La PROVINCE DE THESSALIE comprenoit, selon la notice d'Hiéroclès, quatorze évêchés & deux métropoles ; favoir : Η ιὖν Θεσσαλονικη μὲν, πόλις ή λαμπρετάτη C'est-à dire: Cette belle ville qu'on nomme aujourd'hui Theffalonique, fut autrefois un village appellé Therma. L'auteur de l'accroillement de cette ville, (a) & celui qui lui donna ce nom, fut Caflander, felon le témoignage d'un grand nombre d'écrivains : il fit l'un & l'autre, en considération de sa femme Theffallonique, fille de Philippe, roi de Macédoine; cependant Etienne le géographe dit que Philippe, fils d'Amyntas, ayant vaincu les Thessaliens dans cet endroit, nomma cette ville Theffalonique en mémoire de sa victoire. Sous les Romains elle étoit la capitale de la Macédoine, & le fiége d'un président & d'un questeur. Pline lui donne le titre de ville libre, Thessalonica libera conditionis. Cette ville est encore considérable aujourd'hui, & on la nomme par corruption Salonichi. Voyez ce mot. Il y avoit un allez grand nombre de Juifs qui y possédoit une synagogue. Saint Paul y vint l'an 52 de l'ére vulgaire, (b) & étant entré dans la synagogue, felon sa coutume, il entretint l'asfemblée des écritures durant trois jours de fabbat, leur faifant voir que JESUS étoit le CHRIST, & qu'il avoit fallu qu'il fouffrit & qu'il reffuscitât d'entre les morts. Quelques Juifs crurent en JESUS CHRIST, comme auffi une grande multitude de Gentils, & plusieurs femmes de qualité; mais les autres Juifs, pouffés d'un faux zéle, exciterent un grand trouble dans toute la ville, & vinrent en tumulte à la maison de Jason, voulant arrêter Paul & Silas qui y logeoient, & les mener devant les magistrats; mais n'y ayant point trouvé faint Paul ni Silas, ils traînerent Jason & quelques-uns des freres devant les magistrats, faisant grand bruit, & difant que ces gens étoient rébelles aux ordres de Céfar; puisqu'ils foutenoient qu'il y'avoit un autre roi nommé JESUS. Toutefois Jason & les autres ayant donné caution, on les laissa aller, & dès la nuit même, les freres conduifirent hors de la ville Paul & Silas pour aller à Bérée. De-là il alla à Athenes, & d'Athenes à Corinthe, où, après quelques mois, Silas & Timothée le vinrent trouver, & lui rapporterent l'état de l'Eglise de Theffalonique, qui perfistoit dans la foi malgré la persécution : mais ils lui dirent que ceux qui la compofoient n'étoient pas affez instruits. Il leur écivit donc sur la fin de l'année 52, ou au commencement de 53 de l'ére vulgaire ; & cette premiere épure aux Thessaloniciens, est la premiere de toutes celles de faint Paul. Les anciennes fouscriptions grecques, & les inscriptions latines, le fyriac, l'arabe, le cophte, Théodoret & faint Athanase croyent qu'elle fut écrite d'Athenes; mais nos plus habiles critiques soutiennent, & la suite de l'histoire du voyage de faint Paul montre affez qu'elle fut envoyée de Corinthe. Ils les instruit avec beaucoup d'affection, les reprend avec beaucoup de douceur & de prudence, mêlant aux repréhensions qu'il leur fait, des traits de louange, & des marques de bonté.S. Paul écrivit la feconde épitre aux Theflaloniciens de Corinthe, peu de tems après. la premiere, vers le commencement de l'an 53 de l'ére com mune. Il signe sa lettre de son seing, & les avertit de le bien remarquer, de peur qu'on ne les trompe, en faisant paffer fous fon nom des lettres qu'il n'auroit pas écrites. (a) Gellar. Geogr. ant. lib. 2, cap. 13. (b) Act. 17, 1, 2, 3, &c. Baillet remarque, dans sa topographie des saints, que faint Jason, saint Aristarque, disciple & compagnon de faint Paul, étoient de Thessalonique. Plusieurs prétendent que le dernier en fut évêque après la mort de saint Paul. Saint Caïus qui demeuroit à Corinthe lorsque faint Paul y vint, & qui le logea chez lui, étoit de Macédoine ; & on tenoit du tems d'Origéne qu'il avoit été fait évêque de Thessalonique, qui étoit apparemment le lieu de sa naissance. Les saintes martyres Agape, Chionie & Iréne, sœurs, étoient de Thessalonique. Elles y consommerent leur martyre l'an 304. On dit que sainte Synclétique, vierge, étoit aufli de cette ville; mais qu'elle a vécu & est morte à Alexandrie. Saint Porphyre, évêque de Gaze, en Palestine, étoit né aussi à Theffalonique, au quatrième siècle, & sa famille y étoit des plus considérées. Saint Demetre, mis par les Grecs au rang des grands martyrs, demeuroit à Thessalonique, & y fut martyrisé l'an 307, par l'ordre de Galere Maximien. Son culte y a éré très-célébre, & l'est encore par toute la Grece chrétienne. Saint Ascole fut évêque de Theffalonique du tems de Valens & de Théodose, après Hérennius. Il fut vicaire apoftolique de l'Illyrie & de la Macédoine. Saint Anyse succéda dans cet évêché à saint Ascole. Sainte Anyse, femme, fut martyrisée dans la même ville, du tems de Galere Maximien. Thessalonique est encore célébre par le massacre, que le grand Théodose, cruel ce jour-là, fit faire des habitans de cette ville en 390, pour lequel crime le grand faint Ambroise lui refusa l'entrée de l'église, & le força de faire pénitence. La ville de Thessalonique, métropole de la province d'Illyrie, & de la premiere Macédoine, étoit le siége du vicaire du pape, jusqu'au schisme des Grecs. La notice d'Hiéroclès met sous cette métropole les évêchés suivans : THESSYRIS, fleuve de la Sarmatie Asiatique. Prolomée, 1.556.9, marque son embouchure entre Oenanthia & le lieu nommé Fortia Moenia. Ortelius croit que c'est le même fleuve que Ptolomée nomme Thespanis dans un autre endroit. Voyez THESPANIS. 1. THESTIA, ville d'Epire, dans l'Acarnanie. Ses habitans font appellés Theftienfes par Polybe, 1.5, num. 7. 2. THESTIA, ville du Péloponnése, dans la Laconie, fur le fleuve Eurotas, selonCédrene, cité par Ortélius. 1. THESTIDION, ville de Theslalie. Etienne le géographe, qui en fait mention, dit qu'Hellanicus écrit THETIDIUM, & qu'il dérive ce nom de celui de Thétis. Voyez THETIDIUM. 2. THESTIDION, marais de la Thrace, sur le bord duquel étoit bâtie la ville Nysa, selon Etienne le géographe. 1. THESTIS, ville des Arabes, selon Etienne le géographe. 2. THESTIS. Etienne le géographe donne aussi ce nom à une ville de la Libye. 3. THESTIS, nom d'une fontaine. Hérodote, lib. 4, num. 159, la met dans la Cyrénaïque près d'Irafa, & dit que les Cyrénéens remporterent dans cet endroit une victoire signalée sur les Egyptiens. THESTIUS. Voyez ACHELOUS I. THESTORUS, ville de la Thrace, selon Etienne le géographe, qui cite Théopompe. THESTROTONICIA, lieu de la Carie: il en est parlé dans Etienne le géographe, in verbo Υλλάριμα. THETEN OU THETTEN, bourgade de la Basse-Hongrie, sur le Danube, environ à trois lieues de Bude, en tirant vers le midi. Lazius dit que Thetten est la Potentiana, dont il est parlé dans les annales de l'histoire d'Attila, & soupçonne que cette Potentiana pourroit être la Campania qu'Antonin marque dans la Valerie. Simler, au contraire, croit que Thetten est l'ancienne Matrica. Voyez CAMPA ΝΙΑ Ι. & MATRICA. THETFORD, ville d'Angleterre, dans la province de Norfolck, sur la petite Ouse ou de Jet, qui sépare la province de Norfolck de celle de Suffolck: elle a pris son nom de la petite riviere. Cette ville s'est élevée sur les ruines de l'ancien Sitomagus, qui fut détruit par les Danois. Le siége épiscopal des Angles orientaux fut transféré de North-Elmham à Thetford, & ensuite de Thetford à Norwich. Ce changement a fait beaucoup de bien à Thetford. On tient en cette ville les assises du carême: elle a droit de députer au parlement, & de tenir marché. Il y a sept églises, & du tems qu'elle étoit attachée à l'église romaine, il y avoit quatre couvens: on y voit encore un monument qu'on croit être des Romains. Les Danois la brûlerent l'an 1004. Elle est à dix-huit milles de Nordwich, à vingt-deux milles à l'orient d'Eli, à trente-un de Cambridge au levant d'été, & à soixante de Londres. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1. p. 92. 1. THETIDIUM. Voyez PHTHIA. 2. THETIDIUM, mot que l'on trouve dans Strabon, 1.9, p. 431. Xylander croit que c'est le nom d'une chapelle dédiée à la déesse Thétis. Xylander se trompe néanmoins, dit Cafaubon; car THETIDIUM est le nom d'une bourgade, comme on le voit dans cette description d'Euripide dans fon Andromaque, in argument. v. 16. Θθίας δε τῆσδε, καὶ Γόλεως Θαρσαλίας Συγχορτα ναίω πεδιῖν ἡ ταλασσία Γηλεί ξυνώκει χωρὶς ἀνθρώπων Θέτις Φεύγος όμιλον Θεσσαλός δένινλεώς Θετίσλειον αὐδα, τεᾶς χάριν νυμφευμάτων. la conférence de Carthage, p. 109, Urbanus est dit episcopus plebis Theudalenfis; & dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, on lit THEUDALENSES. THEUDENSE, ville de l'Afrique propre, selon Pline, 1.5, 6. 4. Cette ville a été épiscopale. La notice des évêchés d'Afrique met ce siége dans la Byzacène. Son évêque est nommé Decius Theuzitanus ou Theuditanus, car il est indifférent d'écrire Theuza ou Theuda; les lettres D. & Z. étant sujettes à être miles l'une pour l'autre dans ces fortes de noms, comme le remarque le pere Hardouin. THEUDORIA, ville de l'Athamanie. Tite-Live, l. 38, c. 1, fait auffi mention de cette ville, d'où il dit que les Macédoniens furent chaffés par les Romains. THEUDOSIA, province de Scythie, selon Suidas. THEUDURUM, ville de la baffe Germanie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de colonia Trajana à colonia Agrippina, entre Mederiacum & Coriovallum, à neuf milles du premier de ces lieux, & à sept milles du second. On croit que c'est aujourd'hui une bourgade appellée TUDDERT. THEUESTE, ville de l'Afrique propre, selon Ptolomée, l. 4, 6. 3. Au lieu de THEUESTE, le manuscrit de la bibliotheque palatine lit THEBESCA. L'itinéraire d'Antonin fait de Theueste une colonie romaine, & place cette ville sur la route de Carthage à Césarée, entre Ammedera colonia & Altaba, à vingt-cinq milles de la premiere de ces villes, & à dix-huit milles de la seconde. Voyez THEBESTE. THEVILLE, bourg de France, dans la Normandie, au Cotentin, à trois lieues au nord de Valogne, & à une au levant de Cherbourg. Ce lieu appartient au seigneur qui en porte le nom. Il y avoit autrefois un marché, qui, depuis plusieurs années, a été transféré à faint Pierre, église qui en est tout proche. Il y a un château très propre, & le seigneur nomme à cette cure. THEULLEY, TULLEY, TEULLEY, Theolocus, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de câteaux, filiation de Morimond, dans la Franche-Comté, au diocèse de Dijon, bailliage de Gray, une licue au nord-est de Gray. Elle fut fondée le 18 de mars 1130, par Guillaume de Mauregard. L'abbé jouit de quatre mille livres. Dom Beaunier a tort d'attribuer cette abbaye au diocèse de Langres. THEUMA, village de la Macédoine. C'est Tite-Live, 1.32, c. 13, qui en parle. THEUMEUSIA ARVA & THEUMESIA-JUGA, champs & montagnes de la Bœotie, dont fait mention Stace dans sa Thébaïde, l. 2, V. 383, 1.9, v. 709. Ortelius qui dit avoir trouvé dans le même auteur un Aeuve nommé THEUMESIUS, ajoute que Lutatius parle d'une ville de THEUMESIA en Thessalie & d'une montagne de Beotie nommée THEUMESIUS & au voisinage de Thébes. Ces Theumefia Juga font apparemment la montagne Toumeffus de Paufanias. La ville Theumesia est le Teumessus du même auteur, & le fleuve Theumesius pourroit être le Teumès d'Hésyche. Voyez TEUMES & TEUMESSUS. Thetis habitavit cum Peleo feparatim, hominum THEU-PROSOPON, en latin Frons ou Facies Dei, promontoire de Phénicie. Ptolomée, 1.5, 0.15, le place entre Tripolis & Botrys. C'est le même promontoire que Pomponius Mela, L. 1, c. 12, appelle Euprosopon, & Fugiens frequentiam Thessalius vero populus hunc locum Ortelius croit que c'est aussi le Lithoprosopon de CéVocat Thetideum, propter nuptias Dea. drène. Polybe, 1. 17, no. 16, fait aussi mention de ce Thetidium qui étoit dans la Thessalie, près de la vieille & de la nouvelle Pharsale. Ortelius croit que c'est le même lieu que THESTIDION. THERMONTE, peuple de la Sarmatie Asiatique, felon Prolomée, 1.5, 6. 9. Au lieu de Thetmonta le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Themeota. THEUBATUM, lieu fortifié dans la basse Egypte, entre Péluse & Babylone. Saint Jerôme dit dans la vie de faint Hilarion, que Dracontius fut exilé à Theubatum. THEUDALE, ville de l'Afrique propre, selon Prolomée, 1.4, 0.3, qui la met au rang des villes qui étoient entre la ville de Thabraca & le fleuve Bagradas. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Theudali pour Theudale. C'est la même ville que Pline, 1.5, c. 4, nomme Theudalis. Dans la notice des évêchés d'Afrique, Victor, évêque de ce siége, eft qualifié Eudalenfis pour Theudalensis; car dans THEUSTHES. Ce nom se trouve entre ceux de plusieurs peuples barbares de la Scandinavie, rapporté par Jornandès, de reb. Getic.c. 3, p. 10, edit. Vulcanii. THEUTHRANIA. Voyez PERGAMUM. THEUTONES. Voyez TEUTONES. THEWSBURY, ville d'Angleterre, en Glocestershire, au confluent de l'Avon & de la Saverne, à neuf milles au nord de Glocester. La ville de Thewsbury fait un commerce considérable par sa manufacture de draps. Elle députe au parlement & a droit de marché public. Thewsbury est la ville Theocicuria des anciens. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1, p. 66. THEUZITANUS OU THEUDITANUS. Voyez THEU tems auprès de celle de Hiéra. Sur quoi le pere Hardouin remarque que Thia n'est qu'un méchant écueil qui n'a même pas de nom. 2. THIA, ville du pont Cappadocien, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Trapezunte à Satala, entre Zigana & Sedisscapifonti, à vingtquatre milles du premier de ces lieux, & à dix-sept milles du second. 3. THIA, lieu de Grece, dans la Bœotie. Ortelius dit qu'Hérodote le met au voisinage de Delphes. THIABA. Voyez THYBII. nube, THIAGOLA, marais que forme, selon Ptolomée, 1.5, 6.10, la branche la plus septentrionale du Danube, avant que de se jetter dans le Pont-Euxin. Ptolomée dit qu'on donne aussi le nom de Thiagola à cette embouchure du Danube qui est fort petite. THIAKI. Voyez THEACHI & DULICHIUM. THIALLELA', bourgade de l'Arabie heureuse. Ptolomée, l. 6, c. 7, la donne aux Adramites. Au lieu de Thiallela le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Thialemath. THIANENSIS ECCLESIA. Saint Augustin fait mention de cette église dans une de ses épîtres, epift. 239, & Ortelius croit qu'il est question d'une église d'Afri que. THIANGES, lieu de France, dans le Nivernois, du diocèse & de l'élection de Nevers. Cette paroisse est située en plaine, à deux lieues de Décise. Les terres y rapportent allez de froment, mais peu de bétail & de seigle; les pacages y font fort bons; il y a quantité de bois taillis appartenans à M. le duc de Nevers, dans lesquels il y a des mines de charbon de pierre très-abondantes. THIANO. Voyez TIANO. ກ. 4. THIAR, ville d'Espagne. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Tarragone à Castulo, entre Illicis & Carthage, à vingt-sept milles de la premiere de ces places, & à vingt-cinq milles de la seconde. THIAUMA, ville de l'Albanie. Prolomée, 1.5, 6. 12, la place entre les fleuves Cafius & Gerrus. THIBARI, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Vincentius à Thibari assista au concile tenu sous saint Cyprien l'an 255.* Hardouin. Collect. conc. tom. I, pag. 170. THIBET. Voyez TIBET. THIBII. Voyez THYBI. THIBINIS, ville de la Mauritanie Césariense. Elle est placée dans les terres par Ptolomée, l. 4, c. 2. THIBOUTOT, ancien château fort de France, en Normandie, au pays de Caux, entre Fécamp & le Havrede-Grace, à une lieue de la mer. Les Anglois en firent le fiége le 13 de février 1418. On voit la capitulation faite par Colin de Thiboutot, chevalier, seigneur de ce château. In rotulo terrarum liberatarum Normania. Ce château fubsiste encore aujourd'hui, il appartient toujours à ces mêmes seigneurs. La châtellenic fait partie du marquisat de Thiboutot, érigé au mois de juin 1720, & enregistré au parlement de Rouen le 9 de juillet 1722. THIBRUS. Voyez THINGRUS. THICANUM. Quelques exemplaires d'Aurelius Victor, epitom. p. 108, nomment ainsi le lieu où l'empereur Magnence surprit & défit un grand nombre d'hommes; mais ce mot Thicanum eft corrompu & les meilleures éditions portent Ticinum. THICATH, ville de la Mauritanie Tingitane. Prolomée, l. 4, C. I, la marque dans les terres. Au lieu de Thicath le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Decath. THICHON. Voyez TICHON. 1. THICIS ou TICERI, fleuve de l'Espagne Tarragonnoise, selon Pomponius Mela, 1.2, 6.6, qui le fait couler près de la ville Rhoda; c'est aujourd'hui Ter. Voyez ce mot. 2. THICIS ou TICHIS, fleuve de la Gaule Narbonnoise. C'est Pomponius Mela, 1.2, 6.5, qui le nomme; on l'appelle aujourd'hui le TECH. Voyez ce mot. THIEBA. Voyez THIGIBA. THIEBAULT, maison royale en Angleterre, au voisinage de Londres, à deux milles de cette capitale. Mandeslo, y à la fin de son voyage des Indes, 1. 3, p. 597, dit que cette maison a été bâtie par Guillaume Cecil, baron de Burgley, grand trésorier d'Angleterre, qui en fit présent à la reine Elifabeth, dont il étoit le favori. Elle est située dans une grande plaine où l'on découvre des bois & des prairies. Le bâtiment qui est de briques, a une tour à chacun des quatre coins, & deux cours à l'entrée. On voit dans une galerie tou. tes les provinces d'Angleterre, avec leurs villes, châteaux, villages, forêts, rivieres, montagnes & vallées, le tout peint à l'huile, & en chaque province un arbre qui a ses branches chargées des armes du seigneur & des gentilshommes du lieu. Dans une autre galerie font les portraits de la reine Elifabeth & de plusieurs autres reines d'Angleterre, de Jean Frédéric, électeur de Saxe, de l'amiral de Châtillon, du cardinal de Châtillon & de M. d'Andelot leur frere, tous de grandeur naturelle. On y voit encore les portraits des empereurs Turcs, & les travaux d'Hercule en sept tableaux. Il a une troisiéme galerie ornée des portraits de Jules-César & d'Auguste empereurs; de dom Jean d'Autriche, qui gagna la bataille de Lepante, de Louis, prince de Condé, d'Alexandre, duc de Parme, des comtes d'Egmont & de Horn, qui eurent la tête coupée à Bruxelles en 1568. Au-dessus de ces portraits font peintes les principales villes du monde. Au bout de la galerie est un petit cabinet lambriflé & peint, au milieu duquel est une petite table venue de Constantinople, où sont peintes des roses & toutes fortes de fleurs d'or. Toutes les chambres sont meublées de riches tapisseries, dont la plûpart représentent les actions des Romains. Dans un portique par lequel on fort du corps du logis pour entrer dans le jardin, on voit les armes du grand trésorier & de la femme, qui se disoit descendre des anciens rois d'Angleterre; ces armes font accompagnées de diverses inscriptions, & au-dessus on voit les statues de plusieurs rois d'Angleterre. Le jardin est carré & fort grand, toutes ses murailles font revêtus de filaria, & au milieu on remarque un très-beau jet d'eau, le parterre est accompagné de plusieurs belles allées, les unes en espaliers ou en berceaux, les autres bordées d'ormes, de tilleuls & d'autres arbres. Au bout de ces allées est une petite éminence qu'on appelle la Montagne de Venus, au milieu d'un labyrinthe qui forme un des plus beaux lieux du monde. 1. THIEL. Voyez TIEL. 2. THIEL, bourg de France, dans le Bourbonnois, au diocèse de Nevers, de l'élection de Moulins. Cette paroiffe est à quatre lieues de Moulins. On y trouve des terres varennes à seigle d'un bon rapport, les foins affez abondans, les pâcages étendus en buiffons & bruyeres, quelques cantons de bois modernes, peu de vignes, quelques étangs; on fait un profit affez considérable de beftiaux. THIELE, riviere de Suiffe. Voyez THILE. THIENNA, fiége épiscopal de la province d'Hellade, selon Ortelius, qui cite le concile de Chalcédoine, où l'évêque de ce siége est nommé Gennadius. THIERACHE, pays de France, par lequel la Picardie confine avec la Champagne, & dans laquelle même une partie de ce pays est comprise. La Thierache portoit ce nom, en latin Theorascia, dans le tems de Charlemagne, comme on le voit dans la vie de saint Ursemar, écrite en ce tems-là par Anseau, abbé de Laube, où il fait mention des pays de Hainaut & de Thierache, Ursmarus episcopus in pago Hainao & Theoracense. Cette origine ne convient pas beaucoup avec ce qu'on dit communément que la Thierache fut ainsi nommée, parce qu'elle étoit soumise à la hache de Thierri, seigneur d'Avesne & de Vermandois. Philippe-Auguste le réunit à la couronne à la mort d'Elisabeth, comtesse de Flandres, fille du dernier comte de Vermandois. La Thierache fait partie 'de la province & du gouvernement militaire de la Picardie. Ce pays est borné au septentrion par le Hainaut & le Cambresis, à l'orient par la Champagne, au midi par le Lanois, & à l'occident par le Vermandois. Ce pays quiest très-abondant en bled a aussi de bonnes prairies. Les villes les plus confidérables font Guise, Aubenton, Riblemont, Marle, la Fere. THIERHOMBTEN, abbaye d'Allemagne dans la haute Baviere, sur la petite riviere d'Ach, à trois milles au-des 1 sous d'Augsbourg. Elle est de l'ordre de saint Benoît, & elle a beaucoup fouffert par les guerres. * Zeyler, Topograp. Bavar. p. 82. THIERS OU THIERN, Tiernum, Tigernum, ville de France, dans l'Auvergne, au diocèse de Clermont, élection de Riom, sur la pente d'un côteau sur la Durolle, aux frontieres du Forez. Cette ville qui a vicomté & justice royale, est une des plus considérables de toute l'Auvergne par son commerce, & l'une des plus peuplées. Son principal commerce consiste en clinquailleries, papiers, cartes, cartons & fils, dont elle trafique par toute l'Europe, & jusque dans les Indes. Elle a servi d'appanage à une branche cadette de la maison d'Auvergne. Le duc de Lausun en a été seigneur par donation de feu mademoiselle d'Orléans, & depuis il l'a vendue à M. Crozat. Cette ville a un consulat pour les marchands, & un chapitre de chanoines fondé par les comtes de Forez. L'évêque de Clermont y a établi son séminaire. Il y a une abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, fondée par Begon évêque d'Auvergne; on l'appelle le Moustiers. Elle est sous l'invocation de faint Symphorien; elle étoit devenue déserte, mais Gui (Guido) homme riche & puissant dans ce pays, & qui paroît être le même que celui qui fonda l'an 1016 l'église collégiale de faint Genes de Thiern, remit ce monastère dans son ancien état sous la regle de saint Benoît. Il y mit pour abbé un nommé Pierre, personnage illustre par sa nobleffe & par sa simplicité ; virum omni nobilitate conspicuus, & beatæ fimplicitatis filius. Cette maison étoit destinée pour quatorze religieux au moins. Le décret de l'an 1324 en porte même vingt-cinq. Il n'y en reste plus que deux ou trois. Saint Etienne instituteur de l'ordre de Grandmont, naquit à Thiers l'an 1046, de parens qui étoient, dit-on, seigneurs du lieu, & de qui font descendus les vicomtes de Thiers. Après sa canonisation faite en 1184, les chanoines de Thiers, mortifiés de voir que d'autres poffedassent le corps d'un saint qui étoit enfant de la ville, le choisirent pour le patron de leur église, après avoir obtenu un bras de ses reliques. * Baillet, Topogr. des Saints, p. 485. 1. THIERSTEIN, bour d'Allemagne, dans la Franconie, & dans les terres du margrave de Culmbach, près du torrent de Litters, à une demi-lieue d'Artzberg, & à moitié chemin entre Eger & Wunsidel. On fait ici tous les ans une prodigieuse quantité de petites boules, qui fervent pour amufer les enfans, elles sont d'une terre graffe & gluantes. Ces boules endurcies au feu se transportent fur plusieurs chariots à Nuremberg, & paffent de-là par toute I'Allemagne & l'Italie. C'est le seul commerce, qui, après l'agriculture, donne de quoi vivre aux habitans. Zeyler, Topog. Fracon. 2. THIERSTEIN, bailliage dans le pays des Suisses, au canton de Soleure, appartenoit autrefois aux comtes de ce nom. Leur maison étoit puissante & poflédoit de grandes terres dans tous les lieux d'alentour. Il y a environ trois cents ans qu'elle est éteinte. * Etat & délices de la Suisse, t. 3, p. 85. THIESCOURT, lieu de France, dans la Picardie, diocèse & élection de Noyon. Cette paroisse est à une lieue & demie de Noyon ; elle fait presque mille habitans qui sont laborieux, mais intraitables. C'est un pays de bois & de montagnes. THIESURES. Voyez TEUCERA. THIEZAC, bourg de France, dans l'Auvergne, du diocèse de saint Flour, sous l'élection d'Aurillac; on y compte mille fix à sept cents habitans. THIGA, ville de la Libye intérieure. Ptolomée, 1. 4, 6. 6, la marque sur le bord septentrional du Niger, entre Pefide & Cuphe. Dans les canons du concile de Carthage il est parlé d'un évêché nommé Thigabenfis, mais Ortelius remarque qu'un manuscrit qu'il a consulté portoit Thembesia au lieu de Thigabenfis. THIGANUSA. Voyez TEGANUSA. THIGIBA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4, c. 3, lui donne le titre de colonie, & la place dans la nouvelle Numidie. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Thieba pour Thigiba. Voyez TIBIGENSE. THIGURA. Vayez THAGURA. THIL, lieu de France, dans la Bourgogne diocèse Les fiefs de Champeaux & la Brochelle en dépendent. Il y a un chapitre coniposé d'un doyen & de cinq chanoines. Le doyenné peut valoir cinq à fix cents livres, & les canonicats la moitié. THILATICOMUM, ville d'Afie, vers la Cyrrhestique : l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Callecome à Edissa, entre Hierapolis & Batha, à dix milles de la premiere de ces villes, & à quinze milles de la seconde. Ortelius croit que c'est la même ville que la notice des dignités de l'Empire, fect. 25, appelle THILLAGAMA, & qu'elle place dans l'Osrhoéne. THILBIS. Voyez THALBIS. THILBISINA, ville de la Mésopotamie, selon la notice des dignités de l'Empire, où on lit : Equites Sagittarii indigena Thibitenses Thilbisna. THILLAAMANA, THILLACAMA, THILLAFICA & THILLAZAMARA, noms de quatre villes que la notice des dignités de l'Empire marque dans l'Osrhoéne, & qui ne font guères connues d'ailleurs. Voyez THILATICOMUM. THILE OU THIELE, riviere de Suisse, au pays de Vaud. Elle prend son cours vers le septentrion, & grossie des eaux de l'Orbe, elle se jette à Yverdun, dans le lac de Neuchâtel, au sortir duquel, après un cours d'une lieue, elle entre dans le lac de Bienne, d'où elle sort à Nidau, pour aller se perdre dans l'Aar, deux lieues plus bas.* Scheuchker, Carte de la Suifle. THILEMARCK', Tellemarchia, province du royaume. de Norwegue, dans le gouvernement d'Aggherus, aux confins du gouvernement de Berghen, de l'évêché duquel elle dépend, selon Hermaneids, Descr. Norw. p. 1223. 1. THILLE. Voyez TILLE. 2. THILLE ou DILE, riviere des Pays-Bas, dans le Brabant: elle prend sa source entre Nivelle & Senef, passe à Louvain, & se rend dans l'Escaut au nord de Malines. THILUTA-CASTRA, camp dont parle Ammien Mar. cellin, 1. 24, c. 2. Il dit qu'il étoit au milieu du fleuve, apparemment l'Euphrate, & dans un licu extrêmement élevé & fortifié par la nature. THIMANEI, peuples de l'Arabie Heureuse. Pline, 1. 6, c. 28, les met au voisinage des Nabathai. THIMARUM, ville de la Theffalie, selon Tite-Live, 1.32, c. 14, qui fait entendre que c'étoit une place peu considérable. THIMBRUS, nom d'un lieu de l'Asse mineure. C'est Xénophon, Cyriacor. 1.7, qui en parle. Ortelius foupçonne qu'on devroit lire Thymbrus au lieu de Thimbrus. Voyez THYMBRA. THIMERAIS, Theodemerenfis Ager, pays de France : c'est une partie de la province de Perche, démembrée de cette province, du gouvernement du Maine. Sa ville capitale est Châteauneuf, dit en Thimerais, c'est à peu près la même partie du Perche que celle des terres démembrées. THIMETHUS. Voyez TIMETUS. THIMONEPSIS, ville d'Egypte. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de l'Arabie, au-delà du Nil, entre Alyis & Aphrodites, à seize milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre milles du second. Peut-être est-ce la même ville que la notice des dignités de l'Empire, fett. 18, appelle THINANEPSIS. THIMOR. Voyez TIMOR. THINA OU THIUA. La notice des patriarchats d'Antioche & de Jerufalem, publiée par Schelstrate, met un fiége épiscopal de ce nom sous la métropole de Tarsus. THINE, ville d'Afie, & à laquelle Ptolomée 1. 7, c.3, donne le titre de métropole des Chinois. Elle étoit selon lui, dans les terres. Marcien d'Heraclée, Peripl. p. 15, connoît aussi cette ville. Il lui donne aussi le titre de métropole des Chinois, & dit que c'est l'extrémité de la terre connue & inconnue. Le nom moderne, selon Mercator, est Tenduc. THINGA, ville de la Libye, selon Etienne le géographe, qui cite Hécatée. Ne feroit-ce point, dit Ortelius, la même ville que Strabon appelle Tinga? THINGRUS. Ce mot est écrit différemment dans Lycophron, où on lit tantôt Θρίγsor, tantôt Θίγδρον, tantôt Θίορος: Il ya faute, sans doute, dans quelques-uns de ces endroits, Xxxxx iij , d'Autun. C'est un pays de montagnes : il y a des vignes. mais il n'est pas possible de décider laquelle de ces ortho graphes on doit préférer, les Scholiaftes mêmes ne nous font d'aucun secours à cet égard. Etienne le géographe pourtant, qui cite Lycophron, écrit Θίβρος, THIBER, & dit que le non: national eft THIBRIUS. Il fait de Thiber une ville du mont Satnius, qui étoit, à ce qu'on croit, quelque part dans la Grece. Il se fonde fur ce passage de Licophron, Qui Thibrum habitant Satniumque montem. THINIAS, promontoire de la Thrace, fur le Pont-Euxin. Ptolomée, 1. 3, c. 11, le marque entre Peronticum & Halmydiffum littus. THINISA, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire: dans le concile tenu fous faint Cyprien, on voit la fouscription de Venantius à Thinisa. *Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 171. THINITES, nome de la Marmarique, & auquel Prolomée, 1.4,0.5, donne Ptolemais Hermit pour métropole. Ce nome est appellé Thœnis par Agatarchis; & peut-être elt-ce le Thomuim de l'itinéraire d'Antonin, THINNEIA. Voyez TINNEIA. THINODUS, montagne d'Egypre, selon Prolomée, qui la marque entre les monts Ogdainus & Azar. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TINODES pour THINODUS. THINTIS, ville d'Afrique, dans la Pentapole. Ptolomée, l. 4, c. 4, dit qu'elle étoit dans les terres. THINUNEPSIS. Voyez THIMONEPSIS. THINUS, fleuve d'Angleterre. Le vénérable Bede, 15, c. 2, en parle dans son histoire ecclésiastique. Voyez TINE, no. 2. THIOLS OU TEOLS, riviere de France, en Berri, passe à Ifloudun. THIONVILLE, Theodonis Villa, ville de France, dans le Luxembourg, sur le bord de la Moselle, entre Metz & Sirck. Elle porte le nom de son fondateur Théodon : on ne fait qui il étoit; mais il est certain que Thionville étoit une maison royale, dès le milieu du huitiéme siècle, puisque le continuateur de Frédegaire dit que Pepin, premier roi Carlovingien, tint à Thionville, apud Theodonis-Villam, une aflemblée ; & c'étoit dès lors une maison appartenante au roi, puisqu'il l'appelle Villa publica. Dans la fuite, ce lieu est nommé palais: on y tint plusieurs assemblées politiques & ecclésiastiques, & les empereurs & les rois François y ont souvent demeuré dans le IX. fiécle. Dans le fiécle suivant, ou vers l'an 1000, Thionville vint au pouvoir des seigneurs particuliers, qui en étoient propriétaires, & dont la famille prit le nom de Thionville, Theodonis-Villa. Albert d'Aspremont épousa Marguerite, fille de Thierri, comte de Thionville. La race masculine de ces seigneurs s'éteignit ; & les comtes de Luxembourg unirent cette seigneurie à leur comté avant la fin du douziéme siècle. Il est certain qu'après cela, tous ceux qui ont été maîtres du comté ou duché de Luxembourg, ont toujours poflédé Thionville, jusqu'à l'an 1558, qu'elle fut prise for Philippe II par l'armée françoise, commandée par François de Lorraine, duc de Guise. C'étoit alors une place très-importante, tant par sa situation sur la Moselle, que parce qu'elle avoit été fortifiée par Charles V ; mais l'année suivante elle fut rendue au roi d'Espagne, en exécution du traité de Câteau Cambresis. Les fortifications furent depuis perfectionnées. Le prince de Condé, Louis de Bourbon, ayant vaincu les Espagnols devant Rocroy, dans le commencement du regne de Louis XIV, atliégea & prit Thionville en 1643. Cette place fut cédée à la France, en 1659, par le traité des Pyrénées. Les habitans font Allemands, & parlent allemand: ils appellent la ville en leur langue Diden-Hoven ou Tiden-Hoven. Depuis qu'elle appartient aux François, elle a été mise sous le parlement de Metz. Elle est le fiége d'un bailliage & d'une prévôté. C'est un gouvernement de place, avec état major, qui dépend du gouvernement militaire de Metz. Piganiol, dans la description de la France, t. 7, p. 350, dit qu'on ne compte à Thionville que cinq cents cinquante habitans. On y pafle la Moselle sur un pont, à la tête duquel est un ouvrage à corne, qui en défend l'entrée. Ce pont est de charpente, fur des piles de pierres, desquelles il y en a qui font éloignées l'une de l'autre de soixante pieds: on faifsoit venir des montagnes de Vosges des poutres de sapin, de cette longueur ; mais la difficulté d'en trouver, & celle de les faire transporter, ont fait imaginer le secret de faire des poutres de cette longueur de trois piéces de chêne, qui sont soutenues par les assemblages qu'on leur donne. Ce pont mérite l'attention de ceux qui aiment les méchaniques. * Longuerue, Description de la France, 2 part. pag. 111 & suiv. THIPONOBASTI. Voyez PITHONOBASTE. THIR, prieuré conventuel, de l'ordre de saint Benoît, dans le Beaujolois. THIRENSTEIN ou TYRNSTEIN, petite ville d'Allemagne, dans la Baffe-Autriche, près du Danube, à un mille au-dessus de Stein. Elle avoit anciennement ses propres seigneurs de la famille de Chuenring, dont deux freres, Hademar & Henri, étoient, par rapport à leur cruauté, surnommés les Chiens. Frédéric le Belliqueux, duc d'Autriche, prit à celui ci la ville de Thirenstein, avec ses dépendances. Il y a un monastère, & un château dans lequel on dit que Richard, roi d'Angleterre, fut détenu prifonnier, jusqu'à ce qu'il eût payé une grosse rançon. II avoit été emmené prifonnier à Vienne, par Léopol, duc d'Autriche, & par Hademar II, seigneur de Chuenring. * Zeyler, Topogr. Auftriæ, p. 36. THIRÆ. Voyez THRACE. THIRIMIDA, nom d'une ville, selon Ortelius, qui cite Priscien. Il croit que c'est la même ville que Salluite appelle THIRMIDA, & qu'il place dans la Numidie. THIRMIDA. Voyez THIRIMIDA. THIROPHAGI, peuple de la Sarmatie Asiatique. Prolomée, 1.5, c. 9, les place à la source du leuve Rha. Au lieu de Thirophagi; le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Phthirophagi. THIRSK, petite ville d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public; & elle a droit d'envoyer ses députés au parlement. * Etat présent de la grande Bretagne, t. I. THIS, en grec eis, ville d'Egypte, selon Etienne le géographe, qui dit que le nom national étoit Θινίτης, ΤΗΙNITES. Sur quoi Berckelius remarque qu'il y a absolument faute ou dans le nom de la ville, ou dans le nom national; car fi la ville s'appelloit eis, le nom national devoit être Θίτης. Si au contraire le nom national étoit Θινίτης, comme portent les exemplaires imprimés & les manuscrits, le nom de la ville étoit eivis; ce qui peut d'autant plus être reçu, que l'ordre alphabéthique ne feroit pas plus troublé par eivis, que par eis. La difficulté seroit levée si nous avions le livre Ægyptiaca. d'Alexander, que cite Etienne le géographe. Il y a toute apparence, néanmoins, que dans cet endroit d'Etienne le géographe, il faut lire Θίνες Thinis, au lieu de eis, This. Le mot Θινίτης, Thinites, n'est pas le seul appui de cette conjecture. Ptolomée, 1. 4, 6.5, sert auffi à l'appuyer; car il place en Egypte, près d'Abydos, Thinites, & Etienne le géographe met la ville This au voisinage de la même Abydos. A la vérité, Ptolomée ne dit pas formellement que la métropole du nome Thinites fût appellée Thinis; mais on croit que cet endroit de ce géographe est altéré, & qu'au lieu de lire : Thinites nomus & metropolis Ptolemais Hermii, il faut lire : Thinites nomus & metropolis Thinis: Ptolomaïs Hermii. THISA, ville de l'Arcadie. Paufanias, 1.8, c. 27, dit, qu'elle étoit près du mont Lycée. THISALPHATA, lieu qu'Ammien Marcellin, 1.25, c. 8, met aux environs de la Mésopotamie. 1. THISBÉ, ville de la Palestine, dans la Galilée, & la patrie de Tobie (a). Elle étoit à la droite, c'est-à-dire, au midi de la ville de Cadès, capitale de Nephtali. Quelquesuns ont cru (b) qu'Elie de Thesbé étoit natif de cette ville de Thisbé en Galilée; mais qu'il avoit été long-tems habitant du pays de Galaad. (c) Thesbites de habitatoribus Galaad. Ortelius, qui cite André Mafius, dit que dans Tobie, c. 1, 2, au lieu de iron, il faut lire onin. Voyez THEBE. (2) Tob. 1, 2. (b) Reland, T. 2. Palæst. p. 1035. (c) III. Reg. 17, 1. 2. THISBE, ville de la Bœotie, selon Paufanias, l. 9, c. 32. Il dit qu'en rangeant la côte pour aller de Creufides à Thipha, on rencontre à la droite la ville de Thisbé, qui avoit pris son nom d'une nymphe qui s'appelloit ainfi. 3. THISBÉ, nom d'une fontaine de la Cilicie, felon S. Clément, Recognit. 10, cité par Ortélius. THISBOA, nom que Gerbelius donne à une partie de la ville de Megalepolis en Arcadie. Ortelius in verb. Megalepolis. د |