par la campagne comme les Arabes. Ils ne s'en servoient qu'à refferrer leurs bleds, & à tirer quelques contribucions des voisins : ils l'ont possédée long-tems, avec toute sa contrée, malgré les Arabes, à la faveur d'un chef des Azuages, qui, en courant par le pays, tua, dans une bataille, Muley Nocer, fils d'un roi de Tunis, alors feigneur de Constantine. Ce prince, irrité de la mort de son Els, marcha contr'eux, & les ayant vaincus, il acheva de détruire cette place, sans que les Arabes ayent souffert qu'elle se soit rétablie depuis. Il y a seulement un fauxbourg, où demeurent quelques Bérebéres, à cause d'un grand marché qui s'y tient toutes les semaines : les Arabes & les Bérebéres y viennent débiter leurs marchandises. * Marmol, Royaume de Tunis, liv. 6, chap. 10, p. 441 & 442. TIFILTENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, selon la notice épiscopale de la Mauritanie Césariense, où l'évêque de ce siége est nommé Donatus. Baluze croit que c'est le même siége qui est appellé Tididitanus dans la notice des évêchés de la Numidie, & Holstenius veut que ce soit le même qui est nommé Tiseditensis dans la conférence de Carthage, no. 135; mais ces siéges sont différens, selon le Sentiment du P. Hardouin. TIGA, ville de la Mauritanie Césariense, sur l'Océan Atlantique, selon Strabon, 1. 17, p. 827. TIGABITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Céfariense, selon la notice des évêchés de cette province, où l'évêque de ce siége est appellé Cresces. Saint Augustin, ingeftis cum Emerito, fait mention, ep. 228, de Palladius, episcopus Tigabitanus, & de son successeur Honoratus. Dans le recueil des canons de l'église d'Afrique, cap. 97, il est parlé d'une ville appellée Civitas Tigannesis, qui étoit dans la Mauritanie; & Ptolomée, Pline, l'itinéraire d'Antonin & Ammien Marcellin connoissent la ville Tigava ou Tigavarum. TIGAMIBENENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense. La notice de cette province nomme l'évêque de ce siège Maxentius. TIGARA, ville de la Mauritanie Césariense, selon Prolomée, 1.4, c. 2. Il la place dans les terres, entre Benfitta & Nigilgia. TIGAUDA, municipe de la Mauritanie Césariense. L'itinéraire d'Antonin la place sur la route de Cala à Rufuccurum, entre Caftellum-Tingitanum & Oppidum novum, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à trentedeux milles du second. Les manuscrits varient beaucoup sur l'orthographe de ce mot: les uns portent TIGNAUAS MUNICIPIO; d'autres TIGAUTA MUNICIPIO, & d'autres TAGAUDA. TIGAZA, ville de l'Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Cuzt. Elle est, dit Marmol, Royaume de Fez, liv. 4, ch. 122, fur une petite riviere, qui sortant de la montagne de Cunai gel-gherben, va se rendre dans le Cébu. Ceux du pays disent qu'elle a été bâtie par les anciens Africains, pour la garde de ce passage: car elle est dans un vallen. Ses habitans sont des Barbares, qui vivent comme des bêtes, sans ordre ni discipline. Ils recueillent de l'orge de quelques héritages d'alentour, & ils ont des enclos de pêchers. Cette place étoit comme la forteresse des Arabes appellés Béni-Hascen. Ils y resserroient leur bled quand ils alloient aux déseris; mais le roi de Fez s'en rendit maître. TIGENSE OPPIDUM, ville de l'Afrique propre. C'est Pline, 1.5, c. 4, qui en parle. Le pere Hardouin foupçonne que ce pourroit être la même ville qui est nommée Tigienfis ou Tizienfis dans la conférence de Carthage. Voyez TIGIENSIS. TIGESUS. Voyez TEGESSUS. TIGIENSIS ou TIZIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. L'évêque de ce siége est appellé Honoratus dans la notice des évêchés d'Afrique, & Aptus episcopus plebis Tigienfis dans la conférence de Carthage, num. 120. TIGILLAVENSIS OU TIGILLABENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêchés d'Afrique, où son évêque est appellé Junior. Dans la conférence de Carthage, num. 133, l'évêque de ce siége est nommé Reginus episcopus plebis Tigillavenfis. TIGIMMENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, comme nous l'apprend la lettre des évêque de cette province à Paul, patriarche de Constantinople, rapportée dans le concile de Latran, sous le pape Martin. Dans la conférence de Carthage, Rogatianus est qualifié episcopus plebis Tigimmenfis. Il avoit un adverfaite donatiste nommé Victorianus. TIGIOCA, cap, ou plutôt pointe de l'Amérique méridionale, au Brefil. C'est la partie orientale de l'embouchure de la riviere de Muju ou Para, & éloignée d'un demi-degré du cap de Maguari. Cette pointe est très-dangereuse, à cause des bancs de sable qui s'étendent fort loin au large. * Voyage en Amérique par M. de la Condamine. TIGIS, ville de la Mauritanie Césariense, selon Ptolomée, l. 4, c. 2. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Rufuccurum à Scalda, entre Rufuccurum & Badil, à douze milles du premier de ces lieux, & à vingt-sept milles du second. Peut-être eft-ce de cette ville dont le fiége épiscopal est appellé TIGISITANUS, dans la conférence de Carthage. Voyez l'article suivant. 1. TIGISITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense. L'évêque de ce siége est nommé Passitanus, dans la notice de cette province, & Solemnius dans la conférence de Carthage. Il y avoit un autre siége de même nom dans la Numidie. 2. TIGISITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. La notice des évêchés de cette province fait mention de Domnicosus, & dans la conférence de Carthage, on trouve Gaudentius Tigifitanus episcopus. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 871, t. 1, p. 1111. TIGNÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection de Saumur. TIGNES. (Pointe des) Cette pointe est sur la côte de France, à l'embouchure du Rhône. La pointe des Tignes, dit Michelot, Portul. de la Médit. p. 59, est à quarante-un milles à l'est-quart de sud-est du port de Cette, & à treize milles au sud-est-quart de sud de la pointe des Saintes Maries. Il y a entre ces deux pointes un grand enfoncement, dans lequel on peut mouiller dans une nécessité, y ayant cinq à fix brasses d'eau, fond de vase molle, & y étant à couvert des vents d'est & fud-est ; mais il faut prendre bien garde de ne pas se laisser surprendre par les vents du large: car on ne pourroit doubler les pointes, ni d'un côté ni d'autre. Ce qu'on appelle ordinairement les Tignes ou Tignaux, font plusieurs basses pointes de marécages & petits bancs de sable qui font aux environs, & qui s'avancent le plus au large de tout le golfe de Lyon; c'est le lieu où se vient jetter la riviere du Rhône, & l'endroit le plus dangereux de toutes ces côtes, à cause des bords de la mer qui y font fort bas. TIGNIA. Léander dit que les Latins donnent ce nom à un fleuve d'Italie, dans le Picenum, & qui est nommé Tinea ou Tenna dans le pays. C'est une riviere de la Marche d'Ancone. TIGNICENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Son évêque est qualifié Aufidius episcopus plebis Tignicensis, dans la conférence de Carthage, no. 133. La ville s'appelloit Tignica. La table de Peutinger la connoît, & la marque près de Teclata. TIGNIUM, ville d'Italie, dans le Picenum, selon Céfar, de bell. civ. l. 1. c. 12. Ciacconius a fait voir qu'il falloit lire Iguvium, au lieu de Tignium. On croit que c'est aujourd'hui S. Maria in Georgio. TIGNONVILLE, village de France en Beausse, au diocèse de Sens, à trois ou quatre lieues d'Etampes, vers le midi. Cette seigneurie a été possédée dès le tems de Philippe Auguste, par une famille qui en portoit le nom. On y voit un Guillaume de Tignonville, le même qui tranfigea en 1226 avec le chapitre de Notre-Dame d'Etampes, sur la dîme de ce lieu. La famille de Prunelé fit l'acquisition en 1630. Le pouiller imprimé de Sens, marque la cure à la présentation de l'abbé de Morigni. La justice est exercée par un prévôt, qui la tient en plein fief du château d'Etampes. Le reste de la seigneurie releve du château de Mereville, comme on voit par des actes de 1450 & 1540. * Histoire d'Etampes & au tres. TIGORUM. Voyez TIGURINUS. TIGRA, ville de la basle Mæsie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Viminacium à Nicomédie, en prenant le long de la côte. Elle étoit entre Exantapriftis & & Appiaria, à neuf milles du premier de ces lieux, & à treize milles du second. TIGRANA, ville de la Médie. Elle étoit dans les terres, felon Ptolomée, l. 6, c. 2. TIGRANAANA, ville de la grande Arménie. Prolomée, 1.5, 6. 13, la marque parmi les villes qui font à l'orient des sources du Tigre. Au lieu de Tigranaana, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte TIGRA NOAMA. TIGRANOCERTA, ville de la grande Arménie, bâtie par le roi Tigrane, du tenis de la guerre de Mithridate, d'où Appien, en décrivant cette guerre, appelle Tigranecerre une ville toute nouvelle. Elle étoit située audelà des sources du Tigre, en tirant vers le mont Taurus. C'est la situation que lui donne Ptolomée, 1.5, 6. 13. Pline, 1.6, c. 9, ajoute qu'elle étoit sur une haute montagne dans la partie méridionale de l'Arménie. Tacite, Ann. lib. 15, c. s, la met à trente-sept milles de Nisibis. Tigranocerta, dans la langue du pays, veut dire la ville de Tigrane. Elle étoit bien fortifiée, & défendue par une bonne garnison, selon Tacite, qui nous apprend qu'elle étoit baignée par le fleuve Nicephorius. Plutarque dit que c'étoit une grande & belle ville, & puissamment riche. L'arrivée de Lucullus dans l'Arménie, dit Strabon, 1. 11, fut cause que cette ville demeura imparfaite; mais dans la suite elle devint une grande ville bien peuplée. * Cellar. Geogr. ant. 1. 3, c. 11. Le mot TIGRANOCERTA est du genre neutre, felon Etienne le géographe; & Plutarque, de même que d'autres auteurs, s'en font servis dans ce sens. Appien, cependant le fait du genre féminin, & Tacite l'employe aux deux genres. 1. TIGRE, grand fleuve d'Afie. Il est du nombre de ceux qui prennent leur source dans l'Arménie, & se jertent dans le golfe Perfique. Moïse l'appelle Chidkel. (4) Les anciens le nommoient Diglito, & encore aujourd'hui il eft appellé Tégil ou Tigil. Jofeph, le paraphraste Chaldéen, les traducteurs Arabes & Persans, le nomment Diglat. Pline, l. 6, c. 27, dit qu'à sa source, & tandis qu'il coule doucement, on l'appelle Diglito; mais qu'étant devenu plus rapide, on lui donne le nom de Tigris, qui, dans la langue des Médes, fignifie une fleche. Il ajoute qu'il prend sa source dans la grande Arménie, au milieu d'une campagne nommée Elégofine. Il passe au travers du lac Arétuse, sans y mêler ses eaux. Après cela, il rencontre le mont Taurus, rentre dans la terre, passe sous la montagne, & va reparoître de l'autre côté. La caverne où il entre, s'appelle Zoroanda ; & une preuve que c'est lui-même, & non un nouveau fleuve qui fort audelà de la montagne, c'est qu'il rend à sa sortie ce qu'on y avoit jetté à l'entrée de la caverne, selon Pline. Prolomée met aussi la source du Tigre au milieu de l'Arménie, au trente-neuvième degré & un riers de latitude; mais Strabon, 1. 11, p. 339, semble avoir pris pour la source du Tigre, la fortie du mont Taurus, puisqu'il la met hors de l'Arménie, & qu'il dit qu'il naît au midi du mont Niphate, qui fait partie du mont Taurus. Le Tigre à l'orient, & l'Euphrate au couchant, bordent la Mésopotamic, qui est entre deux. Après avoir parcouru beaucoup de pays du septentrion au midi, ces deux fameux fleuves se dégorgent dans le golfe Persique. Aujourd'hui ils y tombent par un canal commun, mais autrefois ils y tomboient séparément, comme Pline, 1.6, c. 27, 28, l'a remarqué, & on voyoit encore de son tems les vestiges des anciens canaux. Le Tigre avoit sa source dans le pays d'Eden, (b) & c'étoit un des quatre fleuves qui sortoient du paradis terrestre. Le Tigre se déborde au commencement du printems, (c) à cause de la fonte des neiges des montagnes d'Arménie. Pline, 1.6, c. 27, donne le nom de PASTIGRIS à cette partie du Tigre, qui se sépare en deux bras, & qui, après avoir formé une ifle, se rejoignent pour couler dans un seul lit. Strabon, L. 15, p. 729, & Arrien, in Indic. no. 42, donnent aussi le nom de Pafitigris à l'embouchure du Tigre. (a) Genef. 11, 14. (b) Ibid. (c) Eccli. 24, 35. 2. TIGRE, riviere de l'Amérique méridionale, dans le pays des Yameos, à l'est de celui de Maynas. Elle se jette dans la partie septentrionale de l'Amazone, après avoir reçu dans son cours plusieurs autres rivieres. TIGRÉ, TEGRÉ OU TIGRA, royaume d'Afrique, com pris dans l'Ethiopie ou Abyssinie. C'est un des plus considérables entre ceux qui composent l'empire d'Abyssinie; (*) & le premier qu'on trouve en entrant de l'Égypte dans l'Ethiopie. Il est borné au nord par les royaumes de Sennar & des Balous, (b) à l'orient par la mer Rouge, au midi du royaume d'Angor & de Bagemder, & à l'occident par ceux de Sennar & de Dambea. Le royaume de Tigré a eu autrefois ses rois particuliers, qui faifoient leur demeure à Axum. Sa partie la plus considérable est celle qui regarde la mer Rouge, & fe nomme Babr, la Mer, ou Medra Bahr, la terre de la Mer, ou la province Maritime. Elle comprend trois toparchies, & fon président, appellé bahrnagash, fait fa résidence à Dobarwa. Il y a dans le royaume de Tigré vingt-sept préfectures, fans compter celles qui font toumises au bahr-nagash; savoir : Ces préfectures sont habitées par différens peuples; mais il n'y a pas autant de préfets que de préfectures, dont quel. que fois une, deux ou trois, obéissent au même préfet. Par exemple, Bora, Salawa & Waga n'ont qu'un seul préfet pour elles trois. Les préfectures soumises au bahr nagash, tont: (a) Ludolf, Hist. Æthiop. 1. 1, c. 3. (b). De l'Isle, Atlas. TIGUALENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dansla By. zacene. La conférence de Carthage fait mention d'Asmu. nius, évêque de ce lieu, & de Gaianus, évêque donatiste. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 1080. TIGUARE, peuples de l'Amérique méridionale, au Brefil, dans la capitainerie de Parayba. De Laër, Descript. des Indes occ. l. 16, 6.5, dit que ces peuples different peu des autres Sauvages pour le langage & les mœurs, & qu'ils habitent des lieux voisins d'une bare, que les Portugais appellent baya de Treyciaon. Cette baie est à une lieue de l'endroit où la riviere de Monguangape se décharge dans la mer, à sept lienes de Parayba, & à 6d 20' de la ligne vers le sud. Cette baie est fermée par une pointe balle, d'où part un banc de rochers qui court en mer, qui paroît à marée baffe, & ferme la plus grande partie de cette baie comme une barre, rompant l'impétuosité des flots que la mer roule vers le rivage, de forte que douze ou quinze navires peuvent fort commodément être à l'ancre derriere ces bancs. Le continent eft couvert d'un bois épais, entre lequel & le rivage il y a un étang que l'on peut paffer à gué dans tout autre tems que celui des pluies. Sa largeur est d'un quart de lieue. Au delà de cet étang, les Portugais ont bâti une petite église & quelques maisons. Ceux qui les occupent s'adonnent au labourage, & nourriffent un grand nombre de vaches. Ce fut les Portugais qui dompterent les Tiguares au commencement du fiécle pallé. Ceux-ci se joignirent quelque tems après aux Hollandois pour leur faire la guerre ; mais les Hollandois qui avoient d'autres desleins, étant partis sans laisser aucunes troupes dans leur pays, les Tiguares furent contraints de s'enfuir en divers quartiers, & les Portugais en tuerent un grand nombre. De l'isle les place aujourd'hui dans la partie occidentale de la capitainerie de Parayba, au nord des Petiguares. * De l'ifle, Atlas. TIGUIDENT, ville maritime d'Afrique, au royaume d'Alger, au levant de la ville de Sargel, dans une baie que fait la mer, entre le port du Mont & celui des Caffines. Marmol, dans sa description de l'Afrique, tom. 2, 6.34, dit que TIGUIDENT, en langue du pays, fignifie Vieille Ville, Selon le même auteur, cette ville est l'anciente Céfa Tome V. ВВЬЬЬЬ rée, en quoi il ne s'accorde pas avec beaucoup de géographes. Voyez CÉSARÉE, no. 8. Quoi qu'il en soit, cette ville, dit-il, a été bâtie par les anciens Africains, & embellie par les empereurs romains ; & Aben Raquiq assure que c'étoit une des places les plus peuplées de l'Afrique. Les vestiges de ses murs ont plus de trois lieues de circuit, & voit encore quelques marques de sa grandeur. Quand les Arabes couroient victorieux par toute l'Afrique, cette ville étoit considérable par ses richesles & par les académies, d'où sont sortis de grands poëtes & de grands philosophes. Elle tomba, depuis, sous le pouvoir de la maison d'idris, qui la posséda durant plus de cent cinquante ans ; jusqu'à ce que dans la guerre des califes schismatiques de Carouan, l'an neuf cent cinquante-neuf, qui étoit le trois cent cinquante - cinquiéme de l'hégire, ses maisons, ses murailles & ses temples, furent demolis par Abdala, fils de Mahoedin, qui fit mourir cruellement les habitans qui étoient de l'opinion d'Idris. Il reste encore sur pied deux anciens temples, où l'on facrifioit aux idoles ; dans l'un il y a un dôme fort élevé, que les Maures appellent Coborrumia ou sépulcre de Romain, & que les chrétiens nomment par corruption Cabaromia, ajoutant que la fille du comte julien y est enterrée. Ce dôme est si élevé, que du faîte on découvre un vaisseau à vingt lieues en mer, & du côté de terre on voit les campagnes de Méticha, qui sont à plus de seize lieues. Il est bâti de grosses pierres, & fermé de toutes parts. En 1555, Salharraès le voulut détruire, croyant y trouver quelque tréfor; mais comme les chrétiens captifs ôtoient les pierres, il en fortit une forte de guêpes noires, & fi venimeuses, que leur piquure donnoit la mort sur T'heure; ce qui obligea d'abandonner l'ouvrage. Au devant de cette ville est une forêt appellée la forêt de la mauvaise femme; on y voit de grands arbres comme des cedres, des peupliers, des héges & des lauriers; & c'est delà que se coupe tout le bois que l'on porte à Alger, pour construire des navires. Près delà est une montagne qui avance dans la mer, & que les matiniers nomment la Campagne de Tenez. Personne ne peut abattre de bois sur cette montagne sans la permiffion des Algériens, qui y font bonne garde. La ville de Tiguident fut ruinée par le calife dont il vient d'être parlé, & ne s'est pu rétablir depuis. D'ailleurs, les Arabes qui jouiffent de la contrée ne le permettroient pas. Elle étoit bâtie sur un haut tertre qui entre dans la mer. Il n'y avoir point, ajoute Marmol, d'autre ville maritime dans cette province, & nous n'avons trouvé le nom de Césarée, que dans Aben-Raquiq. TIGULIA, & SEGESTA TIGULIORUM, ville d'Italie, dans la Ligurie, selon Pline, 1.3, 6. 5. Tous les géographes ne s'accordent pas sur la position de ces deux villes, dont l'une étoit sur la côte & l'autre dans les terres. Cluvier entr'autres, voudroit faire de TIGULIA une ville maritime, & reculer SEGESTA TIGULIORUM à deux milles dans les terres, à un endroit où l'on voit les ruines d'une ancienne ville. Il fonde son sentiment sur l'autorité de Ptolomée, 1. 3, c.1, qui compte TIGULIA au nombre des villes maritimes, & qui ne semble faire qu'une ville de TIGULIA & de SEGESTA TIGULIORUM; mais Holstein croit qu'on doit plutôt s'en rapporter aux itinéraires, qui marquent TIGULIA, TECO. LATE OU TEGULATA, fur la voie Aurelienne, & Segeste sur la côte. Cette position paroît d'autant plus préférable, que les itinéraires s'accordent avec Pline, qui fait une ville maritime de TIGULIA, & dit positivement que SEGESTA-TIGULIORUM étoit dans les terres, intus Segesta Tigulio TIGURINUS PAGUS. César, l. 1, c. 12, donne ce nom à un des quatre cantons qui composoient la société Helvétique. Ce canton pouvoit prendre son nom de la ville TIGURUM, qui fut fans doute une des douze villes que les Helvétiens brûlerent eux-mêmes lorsqu'ils voulurent aller s'établir dans l'intérieur de la Gaule. A la vérité aucun ancien auteur ne nomme la ville TIGURUM; mais malgré ce filence des écrivains, on peut bien supposer que cette ville existoit dès ce tems là. TIGURUM, en effet, se trouve encore aujourd'hui la capitale de ce canton. De TIGURUM, on a fait Zurich comme de Taberna Zabern, & de Tol. biacum Zulpich. Les auteurs du moyen âge disoient Ture gum, au lieu de Tigurum. Les TIGURINI se joignirent aux Cimbres lorsque ceux-ci entreprirent de passer en Italie. * Strabon, l. 7, p. 293. TIGURINI. Voyez TIGURINUS PAGUS. TIJUCENSIS, ou peut-être TysICENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Dans la conférence de Carthage, no. 126, Pascalius est appellé episcopus plebis Tijucenfis. Le nom de ce siége ne se trouve point dans la notice des évêchés d'Afrique, car on ne peut adopter ce que dit Baluse, que c'est le même siége que la notice nomme Tifienfis, & place dans la Byzacène, & il n'a pas fait attention lui-même qu'il avoit déja donné plus haut ce siège à Aptus, episcopus plebis Tigienfis. Je croirois, dit Dupin, que le Tyficense Oppidum, que faint Augustin place dans la province proconsulaire, & dont il dit que Novellus étoit évêque du tems de Cæcilianus étoit différent de l'évêché appellé Tifienfis, & en même tems le même que Tijucenfis, dont il est ici question. TIKI, ville de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Tunggin, sixiéme métropole de la province. Elle est de 9d 26' plus occidentale que Pekin, sous les 28d 40' de latitude. * Atlas Sinenfis. TIKRI, village de la Turquie en Asie, dans le Diarbeck, étoit autrefois une grande ville, comme on le voit par ses ruines : il est bâti sur un rocher fort haut, à cause des inondations du Tigre. TIL, riviere d'Asie sur les bords de laquelle habitoic la nation nommée Socor, selon Nicéphore Callifte L. 18, c. 30, cité par Ortelius. Cette nation eut anciennement deux princes, l'un appellé Ver & l'autre Cuni, qui lui donnerent leur nom. TILA, nom latin de la petite ville de Tiel, dans les Pays-Bas. Voyez TIEL. TILAPANI, peuple de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, situé au midi des peuples nommés Tchatchagoula, au bord de la branche la plus considérable du Mississipi. TILATÆI, peuples de la Thrace, selon Etienne le géographe. Thucydide, 1. 2, p. 166, dit que ce peuple habitoit sur le mont Scomius. TILAVENTUM MAJUS ET MINUS, noms de deux fleuves que Pline, 1.3, 6. 18, met dans l'Italie au pays des Venetes. Léander dit que ce sont deux fleuves du Frioul, & que TILAVENTUM MAJUSs est le Tagliamento, ou Tajamento, & le TILAVENTUM MINUS la Stella. Ptolomée 1.3, 6.1, ne parle que du premier de ces fleuves qu'il nomme TILAVEMPIUM. TILBOURG, bourg des Pays-Bas hollandois au pays d'Osterwick, à l'occident méridional du bourg d'Ofterwick. Tilbourg est un lieu très-considérable & fort renommé par ses manufactures de draps, & d'autres étoffes de laine. C'est une seigneurie qui a haute, moyenne & baffe justice, qui appartenoit ci-devant au conite de Grobben. donck, & qui a été vendue au prince Guillaume de Hesse Caffel. La justice est administrée par un droflard, un bourguemaître, sept échevins & deux décemvirs; il y a aussi un secrétaire & un huissier exploitant. Le drossard, dont l'emploi est assez considérable, & tous les membres de ce tribunal sont établis par le seigneur, qui a dans le bourg un ancien & grand château, & dont les revenus montent à cinq ou fix mille florins par an. Tilbourg est si peuplé, qu'on y compte plus de quatre mille commu. nians; & il peut mettre quinze cents hommes sous les armes. Il y a tous les samedis un marché, & quatre marchés francs par an, le lendemain de la fête de S. Paul, le lundi après le dimanche des Rameaux, à la S. Jean, & le lundi après la S. Simon. L'église est aslez belle, & l'assemblée des réformés est plus nombreuse qu'ailleurs. Le ministre sert aussi celle de Goerle, village voisin dont le tribunal est réuni avec celui de Tilbourg, & le drossard en est le chef. * Janiçon, Etat présent de la république des Provinces-Unies, t. 2, p. 122. TILBURGUM, lieu d'Angleterre sur le bord de la Tamise, selon Bede, cité par Ortélius. Ce lieu ne seroitil point Tilbury, bourg du comté d'Essex, à quelques milles au deslous de Londres sur la rive septentrionale de la Tamise? TILBURY. Voyez TILBURGUM. TILCHATEL, bourg de France, dans la Champa gne, diocèse & élection de Langres. Ce bourg est situé sur la riviere de Tille. Il est enclavé dans la Bourgogne; ses habitans l'appellent par corruption TRIE-LE-CHATEAU. TILEDA. Voyez PLADE. TILIUM. Voyez TILLIUM. TILLABARUM, ville de l'Afrique propre. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Tacape à la grande Leptis, en prenant par les limites de la province de Tripoli. Elle étoit entre Thebelamum & Adaugmagdum, à vingt milles du premier de ces lieux, & à trente milles du second. Il se pourroit faire que Tillabarum auroit donné le nom aux limites appellés Limes Tillibarenfis, dans la notice des dignités de l'empire. TILLARD, bourg de France, dans le Beauvaisis, à onze lieues de Paris, à cinq de Beauvais, à trois de Mouy & de Beaumont sur l'Oise, dans une campagne fertile en grains. On y tient marché le vendredi de chaque semaine. Les montagnes de Tillard rendent le chemin de Beaumont à Beauvais fort difficile pour les voitures. Le bourg est dans le fond. Loisel rapporte dans ses mémoires sur le Beauvaisis, pag. 222, ce qui fuit. " Jacques Heluys fut un >> exemple, fingulier d'un jouet de fortune, ou plutôt de la >> grace que Dieu fait quelquefois à des personnages de bas >> lieu, car il étoit fils de Jean Heluys, laboureur, demeu>> rant à Tillard, près Beauvais, lequel feu M. le prince >> de la Roche-sur-Yon, ayant vu petit garçon en l'église >> du lieu, il le choifit & retint quasi pour fon enfant, le >> faisant premierement instruire aux bonnes lettres, puis >> pourvoir de quelques prieurés & abbayes; & finalement >> de l'évêché duché & pairie de Langres, & l'eût avancé >> davantage, n'eut été qu'Heluys mourut au milieu de fon >>âge.»Les auteurs du nouveau Gallia Christiana, disent qu'il fut furnommé de la Roche-fur-Yon, & n'adoptent cette tradition du Beauvaisis, qu'en ce qu'ils disent, que probablement ce Jacques étoit fils naturel de Charles, duc de Beaupreau, & qu'ayant été mis en nourrice chez le laboureur Heluys de Tillard, il en eut le nom pendant quelque tems. Ce fut en 1562 qu'il fut fait évêque de Lan gres. TILLE, (La) riviere de France, dans la Bourgogne. Elle a sa source à S. Seine, dans le bailliage de Châtillon, passe dans celui de Dijon, prend l'Agnon affez près de la source de la Seine, passe à Sault-le-Duc, à Is-fur-Tille & à Tille-Château, où elle se décharge dans la Seine, & fe jette dans la Saône, à une lieue au-dessous d'Auxonne. On a plusieurs fois proposé de faire un canal depuis Dijon jusqu'à la Saône, près de S. Jean de Laône, qui par la jonction de ces trois rivieres & de quelques ruisseaux. qu'elles reçoivent, augmenteroit considérablement le commerce de cette province, & ne couteroit pas plus de cinq cents mille livres. * Piganiol, Description de la France, 1.3.P.395. a cette TILLEMONT, qu'on prononce souvent Tirlemont, ville des Pays-Bas, au duché de Brabant, en flamand Thienen. C'est une assez grande ville, qui a été une des principales du Brabant, & où Henri I, duc de Brabant, fonda un collége de chanoines l'an 1221. Aujourd'hui elle est peu considérable, ayant été ruinée par les guerres. Il y douze ponts sur la riviere de Géete, e, qui traverse ville. (a) On compte trois fontaines publiques, fix portes au-dedans & fept places de marché. La ville de Tillemont a été la patrie de Jean Bollandus, qui naquit le 13 d'août 1596, & entra dans la compagnie de Jesus, lorsqu'il eut atteint l'âge de seize ans. Il y acquit une si grande réputation, qu'on jetta les yeux fur lui, pour exécuter le grand dessein que le pere Heribert Rosweide avoit eu de recueillir tout ce qui pourroit servir aux vies des Saints, sous le titre d'Acta Sanctorum. Il publia en 1643 les saints du mois de janvier en deux volumes in-folio. Il donna quelques années après les saints du mois de février en trois volumes; & leur succès justifia l'heureux choix que l'on avoit fait de lui. Il travailloit à en donner une suite lorsque la mort le surprit le 12 de septembre 1665: on lui nomma des continuateurs, qui ont poursuiviun fi utile dessein, & qui, entr'autres, est devenu'un véritable thrésor de géographie. (a) Longuerue, Description de la France, part. 2, p. 52. (b) Corn. Dict. TILLÉTO, abbaye d'hommes, ordre de câteaux dans le Montferrat, au diocèse d'Acqui sur les frontieres de l'état de Gépes. 1. TILLIERS, bourg de France, dans l'Anjou, élec. tion d'Angers. 2. TILLIERS ou TILLIERES, autrefois TUILLIERS, Tegularia, gros bourg de France, dans la Normandie, fur la riviere d'Aure, avec château & titre de comté. Ce bourg est dans le diocèse d'Evreux, entre Verneuil & Nonancourt. On y tient un gros marché, & il y a des moulins à eau. Le château élevé sur le sommet d'une côte est fort logeable, & accompagné de jardins, foutenus de fortes terraffes. Il commande le bourg qui est bâti dans la vallée. TILLIUM on TILIUM, ville de l'isle de Sardaigne fur la côte occidentale. Ptolomée, 1.3, 6.3, la marque entre le promontoire Gorditanum & le port Nymphaus. Molet croit que TILIUM est aujourd'hui S. Reparata, & le pere Briet croit que c'est Argentera. 1. TILLY, en latin Tillium ou Tilliacum, lieu de France, dans le pays Messin, au diocèse de Verdun. 2. TILLY, château de France, dans la haute Normandie, au Roumois, entre Bourg-Theroude & la riviere de Rille, à une lieue ou environ de l'abbaye du Bec, fur la paroisse de SAINT JEAN DE BOISSÉ. La façade de ce château est ornée d'architecture & de sculpture, avec des bas reliefs ouvragés sur la pierre. Deux grosses tours lui tiennent lieu de pavillons aux deux extrémités, & une haute tourelle, où il y a une horloge, qui surmonte le milieu du corps de ce bâtiment, & laisle voir les dehors de la chapelle. La cour est fermée de bonnes murailles foutenues de douze tours, le tout entouré de fossés; & l'on y entre par deux portes où il y a des ponts-levis. Ce château est seigneurial, & plusieurs paroiffes en dépendent; on le découvre au milieu d'une belle campagne fertile en bons grains. TILMOGNUS, lieu de la Cælésyrie, selon Nicéphore Calliste, 1. 6,6. 27, cité par Ortelius. C'est le TILMO GIUM d'Evagrius, 1. 3, C. 32. TILOGRAMMON, ville de l'Inde, en-deça du Gange, dans le golfe auquel ce fleuve donne son nom, felon Prolomée, 1.7, 6. 1. Castald dit que le nom moderne est Catigan. TILOTES, bourgade d'Egypte, dans la dépendance d'Héraclée. Suidas dit que c'étoit la patrie d'Héra cléon. TILOX, promontoire de l'isle de Corse. Ptolomée, 1.3,0.2, le marque sur la côte septentrionale, entre l'embouchure du fleuve Valerius & le rivage appellé Cafia Littus. Pinet croit que c'est présentement Cabo-Revelar ou Chevelar. Il n'y a point de cap dans l'isle de Corse appellé Revelar, mais Revelate, & il ne fauroit être l'ancien Tilox, puisqu'il est sur la côte occidentale. Tilox étant dans la partie septentrionale, il vaut mieux dire avec plusieurs que c'est Capo-della-Canella. TILPHOSSA, fontaine de la Boeotie, selon Ariftophane. Strabon, 1.9, p. 413, dit qu'elle étoit près de la ville de Tilphofium, à laquelle elle donnoit son nom. Ce dernier écrit TILPHOSA. Ce fut auprès de cette fontaine que mourut Tirefias. C'est la TILPHUSIA d'Apollodore, 1. 3, & la TIPHUSA de Paufanias, l. 9,6.33, qui place dans ce quartier une montagne nommée TILPHUSIOos, & dit que la fontaine & la montagne étoient tout au plus à cinquante stades de la ville Haliartus. Etienne le géographe connoît aussi une fontaine & une montagne nommées TILPHOSSA. Il ajoute que ce nom est formé de celui de la nymphe Telphusa, fille du fleuve Ladon. TILPHOSSÆUM, petite contrée de la Thessalie. C'est Etienne le géographe qui en fait mention. Demosthène, cité par Ortelius, fait une ville de TILPHOSSEUM; ne seroit-ce point la ville TILPHOSIUM de Strabon? Voyez TILPHOSSA. TILPHUSA, TILPHUSIA & TILPHUSIOS. Voyez TILPHOSSA. TILSA OU TILSIT, petite ville du royaume de Prusse, sur le bord septentrional de la riviere de Niemen, un peu au dessus de l'endroit où elle se partage pour se jetter dans le Curisch-Haft. Zeyler, Topogr. Pruss. p. 50, dit que cette ville fut bâtie en 1552, il y avoit seulement un château depuis l'année 1289. On y fait un grand commerce de noisettes. Hennenberger, fol. 463, allure qu'en 1578, un bourguemestre de cette ville envoya lui seul douze cents Tome V. ВВЬЬЬЬij tonneaux de noisettes, dont il retira trois mille fix cents florins. * De l'Isle, Atlas. TILTIL, village de l'Amérique méridionale au Chili, dans l'évêché de San Jago. En allant de cette ville à Vatparaitlo par Tihil, on allonge la route de deux lieues. Le pays est un peu moins désert que celui de Sapata; on y voit d'espace en espace quelques terres labourées ; & quor qu'on y palle une montagne fort rude, les défilés n'en font pas fort incommodes. Le petit village Tiltil est situé un peu plus qu'à demi-côte d'une haute montagne toute pleine de mines d'or; mais outre qu'elles ne sont pas fort riches, la pierre de mine, ou le minerai, en est fort dur, & il y a peu d'ouvriers depuis qu'on en a découvert de plus riches ailleurs; soit aussi parce que les eaux manquent aux moulins pendant quatre mois de l'année. * Freizier, Voyage de la mer du Sud, t. 1, p. 184. TILUM, ville de l'Hellespont, selon Ortelius, qui cite le concile de Chalcédoine. TILURUS Voyez au mot Pons, l'article Pons-TILURI. TIMACHUS, fleuve de la Mesie, au pays des Dardaniens, felon Pline, 1. 3, c. 26. Voyez TIMACUM. TIMACUM, ville de la haute Mæsie. Ptolomée, l. 3. 6. 9, dit qu'elle étoit éloignée du Danube. Peut-être étoitelle bâtie sur le bord du fleuve Timachus. Voyez TIMA CHUS. TIMÆA, ville de la Bithynie. Ptolomée, 1.5, 6.1, la marque dans les terres. TIMAI, peuples de Sicile, selon Ortelius, qui cite Etienne le géographe, in Verbo Ευκαρπία. Cependant dans ce dernier il n'est pas question d'un peuple, mais de l'histoire d'un auteur nonimé Tinée, ἐν τοῖς λεγομένοις Τιμαίους; id eft, dit Berkelius ἐν τοῖς λεγομένοις τὸ Τιμαίες ἱσοριῶν· βιβλίοις. TIMAGAMIN, lac de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France, à l'orient du lac Miftafin. Le premier de ces lacs s'appelle aussi OUTAKOUAMIOIS. TIMAGENUS, isle du golfe Arabique, selon Ptolomée, l. 6, c. 6. TIMALINUM. Voyez TALAMINA. 1. TIMANA, contrée de l'Amérique méridionale, au Popayan, avec une ville de même nom. Cette contrée est arrofée de rivieres & de bonnes eaux, & est agréable par ses pâturages. Le plus grand profit des habitans est celui qu'ils tirent de toutes fortes de fruits qui y croiffent, & qui font fort bons. Ils les confisent, ou avec du sucre ou avec du miel, qui se trouve en abondance dans le creux des arbres; & ils les portent vendre à la ville d'Almaguer : ils y portent aussi des masse-pains & des macarons qu'ils font de certaines noix, qui ont le goût d'amandes. On a encore dans ce pays une grande quantité de pite, qui est fort estimée par-tout.* De Laet, Descr. des Indes occident. 1. 9, C. 17. 2. TIMANA, ville de l'Amérique méridionale, au Popayan, dans la contrée à laquelle elle donne son nom, à Lorient méridional de Truxillo, fur le bord d'une petite riviere qui se jette dans celle de Caketa. La ville de Timana, qui eft à quarante lienes de celle de Popayan, vers le sud. eft, & à foixante lieues de la ville de Santa-Fé de Bogotta, est située, selon de Laet, Descript. des Indes occident. l. 9, c. 17, au commencement de la vallée de Neyva, & à l'orient des hautes montagnes des Andes, dans une région fort chaude. L'air y est très fain, & les habitans y vivent longtems. Le lieutenant du gouvernement de la province y fait sa résidence. Près de la ville est une montagne où l'on prétend avoir trouvé de l'aimant. Les Sauvages, nommés Paë. zes, ont fait autrefois beaucoup de mal aux Espagnols de la ville de Timana, qu'ils contraignirent d'abandonner celle de Neyva que les Espagnols avoient bâtie dans leur pays, à vingt lieues de Timan. * De l'Isle, Atlas. TIMANDI, fiége épiscopal de la Pisidie, selon des notices grecques. Eugenius, son évêque, souscrivit à la lettre adressée à l'empereur Léon. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, P.724. TIMAVUS, fontaine, lac, fleuve & port d'Italie. Virgile parle de la fontaine du Timavus, au premier livre de l'Encide, vers 244. Tite-Live, lib. 41, c. 1, fait mention du lac: Le conful, dit-il, étant parti d'Aquilée, alla camper sur le bord du lac du Timavus. Ce fleuve fortoit du lac par sept ou par neuf ouvertures, couloit entre Tergeste & Concordia, & fe jettoit dans la mer par une seule embouchure, felon Pomponius Mela, 1.2, 6. 4. Claudien dit à peu près la même chose : Mincius, inque novem confurgens ora Timavus. Par les descriptions que les poëtes donnent de ce fleuve, on s'imagineroit qu'il auroit été auprès de Padoue, chez les Vénetes, ou du moins dans leur voisinage: car Stace, lib. 4, filv. 7, donne à Tite-Live, qui étoit de Padoue, l'épithete de Timavi alumnus : Sidonius Apollinaris donne au Timavus le surnom d Euganeus, à caufe des peuples Euganées qui habitoient au couchant des Venetes; & Locain, l. 7, v. 192, met aussi le Timavus dans le mên.e quartier : Euganeo, fi vera fides memorantibus, augur Strabon, qui nous apprend qu'il y avoit dans cet endroit un temple de Diomède appellé Templum Timavum Diomedis, un port & un bois fort agréable, ne donne que sepr sources au fleuve Timavis, qui, dit-il, après s'être formé un lit vaste & profond, va aussi tôt se perdre dans la mer : Templum Timavum Diomedis memorabile est; portum habet & Lucum amænum, etiam fontes septem aqua fluvialis, statim lato altoque flumine in mare exeuntis. TIMBAS, peuples Sauvages de l'Amérique méridionale, au Popayan. Ils habitent dans de profondes vallées qu'on trouve au-delà de celle de Lilen, en tirant vers la mer du Sud. Ces vallées sont entre de hautes montagnes, rudes & désertes, & elles abondent en mais & en autres fruits de la terre. Il y a aussi quantité d'arbres fruitiers. Les Tinbas qui habitent ces vallées, ont tué autrefois un grand nombre d'Epagnols. * De Laet, Description des Indes occ. 1. 9, TIMENIUM. Voyez TEMENIUM. TIMENUTHERENSIS, fiége épiscopal de la Phrygie Pacatienne, selon des notices grecques. Parmi ses évêques on trouve nommé Gregorius Timenutherenfis. * Hardouin, Collect. conc. t. 4, p. 467. TIMESQUIT, ville d'Afrique, selon Marmol, Numidie, l. 7, ch. 21, p. 17, qui en parle ainfi: Timesquit est une des principales villes de la province de Dara; c'est comme une forteresse du côté de Gézula, dont elle est en quelque sorte la frontiere. Il y a environ deux mille habitans, avec un fauxbourg de quatre cents maisons. C'est une habitation de la haute contrée, elle est ancienne, & il y demeure un gouverneur avec quantité de cavalerie & d'infan terie, pour arrêter les courses des Bérebéres de Gézula, še |