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II. L'évêque de Constance, qui possede Altman. III. Le couvent de Rychenaw, qui pofléde Steckborn, Bernang, Marbach, Ernatingen, Tribeltingen.

IV. Le couvent de Rhynaw est seigneur de Rhynaw, avec haute jurisdiction pour les affaires civiles & criminelles.

V. Le monastère d'Einsidlen possede Eschentz. VI. L'abbé de saint Gall est seigneur de Sitterdorff, d'Oberberg & autres lieux.

VII. Divers autres monastères du Thourgaw, comme Fischingen, Ittingen, Munsterlingen, Tennikon, Feldbach, Kalchrein, S. Catherinen-Thal près de Dieffehoven, & quelques prieurés potfedent aussi chacun un village

ou deux.

Les seigneurs laïques font, 1°. La seigneurie de Zurich, qui possede en pleine jurisdiction Prin, Weinfelden, Steineck, Neuferen, Utweil, &c. 2°. Plusieurs particuliers qui possedent des terres seigneuriales. Ce font les villages de Welleberg, Griesseberg, Burglen, Herder, Wengin, Newenbourg, Salestein, Bleidec, Clingenberg, &c.

Le bailliage de Thourgaw appartenoit avant la paix d'Araw aux vieux cantons, à l'exception de celui de Berne, mais par ce traité de paix les Bernois y ont aussi eu

part.

Les habitans de ce bailliage sont de deux religions. On compte qu'il peut y avoir les deux tiers de réformés, & le tiers de catholiques. Il y a quatre villes remarquables dans le Thourgaw; Arbon, Bischoffs zell, Frauenfeld, & Dieffchofen, & quatre ou cinq petites, Hagenwyl, Weinfelden, Pfin, Steeckborn & Nufforen, avec divers bons bourgs, & une infinité de villages.

Ce pays est un des plus beaux quartiers de la Suisse, agréable, riche, fertile en bleds, en vins & en fruits: c'est pourquoi il est extrêmement peuplé. Il est arrolé par le lac de Constance, par le Rhin, par le Thour & par quelques autres rivieres. Le vin y est très - bon, & les étrangers y en prennent beaucoup. Outre cela, comme le pays est abondant en bon fruits, les habitans font du cidre & du poiré de leurs pommes & de leurs poires. Ils ont particulierement deux especes de poires qu'on ne trouve pas ailleurs; ils nomment les unes Berglen, parce qu'elles croissent dans les montagnes, & les autres Brundlen, parce qu'elles viennent dans les lieux aquatiques. La liqueur qu'on en exprime est la meilleure de tous les poirés du pays, & se conserve très - longtems. On le vend dans les cabarets tout comme le vin. Il y en a même qu'on envoie dans les pays étrangers, & qu'on y boit pour le meilleur vin qui se puisse trouver ; car il est doux, délicat & vigoureux.

Le gouvernement civil de Thourgaw est sous la sou veraineté des huit anciens cantons, qui y envoient tour à tour un bailli pour deux ans. Il fait la résidence à Frauenfeld. Les autres cantons n'y ont rien à voir. A l'égard du gouvernement spirituel, les quatre principales villes se choisitsent elles mêmes leurs pasteurs, mais pour les autres bongs & villages, les seigneurs de jurisdiction en ont la collation, à la réserve de quelques endroits qui ont le même droit que les quatre villes, comme Utwei grand village, tout réformé, qui appartient à Zurich, au bord du lac, entre Constance & Arbon. On prend les ministres dans l'académie de Zurich. Tous les ministres du Thourgaw font ensemble un synode qui est partagé en divers doyennés, & s'assemblent tantôt à Frauenfeld, tantôt à Bischoffszell, ou à Weinfelden. Quant aux catholiques, ils dépendent de l'évêque de Constance.

THOUR-THAL ou la VALLÉE DU THOUR. On appelloit autrefois de ce nom général tout le comté de Tockenbourg en Suisse, e'est-à-dire, le pays depuis la source de la riviere de Thour jusqu'à la ville de Wyl. Dans la suite on a restraint le Thour-Thal à une portion de la partie fupérieure du Tockenbourg, c'est-à-dire, à la partie du comté qui prend depuis la ville de Lichtensteig exclufivement, jusqu'aux frontieres du côté de l'orient. Dans ce sens le Thour- Thal comprend les communautés suivan

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Dans un sens encore plus étroit, on ne comprend sous le nom de THOUR-THAL, que le pays qui renferine les villages suivans,

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* Etat & délices de la Suiffe, t. 3, p. 315.

THOUS, nom d'une ville considérable du Khorasfan; qui reconnoît pour son fondateur, suivant l'auteur du Leb-Tarikh, Giamschid, le cinquiéme de la premiere dynastie des anciens rois de Perse, appellée des Pischdadiens.

THRABUNACTUM, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tacapa à la grande Leptis, le long des confins de la province de Tripoli, entre Adaugmagdum & Framusdufis, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à la même distance du second. Au lieu de Trabunactum, quelques exemplaires portent Tabunagdum, & d'autres Tabuinatum.

THRACE, en grec Θράκη, en latin Thracia ou Thrace, grande contrée de l'Europe, renfermée entre le mont Hemus, la mer Egée, la Propontide & le Pont-Euxin. La borne septentrionale du côté du Pont-Euxin est cependant allez incertaine. Le périple de Scylax, Pomponius Mela & Pline, étendent la Thrace jusqu'à l'embouchure du Danube, & y renferment Iftropolis, Tomi & Calatis. Pline a suivi Pomponius Mela; & peut être celui ci a-t-il suivi le périple de Scylax. Les historiens au contraire mettent ces trois villes & quelques autres du voisinage dans la Scythie, en-deça du Danube, ou les marquent simplement sur la côte du Pont-Euxin. Strabon divise ce quartier en côtes Pontiques; savoir, celle qui prend depuis l'embouchure sacrée du Danube, jusqu'aux montagnes qui sont près du mont Hemus; & celle qui s'étend depuis ces montagnes jusqu'à l'embouchure du Bosphore près de Byzance. Les bornes que Ptolomée donne à la Thrace paroissent plus naturelles. Ce qui est au-delà du mont Hemus, il l'attribue à la basse Mæsie, & du côté du Pont-Euxin il ne pousse pas la Thrace au-delà de la ville Mesembria. En effet, on ne voit pas comment Pline, après avoir marqué le mont Hemus pour la borne de la Thrace dans les terres, a pu le long de la côte l'étendre si fort au-delà de cette montagne, & la pouffer jusqu'au Danube. * Cellar. Geogr. antiq. 1. 2, C. 15.

La Thrace a été extrêmement peuplée autrefois; ses habitans étoient robustes & pleins de valeur; le fleuve Strymon servit long-tems de borne entre la Thrace & la Macédoine; mais Strabon dit qu'aussi tôt que Philippe eut réduit sous sa domination plusieurs villes entre le Strymon & le Nessus, on s'accoutuma à confondre sous le nom de Macédoine le pays conquis nouvellement. Les poëtes grecs & latins ne nous font pas un beau portrait de la Thrace. Callimaque, Eschile, Euripide & Ariftophane l'appellent la patrie de Borée, le séjour des aquilons & le pays des frimats. Virgile, Horace, Ovide & Catulle en parlent de même ; Sénéque la nomme la mere des neiges & des glacons; & Lucain appelle les grands hivers, des hivers de Thrace. Pomponius Mela, 1.2, 6. 2, n'en parle pas plus avantageusement. Regio, dit-il, nec cœlo lata nec solo, & nifi qua mari propior est, infæcunda, frigida, eorumque qua feruntur maxime admodum patiens. Raro usquam pomiferam arborem, vitem frequentius tolerat, fed nec ejus quidem fructus maturat ac mitigat, nifi ubi frigora objectu frondium cultores arcuere. Celui qui a civilité ces peuples & leur a donné le premier des loix, a été un disciple de Pythagore, nommé Zamolxis. Hérodote rapporte les noms d'une multitude de différens peuples qui ont habité la Thrace. Il dit que s'ils eussent pu, ou se réunir sous un feul chef, ou se lier d'intérêts & de sentimens, ils auroient formé un corps de nation très-supérieur à tout ce qui les environnoit.

Les Thraces avoient eu diverses rois depuis Térès, qui eut deux fils, Sitalie & Sparadocus. Leurs descendans tour à tour se détrônerent, jusqu'à ce que Senthès reconquit une partie des états de son pere Moëlades, & transmit sa succession paisible à Cotys, pere de Chesoblepte, comme dit

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Démosthène. A la mort de Cotys les divisions recommencerent, & au lieu d'un roi de Thrace, il y en eut trois, Cher. soblepte, Bérisade & Amadocus. A la fin Chersoblepte dé polléda les deux autres: Philippe, roi de Macédoine, le dépouilla lui - même, & le prit. La république d'Athenes, après les victoires de Salamine & de Marathon, conquit beaucoup de villes vers la Thrace & dans la Thrace même, entr'autres Pidne, Potidée & Méthone. Ces villes secouerent le joug, dès que Lacédémone à la fin de la guerre du Péloponnése, eut abattu la puissance d'Athenes; mais Timothée l'Athénien les remit encore sous l'obéissance de sa patrie. Le roi Philippe les leur enleva, & se rendit maître de trente-deux villes de la Thrace. Alexandre acheva la conquête entiere de ce pays, dont les peuples ne recouvrerent leur liberté qu'après sa mort. Un autre Seuthès, fils ou petit-fils de Chersoblepte, entra aussi-tôt dans les droits de ses ancêtres, & il livra deux sanglantes batailles à Lysimachus, un des capitaines & des successeurs d'Alexandre. A

quelque tems de-là une partie des Gaulois, qui, sous la conduite de Brennus, ravageoient la Grece, se détacha du gros de la nation, & alla s'établir en Thrace. Le premier roi de ces Gaulois Thraces s'appella Comontorius, & le dernier Clyæus, sous qui les Thraces naturels exterminerent les Gaulois transplantés chez eux, & remirent sur le trône Seuthès, issu de leurs anciens rois. Ce prince & ses descendans regnerent saus interruption jusqu'à Vespafien, qui, à la fin, réduifit la Thrace en province romaine. Depuis ce tems la Thrace a eu le même fort que le reste de la Grece, jusqu'à ce qu'elle soit demeurée sous la puissance des Turcs. Les Thraces étoient naturellement féroces, fourbes, bandits, assassins, qui avoient toute la bassesse d'ame des esclaves, & tous leurs vices. Aussi en Grece le nom de Trace passoir pour l'injure la plus atroce, & pour le signe du dernier mé pris.

Voici la division de la Thrace, selon le pere Briet :

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Thearus,

Samaïque.

ThraceS

Sellétique. Fleuves. Agrianes,

Thrace Villes. Hadrianopolis.

Villes. Sazarana, Saranara ou Saccanara,

Contadesdus.

Andrinople.

Oftodifum ou Osindiso.

Nicopolis,

Nicopoli.

Thrace

Opsiina.

Usdicesti

Monta-Hemus.

que.

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Cillæ.

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Peuple. Agrianes, Agrienfes, Agræi ou Agrii.

Thrace

Ville.

Sardico ou Serdica.

Triadizza.

dope.

Sardique.

Peuple. Perianthæ.

Thrace

Danthelé

tique.

Ville. Pantalia ou Panialia.

Fleuve. Harpessus ou Arpellus.

Monta-Cercina.

-gne.

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* Schelstrate, Antiq. ecclef. t. 2. Dissert. 4, c. 1.

THRACEJA. Le pere Lubin & Dacier traduisent ainsi le nom d'un bourg que Plutarque, in Lucullo, appelle Thracius Pagus. On ne peut donc pas dire que ce village s'appellât Thraceja. Son vrai nom étoit le bourg de Thra. ce. Voyez THRACIUS PAGUS.

THRACENSIS PORTUS. Voyez THRACIUS PAGUS. THRACIS, ville de Grece, dans la Phochide, selon Pausanias, l. 10, c. 3. Kuhnius remarque que dans cet endroit de Paufanias, au lieu de Θρακίς τε καὶ Φωκική, il faut lire Τραχίς τε ἡ Φωκηκή; car, dit-il, il y avoit deux villes appellées TRACHINES, l'une dans la Phochide, & l'autre sur le mont Oeta; & la premiere étoit distinguée par l'epithete PhoTHRACIUS-PAGUS, bourg de l'Asie Mineure, dans 'Hellespont. Plutarque, in Lucullo, qui parle de ce bourg, fait entendre qu'il étoit situé fort près de la ville de Cyzıque; car il dit que les Cyziceniens découvroient très-facilement de leurs murailles le camp de Lucullus qui étoit sur les hauteurs , près du bourg de Thrace. Voyez THRACEJA. Ortelius croit que ce pourroit être ce même lieu qui eft appellé Thracenfis Portus par Apollonius, 1. 1, & Θρακίον χωξῖον par Xénophon, Gracor. 1.7.

mont.

Tzoides.

cica.

THRACIUM-MARE, la mer de Thrace. Strabon donne ce nom à cette partie de la mer Egée, qui baigne les côtes de la Thrace.

1. THRACON, village qu'Etienne le géographe dit être voisin de la ville d'Antioche; mais de quelle ville d'Antioche est-il question ? C'est ce que nous ne savons point.

2. THRACON, ville de l'Asie Mineure, dans l'Etolie. Cicéron, in Pifonem, en parle ; mais les meilleures éditions lisent Stratum, au lieu de THRACON.

à

THRÆSTUM. Voyez THRAUSTON. THRAMBUS, promontoire de la Macédoine, selon Etienne le géographe. Comme la Macédoine étoit pour la plus grande partie dans les terres, & que sa partie maritime regardoit la mer Egée: il n'y a point à douter, dit Berckelius, que ce promontoire ne soir un de ceux de la péninsule de Palléne; car, quoiqu'il y en ait qui mettent cette péniufule dans la Thrace, elle appartenoit néanmoins réellement la Macédoine, dont elle étoit un Quersonnese, étant située entre le golfe Thermaïque & le golfe Toronaïque. Hérodote, 1.5, semble aussi décider que c'est de ce promontoire dont Etienne le géographe a entendu parler; car en détaillant les villes, dont Xerxès tira les vaisseaux dont il avoit besoin, il en nomme une THERAMBUS, qu'il place dans la péninsule de Palléne. Il pourroit se faire aufli que THRAMBUSIUS-VERTEX, que Lycophron, cité par Ortélius, met quelque part dans la Thrace, feroit la même chose que le promontoire THRAMBUS d'Etienne le géographe. En effet, Lycophron place la montagne Thrambufius au voisinage de Phlegra, ville de la péninsule de Palléne.

le

THRAMBUSIUS-VERTEX. Voyez THRAMBUS. THRAMUS-DUSIS, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tacapa à la grande Leptis en passant par les confins de la province de Tripoli. Elle étoit entre Tabunagdis & Tamascaltis, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à trente milles du second. Quelques manuscrits lisent Thramusdufis ou Thramisdufis, en un seul mot ; & d'autres portent Tharama.

THRANIPSÆ, peuples que Xénophon, Cyriacor. 1. 7. place aux environs du Pont. Quelques manuscrits portent Tranixa pour Thranipfa. Peut-être est-ce le même peuple qu'Etienne le géographe & Hefyche mettent dans la Bithynie.

THRAPSTON, bourg d'Angleterre, dans le Warwickshire. On y tient marché public. * Etat présent de la G. Bret. t. 1.

THRASI, fort de la Thrace, dans la province de Rhodope. C'est un des forts que l'empereur Justinien fit élever. Procope en parle au quatriéme livre des édifices, cap. II.

THRASIMENE. Voyez TR ASI MENUS. THRASYLLUM OU THASYLLUS, montagne de l'Asie. mineure, dans la Myfie, au voisinage du fleuve Caïcus. Le livre des fleuves & des montagnes attribué à Plutarque. in Caico, porte que cette montagne fut appellée Teuthras, du nom de Teuthrante, roi de Mysie. Stobée, de Morbis, parle aussi de cette montagne.

THRAUSTON, ville du Péloponnése, dans l'Elide. Xénophon, Gracor. 1.7, la donne aux Acroriens. C'est la même ville que Diodore de Sicile 1. 14, appelle Thrafion.

THRAX. Voyez THREX.

THRESA, lieu de l'Idumée. C'est Joseph, de bell. Judic. L. 1, C. 11, qui en parle. Il en fait ailleurs un village dela Judée, & il écrit Thressa au lieu de Thresa; mais affez souvent ̓Ιεδαία & Ιδεμαία, sont pris l'un pour l'autre dans Joseph, Antiq. l. 4, c. 24. Quelques exemplaires portent RESSA pour THRESSA.

THRESOR, (le) abbaye de filles, de l'ordre de câteaux, en Normandie. Voyez TRESOR.

1. THRESSA. Voyez THRESA.

Chiliad. 13, no. 473, cité par Ortelius. Il y a apparence que par Thressa, il entend l'Hébrus, car il ajoute que la tête d'Orphée fut jettée dans ce fleuve. Antigonus dit que la tête d'Orphée fut enterrée dans l'Antiflée, contrée de l'isle de Lesbos; mais elle a pu être jettée dans un endroit, & inhumée dans l'autre.

THREX OU THRAX, lieu de la Palestine, à l'entrée de la vallée de Jérico. Strabon, 1. 16, p. 763, dit que c'est un des deux lieux où étoient cachés les trésors des tyrans. L'autre lieu se nommoit Taurus.

THRIA, bourg de l'Attique, dans la tribu Oeneïde. Les champs des environs s'appelloient campi Thriafii. Ce bourg étoit entre Athenes & Eleusis. Il en est souvent parlé dans Thucydide, & dans les autres historiens des guerres d'Athenes. C'étoit la patrie du poëte Cratès, dont Suidas rapporte quelques ouvrages comiques. La porte d'Athenes, par laquelle on sortoit pour y aller, s'appelloit porta Thriafia, & fut aussi ensuite nommée Ceramica & Dipylon. Ce bourg donnoit encore son nom au rivage près duquel il étoit situé, & à une riviere voisine. * Spon, lifte de l'Artique, p. 344

THRICALIX, nom d'une montagne au voisinage de la Bithynie, selon Ortelius, qui cite Siméon le Métaphrafte, in vita S. Joannicii.

THRINCA OU THRINCE. Etienne le géographe dit que Thrinca est une ville aux environs des Colonnes, & qu'Hécatée en parle dans son Afie.

THRISOLIDA. Ortelius, qui cite Æthicus le sophiste, dit qu'on donne ce nom à la derniere ifle de l'Océan septentrional, & que les vents y soufflent avec tant de violence, qu'on n'y voit aucune fleur, ni aucune verdure.

THRISTISIMA, ville de la Mauritanie Césariense. Ptolomée, lib. 4, cap. 2, la marque dans les terres. Au lieu de Thristisima, les exemplaires latins portent THI

SIZIMA.

1. THRIUS, ville du Péloponnése. Etienne le géographe dit qu'elle étoit autrefois de l'Achaïe, & que de fon tems elle étoit comprise dans l'Elide.

2. THRIUS, Aeuve de l'Elide, selon Quintus Calaber, cité par Ortelius. Homere, Iliad. B. fait aussi mention du fleuve.

THRIXAS, ville du Péloponnése, dans l'Elide, à ce qu'il paroît par un passage d'Hérodote, 1. 4, num. 148, qui la met au nombre des villes qui furent bâties par les Myniens.

THROANA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 2, la marque dans le pays des Lesti, ou des Pirates ; & Castald la nomme Taigin.

THROANI, peuples de la Sérique. Ils sont placés par Prolomée, 1.6, c. 16, à l'orient des Issedones. Voyez

THARRANA.

THROASCA. Voyez OROASCA.

THRON, lieu d'Allemagne, au pays de Hesse, dans le comté de Diets. C'étoit autrefois, felon Zeyler, Topograph. Haffia, p. 30, une abbaye de filles, de l'ordre de faint Bernard, fondée en 1243, par Gérard comte de Diets.

THRONA, ancienne ville de la Sérique : Ptolomée, 1.6, c.16, la place entre Asmiraa & Iffedeon.

THRONI; ville & promontoire de l'isle de Cypre. Ptolomée, 1.5, 6. 14, les marque sur la côte méridionale. Le nom moderne est Cabo del Groda, selon Molet; Pile & Cabo di Pile, selon Lusignan, dans sa description de l'isle de Cypre.

THRONIUM, ville des Locres Epicnémidiens, & dans les terres. Cette ville étoit très-ancienne, puisqu'il en est fait mention dans Homere, Iliad. B. verf. 533. Palmerius, Grac.antiq. 1. 5,٢٠٢٠

Τάρφήν τε Θρόνιόν τε Βοαγρίς ἀμφὶ ρέεθρα.

Et Tarphen & Thronium circa Boagrii fluenta.

Didyme remarque sur ce vers d'Homere, que cette ville fut appellée de la forte du nom de la nymphe Thronia; & un peu plus bas, il ajoute que Boagrius est un fleuve de la Locride. Selon Euftathe, la ville de Thronium étoit dans les terres, dans la contrée appellée Cnémide, qui appartenoit aux Locres Epicnémidiens. Thucydide, 1. 2, & Diodore de Sicile, 1. 12, c. 44, marquent aussi Thronium

2. THRESSA, fleuve de la Tharce, selon Tzetzes, dans la Locride; cependant le périple de Scylax, p. 23, la

:

place dans la Phocide: voici le passage: Locros fequuntur Phocenfes. Pertingunt enim & hi ad hoc mare. Urbes eorum funt be: Thronium, Cnemis, &c. mais tous le anciens font d'un sentiment contraire, & placent Thronium & Cnemis dans la Locride. Euripide, de Iphigen. in Aulide,

dit:

Λοκροῖς δὲ τοῖς Α' ἴσας ἄγων
Ναῦς Οϊλέως τόκος κλυτὰν
Θρονιάδη ἐκλιπών πόλιν.

Locris verò his pares ducens. Naves Oilei filius

Thoniadem relinquens urbem.

Super

Et on dit dans Lycophron, vers 1143, Et Thronitides Locrorum vici. Polybe, 1. 17, après avoir parlé de la conférence qui fut tenue avec Philippe dans la Locride, sur le rivage près de la ville de Nicée, ajoute que la conférence fut prolongée jusqu'au lendemain, & qu'on convint de s'assembler sur le rivage, du côté de Thronium, d'où il paroît que Thronium n'étoit pas loin de la ville de Nicée, dans la Locride, & qu'elle n'étoit pas non plus éloignée de la mer. Strabon, 1.9, fixe cette distance à vingt stades: Poft stadia viginti à Cnemide portus eft quo fitum est Thronium totidem stadiis distans in Mediterraneo. Paufanias, Prolomée & Hésyche mettent aussi la ville de Thronium dans la Locride. Toutes ces autorités sont préférables à Scylax. On a remarqué que Tite-Live, lib. 28, cap. 7, s'est trompé trois fois dans une page, en nommant cette ville TORONE au lieu de THRONIUM ; & il suffit d'avoir la moindre connoillance de la situation des lieux pour en convenir. On peut néanmoins rejetter cette faute sur quelque copiste. Pour ne rien dissimuler, ajoute Paulmier, il faut dire qu'Eschine, Orat. de falsa Leg. paroît être du sentiment de Scylax, & placer aufli Thronium dans la Phocide: Legati Phocenfium, dit-il, ad vos venerant auxilium, & promittentes se daturos Alponum & Thronium & Nicaam; car fi ces lieux n'eussent pas été en la puissance des Phocéens, il eût été ridicule qu'ils eussent promis de donner ce qui ne leur appartenoit pas. On peut à la vérité conclure de ce paflage d'Eschine, que dans l le tems qu'il écrivoit, les

Phocéens étoient maîtres de ces villes, mais il ne s'enfuit pas de-là qu'elles fuffent dans la Phocide. Les Locres Epicnémidiens pouvoient être seulement sous le joug des Phocéens leurs voisins, qui avoient pu mettre garnison dans leurs villes.

THRUSK OU THREX, bourg d'Angleterre, au comté d'Yorck, dans le North-Ridinge, sur la petite riviere qui se jette dans la Youre, avoit autrefois un fort château, qui a été rasé par ordre du roi Henri II, dont on ne voit plus rien aujourd'hui.

THRYANDA, ville de l'Asie Mineure, dans la Lycie, selon Etienne le géographe, qui dit que le nom national étoit THRYANDENSIS.

THRYASII, peuples du Péloponnése, dans l'Achaïe propre, felon Pline 1. 4, c. 6. Ortelius soupçonne que Thryafii est là pour Thriafii, & que leur ville étoit la Thrius d'Etienne le géographe; cependant ce dernier dit que le nom national de Thrius étoit Thriuntius ou Thriufius, & que Thriafius étoit seulement le nom national du bourg THRIA. Voyez THRIA & THRIUS.

THRYOESSA, en latin THRYUM. Voyez EPITA

LIUM.

THRYONIUM. Hésyche écrit ainsi le nom de la ville Thronium. Voyez THRONIUM.

THSCHAR ou SCHAR, (les) nation Tartare, établie dans le voisinage de Karduel, entre de hautes montagnes & des rochers escarpés, qui confinent au nord de la province de Taulintzi. Ce terrein est rempli de villages, qui sont dispersés dans les plaines & les montagnes, & les Thschars, qui les habitent, vivent en partie des revenus de leurs terres & de leurs beftiaux, & en partie des brigandages qu'ils exercent sur leurs voisins. Ils font hardis, entreprenans, aiment l'indépendance, ne payent tribut à personne, parce que personne ne peut les y forcer. Plusieurs sultans turcs ont voulu les soumettre; mais ils n'ont jamais pu en venir à bout, parce que ces barbares se retiroient dans leurs montagnes, où il étoit impossible de les forcer. * Hift. générale des Huns, par de Guignes, t. 3, p. 164.

THUBAL. C'est le nom du cinquiéme fils de Japhet. L'écriture fainte, dit dom Calmet, joint ordinairement

Thubal & Moloch; ce qui fait juger qu'ils ont peuplé des pays voifins l'un de l'autre. Les interprétes chaldéens entendent par THUBAL & MosOCH, l'Italie & l'Afie, ou plutôt l'Aufonie; & Joseph entend l'Ibérie & la Cappadoce. Saint Jérôme veut que Thubal marque les Espagnols, nommés autrefois Ibériens. Bochart s'étend beaucoup pour montrer que Mosoch & Thubal marquent les Mosques & les Tibaréniens. Voyez les commentateurs sur le deuxième verser du dixiéme chapitre de la Genese.

,

THUBEN, ville de l'Afrique intérieure. Pline, lib.s cap. 5, la met au nombre de celle qui furent subjugées par Cornelius Balbus. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la même ville que Ptolomée nomme Thuppa. Voyez THUPPA.

THUBUNA, ville de la Mauritanie Césariense. Ptolomée, 1.4, 0.2, la marque entre Vitaca & Thamarita.

THUBURSICA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4,0.3, la marque dans la Nouvelle Numidie. Ses interprétes écrivent Tubursica sans aspiration. Voyez TUBURSI

CENSIS.

THUBUTIS, ville de l'Afrique propre, selon Ptolomée, qui la marque près de Bullaria.

THUCABERUM, ville d'Afrique, selon Ortelius, qui cite faint Augustin. Il ajoute qu'à la marge du manuscrit on lifoit Tucca Terebenthina.

THUCCABORI. Voyez TUCABORENSIS.
THUCCENSIS. Voyez TUCCENSIS, no. 3.
THUCIMATH. Voyez UCIMATH.

THUDACA, ville de la Mauritanie Césariense. Ptolomée, 1, 4, c. 2, la marque près de Tigis.

THUELATH, ville de la Libye intérieure. Ptolomée, 1.4, 0.6, en fait une ville maritime, qu'il place entre Autolala & Thagana. Molet, au lieu de Thuelath, lit Thuilath..

THUETMONIA. Voyez TUAMA. THUGUSUBDITANUS. Voyez TUBUSUBDITANUS.

THUIDI, peuple d'entre les Goths, vaincu par les Wandales, felon Jornandes, de reb. Get. c. 23.

THUIN, en latin Tudinium, & ad Fines, par les anciens géographes, petite ville de l'évêché de Liége, (a) sur la rive droite de la Sambre, entre Maubeuge & Charleroi, environ à trois lieues de chacune de ces villes. Fulcard, abbé de Lobes, dans des lettres de l'année IIII, nomme ce lieu Tudinienfe Caftrum ; & Fulcuin, (b) aussi abbé de Lobes, qui mourut en 990, l'appelle Tudinium. THUIN ou TUIN, dit de Longuerue dans sa description de la France, II part. pag. 131, est bâti sur une hauteur & doit son origine aux anciens abbés de Lobes. (c) Ce lieu ayant été ruiné fut rétabli vers l'an 1000, par l'évêque Notker, qui y fit faire une forteresle, pour la défense de l'abbaye & de la Marche épiscopale, c'est-à-dire, du pays voisin, qui étoit sous la seigneurie temporelle de l'évêque de Liège. (a) De l'Isle, Atlas. (b) Sermo de reliq. Quintini & Victorici M. (c) Annal. Metenses sub an. 879.

THUISY, marquisat de France, dans la Champagne, diocèse & élection de Rheims. C'est une terre considérable située à trois lieues de Rheims. On croit qu'on y a tenu un concile en 660. Elle a été érigée en marquisat l'an 1630, en faveur de Jérôme Ignace de Guyon de Thuisy, sénéchal héréditaire de Rheims. Cette qualité de sénéchal héréditaire est attachée à cette terre, & à cette ancienne maison qui est connue dès l'an 1171.* Baugier, Mém. de Champagne, t. 2, p. 324.

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THULE OU THYLE, ifle de l'Océan septentrional, que tous les anciens géographes joignent avec les ifles Britanniques. Saumaise écrit Thyle, & veut qu'on life ainsi dans Pline, in Solin. ce qui eft conforme aux manuscrits de Tacite. Les Grecs, comme Strabon, Ptolomée, Agathamere & Etienne le géographe écrivent Θέλη. Virgile, l. 1, Georg. verf. 30, & Séneque, Medea, vers. 379, appellent cette ifle Ultima Thule. Il est difficile de déterminer au juste sa situation. Strabon, 1. 4, dit que ce qu'on rapportoit de Thule étoit fort incertain, obscura Thules est historia; & il fait voir que Pytheas de Marseille, qui avoit écrit l'histoire de cette ifle, avoit avancé bien des faussetés. Pline paroît avoir mieux connu l'ifle de Thule. Il dit que dans le solstice d'été on n'y avoit point de nuit, & qu'en hiver on n'y avoit point de jour. Ptolomée, lib. 7, cap. 5, dit que durant les équinoxes les jours sont de vingt heures, & il met, lib. 2, cap. 3, le milieu de l'isle à soixante-trois degrés

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