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THALCA, ville de la tribu de Siméon. * Elle n'est pas dans l'hébreu, mais seulement dans les Septante. Eufebe & Saint-Jerôme parlent d'un lieu nommé Tala, à seize milles d'Eleutheropolis vers le midi. * Jofué,

19,7.

THALEASILVA, nom d'une forêt dont parle Calphurnius, Egloga. 6. On ignore en quel endroit elle est située. THALECAN, nom d'une ville voisine de celle de Balkh, dans le Khorassan. Elle fut prise par Ginghiskhan 1'an 618 de l'hégire; & les habitans furent alors tous tués ou faits esclaves. Ginghiskhan partit enfuite de Thalecan, pour aller par la province de Caboul, attaquer Saadeddin, qui étoit campé sur le fleuve Indus.

THALI OU THALLI, peuples d'Afie, voisins des Sauromates, & qui habitoient à l'orient de l'embouchure du Volga, appellée autrefois Fauces Maris Caspii. C'est Pline, l. 6, c.s, qui fixe ainsi la demeure des Thali. Solin, 7. 15, qui a pris de travers le passage de Pline, ce qui lui arrive allez souvent, dit que les Thali étoient voisins des peuples qui habitoient à l'orient des Fauces Caspii Maris; ce qui est opposé au sens de Pline. Le pere Hardouin croit que les Thali habitoient ce qu'on appelle aujourd'hui le Toyaume d'Aftracan; & fi l'on s'en rapporte à Pline, on ne peut les placer ailleurs.

THALIADES, lieu de l'Arcadie, sur le bord du fleuve Ladon, selon Paufanias, 1. 8, 6.25.

THALINA, ville de la grande Arménie, sur le bord de 1'Euphrate. Ptolomée, 1.5,6. 13, la marque entre Chorsa

& Armauria.

THALISAMUS, village que Procope, Perficor. l. 1, place à quarante stades d'Amida. Ortelius soupçonne que ce village étoit dans la Mésopotamie.

THALLA. Voyez THELLA.

THALMIS OU TALMIS, ville de l'Egypte. L'itinéraire d'Antonin, la marque entre Taphis & Tutzis, à huit milles de la premiere de ces places, & à vingt milles de la seconde.

THALPUSA, ville de l'Arcadie, selon Etienne le géographe, qui la donne aux Orchoméniens. Quelques-uns liTent Thelpufa; mais Sylburge dit que Thalpusa est la véritable ortographe.

THALSEA, THELSEA, ville de la Phénicie, selon la notice des dignités de l'Empire, sect. 23. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Bemmaris à Néapolis, entre Geroda & Damascum, à seize milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la feconde.

THALUDA, fleuve de la Mauritanie Tingitane. Ptolomée, 1. 4, c.1, place fon embouchure sur la côte de l'Océan Ibérique, entre Jagath & le promontoire Oleaftrum. Voyez TAMUADA, qui est le nom moderne. Marmol l'appelle cependant Tagaza.

THALUDÆI, peuples de l'Arabie heureuse, selon Pline, l. 6, c. 28.

THALUDE, petite ville de l'Afrique, dans les états du roi de Maroc, au royaume de Fez, dans la province d'Errif, selon Davity, royaume de Fez, p. 139, qui dit qu'elle est fituée sur une riviere à deux milles ou environ de la mer Méditerranée.

THALYNTES. Voyez THOLUS.

THAMA, ville de la Phénicie, felon la notice des dignités de l'Empire, sect. 23, où on lit ces mots : Cohors prima orientalis Thama.

THAMAGRISTENSIS. Voyez TAMAGRISTENSIS. THAMALLA, ville de l'Afrique propre, selon la notice des dignités de l'Empire, sect. 50, où on lit : Prapofitus limitis Thamallenfis. Peut-être est-ce la même ville qui est ap. pellée Turris-Tamulleni par l'itinéraire d'Antonin. Voyez

TAMALLENSIS.

THAMALLOMUM. Voyez THEMELLANUM.

THAMANA, ville de l'Afrique propre, selon la notice des dignités de l'Empire. On y lit ces mots : Cohors quarta Palestinorum Thamana.

THAMANÆI. Voyez THAMANORUM.

THAMANIN, nom d'une bourgade située au pied des monts de Giouda ou Gordiens, que Noé habita après le déluge. La bibliotheque orientale ajoute que le nom de Thamanin fut donné à cette bourgade à cause des huit personnes qui fortirent de l'arche. Elle porte aussi le nom de Gezirat Bani O'mar. * Ebn. Batrik.

THAMANORUM-VICUS, village qu'Agathias, 1. 4, cité par Ortelius, met au voisinage des monts Carduques. Ne feroit-ce point la même chose que les THAMANEI d'Hérodote, l. 3, no, 93? Voyez THEMA.

1. THAMAR, ville de la Judée. Elle est marqué dans Ezechiel, c. 47, 1948, 27, comme un terme des limites méridionales de ce pays. Elle devoit être vers la pointe méridionale de la mer Morte. Eusebe in Thamar. dit que Thamara est à une journée de Malis ou Malathe, en tirant du côté d'Elia ou de Jerufalem. Il ajoute qu'il y avoit là une garnison romaine. Ptolomée & les tables de Peutinger marque aussi Thamar on Thamare dans la Ju

dée.

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THAMARUS, fleuve d'Italie. L'itinéraire d'Antonin parle d'un lieu situé super Thamari fluvium. Ce lieu devoit être dans le Samnium.

THAMASCHALTIS, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tacape à la grande Leptis, en passant le long des confins de la province de Tripoli. Elle étoit entre Thramusdifis & Thentei, à trente milles de la premiere de ces places, & à la même distance de la seconde. Les manuscrits varient beaucoup sur l'orthographe de ce mot. Les uns écrivent TAMASCHALTIS, & les autres THAMASTALTIS, THAMUS - CALTIS ou Ta

MASCALTIS.

THAMBES, montagne de l'Afrique propre, selon Ptolomée, l. 4, c. 3.

THAMESIS ou TAMESIS, fleuve de la Grande Bretagne, felon Céfar, de Bell. Gal.l. s, c. 18, & Orose. Londininm ou Londres, est situé sur la rive septentrionale de ce fleuve. Le nom moderne est Thamise; voyez THAMISE. Ptolomée a connu cette riviere ; mais au lieu de Thamesis, il dit Jamiffa; & ce nom est encore plus corrompu dans Dion-Caffius qui écrit Himenfa.

a

THAMGAG' ou TAMGAG', nom d'une tribu & d'un pays des Turcs orientaux ou Tartares. Aboul-Feda écrit que ce pays est celui de Khatha ou Khathaï, & que ceux qui y ont voyagé, disent que le grand mur qui enferme leur pays & leurs villes, dont il met Thamgag' pour la capitale, vingt trois journées de longueur de l'orient à l'occident. II fait mention de ce mur en parlant de la ville de Khanbalık ou Khanbalek, que nous appellons Cambalu; mais tous les historiens & tous les géographes orientaux, assurent que Thaimgag' est un pays & un peuple de la race de ceux qu'ils appellent Atrak, qui font les Turcs qui habitent au delà du fleuve Sihon ou Jaxartes, tant à l'orient qu'au septentrion.

THAMIA, ville de la Thessalie, selon Etienne le géographe. Les éditions des Aldes & de Florence portent Thalamia. C'est apparemment une faute, car Xylander & tous les manuscrits lisent Thamia.

THAMIATIS ou TAMIATIS, ancien nom de la ville de Damiette, en Egypte. Voyez ce mot.

THAMISE, riviere d'Angleterre. Elle se forme de deux autres qu'on appelle TAME & ISIS, qui se joignent près de Dorchester, dans Oxfordshire. De là elle coule à l'est, séparant la province de Buckingham d'avec celle qu'on appelle Berkshire; Midlesex d'avec Surrey, & Effex d'avec Kent. Dans son cours elle passe auprès de Reading & de Windfor, en Berkshire, de Kingston & de Southwarken Surrey, de Londres, de Barking, dans Effex, & de Gravesend, dans Kent. Il n'y a point de riviere en Europe plus avantageuse pour la navigation. Son courant est aifé, fes marées sont commodes, & fon eau est saine. Dans un long voyage cette. eau se purifie par fermentation, & devient très-bonne à boire. La marée monte jusqu'à cent milles depuis son embouchure, c'est-à-dire, environ vingt milles plus haut que Londres. Le négoce sur cette riviere est si grand, qu'elle fourmille par-tout de matelots, fur-tout aux environs de Londres. On en compte jusqu'à vingt milles pour le moins qui subsistent de cette riviere : & c'elt à elle que Londres doit sa grandeur & ses immenfes richef

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fes. On le peut remarquer par la réponse que fit un maire de Londres à Jacques I, à qui la ville ayant refusé le prêt d'une grosse some, le roi piqué de ce refus menaça le maire & les échevins d'éloigner de Londres, non-feulement la cour, mais aussi ses cours de justice, & de faire transporter ailleurs les registres de la cour: Sire, répondit le maire, votre majesté fera ce qu'il lui plaira, & la ville de Londres vous fera toujours fidéle. Une chose la console ; c'est que votre majesté n'emportera pas la Thamise avec elle. Voyez THAMESIS. Etat présent de la Grande Bretagne, tom. I, pag. 13.

*

1. THAMNA, ville célébre, dans la Palestine, sur le chemin de Jerufalem, à Diospolis. Elle étoit la capitale de la Toparchie Thamnitique, qui devint fameuse dans les derniers tems de la république des Juifs. * Eufeb. in

Αινω.

2. THAMNA, ou Tamnas, ville de la tribu de Juda. (a) Juda alloit à la ville de Thamna lorsqu'il rencontra Thamar, & commit un inceste avec elle. (b) Cette ville peut bien être la même que celle qui est entre Jerufalem & Diospolis. (a) Josué, 15, 10, 17. (b) Genese, 38, 12.

3. THAMNA ou Tamnata, ville des Philistins, où Samson se maria. C'est peut-être la même que la précédente, qui pouvoit alors appartenir aux Philistins; car elle étoit fort proche de leur pays. * Judic. 14, 1 & suiv.

THAMNATA, ville de la Palestine. Il en est fait mention dans le livre des Juges, ch. 14, 1 & saiv. dans les Machabées, I Mach. 9, 50, & dans Joseph, 1. 13. Elle est nommée Timin dans Benjamin, peut-être est-ce la même ville qui est appellée Thamata par la notice des dignités de l'Empire, fect. 22, & qui y est attribuée à l'Arabie.

THAMNATH-SAAR ou Thamnathsare, ville de Palestine, dans la province de Samarie, de la tribu d'Epraïm, située sur la montagne qu'on appelloit mont d'Ephraïm, au septentrion du mont Gaas. Elle fut donnée à Josué même po ur son héritage en propre, après qu'il eut fait les partages de toute la terre promise aux tribus. Il y mourut à l'âge de cent dix ans, & il y fut enterré. Son tombeau, ou du moins le monument qui portoit son nom, se voyoit encore du tems de saint Jérôme, quoique la ville de Tamnathsare ne subsistât plus. Ce monument s'est conservé jusqu'en ces derniers siècles sur la même montagne; mais les Turcs en sont les maîtres. * Baillet, Topog. des saints, p. 481.

THAMNERIA, ville de la Médie. Elle étoit, felon Xenophon, Hift. Grac. l. 4, au voisinage des Cadufii.

THAMOR. Voyez PALMIRA.

THAMUDA, lieu voisin du pays des Arabes Nabatéens, felon Etienne le géographe. Ce lieu pouvoit appartenir aux THAMUDEMI, qu'Agatarchis place fur la côte du golfe Arabique. Ce sont les Thamudeni de Diodore de Sicile; les Thamydeni ou Thamydita de Ptolomée, & les Thamudei de Pline.

THAMUDOCANA. Voyez THAMUNDACANA.
THAMUGADA. Voyez TAMUGADA.

THAMUNDACANA, ville de la Libye intérieure. Prolomée, 1.4, c.6, la marque au midi du fleuve Niger. Au lien de Thamundacana, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Thamondocana, & le texte grec dans un autre endroit lit Thamudocana.

THAMUSIDA. Voyez TAMUSIDA.
THAMYDITE. Voyez THAMUDA.

THAMYRIS OU THOMYRIS, ville de la Scythie, dans la Masie, au voisinage du Danube. Jornandès, de reb. Get. 6. 10, dit que cette ville fut bâtie par Thamyris, reine des

Géres.

THANÆ, ville de la tribu de Manassé, au-deça du Jourdain. Elle fut cédée aux Lévites. Eufébe, Saint-Jérôme & Procope de Gaze, disent que c'étoit encore de leur tems un grand lieu, à trois milles de Légion.* Jofue, 21, 25, 12, 21. Judic. 1, 27.

THANATA. Voyez THEBASA.

THANATH. C'étoit un bourg, à dix milles de Sichem, du côté du Jourdain. Saint Jérôme l'appelle Thenath; & Prolomée met aussi Thena dans la Samarie. * Eufeb. in Hieron, in loc. Hebr.

THANATHSELO. Il est dit dans Josué, c. 16,6, que la frontiere des enfans d'Ephraïm tournoit vers l'orient, en Thanathselo, & palloit de l'orient jusqu'à Janoé.

THANE. Il est dit dans le livre des Juges, c. 5, 1. 19, que les rois de Canaan ont combattu à Thane, près des

eaux de Mageddo, & qu'ils n'ont pu remporter aucun butin. Les Septante, dit Ortelius, lisent Tennax; & je crois que c'est le même lieu qui est appellé Thanach dans le troisiéme livre des rois.

THANET, petite isle d'Angleterre, dans la province de Kent dont elle fait partie, à quinze milles à l'embouchure de la Thamise, au levant, est formée par le fleuve Stour, en se déchargeant dans l'Océan par deux embouchures ; elle a huit milles d'Angleterre de long, & fix ou sept de large. Il y a dix paroisses ou hameaux, Stonar, qui est un port de mer, en est le bourg principal. Cette isle abonde en bled & en pâturages. Les Saxons descendirent dans cette isle quand ils s'emparerent de l'Angleterre; elle étoit connue des anciens sous le nom de Thanatos. Elle donne le titre de comte à la famille Fufton. Ce fut dans cette ifle que le moine Augustin, depuis archevêque de Cantorbery, aborda lorsqu'il vint annoncer l'évangile aux Bretons.

THANN, ville de France, dans la haute Alface, diocèse de Bâle, & le chef-lieu d'un bailliage. Il y a une collégiale dont l'église a un clocher bâti fur le modele de celui de Strafbourg. Cette ville est du nombre de celles que le roi Louis XIV donna au cardinal de Mazarin; elle est tellement située aux confins du Sundgau, que son fauxbourg nommé Kattembach, est de la haute Alface. On voit auprès de cette petite ville la montagne de RANG, renommée pour ses bons vins. Zeyler, Top. Alfat. p. 64, dit qu'il y a tout près de Thann un joli château situé sur une montagne, & qu'on le nomme le CHÂTEAU SAINT - ANGE. Thann étoit autrefois du comté de Pfindt, & appartenoit à la maison d'Autriche. C'est auprès de cette ville que commence la grande montagne de Vosge, qui s'étend jusques vers Veisleinburg.

THANNURIS. La notice des dignités de l'Empire, sect. 25, fait mention de deux villes de ce nom. Elle en met une dans l'Osrhoéne & l'autre dans la Mésopotamie. On lit dans cette notice, fect. 26. Ala prima nova Diocletiana inter Thannurin & Orobam : & dans un autre endroit ; Equites Sagittarii indigena Thannuri.

THANONTADA, ville de l'Afrique propre. Prolomée, 1.4, 0.3, la marque entre Ammedera & Gazacu. pada. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Thanutada.

THANUETÆ, peuple de l'Arabie heureuse, selon Prolomée, 1.6, c. 7. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Thanuite pour Thanueta.

THANUTIS, village que Ptolomée, 1. 4, 6.5, place dans le nome de la Libye.

THANXAN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Xunte, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 2d 54 plus occidentale que Pekin, sous les 38d 5' de latitude. * Atlas Sinenfis.

THAOUAQUIS, nom d'une ville du Maouaralnahar ou de la Transoxiane, des dépendances de Bokhara, de laquelle elle est éloignée de sept parafanges. D'Herbelot dit qu'elle est située, felon quelques-uns, à 87d 40' de longitude, sous les 39d 30' de latitude septentrionale; & fuivant d'autres géographes, à 78d so' de longitude, fous la même latitude dans le cinquiéme climat. Ebn Haukal cité par Aboul-Feda, écrit que cette ville étoit grande, environnée de beaucoup de jardinages, arrosés de belles eaux, & qu'il en étoit forti un grand nombre de savans hommes; mais qu'elle étoit ruinée de son tems. Al-Bergendi en dit à peu près la même chose dans son cinquiéme climat. EbnHaukal dit encore qu'elle étoit plus grande que la ville de Manber, & qu'il y avoit tous les ans une foire où il se faisoit une très-grande assemblée; mais quoique cet auteur, qui paroît écrire avec plus de vraisemblance, la falle si grande, cependant le géographe qui a intitulé fon ouvrage allebab, dit que ce n'étoit qu'un village de la dépendance de Bokhara. On peut dire aussi qu'il a seulement entendu parler de l'état où elle étoit depuis qu'elle avoit été ruinée. Al-Azizi donne vingt-deux parafanges de distance entre Thaouaouis & la ville de Debouffiah ; & un autre géographe place celle de Karminah entre les deux, dans la même province de Maouaralnahar.

THAPAUA, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, 1.6, 6. 7, la marque dans les terres.

THAPHARUM, lieu dont fait mention Nicéphore Calliste, 1. 9,6. 18. Ortelius, Thefaur. soupçonne que Rrrrriij

ce lieu étoit aux environs de l'Inde ou de l'Arabie. THAPSA, ville de la Palestine (a) dans la tribu d'Ephraïm. Sellum, fils de Jabès, ayant mis à mort Zacharie, roi d'Ifraël, Manahem, général des troupes de ce prince, se fit reconnoître pour roi, (b) & la ville de Thapsa lui ayant fermé ses portes, il la prit de force, & exerça contre fes habitans les dernieres cruautés, jusqu'à ouvrir les femmes enceintes pour faire mourir leur fruit. Voyez Jofeph, Antiq. 1. 9, c. 11. (2) Dom Calmet, Dict. (b) IV Reg. 15, 16, & 17. Ans du monde 3233, avant J. C. 767, avant l'ére

771.

THAPSAQUE, Thapsacus ou Thapfacum, ville de Syrie, sur l'Euphrate, où l'on passoit ce fleuve pour venir de la Mésopotamie, dans l'Arabie déserte, & pour aller de l'Arabie déferte dans la Mésopotamie. Elle n'étoit pas loin de l'embouchure du Chaboras, dans l'Euphrate. Les anciens géographes en ont beaucoup parlé. Il paroît par la route que tenoient les rois d'Atsyrie, en venant vers la Palestine, qu'ils devoient passer l'Euphrate, à Thapsaque. Tous les anciens géographes ne s'accordent pas à mettre cette ville dans la Syrie. Ptolomée, l. 5, c. 19, la marque dans l'Arabie déserte, mais aux confins de la Syrie. Pline, 1.5, 6. 24, & Etienne le géographe la mettent dans la Syrie. Ce dernier dit qu'elle fut bâtie par Seleucus. Cela ne se peut pas, du moins n'en jetta-t il pas les fondemens; il put la réparer ou l'orner. Ce qu'il y a de certain, c'est que Thapsaque subsistoit long-tems avant Seleucus. Xenophon, de Cyri minoris exped. l. 1, p. 150, nous apprend que cette ville étoit grande & opulente du tems de Cyrus. C'est à Thapsaque, felon Arrien, l. 1, p. 116, & l. 3, p. 168, que Darius paffa l'Euphrate, soit lorsqu'il marcha contre Alexandre, foit dans sa fuite après qu'il eut été vaincu. L'écriture fainte semble faire mention de cette ville, lorsqu'elle étend l'empire de Salomon depuis Thipsach jusqu'à Gaza, ou comme porte le grec, depuis Thapsa jusqu'à Gaza, ou Thaphsa, selon la vulgate. Il y a d'autant plus d'apparence à cela, qu'on fait que David avoit pouffé les bornes, de fon royaume jusqu'à l'Euphrate, fleuve sur lequel étoit la ville de Thapsaque.

THAPSIPOLIS, ville qu'Etienne le géographe place près de Chalcédoine, & dont il est dit que le nom national eft THAPSIPOLITA. N'en déplaise à Etienne le géographe, il seroit bien étonnant que dans un lieu fi connu que le voifinage de Chalcédoine, il y eut eu une ville, dont aucun auteur ancien n'auroit fait mention; ainsi cette Thapsiopolis doit être regardée comme une ville fort suspecte. Berckelius croit que c'est la même ville que celle dont Etienne le géographe parle dans l'article qui suit immédiatement, & où il auroit du dire τώψις, πόλις πλήσιον Καρχηδόνος. Le nom national sembleroit détruire la remarque de Berckelius; mais fi la faute eft conftante dans Etienne le géographe, comme on ne peut guères en douter, il n'y a pas grand inconvénient à dire qu'une faute en aura attiré une autre.

THAPSIS, fleuve de Scythie, au voisinage du Palus Méotide, felon Diodore de Sicile, l. 20. A la marge, dit Ortelius, on lit Θάτης. Voyez PSAPIS.

1. THAPSUS, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4, c. 8, en fait une ville maritime, au midi de la petite Leptis, Dans la table de Peutinger Thapfus eft marquée à huit milles de la petite Leptis. Strabon écrit de deux façons, le nom de cette ville. Dans un endroit il dit πρὸς Θάψω, ad Thapso, & plus bas, après avoir parlé d'Adryme ou Adruméte, il dit : εἶτα Θάψος πόλις, Deinde est urbs Thapfus. Cette ville étoit très-forte; & la guerre de Céfar, & encore plus sa victoire, rendit la ville de Thapsus fameuse. * Hirtius, De bell. Afric.

2. THAPSUS. Voyez TAPSUS.

1. THAR, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, 1.6, c. 7, la donne aux Themi. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Ithar, au lieu de Thar.

2. THAR, petite riviere de France, dans la basse Normandie, au Cotentin. Elle a sa source entre le Thanu & la Manche, du diocèse d'Avranches; passe par la Haye Paisnet, Saint-Urfin, l'abbaye de la Lucerne, & après avoir reçu au-dessus de la Mare-Bouillon un ruifleau qui a fa source à la Rouille & à Ange, elle se décharge à Catteville, à la pointe du Thar.* Vaudôme, Manuscrit géog. Corn.

Dict.

1

COUCHANT. C'est ainsi que les Arabes nomment la ville de Tripoli de Barbarie, que les chevaliers de Malte poffedoient lorsqu'elle fut prise sur eux par Sinan Bacha, avec Dragut, après avoir manqué de prendre Malte qu'il avoit afliégée par ordre du grand Soliman. Cette prise de Tripoli arriva l'an 957 de l'hégire, & de Jesus - Chrift

1550.

THARABOLOS SCHAM, c'est-à-dire, TRIPOLI DE SYRIE. Les Arabes ont ainsi corrompu en leur langue le nom de la ville de Tripolide Syrie. Abul-Farage remarque qu'elle fut prise par les Francs, c'est-à-dire, par les Croisés l'an 503 de l'hégire, qui est l'an de Jesus-Christ 1109. Selon le même auteur, elle fut reprise sur les mêmes Francs par Kelaoun, septiéme roi d'Egypte, de la dynastie des Baharites, l'an 688 de la même hégire, qui eft de Jesus-Christ 1289, & Saladin, ni aucun autre avant Kelaoun, n'avoit osé l'attaquer. Il la démolit & en bâtit une autre un peu éloignée de la mer; & c'est la ville de Tripoli qui subsiste aujourd'hui au pied du mont Liban. Voyez TRIPOLI DE SYRIE.

THARABOZAN. Les Turcs nomment ainsi par corruption la ville de Trébizonde, que les Grecs ont appellée Trapezus. C'est une ville de la Cappadoce supérieure, située sur la mer Noire, & où demeuroient les Comnènes, princes Grecs qui se disoient empereurs. Mohammed II s'en rendit maître en l'année 865 de l'hégire, & de Jesus-Christ 1460. David Comnene en fut le dernier empereur.

THARASENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice des évêchés d'Afrique nomme l'évêque de ce siège Cresconius. Zozimus, episcopus à Tharasa, allilta au concile de Carthage, sous faint Cyprien.

THARASSA. Voyez Tarassa.

THARAZ, nom d'une ville du Turquestan. Al-Bergendi, dans le sixiéme climat, en parlant de l'état où se trouvoit cette ville du tems qu'il écrivoit, dit que tous ses habitans étoient Musulmans; mais que cela n'empêchoit pas qu'ils n'euffent un grand commerce avec les Turcs ou Tartares. Il dit aussi que Tharaz étoit assez proche des villes de Gighil & d'Asfigiab, & qu'elle avoit dans son territoire, à quatre parafanges de distance, une fort groffe bourgade nommée Selg' ou Schelg'. Il ajoute qu'Abou Mohammed Abdalrahman, fils d'lahia, fameux prédicateur de Samarcande, & plusieurs autres personnages célébres pour leur vertu & pour leur doctrine, en étoient fortis. Selon Aboul-Feda, la ville de Tharaz est située sur les confins, en-deçà du Turquestan, allez près d'Asfigiab, que l'on ne compte point parmi les villes turques; mais parmi les musulmanes. Suivant le même auteur, elle est à 89d so' de longitude, sous les 44d 25' de latitude septentrionale, que d'autres mettent à 43

43d 35'.

THARE, campement des Israëlites, dans le désert. De Thahath, ils allerent camper à Tharé, d'où ils vinrent dresser leurs tentes à Méthca. * Num. 33, 27.

THARELA, lieu de la Palestine. Il en est parlé dans Josué, c. 18, 27. Les Septante lisent THERALA.

THARIBA, village environ à trois schenes de la vil le de Candara, selon Etienne le géographe, in voce Κάνδαρα. Voyez CANDARA.

THARMIS-VALLIS, vallée dont parle Sidonius Apollinaris, 1.5, epift. 13. Ortelius dit qu'un manuscrit qu'il a consulté, portoit Tarmis pour Tharmis. Le pere Sirmond lit aussi Tarmis. Ortelius soupçonne qu'il faudroit lire TARNIS, parce que Sidonius Apollinaris employe ce nom dans un autre endroit, in Propemptico ad Libellum.

THARNE, montagne de l'Attique. Pline, L. 11,6.38, dit que les lievres de cette montagne avoient deux foies. Le pere Hardouin voudroit lire Parnetha, au lieu de Tharne. Voyez sa remarque sur cet endroit de Pline.

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THARO, ifle du golfe Perfique, selon Prolomée, 1. 6, c. 7. Les interprétes lisent Tharro.

THARRA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Elle est placée par Ptolomée, 1. 7, c. 2, dans la Chersonnese d'Or..

:

THARRANA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée la marque sur la côte du grand golfe. Au lieu de Tharrana, le manuscrit de la bibliotheque palatine lit THARSANDALA, forteresse de la Thrace, dans la

Throana.

THARA. Voyez TANEA.
THARABOLOS-GARB, c'est-à-dire, TRIPOLI DU province de Rodope. C'est, selon Procope, 1. 4, 6. 11,

une des fortereffes que l'empereur Justinien fit élever dans la Thrace, pour la préserver des courses des ennemis. THARSATICUM. Voyez TARSATICA.

THARSIS, lieu maritime dont il est parlé en plusieurs livres de l'écriture, fur-tout à l'égard des navigations qui furent faites sous le regne de Salomon. Ceux qui ont la dans ce dictionnaire l'article d'Ophir, auront remarqué la méthode que j'y ai suivie. Je vais la suivre encore dans l'article de THARSIS, comme la plus propre à me garantir d'erreur. Commençons par les passages de l'écriture où il est parlé de Tharsis.

Passages où il est parlé de Tharsis.

I. Sa flotte, (de Salomon,) avec celle du roi Hiram, faisoit voile de trois ans en trois ans, & alloit en Tharfis, d'où elle rapportoit de l'or, de l'argent, des dents d'éléphans, des finges & des paons, troisieme livre des Rois, chap. 10,

veriet 22.

II. Au second livre des Paralipomenes, chapitre 9, verf. 21, on lit: La flotte du roi faisoit voile de trois ans en trois ans, & alloit avec celle de Hiram en Tharfis, & elles apportoient de-là de l'or, de l'argent, de l'yvoire, des finges & des paons, ou des perroquets.

111. Dans le second chapitre de Judith, selon la vulgate, il est parlé de Tharlis au verset 13; mais il est bon d'y joindre le précédent & les deux suivans, pour plus de clarté. Il pajfa, (Holoferne,) de aux confins de l'Assyrie, Il vint aux grandes montagnes d'Angé, qui sont à gauche de la Cilicie. Il entra dans tous les chateaux, & fe rendit maître de toutes les places fortes. Il prit d'affaut la célébre ville de Melothe. Il pilla tous les habitans de Tharfis &les d'Ismaël, qui étoient à la tête du Désert, & au midi de la terre de Cellon. Il passa l'Euphrate & vint en Mésopotamie. Il força toutes les grandes, villes qui étoient là, depuis le torrerit de Mambré jusqu'à la mer ; & il se rendit maître depuis la Cilicie jusqu'aux confins de Japhet, qui font au midi.

enfans

IV. Ajoutez à ces passages celui des Paralipomenes, liv. 2, chap. 20, verf. 36 & 37: Jofaphat, roi de Juda, fit amitié avec Ochozias, roi d' Ifraël, dont les actions furent très impies; il convint avec lui qu'ils équiperoient une flotte pour aller à Tharfis. Et ils firent bâtir des vaisseaux à Afiongaber; mais Eliezer, fils de Dodau de Marefa, prophétisa a Josaphat, & lui dit: Parce que vous avez fait alliance avec Ochozias, Dieu a renversé vos desseins, & vos vaisseaux ont été brises; de forte qu'ils n'ont pu aller à Tharfis.

V. Le livre des pleaumes & les prophétes font aussi mention de Tharsis. On Iit dans le pseaume XLVII. vers. 8: In Spiritu vehementi conteres naves Tharsis, c'est à-dire, Vous briserez les navires de Tharsis par un vent impétueux. La verfion, selon l'hébreu, porte: Vous les avez brisés, comme le vent d'orient brise les vaisseaux de Tharfis.

VI. Et dans le LXXIS. verf. 10: Les rois de Tharsis & les Isles offriront des présens. Les rois d'Arabie & de Saba lui apporteront des dons. La vulgate dit: Reges Tharfis & Infula munera offerent: Reges Arabum & Saba dona adducent. La vulgate & l'hébreu ne différent point l'un de l'autre.

....

VII. Isaïe, après avoir dit que le jour du Seigneur va éclater sur tous les superbes ajoute, Et fuper omnes naves Tharfis, & fuper omne quod visu pulchrum est, c'està-dire, fur tous les vaisseaux de Tharsis, & fur tout ce qui est beau & qui plaît à l'œil. Ou comme l'hébreu peut s'expliquer, fur les plus belles peintures. Ce passage d'Isaïe est du 2o. chap. v. 16.

VIII. Jérémie parle plus positivement, chap. 10, v. 9. On rapporte, dit-il, de Tharfis le meilleur argent, (en latin, argentum involutum : on peut aussi traduire de l'argent en lames,) & d'Ophas l'or le plus pur.

IX. Ezechiel dit: Saba, Dedan, les négocians de Tharsis & tous ses lions, vous diront: Ne venez-vous pas prendre les dépouilles ? Vous avez affemblé tout votre monde pour vous Saifir du butin, pour enlever l'argent & l'or, pour emporter les meubles & tout ce qu'il y a de précieux, & pour piller des dépouilles infinies, chap. 38, v. 13.

X. La prophétie de Jonas a des circonstances qui levent plus visiblement les difficultés. Voici les lieux où il est parlé de Tharsis, chap. 1, verf. 3. Jonas se mit donc en chemin;

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Plusieurs commentateurs ont mis Ophir & Tharsis fur la même route, & ont cherché dans un de ces lieux ce qu'on rapportoit de l'autre : mais c'est une erreur qui les a conduit à une multitude d'autres. Il n'est plus question d'Ophir. Nous avons amplement traité cette matiere en son lieu. Il faut se borner ici à ce que l'écriture dit de Tharsis. Elle les distingue, diftinguons-les donc aufli ; mais suivons l'examen de ces passages.

Les deux premiers nous apprennent ce qu'on rapportoit du voyage de Tharsis, mais ils ne nous montrent, ni d'où l'on partoit, ni par quelle route on y alloit.

d'affaut la

Le troisiéme est plus instructif à ces deux égards; mais il paroît que l'auteur du livre de Judith a rapporté la course d'Holopherne dans un ordre, qui n'est pas exactement celui dans lequel ce général des Allyriens parcourut le pays dont on parle dans ce passage. Holopherne part de l'Affyrie, va vers la Cilicie, jusqu'aux montagues d'Angé, qui font à la gauche de la Cilicie, par rapport au chemin qu'il a fait, c'est-à-dire, que ces montagnes étoient au nord, car le nord est à la gauche de quiconque vient de l'orient. Cette situation a perfuadé à D. Calmet que c'étoit le même mont que le mont Argée; voilà donc Holopherne en Cilicie: il prend les forts & les châteaux apparemment de la Cilicie & tout au plus de la frontiere; ; il prend d'a ville de Melothe, pille les habitans de Tharfis & les enfans d'Ismael, qui étoient à la tête du désert & au midi de la terre de Cellon. Si Mélothe est une ville de Cilicie, felon la conjecture de D. Calmet, quel faut ne faut-il pas faire de-là jusqu'à la terre des Ismaëlites, qui seroient à la tête du désert; car quel défert? Si l'on étoit bien asluré que Cellon fut la même chose que Chellus, dont il est parlé dans le livre de Judith, c. 1, v. 9, & qui, felon D. Calmet, étoit un canton de la Palmyrène, il faudroit entendre quelqu'un de ces déserts vers l'Euphrate; mais on voit que l'auteur de ce livre, après avoir fait passer Holopherne dans la Cilicie & au nord de ce pays là, lui fait enfuite passer l'Euphrate, & le méne dans la Mésopotamie; mais quelle Méfopotamie ? Est-ce celle qui étoit entre l'Euphrate & le Tigre, aujourd'hui le Diarbeck? Mais quelles conquêtes Holopherne alloit-il faire de ce côté-là, & pourquoi prendre cette route? Il est plus naturel de croire que l'historien sacré se répéte, pour ainsi dire, & recommençant à parler de la campagne d'Holopherne à la fortie de l'Affyrie, il raconte de nouveau comment il passa l'Euphrate, entra dans la Mésopotamie de Syrie, avança jusqu'a Mambré, & poutsa de-là ses conquêtes jusqu'à la mer, & depuis la Cilicie jusqu'aux confins de Japhet, qui font au midi. Cette répétition semble déranger l'ordre géographique des conquêtes d'Holopherne, & y jetter une obscurité, qu'augmentent encore les positions de Mélothe & de la terre de Cellon. Suivant les conjectures de dom Calmer, Tharsis devroit être dans la Cilicie ou au voisinage, & peutêtre la Tharsis d'Holopherne ne seroit pas différente de Tharse ville de Cilicie.

Le Ve. passage tiré du pseaume 47, (48, felon l'hébreu,) v. 8, dit, selon l'hébreu de mot à mot: Dans un vent d'orient, vous briferez les navires de Tharfis. Rien n'empêche que ce ne soient les vaisseaux de Tharse, qui étoient sur une riviere, dont l'embouchure est au fond d'un golfe.

Le VI. passage, qui est du pseaume 71, v. 10, ne détermine aucun climat par lui-même ; cependant un auteur ne laisse pas de s'en servir, comme nous dirons ci-après, pour fixer Tharsis dans l'Arabie, par un sentiment particulier; & ce qui paroîtra surprenant, c'est ce que le savant homme, qui a préféré ce sentiment, se sert du paffage de Judith, cité ci-dessus, pour l'appuyer.

Le VIIe. paflage n'indique point où étoit Tharsis ; au contraire, par la maniere dont les Septante l'ont rendu, il donne lieu de croire que ce n'étoit pas un canton particulier, mais la mer en général; car au lieu de dire fur tous les vaisseaux de Tharsis, ils disent, fur tous les vaisseaux

: :

1

de la mer. De même dans Ifaïe, thap. 23, v. 1, il y a dans T'hébreu, criez, hurlez, vaiffeaux de Tharfis; les Septante disent vaisseaux de la mer. La vulgate qui, au chapitre 2 conferve Tharsis conformément à l'hébreu, dit au c. 23 vaisseaux de ta mer comme les Septante.

Les Septante changent de sentiment sur la Tharfis d'Ezechiel, au lieu de dire Saba, Dedan & les négocians de Tharfis, comme l'hébreu & la vulgate, ils ditent & les négocians de Carthage; la nouvelle verfion latine fur l'hébreu, jointe à la vulgate, avec les notes de Vatable, dit tes négocians sur mer, mercatores maris; cependant T'hébreu porte bien Tharsis en cet endroit; ainsi les Septante & ce traducteur ont substitué une explication conjecturale au texte même. Il semble que cette idée de prendre Tharfis pour Carthage, soit venue en traduisant Ezechiels car dans un autre passage de ce prophéte, au chap. 27, v. 12, on lit encore dans l'hébreu, les négocians de Tharfis; les Septante le rendent par les marchands Carthaginois, & la vulgate les a suivis en cela, Carthaginenfes negotiatores tui. Nous examinerons ailleurs ce que la flotte de Tharsis en rapportoit.

L'histoire de Jonas s'accommoderoit assez de Carthage ou de Tharse pris pour Tharsis; mais la difficulté est de concilier cette Tharfis avec le passage des Paralipoménes, 1.2, 0.20, 0.35 & suiv. Il n'est pas encore tems d'en proposer la conciliation; voyons auparavant quelles ont été les opinions des savans fut Tharfis.

Auteurs qui ont pris Tharsis pour toute la mer en général.

On vient de voir que dans les deux passages d'Isaïe les Septante entendent par Tharfis la mer prise en général. Le paraphrafte chaldaïque, & faint Jérôme, sur le premier chapitre de Jonas, & en divers paslages de l'écriture, ont été de ce sentiment. Leight, dans sa critique sacrée, croit que c'est une des quatre qualifications du mot Tharfis; felon lui, ce mot Tharfis se prend en divers sens; >> premierement pour l'Océan; il rapporte à ce sens le pas» sage du troisieme livre des Rois, c. 10, v. 22, celui du >> second livre des Paralipomenes, c. 9, v. 21, celui du >> pleaume 48, v. 8, & du pseaume 72, v. 10, celui d'Ifaïe, » 6.2, v. 16, & celui de Jérémie, c. 10,7.9, il donne » pour raison que quand les rayons du soleil donnent sur >> la mer, elle paroît de couleur bleue. Secondement, >> Tharsis signifie une pierre précieuse, que nous appellons >> turquoise, & c'est son sens propre & primitif. Troifié>> mement, ce mot se prend pour un pays extrêmement >>> éloigné. Quatrièmement, pour Tharfe & les environs >> c'est-à-dire, pour la Cilicie. Il croit que Tharse est la >> Tharsis de Jonas; que la Tharsis de l'exode , с. 28,

,

» ν. 20, & c. 39, v. 13, d'Ezechiel, c. 10, v. 9, & de » Daniel, c. 10, v. 6, signifie la pierre précieuse; que » dans les Rois, les Paralipomenes & les pseaumes, Tharfis >> n'est que l'Océan. Selon lui, quand les Septante, en traduisant ant le le passage d'Ifaïe, c. 2 , v. 16, ont rendu Tharsis ,la mer, ils ont, pour ainsi dire,

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par Thalassa, Θάλασσα

>> montré l'origine de ce mot grec, car, ajoute-t-il, je pense >> que les Grecs ont commencé par dire Θάρασσα, & ensuite » de Caparra est venu Θάλασσα, » Il renvoie aux Miscell. facr. de Fuller, l. 2, c. 10, & à de Dieu sur l'exode, c. 28, verf. 20.

Matthieu Beroalde, cité par Ortelius, croit que Tharfis signifie Tharse & la Cilicie & tout l'Océan. Joseph Acosta, de Natur, novi orbis, l. 1, c. 14, cité de même, veut que Tharsis, dans l'écriture sainte, signifie toute la vaste mer ou quelque pays très-éloigné. Saint Jérôme est du même sentiment, quoiqu'il ne s'y tienne pas fort constamment; car expliquant un passage d'Ifaïe, il dit : " Tharfis eft, ou > une contrée de l'Inde, comme le veut Joseph, ou plutôt >>> toute la mer est nommée Tharfis, THARSIS vel India re>> gio eft, ut vult Josephus, vel CERTE omne Pelagus tharsis >> appellatur. » Il dit dans l'explication du dernier chapitre d'liaïe: " On appelle en hébreu Tharsis la mer, ou, à ce >> que l'on dit, une contrée de l'Inde, quoique Joseph >> croye qu'en changeant une lettre, Tharsis est nommée >> pour Tharse, ville de Cilicie. Tharfis lingua hebrea mare >> appellatur, &, ut aiunt, India regio, licet Josephus littera >> commutata THARSUM putet nuncupari, pro Tharsis URBEM >>CILICLE. » Voici ce qu'on lit dans son commentaire fur Jonas: "Jonas se retirant de devant la face du Seigneur,

>> voulut s'enfuir à Tharsis, que Joseph explique par Thar>> se, ville de Cilicie, en changeant seulement la premiere > lettre ; mais autant que l'on peut l'apprendre dans les li>> vres des Paralipomenes, on appelle ainsi un certain lieu >>> de l'Inde, car les Hébreux croyent que la mer en général >> est appellée Tharfis, felon ce passage: Par un vent im» pétueux vous briserez les navires de Tharsis, c'est-à-dire, >> de la mer. Et dans Ifaie: Hurlez, vaisseaux de Tharsis, >> de quoi je me souviens d'avoir fait mention dans une >> lettre à Marcelle, il y a beaucoup d'années. Le pro>> phéte ne vouloit donc pas aller à un lieu déterminé; mais >> en s'embarquant sur la mer, il se hâtoit d'arriver où il >> pourroit, & cela convient mieux à un homme qui fuit » & qui est effrayé de ne pas choisir murement le lieu de >> sa fuite, mais de prendre la premiere occasion qui se >> présente de partir. >>

Voici les paroles mêmes de la lettre à Marcelle, dont parle S. Jérôme dans ce passage. "Quaris si Tharsis lapis >> Chrysolitus fit aut Hyacinthus, ut universi interpretes vo>> lunt, ad cujus coloris fimilitudinem Dei species scribatur. >> Quare Janas propheta Tharfis ire velle dicatur, & Salo>> mon & Josaphat in regnorum libris naves habuerint qua de >> Tharfis folita fint exercere commercia, ad quod facilis est >> responsio; Homonymum esse vocabulum quod & India regio >> ita appelletur & ipfum mare quia caruleum fit & sape solis >> radiis percuffum, colorem fupradictorum lapidum trahat & » à colore nomen acceperit, licet Jofephus + pro e litera mu>> tata gracos putet Tharfum appellare pro Tharsis. » Dans ces patlages de S. Jérôme, on voit qu'il revient volontiers au sentiment, felon lequel Tharsis signifie la mer en général. C'est, dit-il expressement; la pensée des Hébreux. Il témoigne n'approuver guères celle de Joseph, qui prend Tharsis pour Tharse. Mais ce qui est surprenant pour moi, c'est que ces mêmes passages ont servi à Gaspar Varrerius, Portugais, pour avancer que S. Jérôme avoit cru qu'Ophir & Tharsis étoient la même chose; il croit le prouver en mettant devant ces passages celui-ci pris du commentaire fur Isaïe. Ophir est un lieu de l'Inde où se produit le meilleur or, eft autem Ophir India locus in quo aurum optimum nascitur; comme si Ophir, étant un lieu de l'Inde, & Tharsis aussi, ce devoit être le même.

M. Huet, évêque d'Avranches, dans son commentaire sur les navigations de Salomon, 0.3, §.10, refute ainsi le sentiment de ceux qui prennent Tharsis pour la mer. un nom générique,

دو

Ceux qui ont cru Tharsis étoit que

>> qui signifie la mer, comme l'ont pensé l'interpréte Chal>> déen & S. Jérôme, qui cite les Hébreux pour auteurs de >> cette opinion, ne l'ont suivie que pour n'avoir pas bien >> compris certains passages de l'Ecriture, comme celui ci >> du troisiéme livre des Rois, c. 22, v. 49. Le roi Josaphat >> fit construire sur la mer une flotte, qui devoit aller en Ophir, >> au lieu que dans l'hébreu on lit, avoit fait construire une >> flotte pour Tharfis. Et cet autre d'Isaïe; Pouffez des hurle» mens, vaisseaux de la mer, au lieu de quoi on lit clans >> l'hébreu, vaisseaux de Tharfis; celui de Jonas: Jonas se >> leva pour s'enfuir, &c. & cet autre des pseaumes, Par >> un vent impétueux vous briferez les vaisseaux de Tharfis, >> si par ce terme de vaisseaux de Tharsis, on devoit enten>> dre vaisseaux de la mer, tous ceux qui voguent sur la >> mer, quelle qu'elle foit, mer Egée, mer Adriatique, >>> mer Noire, pourront être appellés vaisseaux de Tharfis, » & quelque part qu'ils aillent, soit du côté de l'occident >> ou de l'orient, ils feront toujours censés aller à Thar sis, >> ce qui seroit de la derniere absurdité. Ceux qui ont >> avancé que l'on pouvoit expliquer Tharsis, par le mot » grec Thalassa Θάλασσα ne prouvent rien. J'avouerai même >> qu'il y a eu fubtilité dans cette invention, pourvu qu'on >> m'accorde qu'il n'y a aucune certitude. Bérose rapporte >> dans Alexandre Polyhistor la racine chaldaïque de Tha» lalla Θάλασσα; mais cela ne fait rien à notre sujet, & » quand même il seroit vrai que ce mot de Tharsis eût été » quelquefois employé pour signifier la mer en général, & >> que de là on eût fait le mot Thalassa Θάλασσα, cela ne fe>> roit encore rien contre notre sentiment; car il faut cher>> cher l'étymologie d'un mot dans sa racine, & non pas >> dans les syllabes ajoutées à cette racine; dans son sens >> propre & non dans un sens donné dérivativement, pour >> parler ainsi. Il est bien plus raisonnable de dire qu'on a » appellé vaisseaux de Tharsis, des vaisseaux qui devoient. >> aller à Tharsis, & que le vaisseau sur lequel étoit Jonas, >> n'étoit

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