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teurs chargés d'instruire les peuples; comme toute la science des plus favans consiste à savoir lire leurs anciens livres, & que la plupart ne les savent pas même lire, on peut dire généralement qu'ils font très-ignorans. La raison pour laquelle ils ne savent pas même lire leurs anciens livres, c'est que la langue dans laquelle ils font écrits, est une langue morte dont ils ne peuvent faire aucun usage, ni en parlant en public, ni en composant des livres.

On trouve pourtant chez ces peuples d'aflez bons médecins; on en voit aussi quelques-uns qui savent supputer le mouvement des astres & prédire les éclipses.

La langue qu'on parle au Tibet est entierement différente de celle des Tartares, elle est presque la même que celle des peuples nommés & elle n'en differe qu'en cer

Si fan,

rains mots & en quelques prononciations. Le pays des Si fan confine avec trois provinces de la Chine; savoir, celle de Chenfi, celle de Se tchuen & celle d'Yun nan, depuis le 35d de latitude nord, jusqu'au 30°, & s'étend à l'occident jusqu'à la riviere d'Ya long. Cette conformité de langage des Si fan avec les Tibétains, fait que nonobstant la diversité qui se trouve dans la forme du gouvernement & dans la maniere de vivre & de se vêtir, les Chinois comprennent sous le nom de Si fan, ces peuples leurs voisins, & tous ceux du Tibet, & quelquefois même, comme on le voit dans leurs livres, toutes les nations occidentales à leur empire. C'est par cette raison que la langue & l'écriture du Tibet est fort souvent nommée par les Chinois, langue de • Si fan, écriture des Si fan.

On ne fait rien de bien particulier des plantes que fournit le Tibet, ni des avantages qu'on en peut tirer pour le commerce; on pourroit en être instruit par la voie de Bengale, car il y a plusieurs années que le chemin de-là jusqu'au Tibet y est connu. (a) Mémoires du P. Gerbillon. (b) Desc. de la Chine, fol. t. 1 & 4.

Il y a beaucoup de musc dans le Tibet: les habitans en font un commerce considérable. L'animal qui produit ce musc se nomme cerf du musc: il ressemble à la gazelle : fa tête approche de celle du cochon ou du sanglier. Il a des défenses comme l'éléphant. On éleve ces animaux, & on les fait paître par troupeaux. Il leur vient tous les ans sous le ventre une tumeur qui croît avec la lune. Lorsque cette tumeur est mûre, elle leur cause de la démangeaison. Pour remédier à cette incommodité, ils se frottent contre les roches, & font crever la tumeur qui l'occasionne. Le sang ou le pus qui en fort, fait le musc. Le jaunâtre est le meilleur. Ces animaux, ne se nourrissant que de nard, produisent un musc excellent, & très-recherché. Manuscrits de la Bibl. du roi.

TIBIANA. Voyez TABIANA. TIBIGENSE-OPPIDUM, ville de l'Afrique propre, se lon Pline, 1.5, 6. 4. C'est la THIGIBA de Ptolomée, 1. 4, c. 3, & la Tibha de ses interprétes.

TIBII, peuples d'Afie, aux environs de la grande Arménie, selon Ortelius, qui cite Cédréne & Curopalate, & ajoute que leur métropole se nommoit TIBIUM. Gallien, 1. 1. Meth. medendi, fait aussi mention de ces peuples. Strabon, lib. 7, p. 304, dit qu'on donnoit le nom de TIBн анх esclaves que l'on tiroit de la Paphlagonie. C'est à quoi fait allusion Lucien dans son Timon, p. 73, ed. Bened. Selon Suidas toute la Phrygie étoit appellée TIBIA.

TIBILIS. Voyez TIBILITANA-AQUA. TIBILITANE-AQUÆ, lieu de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Cirta, à Hippone, entre Cirta & Villa Serviliana, à cinquante quatre milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du second. Ce lieu eft nommé TIBILIS dans la cent vingt-huitieme lettre de saint Augustin, ad Donatum, & c'étoit un siége épiscopal. Voyez TIBILITANUS.

TIBILITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice des évéchés d'Afrique nomme son évêque Simplicius.

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TIBINA. Voyeż TUBUNIS.
TIBIRITANA. Voyez TIBIURA.
TIBISCA, ville de la balle Mæsie, selon Ptolomée,
10. Le nom moderne est Sophia, à ce que dit

1.3, c. Niger.

TIBISCUM, ville de la Dace. Ptolomée, 1.3, 6.8, la marque au nombre des villes les plus considérables de ce quartier.

TIBISCUS, fleuve de la Dace, selon Ptolomée, 1.3,

6.7. Ce fleuve se trouve nommé Tibiffus dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 448, no. 3. Pline, 1. 4, c. 12, l'appelle PATHISSUS, & l'anonyme de Ravenne TiBISIA. Il a sa source dans les monts Krapack, & fon embouchure dans le Danube, un peu au-dessus de celle de la Save. Le noni moderne est TEISSE.

TIBISENA OSTIA. Valerius Flaccus, 1. 6, nomme ainsi l'embouchure d'un fleuve de Scythie. Comme aucun auteur ne connoît ce fleuve, Ortelius seroit tenté de croire que dans Valerius Flaccus, au lieu de Tibisenaque juxta Oftia, il faudroit lire Borysthenaque juxta Oftia. Ce qu'il y a de cer tain, c'est que la fable que rapporte Valerius Flaccus est placée par Hérodote dans une contrée appellée Hylea, & qui étoit voisine du Borysthène.

TIBISIA, fleuve de la Sarmatie Européenne, selon Jornandès. C'est le Tibiscus de Ptolomée.

TIBIUM, montagne de Phrygie. Etienne le géographe dit qu'elle tiroit fon nom d'un certain Tibius, & qu'elle le donnoit aux esclaves appellés Tibiens. Voyez TIBII.

TIBIURA, ville de l'Afrique, selon l'acte du martyre de l'évêque S. Felix, cité par Ortelius. Il ajoute que Baronius aime mieux lire TIBARITANA OU TIBARENSIS TIBIORA.

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que

TIBRACANA, ville de la Médie. Ptolomée, l. 6, 6. 2, la marque dans les terres. Au lieu de TIBRACANA, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte THE

BARGA.

TIBRE, fleuve d'Italie, en latin TIBERIS, auparavant TYBRIS & premierement ALBULA, felon Pline, 1.3, 0.5; Virgile dit la même chose dans le huitième livre de l'Éneïde, v. 330.

Tum reges, asperque immani corpore Tybris,
A quo poft Itali fluvium cognomine Tvorim
Diximus: amifit verum vetus Albula nomen.

Ce fleuve que les Italiens nomment Tevere, prend sa source a l'Apennin, dans la partie orientale du Florentin, assez près des confins de la Romagne; il coule en ferpentant du nord occidental au midi oriental. Il reçoit diverses rivieres; la Souara, d. le Nicone, d. la Paglia, d. la Carpina, g. la Lesa, g. l'Afino, g. le Chiscio joint au Topino, g. la Puglia, g. le Neftore, d. le Chiane, d. Rio-Turbido, d. Rio-Chiaro, d. la Nera, g. le Campano, g. la Friglia, d. l'Himella, g. le Galantino, g. la Farfa, g. le Correfe, g. le Teverone, g. la Galera, d.

Les villes qu'il arrose, sont Borgo, g. Citta di Castello, g. Eratta, g. Todi, g. Orta, d. Citta-Castellaria, d. Rome, d. Porto, d. Oftie, g.

Le Tibre, en se jettant dans la mer, se partage en deux bras, dont celui qui est à la droite prend le nom de FIUMECHINO, & celui qui est à la gauche conserve celui de Tibre ou Tevere. Ce dernier, qui court au sud-ouest, étoit l'unique par lequel ce fleuve se déchargeoit autrefois dans la mer, & c'est ce qui avoit fait donner à la ville qui étoit fur fon bord oriental, le nom d'OSTIA, comme étant la porte par laquelle le Tibre entroit dans la mer; car on prétend que la mer baignoit autrefois les murailles de cette ville, de forte qu'on pourroit penser que l'ifle Sacrée, appellée aujourd'hui Ifola-Grande, n'a été composée ou accrue que du limon du Tibre qui s'est ouvert un autre canal dans la partie occidentale de cette terre, & en a fait une ifle. Le Tibre se décharge donc a présent dans la mer par deux bouches. On appelle l'ancienne Foce di Levante ou Bocca de la Fiumara, la bouche du Levant ou de Fiumara, c'est-àdire, du grand fleuve, quoiqu'elle ait à présent si peu d'eau, qu'il n'y a plus que les felouques qui y puissent passer. La bouche du Ponent s'appelle communément Fiumitino ou le petit fleuve, quoiqu'il ait beaucoup d'eau, & que ce foit le passage de tous les bâtimens qui vont à Rome. Le Fiumecino, dit Michelot dans son portulan de la Méditerranée, se jette dans la mer, au milieu des plages romaines. A l'entrée de cette riviere, principalement du côté du nordouest, il y a une longue pointe basse, quis'avance fort large, sur laquelle il y a quelques tours & maisons ça & là, & plusieurs arbres, qui, de loin, ressemblent à des voiles ou à des tours. Au bout de cette pointe il y a des pointes de sable sous l'eau, qui vont fort au large, auxquelles il faut prendre garde. Il ne peut entrer dans ce fleuve que des barTome V. AAaaaaij

au

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ques & des tartanes: l'entrée en est allez large; mais comme il y a pluficurs bancs de fable, il faut y être pratiqué. A Tois ou quatre milles, plus au fud-est de fonembouch nembouchure,

il y a proche de la mer, une grolle tour à huit côtés, avec une espéce de pavillon au milieu, qui donne une entiere connoissance de l'embouchure de cette riviere, & qui est d'une grande conféquence: proche de la tour, au sud-est, on voit deux grandes maisons. De la pointe de Fiumechin au cap d'Ancio, la route est de sud-est, quatre degrés vers le fud, trente-quatre milles entre les deux il y a un peu d'enfoncement, les terres font fort basses proche la mer, on voit quelques tours & maitons le long de la marine. Presque à moitié chemin de l'un à l'autre, il y a une pointe un peu avancée, fur laquelle on voit une tour qu'on appelle tour de Vayanica, & environ fix à sept milles plus au fud-est, on trouve celle de S. Lorenzo, ausli sur une pointe; il y en a encore une autre entre celle-ci & le cap d'Anchio. Lorsqu'on est par le travers de cette grosse tour où est le pavillon, qui eft trois milles au sud-est de l'entrée de la riviere du Tibre, on découvre assez distinctement le haut du dôme de l'église de S. Pierre de Rome. Toute cette côte, depuis la pointe de sainte Marinelle jusqu'au mont Cercelle, l'espace d'environ cent dix milles, est bafle & bordée de plages de fable. On les appelle les Plages Romaines. Depuis Palo jusqu'au cap d'Ancio, il y a une très-grande plaine & plusieurs marécages & étangs, ce qui fait en partie que les vapeurs y sont très-épaisses, & l'air gras; & c'est ce qui empêche de reconnoître la terre, & qui rend cette côte plus dangereuse, outre que les mers portent le plus fouvent vers la plage, à quoi il faut prendre garde. * Labat, Voyage d'Italie, t. 8, p. 60.

Le Tibre n'a été fameux que parce qu'il arrosoit la capitale du monde. Il est large dans Rome d'environ trois cents pieds : il est assez rapide, & a beaucoup de profondeur. Suétone rapporte qu'Auguste le fit nettoyer, & l'élargir un peu, afin de faciliter fon cours. D'autres princes ont fait auffi leurs efforts, pour empêcher les désordres de ses inondations; mais presque tous leurs foins ont été inutiles. Le Sirocco-Levante, qui est le sud-est de la Méditerranée, & qu'on appelle en Italie le vent marin, souffle quelquefois avec une telle violence, qu'il repousse, ou du moins arrête les eaux du Tibre à l'endroit de son embouchure; mais quand les neiges de l'Apennin, ou une pluie de quelques jours viennent à grossir les torrens qui tombent dans le Tibre, cette riviere cause des inondations, qui font le fleau de Rome, comme les embrasemens du vésuve font le fleau de Naples. L'eau du Tibre est toujours trouble & jaunâtre; mais quand on la laisse reposer du foir au lendemain, elle devient belle & claire, & l'on asfure qu'elle est parfaitement bonne; cependant on a toujours fait des dépenses prodigieuses pour faire venir d'autres eaux à Rome, & ce que l'on faifoit autrefois à cet égard, on le fait encore aujourd'hui. * Misson, Voyage d'Italie, t. 2, p. 176.

TIBRONANUS SALTUS, bois dont il est fait mention dans une ancienne inscription rapportée par G. Mérula, dans sa Gaule Cifalpine. Ce bois devoit être dans le Mi

Janez.

TIBULA, ville de l'isle de Sardaigne. Elle est marquée par Ptolomée, 1.3, 6. 3, sur la côte septentrionale de l'isle, entre Juliola Civitas & Turris-Bissonis civitas. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit TIBULA, lui donne un port, d'où il commence trois de ses routes. Cette ville étoit apparemment la capitale des peuples Tibulatii, qui habitoient, felon Ptolomée, dans la partie septentrionale de l'isle.

TIBULATII. Voyez TIBULA.

TIBUR, ville d'Italie, dans le Latium, sur le fleuve Aniénus, au pays des Patini. Cette ville étoit ancienne, puisqu'Horace, 1. 2, Od. 6, attribue sa fondation aux

Grecs:

Tibur, Argeo pofitum colono.

Il y avoit à Tibur un temple d'Hercule, dont Strabon, L. 5, p. 238, & Properce, lib. 2, eleg. 32, font mention. Le nom national étoit TIBURS & TIBURTINUS. Le nom moderne est Tivoli. Voyez TIVOLI.

TIBURI. Voyez TEBURI.

TIBURICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Valerius episcopus sancta ecclefia Ti buricenfis, fouscrivit dans le concile de Latran, sous le pape Martin, la lettre synodique des peres de la province proconsulaire.

TIBURNIA, ville du Norique ou de la Rhétie, felon Eugippe, cité par Ortelius. Quelques-uns croient que ce pourroit être Villach, & d'autres veulent que ce soit S. Veit in Kernten.

TIBURNICENSIS, siége épiscopal d'Afrique. Voyez Tuburnicenfis.

1. TIBÜRSICENSIS. Voyez TUBURSICENSIS.

2. TIBURSICENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Valerius son évêque souscrivit à la lettre synodique des peres de la province. * Hardouin. Collect. conc. t. 3, p. 749.

TIBURTES, peuples d'Italie, dont la capitale étoit Tibur. Voyez TIBUR.

TIBUZABETENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, num. 187, où Martinianus eft qualifié episcopus loci Tibuzabetenfis. On ignore de quelie province étoit cet évêché.

TICANA. Voyez TRUCONES.

TICANONA, TACONA, ICACONA Ou ICATONA, ville d'Egypte, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque entre Cene & Oxyrynchon, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt-quatre inilles du second. Simler croit que c'est la ville de Cô de Ptolomée. Voyez Co.

TICAO, ifle d'Afie, une des Philippines: elle a huit lieues de circuit; elle est habitée d'Indiens, qui font la plûpart sauvages; a un bon port, de l'eau & du bois en abondance; & est à quatre lieues de Burias.

TICARIUS, fleuve de l'ifle de Corse. Ptolomée, lib. 3, c. 2, marque l'embouchure de ce fleuve sur la côte occidentale de l'isle, entre Pauca civitas & Titanis portus. Le nom moderne est Grosso, selon Léander.

TICCOTA, ville des Indes, au royaume de Décan, à trois lieues d'Homoware, & à fix lieues de Visiapour, felon Corneille, qui cite le voyage des Indes de Mandeslo, 1. 1. Au lieu de TICCOTA, l'édition de ce voyage, p. 240. (Paris 1659) porte Tieco, & lit Hounware pour Homoware.

TICELIA, fiége épiscopal des la Libye. Theodulus fon évêque assista au concile de Chalcédoine tenu l'an 451. * Hardouin, Collect.conc. t. 2, p. 59.

TICENA, ville de l'Afrique propre. Ptolomée la marque au nombre des villes qui font entre les fleuves Bagradas & Triton, & au midi de Carthage. Au lieu de T1CENA, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Tr CELIA. Voyez TICENSIS.

TICENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Son évêque est nommé Gallus dans la notice des évêchés d'Afrique, aussi bien que dans la conférence de Carthage, num. 121. Ce pourroit être la ville Tices de l'anonyme de Ravenne, & la Ticena de Ptolomée. La notice épiscopale de la Byzacène parle d'un fiége nommé à Ticibus, & parmi les signatures de la lettre synodique des peres de la Byzacène, dans le concile de Latran, sous le pape Martin, on trouve ces fouscriptions: Romuli episcopi civitatis à Ticibus & Candidi patria Dicenfis episcopus. Si au lieu de Dicensis, dit du Pin, il faut lire Ticensis, comme le conjecture Baluse, Tice sera différente de Tuibus: ce qui n'est guères vraisemblable.

TICHASA, ville de l'Afrique propre. Elle est marquée par Ptolomée, 1.4, c. 3, au nombre des villes qui font entre les fleuves Bagradas & Triton, & au midi de Carthage.

TICHEI, lieu de France, dans la Bourgogne, du dio

Le même poëte, lib. 1, Od. 7, a vanté la beauté de Ti- cèse de Besançon, à trois lieues de Dôle, & à deux de bur, qu'il préfere à toutes les villes grecques :

Me nec tam patiens Lacedemon
Nec tam Lariffapercuffit Campus opina,
Quam domus Albunea resonantis
Et praceps Anio & Tiburni lucus, & uda
Mobilibus pomaria rivis.

Seuvre. C'est un pays de bois, de broussailles & de plaines. La riviere de Laufeon passe au bord de l'un des finages, & la Sablonneuse au bord d'une autre.

TICHIOES, lieu fortifié aux environs de Trachina, felon Etienne le géographe. Ortelius foupçonne que ce pour. roit être le lieu appellé Tichius par Strabon. Voyez TICHIUS. TICHIS, fleuve de l'Espagne citérieure, au pied des Pyrénées, felon Pline, 1.3, 6.3. Voyez TEC.

TICHIUM, ville de la Grece, dans l'Etolie, selon Thu

cydide, 1. 3, p. 238.

TICHIUS, lieu de la Thessalie, dans le détroit des Thermopiles. Strabon, 1. 9, p. 428, dit que ce lieu avoit été bâti par les Lacédémoniens. Selon Tite-Live, 1. 36, c. 16. TICHIUNTA étoit le nom du sommet d'une montagne : le fort ne subsistoit peut-être plus de son

tems.

TICHIUSA, lieu fortifié dans l'Asie mineure, au territoire de la ville de Milet, selon Thucydide, 1.8, p. 573. Ce lieu est nommé Tuxissa par Athénée.

TICHON Ou TAICHON. Ezechiel, cap. 47, 16, parle de la maison de Tichon ou de Beth Tichon, qui est sur les confins de l'Auranite. On n'en fait pas, dit dom Calmet, la situation; mais elle ne devoit pas être loin de Damas, ni de la Trachonite. Pline, 1.5, c. 23, parle des Batocemi, quoique d'autres lisent Batareni au lieu de

Batocemi.

TICHUS OU TICHOS, licu fortifié dans l'Achaïe propre, aux environs de la ville de Dymen. Polybe, 1. 4, 8. 59, & Etienne le géographe en font mention. Le premier dit qu'à en croire la fable, ce lieu avoit été fortifié par Hercule, qui s'y étoit ménagé une retraite lorsqu'il faisoit la guerre aux Eléens.

TICIBUS, ancienne ville épiscopale d'Afrique, dans la Byzacène, selon la notice épiscopale d'Afrique.

TICINUM, on TICINUS, ville d'Italie, chez les Infubres sur le bord d'un fleuve de même nom. Pline, 1.3, 6.17, nous apprend qu'elle avoit été bâtie par les Gaulois. Il n'est pas sûr néanmoins qu'elle ait d'abord été environnée de murailles; car les historiens qui ont décrit la guerre d'Annibal, ne font aucune mention de cette ville, & parlent beaucoup du fleuve. Dans la suite pourtant elle devint un municipe, comme le prouve Cluvier par une ancienne inscription, où on lit ces mots: MUNICIPI PATRONO. Elle fut célébre sous les empereurs. Le nom moderne est PAVIE. Voyez ce mot qui est corrompu de Pabia ou Papia, nom que les auteurs du moyen âge lui donnent. * Cellar. Geogr. ant. l. 2, C. 9.

TICINUS, fleuve d'Italie, dans la Gaule Cifalpine. On le nomme aujourd'hui TESIN. Voyez TÉSIN.

TICKHIL, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. I.

P

TICLE OU THICLE, riviere de Suisse, dans le comté de Neufchâtel, fort du lac de ce nom, & se jette dans celui de Bienne.

TICOU, ville des Indes, dans l'isle de Sumatra, sur sa côte occidentale, entre Paslaman au nord, & Priaman au midi. Cette ville qui n'est qu'à très-peu de minutes de la ligne par le nord, est fort mal bâtie. Elle dépend d'Achem, & fournit beaucoup de poivre.

TICOUTOUS, (les) peuples de l'Amérique septentrionale, dans la France équinoxiale, presque au midi de l'isle de Cayenne vers la riviere des Amazones, à quelques quatre-vingt lieues de l'ifle de Cayenne. Ces peuples ont plu. fieurs carbets. Leurs plus considérables établissemens font au bord de la riviere d'Yaye. Les Arianes, les Meneïous & les Yayes font leurs voisins.

TIĆUALTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. La notice d'Afrique fait mention de Mangentius son évêque. * Hardouin, Collect. conc. tom. 2, p. 873.

TIDÆUM, ville qu'Appien, in Mithridat, met au voifinage de l'Attique.

TIDANIUS. Voyez TEDANIUM.

TIDDESWAL, bourg d'Angleterre, dans la province de Derby. On y tient marché public. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1.

TIDIDITANUS, ou TIDITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, felon la notice d'Afrique, qui fait mention d'Abundius son évêque. * Hardouin. Collect. conc. t. 2, p. 870.

1. TIDOR, TIDORE, OU TYDOR, ille des Indes, dans l'Archipel Moluque, à l'orient de l'isle du More ou de Gilolo, au midi oriental de l'ifle de Ternate, & au nord de l'isle Motir. Le mot Tidor dans la langue du pays, ou du moins dans celle qu'on y parloit autrefois, signifie fertilité

& beauté. Les Européens nomment ordinairement cette ille Tidor; ma's le roi de l'isse se dit roi de Tudura, comme il paroît par plusieurs de ses signatures en caracteres arabes & perfans. Cette ifle n'est pas moins fertile ni moins agréable que celle de Ternate; mais elle est beaucoup plus grande, & a autant d'habitations, à proportion de la grandeur de l'une & de l'autre. Elle produit les mêmes fruits aromatiques. On avoit eu le soin & la curiosité d'y cultiver les arbres qui portoient le clou, en les arrofant & les taillant dans les tems convenables, & on avoit vu par expérience que la culture ne leur est pas inutile, non plus qu'aux autres plantes. Les arbres en devenoient plus forts & plus vigoureux; le fruit en étoit aussi plus gros & mieux nourri, & avoit plus de vertu & d'odeur; mais cette culture a été discontinuée par la raison que je dirai plus bas. Le santal blanc qui croît dans cette ifle est meilleur & plus parfait que celui qui vient dans les autres lieux de ces pays orientaux. On y trouve aussi bien que dans les autres Moluques, les oiseaux de paradis que les naturels croient être descendus du ciel. Les Portugais furent obligés en 1575 de rendre au roi le fort de Ternate qu'ils avoient dans cette ifle. Il y resta à peu près dix-huit familles : mais ils en sortirent bien-tôt, sentant trop vivement la différence qu'il y a de la domination à la servitude. Le roi de Tidor leur offrit ces illes pour retraite, & leur permettant de s'y établir, & de prendre part au commerce des épiceries. Les Portugais ayant accepté ces offres, ce prince leur envoya un nombre fuffisant de carcoas ou vaisseaux pour les paffer dans son pays, & leur accorda des lieux commodes pour bâtir leurs maifons & leur église; cette colonie s'accrut d'un certain nombre de nouveaux habitans que Sanche de Vasconcelos y envoya de Malaca dans le tems qu'il étoit commandant de Goa. Il y en envoya d'autres enfuite d'Amboyne. Enfin il y passa lui-même, & bâtit un fort à un quart de lieue de la ville de Tidor. En 1605 les Hollandois chafferent les Portugais de ce poste, & firent amitié & alliance avec le roi de Tidor, à condition qu'ils pourroient demeurer dans son pays & y établir des comptoirs pour le commerce du clou, comme faisoient auparavant les Portugais. * Histoire de la conquête des Moluques, 1. 3, p. 198.

Les Hollandois abandonnerent par la suite le fort de Tidor, & fept cents Espagnols allerent s'y établir, y bâ tirent trois forts; celui de Taroula, qui étoit dans la grande ville, où le roi fait sa résidence, & qui étoit plus fort que les deux autres par sa situation fur une hauteur. Le second étoit celui des Portugais, que les Hollandois avoient détruit, & le troisiéme qui se nommoit Marieco, étoit à la vue de Gamunalamma, petite ville bien peuplée de naturels de l'iste. Enfin, les Hollandois ont encore chaffé les Espagnols, & se sont rendus les maîtres de cette ifle par le moyen de leurs forts, qui les en ren dent les véritables fouverains, quoiqu'elle paroifle avoir un roi.

Les guerres ont un peu dépeuplé l'isle de Tidor. On prétend que ce qu'il y a d'habitans propres à porter les armes ne va pas à plus de mille hommes. Le roi de Tidor a pourtant des sujets de sa dépendance hors de l'ifle, qui lui fourniffent du sagou & du riz.

L'air de Tidor est plus sain & plus fertile que celui de Ternate. Son circuit est de sept lieues, elle a du côté du fud un volcan plus aigu que celui de Ternate, des côtés duquel coulent plufieurs fources d'eau chaudes & fulphureuses, bonnes pour plusieurs maladies. L'ifle est peuplée d'une nation guerriere, qui peut mettre en mer vingt & trente grandes barques, avec fix à sept mille hommes. Le roi fait sa résidence à Tidor, ou Hamolamo, qui veut dire grand village, lien fort par sa situation. Le principal fruit de Tidor est le girofle, que les habitans ne cultivent plus; parce qu'ils n'en font plus négoce, & que le roi fe l'est réservé pour tribut. Quand la récolte du girofle est faite, vient celle de la noix muscade. Les Mores fe font appliqués à cultiver le maïs & le riz; mais leur principale nourriture est le sagou.* Gemelli Careri, Voyage autour du monde, 1.5, p. 226.

Ils ont trois arbres particuliers; l'un est l'atiloche, ou bois humide, parce que le tronc, les racines, les branches & les feuilles dégourtent continuellement une cau verdâtre bonne à boire. Le second est l'ap aga ou le bon

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arbre, dont l'écorce étant coupée de long, fournir une grande quantité d'eau, qu'elle supplée au défaut des ruisfeaux & des fontaines. Le troifiéme est d'une mauvaise qualité, parce que le vent qui passe au travers de ses feuilles, brule tout ce qu'il rencontre, comme fait aussi son ombre; aucun des trois ne porte fruit; mais leurs feuilles font toujours vertes.

2. TIDOR, ville des Indes orientales, & la capitale de l'isle à laquelle elle donne son nom. Cette ville est Tituée sur la côte orientale de l'isle de Tidor, & tellement environnée de bois, que lorsqu'on est seulement à une portée de mousquet, à peine en peut-on voir quatre ou cinq maisons. Du côté de la mer, elle est défendue d'un retranchement de cailloux entassés les uns sur les autres, tres, à la hauteur d'un homme pour le moins, & de la longueur de deux fois la portée d'un mousquet, en prenant du nord au fud. A fon extrémité méridionale, il y a une montagne ronde, alez haute & fort escarpée. A une petite portée de canon de la montagne étoit le vieux fort des Portugais, fi couvert de broussailles, qu'on ne le voyoit point de dessus les vaisseaux. Il y a au devant de la ville de Tidor une chaine étroite de roches, qui est à un jet de pierre du rivage, & qui afléche de basse eau; mais pendant le vif de l'eau, la marée monte en quelques endroits jusqu'à trois pieds au-dessus, & moins en d'autres endroits. Entre les terres & cette chaine qui court au sud depuis la montagne jusques par-delà le fort des Portugais, on trouve quatre, cinq & fix pieds d'eau; de forte qu'il n'y a pas moyen que des chaloupes chargées de gens, s'approchent de la ville pour mettre à terre, si ce n'est en quelques endroits, où il a apparence qu'on pourroit passer en faifant des croupiats pendant que l'eau est haute.* Hift. de la conquête des Moluques, 1. 12, p. 88.

TIE, riviere de la Chine, dans la province de Xensi. Elle prend sa source au sommet de la montagne appellée Nan, d'où elle tombe avec grand bruit. * Atlas Sinenfis.

TIEFFENBRUN, lieu d'Allemagne, dans la Suabe, au pays de Wurtenberg sur le Wurm, près de Hagenschies. Ce lieu, dit Zeyler, Topogr. Suev. p. 99, appartient à la noble famille de Gemmingen.

TIEIUM. Voyez Tios.

TIEKI, forteresse de la Chine, dans la province de Suchaen, , au département d'lungning, premiere forteresse de la province. Elle est de 13d 23 plus occidentale que Pekin, sous les 32d 15' de latitude. * Atlas Sinenfis.

TIEL, TAIEL, OU TIELE, ville des Pays-Bas, dans la province de Gueldres, au quartier de Nimegue, dans le bas Betau, dont elle est la principale ville. Cette ville fut fondée dans le neuvième siècle, & il y avoit alors une douane, dont les empereurs & les rois voulurent que l'évêque & les habitans d'Utrecht fussent exempts. Otton le Grand donna dans le siècle suivant, l'an 950, le lieu de Tiel, avec ses dépendances, & le monastère qui y étoit situé à Baldric, évêque d'Utrecht. Dans le onzième liécle, Tiel avec le Betau & le Velau furent inféodés à Godefroi le Boffu, duc de Brabant On voit même que ses prédécesseurs avoient eu un fief à Tiel, relevant de l'église d'Utrecht dès l'an 1019. Les ducs ses successeurs jouirent, pendant long-tems, de Tiel & de son territoire, quoique les comtes de Gueldres fillent leurs efforts pour s'en emparer; & ce fut pour se mettre à couvert de leurs insultes, que les habitans de Tiel firent fermer de murailles leur ville l'an 1305, ce qui n'empêcha pas ceux de Gueldres d'attaquer cette ville avec divers succès. Enfin, par un traité de paix de l'an 1335, Tiel fut cédée à Renaud, comte de Gueldres. Durant les guerres des Pays-Bas, Tiel, après divers évenemens, passa pour la derniere fois au pouvoir des Etats l'an 1588, & leurs troupes taillerent en pieces toute la garnison que le duc de Parme y avoit mise. * Longuerue, Descript. de la France, part. 2,

2, P. 41.

TIELER-WAERT, petite contrée des Pays Bas, dans la Gueldre, au quartier de Nimegue, dans le Betau. Elle s'étend entre le Wahal & la riviere de Linge. C'est proprement le territoire de Tiel.

TIELING, lieu de la Chine, au royaume de Leaotung, où il a le rang de premier petit lieu. Il est de sd 48 plus oriental que Pekin, sous les 39d 12' de latitude.* Atlas Sinenfis.

TIELLA. Voyez HYBLA, n. 3.

1. TIEN, lac de la Chine, dans la province de Xensi, au département de la ville de Cungchang, cinquiéme métropole de la province, au voisinage de la ville de Ven. On donne à ce lac cent vingt stades de circuit.

2. TIEN, lac de la Chine, dans la province de Iunnan, au midi de la ville d'lunnan, dont il arrose les murailles du côté du couchant. Il a cinq cents stades de circuit, & forme la riviere de Kinxa. * Atlas Sinenfis.

TIENCANG, inontagne de la Chine, dans la province d'lunnan, au territoire de Tali, seconde métropole de la province, au couchant de cette ville, où elle occupe un espace de plus de trois cents stades; elle s'éleve fort haut, & fon sommer est partagé en dix-neuf pointes, au milicu desquelles on voit un lac d'une fi grande profondeur, qu'on n'en a jamais pu trouver le fond. Cette montagne donne fon nom à une forte de marbre qu'elle fournit. Ce marbre qui est d'une grande variété de couleurs où la nature se joue, représente des montagnes, des fleuves, des arbres, des Heurs & autres choses semblables, avec leurs couleurs naturelles, & aussi parfaitement que les pourroit représenter le meilleur peintre. Les Chinois en ornent leurs tables, leurs murailles, & l'employent à di

vers autres ornemens.

TIENCHANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 52' plus orientale que Pekin, sous les 334 55' de latitude.

TIENCHEU, ville de la Chine, dans la province de Quangli, où elle a le rang d'onziéme métropole. Elle est de 11d 30' plus occidentale que Pekin, sous les 24d 11' de latitude. Cette ville & son territoire ont été démembrés de l'empire Chinois, & font maintenant fous la domination du roi de Tungking. On compte cinq villes dans le département de Tiencheu; savoir,

Tienchen, Xanglin, Lung, Queite, Cohoa.

TIENCHING, forteresse de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Gueiyyen, premiere forteresse de la province. Elle est de 3d 32' plus occidentale que Pekin, sous les 40d 28′ de latitude.

TIENCHO, montagne de la Chine, dans la province de Kiangsi, au territoire de Cancheu, douziéme métropole de la province. On voit la nuit dans cette montagne différentes lumieres qui ressemblent à des charbons ardens. Quelques-uns prétendent que ce sont des serpens qui reluisent ainsi; d'autres disent que ce sont des araignées qui jettent des pierres précieuses qu'elles ont dans la tête, & qui les reprennent aussi tôt. * Atlas Sinenfis.

TIENCHUNG, montagne de la Chine, dans la province de Honan, au territoire d'lunnig, huitiéme métropole de la province, du côté du nord. Il y en a qui donnent cette montagne pour le milieu du monde.

TIENCIN, forteresse de la Chine, dans la province de Pekin, où elle a le rang de seconde grande fortereffe. Elle est de od so' plus orientale que Pekin, sous les 38d 52' de latitude. La relation de l'ambassade des Hollandois à la Chine, ch. 44, donne à TIENCIN le titre de ville, & dit qu'on la nomme ordinairement TIENCIENWEY. Cette ville, selon la même relation, est située environ à huit lieues de Singlo, à l'extrémité, & au coin du bras de mer de Cang, où toutes les rivieres de la province s'afssemblent pour se jetter dans l'Océan. Les murailles ont vingt cinq pieds de hauteur, & font défendues par un grand nombre de batteries. Ce lieu est d'une fort grande étendue, & embelli d'une infinité de superbes bâtimens & de temples magnifiques. Les rues sont fort belles, aussi bien que les maisons des habitans. Tout cela vient du grand commerce, qui se fait par le moyen des vaisseaux, qui se rendent dans son port de tous les endroits du royaume, & qui font à l'ancre aux deux bords en si grand nombre, qu'on est obligé d'employer deux journées pour les paffer.

TIENCIVEN, forteresse de la Chine, dans la province de Suchuen, au département d'lungning, premier forteresse de la province. Elle est de 14d 19' plus occidentale que Pekin, sous les 30d so' de latitude. * Atlas Si. nensis.

TIENHENG, isle de la Chine, sur la côte de la province de Xantung, dans la dépendance de la ville de Tengheng. C'est de cette isle que cinq cents philosophes se

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précipiterent dans la mer, ne pouvant supporter la haine que l'empereur Xius avoit pour les lettres.

TIENHO, vilie de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Kingyuen, troifiéme métropole de la province. Elle est de 9a 41' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 26' de latitude..

TIENKIA, cité militaire de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Xí, premiere cité militaire de la province. Elle est de 7d 39' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 26' de latitude.

TIENKIANG, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chungking, cinquiéme métropole de la province. Elle eft de 9d 34' plus occidentale que Pekin, sous les 31d o' de latitude.

TIENLU, montagne de la Chine, dans la province de Quantung, au territoire de Chaoking, sixiéme métropole de la province. Cette montagne, qui est haute & escarpée, eft creufe & fameuse par ses cavernes. On dit qu'elle contient une fontaine ou un étang inaccessible, & que fi on y jette lá moindre petite pierre, on entend un mugissement & un bruit auli fort que le tonnerre; après quoi le ciel se couvre de nuages, & il tombe de la pluie. C'est de là qu'on lui a donné le nom de fontaine ou d'étang du Dragon.

TIENMO, montagne de la Chine, dans la province de Chekiang, au territoire de Hangcheu, premiere métropole de la province. Il commence au voisinage de la ville de Lingan, & s'étend l'espace de quatre-vingts stades. Son nom, qui veut dire l'Oeil du ciel, lui a été donné, parce que fur ces deux sommets, il y a deux lacs, qui sont comme deux yeux qui regardent le ciel. Le mont Tienmo a le trente-quatriéme rang entre les plus célébres montagnes de la Chine. Il est escarpé en quelques endroits; dans d'autres, il est couvert de forêts, & dans les vallées, on trouve des champs où l'on seme du riz. Il y a fur cette montagne une telle quantité de champignons, qu'on les transporte dans toutes les provinces de la Chine. Après qu'on les a confits dans le sel, on les fait secher, & on les conferve ainsi toute l'année. Lorsqu'on veut s'en servir, on les met tremper quelque tems dans l'eau, & ils paroissent alors tout frais.

TIENPE, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Caocheu, septiéme métropole de la province. Elle est de sd 25' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 30' de latitude.

TIENTAI, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Taicheu, dixiéme métropole de la province. Elle est de 4d 7' plus orientale que Pekin, sous les 284 55' de latitude.

TIENUL, montagne de la Chine, dans la province d'lunnan, au nord de la ville de Munghoa, sixième métropole de la province. TIENUL veut dire l'Oreille du ciel. On a donné ce nom à cette montagne, parce qu'il y a un écho si délicat, qu'il répéte tout, quelque bas que l'on puiffe parler.

TIENXEU, montagne de la Chine, dans la province de Pekin, au nord oriental de la ville de Xuntien, dont elle est éloignée de quatre lieues. C'est dans cette montagne font les tombeaux des empereurs de la Chine. TIERACHE. Voyez THIERACHE. TIERCEVILLE, bourg de France, dans la Normandie, élection de Gifors.

que

TIERMAS, en latin THERMÆ, village d'Espagne, au royaume d'Aragon, vers les confins de la Navarre, audessous de Salviaterra, vis-à-vis de Sanguessa. Il est situé dans une plaine, au bord de la riviere d'Aragon, & au pied des Pyrénées. La récolte du bled & celle du vin y font passables, & il y croît du chanvre & du lin. Il s'y trouve des bains d'eaux chaudes fort salutaires, & propres pour la guérison de diverses maladies, étant chargées de parties de salpêtre, de nitre, d'alun & de soufre. Cet endroit fut peuplé par l'ordre du roi Pierre II en 1201.* Silva, Poblac. de España, p. 142.

TIERPIED, bourg de France, dans la Normandie, élection d'Avranches.

TIERRA DE CAMPOS, contrée d'Espagne, dans la Caftille Vieille, & la partie la plus fertile de toute cette province. C'est ce quartier de pays qui est vers le nord, aux environs de Medina-de-Rio Seco & de Palencia. Le vin y est par-tout excellent, & les plaines sont couvertes

de grands troupeaux de gros & de menu bétail, & particulierement de brebis, dont la laine eft fine, ce qui fait la principale richesse du pays. * Délices d'Espagne, t. 1, p. 215.

TIERRA OU TERRA DOS FUMOs, contrée d'Afrique, au pays des Hottentots, sur la côte orientale des Cafres errans. Cette contrée s'étend le long de la mer des Indes, entre la terre de Zanguane au nord, la terre de Natal au midi, & le pays appellé Terra dos Naonetas à l'occident. * De l'Isle, Atlas.

TIESA OU TIASA, fleuve du Péloponnése. Paufanias, 1.3, 6. 18, dit qu'en descendant de Sparte à Amycla, on rencontroit le fleuve Tiesa, qui tiroit son nom de Tiesa, à ce qu'on croyoit, fille d'Eurotas. C'est le Tiasus d'Athénée, lib. 4.

TIESVRES OU TEUCERA, lieu de France, dans l'Artois, au diocèse d'Arras. Ce lieu, qui a été autrefois de la Picardie, est ancien. Les itinéraires en font mention sous le nom de TEUCERA.

1. TIFATA, montagne d'Italie, dans la Campanie, près de Capoue. Elle commande cette ville, felon TiteLive, lib. 7, cap. 29, & lib. 26, cap.s, Tifata imminentes Capua colles. Silius Italicus, 1.12, v. 48, dit, en parlant d'Annibal:

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serta.

2. TIFATA, ville d'Italie, dans le Latium, selon Pline, 1.3, 0.50

TIFAUGES ou TIFFAUGES, petite ville de France, dans le Poitou, élection de Mauléon, sur la Sévre Nantoise, aux confins de l'Anjou & de la Bretagne. Cette ville a titre de vicomté.

1. TIFERNUM, ville d'Italie, dans la partie de l'Umbrie, qui est en-deçà de l'Apennin, sur le bord du Tibre. On la nommoit Tifernum Tiberinum, pour la diftinguer d'une autre TIFERNUM, surnommée Metaurense. Les habitans de ces deux villes avoient ainsi les mêmes surnoms : car Pline, 1.3, c. 14, dit: Tifernates cognomine Tiberini, & alii Metaurenfes. Il est fait mention de la premiere de ces villes dans une ancienne inscription rapportée dans le trésor de Gruter, p. 494, num. 5, où on lit Reip. Tif. Tib. & Holsten, pag. 90, prouve par une inscription que le nom de cette ville s'employoit au plurier: C. JULIO. C. F. CLU. PROCULO TIFERNIS TIBERINIS. Le nom moderne est CITTA-DI-CASTELLO.

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2. TIFERNUM ou TIFERNUM METAURUM ville d'Italie, dans le Samnium, selon Tite-Live, lib. 9, 6.44, & lib. 10, cap. 14. Dans un autre endroit, lib. 10,0.30, il donne ce nom à une montagne. Ce nom étoit encore commun à un fleuve, suivant le témoignage de Pomponius Méla, l. 2, 6.4, & de Pline, 1.3, 6. 11. Le fleuve se nomme aujourd'hui il Biferno; & c'étoit fans doute fur ses bords, ou plutôt vers sa source, qu'on avoit bâti la ville de TIFERNUM. Cluvier a conjecturé de-là que cette ville étoit dans l'endroit où l'on voit présentement MOLISE, qui est la capitale du pays; mais Holsten n'en convient pas. Voyez l'article précédent.

TIFERNUS. Voyez TIFERNUM, no. 2, & PHI

TERNUS.

TIFEX, ville fort ancienne d'Afrique, au royaume de Tunis, sur la frontiere de la Numidie, à trente-cinq lieues de Constantine du côté du midi. Elle est sur la pente d'une montagne, fermée de murailles & de tours fort hautes. Autrefois elle étoit grande & peuplée. Il y avoit de beaux bâtimens, des palais, des colléges. Quand les premiers Arabes entrerent en Afrique, elle tint long-tems pour les Romains, qui l'avoient bâtie; mais les Arabes la prirent à la fin par force, & après l'avoir saccagée, la ruinerent. Elle se rétablit depuis; mais les Arabes la faccagerent une seconde fois sous la conduite de Muça Enacer. Elle fut ensuite repeuplée par les Africains Uled Haroa, qui errent

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