des plus considérables d'entre les Siaoux de l'ouest; elle habite le long des bords d'un lac d'une grandeur raisonnable, d'où fort la riviere Saint-Pierre; on les appelle quelquefois Tintonha. Quoiqu'ils foient à plus de sept cents lieues des Iroquois, cependant ces cruels anthropophages font des courses jusques chez eux, pour faire des prifonniers, & contenter leur rage de manger des hommes. Le pere Hennepin dit, qu'ils ont quelques villages près d'un faut du Millissipi, qui eft à vingt ou trente lieues de sa source. TINURTIUM, ville de la Gaule, selon Spartien, qui en parle dans la vie de l'empereur Sévere. Marianus Schotus, / 2, la place dans le territoire de Châlons-fur-Saone; & Grégoire de Tours, lib. martyr. dit qu'elle étoit à trente milles de la même ville. Dans l'itinéraire d'Antonin Tinurtium est marqué sur la route de Lyon à Gefforiacum, entre Mâcon & Châlons, à dix-neuf milles de la premiere de ces villes, & à vingt-un milles de la seconde. Cette ville est aujourd'hui Tournus. Voyez ce mot. TINUS, fleuve d'Angleterre, dans la partie septentrionale de ce royaume, selon Ortelius, qui cite Guillaume de Naubrige, & ajoute qu'on appelle ce fleuve Prudehou; ce pourroit être le même fleuve que Ptolomée appelle TINNA Ou TINA, & qu'il place entre les golfes Taua & Boderia. Dans ce casle nom moderne seroit la Tine ou Tyne. TINZEDA, ville d'Afrique, dans la province de Darha, sur la riviere de ce nom, entre la ville de Darha & celle de Tezerin. Marmol, tom. 3,17,c.15, dans sa description de la province de Darha, dit que Tinzeda ett une ville bâ ie sur la riviere entre des palmiers. La contrée eft fertile en dattes, en bled & en orge; mais le plus grand commerce du pays est avec le lic, & avec l'indigo qui y eft en abondance & très-fin. Il y a dans la place un magasin pour les marchands, où se rendent ceux d'Afrique & d'Europe, avec des draps de laine, des toiles & autres marchandises qu'ils échangent contre l'indigo & du lic. C'est pour cette raison que plusieurs de la chrétienté & de la Barbarie y ont fixé leur demeure. Il y a autant d'ordre & de police dans cette ville qu'en aucune autre province. TINZULIN, ville d'Afrique, dans la province de Darha, sur la riviere de ce nom, à dix lieues de Taragale du côté du septentrion. Marmol, description d'Afrique, t. 3, 1.7, c. 15, dit que c'est la plus grande ville de la pro. vince, ayant plus de fix mille habitans. Elle est, ajoute-t-il, renfermée de bonnes murailles, avec une grande forteresse nommée Alcaçava, dont le gouverneur est le principal de tous ces quartiers. Il y a dans le pays quantité de bled, d'orge, de dattes & de troupeaux. Les habitans y font à leur aise, quoiqu'un peu incommodés des courses des montagnards. TIORA, ville d'Italie. Denys d'Halicarnasse, 1.1, 6.14, dit qu'on la nonmmoit aussi MATIENA. Il la place sur la route de Reate à Lista, métropole des Aborigénes, entre Vatia & Lista, à trois cents milles de Reate. Il ajoute qu'il y avoit autrefois dans cette ville un oracle du dieu Mars. Cette ville, selon Ortelius, est appellée par Baronius Thorana-Ecclefia, & placée par le même auteur sur le lac Velinus. Voyez TUDER. TIOS, ville de la Paphlagonie, selon Etienne le géographe. Strabon, l. 12, pag. 542, écrit TIEUM, & Ptolo. mée TION. Ce dernier la marque sur le bord du Pont-Euxin, entre Pfyllium & l'embouchure du fleuve Parthénius. Voyez AMASTRIS. TIPANISSÆ, peuples d'Afie. Etienne le géographe dit qu'ils habitoient près du Caucase. TIPARENUS, ifle de Grece, dans le golfe Argolique. Pline, 14, 6.12, dit qu'elle étoit sur la côte du territoire d'Hermione. TIPASA, ville de la Mauritanie Césariense. Ptolomée, 1.4, c. 2, la marque entre Julia Cafarea & Via. Selon l'itinéraire d'Antonin, qui lui donne le titre de colonie, elle se trouvoit sur la route de Tingis à Carthage, entre Cafarea Colonia & Cafe Caluenti, à seize milles de la premiere & à quinze milles de la feconde. Ortelius croit que ce pourroit être la Tipata d'Ammien Marcellin. On croit que cette ville est aujourd'hui le lieu du royaume d'Alger, qu'on nomme Saça ou Safa. Il y eut quelques martyrs en cette ville du tems d'Hunneric, roi des Vandales, entr'autres saint Frumence, marchand; mais ce qui a rendu cette ville célébre dans l'Eglife, a été la confeffion glorieuse des catholiques, à qui Hunneric fit couper la langue & la main droite l'an 484, & qui, ayant été bannis enfuite, se répandirent en Europe & en Afie, parlant miraculeusement comme s'ils eussent eu une langue. * Baillet, Topogr. des Saints, p. 570. TIPASENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évéchés d'Afrique, qui nomme son évêque Rufticus. Ce siége est différent de celui de Tipasa, ville de la Mauritanie Césarienfe, dont parle fainte Optat, 1.2, §18, p. 42. Victor d'Utique, de sahism. Donat. l. 2, p. 42, donne de grandes louages à la foi des habicans de cette ville. Firmus, episcopus ecclefia Tipafenfis, & député de la province de Numidie, souscrivit au concile de Carthage sous Boniface en 525, & il assista au cinquième concile général. TIPASITANUS, sfiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense. La notice des évêchés de cette province appelle l'évêque de ce siége Reparatus. TIPATA. Voyez TIPASA. TIPENISES, nom d'un fleuve dont il est fait mention dans le grand étymologique. TIPHA, ville maritime de la Bœotie, selon Paufanias, 1.9, 0. 32. Il y avoit un temple d'Hercule, où tous les ans on célébroit une fête. Prolomée écrit Sipha, & Etienne le géographe SIPHA OU SIPHA; de sorte que Tipha dans Paufanias est un dorisme. TIPHATA. Voyez TIFATA. TIPHICENSE OPPIDUM, ville de l'Afrique propre. Pline, 1.5, 6.4, la met au nombre des trente villes libres, & dit qu'elle étoit dans les terres, TIPHULEORUM, en grec τιφελέων. Il est fait mention de ce peuple sur une médaille d'Auguste, rapportée dans le trésor de Goltzius. Ce peuple n'est point connu d'ailleurs. TIPPERARY ou SAINTE-CROIX, comté d'Irlande, dans la province de Munster, a le comté de la Reine & Kilkenny à l'est; Limerick & le Shannon qui le sépare de Gallway & de Thomond à l'ouest; le comté du roi au nordeft, & Waterford au sud. Les Irlandois appellent ce conté Thobruidearum Cunta. Il est très-fertile dans les quartiers méridionaux, & on y trouve quantité de maisons bien baties. On le divise en quatorze baronnies, qui sont celles de Lower-Ormond, d'Ormond-Arra, d'Owny, d'lkerin, d'ileagh, d'Eliogurty, de Kilnalong, de Kilnamania de Clonwilliam, de Middlethird, de Slewardag, de Comfey, d'lffa & d'Ofla. Il y a deux villes qui tiennent des marchés publics; Clonmell & Carick, ou Carick-MacGriffen. Clonmell a encore le droit d'envoyer deux députés au parlement, & les villes de Thurles, de Cashel, de Fethard & de Tipperary jouissent du même privilége. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 3, p. 53 & fuivantes. TIPRA, royaume des Indes, dans les états du roi d'Ava. Ce royaume qui est traversé dans sa largeur par le tropique du cancer, & dans sa longueur du nord au midi par la riviere d'Aracan, est borné au nord par le royaume d'Asem ou d'Acham, à l'orient par celui d'Oful, au midi par celui d'Aracan, & à l'orient par celui de Bengale. Sa capitale s'appelle MARBAGAN. Voici ce que Tavernier, Voyage des Indes l. 3, c. 16, dit de Tipra, sur le rapport de trois marchands de ce royaume, qu'il a vu, l'un à Daca, & les deux autres à Patna. C'étoient des gens qui parloient peu; & tous étoient venus par le royaume d'Aracan, qui est au midi & au couchant de celui de Tipra, que le Pégu borne aufli en partie au couchant d'hiver, à quoi ils avoient employé environ quinze journées. Les voitures du pays sont des bœufs & des chevaux, comme dans les Indes; & ces chevaux sont d'assez petite taille, mais excellens. Le roi & les grands seigneurs vont en Pallekis, & ont leurs éléphans qu'ils font instruire pour la guerre. Ils font fort sujets aux goîtres; ce qui leur vient des mauvaises eaux, Il n'y a rien dans ce royaume qui soit propre aux étrangers. Il s'y trouve une mine d'or, mais d'un or fort bas, & de la foie qui est fort grosse. Ces deux choses sont le revenu du roi, qui ne tire aucun subside de ses sujets. Ceux qui n'ont aucun rang font obligés de travailler pour lui fix jours tous les ans à la mine d'or ou à la fore. Il envoie vendre l'un & l'autre à la Chine, & on lui rapporte de l'argent, dont il fait battre des pieces de la valeur de dix sols. Il fait faire aussi de petites pièces, minces comme des aspres de Turquie, & il y en a de deux sortes. Il en faut quatre des unes pour faire un écu, & douze des autres. * De l'Ifle, Atlas. TIQUADRA, isle d'Espagne, & l'une des petites isles qui sont aux environs des ifles Baleares. Pline, lib. 3, c. s, la marque près de la ville Palma. Selon Hermolais, il y en a qui, au lieu de TIQUADRA, écrivent TRIQUADRA, & veulent que ce nom lui ait été donné à cause de sa figure triangulaire. Le nom moderne est Conejera. 1. TIR, (LE) riviere de France, dans la province de Rouffillon: elle fort du haut-Valespir, & a un pont à Cever. 2. TIR. Voyez Tyr. TIRACIENSES. Voyez TRINACIA. TIRAGHRILL, baronnie d'Irlande, dans le comté de Slego, province de Connaugt, au midi de la province de Carbury. Il n'y a aucun lieu remarquable. * Etat présent de l'Irlande. TIRALLIS, ville de la pétite Arménie. Ptolomée, 1.5, 1.7, la place dans la Cataonie.. TIRALLUM. Voyez IZYRALLA. TIRANADUM ou TIRINADUM, ville de la Maurita nie Césariense. Dans l'itinéraire d'Antonin elle est marquée fur la route de Carthage à Céfarée, entre Rapidum & Caputcillanum, à vingt-cinq milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second. TIRANO, gouvernement dans la Valteline, de la dépendance des Grifons. Il comprend onze communautés, & est partagé en deux archiprêtrés, celui de Mazo qui a les fix communautés d'en-haut, & celui de Villa qui a les cinq communautés d'en-bas. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 141. TIRANO, capitale du gouvernement de même nom, étoit autrefois sur la rive droite de l'Adda, avec le nom de Villaccia; mais étant périe, on la rebâtit peu-à-peu dans l'endroit où elle eft, qui est fort agréable, sur la rive gauche de la riviere. Elle est fort peuplée, & honorée de la présence du gouverneur & de la régence de son département. On voit près de cette ville un temple magnifique dédié à la Madona, bâti de beau marbre qu'on a tiré d'une carriere de la montagne voisine. Il s'y fait beaucoup de pélerinages, & l'on y remarque plusieurs monumens de la dévotion des pélerins, entr'autres une grosse chaîne d'or, & il se tient dans ce lieu de grosses foires toutes les années. Les Grifons y envoient vendre quantité de troupeaux qu'on conduit en Italie. TIRASIA, lieu dont il est parlé dans l'histoire des plantes de Théophrafste, l. 3, cité par Ortelius. Il paroît que ce lieu étoit dans l'isfle de Créte. TIRATHABA, village de la Palestine. Joseph, Antiq. 1. 18, c.5, qui le donne aux Samaritains, dit qu'il étoit près de la montagne de Garizim. TIRCA, ville de la province de Vancarah en Afrique. D'Herbelot dit qu'on la trouve à fix journées de Ganah, en descendant le Niger. TIRCANI-CANDGIGAI, village des Indes, au royaume de Caltan, près du fleuve Vacach. Petis de la Croix, dans son histoire de Timur-Bec, 1.3,0.5, dit que ce vil lage est situé à 101d 20' de longitude, sous le 38d de latitude. TIRE'. Petis de la Croix dit, dans son histoire de Timur - Bec, 1.6, 6.55, que Tiré est le nom d'une ville célébre de l'Anatolie, sur le bord du fleuve Mendouras ou Madré. TIRETAINE, riviere de France en Auvergne. Davity, 'Auvergne, p. 300, en parle ainsi; Près de Clermont & de l'abbaye & du bourg de S. Alyre se voit le ruisseau dit Tiretaine, autrefois Stateon. Il naît d'une fontaine dont l'eau s'endurcit & se pétrifie; de sorte qu'elle fait un pont sous lequel passe cette riviere. La même eau coulant dans la prairie avoit tellement accru, se convertissant toujours en pierre, que le pont avoit déja huit toises de longueur, & quatre de largeur; de forte qu'on fut contraint de le couper. Cette eau est alumineuse. TIRE-JY, ifle occidentale d'Ecosse, au sud-ouest de Coll, dont elle est séparée par un petit détroit. Cette isle que l'on met au nombre de celles du second rang, passe pour la plus fertile de toutes, & elle abonde en effet en toutes choses néceslaires à la vie humaine. Sa longueur n'est que de sept milles, & fa largeur de trois. Il y a un lac, une ifle dans ce lac, & un vieux château dans cette isle. fle duc d'Argyle en est le propriétaire. Elle a un port commode qui sert de retraite aux vaisseaux que le mauvais tems furprend dans la mer. Elle est à sept milles d'Andros, à dixhuit de Syra & à douze de Micone & des Isdiles. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 2, p. 287. TIRIA. Voyez TEIRIA. TIRIANUS AGER, contrée dont parle Eusebe dans sa chronique. Voici le passage, M. Calius Prator, & C. Annius Milo exul oppressi, res novas in Tiriano Brixioque agro fimul molientes. Ortelius a remarqué qu'au lieu de TrRIANO, il falloit lire THURIANO OU THURINO; & BRUTTIO au lieu de Brixio. Il ajoute que le manuscrit d'Eufebe qu'il a confulté portoit Thyrianus, Brutiusque, pour Thurianus & Bruttianus, façon de lire qui seroit bonne. TIRICENSE OPIDUM, ville de l'Afrique propre. Pline, l. 5, c. 4, la met au nombre des trente villes libres, & dit qu'elle étoit dans les terres. TIRICIUM. Voyez TRITIUM. TIRIE, ville des états du Turc en Afie, dans l'Anatolie, sur la route de Smyrne à Coigni. C'est une ville des plus grandes & des mieux peuplées de toute l'Anatolie. Ce qu'il y a même de remarquable, c'est que presque tous les habitans y font aussi propres à porter les armes qu'à cultiver la terre, & on y en voit, qui après avoir commandé des bannieres, reprennent la charrue, avec la même tranquillité que cet ancien dictateur romain dont l'histoire est si connue. Il y a peu de chrétiens & de juifs dans cette ville ; & les Tures y ont plus de cent mosquées. Les montagnes voisines y fournissent de l'eau en abondance, & la campagne tout ce qui est nécessaire à la vie. Cette grande ville n'offre aucun monument, ni ancien, ni moderne, qui soit digne d'attention. Au fortir de Titie on trouve une plaine qui peut avoir cent cinquante milles de tour; on croit que ce fut là que Bajazet fut pris par Tamerlan. Il y a une montagne voisine où l'on trouve plusieurs plantes affez curieuses, de la graine, de celle qui se nomme Banbour, a été trouvée très-finguliere par les botanistes. De cette montagne on voit le fleuve Méandre, qui traverse ces vastes campagnes, en ferpentant, & qui n'approche qu'à deux lieues de Tirie. Le commerce y confiste en tapis, en laines, en coton, & en toutes fortes de fruits & de denrées. Les manufactures sont pour la plupart dans le fauxbourg qui est très-grand & aussi peuplé que la ville. Au fortir de ce fauxbourg, on trouve une montagne très-rude. * Paul Lucas, Voyage de l'Anatolie en 1714, t. 1, p. 157. TIRIMENEN, peuple sauvage aux environs du détroit de Magellan. Il habite un pays dans les terres nommé Coin. Olivier de Noort, dans son voyage autour du monde, dit que les hommes chez les Tirimenen, font grands comme des géans, ayant dix à douze pieds de hauteur. Ils sont plus avant dans les terres que les Kemenéres, les Kemenekas & les Karaykes, avec lesquels ils sont souvent en guerre, & qu'ils appellent par injure Mangeurs d'Autruches; mais, autant qu'on le pouvoit présumer, ajoute Olivier de Noort, ils étoient les uns & les autres anthropophages.* Voyage de la compagnie des Indes orient. t. 3, p. 29, édit. de Rouen. TIRIOLO OU TYRIOLO, en latin Tiriolum ou Tyriolum, petite ville d'Italie, dans la Calabre ultérieure proche du mont Apennin, est l'ancienne Tyrus, ville de la grande Grece; elle est à trois lieues de Squilace du côté du nord. TIRIPANGADA, ville de l'Inde, en deça du Gange, selon Ptolomée, l. 7, c. 1. Ses interprétes écrivent TRIPANGALIDA au lieu de TIRIPANGADA. TIRISCUM, ville de la Dace. Les exemplaires latins de Ptolomée, 1.7, c. 8, ajoutent que cette ville se nomme présentement Taros: Quod nunc TAROS dicitur. Lazius dit que le nom moderne est Turo; mais ce nom ne se trouve point dans nos cartes. Baudrand & plusieurs autres géo. graphes soutiennent que c'est aujourd'hui Tergowitz. TIRISTA, ville de la basse Mysie ou plutôt Mesie. Ptolomée, 1. 36. 10, la marque près du Danube, entre CCccccij Tome V. Trumanium & Duruftorum Legio. Je crois, dit Ortelius, que c'est la même ville que Cédrene appelle DRISTA. Il femble aussi que ce foit la SEXTANTA PRISTIS de l'itinéraire d'Antonin, la SEXAGINTA PRISTA de la notice des dignités de l'Empire, & la Tiζανταπρίτα, dont Socrate parle dans son histoire ecclésiastique. Le nom moderne de TIRISTA est TERWISCH, selon Lazius. TIRISTASIS. Voyez TURISTASIS. TIRISTRIA, promontoire de la basse Mæfie, sur le Pont-Euxin. Prolomée, 1.3, c. 10, la marque entre Dionysopolis & Odessus. Ses interprétes lisent TIRISTRIS, comme lit aufli Pomponius Mela, 1.2, 6. 2. Ce motest corrompu dans Strabon, 1.7, p. 319, qui lit CETERIZIS, au lieu de TIRISTRIS. Il nous apprend qu'il y avoit fur ce promontoire un château fortifié, dans lequel Lysimachus renferma pendant quelque tems ses trésors. Ce même promontoire est nommé TETRISIA par Arrien, 1. Peripl. p. 24. TIRITHIA, ville de la Mésopotamie & dans les terres, selon Ptolomée, 1.5, 6. 18. L'édition de Molet porte T1. RITHA au heu de TIRITHIA. TIRITIRI. Corneille dit, riviere de Perse que les anciens ont nommée Mosaus & Orates. Il ajoute qu'elle a fon cours dans la province de Chusistan, qu'elle traverse, & qu'elle va se jetter dans le golfe Persique. Corneille auroit bien dû nous dire les garants qu'il a pour avancer, que le TIRILIRI puille être en même tems le Mosaus & l'Orates; car il feroit curieux de savoir qu'un fleuve se jettât en même tems dans le golfe Persique & dans la mer Noire. Il est für, du moins, qu'il n'aura pas le suffrage d'Ovide, qui dit que l'Orates se jettoient dans le Pont Euxin. Marcien d'Héraclée met pourtant dans la Perfide un fleuve nommé OROATIDE, mais non pas ORATES; & ce fleuve pouvoit se jetter dans le golfe Persique. A l'égard du MosAUS, Ptolomée en fait un fleuve de la Sufianne, qui pouvoit avoir son embouchure dans le golfe Persique. Ortélius, qui cire les tables d'Abulfeda, dit que le MOSEUS y est appellé TRITICIRI & non TIRITIRI. TIRIZA, ville de la Paphlagonie. Etienne le géographe, qui dit que le nom national est TIRIZI, remarque que Cresias appelle les habitans de cette ville TIRIZI PHANES. ? TIRNAVIA, TIRNAU OU TYRNAU, ville de la haute Hongrie dans le comté de Neura, (a) aux confins de celui de Pofon, (b) à trois lieues de Freichstadt & à huit de Presbourg, fur une petite riviere qui lui donne son nom. La ville de Tirnau est grande, affez belle & fortifiée d'un follé & d'une bonne muraille. Les rues font larges, & les maisons bien bâties. Il y a de belles églises entre lesquelles on distingue celle des jésuites, fondée par Nicolas comte d'Esterhafi & de Galantha, palatin d'Hongrie, qui fit faire aussi le maître autel, qui est d'une superbe sculpture de bois. Il est inhumé au devant, & on voit son épitaphe fur la muraille. (2) De l'Isle, Atlas. (b) Le Laboureur, Retour de la maréchale de Guébriant en France. TIRNSTAIN ou TYRNSTAIN, petite ville d'Allemagne, dans la baffe Autriche au quartier du haut Manartsberg, fur la rive gauche du Danube, un peu audessus de Stain. Cette ville ne consiste qu'en deux belles rues, l'une qui conduit au bord de la riviere, & l'autre qui la traverse. On y voit un grand château, magnifique dans fon architecture & dans ses appartemens ; & il en reste un ancien, dont les ruines font connoître qu'il étoit très fort, & qu'il commandoit toute la ville, étant élevé fur une montagne au pied de laquelle elle est située. En allant de Tirnstein à Vienne, on voit la grande abbaye de Goroveich & le bourg de Hollambourg, où les montagnes commencent à quitret le bord de la riviere, qui fait plusieurs ifles, en s'élargissant de telle maniere, qu'en certains endroits elle a plus d'un mille de largeur. * Jaillot, Atlas. Corn. Dict. TIROL OU TYROL, comté d'Allemagne, & l'un des pays héréditaires de la maison d'Autriche. (a) Il a la Baviere au feptentrion, la Carinthie & l'archevêché de Saltzbourg à l'orient, une partie de l'état de Venise au midi, & les Suifles & les Grifons au couchant. (b) Le Tirol a été ainsi appellé d'un château de ce nom, bâti fur la riviere d'Etsch. Il a autrefois fait partie de la Rhérie: depuis il fit partie du duché de Baviere, dont il fut démembré, & il passa à des seigneurs particuliers: ensuite il tomba au pou voir des marquis de Meranie; & entin Elifabeth, comtefle de Tirol, le porta dans la maison d'Autriche vers l'an 1289, pat fon mariage avec Albert, duc d'Autriche, & depuis empereur. Ce pays ett fort montagneux, ce qui fait qu'il n'est pas des plus fertiles. On y recueille pourtant du bled & du vin, & il abonde en pâturages. Il y a des mines d'argent, de cuivre & de fer ; & il y a aulli des eaux minérales & falées. Ses rivieres font l'Inn, qui le traverse du midi au nord est, & l'Adige qui y prend la source. On divise le comité de Tirol en quatre parties principales: savoir, le Tirol propre, les pays annexés, l'évêché de Brixen, & l'évèché de Trente. (2) D'Audifret, Géographie ancienne & moderne, t. 3, p. 126. (°) La Forêt de Bourgon. Geogr. hift. t. I, p. 328. a 1. TIRON, en latin Tironium, abbaye de France, dans le diocèse de Chartres, de l'ordre de saint Benoît, à huic lieues de cette ville, vers le couchant, dans le Perche, sur le ruisseau de Tiron. Bernard, abbé de faint Cyprien ou saint Cyvran, en Poitou, s'étant démis de son abbaye, s'en alla avec un petit nombre de disciples choisis dans l'ifle déferte de Chaussey, fur la côte septentrionale de la Bretagne, où il avoit déja fait autrefois une longue retraite. Les pirates l'obligerent bientôt d'en fortir. Il vint avec sa petite troupe qui augmentoit de jour à autre, s'établir dans les bois de Savigni, en bafle Normandie; mais comme le bienheureux Vital, disciple du bienheureux Robert d Arbriffel, fon ami, y étoit déja établi avec sa compagnie, il vint le retirer dans les bois de Tiron, où Rotrou, comte de Perche & de Mortagne, lui donna un fonds pour bâtir un monastère dont les fondemens furent jettés l'an 1109. Tels furent les commencemens de la réformation de l'ordre de S. Benoît de la congrégation de Tiron. Beatrix, épouse de Rotrou, comte du Perche, fit élever l'église dont l'emplace. ment fut accordé par les chanoines de Chartres. Louis le Gros a aussi passé pour fondateur de cette abbaye, apparemment à caufe des grands fonds qu'il lui aura donnés, & parce qu'il la mit en sa sauve-garde en 1120. Bernard y fut le pere ou abbé de cinq cents religieux, qui vivoient dans une très-grande abftinence, se contentant de légumes pour leur nourriture, sans aucun usage du vin. L'abbaye de Tiron a été autrefois chef-d'ordre: elle avoit plusieurs autres abbayes sous sa jurisdiction, & où les abbés & les religieux étoient envoyés par l'abbé de Tiron, & restoient toujours sous cette même jurisdiction, indépendans des ordinaires. Elle a encore aujourd'hui de très belles, de riches & d'amples collations. * Baillet, Topogr. des saints, page 467. 2. TIRON, petite riviere d'Espagne, dans la vieille Castille. Elle a sa source dans les montagnes appellées Sierra - d'Occa. Elle court en ferpentant du midi occidental, au nord oriental, & va se jetter dans l'Ebre, sur la rive droite de ce fleuve, au-dessous d'Haro, tout près de Brienes. TIRONEAU, Tironellum, lieu de France, dans le Maine, élection du Mans, tur la riviere de Sarte, à dix lieues du Mans, du côté du nord, vers les confins de la Normandie. C'est un abbaye de bénédictins réformés, fille de saint André, autre abbaye du même diocèse du Mans. Elle fut fondée par Payen de Chaources, fire de Clinchant, le 18 des calendes d'octobre 1149, selon d'autres en 1151. TIROPOLIS. Voyez MAZELLA. TIRRIF, TIR-RYF OU TYR-RYF, isle d'Ecoffe, & l'une des Æbudes, à cinq lieues de l'isle de Mul, du côté d'occident, & voisine de l'isle de Coll, au midi oriental de laquelle est la petite ifle de Gunna, entre deux. Tirrif n'a guères que quatre lieues de longueur, & une ou deux de largeur. Il y'a dans cette ifle cinq principaux lacs, qui font: TIRUS. Voyez Tyr. TIRYNS, ville du Péloponnése, dans l'Argolide, selon Etienne le géographe, qui veut qu'elle dût son nom à Tiryns, fille d'Alos, qui étoit sœur d'Amphitryon; & qu'auparavant elle se nommat HALIEIS, à cause que plusieurs pêcheurs d'Hermione s'y étoient établis. TIRYNS existoit du tems d'Homere qui en parle, Catalog. v. 559. Οἱ οι' Αργος τ ̓ εἶχον, Τίρυνθα τε τειχιόεσσαν, Strabon, 1. 7, p. 372, dit que la forteresse de Tiryns fut bâtie par les Cyclopes que Proctus mit en besogne. Elle fut détruite par les Argiens, selon Paufanias, Corinth. 6,17, & elle ne subsistoit plus du tems de Pline, 1.4, TISDRUM & TISDRUS. Voyez ThYSDRUS. TISEBARICA, contrée de l'Ethiopie. Elle commençoit près du port de Bérénice, & s'étendoit le long de la mer Rouge jusqu'aux Moschophages, selon Arrien, 2. Peripl. p. 1. La partie maritime de cette contrée étoit habitée par des Ichthyophages, qui demeuroient épars sous des chaumieres placées dans des passages étroits. Au-dedans des terres habitoient des peuples barbares. TISEDITENSIS, Tisedinatus, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie. Dans la conférence de Carthage on trouve Lampadius, évêque catholique, & Donatus, évêque donatiste. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, page 1091. TISIA, ville d'Italie, selon Etienne le géographe, qui dit que le nom national est TISI ATES; mais Appien, de Bel. Annib. p. 583, ed. Amstel. 1670, nous apprend que Tisia, ville, étoit dans le pays des Bruttiens, & il nomme les habitans Tifiata. TISIANUS, fleuve de la Scythie Européenne, selon Jornandès. C'est le TIBISCUS de Ptolomée. TISIAUS, ville d'Afrique. Strabon, l. 17, p. 831, la met au nombre de celles qui furent ruinées de fond en comble durant la guerre de César contre Scipion. TISIDIUM, ville d'Afrique. Salluste, Bel. Jugurth. edit. Varior. 1654, dit que Metellus en donna le commandement à Jugurtha. On croit que c'est la même que Ptolomée appelle THISICA. Voyez THISICA. TISILITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire, à ce que croit Dupin. Ce siége doit être différent de celui qui est nommé Tibilitanus dans la conférence de Carthage; car au chapitre 121, elle dit que Donatus episcopus Tifilitanus n'a point d'adversaire, au lieu que dans le chapitre 197, elle fait mention d'un évêque donatiste appellé Simplicius & qualifié Tibilitanus episcopus. Florentius episcopus Tifilienfis, assista au concile de Cartha. ge, tenu en 525, sous Boniface. C'est sans doute le même fiége que Tifilitanus, & apparemment que la ville est celle que la table de Peutinger appelle TICHILLA, & place dans la province proconsulaire. TISIS, ville d'Egypre, selon Etienne le géographe. TISOBIS, fleuve de la Grande Bretagne. Voyez TOESO BIUS. TISPO, petite ville de l'Amérique septentrionale, sur la côte du golfe du Mexique, dans l'audience de Mexico. Il est dit dans le supplément des voyages de Dampier, part. 2, c. 5, que Tipso est une assez jolie petite ville, située au bord de la mer, & arrosée par un petit ruisseau ; mais qu'elle n'a aucun commerce du côté de la mer, parce qu'elle n'a point de havre. De l'Isle ne connoît point la ville de Tispo dans sa carte du Mexique : il marque seulement la riviere qu'il nomme TUSPA; & TUSBA pourroit bien être le véritable nom de la ville comme de la riviere. De la vieille Vera-Crux jusqu'à Tispo, il y a environ quinze lieues, la côte s'étendant au nord & au fud, & de Tispo jusqu'à la riviere Panuk ou Panuco, il y a vingt lieues ou environ. La côte est nord & sud au plus près. TISSA, petite ville de Sicile, au pied du mont Etna, du côté du septentrion, près du fleuve Onobala, fuivant la position que lui donne Ptolomée, 1. 3, 6. 4. Silius Italicus, 1. 14, V. 268, écrit TISSE, & en fait un petit lieu : ... & parvo nomine Tiffe. On croit que c'est aujourd'hui Randazzo, ou du moins que la ville de Randazzo est bâtie auprès de l'endroit où étoit Tissa. Les habitans étoient nommés TISSENSES, & non TISSINENSES, comme écrit Pline, 1. 3, c. 8, Cicéron, Orat. Frumentar. c. 38, décide pour la premiere orthographe: A Tiffenfibus, dit il, perparva & tenui civitate, nonne plus lucri nomine eripitur, quam quantum frumenti omnino exaravit. Voyez TISSA. TISSÆ, petit pays de la Sicile, selon Etienne le géographe. Il est question apparemment du territoire de la petite ville de Tifla, qu'Etienne le géographe ne connoît point, & qui étoit peut-être ruinée de fon tems. TISSUS. Voyez PATHISSUS. TISSY, bourg de France, dans la Normandie, à sept lieues de Coutances, & à trois de Saint - Lo. Il y a une vicomté ou petite jurisdiction royale; & on y tient marché tous les samedis, fur-tout pour les veaux qui y font trèsbons. TISUCIS. Voyez SUSACIS, TISURUS, ville de l'Afrique propre. Ptolomée, 1.4, 6.3, la marque parmi les villes qui étoient au midi d'Adruméte. TIT ou TITE, ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Duguela. Marmol, dans sa description d'Afrique, t. 2, 1.3, 6.55, dit que Tite étoit une ville ancienne. On en voit, ajoute-t-il, , les les ruines sur le bord de la mer, à quatre lieues de Mazagan, du côté du couchant. Elle doit, à ce qu'on prétend, sa fondation aux premiers habitans de l'Afrique, & elle étoit autrefois très-peuplée, parce que les campagnes d'alentour sont très-fertiles. Quand les Portugais prirent la ville d'Azamor, Tite se rendit par composition, & fut quelque tems tributaire du roi de Portugal; mais Muley Nacer, frere de Mahamet Oataz, roi de Fez, CCccce iy étant allé dans cette province, pour affranchir les Mahométans de la fervitude des chrétiens, & n'ayant rien fait que pendre un trésorier du roi de Portugal, avec un Juif, qui Paidoit à recevoir les contributions, en enleva tous les habitans, & les plaça dans un petit bourg qui étoit défert, à trois lienes de Fez, fans que cette ville ait jamais été repeuplée depuis. Les maisons & les tours de la ville font encore debout. Les Arabes cultivent le pays des envi tons. TITACAZENUM VINUM. Galien parle d'un vin ainsi appellé du nom du pays où il croissoit. TITACIDÆ, municipe de la tribu Antiochide, selon Etienne le géographe. Spon, dans sa liste des bourgs de Attique, marque celui de Titacide, dans la tribu Aeantide. Ce bourg prenoit fon nom du héros Titacus, qui livra Apidna à Caftor & Pollux, lorsqu'ils vinrent dans l'Attique pour tirer leur fœur Heléne des mains de fon ravisseur The sée, comme le rapporte Hérodote. TITÆRON, nom d'une ville dont parle Isacius, in Lycaphr. cité par Ortélius. TITAN, (ifle de) ou CABAROS, ifle de France, sur les côtes de Provence, dans le diocèse de Toulon. Cette ifle est la plus orientale des isles d'Hieres. C'est à cause de cela qu'on lui a donné le nom de Titan, c'est-à-dire, du côté où se leve le soleil. Les Marseillois & les Grecs l'appelloient autrefois Hypaa, c'est-à-dire inférieure, parce qu'à l'égard de Marseille, elle est au detsous des autres. Enfuite dans le moyen âge on lui a donné le nom de Cabaros. Elle peut avoir quatre mille pas de long, fur mille de large. Elle est peu habitée. 1. TITANA, ville d'Egypte, dont Claudien, in Phanic. fait l'éloge dans ces vers : Clara per Ægyptum placidis notissima sacris Urbs Titana colit. On voit allez que par Titana, ce poëte entend la ville de Diospolis ou la ville du Soleil; car le soleil a été aussi appellé Titan. 2. TITANA, ville du Péloponnése, dans la Sicyonie. Paufanias, 12, c. 11 12, la met à soixante stades de Sicyone. On voyoit autrefois dans cette ville un temple d'Esculape, dont la statue étoit couverte d'une robe de laine & d'un manteau ; ensorte qu'on ne lui voyoit que le visage, les mains & la pointe des pieds. Celle d'Hygia, sa fille, déesse de la Santé, étoit auffi tellement couverte, ou de ses habits, ou des cheveux que les femmes s'étoient coupés pour les lui offrir, qu'on avoit peine à la voir. Les statues d'Alexanor & d'Examérion étoient aussi dans ce temple; ainfi que celle de Coronis qui étoit de bois. Les habitans portoient cette derniere dans le temple de Minerve & l'adoroient là, brûlant toutes les victimes, à la réserve des eiseaux qu'ils mettoient fur les autels. Quant aux ferpens consacrés à Esculape, les hommes n'osoient en approcher, ocher, & mettoient feulement la viande à l'entrée du lieu où ils étoient. Près de Titana on voyoit l'autel des Vents, où le prêtre sacrifioit une nuit toutes les années, & faisoit certains mystères en quatre fosses qui leur étoient dédiées, chantant même quelques vers magiques. Entre cette même ville & Sicyone, on trouve le temple des déesses nommées Sévéres par les Athéniens, & Eumenides par les Sicyoniens. On leur facrifioit tous les ans en un certain jour des brebis pleines, de même qu'aux parques, dont les autels étoient près de-là. 3. TITANA, petite contrée du Péloponnése, dans la Sicyonie. C'est Etienne le géographe qui en fait mention, & il entend parler, sans doute, du territoire de la ville de même nom; il dit que Titana est un pluriel, mais qu'on employe aussi ce mot au fingulier, & à cette occasion, il cite ce passage d'Homere, Iliad. B. v. 735. , 1. TITANUS, fleuve de l'Asie mineure. Pline; 1. 5; c. 30, met son embouchure sur la côte de l'Aeolide, & ajoute qu'il y avoit sur le bord de ce fleuve une ville de même nom. Le scholiaste d'Apollonius place aussi dans ce quartier une ville nommée TITANUM, & Porphyrogenère en connoît une autre dans la Galatie, mais ces trois villes pourroient bien n'en faire qu'une. 2. TITANUS, montagne de l'Asie mineure, selon Ortélius, qui cite Quintus Calaber. 3. TITANUS, montagne de la Theffalie. Hefyche & Euftathe en parlent. TITARESIUS. Voyez EUROTAS, no. 2, & TITARESSUS, No. 2. 1. TITARESSUS, ville de la petite Arménie, selon Ptolomée, 1. 5, 6. 7. Il la met dans la Melitene. 2. TITARESSUS, fleuve de la Theffalie. Vibius-Sequester, p. 85, qui dit qu'on le nomme aussi Orcus, ajoute qu'il se jette dans le Pénée, sans mêler ses eaux avec celles de ce dernier fleuve, mais en coulant dessus. Lucain, liv. 6, verf. 375 & suiv. dont les meilleures éditions lisent TITARESOS, dit que ce fleuve orgueilleux de fortir du Styx, fleuve respecté même par les dieux, dédaigne de meler ses eaux avec celles d'une riviere commune. Solus, in alterius nomen cum venerit unde, Nolle pati, superûmque fibi fervare timorem. TITARUM, ville de la Thessalie, selon Etienne le géographe, qui cite Lycophron. Le nom national est Ti taronius. TITARUS, montagne de la Thessalie. Strabon, 1.9, p. 441, dit qu'elle touchoit au mont Olympe, & que le Heuve Titarefius y prenoit sa source; peut-être donnoitelle le nom à la ville TITARUM, dont parle Etienne le géographe. TITENUS-FLUVIUS, fleuve de la Sarmatie Asiatique, ou plutôt de la Colchide. Apollonius & son scholiaste disent que ce fleuve se jettoit dans le Pont-Euxin. Il donnoit le nom à une contrée appellée TITENIA, que Valerius-Flaccus nomme TITANIA TELLUS. TITHA, ville de l'Arabie, selon la notice des dignités de l'Empire, sect. 22, où on lit: Cohors prima miliaria Thracum ad Titha. TITHONI-REGIA. Voyez TITONI-REGIA. TITHOREA, ville de la Phocide, sur le mont Parnasse. Hérodote, 1.8, no. 32, dit qu'auprès de la ville de Néon, il y avoit une cime du Parnasse appcilée TITHOREA; mais Paufanias, l. 10, c. 32, après avoir rapporté le sentiment d'Hérodote, dit qu'il y a apparence que toute la contrée se nommoit autrefois TITHOREA, & que dans la suite, les habitans des villages voisins, s'étant venus établir dans la ville de Néon, cette ville prit peu à peu le nom de TITHOREA. Le mot est corrompu dans Plutarque, in Sylla, 'qui écrit TITHORA pour TITHOREA. Du tems de Sylla, Tithore n'étoit pas une si grande ville que du tems que Plutarque écrivoit, car ce n'étoit alors, dit-il, qu'une forteresse assise sur la pointe d'une roche escarpée de tous côtés, où les peuples de la Phocide, fuyant devant Xerxès, s'étoient retirés autrefois, & y avoient trouvé leur salut. TITHRAS, bourg de l'Attique, dans la tribu Aegeïde, selon Etienne le géographe. Ce bourg, dit Spon, dans la liste des bourgs de l'Attique, prenoit fon nom de Tithras, fils de Pandion. Ce lieu avoit le bruit d'avoir des habitans très-méchans, & des figues très-excellentes, felon le témoignage de Suidas, d'Ariftophane & d'Athénée. Il est parlé du bourg de Tithras dans une ancienne inscription qui se trouve à Salamine & rapportée par Spon. |