Abdulac. Depuis que le premier roi des Bénimérinis partagea cette province entre les parens, le fecond fils du roi de Fez a toujours eu cette place pour fon apanage, comme étant un féjour très-agréable l'hiver & l'été ; l'air en eft fain, & le pays fertile. Aufli les rois des Bénimérinis y palfoient la plus grande partie de l'été, à caufe de la fraîcheur de l'air. Le chérif y entretient une garnifon à caufe des Arabes qui y viennent tous les ans des déferts de la Numidie, acheter du bled, ou le troquer contre des dattes, & qui incommodent fort les habitans. Ce fut à Tézar que le chérif Mahamet attendit Muley Buaçon & Salarrès, quand il eut avis qu'ils venoient pour l'attaquer. La plupart des habitans font riches & fe piquent de valeur. Il y a aux environs, dans les vallons, beaucoup de jardinages, qu'on arrofe de l'eau des fontaines qui descendent des montagnes, & qui portent de meilleurs fruits que ceux de Fez. Il y a auffi de grands vignobles fur les côtes; les Juifs y font le meilleur vin de toute la Mauritanie.* Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 3, p. 300.

TEZCUCO, ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, fur le bord du lac de Méxique. Elle étoit presque égale à la ville de ce nom da tems de Cortez & des premiers conquérans. Quand Cortez s'en approcha avec fon armée, quatre des principaux habitans allerent le trouver, pottant une verge d'or & un petit drapeau en figne de paix : ils lui dirent que leur feigneur Coacuacoyocin les envoyoit pour le prier de ne point faire de dégat dans leur ville, où il feroit très-bien reçu avec les troupes. Cortez, appréhendant quelque trahifon, pourfuivit fon chemin, & avança à Quahutichan & à Huaxuta, qui étoient alors des fauxbourgs de Tezcuco, & qui ne font plus préfentement que de petits villages féparés; il y fit renverfer les idoles, & entra dans la ville, où il occupa une grande maifon qu'on lui avoit préparée. Tous les Espagnols & une partie des Indiens qui le fuivoient y logerent avec lui. Les Espagnols étant montés fur le foir dans les galeries de cette maifon pour voir la ville, apperçurent un grand nombre d'habitans, qui s'enfuyoient avec leurs meubles, les uns vers les montagnes, les autres vers

le bord de l'eau, où il y avoit du moins vingt mille petits bateaux qu'ils remplirent. Cortez ayant fçu que Coacuacoyocin, alors roi de Tezcuco & des bourgades voifines, avoit pris la fuite, fit venir plufieurs habitans, qui étoient demeurés dans la ville, & leur dit que puisque leur roi les avoit abandonnés, il leur offroit en fa place un jeune gentilhomme iflù d'une noble maifon du pays, qui l'avoit ac. compagné, qu'il étoit fils de Nizavalpicinthi, qu'ils avoient toujours aimé, & qu'ayant été baptifé, il avoit reçu le nom de Ferdinand au baptême. Le bruit de ce changement s'étant répandu, plufieurs de ceux qui avoient fui retournerent à Tezcuco, où ils furent traités favorablement par leur nouveau prince, qui demeura toujours fidéle aux Espagnols. Deux jours après que dom Fernand eut été fait roi de Tezcuco & des territoires qui en dépendent, & qui s'étendent jusqu'aux frontieres de Tlaxcallan, Cortez eut avis que les Mexiquains venoient l'attaquer, mais il alla au devant d'eux & les mit en fuite. Il rentra enfuite dans la ville, fit revenir toutes fes troupes, qu'il avoit disperfées en divers lieux, & fe prépara à faire le fiége de Méxique. Il fit faire un canal d'une demi-lieue de long de douze ou treize pieds de large & de deux toifes de profondeur. Cet ouvrage, où l'on employa cinquante jours, quoique quatre cents mille hommes y travaillaffent fans aucun relâche, a confervé la renommée de la ville de Tezcuco jusqu'à préfent, outre qu'elle eft encore fameufe parmi les Espagnols, à caufe qu'elle eft la premiere qui ait été gouvernée par un roi chrétien; cependant le nombre des habitans eft bien petit en comparaifon de ce qu'il étoit autrefois. Le canal étant achevé l'on calfeutra les brigantins avec du coton & des étoupes. Il y en a qui difent que faute de fuif & d'huile, on fut obligé de fe fervir de la graiffe de ceux des ennemis qui étoient tués dans les forties que l'on faifoit du Méxique tous les jours pour empêcher cet ouvrage. Les Indiens, qui étoient accoutumés à facrifier des hommes, les ouvroient après leur mort, afin d'en tirer la graille. Lorque les brigantins eurent été mis à l'eau, Cortez fit la revue de les gens, & trouva neuf cents Espagnols, dont il y en avoit quatre-vingt-fix à cheval & cent dix-huit armés d'arbalètes & d'arquebufes ; tout le refte avoit des épées, des poignards, des lances & des hallebardes, avec des cottes de maille & des corfelets. Le nombre des Indiens étoit de plus de cent mille. Tous ces grands préparatifs fait dans Tezcuco pour le fiége de Méxique, font connoître combien elle étoit grande & puitfante dans ce tems-là, puisqu'elle pouvoit fournir toutes les chofes néceflaires à tant de gens. Ce n'eft plus aujourd'hui que le chef-lieu d'un petit gouvernement, où réfide d'ordinaire un gouverneur Espagnol envoyé d'Espagne, & dont le pouvoir s'étend jusqu'aux frontieres de Tlaxcallan & de Quacocingo, & fur la plupart des petits bourgs & villages de la plaine, qui formoient autrefois un royaume, & ne fournillent pas à préfent plus de mille ducats par an au gouverneur. Dans Tezcuco même, il n'y a pas aujourd'hui plus de cent Espagnols & trois cents Indiens qui y habitent, dont les richelles viennent des herbes & des falades de leurs jardins, qu'ils chargent tous les jours dans leurs canots pour les porter à Méxique. Ils retirent auffi quelque argent de leurs cédres, qu'ils y transportent pour fervir aux bâtimens ; mais les Espagnols en out beaucoup ruinés par le grand nombre qu'ils en ont abattu pour bâtir leurs magnifiques maisons. Pamphile de Narnaez accufa Cortez d'avoir employé fept mille poutres de cédre dans un feul palais. Il y avoit autrefois à Tezcuco des vergers, où l'on voyoit plus de mille de ces arbres qui fervoient de clôture; quelques-uns avoient cent vingt pieds de hauteur & douze de grofleur. Préfentement on ne trouve pas cinquante cédres dans les plus considérables de ces vergers. Thomas Gage, Relation des Indes occidentales, 1 part. c. 13.

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TEZEFARA, ville d'Afrique, felon Ccorneille, qui cite Marmol; mais Marmol écrit TEFEZARA, & non TEZEFARA. Voyez TEFEZ ARA.

TEZEL CARAON, ou LATANI, riviere de Syrie, fe jette dans la mer Méditerranée, près des ruines de Tyr.

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TEZELA, ville fort ancienne d'Afrique, au royaume de Trémécen, à fix lieues d'Oran. Elle eft fituée dans une grande plaine, qui a plus de fept lieues de long. Abuhascen, quatriéme roi des Bénimérinis, la ruina, lorqu'il fai

foit

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foit la guerre à Trémécen, & elle n'a jamais été repćuplée depuis. Les Bérebércs, qui poffedent cette contrée, errent fous des tentes comme les Arabes. Le pays eft fi bon, qu'il pourroit fournir de froment & d'orge la ville de Trémécen, s'il étoit tout labouré. Ils ont outre cela quantité de chameaux & de chevaux. Il n'eft retté de Tezela qu'un petit château fort d'affiette, où il y a une belle citerne, pour recueillir les eaux de la pluie. Cette ville fe nommoit autrefois Arina. Ptolomée la met à 13d 20' de longitude, & à 30d so' de latitude. * Marmol, Royaume de Trémécen, 1.5, c. 15. p. 358.

TEZENZA, riviere d'Italie, dans le Vicentin, paffe à trois quarts de lieues de Vicence & à une lieue de Padouc.

TEZERGIL, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Fez, dans la province de Cuzt. Marinol, Royaume de Fez, l. 4, c. 122, dit qu'elle a été bâtie par les anciens Africains, fur une petite riviere qui paffe au pied de la montagne de Cunagel-Gerben. Il ne demeure à Tezergil que quelques pauvres gens du pays, qui labourent quelques héritages, où ils recueillent de l'orge. Ils dépendent des Arabes qu'on appelle Uuled-Husceyn.

1. TEZERIN, ville d'Afrique, dans la Barbarie. Marmol, Numidie, l. 7, c. 13, p. 14, dit que c'eft une petite ville fur le bord de la riviere de Dara, entre des palmiers, qui font en fi grand nombre, qu'on ne la voit point qu'on n'y foit dedans. Il y a un château, qui eft affez fort. Le pays eft abondant en orge & en chèvres, mais il y a peu de bled. Les habitans font Darvis, & ils trafiquent auffi de ces fortes de choses.

2. TEZERIN. Ce nom, qui fignifie deux villes en qui fignifie deux villes en langage du pays, eft le nom d'une belle contrée, qui contient fix villes ou bourgades, & quinze villages rangés fur une petite riviere, qui descend du grand Atlas, & tire ver s le midi. Ce quartier eft à vingt lieues de la montagne & à dix de Fercala, du côté du levant : on y voit encore les ruines de deux anciennes villes, qui furent détruites par les premiers Arabes Mahometans qui entrerent en Afrique, mais on ne fait pas les noms de ces villes. Les habitans de Tezerin font des Bérebéres, ils font très-riches, & plus civils que ceux de Fercala; ils ont quantité de datres & quelque bled. Les Arabes du défert les incommodent moins que ceux de leur voifinage.

TEZOTE, petite ville dans l'Afrique, au royaume de Fez, dans les terres, fur la pointe d'un rocher, à trois licues de Mélile & à cinq de Caçaça : c'eft la capitale de la province de Garet. Les auteurs africains difent qu'elle a été fondée par les Bénimérinis, avant qu'ils fullent rois de Fez, qu'ils y renfermoient leurs bleds & leur équipage, lorqu'ils menoient paître leurs troupeaux par les déferts de Garet, où il n'y avoit point d'Arabes alors. C'étoit donc leur principale fortereffe; mais s'étant agrandis par la ruine des Almohades, ils s'établirent dans Fez & autres places plus confidérables que celle ci, laquelle ils abandonnerent à des Bérebéres, qui étoient leurs alliés & de la mêmetribu: on n'y peut monter qu'en tournant par un fentier aflez difficile: il n'y a dedans ni puits ni fontaine, mais une grande citerne, qui fe remplit des eaux de pluie. Elle a été ruinée par Jofeph fils de Jacob, fecond roi des Bénimérinis, à caule de la révolte du gouverneur, & demeura dépeuplée jusqu'à la prife de Mélile, qu'un Grenadin, de ceux qui s'étoient fauvés en Afrique, l'ayant demandée au roi de Fez, la repeupla de quelques Maures de l'Andaloufie, & fit de-là des courfes fur les chrétiens de Caçaça & de Mélile. Marmol, Royaume de Fez, l. 4, c. 108, p. 220.

TEZTEZA, ville dans l'Afrique, au royaume de Trémécen, dans une belle plaine, entre la montagne de la Abez & de Bugie, dout elle eft éloignée de vingt lieues du côté du midi. Cette ville a été bâtie par les Romains, & étoit autrefois riche & confidérable, à caufe du trafic; mais elle diminua beaucoup depuis les fucceffeurs de Mahomet, qui, l'ayant faccagée, la démolirent, demeurant maîtres de la campagne, comme ils le font encore aujourd'hui. Les habitans ne font que de pauvres miférables que les Turcs tyrannifent. Les ruines de fes murailles témoignent encore fon ancienne grandeur; elle eft fur le chemin de Fez à Tunis.* Marmol, Royaume de Trémécen, l. 5,

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THABALTA. Voyez TABALTHA

THABANA. Voyez. THEBANA & THAUANA. THABARESTAN, nom d'un pays qui confine, du côté du couchant, aux provinces de Dilem & de Ghilan, qui s'étendent l'une & l'autre le long de la mer Caspienne, à laquelle elles ont communiqué leur nom, de même que le Thabareftan, car on appelle cette mer en perfien, tantôt mer de Dilem, tantôt mer de Ghilan, tantôt mer de Thabareftan. Du côté du levant, le Thabaretan a le Giorgian, au feptentrion la mer Caspienne, & au midi une partie du Khoraffan & une partie de l'Iraque Perfique de la haute Perfe. On dit que ce pays a pris fon nom da mot Theber ou Thabar, qui fignifie en perfien une co. gnée, à caufe que ceux qui y voyagent doivent toujours avoir une cognée à la main, pour fe faire chemin dans les bois dont il eft presque tout couvert. On n'y féme que du riz, qui y vient fort bien, à caufe des eaux qui font abondantes au milieu de fes forêts; mais d'un autre côté, ces eaux rendent le pays mal-fain, ce qui n'empêche pourtant pas qu'il ne foit fort habité, à caule de la grande quantité de foies dont on y fait la récolte. Les maifons n'y font pas magnifiques, car la plupart font bâties fimplement de bois ou de cannes. Les hiftoriens perfans écrivent que Thahamuratht, troifiéme roi de Perfe, de la premiere race, eft le premier qui a fait cultiver le Thabareftan, dont la pofition convient fort bien à l'Hyrcanie des anciens.

THABAS ou THABES. Il y a, dit d'Herbelot, Biblioth. уà, orient. le géographe perfien dans fon troifiéme climat, deux villes qui portent ce nom; l'une eft fituée dans le pays de Fars, qui eft la Perfe, proprement dite, près de la ville d'lezd, que l'on appelle THABAS-KEILEKI, peut être à caufe qu'il y a beaucoup de fange dans les tems de pluies: l'autre ville appellée THABAS eft dans le Siftan, & porte le nom de Thabas-Sifta, pour être diftinguée de la précé dente.

THABAT MARIAN, montagne de l'Abiffinie, eft, fuivant Alphonfe Mendez, la plus haute de cet empire; la cime va beaucoup au-deffus des nues : elle eft fort fpacieufe, fon pied eft arrofé de deux rivieres. Il y a lept églifes, dont l'une eft fous l'invocation de faint Jean, qu'on dit être fort riche; c'étoit autrefois la fépulture des empe reurs d'Abiffinie: on y en voit cinq tombeaux.

THABATHA, Voyez THABASĂ, no 1.

1. THABBA,'ville de l'Arabie Heureufe. Prolomée; 1. 6, c. 7, qui la marque dans les terres, la place au voisinage de Menambis & de Sabe.

2. THABBA, ville de l'Afrique propre. Elle étoit, felon Ptolomée, l. 4,. 3, du nombre des villes fituées entre les fleuves Bagrada & Triton.

THABENA, ville de l'Afrique propre, felon Hirtius Debell. Afric. c. 77. Poffidius, invita D. Auguftini, en fait un fiége épiscopal. Il fe pourroit faire que ce feroit la même ville que Ptolomée nomme Thabba.

THABILIACA, ville de l'Albanie. Prolomée, i. Si c. 12, la marque au nombre des villes fituées entre les fleu ves Gerrus & Soanas.

THABIS. Voyez THAMOS.

THABOR, montagne de Galilée, nommée par les Grecs Ithaburius ou Athaburins. Eulébe dit qu'elle eft fur les frontieres de Zabulon, au milieu de la Galilée, à dix milles de Diocéfarée vers l'orient, & qu'elle confine avec les tribus d'Iffachar & de Nephtali. Jofué, c. 19, 22, là place fur les confins de la tribu d'Ifachar : le nom de Thabor en hébreu fignifie une hauteur & le nonibril, parce que cette montagne s'élève au milieu d'une grande campagne, nommée la vallée de Jetzraël ou le grand cham. Jofeph, l. 4, c. 2, feu. 5, in Gr. de Bello, p. 866, fol. 9 › dit que le Thabor eft haut de trente ftades, qu'à fon fommet il y a une plaine qui en a vingt-fix de circuit, envi ronnée de murailles, & inacceffible du côté du feptentrion. Polybe, l. 8, c. 70, affure qu'il y avoit une ville fur fon fommet; & Jofeph l'infinue, lorsqu'il dit qu'il fit fermer de murailles dans l'espace de quarante jours, le haut du mont Ithabyrius, dont les habitans n'avoient point d'autres eaux que celles des pluies; il ajoute, que le Thabor eft fitué entre le grand Champ & Scythopolis, ce qu'on ne peut expliquer du grand Champ de Jetzraël, au milieu duquel le Thabor étoit placé ; mais d'un autre grand Champ qui eft au pied du mont Carmel, & qui s'étend au Tome V. Rrrit

midi, à l'orient & au feptentrion de cette montagne. Le Thabor eft entierement ifolé, au milieu d'une grande campagne, où il s'éleve comme un pain de fucre. Eft antem Thabor mons in Galilæa, fitus in campeftribus, rotundus atque fublimis, & ex omni parte finitus æqualiter, dit faint Jérôme. Tous les voyageurs en conviennent : ils ajoutent qu'il eft fort beau à voir, étant revêtu d'arbres & de verdure. Le pere Nau, dans fon voyage de la Terre Sainte, dit qu'il faut une bonne heure pour monter au fommet. Elle eft, ajoute-t-il, plus longue que large, & fa figure tend à l'ovale. On la voir élevée par-deffus les autres, & féparée de toutes, quoiqu'elle en foit entourée du côté du couchant & du feptentrion. On la découvre de douze & quinze lieues loin: quand on en eft près, & qu'on la confidere attentivement du côté du midi & d'occident, on diftingue vers le haut comme trois parties. Celle du milieu, qui eft la plus longue & la plus élevée, fe jette un peu fur le dehors, & elle a comme deux petites montagnes appuyées fur elle, qui n'en font point féparées pourtant, ne faifart qu'un petit enfoncement vers le haut. C'eft fur cette montagne où l'Homme-Dieu parut dans fa gloire le jour de fa Transfiguration : l'écriture ne dit point le nom du lieu de ce glorieux fpectacle ; elle dit feulement que ce fut fur une haute montagne féparée des autres; mais la tradition des chrétiens, confirmée par l'églife & le monaftère que fainte Hélene a fait bâtir, appuyée du témoignage de faint Cyrille de Jerufalem, de faint Jean de Damas, & des autres peres, ne permet pas de douter que ce n'ait été le Thabor. Et c'eft fans aucune bonne raifon que quelques uns veulent que le Liban ait eu cet avantage. Il eft vrai pourtant qu'on peut dire que cette montagne eft une partie & l'extrémité du Liban; car cette fameufe montagne, qui eft compofée de tant d'autres, continue fon enchaînure jusque-là. Et c'eft peut-être pour cette raifon que les Maronites célébrent avec grande cérémonie la fête de la Transfiguration fous les cédres du Liban, où d'ordinaire leur patriarche officie pontificalement ; & on y vient ce jour-là de huit & de dix lieues à la ronde en pélerinage. Et quand ils difent dans les prieres qu'ils y chantent, qu'elle s'eft faite fur le Thabor, ils regardent le Thabor comme partie de leur Liban. Le haut du Thabor fait une belle plaine, qui elt fertile & abondante en bonnes herbes, & couronnée en divers endroits de petits bocages. Il y a pourtant en quelques-uns des creux, & des élévations de terre, & ces élévations fe trouvent principalement au midi & à l'occident de cette glorieufe montagne : c'eft fur une d'elles qu'étoit autrefois bâti le grand & le fort monaftère des trois Tabernacles. On voit encore des marques de fes fortifications en des reftes de folfés & de murailles. Il y avoit autrefois trois églifes bâties & rentées par fainte Hélene; la premiere étoit confacrée au Sauveur, & les deux autres à Moife & Elie. On les reconnoît encore affez dans leurs ruines, ou plutôt on voit ce qui refte de l'églife que Tancréde fit bâtir, ou qu'il augmenta, & à laquelle il donna de grandes richeffes. Les religieux de faint Benoît la deffervoient; maintenant il ne reste plus qu'une chapelle enfoncée dans un creux, où l'on entre par trois portes qui ne ferment point. La premiere qui eft extrêmement baffe, & par laquelle on ne peut entrer qu'en rampant à terre; après quoi on fe trouve dans un petit carré, d'où en tournant à gauche, on arrive devant la chapelle, qui eft le lieu de la transfiguration. La troifiéme porte donne l'entrée dans cette chapelle. Ce lieu n'a pas plus de neuf ou dix pieds dans fa longueur, & plus de fept ou huit dans fa largeur : il eft vouté. On a fait trois niches aux trois places que l'on croit que Notre-Seigneur, Moïfe & Elie occupoient, On dit la melle.* Hieron. in Ofee 5.

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Ce fut auffi fur le Thabor, fuivant l'opinion de faint Bonaventure, de Lyranus & de Denys le Chartreux, qu'arriva cette célébre apparition de Notre-Seigneur après la réfurrection, dont faint Matthieu parle en ces termes : Undecim autem discipuli abierunt in Galileam in montem ubi conflituerat illis Jefus. Les onze disciples s'en allerent en Galilée à la montagne que Jefus leur avoit marquée, & faint Jérôme dit qu'il fe fit voir là à plus de cinq cents de fes disciples qui étoient en grand nombre dans la Galilée. Saint Paul fait mention de cette apparition en fa miere épître aux Corinthiens.

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Cette montagne eft aujourd'hui entierement déferte. Il eft parlé de la ville du Thabor I. Paral. 6, 77. Sanutus, Se.

cret. fidel. cruc. p. 252, parle d'un fleuve qui prenoit fa fource au pied du Thabor du côté de l'orient, & qui tomboit dans le Jourdain, à l'extrémité du lac de Génézareth. Le Thabor étoit oppofé au mont Hermon, qui étoit de l'autre côté de la vallée de Jézraël vers le midi. Hermon étoit ftérile & défert, & le Thabor étoit habité, & chargé de bois & de verdures. Le psalmifte oppofe ces deux mongnes; Thabor & Hermon in nomine tuo exultabunt. * Pf. LXXX. 3, 13.

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Débora & Barac affemblerent leur armée fur le Thabor, livrerent la bataille au pied de cette montagne à Sifara, général de l'armée de Jabin, roi d'Afor, l'an du monde 2719, avant Jefus Chrift 1281. Ofée, cap. 5, I, reproche aux princes d'Israël & aux prêtres des Veaux d'Or, de tendre des piéges à Maspha, & de mettre des filets fur le Thabor. Ces piéges & ces filets étoient apparemment des idoles ou des autels fuperftitieux que l'on avoit dreffés à Maspha au-delà du Jourdain, & fur le Thabor dans la Galilée; pour engager les peuples d'Israël dans l'idolatrie & la fuperftition. Quelques-uns croient que c'eft fur le Thabor que Melchifedec vint au-devant d'Abraham, & qu'il offrit fon facrifice au Seigneur. Adricomius dit qu'on y montroit encore de fon tems l'autel fur lequel ce facrifice avoit été offert. (a) Judic. 4, 5.

2. THABOR, ville de Boheme, fur le grand chemin, entre Budweis & Prague, près de la riviere de Lausnichs, fur une hauteur, dans une fituation plaifante & agréable. Ziscka, chef des Hulfites commença à la bâtir en 1419, lui donna le nom de Thabor, qui veut dire, Baftion fur un paffage, & la rendit extrêmement forte, à quoi fon alliette fur des rochers contribuoit beaucoup; il l'enferma d'une double muraille flinquée de tours & de baftions. La riviere de Lufinitz d'un côté, & un torrent large de l'autre, environnent presque toute la ville. Le général Suédois Wittenberg la prit d'affaut le 23 d'août 1648. * Zeyler, Topogr. Bohem. p. 80.

3. THABOR, abbaye de chanoines réguliers, dans les Pays-Bas, au diocèfe de Leuwarden, auprès de Snec. Gazet, p. 499, remarque qu'il y a eu en ce lieu plufieurs perfonnages fort ftudieux de l'hiftoire eccléfiaftique & politique de Frife, entr'autres un nommé Henti Thaborita, qui vivoit en 1510.

THABORTENUS MONS, montagne d'Afie, dans la Parthie. Juftin, l. 41, c. 5, dit que Séleucus y bâtit une ville appellée Dara. La fituation de cette montagne, ajoutet-il, étoit telle, qu'on ne pouvoit trouver aucun lieu ni plus fort ni plus agréable.

THABRAČA, felon Ptolomée, TABRACHA felon Pline, & TABRACA felon Pomponius Mela, ville d'Aftique, dans la Numidie. C'étoit une colonie romaine & un fiége épiscopal. Voyez TABRACENSIS.

que

THABREK, nom d'un fort château de l'Iraque Perfique, Takasch, roi de Khouarezm, prit fur Thogrul, fils d'Arflan, dernier roi de Selgiucide de la dynastie de Perse. * D'Herbelot, biblioth. orient.

THABUCA, ville de l'Espagne Tarragonnoife. Prolomée, l. 2, c. 6, qui la place dans les terres, la donne aux Varduli.

1. THABUDIS. Voycz TABIDIUM.

2. THABUDIS. Voyez TABUDA, n° 1.

THABUSIUM, lieu fortifié dans l'Afie, fur le bord du fleuve Indus. C'eft Tite - Live, l. 38, c. 14, qui en parle.

THAC, nom d'une place forte du Segeftan. Elle fut prife par Mahmoud Sebekreghin, fondateur de la dynaftie des Gaznevides, dans le Khoraffan & dans les Indes. C'est, je pense, la même place que d'Herbelot appelle That dans un autre endroit. Voyez THAT. * D'Herbelot, Bibliotheque orientale.

THACASIN, ville de la Palestine de Zabulon, selon Jofué, c. 19, v. 13. Elle eft nommée Ittakazin dans le texte hébreu.

THACAPE. Voyez TACAPE.

THACCONA, ville de la Babylonie. Ptolomée, l. 5, c. 20, la marque fur un bras de l'Euphrate, entre Duraba & Thelbencana.

THACES, peuples de Scythie, en-deça de l'Imaüs, & près de cette montagne, felon Ptolomée, l. 6, c. 15. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Tectofaces pour Thaces.

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THACIS. Ortélius qui cite Euripide, in Phaniffis dit que c'eft un lieu de la ville de Thébes, in Thebis; & que c'eft où Tiréfias avoit coutume de faire fes prédictions.

THADAMOR ou THADMOR, ville bâtie par Salomon, III. Reg. 9, 18. C'est la ville de Palmire. Voyez PALMIRE.

THADITÆ, peuples de l'Arabie heureufe, felon Prolomée, l. 6, c. 7. Au lieu de Thadita, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Oadite.

THAMA, ville de l'Arabie déferte. Ptolomée la marque dans les terres. Voyez THEMA.

1. THÆNA, THENA OU THANÆ, ville d'Afrique, fur la côte, vers le commencement de la petite Syrte, felon Strabon, l. 17, p. 834. Pline & Ptolomée en font auffi mention. L'itinéraire d'Antonin la marque à dix-fept milles de Marcomades. Il eft encore parlé de cette ville dans une ancienne inscription rapportée dans le tréfor de Gruter, p. 363, en la maniere fuivante : Decuriones & coloni colonia Elia Auguffa Mercurialis Thanit. Cette ville étoit épiscopale. Voyez Tenitanus.

2. THÆNA, ville de Syrie, dans la Cyrrheftique. Ptolomée, l. 5, c. 15, la marque entre Berrhoea & Paphara. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Bena, au lieu de Thana.

THAGAMUTENSIS. Voyez TAGAMUTENSIS.
THAGASTA. Voyez TAGASTENSIS.
THAGIA. Voyez DAGIE.

THAGORA, ville de l'Inde, au delà du Gange. Prolomée, /. 7, 6. 2, la marque fur la côte du grand golfe. THAGULIS, ville de l'Afrique propre. Elle eft placée par Ptolomée, 1.4, c. 3, au nombre des villes qui étoient fituées entre les deux Syrtes.

THAGURA, THIGURA, TAGURA OU THAGORA, ville de Numidie. Voyez TAGORENSIS.

THAGURIS, montagne de la Sérique, felon Prolomée, l. 6, c. 15. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Tagurus au lieu de Thaguris.

THAHA. D'Herbelot, dans fa bibliotheque orientale, dit que Thaba eft le nom d'une ville de l'Egypte fupérieure, dont un jurisconfulte nommé Thahaoui Takih étoit originaire.

THAIBAH, nom que l'on donne à la ville de Médine, outre ceux d'latreb & de Medinat alnabi. * DHerbelot, Bibliotheque orient.

THAIEF ou THAIF, nom d'une ville du pays d'Hagiaz, en Arabie, & que Naffireddin place à 77 30' de longitude, fous les 21d 20' de latitude feptentrionale. Les habitans de Thaief jouiffent d'un air extrêmement pur. Il y a dans le terroir de cette ville une grande abondance d'eaux vives; ce qui le rend fertile en toutes fortes de fruits, que l'on transporte de-là à la Mecque, où la terre n'en produit aucun. C'eft de Thaief & de Bathenmor, qui n'en eft éloignée que d'une journée, que les pélerins de la Mecque tirent l'eau qui leur eft néceffaire, quand elle manque à la Mecque.

THAIN, Tegna, bourgade de France, dans le Dauphiné, fur la rive gauche du Rhône, vis-à-vis de Tournon. Thain eft au pied d'un côteau fur lequel on voit un hermitage. Ce côteau eft fameux pour les bons vins qu'il produit. Mémoires dreffés fur les lieux.

THAIPHALI, peuples Scythes, au-delà du Danube, felon Zozime, hift. l. 4, c. 25. Ceux qu'Eutrope dit avoir été vaincus par l'empereur Trajan, habitoient dans la Dace, au voisinage du fleuve Hierafus. Aurelius Victor, in Gratiano Imper. Ammien Marcellin, l. 31, la notice des dignités de l'Empire, fect. 4, 39 & 65, & le panégyrique de l'empereur Maximien, font mention de ces peuples; mais la plupart de ces auteurs écrivent TAIFALI, fans aspiration; & Johannes Gothus femble les prendre pour les Triballi.

THAIRÉ ou THÉRÉ, bourg de France, au pays d'Aunis, élection de la Rochelle : ce bourg eft confidérable.

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THALE, peuples de la Libye intérieure. Ils habitoient, dit Ptolomée, près du mont Thala.

THALAMANÆI, peuples de la Perfide, felon Ortélius, qui cite Hérodote, l. 3, n°. 93, & Etienne le géographe; mais les meilleures éditions de ces deux anciens, portent Thamanai pour Thalamanai.

THALAME, felon Polybe, & THALAMA, felon Paufanias, ville du Péloponnéte. Polybe la met au nombre des villes des Eleutherolacones; ce qui fembleroit dire qu'elle n'étoit pas éloignée du golfe Argolique; car Paufanias met les Eleutherolacones fur la côte; mais Polybe, in Excerpt. Valefianis ex. l. 16, donne lui-même à THALAME une pofition bien différente. L'Eurotas, dit-il, & le territoire des Sellafiens font fitués à l'orient d'été de la ville de Sparte ; & Thalama, Phera, & le fleuve Pamifus font au couchant d'hiver: ainfi Thalame devoit être entre l'Eurotas & le Pamifus. Selon Paufanias, l. 3, c. 26, cette ville étoit à près de quatre-vingts stades d'Oetylus, & à ving: ftades de Pephnus. Comme dans un autre endroit, Paufanias dit que Thalama étoit une ville de Meffénie : quelques-uns ont cru qu'il y avoit deux villes de même nom; l'une dans la Laconie, l'autre dans la Mellénie; & Ortélius femble même en admettre trois; favoir, deux dans la Laconie & une dans la Meffénie; mais je croirois plutôt que ce n'eft que la même ville dont Paufanias parle dans trois endroits de fa defcription de la Laconie.

On croit que c'eft aujourd'hui Praftia, port du Péloponnéfe. Voyez ce mot.

12,

THALAMEPOLIS. Soxomene, l. 4, ¿. fait mention d'un certain Leontius, prêtre de Thalamempolis & donne à cette ville le titre de ville royale. Ortelius foupçonne qu'elle pouvoit être fituée quelque part dans l'Afie.

THALAMIA, ville de la Theffalie, felon Etienne le géographe.

THALAMONIUM. Voyez TALAMONIUM. THALAMUM, ifle dans laquelle, felon Cédrène, l'empereur Conftance fit mourir fon coufin Gallus, qu'il avoit créé céfar. Ortélius croit que Thalamum est un mot corrompu, & qu'il faut lire Flavon; car les uns mettent ce fait à Pola, & les autres à Flavon ou Flavona.

THALAMUS, montagne dont fait mention Parrhafius, in Proferpinam Claudiani, qui cite Lycus. Voici fa remarque: Thalamus Thuria mons in eo fpecus, indigenis Alufic cognominatum ab Alufio proximo amne, ut fcribit Lycus. Euftathe, Iliad. B. connoît un fleuve nommé Halufius, & il le place dans l'Epire.

THALASSA. Voyez LASEA.

THALASSAR, province d'Afie. Rabfacès, échanfon du roi Sennachérib, dit à Ezéchias: (a) Les dieux des nations ont-ils pu garantir des mains de mon maître les enfans d'Eden qui étoient à Thalaffar, ou à Thelaffar, comme lit le quatrième livre (b) des rois. On ignore la fituation précife de Thalaffar, mais on juge, dit don Calmet, que cette province étoit dans l'Arménie & la Méfopotamie & aux environs des fources de l'Euphrate & du Tigre, à caufe des enfans d'Eden, qui habitoient ce pays. (a) Ezech. cap. 37, 12. (b) IV. Keg. 19, 12.

THALASSE, ville ou port, au midi de l'ifle de Créte, THALASSE eft auffi appellée LASSOS.* Act. 27, 8. THALASSIA. Voyez THASUS. THALASSII. Voyez SALAMPSII.

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THALATHA, ville de la Babylonie. Ptolomée, c. 20, la marque fur le bord du Tigre & parmi les villes qui font au midid'Apamée. Elle étoit entre Bathracartha & Altha.

1. THALATTA. Ortélius, qui cite Strabon, dit : THALATTA, c'est-à-dire la mer; on donne ce nom à un lac d'eau falée en Ethiopie, au voifinage du promontoire de Pitholaus, qui eft fur le golfe Arabique.

2. THALATTA, étang ou lac au pied du mont Caucafe, aux environs du pays des peuples Coraxi, felon Ariftote, Meteorolog. qui dit que ce lac décharge fes eaux dans le Pont-Euxin, près du lieu nommé Bathea-Ponti. Ortélius croit que c'est le même lac qu'Agathias appelle Mare- Par

yum.

THALBIS, ville de l'Albanie. Prolomée, l. 5, c. 12, la marque entre les fleuves Gerrus & Soanas. Dans le manuscrit de la bibliotheque palatine, on.lit Thilbis au lieu de Thalbis.

Tome V. Rrrrrij

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