pour recueillir les contributions du pays, qui rapportent beaucoup de dattes, & abonde en bled, en orge & en troupeaux. TIMETHUS, fleuve de Sicile. Son embouchure est placée par Prolomée, lib. 3, 6. 4, sur la côte septentrionale, entre Tyndarium & Agatbyrium. Le nom moderne est Traina & Patti, selon Fazel, qui dit que ce même fleuve est appellé Symæthus par Strabon & par Pline; mais c'est une erreur: car Ptolomée fait deux fleuves du Symathus & du Timethus, & leur donne une position bien différente. TIMICE. Voyez TIMICITANUS. TIMICITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense. L'évêque de ce siége est nommé Honoratus dans la notice de cette province, & Victor dans la conférence de Carthage, num. 135. Pline, lib. s, cap. 2, connoît une ville appellée Timici, & Ptolomée, 1. 4, c. 2, place Timice avec les villes de la Mauri tanie. TIMIDA-REGIA. Voyez TIMIDENSIS. TIMIDANENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense. La notice des évêchés de cette province appelle l'évêque de ce siége Securus. TIMIDENSIS, Gége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire, où Benenatus eft qualifié Timidensis episcopus. La fête des martyrs Timidenses est marquée au XIo des calendes de juin dans un ancien calendrier de l'église de Carthage. Le nom de cette ville étoit TIMIDA-REGIA. Saint Augußin, lib. 7, de Baptismo, contra Donat. cap. 22, parle de son évêque Faustus, à qui il donne le titre de confeiseur, & qui assista au concile de Carthage tenu sous saint Cyprien. Reftitutus, qui prenoit le titre d'episcopus Timidenfium Regionum, se trouva au concile de Carthage, sous Boniface, & la signature de Felix episcopus ecclefia Timidenfis, se trouve parmi celles des évêques de la province proconsulaire, dans le concile de Latran, tenu sous le pape Martin. TIMII. Voyez OSISIMII. TIMO, fleuve d'Italie. Il en est parlé dans la vie de saint Corbinien, cirée par Ortélius. TIMOGITTIA, ville de la Scythie, sur la côte du PontEuxin. Elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route de Viminacium, à Nicomédie, en prenant le long de la côte, & elle est placée entre Calatis & Dionyfopolis, à dix-huit milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la seconde. TIMOK, (le) riviere de Turquie, en Europe, dans la Bulgarie, où elle se joint au Danube. On croit que c'est le Cebras dont il est parlé dans l'itinéraire d'Antonin. TIMOLUS. Voyez TMOLUS. 1. TIMONIUM, lieu fortifié dans la Paphlagonie, selon Etienne le géographe. Elle donnoit fon nom à une contrée qui est appellée TIMONITIS, par Strabon, l. 12, p. 562, & Ptolomée, 1.5, c. 1. C'étoit la partie de la Paphlagonie, qui étoit limitrophe de la Bithinie. Les peuples de cette contrée sont appellés TIMONIACENSES, par Pline, 1.5, 6.32. 2. TIMONIUM. Strabon, L. 17, p. 794, nomme ainsi la maison qu'Antoine bâtit auprès d'Alexandrie d'Egypte, pour sa retraite. Plutarque, in Antonio, parle aulli de cette maison. Antoine quittant la ville d'Alexandrie, & renonçant au commerce de ses amis, se fit une retraite maritime auprès du Phare, sur une jettée qu'il fit dans la mer, se tint là, fuyant la compagnie des hommes, & disant qu'il aimoit & vouloit imiter la vie de Timon, parce qu'il avoit éprouvé la même infidélité & la même perfidie: car, comme lui, il n'avoit reçu de ses amis qu'injustice & qu'ingratitude; c'est pourquoi il se défioit de tous les autres, & les haissoit tous également. C'est l'origine du nom de TIMONIUM, ou de la maison de Timon, qu'il avoit donné à sa petite retraite maritime. TIMOR, ifle de l'Océan oriental, au midi des Moluques, & la plus éloignée de celles qui font à l'orient de la grande Java. Elle gît à peu près nord-est & fud-est. On lui donne soixante lieues de longueur, & quinze dans sa plus grande largeur. Cetre isle fournit beaucoup de bois de fantal, de cire & de miel. On y débite bien les marchandises de la Chine, de même que les toiles blanches avec des bordures jaunes, qu'on nomme Feriades; les toiles de Cain-Drogom, semées de bouquets, les toiles rouges de Cusurate pliées en carré, les taffetas du plus bas prix, les perles de verre, les petites pelles de fer carrées, le plomb, l'acier, l'étain, & particulierement le fer. On y vend fort bien aussi un métal fait d'un alliage moitié d'or, moitié d'argent, mis en barres ou en lames d'un empan de longueur & d'un pouce d'épaitseur. Toutes fortes de vivres sont à bon marché dans cette ifle, & s'y trouvent en abondance. Les Hollandois ont un fort dans cette isle; mais il est petit & de peu d'importance. Il est pourtant affez bien situé pour le commerce de la compagnie, qui, dans le fond, n'est pas suffifant pour subvenir à l'entretien du comptoir qu'elle y a établi. On garde cependant ce fort pour débiter des esclaves qu'on y négocie, & à cause du bois de santal qu'on y trouve, & qui est une marchandise dont le débit se fait aussi facilement que profitablement, tant à la Chine que dans les autres états des Indes.* Recueil des voyages de la compagnie des Indes orient. t. 4, p. 363. éd. de Rouen. TIMOTIANI. Voyez GUDUSCANI. TIMPORUM, TIMERUM, TIMPIRIS OU TOMPIRIS, C'est ainsi que les divers manuscrits lisent le nom d'un lieu que l'itinéraire d'Antonin marque sur la route de Dyrrachium à Byzance, entre Milolitum & Trajanapolis, à feize milles de la premiere de ces places, & à neuf milles de la seconde. Ortelius a de la peine à croire que ce foit les TEMPYRUM de Tite-Live ; mais Cellarius, geog. ant. l. 2, c. 15, ne balance pas à dire que c'est le même lieu. Si je ne me trompe, dit-il, il faut lire Tempyrum, au lieu de TIMPORUM, dans l'itinéraire d'Antonin, & placer ce lieu près des Aëniens, du côté du septentrion. C'est la position que lui donne Tite-Live, 1. 38, c. 41 : Inde Aeniorum fines, prater Apollinis (Zerynthum quem vocant incola) templum fuperant. Alia anguftia circa Tempyra excipiunt (hoc loco nomen eft) nec minus confragosa. Cela s'accorde avec ce que dit Ovide, l. 1, Trift. Eleg. 9. Idne levi vento Zerynthia litora nactis, Saltus ab hac terra brevis est Tempyra petenti. TIMULA. Voyez SIMYLLA. TIMUS, ville de l'Asie mineure, selon Nicéphore Calliste, cité par Ortelius. Il ajoute que cette ville fut renversée par un tremblement de terre arrivé sous l'empire de Tibere. Ortelius soupçonne que cette ville Timus pourroit être celle que Tacite nomme Temnos, & qui est appellée Temis dans la chronique d'Eusébe. 1. TIMYRA, ville qu'Etienne le géographe place aux environs de l'Isaurie. 2. TIMYRA, Heuve de l'Inde. C'est Etienne le géographe qui en parle. 1. TIN OU TINO, isle de la mer Méditerranée, sur la côte d'Italie, à l'entrée du golfe de la Specie, au midi oriental de l'isse de Palmaria, selon Magin. Michelot,, Portul de la Médit. pag. 95, parle ainsi de cette isle: Tout proche de l'isle Palmaria, du côté du fud, il y en a une plus petite qu'on appelle le TIN, qui est aussi fort haute, sur le sommet de laquelle il y a un petit fort abandonné, & un vieux débris d'un monastère: elle est aussi remplie d'arbres de pins. Au fud-ouest de cette isle, environ trois cents toises, il y a un écueil hors de l'eau, & quelques roches sous l'eau, dont il faut s'éloigner. Venant du côté de l'ouest, pour aller mouiller à Porto-Venere, on paffe ordinairement entre ces deux ifles, où il ne manque pas de fond, ensuite, on fait le tour de l'isle Palmaria, & on entre dans le golfe Specia, rangeant à discrétion un petit, fort carré, qui est sur un écueil à fleur d'eau, à l'extrémité de l'isle Palmaria du côté de l'est. On peut auffi passer entre cette ifle & le Fortin, approchant plus du fort que de l'isle, ou du moins par le milieu, y ayant trois brasses au moins profond, & il faut prendre garde à quelques rochers, qui sont à fleur d'eau de part & d'autre. Ayant donc doublé ce fortin d'une maniere ou d'autre, on va ensuite mouiller par le milieu d'une anse, qui est du côté du nordouest, où il a quelque peu de plages de grave : elle eft remplie d'oliviers jusqu'auprès de la mer: on mouille le premier fer du large, par huit à dix brasses d'eau, vers le BBbbbb iij y lud-est, eusuite on porte une amarre à terre vers le nordouest, proche les oliviers, à un grélin & demi loin de la plage, pour lors on fera par quatre à cinq brasses d'eau fond d'herbe vaseux : les autres galéres mouillent aux environs, & quelques unes demeurent affourchées sur deux ancres. parce que le fond On y pent même venir mouiller avec des vaisseaux, & lorsqu'on vient dans cette rade, il ne faut pas approcher plus de deux longueurs de cables la pointe où est le couvent de saint François, manque tout-à-coup de part & d'autre. On fait de l'eau à puits qui est hors de la ville, & quelquefois dans le cloître de ce couvent. Le traversier de la grande passe est l'est-sud-est. Celui de la petite pafie le sud-oueft; mais ni l'un ni l'autre ne peuvent caufer de grosse mer. La latitude est 44d 8'. un 2. TIN, riviere de la Ruffie. Voyez DON. TINA, riviere d'Angleterre, selon Béde, cité par Ortélius. Le nom moderne de cette riviere est Tine. Voyez TINE. TINAS, * la montagne des Figuiers. C'est ainsi que les Arabes Mafulmans appellent une montagne de la TerreSainte, qu'ils ont forgée, pour correspondre au nom de celle qu'ils nomment Sina, qui est le mont Sinai. Mahomet jura dans son alcoran par les montagnes de Tina & de Sina; car ces mots de même cadence lui plaisent extrêmement, & l'on pourroit croire que cette montagne des Figuiers n'est autre que celle des Oliviers, dont parlent les évangélistes, & de laquelle Mahomet avoit appris quelque chose, par le moyen des chrétiens. * D'Herbelot, Biblioth. orient. TINCAUSARIS, lieu d'Afrique, dans la Cyrénaïque. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Carthage à Alexandrie, entre Boreum & Atticis, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt-cinq milles du fecond. Quelques manuscrits, au lieu de TINCAUSARIS, isent TINCIA USARIS. SARIS, TINCHEBRAY, petite ville de France, dans la BaffeNormandie, au diocèse de Bayeux, entre les villes de Vire, de Mortain, de Domfront & de Condé. Elle a deux paroiffes, dont l'une est sous l'invocation de faint Pierre. On y tient un gros marché le lundi, & deux foires dans l'année, l'une à la Quasimodo & l'autre à la Magdeléne. Son territoire produit des grains, & on y trouve de bons pâturages En 1105, Robert, frere de Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, ayant perdu une bataille à Tinchebray, fut fait prifonnier par son frere, qui eut l'inhumanité de le priver de la vue, en lui faisant mettre devant les ye baffin de cuivre tout ardent ; & Robert en mourut dans sa prifon. * Corneille, Diction. Herman, Hist. du diocèse de Bayeux yeux un TINCONTIUM OU TINCONCIUM, ville de la Gaule Lyonnoise. Elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin fur la route de Bordeaux à Autun, entre Avaricum & Deccida, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du second. TINDA, ville de Thrace, selon Pline, 1. 4, c. II, qui dit qu'elle ne fubfiftoit plus de son tems. Etienne le géographe met une ville nommée Tinde dans la Chalcidie, con. trée de la Thrace. C'est le STABULUM DIOMEDIS de l'itinéraire d'Antonin, & la TURRIS-DIOMEDIS de Pomponius Mela. Au lieu de TINDA, Martianus Capella lit Tyrida, c'est une faute. TINDIUM, ville de la Lybie, selon Etienne le géographe. Athénée, 1. 15, la met dans l'Egypte.. TINDUS, ville de l'Angleterre, felon Béde, cité par Ortelius. Il ajoute que ce fleuve couloit près du monastère appellé Mailte. 1. TINE, en latin Tinia ou Querca, petite ville des états du Turc, en Europe, dans la Bosnie, sur le Tis. Les rois de Croatie y firent ériger un évêché, sous Spalatro, vers la fin du onziéme fiécle. L'évêque de Tine devoit être l'évêque de la cour, par-tout où elle pourroit aller. * Commainville, Table des évêchés, p. 238. 2. TINE, Thinus, riviere d'Angleterre. Elle sépare une partie de la province de Durham de celle de Northumberland, & paffe auprès de Newcastle, qu'on appelle Newcastle fur la Tine, pour le diftinguer de Neucattle sous la Line, dans la province de Stafford. A fept milles au-desYous de Newcastle, la Tine se jette dans la mer du Nord à Tinmouth. Cette riviere est fameuse par son prodigieux négoce de charbon. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 1, p. 15. 3. TINE, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, au midi oriental d'Andros, au couchant de l'isle de Nicaria, au nord de l'isle de Micone, & à l'orient de l'ifle Jura. Cette inle fut anciennement nommée Tenos, suivant Etienne le géographe, d'un certain Tenos, qui la peupla le premier. Hérodote, 1.8, nous apprend qu'elle fit partie de l'empire des Cyclades, que les Naxiotes polléderent dans les premiers tems. Il est parlé des Téniens parmi les peuples de Grece qui avoient fourni des troupes à la bataille de Platée, où Mardonius, général des Perses, fut défait ; & les noms de tous ces peuples furent gravés sur la droite d'une base de la statue de Jupiter regardant l'orient: & l'inscription, rapportée par Paufanias, semble annoncer que ces infulaires étoient, pour le moins, aufli puissans que ceux de Naxos. Néanmoins ceux de Tenos, les Andriens & la plupart des autres infulaires, dont les intérêts étoient communs, effrayés de la puissance formidable des Orientaux, se tournerent de leur côté. Xerxès se servit d'eux & des peuples de l'isle Eubée, pour réparer les pertes qu'il faifoit dans ses armées. Les forces maritimes des Téniens sont marquées sur une médaille fort ancienne, frappée à la tête de Neptune, révéré particulierement dans cette ifle; le revers représente le trident de ce dieu, accompagné de deux dauphins. Goltzius a fait aussi mention de deux médailles de Tenos, au même type. Tristan parle d'une médaille d'argent des Teniens à la tête de Neptune, avec un trident au revers. * Tournefort, Voyage du Levant, t. I, , p. 136. Le bourg de San Nicolo, bâti fur les ruines de l'ancienne ville de Tenos, n'a pour port qu'une méchante plage, qui regarde le sud, & d'où l'on découvre l'isle de Syra, au fudsud-oueft. Quoiqu'il n'y ait dans ce bourg qu'environ cent cinquante maisons, le nom de Polis qu'il porte encore, les médailles & les marbres antiques qu'on y trouve en travaillant la terre, prouve que ç'a été la capitale de l'isle. Strabon aslure que cette ville n'étoit pas grande, mais il y avoit un fort beau temple de Neptune dans un bois voisin, où l'on venoit célébrer les fêtes de cette divinité, & où l'on étoit régalé dans des appartemens magnifiques : ce temple avoit un asyle, dont Tibére régla les droits, avec ceux des plus fameux temples du Levant. A l'égard de Neptune, Philocore, cité par Clément d'Alexandrie, rapporte qu'il étoit honoré dans Tenos comme un grand médecin, & cela se confirme par quelques médailles : il y en a une chez le roi, dont Tristan & Patin font mention. La tête est d'Alexandre Sévére; au revers c'est un trident, autour duquel est tortillé un serpent, symbole de la médecine chez les anciens. D'ailleurs, cette isle avoit été appellée l'isle aux Serpens. Hesychius de Milet dit que Neptune les fit exterminer par les Cigales. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on n'y en voit plus. Elle a foixante milles de tour, & s'étend du nord-nordouest au fud-fud-est. Elle est pleine de montagnes pelées : c'est cependant la mieux cultivée de l'Archipel. Tous les fruits y font excellens: melons, figues, raisins, la vigne y vient admirablement bien, & c'est sans doute depuis longtems; puisque Vaillant fait mention d'une médaille frappée à sa légende, sur le revers de laquelle est représenté Bacchus tenant un raisin de la main droite & un thyrse de la gauche ; la tête est d'Antonin Pie. La médaille que Spon acheta dans la même isle est plus ancienne : d'un côté, c'est la tête de Jupiter Hammon, & de l'autre une grappe de raisin. On seme fort peu de froment dans cette isle; mais on y recueille beaucoup d'orge. Les figuiers de Tine sont fort bas & fort touffus : les oliviers y viennent fort bien; mais il y en a peu, & leur fruit n'est destiné que pour être falé: on y manqueroit de bois & de moutons, fi on ne les tiroit d'Andros: d'ailleurs le pays est agréable & arrofé de beaucoup de fontaines, qui lui avoient attiré chez les anciens le nom d'Hydrussa, de même que la plupart des isles où il y a quelques sources. La foie fait aujourd'hui la richesse de Tine; chaque année on y en recueille environ seize mille livres pesant: elle vaut quelquefois un sequin la livre, & quelquefois jusqu'à trois écus: quoique ce soit la foie la mieux préparée de toute la Grece, elle n'est pas pourtant affez fine pour faire des étoffes, mais fort propre à coudre & à faire des rubans: on fait de bons bas de soie dans cette isle; rien n'approche de la beauté des gants que l'on y tricote pour les dames. Ceux qui font embarquer de la soie pour Venise, ne payent aucun droit de sortie à Tine; ils donnent caution, & la caution paye si l'on découvre que la soie ait été conduite autre part; la raison en est, que cette marchandise payant l'entrée à Venise, elle payeroit deux fois sur les terres de la république, si l'on en faisoit payer la sortie à Tine. La forteresse de Tine est sur la roche dominante du pays, & où la nature a plus travaillé que l'art ; la garde en est confiée à quatorze soldats mal vêtus. On y compte environ quarante canons de bronze, & deux ou trois de fer. C'est Je séjour des plus honnêtes gens de l'isle, quoiqu'il n'y ait pas plus de cinq cents maisons, que le vent du nord & le froid, aufli apre qu'à Paris, rendent fort incommodes. Le palais du provéditeur est mal bâti. La grande humidité que les brouillards & les crevasses des terres entretiennent dans cette ifle, sont cause qu'on n'y peut conserver aucun meuble. Les jésuites y font affez bien logés; mais leur église est petite. Le fauxbourg, hors la forteresse, n'a qu'en viron cent cinquante maisons; mais on a la liberté d'en sortir & d'y entrer quand on veut, au lieu que les portes de la forteresse se ferment de bonne-heure, & ne s'ouvrent que tard. Outre la forteresse de San-Nicolo, les principaux villages de cette ifle font: Il Campo, il Terebado, Lotra, Lazaro, Peraftra, Cumi, Carcado, Cataclisma, Aitofolia, Mastro - Mercato, Micrado, Carea, Filipado, Comiado, Arnado, Pergado, Cazerado, Cuticado, Smordea, Cozonara, Tripotamo, Cigalado, Agapi, Chilia, Oxameria, qui contient cinq, bourgades; (favoir, Pyrgos, Vacalado, Cozonari, Bernardado & Platia.) Cisternia, Cardiani, Tifado, Mondado, Volacos, Fallatado, Messi, Muofulu, Stigni, Potamia, Cacro, Triandaro, Dour Castelli, Diocarea, Cicalada, Sclavo corio, Croio, Monasterio. Le provéditeur ne retire qu'environ deux mille écus de son gouvernement, aussi le regarde-t-on à Venise comme un lieu de mortification : ce gouverneur a la dixiéme partie des dentées ; de dix charges d'orge, par exemple, on lui en paye une: pour la foie , ceux qui en font embarquer pour autre part que pour Venise ne payent que trois écus & trois quarts pour chaque centaine de livres, le provéditeur n'a rien à voir fur ces droits. , L'évêque de Tine a trois cents écus de revenu fixe, & près de deux cents écus des émolumens de son église; son clergé d'ailleurs eft illustre, & composé de plus de cent vingt prêtres. Les Grecs y ont bien deux cents papas, foumis à un protopapas; mais ils n'ont point dans l'isle d'évêque de leur rite, & même ils dépendent de l'évêque latin en plusieurs choses: un Grec ne sauroit être prêtre que cet évêque ne l'ait fait examiner; après que l'aspirant a juré qu'il reconnoît le pape, & l'église apostolique & romaine, l'évêque latin lui fait donner son dimissoire, pourvu qu'il ait vingt-cinq ans, ensuite il est sacré par un évêque grec, venu de quelqu'ifle voisine, auquel il ne donne que dix ou douze écus pour fon voyage; le jour du sacre, le nouveau prêtre donne trois livres de foie au provéditeur, autant à l'évêque latin, & un écu & demi au protopapas, qui lui a donné son atteslation de vie & de mœurs. Dans toutes les fonctions ecclésiastiques le clergé latin a toujours le pas. Quand les prêtres grecs entrent en corps dans les églises latines, ils se découvrent, suivant la coutume des latins, & ne se découvrent pas dans leurs propres églises. Lorsque la messe se dit en présence des deux clergés, après que le soudiacre Latin a chanté l'épitre, la seconde dignité du clergé Grec la chante en grec ; & lorsque le diacre Latin a chanté l'évangile, la premiere dignité du clergé Grec, ou le chef des prêtres, chante aussi l'évangile en grec. Dans toutes les églises grecques de l'isle, il y a un autel destiné pour les prêtres Latins. On prêche dans les églises grecques avec pleine liberté sur les matieres contestées entre les Latins & les Grecs. Il n'y a dans les églises latines que de simples chapelains amovibles au gré de l'évêque. Les femmes des bourgeois & contadins, comme on parle dans le pays, sont vêtues à la vénitienne; les autres ont un habit approchant de celui des Candiotes. Tine est la seule conquête qui soit restée aux Vénitiens de toutes celles qu'ils firent sous les empereurs Latins de Constantinople. André Gizi se rendit maître de Tine vers l'an 1107, & la république en a toujours joui depuis. Peu s'en fallut que Barbe-Rousse, II du nom, dit Chereddin ou Cheriaden, capitan bacha, qui soumit en 1537 presque tout l'Archipel à Soliman II, ne s'emparât auffi de Tine. André Morosini assure que cette ifle se rendit fans résistance, mais que peu de tems après, honteuse d'une pareille lâcheté, elle députa vers le provéditeur de Candie, de qui elle reçut affez de secours pour se remettre sous la puissance de ses premiers maîtres. On raconte le fait autrement à Tine: on dit que Barbe Rouffe, preffant extraordinairement la forteresse, obligea la garnison de battre la chanade, mais que la noblefle, voyant qu'il n'y avoit que les habitans des villages d'Arnado, de Triandaro & Doui Castelli disposés à capituler, vint fondre si brusquement sur les Turcs, qu'elle les força de lever le siége; on ajoute même que les foldats de la garnison dans leur furie, firent sauter du haut des remparts l'officier que le capitan bacha avoit envoyé pour régler les articles de la capitulation. Depuis ce tems, pour reprocher aux habitans de ces trois villages leur lâcheté en cette occasion, le premier jour de mai le provéditeur, accompagné des cortadins & des feudataires de la république, & fuivi de la milice, avec l'étendard de saint Marc, va tous les ans à cheval à l'église de sainte Vénérande, sur la montagne de Cecro, où l'on fait une grande décharge de mousqueterie, après avoir crié trois fois : Vive Saint Marc, ensuite l'on danse, & la fête finit par un repas. Les feudataires qui manquent de se trouver à cette cérémonie, payent un écu pour la premiere fois, & ils perdent leur fief à la troisieme. Leunclave, Supplem.annal. Turc.allure qu'en 1570, l'empereur Selim fit demander au sénat de Venise la restitution de l'isle de Cypre, & que sur son refus, Pialis, capitan bacha, fit une descente à Tine, où il mit tout à feu & à fang. Morosini, hist. Venit. l. 96 11, dit que dans la même année les Turcs affiégerent vigoureusement la forteresse de Tine; qu'Eve Mustapha mit à terre huit mille hommes des troupes de la flotte qu'il conduifoit à Chypre, & que cette descente se fit à la follicitation pressante des Andriens, mais qu'elle échoua, parce que le provéditeur Paruta avoit fi bien pourvu à tout, que les Turcs, malgré leur diligence, furent contraints de lever le fiége & de le retirer, après avoir brûlé les plus beaux villages de l'ifle. Deux ans après, ils la ravagerent pour la troifiéme fois sous le commandement de Cangi-Alis. * Hist. Venet. L. 5. Quoique les Vénitiens n'ayent pas de troupes réglées dans cette ifle, on y pourroit pourtant ramaffer au premier signal plus de cinq mille hommes; chaque village entretient une compagnie de milice, à laquelle le prince fournit des armes, & que l'on fait exercer & paffer en revue forc souvent. Dans la derniere guerre, Mezomorto, capitan bacha, menaça l'isle de la mettre à feu & à fang, si on ne lui payoit pas la capitation; on répondit qu'il n'avoit qu'à venir la recevoir, & lorsqu'il parut avec les galeres, le provéditeur Moro, bon homme de guerre, fic fortir mille ou douze cents hommes des retranchemens de la marine à San Nicolo. Ces troupes repouflerent les Turcs, & le capitad bacha fit retirer ses galeres. Du haut de la forteresse de Tine on découvre facilement les isles voisines. Joura reste à l'oueft. Syra au sud-ouest. Andros entre le nord-ouest & le nord-nord-ouest. Paros au fud. Delos entre le sud-fud-est & le fud Scio entre le nord-est & le nord-nord-eft. Samos entre l'est & l'est-nord-est. Fourni à l'est-sud-est. 1. TING, montagne de la Chine, dans la province de Quangtung, au territoire de Chaoking, sixiéme métropole de la province, & au nord de cette ville. On dit qu'il y a sur cette montagne une pierre haute de deux cents perches. * Atlas Sinenfis. 2. TING, ville de la Chine, avec forteresse, dans la province de Pekin, au département de Chinting, quatrieme métropole de la province. Elle est de 2d 26 plus occidentale que Pekin, sous les 39d o' de latitude. TINGA. Voyez TINGIS. TINGARIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province, où ce siége est dit vacant. TINGCHEU, ville de la Chine, dans la province de Fokien, où elle a le rang de fixiéme métropole. Elle est de od ss' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 40' de latitude. Le territoire de cette ville dépendoit autrefois des princes de Min. Le roi Cynus lui donna le nom de SINLO, & la famille Tinga lui donna celui qu'elle porte aujourd'hui. Du tems que régnoit cette derniere famille, Tingcheu n'avoit que le titre de cité; mais la famille Taïminga, fans changer fon nom, l'éleva à la dignité de métropole & lui foumit huit villes; savoir, Quoique le territoire de Tingcheu soit presque tout cou vert de montagnes, on ne laisse pas d'y trouver toutes les choses nécessaires à la vie; mais l'air qu'on y respire est très-mal fain. Dans les endroits les moins cultivés de cette province, & où les montagnes & les forêts font plus fré quentes, il y a encore une nation fauvage qui n'a point été fubjugée. Elle se maintient en liberté à la faveur des montagnes de trois provinces qui se joignent dans ce quartier, & qui forment des vallées profondes & presque inacceffible. TINGERI. Voyez TINGRI & TENCTERI. TINGES, ville de l'Afrique propre, selon Procope, Vandalic. 1. 2. Elle étoit au voisinage de Byzacium. TINGEZ, vallée de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima, à quatre lieues de la ville de Valverde, du côté de l'orient. Quoique cette vallée n'ait ni rivieres ni ruisseaux, & que même elle ne foit ja mais arrofée de pluie, elle porte néanmoins des poids chiches, les meilleurs de tout le Pérou, beaucoup de vin, avec d'autres fruits, & force coton, ce qui fait qu'elle est très-peuplée des naturels du pays, qui y ont leurs cabanes. Le chemin qui mene aux montagnes, passe par cette vallée; on va d'abord à la bourgade de Cordaba, & de-là à Lucanes, province habitée d'Indiens. Ceux qui vont avec beaucoup de marchandises de Lima à Cusco, prennent cette route. * De Laet, Description des Indes occidentales, 1.10, C. 25. TINGGAN, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Kiuncheu, dixiéme métropole de la province. Elle est de 6d 58' plus occidentale que Pekin, sous les 19d 26' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. TINGHAI, forteresle de la Chine, dans la province de Fokien, au département de P'umuen, premiere forteresse de la province. Elle est de 3d 22' plus orientale que Pekin, sous les 264 10' de latitude. 2. TINGHAI, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est de 5d 38' plus orientale que Pekin, sous les 29d 56' de latitude. 3. TINGHAI, ville de la Chine dans la province de Chekiang, au département de Ning'po, neuviéme métropole de la province. Elle est de 5d 18' plus orientale que Pekin, sous les 30d o' de latitude. TINGHANG, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Taiyen, premiere métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 4d 36', par les 39d de latitude. Atlas Sinenfis. TINGHING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 52' plus occidentale que Pekin, fous les 39d 42' de latitude. T'INGING, forteresse de la Chine, dans la province de Queicheu, au département de Jungning, seconde grande cité de la province. Elle est de 12d 25' plus occidentale que Pekin, sous les 24d 42' de latitude. TINGIS, ville d'Afrique, dans la Mauritanie Tingitane, dont elle étoit la capitale, & à laquelle elle donnoit fon nom. Pomponius Mela, 1. 1,0.5, & Pline, 1.5, 6.1, disent que c'est une ville très-ancienne, qu'on difoit avoir été bâtie par Antée. Le dernier ajoute que dans la suite, lorsque l'empereur Claude y transporta une colonie l'ancien nom fut changé en celui de TRADUCTA-JULIA. Le nom de cette ville est différemment écrit par les an ciens. Pomponius Mela dit TINGE, Pline TINGI, & Prolomée TINGIS, orthographe qui a été suivie par l'itinéraire d'Antonin, dont quelques manuscrits portent TINGEN & TINGI. Dans un endroit de Strabon, 1. 17, on lit TIGA, mais ce nom est corrompu: car ce même auteur, dans le livre troisieme, lit τῆς Τίγδιος au génitif. Selon Plutarque, in Sertorio, qui nomme cette ville TINGENA, ce ne fut pas Antée qui en fut le fondateur. Les habitans de Tingis, dit-il, racontent qu'après la mort d'Antée, la veuve appellée Tinga, coucha avec Hercule, & en eut un fils nommé Sophax, qui régna dans le pays, & fonda cette ville, à qui il donna le nom de fa mere. Plutarque ajoute que Sertorius ayant pris d'assaut la ville de Tingis, & ne pouvant croire ce que les Africains dífoient de la grandeur monftrueuse d'Antée, qui y étoit enterré, il fit ouvrir fon tombeau, où ayant trouvé, à ce qu'on dit, un corps de soixante coudées de haut, il fut très-étonné, immola des victimes, fit religieusement renfermer le tombeau, & parlà augmenta beaucoup le respect & la vénération qu'on avoit pour ce géant, autfi-bien que les fables qu'on débitoit sur son compte. Strabon, dans son dernier livre, donne aussi soixante coudées à ce corps d'Antée; mais il fait entendre en même tems que c'est une fable que Gabinius avoit débitée dans son histoire romaine, avec plusieurs autres. La ville de Tingis étoit située sur le détroit, entre le promontoire, les côtes & l'embouchure du fleuve Valon, selon Ptolomée, l. 4, c. 1, qui la furnomine Cafarea. L'itinéraire d'Antonin la marque à dix-huit milles du lieu nommé ad Mercuri. C'est aujourd'hui la ville de Tanger. Voyez TANGER. d TINGLEAO, lieu de la Chine, au royaume de Leaotung, où il a le rang de huitiéme petit lieu du département de Tieling, premier petit lieu de la province. Il est de sa 20' plus oriental que Pekin, sous les 39d 44' de latitude. * Atlas Sinenfis. TINGNAN, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Cancheu, douziéme métropole de la province. Elle est de 2d 30' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 20' de latitude. TINGOESY ou TINGOESES, peuples de l'empire Rusfien, dans la Sibérie ; ils habitent le long du fleuve Jéniscea, & leur origine vient du sud-est, quoiqu'on ne sache pas précisément de quel endroit. Ils ont un double menton, c'est-à-dire, une grosseur qui s'étend du menton à la gorge, apparemment ce que nous connoiffons sous le nom de Goîtres. En parlant, ils gloussent comme des coqs d'inde; les Tartares n'entendent point leur langage. Les Samoïedes y comprennent quelque chose, le langage de ceux-ci ayant quelque rapport avec celui des Tingoéses. A l'est de la riviere Jéniscea, il y a, felon la description de la Sibérie, inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes, t. 1, p. 242, édit. de Rouen, de hautes montagnes, quatre desquelles jettent du soufre; mais en-deçà vers l'ouest est un pays bas, couvert d'agréables pâcages & de divers arbres fruitiers, & où l'on trouve quantité d'oiseaux. Le Jéniscea se déborde au printems, à peu près comme fait le Nil en Egypte, & couvre plus de soixantedix lieues de bas pays. Pendant ce tems les Tingoeses passent de l'autre côté du fleuve, & se tiennent fur les montagnes jusqu'à ce que l'eau soit retirée; its retournent alors dans ce beau pays avec leur bétail. Ces peuples sont paisibles & doux; ils se soumirent volontiers aux gouverneurs de la Sibérie, à quoi ils furent incirés par les Samoïedes, qui leur dirent que ces gouverneurs étoient comme des dieux. On ne fait point quelle est la religion de ces gens, les Moscovites étant trop négligens, & ne faisant point à divers égards tout ce qu'ils pourroient faire dans ces payslà pour leur avantage. Ces peuples peuvent être les mêmes que les PODKAMENA-TOUNGOUSI. Voyez TONGOUS. TINGPIEN, / TINGPIEN, ville de la Chine, dans la province d'ľunnan, au département de Çuhiung, quatrième métropole de la province. Elle est de 16o 9' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 18' de latitude. * Atlas Sinensis. TINGRI, peuples de la Germanie. C'est Ptolomée, 1.1, c. 11, qui en fait mention, mais ses interprétes lisent TENCTERI, au lieu de Tingri. TINGRY, petite ville de France, dans le Bassigny, avec titre de principauté. La place est bonne & considérable; elle ressortit à Langres, & eft frontiere de la Lorraine. Ceux de la maison de Luxembourg la possédent aujourd'hui, & s'en disent princes & souverains. * Daviti, Champagne. TINGTAO, ville de la Chine, dans la province de Xantung, au département d'Yencheu, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 20' plus occidentale que Pekin, sous les 35d 50' de latitude. * Atlas Sinenfis. 1. TINGYVEN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chungking, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 11d 8' plus occidensale que Pekin, sous les 31d o' de latitude. 2. TINGYVEN, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est de od 30' plus orientale que Pekin, sous les 33d 31' de latitude. TINGYUEN, ville de la Chine, dans la province d'lunnan, au département de Çuhiung, quatrième métropole de la province. Elle est de 15d 51' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 23' de latitude. TINIA, felon Pline, 1. 3, c. 5, & TENEAS, selon Strabon, 1.5, p. 225, fleuve d'Italie, dans l'Umbrie. Silius Italicus, 1. 8, v. 454, fait entendre que c'étoit un petit fleuve qui se jettoit dans le Tibre. ... Narque albescentibus undis In Tybrim properans, Teneaque inglorius humor. Quelques manuscrits de Silius Italicus, lisent Tunia, au lieu de Tinia. Parmi les exemplaires imprimés, il y en a qui portent Tinia, & d'autres Teneas. Le nom moderne, felon Cluvi Cluvier, Ital. ant. l. 2, c. 10, eft il Topino. TINIAN, ifle de l'Océan oriental, & l'une de celles qu'on nomme les isles Marianes. Elle est située à 162d de longitude, & fous les 14d so de latitude septentrionale, à l'orient méridional de l'isle de Saypan. Le pere Gobien, jésuite, dans son histoire des isles Marianes, donne à l'isle de Tinian quinze lieues de circuit; il ajoute qu'on lui a donné le nom de Buena vista Mariana, parce qu'on prétend que la Vierge s'apparut à Taga, l'un des insulaires, l'exhortant à se faire chrétien, & à donner du secours aux Espagnols, qui venoient de faire naufrage près de cette isle. Taga obéit, assista les Espagnols, se fit instruire & reçut le baptême des mains de dom Marco Fernandez de Torcuera, ce qui attira des missionnaires à Tinian, où ils trouverent les habitans disposés à profiter des instructions qu'ils leur donnerent. La foi y fit de fort grands progrès en peu de tems, & elle s'y est établie solidement. * De l'Ifle, Atlas. TINICA. Voyez TINISA. TINIORIDI, TIMORIDI Ou TINIODIRI, lieu d'Afrique, dans la Cyrénaïque, sur la route de Carthage à Alexandrie. L'itinéraire d'Antonin le marque entre Anabucis & Boreum, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à douze milles du second. TINISA, ville d'Afrique, selon Ortelius, qui cite le concile de Carthage sous S. Cyprien. Voyez l'article Ti NISTENSIS. TINISSA, ville de la grande Arménie, selon Prolomée, 1.5, c. 13. L'édition de Molet lit TINIA, au lieu de TINISSA. TINISTENSIS ou TINISENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, à ce qu'on croit. Dans la conférence de Carthage, no. 180, son évêque est nommé Co de sa situation, car TINMOUTH ne veut dire autre chose que l'embouchure de la Tine. En 795, sous le regne d'Ethelred, les Danois étant entrés dans l'embouchure de la Thyne ou Tine, y pillerent le monastère de TYNMOUTH, fondé par le roi Egfrid. Ils ne purent, pour cette fois, por ter plus loin leurs ravages, parce qu'Ethelred, assisté d'Oifaroi de Mercie son beau-pere, les repoussa dans leurs vaisseaux. * Rapin, Histoire d'Angleterre, t. 1, p. 173. TINNA. Voyez TINUS. ΤΙΝΝΕΙΑ, ΤΙNEIA OU THINNEIA. Servius fait la remarque suivante sur ces vers de Virgile, Eneid, l. 3, v. 399. Hic & Naritii posuerunt mænia Locri. Les Locres Epizéphyriens & Ozoles, furent, dit-il, les compagnons d'Ajax Oiléen; mais ayant été séparés par la tempête, les Epizéphyriens aborderent en Italie, dans le pays des Brutiens, & s'y établirent, tandis que les Ozoles, jettés sur les côtes d'Afrique, s'établissoient dans la Pentapole. On lit encore, par rapport aux Ozoles, ajoute Servius, qu'ayant été portés à TINNEIA, ils pénétrerent dans le pays & y bâtirent une ville qu'on nomme aujourd'hui Usalis ou Ozalis. TINNEN, ville des états de l'empire Russien. La description de la Sibérie, inférée dans les voyages de la compagnie des Indes, t. 1, p. 234, éd. de Rouen, parle ainsi de cette ville: De la riviere de Tæra on entre dans une autre grande riviere qu'on appelle Tabal, à peu près d deux cents lieues de Vergateria, & fur laquelle on va jusqu'à Tinnen, ville peuplée, bâtie depuis vingt-un ans. En hiver il y a beaucoup de gens qui prennent des traîneaux à Saphanim, pour aller en douze jours à Tinnen, place où il se fait présentement un grand trafic de pelleteries entre les Moscovites, les Tartares & les Samoïedes, & ce lieulà est commode pour ceux qui ne veulent paffer que fix mois en voyage; mais il y en a qui veulent pénétrer plus avant, & qui passent bien loin au-delà de l'Oby, tant à l'est qu'au fud. TINNETO, village de la Rhétie. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Bregentz à Milan, en prenant le long du lac; il étoit entre Coire & Murum, à vingt milles du premier de ces lieux, & à quinze milles du second. Scudus, dit Ortelius, veut que ce soit présentement Tintschen ou Tinzen, & Simler aime mieux le placer à Tinnezono; mais Ortelius n'a pas pris garde que Tinschen ou Tinzen, & Tinnezono ou Tenezono sont le même lieu. Les Allemands le nomment de la premiere maniere, & les Italiens de la seconde. Ce lieu est aujourd'hui une bourgade appellée Tenezone. Voyez ce mot. TINNIS. Le géographe Persien écrit, dans son troisiéme climat, que c'est le nom d'une des isles du Nil, qui étoit autrefois habitée & cultivée; mais qu'elle étoit de son tems entierement ruinée. * D'Herbelot, Bibliotheque orientale, pag. 889. TINNISENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire, selon la notice des évêchés d'Afrique, qui nomme son évêque Dalmatius. TINNISENSIS. Voyez UTINISENSIS. TINPHADUM on TIMPHADUM, lieu d'Afrique, dans la Numidie. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Theveste à Sitifis, entre Theveste & Vegesela, à vingtdeux milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du second. TINTIBERITANUS-LIMES, contrée d'Afrique, dans la province de Tripoli, selon la notice des dignités de l'empire, sect. 55, où on lit ces mots : Prapofitus limitis Tintiberitani. TINTILLANT, monastère de France sur le territoire de Vannes en Bretagne. S. Aubin y fut élevé, & il en fut abbé pendant vintgt-cinq ans, avant que d'être fait évêque d'Angers. Cette abbaye, qui fut bâtie dès le cinquiéme sié lonicus episcopus Tinistensis ; & Venantius à Tinisa, assistacle, avant que les François fussent chrétiens, & qui étoit au concile de Carthage sous S. Cyprien. Ptolomée, 1.4, 6.3, fait mention d'une ville nomniée Tinissa, qui pourroît être la même. TINMOUTH, château d'Angleterre, dans le Northumberland, à l'embouchure de la Tine, sur le bord septentrional de cette riviere. Le nom de ce château lui vient fort célébre au sixiéme siècle, pour sa régularité, a été ruinée du tems des Normands. * Baillet, Topogr. des faints, p. 436. TINTO, riviere d'Espagne. Voyez RIO TINTO. TINTON, nation des prairies, dans l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Cette nation est ung Tome V. Ccccce |