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THISICA, ville de l'Afrique propre. Elleft eft marquée par Ptolomée, l. 5, c. 3, au nombre des villes fituées entre la ville Thabraca & le fleuve Bagradas.

THISOA. Voyez THEISO A.

THISSAMISSA, port de la Carie, felon Pomponius Mela, l. 1, c. 16. L'édition d'Oxford porte Tifanufa; & Pintaut croit que c'est le Thymniffus d'Etienne le géographe.

THISSE. Ortélius, qui cite Silius Italicus, l. 14, dit que THISSE femble être un lieu de la Sicile. Il ajoute qu'il croit que c'eft la ville de TISSA de Ptolomée. Voyez TISSA.

THISSOA. Voyez THESSOA.

THISTZIMA, ville de la Mauritanie Céfarienfe, felon Ptolomée, l. 4, c. 2, qui la place dans les terres. THIVIERS, bourg de France, dans le Périgord, élection de Périgueux.

THIUS. Voyez THEIUS.

THIZIBIS, ville de l'Afrique propre, felon Ortélius, qui cite Ptolomée, l. 4, c. 3. Je trouve bien dans cet ancien une montagne nommée Thizibi, mais je n'y vois nulle trace de ville de ce nom.

THIZY, bourg de France, dans le Beaujolois, élection de Villefranche.

THMUIS, ville de la baffe Egypte, vers l'une des bouches du Nil, appellée Mendeze. C'etoit une ville confidérable, dont plufieurs auteurs anciens ont fait mention. Elle eft nommée Thumuis dans quelques exemplaires de l'itinéraire d'Antonin, Thumius, Thiminis & Thmuis dans d'autres. Cet itinéraire la marque entre Tanis & Cynon, à vingt-deux milles de la premiere de ces places, & à vingtcinq milles de la feconde. Le mot Thmuis en langue égyptienne fignifie un bouc, comme nous l'apprend S. Jérôme, 1. 2, adv. Jovinianum, c. 6 : Urbes quoque apud eos (Egyptios) ex animalium vocabulis nuncupantur, Leonto, Cyno, Lyco, Bufyris Thmuis quod interpretatur Hircus. Il dit en core dans un autre endroit, in Ifaia, c. 45, v. 1: Pleraque oppida eorum ex beftiis & jumentis habent nomina: Kuvay a cane, siar à leone, Quis, lingua agyptiaca ab hirco. S. Phileus, qui étoit évêque de Thmuis du tems de Dioclétien, y étoit né de la famille la plus noble & la plus riche du pays. Il y fouffrit le martyre vers l'an 309. Saint Sérapion en étoit évêque du tems de S. Athanafe, qui lui avoit impofé les mains. Il véquit au moins jusqu'au milieu du quatriéme fiécle. Baillet, Topographie des faints, P. 485.

*

THNOCIA, ville de l'Arcadie, felon Paufanias, l. 8, c. 3, mais comme fon fondateur s'appelloit Thocnus, il y a apparence qu'on doit écrite Thocnia ou Thocneia, comme lit Etienne le géographe, qui cite pofitivement l'Arcadie de Paufanias.

1. THOANA, ville de l'Arabie Pétrée. Ptolomée, 7.5, c. 17, la marque dans les terres.

2. THOANA. Voyez TYANA. THOANES, peuples que Strabon, Z. 11, p. 499 & 548, & Euftathe placent au-deffus de la Colchide, dans le voifinage des Phthirophages. Ortélius dit que felon J. Hartungus, les Thoanes font les mêmes que les Soanes, & Cafaubon préfere cette derniere orthographe.

THOANTIUM, lieu fur la côte de l'ille de Rhodes, felon Strabon, l. 14, p. 655. Ptolomée, l. 5, c. 2, fait de Thoantium un promontoire de l'ifle Carpathus, qui eft fur la côte de l'ifle de Rhodes. Il n'y a, je crois, que ces deux anciens qui connoiffent ce mot Thoantium.

THOAR, ville d'Afrique, dans l'ifle de Meninx ou des Lotophages, felon Pline, l. 5, c. 7. Elle étoit fur la côte feptentrionale de l'ifle ; cette ville eft nommée Gerra par Ptolomée, 1. 4, c. 3, ou Gerrapolis, comme porte le manuscrit de la bibliotheque palatine.

THOARD & LES NOBLES, lieu de France, dans la Provence, du diocèfe de Digne. On croit que c'eft l'ancienne ville de Theopolis, tant par la reffemblance de fon nom, qu'à caufe des différens monumens d'antiquité qu'on trouve dans fon territoire.

THOARIS, fleuve de la Cappadoce. Le périple d'Arrien, 1. Peripl. p. 16, met fon embouchure entre celle du fleuve Beris & le lieu nommé Oenoe, à foixante ftades du Beris, & à trente d'Oenoe.

1. THOAS. Voyez ACUTA-INSULA.

graphe, in verbo, xixos, difent qu'on donnoit anciennement ce nom au fleuve Achelous, qui fépare les Etoliens des Acarnaniens. Voyez ACHELOUS, no. I. THOB. Voyez ТOB.

THOCARI. Voyez TOCHARI.

THOCEN ou THOCHEN, ville de la Palestine dans la tribu de Siméon. Il en eft parlé dans le premier livre des Paralipomènes, c. 4, v. 32. Les Grecs appellent cette ville Tocca.

THOCNEA. Voyez THNOCIA.

THOELS, riviere de Suiffe, au canton de Zurich, près de Wintherthour. On trouva l'an 1556, dans cette riviere trois cailloux, dont l'un avoit une croix fuiffe, une épée & une verge, & dans les deux autres étoient la croix & les armes de Bourgogne, comme peintes de la main même de la nature. * Etat & délices de la Suisse, t. 2,

P. 4.

THOENIS. Voyez THINITES.

THOES, peuples qui habitoient aux confins de la Thrace, felon Ortélius, qui cite un fragment du livre fecond de Porphyre, de efu animalium, livre que nous n'avons plus.

THOGARA, ville de la Sérique. Ptolomée, l. 6, c. 16, la marque entre Palliana & Abragana. THOGORIENS, anciens peuples de Scythie. THOIRE, lieu de France, dans le Bugey, au diocèfe de Lyon, fitué fur l'Ain ; il a donné le nom à une famille qui a poffédé la feigneurie de Villars en fouveraineté jusqu'à Humbert, qui mourut l'an 1424, après avoir vendu tout fon bien à Amé, qui fut créé premier duc de Savoye, par l'empereur Sigismond.

THOIRET, riviere de France, prend fa fource près de Breffuire, paffe à Châtillon & à Saint-Varets, & fe joint au Thouay, au deffus de Thouars.

THOISSEI, ville de la principauté de Dombes, & la plus confidérable du pays après celle de Trévoux, en latin Toffiacus. Elle eft fituée dans une contrée fertile, près des rivieres de Chalarone & de Saone, du côté de l'orient. Il y avoit autrefois un château qui a rendu cette ville fort renommée; car elle a été entr'autres affiégée quatre fois par les contes & ducs de Savoye. Les princes de Beaujeu, après la décadence du royaume de Bourgogne, en 1032, y retirerent leurs troupes pendant la guerre qu'ils curent avec les fires de Villars & de Baugé, & les comtes de Mâcon leurs voifins, qui ruinerent une partie de la ville. Guichard V, dix-feptiéme feigneur de Beaujeu, la rebâtit en 1310, & lui accorda de beaux priviléges; il y fit aufli rebâtir, & fonda la chapelle de fainte Marie Magdelene, que Camille de Neuville Villeroi, archevêque de Lyon, érigea en églife paroiffiale l'an 1691, à la priere de feu mademoiselle de Montpenfier, fouveraine de Dombes. Cette princeffe y avoit fondé en 1680 un college pour toute la principauté de Dombes. On y enfeigne la grammaire, les humanités, la philofophie, la théologie & les mathématiques; il eft fous la direction d'un principal & de plufieurs prêtres aggrégés en corps de communauté. Louis de Bourbon, duc du Maine, fucceffeur de mademoiselle de Montpenfier, a pris ce collége fous fa protection ; & en 1698, ce prince créa dans la ville de Thoiffei un bailliage, qui comprend, outre la ville, les paroiffes de faint Didier, de Garmerans, d'Illac, de S. Etienne & de Moignenius. Dans le tems des troubles, les ligueurs fe rendirent maîtres de Thoiffei, pour ôter à la ville de Lyon lá liberté du commerce de la riviere de Saone; mais lorsque les troubles furent appaifés, les Lyonnois demanderent avec inftance que le château de Thoiffei fût démoli, ce qui leur fut accordé dans les dernieres années du feizième fiécle; ainfi il ne refte plus aujourd'hui que quelques veftiges des anciennes fortifications. Cette ville faifoit autrefois un grand commerce de toiles en Espagne & dans les pays étrangers. Les eaux de la riviere de Chalarone font propres pour la fabrique des draps & du papier, & pour les toiles.* Corn. Dict. Neuveglife, abrégé de l'histoire de la fouveraineté de Dombes.

THOITORUM, peuples d'Egypte, dont il eft fait mention dans une lettre des évêques de leur pays, à l'empereur Léon. Cette lettre fe trouve dans le recueil des conciles.

THOLAD, ville de la Paleftine, dans la tribu de Si

2. THOAS. Strabon, l. 10, p. 450, & Etienne le géo- méon, (a) & apparemment la même qu'ELTHOLAD, dont

il est parlé dans Josué, c. 25, 30, 19, 4. Elle fut cédée par la tribu de Juda à celle de Siméon. Les Grecs l'appel. lent MOLADA. I Par. 4, 29.

THOLEY, abbaye d'Allemagne, dans l'archevêché de Tréves, en latin Tabuleium & Tabularium, & par corruption Theolegium & Theologium. Cette abbaye est située fur une montagne, dans le bailliage de Sare-Louis, près de S. Vendel, à cinq lieues de Birckenfeld, du côté du fud, & au pied de la montagne palle un ruilleau auffi nommé Tholey. Cette abbaye, quicut le roi Dagobert pour fondateur, fut bâtie fur un fonds appartenant à la famille de Grimon Adalgife, neveu ou coufin du roi Dagobert I. Saint Paul, évêque de Verdun, y véquit plufieurs années, & y enfeigna les faintes écritures avant fon épiscopat. Grimon, qui avoit été fon disciple, voulut en fa confidération foumettre l'ab baye de Tholey à l'églife cathédrale de Verdun, vers l'an 631.* Baillet, Topogr. des faints, p. 485.

THOLOBI, fleuve de l'Espagne Tarragonnoife, felon Pomponius Mela, 1.6, c. 6, cité par Clufius, qui veut que ce fleuve le nomme aujourd'hui Tardera; mais, dit Ortélius, Tholobi me paroît défigner dans cet ancien une ville plutôt qu'un fleuve. La question feroit bientôt décidée fi l'on favoit de quelle maniere on doit lire le paffage de Pomponius-Mela. De la maniere dont lit Pintaut, auffi, bien que quelques autres, qui retranchent quelques mots qu'ils regardent comme étrangers au texte, Tholobi feroit une bourgade, parvum oppidum ; & fi on lit comme Ifaac, Voffius qui ne change qu'un feul mot, il y aura une bourgade & un fleuve du même nom. L'opinion de Voffius me paroît la plus probable; il croit que la bourgade de ThoJobi de Pomponius Mela, eft la même que la ville de Tholobis de Ptolomée ; il y en a qui veulent que ce foit aujour d'hui Tamarit.

THOLOSAT, petite riviere de France, en Guienne, entre dans la Garonne, entre Tonneins & Marmande.

THOLUBANA, ville de l'Inde, en deça du Gange. Prolomée, 1.7, c. 1, la donne aux Poruari. Au lieu de Tho. Lubana, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Tholobana.

THOLUS, on THALYNTES, ville d'Afrique, felon Appien, de Bellis punic. p. 10, qui dit qu'elle étoit dans les terres; elle ne devoit pas être fort éloignée de Carthage. Syphax la prit par trahifon, & paffa la garnifon romaine au fil de l'épée.

THOMAITE, c'est le nom d'un patriarchat, felon les conftitution des empereurs d'Orient, citées par Orté

lius.

THOMANII, peuples de l'Afie. C'est Hérodote, l. 3, c. 117, qui en parle, & il paroît qu'ils habitoient aux environs de la Parthie.

1. THOMASTOWN, gros bourg d'Ecofle, dans la partie feptentrionale du comté de Carrik, dans les terres, environ à un mille de la côte, & à peu près à égale distance de Koif Castle, en tirant vers le midi oriental. * Blaeu,

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THOMNA, Voyez THUMNA. INA. THOMOND, on CLARE, comté d'Irlande, dans la province de Connaught, on l'appelle auffi Twomond & Twowoun ou nord Munster. Il est borné à l'eft & au fud par la riviere Shannon, qui le fépare de Tipperary, de Limerick & de Kerri, à l'oueft par l'Océan, & au nord par Gallway; il a cinquante-cinq milles de long, fur trente-huit de large. Ce pays eft très- fertile & commode pour la navigation. Le très-honorable Henri Obrian eft comte de Thomond & le fecond comte d'Irlande. Sa famille eft fort an cienne, puisqu'elle descend des rois de Connaught, & qu'Henri VIII créa un de les ancêtres comte de Thomond. On divife ce comté en neuf baronnies, qui font celles de Burrin, d'Inchiquin, de Corcomore, de Tullagh, des ifles de Bunratty, d'lbrickam, de Clanderlagh, & de Moyfar

tagh d'llands. Il n'y a dans tout ce comté que deux villes qui Killayent droit de tenir des marchés publics; favoir, low ou Cabu, & Enis-Town. De plus cette derniere ville eft la feule de la province qui envoye deux députés au parlement. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 3, p. 34.

THOMUM, ou THOMUS, ville d'Egypte. Litinéraire d'Antonin la marque fur la route qui patle par l'Arabie, au-delà du Nil, entre Chenoboscion & Panu, à cinquante milles du premier de ces lieux, & à quatre milies du fecond. Voyez THINITES.

1. THON, ville de l'Afrique propre, felon Appien, de Bellis Punic. p. 26. Ce fut dans cette ville que fe retira Annibal après la défaite de fon armée, par Scipion; mais la crainte que les Espagnols ou les Brutiens qui l'avoient fuivi ne le livraffent aux Romains, ne lui permit pas de faire un long féjour à Thon. Il en fortit fecretement.

2. THON, petite riviere de France, a sa fource à Mauleon, palle par Argenton Château, où elle reçoit la petite riviere d'Olo, qui vient de Breffuire, & fe jette dans la Toue, à Montreuil-Bellay.

THONAUSTAUFF, bourg d'Allemagne, dans la Baviere, près du Danube, à une lieue au-deffous de Ratisbonne. Ce bourg a une jurisdictioni qui s'étend fur deux châteaux, trois maifons feigneuriales & trois bourgades, & cette jurisdiction eft du reffort de la chambre des finances de Straubingen. Autrefois Thonauftauf appartenoit à l'évêché de Ratisbonne ; mais Henri le Superbe, duc de Baviere, s'en empara. Ce bourg avoit un château fortifié que les troupes du duc de Saxe- Weimar prirent par capitulation le 11 de janvier 1634; ils en minerent les fortifications, après quoi ils les firent fauter. * Zeyler, Topogr. Bavar. P. 82. THONGCASTER petit bourg d'Angleterre, au comté de Lincoln; le Saxons le nommoient Thuangcaster & les Bretons Caer-Egarry, qui veut dire ville de cuir.

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THONIAS. Voyez THYNIAS.

THONIS, ville d'Egypte. Strabon, l. 7, p. 800, & Etienne le géographe la placent vers l'embouchure Canopique; elle ne fubfiftoit plus de leur tems. Strabon remarque qu'elle avoit eu fon nom du roi Thonis, qui reçut chez lui Ménélaüs & Helene. Diodore de Sicile, 4. 1, c. 12, fait auffi mention de cette ancienne ville.* Odiff. A, verf. 228.

THONITIS. Voyez ARSENA & ARETHUSE, no. 5. THONNA, gros bourg d'Allemagne, dans le duché de Gotha, il eft à quatre lieues de la ville de Gotha, & donne fon nom à une feigneurie que Frédéric, duc de Saxe-Gotha, acheta de Chriftian-Louis, comte de Waldeck. Cetta feigneurie appartenoit auparavant à la maison de Tautenberg, & Philippe, comte de Waldeck, en avoit obtenu l'expectative de Frédéric-Guillaume, duc de Saxe Altenbourg. * D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3.

THONON, Tunonium, petite ville des états de Savoye, au duché de Chablais, dont elle eft la capitale. C'eft une ville fort agréable, à mille pas de l'embouchure de la riviere de Drame, dans le lac de Geneve, vers le 46d 22′ de latitude. Elle n'eft point fortifiée; il y avoit cependant autrefois (2) du côté du midi, un château affez fort, Alanqué de hautes tours, & dans lequel Amédée VIII, fon fils, Louis & le bienheureux Amédée IX, duc de Savoye, firent leur réfidence ordinaire. Ce dernier y étoit né le premier février 1435. Ce château fut brulé & ruiné par les Bernois dans le tems de la révolte des Genevois & des Vaudois ; les débris ont fervi à bâtir quelques maifons religieufes, de forte qu'aujourd'hui l'endroit où il étoit bâti n'eft plus qu'un vafte emplacement dont on a fait une belle promenade. Les maifons des particuliers, quoique la plupart anciennes, font affez bien bâties. On remarque à Thonon un palais magnifique que fit conftruire Albert Eugene, comte de Genevois, dans le tems qu'il étoit gouverneur du Chablais. Les monaftères d'hommes & de filles embelliffent cette ville. Outre l'églife paroiffiale qui eft fous l'invocation de la fainte Vierge, mere de Miféricorde, ou Notre Dame de Compaffion, & dans laquelle on voit la ftatue en marbre du bienheureux Amédée, duc de Savoye, qui y eft en grande vénération il y a la fainte maison, communauté de clercs féculiers qui deffervent cette paroiffe ; ils font de l'inftitut de l'oratoire de S. Philippe de Néri, & furent appellés à Thonon par Char

les

ΤΗ Ο

les Emanuel I, duc de Savoye, qui les fonda. Il y a auffi au milieu de la ville une maison des clercs de faint Paul ou de barnabites, qui ont le collège pour l'inftruction de la jeuneffe; on y voit encore des minimes, des capucins dont le couvent eft hors de la ville; des urfulines, des religieufes de la Visitation & des filles de l'Annonciation de la fainte Vierge. Le magiftrat établi pour l'administration de la juftice, s'appelle Majeur, & l'appel de fes fentences se porte devant le fénat de Chambery. Les Bernois, (b) quand ils étoient maîtres d'une grande partie du Chablais, avoient introduit leur religion dans le pays, & principalement à Thonon. Les habitans perfévérerent plufieurs années dans la religion proteftante, après que le pays eut été rendu aux ducs de Savoye; enfin, ils la quitterent & embrafferent de nouveau la religion catholique, à la perfuafion du faint évêque de Geneve François de Sales. (*) Theatr. Sabaud. (b) Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 325.

THOPHEL, lieu dont il eft parlé dans le Deuteronôme, c. 1, v. 1. Moïfe parla à tout le peuple d'Ifraël, audeçà du Jourdain, dans une plaine du défert, vis-à-vis de la mer Rouge, entre Pharan, Thophel, Laban & Haseroth où il y a beaucoup d'or.

THOPO ou THоPно, ville fortifiée dans la Judée, par Bacchides. Il en eft parlé dans le premier livre des Machabées, c. 19, 50. C'est la même que Taphua. Voyez TAPHUA, & c'eft la inême que Jofeph, Antiq. l. 13, appelle ТосноА.

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THOR, petite ville & port de mer fur la mer Rouge, au pied & au couchant du mont Sinaï, dont elle est éloignée d'environ cinquante milles. On montre à une lieue de Thor un jardin où il y a douze fontaines & plufieurs palmiers. On croit que c'est cet endroit que l'Ecriture Exod. 15, 27, nomme Elim, & où il avoit douze fontaines & foixante-dix palmiers ; les fontaines s'y voyent encore, mais elles font devenue ameres, & il y a à préfent plus de deux mille palmiers. Il n'eft parlé de Thor dans aucun paffage de l'écriture. C'est en cet endroit que quel ques-uns mettent une montagne de pierres d'aimant, qui attiroient, dit-on, les vaifleaux où il y avoit du fer, & leur faifoit faire naufrage, à quoi l'on remédioit, en les joignant avec des chevilles de bois fans fer. Quelques auteurs attribuent cela à la montagne d'Almandabe, fur les côtes d'Ethiopie, au commencement de la mer Rouge, du côté du midi. Les modernes n'ont reconnu cette vertu attractive, ni fur la côte de Thor, ni au cap d'Almandabe; & il y a apparence que tout ce qu'on en dit eft fabuleux. Dom Calmet, Dict.

THORA, ville d'Italie, dans la Campanie. Il en eft parlé dans Florus, L. 3, c. 20. Cependant il y a des éditions qui portent Chora, au lieu de Thora; l'un n'est, je crois, , guères plus connu que l'autre.

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THORÆ, peuples de la tribu Antiochide felon Etienne le géographe. Spon, dans fa lifte des bourgs de l'Attique, dit que Thora étoit un lieu maritime entre Phalére & Sunium.

THORAS, petite ville de France, dans le Gevaudan. 1. THORAX, ville de l'Etolie. C'eft Etienne le géographe qui en fait mention.

2. THORAX, montagne de la Magnefie, felon Diodore de Sicile, l. 14, & Strabon, l. 14, p. 647. C'est fur cette montagne qu'un certain grammairien nommé Daphitas, fut crucifié, pour avoir attaqué les rois de Pergame

dans ces vers,

Πορφύρεοι Μώλωπες ἀποῤῥινήματα γάζης
Λυσιμαχε Λυδῶν ἄρχετε και Φρυγίης.
Purpurea vibices, fcobs limataque gaza

Lyfimachi, Lydos & Phrygiam regitis.

THORBERG, bailliage de la Suiffe, du canton de Berne. C'étoit autrefois un monaftère de chartreux, fondé en 1397, par un gentilhomme de ce nom, qui donna toute fa terre pour ce deffein. Depuis la réformation, les Bernois en ont fait un bailliage, qui eft riche en bled. La chartreuse a été convertie en château, pour la téfidence du bailli. Il eft fitué avantageufement fur une hauteur, dans un endroit affez fauvage, & à deux lieues de Berne, à côté du chemin de Burgdorff.* Etat & delices de la Suiffe, t. 1,

P. 166.

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même nom.

THORIGNÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers.

1. THÖRIGNY, petite ville de France, dans la Champagne, élection de Sens.

2. THORIGNY. Voyez TORIGNY.
THORINGIA. Voyez TURINGI.

1. THORN ou TOORN, en latin Torunium, Turunia ou Turxea, ville de Pologne, dans la partie méridionale du palatinat de Culm, (a) fur la Viftule, à la droite, un peu au-deffous de l'endroit où cette riviere reçoit le Drigularité, eft défendue du côté de la campagne d'une doubancz. (b) Cette ville bâtie de briques, & avec affez de réble enceinte de murailles, flanquées de tours à vingt pas les unes des autres, qui, à ce que quelques-uns prétendent, du côté de la campagne, eft couverte d'une fortification ont occafionné fon nom. Cette double enceinte, qui régne l'autre côté. Elle y forme, vis-à-vis, une petite isle au milieu moderne. La riviere paffe presque au pied des murailles de du canal, & cette ifle fait comme une place d'armes enmarquable par fa longueur, qu'on dit être de mille fept tre les deux moitiés du pont. Le pont de cette ville est recents foixante-dix aunes. Thorn eft partagée en deux villes, l'ancienne & la nouvelle. La nouvelle eft plus belle, mieux bâtie, & ses maisons font plus hautes. (a) Zeyler, Topog. Pruff. p. 50. (b) Andr. Cellarius, Descript. Poloniæ. Mém. du chevalier de Beaujeu, p. 135.

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Cette ville n'eft pas ancienne; on ne fait guères remonter fon origine au-delà de l'an 1231 ou 1232, elle fut d'abord libre. Les chevaliers de l'ordre Teutonique s'en emparerent, & y bâtirent une fortereffe. Les Polonois l'affiégerent pendant huit femaines, en 1410, & y don nerent plufieurs affauts fans pouvoir l'emporter. Ils y remirent le fiége en 1439, avec auffi de fuccès; enfin peu en 1454 les habitans fe voyant traités trop rudement par les chevaliers Teutoniques, fe mirent fous la protection des Polonois. Les habitans escaladerent la fortereffe & la ruinerent. Le grand maître effaya en vain de la reprendre en 1462 & 1463. Les rois de Pologne ont accordé à la ville de Thorn plufieurs priviléges, & ils font fi grands, qu'ils fe diftinguent des autres communes par un magistrat ou confeil indépendant, & par un fecrétaire qu'ils font réfider à la cour, à l'imitation de la ville de Dantzick Ils embrafferent la réformation de Luther. Cependant la religion catholique n'y eft pas fi étouffée que dans diverfes autres villes ; ils y ont libre exercice de leur religion & de tems en tems ils y acquierent de nouveaux droits. L'évêque de Culm, dont le diocèfe & la jurisdiction fpirituelle s'étendent jusqu'à Thorn, y établit vers la fin du dernier fiécle la proceffion du S. Sacrement le jour de la fête de Dieu. On obligea les magiftrats de contenir la populace dans le respect, pendant cette cérémonie. On menaça les féditieux de vigoureufes peines, & la ville d'amendes pécuniaires. Ces défenfes n'ont pas quelquefois été affez fortes, pour retenir la populace animée par fes miniftres. Le 16 juin 1724, entr'autres, il furvint un tumulte à l'occafion de cette proceffion. Un grand nombre de féditieux fe porterent à des excès de fureur, presque préhenfibles, & les magiftrars négligerent d'arrêter le défordre. Ces fautes ne demeurerent pas impunies. La diéte de Pologne prit l'affaire à cœur. Il furvint un decret rigouTome V. Yyyyy

incom

reux, dont la fanglante exécution femble avoir affuré pour toujours la liberté des catholiques dans cette ville. Guftave Adolphe, roi de Suéde, l'affiégea inutilement l'an 1629. Charles Gullave la prit l'an 1655, & la rendit par la paix d'Oliva en 1660. Elle fut prife en 1703 par Charles XII, roi de Suéde, qui fit abattre les tours & dé molir fes fortifications. En 1709, elle tenoit un rang confidérable entre les villes Anfeatiques, au quatorziéme & quinziéme fiécle; mais elle a perdu de fon commerce par l'élargiffement de la Viftule, les grands vailleaux n'y pouvant plus venir.

2. THORN, ou THOREN, ancienne abbaye de religieufes bénédictines, au pays de Liége, à deux lieues au nord de Mafeik, à la gauche de la Meufe, dans le comté de Horn. Elle fut fondée dans le dixiéme fiécle. Aujourd'hui c'eft un chapitre de chanoineflès féculieres. La feule abbeffe, qui eft princeffe de l'Empire, fuit la régle de S. Benoît. On n'y reçoit que des demoiselles de la plus haute nailfance. L'abbelle a droit de faire battre

monnoie.

3. THORN, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

THORNÅX, montagne du Péloponnése, dans la Laconie. C'étoit le nom ancien de cette montagne. Paufanias, l. 2, c. 36, dit que lorsque Jupiter y eut été changé en coucou, elle prit le nom de Coccygius. Il y avoit au fommet un temple dédié à Jupiter.

THORNBURY, bourg d'Angleterre, dans la province de Glocefter. On y tient marché public. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

THORNOS, ifle que Pline, l. 4, c. 12, met au voiPline, l. 4, C. 12, met au voifinage de celle de Corcyre, mais en tirant vers la côte de l'Italie. On la nomme aujourd'hui Ifola Melere, felon le pere Hardouin, qui remarque que les manuscrits ne s'accordent pas fur l'orthographe du nom ancien de cette ifle. Les uns portent Athoronos, & d'autres Othoro

nos.

THORNTON, bourg d'Angleterre, au comté de

Lincoln.

THORONET, (le) abbaye de France. Voyez To

RONET.

THORS, lieu de France, dans la Champagne, au diocèfe de Langres, de l'élection de Bar-fur-Aube. C'eft une commanderie de l'ordre de Malte, dont celle de Gorgebin n'eft qu'une annexe; celle-ci eft fituée près de Chaumont. Elle vaut neuf à dix mille livres de rente.

THORS-AA, riviere d'Iflande dans fa partie méridionale. C'est une des principales de l'ifle; elle court près du mont Hecla, felon Théodore Thorlac, Iflandois.

THORSUS, fleuve qui, felon Paufanias, l. 10, c. 17, coule au milieu de l'ifle de Sardaigne. C'eft le même fleuve que Ptolomée, I. 3, c. 3, nomme THYRSUS, & à la fource duquel l'itinéraire d'Antonin marque un lieu appellé Caput Tyrfi. Ce Heuve n'eft pas le même que le Sacer. Ils ont été très-bien diftingués par les anciens. Le Sacer eft plus méridional. Ils confervent à peu près le nom, l'un s'appellant le Sacro, & l'autre le Thyrfo.

THORUNUBA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1. 4, c. 3, la marque au nombre des villes qui étoient entre celle de Thabraca & le fleuve Bagradas. Le nom de cette ville eft corrompu dans les exemplaires latins qui lifent Thunuba pour Thorunuba.

THORYCIUM, ville d'Italie, au voisinage de Crotone & de Crimiffa, felon Ifacius, in Lycophr. cité par Ortélius, qui foupçonne que Thorycium pourroit être là pour Thurium.

THOSPIA. Voyez THOSPITES.

THOSPITES, contrée ou peuples de la grande Arménie. Prolomée, l. 5, c. 13, la marque au midi de l'Anzitene. Il met dans le même quartier une ville nommée Thospia.

1. THOU, ville d'Egypte. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Pélufe à Memphis, entre Ta. cafarta & Scena Veteranorum, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux & à vingt-fix milles du fecond. Voyez

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res y font douces, pleines de bourdoires, & donnent peu de bled. Quelques villages écartés avec la juftice & baronnie de Sailly en dépendent : la taille y eft perfonnelle. La cure vaut deux cents cinquante livres. Les religieux de faint Benoît fur Loire en font collateurs. Les habitans font bons, mais fans industrie & peu laborieux.

3. THOU, bourg de France, dans le pays d'Aunis, élection de la Rochelle.

THOUARS, Thoarchium, ville de France, dans le Poitou, fur la riviere de Thoué, entre Argenton, le Château au couchant, & Loudun au levant, au midi de Saumur. Cette ville eft fort ancienne : elle paffoit déja pour une place confidérable dans le huitiéme fiécle. On la nommoit alort Thoarci ou Thoarchi, & elle fut prife fur le duc Gaiffre par le roi Pépin en 762. Thouars fut dans la fuite le plus grand des vicomtés foumis aux comtes de Poitiers. Les vicomtes s'étant rendus propriétaires & héréditaires, comme les comtes, les vicomtes de Thouars devinrent des feigneurs fort puiffans, & ils l'étoient déja avant l'an 1000, du tems du duc Guillaume, fils du duc Tête d'étoupes. Thouars a été dans la même race masculine durant près de quatre cents ans. Le dernier mâle fut Simon, qui mourut fans enfans, & eut pour héritieres fes fours Perfonnelle & Ifabelle. L'aînée n'eut point d'enfans, & époufa Ingerger, feigneur d'Amboife. Et par ce mariage le vicomté de Thouars entra dans la maifon d'Amboife. Louis, feigneur d'Amboife, vicomte de Thouars, qui descendoit d'Ingerger & d'lfabelle, n'eut point d'enfans mâles, & fa fille Marguerite apporta en mariage le vicomté de Thouars à Louis, feigneur de la Trimouille, qui fut troublé dans la pofleflion de ce vicomté, parce que Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, avoit été condamné comme criminel de lefe majesté, & que fes biens avoient été confisqués par un arrêt que Charles VII avoit rendu en personne l'an 1431. Le même Louis avoit traité de fes droits avec Louis XI, qui avoit ordonné que ce vicomté feroit réuni à la couronne, & cette réunion fut confirmée par le parlement, qui porta un arrêt l'an 1478, qui débouta Louis de la Trimouille de fon oppofition. Mais après la mort de Louis XI, fa fille, Anne de France, qui gouvernoit le royaume, remit le feigneur de la Trimouille en poffeffion du vicomté de Thouars, pour en jouir par provifion jusqu'à ce que le procès pour la propriété eût été décidé au parlement; ce qui n'a jamais été fait. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 152.

La ville de Thouars eft bâtie fur une colline au bord de la riviere de Thoue, qui lui fert de fortifications de ce côté; fes hautes murailles défendues de doubles foffés, lui en fervent de l'autre. La plus grande des rues conduit au château, qui est un très beau bâtiment. Il y a une jurisdiction fubalterne, une élection, une maréchauffée, trois paroiffes, faint Médard, Notre-Dame du Château & faint Laon, abbaye fondée l'an 1115 par Ifambert, premier évêque de Poitiers, qui y mit quatre chanoines féculiers. Ils prirent la regle de faint Auguftin, & fe firent réguliers l'an 1117. Dans l'églife du château il y a un petit chapitre, dont les canonicats valent cent cinquante livres de revenu. Saint Pierre eft un autre petit chapitre qui fe dit de fondation royale, & eft compolé d'onze chanoines, qui ont chacun trois cents livres de revenu. Les jacobins, les cordeliers, les capucins, les urfulines, & les filles de faint François ont des couvents dans cette ville. On y trouve auffi un hôpital

pour
les pauvres malades, un autre pour loger les pauvres
paffans, & un collége où il n'y a qu'un régent. * Piganiol de
la Force, Description de la France, t. 5, p. 104.

Charles IX érigea Thouars en duché l'an 1563, & Henri IV en pairie l'an 1595. Ces dernieres lettres furenc vérifiées au parlement l'an 1599. Ces érections furent faites en faveur de la maifon de la Trimouille, dans laquelle le vicomté de Thouars entra par le mariage de Louis de la Trimouille, avec Marguerite d'Amboife, fille de Louis d'Amboife, vicomte de Thouars. Ce duché eft fi étendu qu'il y a dix-fept cents vallaux. Les procureurs généraux lorsque Thouars fut érigé en duché en 1563, & en pairie en 1599, fe contenterent de faire leurs proteftations, afin que ces érections ne puflent porter préjudice aux droits que le roi avoit fur le vicomté de Thouars, dont les feigneurs de la maifon de la Trimouille ont joui jusqu'à préfent paisiblement.

Le principal commerce de l'élection de Thouars eft en

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tier.

THOUÉ, THOUAY, ou ToUAY, riviere de France, dans le Poitou. Coulon, rivieres de France, p. 346, décrit ainfi le cours de cette riviere: Au-deffous de Saumur fur la gauche, on trouve le Touay qui vient d'un village nommé Vernon en Gaftine, paffe à Parthenay, à S. Loup, à Airvaux, faint Généroux. Dans tous ces endroits il y a des ponts de pierre. Au-deffus de Thouars, le Touay reçoit le Thæret, après quoi il mouille les murailles de la ville & du château de Thouars, où on le paffe d'un côté fur un bac, & de l'autre fur un pont. De Thouars, cette riviere descend à Montreuil-Belay, où le Thon vient la trouver. Elle groffit enfuire fes eaux de celle de la Dive, au-deffous de SaintJuft, après quoi elle va fe perdre dans la Loire, au-deffous de Saint-Florent.

THOULOUNIDES, (les) étoient originaires du Turkeftan. Les Arabes ayant paffé dans ce pays avec des armées nombreuses, emmenerent en captivité la plupart des habitans, & les vendirent. Le kalif en acheta un grand nombre, & en fit par la fuite un corps de milice, auquel il confia la garde de fa perfonne. Cette milice étrangere abula bientôt de la protection que lui accordoit le kalif: elle fe rendit infuportable aux habitans de Bagdat, & le prince, au lieu d'y mettre ordre, fe retira dans un lieu éloigné de la capitale, où il s'endormit dans l'indolence. Comme la hardieffe conduit rapidement à la témérité, les Thoulounides ufurperent le droit de dispofer du trône, & forcerent le prince, qui par-là étoit leur créature, à leur céder les plus beaux gouvernemens de l'Empire. Enfin ils ne fe contenterent pas de la puiffance, ils en voulurent le titre. Le premier d'entr'eux qui ofa le prendre, fut Ahmed, fils de Thoulon. Il étoit parvenu à la qualité de gouverneur de Damas, où, par fon amour pour la juftice, & par fon courage, il s'étoit fait aimer & eftimer de tout le monde. Il obtint, ou, pour mieux dire, il fe fit enfuite donner celui d'Egypte, où gagnant encore le cœur des foldats & du peuple, il refufa de reconnoître l'autorité des kalifs, fe contentant feulement de faire prononcer leurs noms dans les mosquées. Il étendit les conquêtes jusques dans la Syrie & l'Afrique. Les hiftoriens blâment fon ufurpation mais ils louent fa valeur, fa prudence & fa magnificence. Il protégeoit les fciences & les arts, fit élever plufieurs fuperbes édifices. Il lailla des tréfors immenfes qui étoient plutôt le fruit de fes épargnes que de fes vexations. Son fils Kansna ronïah lui fuccéda, & prit fa conduite pour modèle. Il eut plufieurs ennemis à combattre, les vainquit, conferva les fon pere lui avoit laiffés. Ses fuccefleurs, trop jeunes pour arrêter les efforts des ambitieux qui fe foulevoient de toutes parts, le kalif profita de leur foibleffe pour recouvrer l'Egypte, y envoya une formidable armée, commandée par un général habile qui défit les troupes qu'on voulut lui oppofer,fit reconnoître pour fouverain dans toute l'Egypte le kalif, qui fit de ce beau pays plufieurs gouvernemens, qu'il donna à différens émirs. Ainfi la puiffance des Thoulounides fut éteinte après avoir dur quaranteun ans, c'est-à-dire, depuis 884 jusqu'à 905. * Hift. générale des Huns par de Guignes, t. 13, p. 124 & fuiv.

états que

THOUN, Thunum ville de Suiffe, au canton de Berne dont elle eft éloignée de quatre lieues, au bord d'un joli lac. La riviere de l'Aar fortant de ce lac fe partage en deux bras, qui fe rejoignent bientôt, & forme ainfi une ifle qui eft occupée par une partie de la ville, & l'autre partie qui eft au-delà au pied d'une colline, où eft le château de l'Avoyer. Cette ville eft fort jolie, & dans une fituation également agréable & commode, au milieu d'un beau & fertile pays. Cette ville eut anciennement fes comtes par ticuliers, appellés les comtes de Thoun : elle paffa enfuite en la puiffance des comtes de Kybourg, & tomba entre les mains des Bernois, à l'occafion du meurtre commis en la perfonne même du comte Eberhard en 1320. On accufa de ce crime fon propre frere Hartmann, qui, à ce qu'on écrit, s'y porta, parce qu'il ne vouloit pas lui donner fa part du comté, & l'on prétend qu'on voit encore les traces du fang fur quelques-uns des dégrés du château. La ville de

THO

Thoun refta abfolument aux Bernois par le contrat de 907 priviléges des bourgeois leur furent confervés ; ils en jouifvente qui leur en fut fait dans les formes en 1375. Les de fe choifir des magiftrats.* Etat & délices de la Suiffe, fent encore aujourd'hui, & ont particulierement le droit t. 2, p. 209 & fuiv.

long, (quelques-uns difent un mille & demi, ) & une de-
Le LAC DE THOUN, qui a environ deux lieues de
ni-lieue de large, eft bordée de tous côtés de beaux villa-
rapporte que l'an 604, le lac de Thoun bouillit d'une telle
ges, de châteaux, de vignes & de champs. Un historien
force, qu'il jetta une grande quantité de poiffons cuits fur
fes bords; mais d'autres ne marquent ce fait qu'à l'année
615. Si cet événement eft auffi vrai qu'on l'affure, il fau-
dra dire qu'il a été caufé par l'irruption fubite de quelque
feu fouterrein. A quelque petite diftance de ce lac, on voit
s'élever les deux hautes & célébres montagnes, le Niéfen &
le Stoerhorn. * Guilliman. ad ann. 604.

que du côté du midi, à une heure de chemin. Sur cette
1. THOUR, nom d'une montagne voifine de la Mec-
le tems de fa fuite.
montagne on trouve une grotte où Mahomet fe cacha dans

Tyr fur la côte de Phénicie. Voyer TYR.
2. THOUR, nom que les Arabes donnent à la ville de

3. THOUR, ou TOUR-DAGHI, nom que les Turcs don nent au mont Taurus. Les Arabes le nomment Gébel-alMoffel. Voyez TAURUS.

4. THOUR, (le) baronnie de France, dans la Champagne, du diocèle & de l'élection de Rheims. Il y paffe le ruilleau des Aarres qui prend fa fource à Mizy-le Comte. Les terres font partie à froment, partie à feigie. M. le marquis de Nefle pour une moitié, l'hôtel-Dieu de Paris l'autre, en font feigneurs.

pour

5. THOUR, en latin Thyras, Taurus ou Durius, riviere de la Suiffe, dans le pays de Thourgau, prend fa fource dans les montagnes qui font à l'extrémité méridionale du Thockebourg, entre ce comté & celui de Sargans. Elle traverse le Thockebourg dans toute fa longueur : elle va couler près de Wyl, capitale des terres de l'abbé de Saint-Gall, & après avoir reçu le Sitter au-deffous de Bischoffzell, elle traverfe le Thourgau, auquel elle donne le nom; & entrant dans le canton de Zurich, elle y mouille Andelfingen, & va fe jetter dans le Rhin, au-deffous du château de Scholleberg, & environ deux milles au deffus de la ville d'Eglifaw. Le Thour eft une riviere rapide, impétueufe & fort inégale; tantôt elle croît, tantôt elle décroît confidérablement. * Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 154.

1. THOURAN, (le) canton de l'Inde, fur les frontieres de la province de Sinde. Sa ville capitale eft Kozvar, à 101d de longitude, & à 31 & demi de latitude. Elle eft fituée fur une colline.

2. THOURAN, petite ville du même canton, riche & abondante en toute forte de biens.* Manuscrits de la biblio theque du roi.

par

THOURGAW, pays de Suiffe, qui, fuivant l'origine de fon nom, comprend toute cette étendue de pays qui eft aux deux côtés de la riviere de Thour, & s'avance d'un côté jusqu'au Rhin, & de l'autre jusqu'au lac de Conftance. Dans ce fens, il fait toute la partie orientale de la Suifle. Il comprend une partie du canton de Zuric, celui d'Appenzell tout entier, les terres de la république & de l'abbé de S, Gall, celles de l'évêque de Conftance, & celle des fept anciens cantons; mais dans l'ufage ordinaire, on entend le Thourgaw, feulement les terres qui dépendent de la fouveraineté commune des cantons. Dans ce dernier fens, le Thourgaw eft un beau & grand bailliage, qui eft borné à l'orient en partie par le lac de Conftance; partie par la ville de ce nom, & par les terres de fon évêque; au midi par les terres de l'abbé de Saint-Gall; à l'occident par le canton de Zurich. Ce bailliage eft le plus grand de toute la Suiffe; car il comprend cinq ou fix villes, neuf ou dix monaftères, grand nombre de châteaux & de villages, qui font plus de cinquante paroiffes, & il y a jusqu'à foixante-douze feigneurs de jurisdiction qui poffédent quelques villages, outre ceux qui relevent immédiatement des cantons. Ces feigneurs font ou eccléfiaftiques ou laïques.

I. L'évêque de Conftance, qui pofléde Arbon, Tanneck, Guttingen, Gottlieben.

Tome V. Y yyyy ij

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