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degrés de l'équateur. Agathamere a répété depuis la même chofe, & Etienne le géographe, lib. 1, extremo, ne donne pas non plus au-delà de vingt heures au jour le plus long dans l'ifle de Thule. De-là, Cellarius, Geogr. ant. lib. 2, cap. 4, conclut que par l'ifle de THULE, les anciens n'ont point entendu l'Iflande, mais l'ifle de Schetland ou Hitland, ou l'ifle de Fero, dont la pofition s'accorde avec celle que Ptolomée donne à l'ifle de Thule. Le témoignage de Tacite, Agric. cap. 10, confirme ce fentiment: car il dit qu'en navigeant autour de la Grande Bretagne, on appercevoit l'ifle de Thule: or, l'iflande eft trop éloignée pour pouvoir être apperçue des côtes de la Grande Bretagne.

On ne fait pas non plus fi par Thule les anciens ont entendu une ifle d'une médiocre étendue, comme les ifles de Shetland ou de Fero, ou s'ils ont entendu la grande péninfule de Scandinavie, qui comprend la Suéde & la Norwege, & qui a été prife pour une ifle par plufieurs auteurs. Si on s'en rapporte à Procope, lib. 3, de bell. Goth. c. 14, il n'y a point à balancer, l'ifle de Thule aura une très- vaste étendue. Une partie des Eruliens, dit-il, vaincus par les Lombards, alla chercher une demeure jusqu'aux extrémi tés de la terre. Ils traverferent tout le pays des Sclavons, & enfuite une vafte folitude, qui eft au delà. Ils entrerent dans le pays des Varnes & dans le Danemarck, arrive rent à l'Océan, où ils s'embarquerent, & aborderent à l'ifle de THULE.

Cette ifle, ajoute Procope, eft dix fois plus grande que la Grande-Bretagne, & en eft affez éloignée. Du côté du feptentrion, la plus grande partie eft déferte. Celle qui eft habitée contient treize peuples, commandés par autant de rois. Tous les ans, vers le folftice d'été, le foleil paroît quarante jours continus fur l'horizon: fix mois après, les habitans ont quarante jours de nuit, qui font pour eux des jours de douleur & de trifteffe, parce qu'ils ne peuvent entretenir aucun commerce. Jamais, pourfuit Procope, je n'ai pu aller dans cette ifle, quoique je l'aye fort défiré, afin d'y voir de mes yeux ce que j'en ai appris. J'ai donc demandé à ceux qui y avoient été comment le foleil s'y leve & s'y couche ; ils m'ont répondu que le foleil éclaire l'ifle durant quarante jours de fuite, tantôt du côté de l'orient & tantôt de celui d'occident, & que quand le foleil eft retourné au même point de l'horizon, où il a commencé à paroître, l'on compte un jour révolu. Dans la faifon des quarante nuits, ils mefurent le tems par les lunes; quand il y en a trente-cinq d'écoulées, quelques-uns montent fur les montagnes les plus élevées, & avertiffent ceux qui font en bas que dans cinq jours ils reverront le foleil; ils fe réjouiffent de cette heureufe nouvelle par la célébration d'une fête, qu'ils folemnifent dans les ténébres, avec plus de cérémonie qu'aucune autre. Quoique cela arrive chaque année, il femble néanmoins que les habitans de cette ifle appréhendent que le foleil ne les abandonne entierement. Parmi les nations barbares qui habitent l'ifle de Thule, il n'y en a point de fi fauvages que les Scritifines; ils ne favent point l'ufage des habits & des fouliers; ils ne boivent point de vin, & ne mangent rien de ce que la terre produit: ils ne prennent pas auffi la peine de la cultiver; mais les hommes & les femmes s'adonnent uniquement à la chaffe. Les forêts & les montagnes leur fourniflent du gibier en abondance : ils vivent de la chair des bètes, & le couvrent de leurs peaux, qu'ils attachent avec des nerfs, ne fçachant pas l'art de coudre. Ils nourriffent leurs enfans de la moële des bêtes, au lieu de les nourrir du lait de leurs meres. Quand une femme eft accouchée, elle envelope fon enfant dans une peau, l'attache à une autre, lui met de la moële dans la bouche, & va auffi-tôt à la chaffe, où les femmes ne s'exercent pas moins que les hommes. Ces peuples adorent plufieurs dieux & plufieurs génies, dont ils difent que les uns habitent dans le ciel, les autres dans l'air, les autres fur la terre & fur la mer, & quelques petits dans les fleuves & dans les fontaines ; ils offrent fouvent des facrifices & immolent toutes fortes de victimes; mais ils croient que la plus excellente eft le premier homme qu'ils prennent à la guerre, & qu'ils facrifient à Mars, le plus grand de tous leurs dieux. La forme de leur facrifice n'eft pas fimplement de le tuer; mais c'est de le pendre à un arbre, ou de le rouler fur des épines, ou de le faire périr par quelque autre genre de mort cruelle. Du nombre des habitans de cette ifle font les Gautes, nation

nombreufe, qui reçut les Eruliens, lorsqu'ils s'y alterent établir. Les Eruliens, qui demeuroient parmi les Romains, & qui avoient tué leur roi, envoyerent des plus confidétables d'entr'eux à l'ifle de Thule, pour voir s'ils y trouveroient quelqu'un qui fût de la famille royale: ces députés en trouverent plufieurs, entre lesquels ils en choifirent un ; mais comme il mourut en chemin, ils y retournerent, en prirent un autre, qui fe nommoit Todafius, & qui emmena fon frere nommé Aordus & deux cents jeunes hommes de l'ifle.

&

Cette description de l'ifle de Thule n'a aucun rapport avec l'Iflande, mais bien avec la grande Scandinavie, ou avec une partie de cette contrée; car, Pline, l. 4, c. 6 femble féparer la Norwege de Thule. Sunt, dit-il, qui & altias (infulas) prodant Scandiam, Dumnam, Bergos: maximamque omnium Nerigon ex quo in Thulen navigatur. Ortélius veut que THULE foit une partie de la Norwege que le nom fe foit confervé dans celui de TILE MARCK province de ce royaume. Ce qui le détermine principalement, c'eft la convenance qui fe trouve entre la latitude & la longitude de Tilemarck, avec celles que Ptolomée donne à l'ifle de THULE.

1. THUMATHA, ville des Arabes, felon Pline, l. 6, c. 28, qui la met fur le bord du Tigre: il dit qu'elle étoit éloignée de Petra de dix journées de navigation, & qu'elle obéiffoit au roi des Characéniens.

2. THUMATHA, ville de l'Arabie heureufe. Prolomée, 1.6, c. 7, la marque dans les terres, entre Chabuata & Olaphia. Cette ville femble être différente de la THUMATHA de Pline.

THUMELITHA, ville de la Libye intérieure. Elle eft comptée par Ptolomée, 1. 4, c. 6, au nombre des villes qui étoient aux environs de la fource du Heuve Cinyphis.

THUMLESCH, vallée des Grifons, dans la ligne

Cadée.

THUMNA, ville de l'Arabie heureufe. Ptolomée, 1.6, c. 7, connoît deux villes de ce nom dans le même pays, & toutes deux dans les terres : il place l'une entre Mochura & Aluare, & l'autre entre Mariama & Vodona. Voyez TAMNA.

THUN ou THOUN. Voyez THOUN.

THUNATE, peuple de la Dardanie, en Europe, felon Strabon, l. 7, p. 316, qui dit qu'ils étoient du côté de l'orient, limitrophes des Médes, peuples de Thrace.

THUNICATES, peuples de la Vindelicie, dans la partie la plus feptentrionale de cette contrée. C'est Aventinus qui lit Thunicates dans Ptolomée, l. 2, c. 13 ; car les différentes éditions de cet ancien géographe portent Rhunicata. Schudus prétend que ce font les VIRUCINATES de Pline. Ces peuples, felon Aventinus, habicoient le canton de la Baviere appellé préfentement Im Thunca.

THUNGEN IM-KLATTGOW, petite ville & château d'Allemagne, dans la Suabe, appartenante aux comtes de Sultz. Elle eft fituée fur la riviere, Wutach, à deux lieues & demie de Schaffhaufen. Cet endroit étoit autrefois aux barons de Krenckingen, dont un de la famille, lorsque Frédéric paffa par cette ville, ne voulut pas fe lever de fon fiége devant l'empereur, parce qu'il ne poffédoit aucune terre en fief; fur quoi l'empereur lui accorda le privilége de pouvoir battre monnoie. L'an 1499, dans la guerre de Suabe, les Suiffes prirent cette ville, la faccagerent & la brûlerent. Le territoire de Klattgow, dans lequel eft fituée cette ville, s'étend de la ville de Schaffhaufen le long du Rhin, l'espace de quatre lieues, jusqu'à la riviere Wutach, vers la ville de Waldshut. C'eft un beau pays, abondant en vin, bled & fruits. Il y entre des rivieres & il n'en fort point. Zeyler, Topogr. Sueviæ, p. 74.

THUNNI. Voyez UNNI & Turca.
THUNUBA. Voyez THORUNUBA.

THUNUDROMUM, ville de l'Afrique propre, avec titre de colonie. Ptolomée, l. 4, c. 3, la place dans la nouvelle Numidie, entre Culcua colonia & Aspucca. C'est la même ville qui eft nommée Tynidrumenfe oppidum par Pline, l. 5, c. 4.

THUNUSDA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée 1.4, c. 3, la marque entre Tebesca & Madurus. Les éditions latines portent Thumusda pour Thunusda. C'eft le Thunufidenfe oppidum de Pline, l. 5,6.4.

THUPE ou THUPPA, ville de la Libye intérieure, felon Ptolomée, l. 4, c. 6, qui la marque fur la rive mériTome V. Zzzzz

dionale du Niger, près de Punfa.

THUPPA, ville de la Libye intérieure, fur la rive feptentrionale du fleuve Gira. C'est Prolomée qui parle de cette ville: fés interprétes lifent Thuspa au lieu de Thuppa. THUR, petite riviere d'Alface. Elle tire fa fource des montagnes de Vosgé, en Lorraine, à une lieue de celle de la Mofelle, qu'elle laiffe au fud, & à deux lieues des fources de la Doldre, une demi-lieue au-dellous du vieux château de Wildenftein. Son cours eft au levant. La Thur traverse la ville & la vallée de Saint-Amarin, coupe à Thaun l'extrémité la plus feptentrionale. * Supplément au manuscrit de la bibliotheque de M. de Corberon, premier préfident au confeil d'Alface.

THURE, (la) abbaye de chanoineffes, de l'ordre de faint Augustin, dans les Pays-Bas, fur la droite de la

Sambre.

que

THURIA, ville du Péloponnéfe, dans la Meffénie. Strabon, l. 8, dit qu'Epea, qui de fon tems s'appelloit Thuria, étoit voifine de Phere. Paufanias, Melfen. c. 31, dit Thuria étoit dans les terres, à quatre-vingts ftades de Phere, qui étoit à fix ftades de la mer. Il ajoute que Thuria étoit d'abord bâtie fur une montagne, & qu'enfuite on bâtit dans la plaine, fans abandonner néanmoins le haut de la montagne. Le nom des habitans étoit THURIATA. Augufte irrité contre les Melléniens, qui avoient pris le parti de Marc-Antoine, donna la ville de Thuria aux Lacédémoniens. Il y en a qui prétendent que cette ville eft l'ANTHEIA d'Homere. On croit que c'elt aujourd'hui Cu

maftra.

2. THURIA, fontaine d'Italie, dans la grande Grece, au voisinage de la ville de Sibaris, felon Diodore de Sicile, l. 12, 6. 10. Elle donna le nom à la ville de THURIUM qui fut bâtie dans cet endroit. Le nom moderne de cette fontaine eft Aqua che fauella, felon Leander.

3. THURIA, ifle de la mer Egée. Plutarque de Exfulio, p. 602, qui la dit voifine de l'ifle de Naxos, ajoute qu'elle fut la demeure d'Orion, 'Opíwvos v Oxyrypíov, Orionis fuit domicilium.

THURIFERA. Voyez LIBANOPHOROS.

THURII - MONTES , montagnes d'Italie, dans la grande Grece, felon Appien, de Bell. civ. l. 1. Quelques exemplaires portent Thurini pour Thurii. Voyez THU

RIUM, n°. 2.

THURINGE, Thuringia, province d'Allemagne, dans la haute Saxe, avec titre de landgraviat. Elle eft bornée au nord par le duché du Brunswich & par la principauté d'Anhalt, à l'orient par la Misnie, dont elle eft féparée par la Sala; au midi par la Franconie, & à l'occident par la Helle. Cette province a trente-deux lieues de long, & à peu près autant de large. Le pays eft extrêmement fertile en grains & en fruits, & il y croît des fimples, propres pour la teinture, & qui apportent un profit confidérable aux habitans. La Thuringe eft arrofée de diverfes rivieres, qui fervent de communication avec les états voilins. Elle abonde en forêts, particulierement du côté de la Franconie. Elle étoit autrefois partagée en quatre contrées, qui étoient les comtés de Weimar & d'Orlamund, & les pays arrofés par la Sala & par le Werra. Aujourd'hui elle renferme plufieurs états, qui feront détaillés à la fin de cet article. D'Audifret, Géogr. anc. & mod. t. 3, p. 289.

La Thuringe eft l'ancien pays des Cattes. Voyez THU. RINGI. Elle devint, après la décadence de l'empire romain, un royaume puiffant, d'où il fortit des armées nombreufes. Childeric I, roi de France, ayant été chaffé, à caufe de les débauches, fe retira en 485, chez Bafin, roi de Thuringe; & après qu'il fut retourné en France, par l'adreffe de Guyemans, la reine Bafine, qui en avoit été touchée, quitta fon mari & alla trouver Childeric, qui l'époufa, & en eut Clovis, qui fubjugua une partie de la Thuringe. Bafin laiffa trois fils, entre lesquels il partagea fes états; favoir, Hermanfroi, Buderic & Bertier, qui prirent la qualité de rois de Thuringe. Hermanfroi époufa Amalabergue, veuve de Trafimond, roi des Wandales, la plus méchante & la plus ambitieufe temme de fon tems. Elle pouffa fon mari à priver Bertier de la partie de Thuringe qu'il poffédoit, & enfuite à le faire mourir. Pour mieux exécuter ce deffein, Hermanfroi fe ligua avec Thierri, roi de Metz, fils aîné de Childebert I, roi de France, & avec le fecours de ce prince, il fit un pareil yaitement à Bulderic, fon fecond frere; mais comme il

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manqua à la parole qu'il avoit donnée à Thierri de lui faire part de la dépouille de fes freres, celui ci s'unit avec Clotaire, pour le punir de fa perfidie: Hermanfroi perdit la bataille qu'il leur donna, & par cette victoire Thierri fe rendit maître du royaume de Thuringe : Clotaire fe contenta du butin qu'il fit, & ramena en France le jeune Amalafroi, avec Radegonde fa fœur, tous deux enfans de Bertier. Quelque tems après, il époufa cette princefle, & fit tuer Amalafroi, par le confeil des principaux officiers de fa maifon, qui lui firent appréhender le reifentiment de ce jeune prince. Pendant ce tems, Thierri auira Hermanfroi dans fa cour, où il lui promit une entiere fureté ; mais s'étant laiffé gagner par les follicitations d'Amalabergue, il le fit précipiter du haut des murailles de Tolbiac, en le promenant avec lui. La Thuringe demeura au pouvoir des rois de France, qui la firent gouverner par des ducs, lesquels profiterent, comme plufieurs autres officiers, de la foiblefle des rois de France, & s'affermitent dans la fouveraineté qu'ils avoient ufurpée. Plufieurs de leurs fuccefleurs fe contenterent du titre de marquis, particulierement vers le milieu du onzième fiécle, & ils étendirent confidérablement leur domaine. L'empereur Conrad 11 donna, en 1039, à Louis, fils de Charles, duc de Lorraine, qui étoit fils du roi Louis d'Outremer, une partie de la Thuringe, à laquelle Bardon, archevêque de Mayence, ajouta plufieurs fiefs, qui relevoient de fon domaine, & il acquit le comté de Sangerhaufen, par fon mariage avec Cecile, fille unique de Henri, comte de Sangerhaufen. Il mourut en 1056, & eut pour fucceffeur Louis II, fon fils, furnommé le Sauteur, parce qu'il fauta dans la riviere de Sala du haut du château de Gibiechenstein, où il étoit prifonnier. Il laiffa d'Adélaïde, fille d'Udon, marquis de Staden, Louis III, que l'empereur Lothaire II, dont il époufa la fille puînée, nommée Hedvige, créa landgrave de Thuringe l'an 1130. Son fils Louis IV, nommé le Dur, lui fuccéda en 1149. Il eut de Judith, fille de l'empereur Conrad III, Herman, qui acquit le palatinat de Saxe en 1181, par fon mariage avec Sophie, fille unique de Frédéric, dernier comte palatin de Saxe, donation qui fut confirmée par l'empereur Frédéric I. Il laiffa de cette princelle, qu'il avoit épousée en premieres nôces, Judith, femme de Thierri, marquis de Misnie, & Louis V, qui mourut à Otrante en 1227, & qui a été mis au nombre des faints, avec Elizabeth, fille d'André, roi de Hongrie, fon épouse, dont il laiffa une fille unique nommée Sophie, qui fut mariée avec Henri de Brabant, furnommé l'Infant. Herman eut de Sophie, fille d'Otton de Witelspach, duc de Baviere, qu'il époufa en fecondes noces, Henri, qui fut élu empereur à Wurtzbourg, le 5 août 1246, par les archevêques de Mayence, de Tréves & de Cologne, & par les évêques de Spire, de Strasbourg & de Metz, & fut couronné à Aix la Chapelle par Conrad, archevêque de Cologne. Il défit Conrad, fils de l'empereur Frédéric II, qui s'étoit avancé, avec les troupes de Baviere & de Suabe, jusqu'à Francfort, pour empêcher fon élection; & reçut an fiége d'Ulm un coup de fléche, dont il mourut en 1246. Comme il ne laiffa point d'enfans, fa fucceflion für disputée entre Sophie de Brabant & Henri l'Illuftre, marquis de Misnie, fils de Thierri & de Judith. Celui-ci fe fondoit principalement fur l'expectative qu'il avoit obtenue de l'empereur Frédéric II, & fut reconnu par la plus grande partie des états de Thuringe: Sophie s'appuyoit fur le droit de fon pere, qui auroit exclu fa fœur, & prétendoit devoir être préférée, comme étant iffue du côté masculin. Elle fut reconnue par les états de Helle, & par une partie de ceux de Thuringe, qui lui prêterent ferment de fidelité. Ils en vinrent aux armes de part & d'autre en 1255. La fortune fe déclara d'abord pour Sophie ; mais Albert, duc de Brunswich, Henri, prince d'Anhalt, Henri, comte de Schwerin, & Jean, comte d'Eberstein, qui étoient du parti de cette princelle, ayant été faits prifonniers à la bataille que leur donna, en 1263, Rodolphe de Vargila, général des troupes d'Henri l'Illuftre, Sophie fut obligée de donner pour leur rançon huit mille marcs d'argent, & huit villes ou châteaux fur la riviere de Verra. Enfin, cette querelle fut terminée de façon, que la partie occidentale de la Thuringe, qu'on nomme la Hefle, demeura à Sophie, avec les villes qu'elle avoit cédées, & foixante-dix mille marcs d'argent : & Henri l'Illuftre conferva la partie orientale, qui eft la Thuringe d'aujourd'hui,

& pour cimenter plus fortement cette union, il fe fit entre les maifons de Heffe & de Misnie un pacte de fucceffion & de défense mutuelle, qui fut confirmé par les empereurs Rodolphe I & Sigismond.

L'état de Thuringe eft aujourd'hui fort embrouillé, & pour en avoir une claire connoiffance il faut diftinguer,

L'électeur de Mayence poffède,

1. Le pays de l'électeur de Mayence, 2. Le pays des ducs de Saxe, 3. différens comtés,

4. Deux villes impériales, 5. La Thuringe Balley.

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La jurisdiction fur les bailliages appartenans à la maison de Saxe Weiffenfels, L'électeur de Saxe. Une partie de la ville de Trefurt,

Le bailliage & la ville de Trenftadt.

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La THURINGE BALLEY confifte en certains biens qui appartiennent aux chevaliers de l'ordre teutonique. Ces biens s'appellent Commanderies; & tous enfemble font compris fous le terme général de Thuringe Balley. Ce mot répond au mot françois baillival. C'est toujours un prince de la maifon de Saxe qui eft adminiftrateur de ces biens. Ils font disperfés çà & là. Le plus confidérable de tous eft ZWENZENA, tout près d'lena, au voisinage de la Sala. Le bailli y doit faire fa réfidence.

THURINGER-WALD, forêt d'Allemagne, dans la Thuringe, du côté de la Hefle. C'eft une partie de l'ancienne forêt Hercinienne. Ce mot Thuringer-wald ne veut dire autre chofe que la forêt de Thuringe. * Hubner, géograph.

1.THURINGI, peuples de la Germanie, célébres principalement depuis la décadence de l'empire romain. On les trouve fouvent appellés THORINGI & DORINGI ; ce qui a donné occafion de chercher différentes origines de leur nom, dont voici les principales. Quelques-uns ayant vu que Tacite, Germ. c. 36, traitoit les Cherusques de peuple lache & fot, ont cru que le nom des DORINGI ou DORELINGI venoit de-là, parce que Doren ou Toren, fignific fot, dans la langue allemande. D'autres font venir le nom DORINGI du latin Durus, & veulent qu'on l'ait donné à ces peuples, à caufe qu'ils fupportoient aifément la fatigue & le travail. Il y en a qui dérivent le nom de des THURINGI de ces deux divers peuples, de qui ils pouvoient être fortis, comme font les Tyrigeta, les Tyrangita, les Teuriochama, Tome V. Zzzzz ij

les Theruingi, les Tulingi, les Turcilingi, les Reudingi, les Tungri, & quelques uns ont voulu trouver le nom des Doringi dans celui des Hermunduri; en retranchant les deux premieres fyllabes, ils ont fait Duri, & de Duri Duringi. L'opinion que Spener trouve la plus raifonnable, veut que les THURINGI ayent été ainfi appellés du nom de leur principale divinité, Thor, Dor ou Taranes, car on trouve que plufieurs peuples de la Germanie fe font appellés du nom du dieu qu'ils adoroient. Vegetius, Mulomedic. L. 4, c. 6, qui écrivoit vers la fin du quarriéme fiècle, eft le premier qui falle mention des THURINGI, en difant que leurs chevaux réfistoient aisément à la fatigue. Jornandès, Procope, Casfiodore & Grégoire de Tours, connoiffent aufli les Thuringi; & l'on peut conclure, que puisque les auteurs qui ont écrit avant le quatriéme fiècle, n'en parlent en aucune façon, il faut que ces peuples n'ayent commencé à fe rendre célébres que dans ce fiécle-là. Spener, Notit. German. mediæ, c. 4.

*

On doit fe contenter de regarder comme la premiere demeure des THURINGI, celle que les auteurs dont nous venons de parler, leur donnent; car s'ils ont habité auparavant quelque autre pays, perfonne ne peut nous donner de lumiere la deffus. On voit que ces Thuringiens habiterent le pays des Cherusques, après que le nom de ceux ci ne fut plus connu : outre cela, une partie du pays des Termundures paroît avoir été renfermée dans la Thuringe, qui s'étendit en deça & au-delà de la Sala. Enfin, on trouve que la meilleure partie du pays des Cattes fervit à former la Thuringe, qui, lorsqu'elle fut devenue un royaume, s'étendoit du nord au midi, depuis l'Aller jusqu'au Mayn; la Multa bornoit à l'orient; la Fulde & l'Adrana à l'occident. Toute cette étendue de terre étoit divifée en quatre parties. La THURINGE SEPTENTRIONALE, qui prenoit depuis l'Aller jusqu'à l'Unftrut; la THURINGE MERIDIONALE, qui s'étendoit depuit l'Unftrut jusqu'au Mayn; la THURINGE ORIENTALE, que la Sala féparoit de la Thuringe méridionale, & la THURINGE OCCIDENTALE, qui étoit bornée par la

Were.

Vers la fin du cinquiéme fiécle & au commencement du fixième, la Thuringe avoit un roi, & on a les noms des princes qui y regnerent. Bien des auteurs néanmoins font difficulté de leur donner le titre de roi ; mais Spener ne balance point à les reconnoître pour tels. Le royaume de Thuringe, dit-il, étoit comme ceux des Marcomans & des François, quoiqu'il ne leur fût pas comparable pour l'étendue. Les Thuringiens firent parler d'eux fous leurs rois ; & à la faveur des troubles dont la Germanie étoit agitée, ils eurent occafion d'étendre leurs frontieres; mais ayant voulu attaquer les François après que ceux-ci eurent établi leur domination dans la Gaule, ils furent battus, perdirent une grande partie de leur pays, & devinrent tributaires. Dans la fuite la jaloufie de deux freres ébranla cette monarchie, & la fit devenir la proie des François & des Saxons, qui profiterent de ces troubles. Voyez THU

RINGE.

2. THURINGI, peuples dont parle Suidas. Il dit qu'un certain Onuolphe tiroit fon origine de ces peuples du côté paternel, & que du côté maternel il fortoit des peuples Scii. Ortelius foupçonne que ces Thuringi pourroient être les habitans de la Thuringe.

1.THURINUS-PAGUS, & THURINA-REGIO. Voyez THURIUM, n°. 2.

2. THURINUS-SINUS. Voyez THURIUM. THURIS, ville de l'Arabie heureufe. Ptolomée, l. 6, 4.7, la marque dans les terres.

1. THURIUM, lieu de la Bootie. Plutarque, in Sylla, dit que c'est une croupe de montagne fort rude, & qui finit en pointe comme une pomme de pin; ce qui faifoit qu'on l'appelloit ORTHOPAGUS. Au pied de cette montagne, ajoute-t-il, coule un ruiffeau appellé Morion, & fur ce ruisfeau eft le temple d'Apollon Thurien. Ce dieu a eu le nom de Thurien, de Thyro, mere de Charon, qui mena une colonie à Chéronée. D'autres difent que la géniffe, qu'Apollon Pythien ordonna à Cadmus de prendre pour guide, fe préfenta à lui dans ce lieu-là, & que de-là ce lieu eut le nom de THURIUM; car les Phéniciens appellent une géniffe

thor.

2. THURIUM, ville d'Italie, dans la grande Grece, fur le golfe de Tarente. Pline, l. 3, c. 11, dit qu'elle étoit bâtie entre les fleuves Crathis & Sybaris, où avoit été autre

fois la ville Sybaris. Strabon dit aufli que cette ville avoit été bâtie entre ces deux fleuves. Les habitans de Crotone ayant détruit Sybaris, les Athéniens & quelques autres Grecs, la rebâtirent dans un lieu voifin; & l'appellerent Thurii ou Thurium, du nom d'une fontaine qui fe trouvoit auprès. La proximité de l'ancienne & de la nouvelle Sybaris, a été caule que quelques auteurs les ont prife pour la même place. Etienne le géographe, entr'autres, dit: esgot, moines Itaxias, & potefor Evbapis, Thurii, urbs Italia, prius Sybaris dicta. Tite-Live, l. 34, c. 43, nous apprend que les Romains y conduifirent dans la fuite une colonie, & lui donnerent le nom de Cori; cependant l'ancien nom paroît avoir prévalu; car plufieurs fiècles après, Ptolomée & les itinéraires lui donnent encore le nom de THURIUM. Tite-Live, l. 10, c. 2, qui écrit THURIÆ, appelle le territoire de cette ville THURINUS-AGER; & le golfe fur lequel elle étoit bâtie eft nommé THURINUS SINUS par Ovide, Metamorph. l. 15, v. 52. * Diodor. Sic. Lib. 12, c. 90.

On voit encore aujourd'hui quelques reftes de cette ancienne ville près de la mer, avec un aqueduc, qui pouvoit fervir à conduire les eaux de la fontaine Thuria à la ville. Au deffus de ces ruines on trouve un canton appellé TORRANA, peut-être corrompu de Thurina. On y recueille la manne en été fur les feuilles des arbres. Les Thuriens avoient une loi qui leur défendoit de fe moquer de qui que ce fût aux jeux publics, à l'exception des adulteres & des curieux. La charge de général ou chef des armées fe donnoit chez eux pour cinq ans ; la forme de leur gouvernement étoit populaire; ils avoient divifé les citoyens en dix tribus. Charondas, un de concitoyens, fut leur législateur : il choifit les meilleures loix des autres peuples, & y ajouta ce qu'il jugea néceffaire ; l'époque en eft marquée à l'année 308 de Rome, dans la quatre-vingt-quatriéme olympiade. Charondas ordonna, entr'autres, qu'on chafferoit du fénat ceux qui, ayant des enfans, fe remarioient, & leur donnoient une belle mere: il trouvoit que celui qui n'avoit pu prendre un bon confeil pour fes enfans, n'en pourroit donner un bon à la patric. Une autre loi portoit, que pour punir les calomniateurs, on les conduiroit par toute la ville couronnés de bruyeres pour faire connoître aux citoyens qu'ils étoient parvenus au plus haut degré de méchanceté. Il défendit d'avoir habitude avec les méchans, permettant à tous d'accufer leurs concitoyens à cet égard, & même impofant de groffes peines, à ceux qui fe plairoient en mauvaise compagnie. Il voulut auffi que tous les enfans des Thuriens appriffent les lettres aux dépens du public qui payeroit leurs maîtres, prétendant que l'ignorance étoit comme la fource de toutes fortes de maux. Il ordonna encore que fi quelqu'un refufoit d'aller à la guerre, ou quittoit fon rang quand il s'y trouvoit engagé, il demeureroit affis pendant trois jours en habit de femme dans une place publique. Comme les Thuriens étoient fort mutins, Charondas fit une loi, par laquelle quiconque viendroit armé dans les assemblées, feroit tué fur le champ, & Valére Maxime rapporte qu'ayant été lui-même obligé un jour de convoquer une as femblée à fon retour d'un voyage de campagne, il oublia qu'il y alloit avec fon épée, qu'il n'avoit pas eu le tems de porter chez lui; ce que quelqu'un de l'affemblée lui ayant fait remarquer, il la tira aufli-tôt & fe l'enfonça dans le fein. *Plutarque, Traité de la Curiofité.

La ville de Thurium étoit la même que Sybaris. On l'appelle aujourd'hui Sibari Rovineta, & non pas Torre del Capo, comme le prétend Cluvier, ni Terra Nova, comme l'a cru Barré. Cette ville a été épiscopale; car dans le concile tenu à Rome l'an 501, on trouve la fouscription de Joannes Thuritanus, & Theophanes aflista à un autre concile de Rome l'an 680.

THURLES, petite ville d'Irlande, dans la province de Munster, au comté de Tipperari, fur la Shure, envoye deux députés au parlement; elle eft à fix milles des frontieres de Kilkenny, & à douze de Cashel.

THUROSCH, ville & comte dans la haute Hongrie entre celui d'Arwa au nord-eft, & celui de Tranchin au fudoueft, le long de la riviere de Vag. Il n'y a point d'autre ville remarquable. * De l'Ifle, Atlas.

THURSO, ville d'Ecoffe, dans la province de Caithneff, avec un port fur la côte du nord.* Etat préfent de la Gr. Bret. t. 2, p. 279.

THURTUR, ou THURTHUR, lieu de la haute Hongrie, dans le comté de Tarantal, à quelques milles à l'orient

de la Teyffe, felon la carte de Hongrie publiée en 1703, par de l'ifle. Maty & Corneille en font une contrée avec titre de comté. Dans la carte de la Hongrie, publiée par de l'Ifle en 1717, au lieu de Thurtur on lit fimplement Tur; & ce lieu eft marqué comme un village.

1. THURY, petite ville de France, dans le Puyfaye, entre Saint-Fargeau & Clamecy. Son territoire rapporte des grains.

THURY, lieu de France, dans la Normandie. Voyez

THRY I.

1. THUS, ville d'Allemagne, dans le Wefterrich. Zeyler, Topogr. archiepisc. Trev. p. 35, dit qu'elle dépend de l'électorat de Trèves, & il ajoute qu'il y a une faline. 2. THUS, ville de Perfe, dans le Coraffan, felon Corneille, qui ne cite point fts garans. Il dit feulement que quelques géographes la prennent pour celle qu'on appel. loit anciennement Antiochia Margiana, Alexandria & SeLeucia.

THUSCI. Pline, l. 5, Epift. 6, ad Apollinar. donne ce nom à fa terre de Toscane. Il ajoute qu'elle étoit fort avant dans les terres, & même au pied de l'Apennin. Voyez la charmante description qu'il en fait.

THUSCUS VICUS. Varron, l. 4, de Lingua Lat. nous apprend qu'on donna ce nom à l'une des fept montagnes de la ville de Rome, & qu'on nommoit auparavant COELIUSMONS. Voyez COELIUS.

THUSÓRITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Au lieu de THUSDRITANUS, la conférence de Carthage, no. 121, porte DYDRITANUS, & appelle l'évêque de ce fiége Navigius; mais felon Baluze & Dupin, il faut lire Thusdritanus; car il n'eft parlé nulle part d'une ville nommée Dydrita. En effet, on trouve plus bas dans la même conférence de Carthage, n°. 206, que Honoratus, qui eft dit adverfaire de Navigius, fe qualifie episcopus Thusdritanus.

THUSIATHAH. Voyez TUSI AGAT.

1. THUSIS, DOMLECH, Tomiliasca ou Domeftica Vallis, communauté dans le pays des Grifons. C'est une vallée qui s'étend aux deux côtés du Haut-Rhin, & même audeffous de la jonction des deux Rhins. La partie de cette vallée qui eft fur la rive gauche du Haut-Rhin, appartient à la ligue haute, comme l'autre appartient à la ligue de la Caddée. La premiere renferme la communauté de Thufis, qui eft compofée de quatre jurisdictions, Thafts, Cepina, Stuffau & Steintzenberg Toutes ces terres, à la réferve de Stuffau, appartiennent à l'évêque & aux chanoines de Coire, qui les acheterent l'an 1475, pour le prix de trois cents livres.* Etat & délices de la Suiffe, t. 4, p. 23 & 25.

2. THUSIS ou ToSSANE, Thufcia, bourg du pays des Grifons, communauté à laquelle il donne fon nom. Il reffemble à une petite ville, & eft fitué fur la rive gauche du Haut-Rhin, à cinq lieues au deflus de Coire. Les Toscans chaffés par les Gaulois, bâtirent cette place, & lui donnerent le nom de leur patrie. Thufis a quelques villages dans la jurisdiction; favoir, Roncaglia, Mazein, Katz, où il y avoit autrefois un couvent de religieufes nobles, fondé par Paschal, quatorziéme évêque de Coire, & dont les rentes ont été diftribuées aux églifes, & aux écoles de la ligue Grife, pour leur entretien.

THUSPA. Voyez THUPPA.

THUSSA, ville d'Italie, dans l'Etrurie, felon Ortélius, qui cite Myrfilus de Lefbos. Cette ville eft appellée TUSSA, fans aspiration dans le livre qui porte le nom des origines de Caton, & elle y eft furnommée NANA.

THUSSÆ, lieu d'Egypte, felon Gyraldus, Syntagmate 17. Deorum, qui dit qu'on y adoroit Venus Cornue, & qu'on lui immoloit des vaches. Un peu plus bas, le même auteur écrit TUSSA, au lieu de THUSSE. Le lieu, dit Ortélius, ne m'eft pas plus connu la déelle, à moins qu'il ne foit question du village xc, Elien, Animal. cap. 27, que le traducteur a rendu par SCHUSSA, & où il eft parlé, non d'ane Venus Cornue, mais d'une venus Vranienne.

THUSSAGETÆ. Voyez THYSSAGETÆ. THUSSIA. Voyez TETRURIE. THUTH. Voyez PнTHUтн. THUTHOA, fleuve du Péloponnéfe, dans l'Arcadie. Paufanias dit que ce fleuve fe jettoit dans le Ladon.

THUYL, en latin Tule, village des Pays-Bas, fur la

rive droite du Vahal, au Tielerwaerd, vis-à-vis de Bommel. Il femble que c'eft de ce village dont parlent les empereurs Otton le Grand, Otton III & Lothaire II, dans leurs diplomes des années 970, 996 & 1134, par l'abbaye d'Elten, fous les noms de Thuly neft Vachelt, Thule & Thulo. Peut-être ajoutoit - on Neft Vachelt, c'est-àdire, près du Vahal, pour diftinguer ce lieu d'un autre THUYL, OU, Comme on écrit aujourd'hui, DEYL, qui est plus au nord fur le bord de la riviere Linge. Alting. Notit. German. inf. part. II, p. 186.

*

THUZICATH, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, l. 4, c. 3, la marque fur le golfe de Numidie, entre le promontoire Fretum & le golfe Olcachites. Quelques exemplaires lifent Uzicath, au lieu de Thuzicath.

THYAMIA, ville de Péloponnéfe, dans la contrée appellée Sicyon, felon Xénophon; Grac. lib. 7.

1. THYAMIS, promontoire de l'Epire, felon Prolomée, l. 3, c. 14. Il fervoit de borne entre la Tesprotide & la Ceftrinie. Niger dit que le nom moderne est Nifta.

2. THYAMIS, ancienne ville d'Afie, dans l'Arachofie. Etienne le géographe dit que cette ville devoit fa fondation à Sémiramis, fuivant Etienne de Byfance.

3. THYAMIS. Voyez THYAMUS I.

1. THYAMUS ou THYAMIS, fleuve de l'Epire, felon Thucydide, l. 1, p. 32, & Athénée, l. 3, 6. I. Strabon & Paufanias connoillent auffi ce fleuve, dont le nom moderne eft CALAMA, felon Thevet.

2. THYAMUS, montagne de l'Epire. C'eft Thucydide qui en fait mention.

THYATIRE, ville de l'Afie mineure, dans la Lydie, au nord de Sardis vers l'orient de Pergame. Cette fituation convient à celle que lui donne Strabon, lib. 13, qui dit qu'en allant de Pergame à Sardis, on avoit Thyatire à la gauche. S. Jean, dans l'Apocalypfe, c. 1, 2, Strabon & Polybe, Excerpt. Valef. p. 69, écrivent Thyatira au pluriel. Pline, l. 5, c. 29, & Tite-Live, l. 27, c. 44, difent Thyatira, au nominatif fingulier. Ce nom, dit Etienne le géographe, devoit être du féminin; mais aujourd'hui on le fait du neutre. C'étoit, felon Strabon, une colonie des Macédoniens. Il ajoute que quelques-uns vouloient que ce fût la derniere ville des Myfiens; ce qu'il y a de certain, c'eft qu'elle étoit aux confins de la Myfie; mais Pline, Ptolomée, Etienne le géographe & les auteurs des notices la marquent dans la Lydie.

Les Turcs nomment préfentement cette ville Ak biffar ou Eski-biffar, c'est-à dire, en leur langue Château Blanc. Elle eft bâtie dans une belle plaine qui a plus de vingt milles de large, & eft plantée de cotonniers & femée de grains; mais il y en a une partie inculte & couverte de tamarisc. A l'entrée de la plaine, on voit fur une éminence qui commande le chemin, les mafures d'un château qui portoit aufli le nom d'Ak biffar : les Turcs l'ayant abandonné, vinrent bâtir dans un lieu plus commode fur les ruines de l'ancienne Thyatire, & lui donnerent le nom du château qu'ils avoient quitté. Le tems & les changemens arrivés avoient fait perdre jusqu'à la connoillance de la fituation de cette fameuse ville. On n'en fit la découverte que fort avant dans le dernier fiécle. Spon, voyage du Levant, l. 3, dit qu'il n'y a pas plus de fept ou huit ans qu'on ignoroit encore où avoit été la fameufe ville de Thyatire, le nom même en ayant été perdu. Ceux qui fe croyoient les plus habiles, trompés par une fauffe reflemblance de nom, s'imaginoient que ce fut la ville de Tiria, à une journée d'Ephéfe; mais Ricaut, conful de la nation Angloife, y étant allé accompa gné de plufieurs de fes compatriotes qui négocioient à Smyrne, reconnut que Tiria n'avoit rien que de moderne, & que ce n'étoit pas ce qu'ils cherchoient. Comme ils jugeoient à peu près du quartier où elle pouvoit être, ils allerent à Ak biffar, où ils virent plufieurs mafures antiques & trouverent le nom de Thyatire dans quelque inscription, ce qui les convainquit qu'elle avoit été là. Spon s'en eft convaincu lui-même par fes propres yeux. Avant que d'entrer dans la ville, pourfuit-il, on voit un grand cimetiere des Turcs où il y a quelques inscriptions. Dans le kan, proche du Bazar, on trouve environ trente colonnes avec leurs chapiteaux, & piédestaux de marbre, dispofées confufément en-dedans pour foutenir le couvert. Il y a un chapiteau d'ordre corinthien, & des feuillages fur le fuft même de la colonne. Sous une halle proche du bazar, on lit une inscription Zzzzz iij

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