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fons remplis de piquants. Tout contre la mer, & presqu'au bout occidental de la côte, entre les dunes, le terrein y eft plus bas, les forêts n'y font pas hautes, & l'on y voit quelques morceaux de favanas, où il y a quantité de bêtes à cornes. Ce fut à la chaffe des boeufs qu'un François perdit la vie. Ses compagnons s'étoient éloignés de lui, pour chercher du bétail, dont ils mirent en fuite un troupeau fort nombreux, qui le rencontra fur fon pasfage daus les bois, où les arbres étoient d'ailleurs fi ferrés, qu'il n'y avoit pas moyen de marcher autre part que dans le petit fentier que les bêtes font ; de forte qu'il lui fut impoffible de les éviter, & le premier du troupeau le creva, avec les cornes.

De la riviere de Tondelo jusqu'à celle de Guafickwalp, il y a huit lieues de plus, la côte toujours à l'oueft; la baie eft fablonneuse tout du long, & il y a des dunes, de même qu'entre Sainte-Anne & Tondelo; fi ce n'eft que vers l'oueft le bord eft plus bas & les arbres y font plus hauts. TONDEREN ou TUNDERN, ville du royaume de Danemarck, au duché de Schleswig, fur le bord méridional de la riviere de Widaw, à quatre grands milles germaniques, au midi de Rypen, à fept d'Hadersleben, à quatre d'Apenrade, à quatre de Flensbourg, à cinq de Schleswig, & à fix d'Hufum. Son enceinte n'eft pas fort grande; elle ne laiffe pourtant pas d'être affez bien bâtie. Sa fituation eft fort avantageufe, car elle eft dans un terrein fertile. Elle porte dans fes armes un vaiffeau; car autrefois elle avoit un commerce maritime, dont elle eft maintenant privée par les fables, qui ont comblé fon port. Henri de Rantzow dit que Tundern est une ville très ancienne; & que ce fut de fon port que partirent les Angles, qui paflerent dans la Grande-Bretagne, & s'en rendirent maîtres. La fortereffe qui lui fert de défenfe eft auffi d'une petite étendue, mais fes fortifications font bonnes & en bon état. Abel, duc de Schleswig, & depuis roi de Danemarck donna à Tundern le titre de ville en 1243, & lui accorda en même tems divers priviléges. Elle fouffrit beaucoup durant les guerres entre les ducs de Schleswig & les rois de Danemarck. Le roi Eric Plogpenning l'enleva à Abel, duc de Schleswig, en 1248; le roi Eric Gligping prit la fortereffe & la ruina. Adolfe de Holftein s'en empara en 1365, & la veuve de Gerhard, comte de Holstein,l'engagea, avec fon bailliage, à la reine Marguerite.

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Le BAILLIAGE DE TUNDERN s'étend huit milles en longueur, & quatre en largeur, fans y comprendre les ifles qui en dépendent. Tout le bailliage eft divifé en neuf hardes ou territoires; savoir,

Hoyers-harde,
Tonders-harde,

Slaux-harde,

Horfbull ou Woldins-
harde,
Sylt-harde,

Öfter-harde avec l'ifle
d'Ainroem.

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Lundtofft-harde, Karr-harde, Buekings-harde, TONDEROS & TUBERUM noms de deux fleuves d'Afie, que Pline, lib. 6, cap. 23, met aux environs de l'Arie; tous les géographes conviennent que c'eft le même fleuve, dont Pline fait mention fous deux noms différens. C'est le TUBERON de Pomponius Mela, & le TOMEROS d'Arrien. Ce fleuve couloit entre l'Indus & l'Arabis ou Arbis.

TONDOTA, ville de l'Inde, au-delà du Gange. Prolomée, l. 7, c. 2, la donne aux peuples Marunda, & la marque fur la rive orientale du Gange. Ses interprétes lifent CONDOTA, au lieu de TONDOTA.

TONENSIUM. On trouve ce nom dans Hygin, où il semble employé pour défigner un peuple.

TONGĖ, riviere de Romanie, entre Ipfalda & Ferré, eft fi large & fi profonde qu'on ne peut la paffer qu'en bateau.

TONGELRÉE, village des Pays-Bas, dans le Brabant Hollandois, au quartier de Pelland. Il forme, avec trois hameaux, qui en dépendent, un tribunal de fept échevins. Il s'y tient trois marchés par an, le jeudi avant la Pentecôte, le deuxième mardi après la faint Denys, le troifiéme mardi après la fainte Lucie. Il y a un château dans ce village, dont le propriétaire a droit de chaffe. L'églife réformée eft deffervie par le miniftre de Woenfel. Janiçon, Etat préfent de la république des ProvincesUnies, t. 2, p. 143.

1. TONGERLOO ou TONGRELO, abbaye d'Allemagne, au pays de Liége, à deux lieues de Mafeyck, & à une lieue & demie de Brei, fur la petite riviere de Tongerloo.

2. TONGERLOO, abbaye des Pays-Bas, dans le Brabant, au quartier d'Anvers, dans la Campine, à trois lieues d'Arscot. Cette abbaye, qui eft de l'ordre de Prémontré, doit fon origine à quelques religieux de l'abbaye de faint Michel à Anvers, qui vinrent s'y établir en 1130, & qui furent dotés par un homme riche nommé Gifelbert. On y a vû fouvent jusqu'à trois cents religieux, qui font réduits maintenant à la moitié, par les guerres, & dont une grande partie exerce des fonctions paftorales. Le pape Pie IV unit cette abbaye à l'évêché de Bois-le-Duc; de forte que les deux premiers évêques, François Sonnius & Laurent Meutfius, en furent abbés : mais en 1590, du tems de l'évêque Clément Crabbeeh, l'abbaye fut séparée de l'évêché, en lui faifant certains revenus annuels. TONGLING. Voyez TUNGLING.

TONGLOU ou TONGLIEU. Voyez TUNGLIEU. TONGORIA, petit peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Louifiane, au pays des Cheraqui. Il habite au bord de la riviere Casquinambaux, à la chute d'une petite riviere à la bande du fud. Il y en a une colonie au bord méridional de la riviere Ohio, dans le pays des Ilinois.

TONGOUS ou TOUNGUSES, peuples Tattares, foumis à l'empire Ruffien. Ils occupent à préfent une grande par. tie de la Sibérie orientale, & font divifés, par les Rulfes, en quatre branches principales. 1o, les Podkamena Toungoufi, qui habitent entre la riviere de Jenifea & celle de Lena, au nord de la riviere d'Angara. 2°. les Sabatski Toungoufi, qui habitent entre la Lena & le fond du golfe de Kamtzchatka, vers les God de latitude, au nord de la riviere d'Aldan. 3°. les Olenni Toungoufi, qui habitent vers les fources de la Lena & de la riviere d'Aldan, au nord de celle d'Amur. 4°. & les Conni Toungoufi, qui habitent entre le lac Baikal & la ville de Nerzinskoi, & le long de la riviere d'Amur. Il paroît que ces peuples ont la même origine que les Tartares : ils ont à peu près les mêmes inclinations, & la même phyfionomie; cependant, ils ne font pas tout-à-fait fi bafanés & fi laids que les Call. moucks, ayant les yeux beaucoup plus ouverts, & le nez moins écrafé que ces derniers. Ils font, pour la plûpart d'une taille haute & robufte, & généralement plus actifs que les autres peuples de la Sibérie. Les Podkamena Toungoufi, & les Sabatski Toungoufi ne différent guères, en leur maniere de vivre, des Oftiakes & des Samoyedes, leurs voisins à l'oueft & au nord, excepté qu'en été ils vont, hommes & femmes, quafi tout nuds, ne mettant communément qu'une petite ceinture de cuir, d'un empan de largeur, pour couvrir leur nudité, & pour le garantir des moucherons, qu'on trouve en été en quantité dans tous les pays du nord, & principalement dans ceux qui tirent vers l'eft. Ils portent toujours au bras un pot, où il y a un morceau de bois pourri allumé, dont la fumée chaffe ces infectes. Ils ont des cheveux noirs, & ordinairement fort longs, qu'ils lient ensemble tout près de la tête, & les laiffent pendre en cette forte fur le dos. Dans l'hiver, ils portent des habits de peaux de cerfs, ou de rennes, le poil en dehors, & des culotes, bas, fouliers de ces mêmes peaux, & tout d'une piéce; pour orner leurs habits, ils les bordent en bas de peaux de chiens ; & au lieu d'un bonnet, ils fe couvrent la tête de quelque morceau de pelleterie, qu'ils ajustent à leur fantaisie. Ils ne fe fervent ni de chanvre, ni de lin: ils font leurs cordes & les gros fils tors, dont ils peuvent avoir befoin dans leurs ménages, de peaux de poiffons. Its vivent, dans l'été, de la pêche, & dans l'hiver de la chaffe, ne fçachant ce que c'eft de nourrir d'autres bêtes que des rennes & des chiens, qui leur tiennent lieu de chevaux ; & comme les Sabatski Toungoufi le fervent ordinairement de chiens devant leurs traîneaux, & que la chair de ces mêmes bêtes fait toutes leurs délices, les Ruffes leur ont donné ce nom, qui veut dire Toungoufi des chiens. Ils avouent un Dieu créateur de toutes chofes, mais c'est tout; car ils ne l'honorent ni le prient, & dans les néceffités de la vie, ils s'adressent à des idoles reffemblant à la créature humaine, que chacun fe coupe lui-même, le mieux qu'il peut, d'un morceau de bois, & ils honorent ou maltraitent ces prétendues idoles, Tome V. FFft ffij

felon qu'ils croient avoir raifon de s'en louer ou de s'en plaindre. Ils n'ont point d'autres prêtres que quelques fchammans, qu'ils confultent plutôt comme des forciers, que comme des prêtres; ils expofent leurs morts fur des arbres, jusqu'à ce qu'ils foient tout pourris, après quoi ils en enterrent les os du côté de l'orient; ils fe font toutes fortes de marques noires dans le vifage & fur les mains, ce qui fert d'embelliffement aux femmes & aux hommes de nom. Les Olenni Toungoufi vivent pareillement de la chaffe & de la pêche; mais ils nourriffent en même tems des beftiaux, & s'habillent, tant en été qu'en hiver, de peaux de brebis, ou de jeunes daims; ils portent leurs cheveux comme les autres Toungoufi, dont on vient de parler, & fe fervent de bonnets de peaux de renard, qu'ils peuvent abattre à l'entour du cou lorsqu'il fait froid. Lorsqu'ils font un ferment, ils prennent un chien, le cou chent à terre, lui enfoncent un couteau dans le ventre, fous le pied gauche de devant, & lui fucent, par cette ouverture, tout le fang. Ils croient que ce fang fuffoqueroit, à l'instant, celui qui feroit un parjure. Les Conni Toungoufi font les moins barbares de tous ces peuples, ils fe nourriffent quafi tous de leur bétail, & s'habillent à peu près comme les Moungales, ausquels its resemblent beaucoup en toutes chofes. Ils coupent leurs cheveux à la façon des Callmoucks & des Moungales, & fe fervent des mêmes armes qu'eux, au fabre près, dont ils n'ont point l'ufage jusqu'ici. Ils ne cultivent point de terres, mais au lieu de pain, ils fe fervent des oignons de lis jaunes, qui croisfent en grande quantité en ces quartiers, dont ils favent faire une forte de farine, après les avoir féchés, & de cette farine, ils préparent une bouillie, qu'ils trouvent délicieufe; ils mangent auffi, bien fouvent, les oignons lorsqu'ils font bien féchés, fans en faire de la farine. Ils font bons hommes de cheval, & leurs femmes & leurs filles montent auffi-bien à cheval qu'eux-mêmes, & ne fortent jamais fans être bien armées; auffi ont-elles la réputation de fe fervir fort bien de leurs armes. Tous les Toungoufes en général font extrêmement braves & robustes; ils habitent tous dans des hutes ou maifons mouvantes; leur religion eft à peu près la même par-tout, & ils prennent tous autant de femmes qu'ils en peuvent entretenir. Il n'y a qu'un petit nombre des Conni Toungoufi qui obéit à la Chine, tout le refte de ce peuple eft fous l'obéisfance de la Ruffie, qui en tire les plus belles pelleteries qui viennent de la Sibérie. * Hiftoire généalogique des Tatars, P. 345 & fuiv.

TONGRES, cu flamand Tongeren, ville d'Allemagne, dans l'évêché, ou la principauté de Liége, au pays appellé la Hafbaye. Elle a été autrefois la capitale d'un fort grand pays, & étoit déja célébre du tems de Jules-Cefar: on l'appelloit alors Aduatuca. Les Tongriens, ayant occupé le territoire des Eburons, ne changerent point le nom de la capitale; de forte que Prolomée met Atuacutum, ou plutôt Atuatucum, pour la capitale des Tongriens : fur la fin du quatrième fiécle, & dans le cinquième, on retrancha une fyllabe de ce nom, de forte que l'itinéraire d'Antonin marque Aduaco - Tongrorum, & la carte de Peutinger Atuaca. Ce nom fut, par la fuite, aboli entierement, & on lui fubftitua celui du peuple Tungri. Cette ville n'a jamais pu réparer le dommage que lui caufa Attila, & elle n'a été depuis qu'une ville médiocre. Les François s'en faifirent en 1672, afin qu'elle leur fervit d'entrepôt, pour aller de France en Hollande; mais après qu'ils eurent pris Mastricht, en 1673, ils abandonnerent Tongres, qui leur étoit devenue inutile, & la démantelerent, de forte que ce n'eft plus qu'un gros bourg, où il y a une très-ancienne églife collégiale dédiée à la fainte Vierge. Tongres eft fituée fur la riviere de Jars, appellée en flamand Jecker, & en latin Jecora: elle fe décharge dans la Meufe à Maftricht. Tongres appartenoit, il y a près de huit cents ans, à l'évêque de Liége & à fon églife. Otton II, dans fa patente de 981, met Tongres au nombre des principaux biens de l'église de faint Lambert, inter capitaliffimas poffeffiones, comme on le peut voir dans 1'hiftoire du chanoine Anfelme. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2, p. 126.

Guichardin, description du Brabant, p. 213, dit que Tongres eft la premiere ville de toute la France & de 1'Allemagne, qui fut convertie à la foi chrétienne : il en met l'époque à l'an 101, & dit que l'évangile y fut prêché

par S. Materne, qui y mourut en 133. On le compte pour premier évêque de Tongres. Saint Servais, qui en fut le neuvième évêque, transporta le fiége épiscopal à Mastricht, d'où le faint évêque Hubert le transféra à Liége. TONGUÉ, petite riviere de France, dans le Languedoc : elle paffe à Gabian, à Ponfoule, & fe rend dans la riviere d'Erault, à Saint-Thibery.

TONGUSES ou TONGUSI, peuples de la grande Tartarie, à l'orient des Oftiakes, font fort vites à la course, vont tout nuds pendant l'été, & ménent une vie miférable. Ils n'enterrent point leurs morts, mais ils les pendent à de grands arbres: ils n'ont point d'habitation fixe, & ils errent d'un lieu à l'autre : ils le défigurent le vifage, en fe coufant les joues avec du fil noir, pendant leur jeuneffe, & ils retirent le fil, qui leur laiffe des points noirs fur le vifage: ils ne connoiffent point de Dieu ni de providence.

TONI, étang de l'Espagne Tarragonnoife, felon Avienus, cité par Örtélius, qui dit que le même auteur fait mention d'un rocher aux environs des Pyrénées, & qu'il

nomme TONITA-RUPES.

TONICA, entrepôt d'Afrique, dans le golfe de Barbarie, felon Ptolomée, l. 4, c. 7, qui le marque entre le promontoire de Sérapion & l'embouchure du fleuve Raptum. Dans un autre endroit, Ptolomée, l. 1, c. 17, au lieu de TONICA, écrit NICI. C'eft le Niconis-Dromus qu'Arrien, p. 9, dans fon périple de la mer Rouge, marque après le Serapionis-Dromus. Le nom moderne eft Zazella, felon Ortélius, qui cite Stuckius.

TONICAS, peuples de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France : ils habitent le long du Miffiffipi.

TONIHABA, petite ifle d'une demi-lieue de long, dans le fleuve Saint-Laurent, à treize lieues au-deffous du Cataroconi, ou fort Frontenac. En 1721, elle étoit habitée par un fauvage Iroquois, à qui le comte de Frontenac l'avoit concédée, & qui y avoit assemblé dix-huic ou vingt familles de fa nation, qui y cultivoient la terre, laquelle eft affez fertile. * Journal du pere de Charlevoix.

TONINS. Voyez TONNEINS.
TONITA. Voyez TONI.

TONKAT. Voyez TONCAT.

TONKOUA, lieu de l'empire des Abiffins, où quelques uns mettent l'origine du Nil. Ce lieu eft dans le pays des Agous, peuples de la partie occidentale du royaume de Goïam. Corneille, Dictionnaire. Bernier, Hiftoire du Mogol.

*

TONNA, feigneurie d'Allemagne, dans la Thuringe. Cette feigneurie renferme deux petites villes, dont l'une eft appellée BURG-TONNA, & l'autre GRAFFIN-TONNA; elles font fituées à un quart de mille l'une de l'autre, proche de Langenfalza & d'Unstrult, à trois milles d'Erfurt, & à deux milles de Gotha. A Burg- Tonna, il y a une commanderie de l'ordre teutonique. En 1558, le 17 & le 18 de mai, une tempête inonda tellement cette contrée, qu'il y eut plus de quarante-fix perfonnes de noyées, & entr'autres, un enfant fut emporté par l'eau, avec fon berceau, fur un pommier, où on le trouva encore vivant trois jours après, du moins c'eft ce que dic Jean Baugé dans la chronique de Thuringe. A GraffinTonna, il y a un château, avec des foffés & un pont levis, qui étoit autrefois la réfidence des comtes de Gleichen. Cette famille étant éteinte, Chrétien Schenk, feigneur de Tautenberg, Frauen-Priesniz & Nidern, Treba, hérita de cette feigneurie; mais étant auffi décédé fans héritiers, en 1640, elle retourna, en qualité de fief caduc, au duc de Saxe-Weimar. En 1375, Frédéric, landgrave de Thuringe, ravagea cette contrée, & en 1631 le général Tilly pilla le château & la ville de GraffinTonna, qui étoit le douaire d'une comteffe de Gleichen. *Zeyler, Top. Saxon. p. 181.

TONNAY-BOUTONNE, en latin Thalnayum, ville de France, dans la Saintonge, au diocèfe de Saintes, élection de Saint-Jean d'Angely. Cette ville eft fituée sur la riviere de Boutonne, à trois lieues de Saint-Jean d'Angely à l'occident, & à trois lieues à l'orient de Tonnay-Charente.

TONNAY-CHARENTE, en latin Talniacum, Tau niacum, Thalnayum, ville de France, dans la Saintonge, diocèfe de Saintes, élection de Saint-Jean d'Angeli, fur

la Charente, à une lieue au-deffus de Rochefort, à trois à l'occident de Tonnay-Boutonne, & à fix de Saintes & de Saint-Jean d'Angely. Cette ville eft affez confidérable & ancienne; il y a un port, où les vaiffeaux du roi fe retiroient avant l'établiffement de Rochefort; il en refte de grands magafins, dont on fe fert quand ceux de Rochefort font remplis. La feigneurie de Tonnay-Charente appartient depuis long-tems à la maifon de Rochechouart, dont le duc de Mortemar eft le chef, & fon fils porte le titre de prince de Tonnay-Charente. Cette principauté eft attachée à un château qui fut donné à la maifon de Rochechouart l'an 1400, elle vaut douze mille livres de rente. Il y a auffi une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, fous le titre de fainte Marie & de S. Hippolyte. Mascelin, feigneur de Taunay ou Tonnay, l'avoit fondée pour des chanoines, qui s'étant dérangés, fans vouloir entendre à aucune réforme, Gaufroi & un feigneur de Tonnay, petit-fils de Mascelin, mirent en leurs places les moines de S. Jean d'Angely l'an 1090. C'est de-là que l'inftitution de l'abbé de Tonnay-Charente appartenoit autrefois à l'abbé de S. Jean d'Angely, dont il étoit fuffragant, & obligé d'affifter à l'office divin le jour de faint Jean-Baptifte, en furplis & en aumuce, comme les chanoines de Saintes, portant une espèce de camail fourré & bordé d'une peau grisâtre [ Mozeta leucophaa pelle adornata ins tructus, & précédé d'un de fes moines, il faifoit les encenfemens conjointement avec l'abbé de S. Jean d'Angely. La menfe abbatiale n'eft que de 1000 livres de re

venu.

TONNEINS, en latin Tonenfium, ville de France, dans l'Agenois, diocèfe & élection d'Agen, fur la Garonne, à cinq lieues au deffous d'Agen, & à une lieue audeffous de l'embouchure du Lot dans la Garonne. Elle eft compofée de deux bourgs presque joints ensemble, qui font environ trois mille cinq cents habitans. Le bourg qui eft du côté d'Agen, appartient au duc de la Force, & l'autre au duc de la Vauguion. Le duc d'Elbœuf brûla & démolit presque toute cette ville l'an 1622. Elle eft au-deffous d'Agen au couchant d'été, & à huit de Bazas à l'orient. ** Piganiol, Description de la France, t. 4, p. 550. TONNENBERG, petite ville d'Allemagne, dans le duché de Saze-Gotha.

étoit

TONNERRE, en latin Tornordus, petite ville de France, dans la Champagne, autrefois de la Bourgogne, fur l'Armanfon, & le chef lieu d'un comté confidérable. Cette ville eft fort ancienne : Grégoire de Tours en fait mention. Aldreval, moine de Fleury, dit, dans fon livre des miracles de faint Benoît, que Tornodorus étoit un château de la Bourgogne, fur la riviere d'Armanfon, caftrum in Burgundie partibus in latere montis fupra fluvium Hormenfionem. Il ajoute que ce lieu avoit donné le nom au pays voifin, adjacenti regioni nomen indidit; namque à Tornodoro vicina regio Tornodorenfis dicitur. Enfin, il dit que ce pays gouverné alors par un vicomte, ex officio vicem Comitis agens. Ce vicomte ou lieutenant devoit être fous le comte de Langres, dont Tonnerre dépendoit, comme il en dépend encore aujourd'hui, tant pour le fpirituel & la juris diction épiscopale que pour la mouvance. Le comté de Tonnere fut anciennement poffédé par les comtes d'Auxerre & de Nevers. Mathilde de Courtenay, héritiere de ces comtés, étant mariée en troifiémnes nôces avec Guy de Forez, fon mari fit pour elle foi & hommage du comté de Tonnerre à Torote, évêque de Langres, l'an 1232. Cette comteffe fit encore hommage à l'évêque Hugues l'an 1246, elle eut pour héritiere fa petite-fille Mathilde de Bourbon, femme d'Eudes, duc de Bourgogne ; il n'y eut que des filles de ce mariage. Alix, une de ces filles, époufa Jean de Chaalons, feigneur de Rochefort ; & par ce mariage les comtés d'Auxerre & de Tonnerre entrerent dans la maifon de Chaalons. Jean de Chaalons rendit au roi le comté d'Auxerre, & ne laiffa que celui de Tonnerre à fon fils Louis, qui reconnut Bertrand de la Tour, évêque de Langres, & lui donna fon dénombrement l'an 1393. Son fils Louis mourut fans postérité comme tous fes freres, & leurs fœurs Jeanne & Marguerite heriterent d'eux; Marguerite époufa Olivier de Huffon, qui fut, à cause de fa femme, feigneur en partie du comté de Tonnerre; mais leurs fils Jean de Huffon ayant racheté la portion de la tante Jeanne, eut ce comté entierement, en exécution d'un arrêt rendu le 18 mai 1453. Son petit-fils Louis de Huffon étant mort fans poftéri

té, fa tante Anne de Hullon hérita du comté qu'elle apporta à fon mari Bernardin de Clermont, comte de Clermont, vicomte de Tallard, premier baron de Dauphiné, qu'elle époufa l'an 1497. Leurs descendans mâles ont joui de ce comté près de deux cents ans. Enfin, le comte de Tonnerre dernier mort, a rendu ce comté au marquis de Louvoy le Tellier, fecrétaire d'état & miniftre de la guerre fous Louis XIV. * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 33.

Il y a dans la ville de Tonnerre un bailliage feigneurial régi par la coutume de Sens, & une grurie feigneuriale, une élection, un grenier à fel. La ville de Tonnerre eft fermée par une vieille muraille fort négligée & par quelques tours rondes à l'antique. L'églife de Notre-Dame préfente un beau frontispice orné de trois ordres d'architecture l'un fur l'autre, & terminé par un fronton fort élevé. A côté est une très-haute tour carrée, fur la plate-forme de laquelle on peut fe promener à la faveur d'une baluftrade de pierre qui regne tout à l'entour. La petite coupe ronde qui s'éleve de l'autre côté de l'église, est encore affez ornée d'architecture. Outre cette églife il y a celle de faint Pierre qui eft une collégiale, celle des minimes, un célébre hôpital qui a autrefois fervi de demeure aux comtes de Tonnerre, & un couvent de religieufes urfulines. Dans un des fauxbourgs de cette ville on voit fortir au pied d'un rocher une fontaine fiabondante, qu'à vingt toifes de là on la pafle fur un pont de pierre de deux arches, & qu'au-deffous de ce pont elle fait tourner des moulins fort confidérables. Le principal commerce de l'élection de Tonnerre eft celui des vins. Elle eft partagée pour les aides en trois départemens, Tonnerre, Auxerre & Chablis. On recueille, année commune dans le département de Tonnerre, trente mille muids de vin. * Piganiol, Description de la France, tom. 3, P. 329.

&

La ville de Tonnerre a pris pour fon patron faint Thierry', II du nom, évêque d'Orléans, qui y mourut en 1022, dont le corps fut enterré dans l'abbaye de faint Michel. Cette abbaye de faint Michel de Tonnerre, poffédée par des bénédictins, avoit été fondée quelques années auparavant par le comte Milon, feigneur du lieu, & parent de faint Thierry, quoique l'églife fut beaucoup plus ancienne. Saint Ebbes, ou Ebbon, évêque de Sens, étoit né à Tonnerre, & fut gouverneur du pays avant fon épiscopat. *Baillet, Topog. des faints, p. 490.

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TONNERROIS, en latin Tornodorenfis Pagus petic pays de France en Champagne, a pris fon nom de la ville de Tonnerre, autour duquel il eft.

TONNINGEN, ville du royaume de Danemarck, au duché de Schleswig. Elle eft fituée dans la péninfule d'Eyderftad, ainfi nommée de la riviere d'Eyder, qui la fépare des pays des Dithmarfes. La ville de Tonningen n'eft pas des plus anciennes, & s'augmente de jour en jour par le commerce facilité par le port qu'y forme la riviere d'Eyder, & dans lequel peuvent entrer commodément les vaiffeaux de l'Océan. En 1593, Adolphe, duc de Schleswick & d'Holftein y bâtit un beau château fur les bords de la riviere. Le roi de Danemarck en fit démolir les fortifications; le duc de Gottorp les rétablit en 1700, & elle fe trouva en état de foutenir un fiége que le roi de Danemarck fut obligé de lever; mais elle fut prife une feconde fois en 1707, & on en a rafé les fortifications. Elle eft à deux milles d'Allemagne au-deffous de Frédérichstadt au couchant, à fix de Schleswick & à quatre de la mer. * Topogr. circul. infer. Sax. p. 229.

TONNON. Voyez THONON.

TONNONENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconfulaire. Optatus eft qualifié episcopus Tonnonenfis dans la conférence de Carthage. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 1082.

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TONOSA ou TONOZA, ville de l'Afie mineure, dans la Cappadoce. L'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Sébaste à Cocufon, entre Sébaste & Ariarathia. à cinquante milles du premier de ces lieux, & à égale distance du fecond. Quelques manuscrits, au lieu de ToNOSA lifent TosoNA.

TONQUIN. Voyez TUNQUIN.

TONSA ou Tosa, ville voifine de celle de Caroto & de Jowe, & qui n'eft pas éloignée de la ville de Mewari, qu'on trouve à fa droite. Les habitans de Tonfa ne font pas tout-à-fait vêtus comme les autres Japonnois. Les hom FFffff in

mes portent un bonnet pointu, dont la queue leur pend fur le vifage: leur robe de deffous eft de coton ; & ils ont fur les épaules une grande pièce d'étoffe de foie, qui eft une espéce de manteau. Comme ils fout parés d'une ceinture fort belle & délicatement bordée, ils en laiffent voir le plus qu'il leur eft poffible. Les femmes de qualité ont toujours un évantail à la main; un grand voile de coton qui s'agrafe fur l'eftomac, leur descend jusque fur les jambes. Leurs ceintures font de foie ou de coton, felon le rang qu'elles tiennent. Le tefte de leur ajustement eft entierement femblable à celui des autres Japonnois. * Corn. Diction. Ambaffade des Hollandois au Japon.

TONSBERG, ville de Norwége au gouvernement d'Aggerhus, à l'entrée du golfe d'Anflo à la gauche. TONZARMA, ville de la Médie. Voyez TONDARBA. TONZI, ville de Thrace. Ptolomée, . 3, c. 11, la marque fur la côte du Pont-Euxin, entre Apollonie & Peronticum.

TONZOS ou TONZUS, ville de Thrace dans les terres, felon Prolomée.

TOOM, ville de l'empire Ruffien, dans la Sibérie. La description de la Sibérie, inférée dans le recueil des voyages de la compagnie des Indes orientales, t. 1, p. 238 édit. de Rouen, porte que des voyageurs, fous le regne de Boris Goddenoof, remonterent l'Oby, deux cents lieues au deffus du fort Noxinscoy, & qu'ayant trouvé un climat chaud, & où l'on a peu d'hiver, Boris ordonna que le gouverneur de Sibérie y enverroit des gens pour y bâtir une ville. D'abord on y fit une bonne fortereffe & quelques maifons. Depuis on a continué à bâtir, de forte que maintenant il y a une belle ville nommée Toom, parce qu'on apprit que ce même endroit avoit été habité par des Tartares, qui en faifoient leur lieu de plaisirs, & qui avoient un roi nommé Altyn. Cette nouvelle ville a été fouvent attaquée par divers peuples, qui fe tiennent à l'entour fous des tentes, ou en rafe campagne; mais aujourd'hui elle eft fi puiffante, qu'elle ne craint plus rien. Entre la forterelle de Noxins coy & la ville de Toom, on découvre tous les jours en pénétrant dans le pays, divers peuples qui fe donnent le nom d'Oftachi, & qui s'uniffent volontiers avec les Samoyedes, les Moscovites & les Tartares de Sibérie, & en font traités avec douceur ; il y en a même qui leur apportent de l'or. Ils ont divers rois qui font comme les petits rois des Indes orientales. La ville de Toom eft au-delà de l'Oby. Les habitans fe fervent de rennes pour leurs traineaux, & des chiens qui courent fort vîte. La plupart de ces chiens font nourris de poiffon, parce qu'on croit que cet aliment leur donne de la force. Le poiffon qu'on leur donne eft le plus fouvent de la raie féche.

FOORNÆ, peuples d'Afie. Ptolomée, l. 6, c. 13, les comprend fous le nom général des Saca.

TOOTOMI, province du Japon, fur la côte méridio nale de l'ifle de Niphon. Elle eft bornée au nord par la ргоvince de Sinano, à l'orient par celle de Suruga, au midi par la mer, & à l'occident par la province de Micawa. Ses principaux lieux font

Jammamats, Chagingawa, Maifacca, Cananie. TOOUC, bourg de Méfopotamie, felon Petis de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 3, c. 34, qui les met près

de Hartan.

TOPA (les), font des Tartares orientaux, qui prétendent être descendus de Hoamti, ancien empereur de la Chine, dont quelques enfans ont paflé dans la Tartarie. Topa fignifie prince de la terre dans la langue de ces peuples. La poftérité de ces Tartares n'a point eu de commerce avec la Chine pendant plufieurs années. Ces peuples fe rapprochecherent par la fuite de la Chine, & un de leurs kans, nommé Mao, étendit fa domination au point, qu'il devint fouverain de trente-fix royaumes. Cinq générations après les Topa s'avancerent vers le midi, & camperent fur le grand lac. Au bout de quelque tems ils s'avancerent encore plus au midi, & s'établirent dans le pays des Hiougnon. Il paroît par-là que les anciens Tartares demeuroient dans la Sibérie, vers le lac Pikal. Un de leurs rois transporta encore fes habitations plus au midi, & fe cantona dans les environs de La-Tong-Fou, & les Topa y devinrent très-puisfans: ils portoient encore le nom de Soteou. L'an 295 de J. C. les Topa diviferent leurs hordes en trois parties, ce

qui forma trois royaumes. La premiere habitoit au nord de Chani-ko, vers Pao gantcheou; elle étoit gouvernée par Loukuou ou Tchaohoamti; la feconde habitoit dans la provincede Toi, aujourd'hui Taitcheou ; elle étoit gouvernée par O-tà ou Huon-hoam-ti. La troifiéme habitoit aux environs de Tim-fiam dans le Chenfi, & étoit commandée par Aliu ou Moham-ti. Ces trois princes étoient freres, & toutes leurs habitations étoient fituées dans le nord de la province du Chanfi. O-tà pafla au nord du défert, l'an 297, & y fit de grandes conquêtes. Ces trois habitarions formerent à la fin un corps de nation, proclamerent un roi, dont la postérité prit le nom de dynaftie de Goei. Les Goei curent de grands démêlés avec les Yen, & les fuccès furent partagés. Cependant la puiffance de Goei augmentoit de jour en jour : ils transporterent à la fin leur cour à Pinc-tching, y firent bâtir des palais & des temples, & prirent le titre d'empereurs l'an 398. Ces empereurs devinrent enfin fi puiffans, qu'ils partagerent la Chine avec les Sum, & établirent leur cour à Sigan-fou dans le Chenfi. Les Goei, comme accablés fous le poids de leur puiffance, la laifferent entre les mains des miniftres, qui n'en firent usage que pour détrôner leurs maîtres. Ils commencerent par indispofer le peuple contre eux, & à la fin fe firent proclamer à leur place. Ainfi s'éteignit la puiffance des Goei, qui avoit fait trembler la Chine pendant près de trois ficcles. * Hiftoire générale de Huns par de Guignes, t. 1, p. 180. TOPALIC-CARAC, nom d'une horde Tartare. Petis de la Croix la place près du mont Ournac. TOPARI. Voyez TAPYRI.

TOPARUM. Voyez TOPIRIS.

TOPAYOS, bourg de l'Amérique méridionale fur le bord méridional de l'Amazone, à l'embouchure de la riviere de même nom, les Portugais y ont un fort. Les habitans font presque tout ce qui refte de la vaillante nation de Tupinambas, dominante il y a deux fiécles dans le Bréfil, où ils ont laiflé leur langue, de laquelle on trouve des vestiges fort avant dans l'intérieur de ce continent. C'eft principalement chez les Topayos qu'on trouve aujourd'hui, plus aifément qu'ailleurs, de ces pierres vertes dont nous avons parlé à l'article de riviere des Amazones.

TOPAYOS, (riviere de) riviere de l'Amérique méridionale. Elle descend des mines du Bréfil, en traverfant des pays inconnusha,bités par des nations fauvages & guerrieres, que les miffionnaires travaillent à apprivoiler, & va fe rendre dans la riviere des Amazones au-deffous du détroit de Pauxis. * Relation d'un voyage en Amérique par de la Condamine.

TOPAZA, ville de l'Inde; elle étoit, felon faint Epiphane, de duodecim Gemmis, dans le lieu où fe trouve la pierre précieuse appellée Topale. Ortélius croit qu'il y a faute dans cet endroit de faint Epiphane, & qu'il eft question de l'ifle Topazos & non d'une ville.

TOPAZIUS. Voyez TOPAZOs.

que

l'en

TOPAZOS, ifle de la mer Rouge, à trois cents ftades du continent, felon Pline, l. 37, c. 8. Il dit que Juba qui lui donne cette pofition, eft couverte de brouillards; ce qui a été caufe que plufieurs navigateurs l'ont cherchée inutilement, & que c'eft ce qui lui a fait donner le nom de Topaze; parce que Topazis, en langue troglodite, fignifie chercher. Pline, en rapportant le fentiment d'Archélaus, touchant la découverte des topazes, dit droit où elles fe trouvent eft une ifle de l'Arabie nommée CHITIS. Ortélius femble douter que cette ifle foit la même que celle que Pline, dans un autre endroit, l. 6, c. 29, appelle Cytis, où l'ou trouvoit auffi des topazes, & qui étoit dans le golfe Arabique. Selon Strabon, 4. 16, p. 770, l'ifle qui produifoit les topazes étoit nommée OPHIODES. Voyez ce mot. Au lieu de Topazos, Etienne le géographe écrit TOPAZIUS, & en fait une ifle de l'inde, nous Ivx. Il ajoute qu'auparavant on écrivoit Topaxius ; ce qu'il y a de certain, c'eft que les anciens ont fouvent confondu les lettres && (.

TOPETORKAN, place ruinée de la petite Tartarie fur la côte orientale du golfe de Nigropoli, où il fe joint à la mer Noire, environ à dix lieues de Balaclava, vers le nord. Elle fut anciennement épiscopale, & enfuite archi-épiscopale, & felon quelques auteurs c'eft le lieu où S. Clément fut exilé, & fouffrit le martyre l'an de Jesus➡ CHRIST 101. Topetorkan eft prife pour la ville Cherfo Cherfonnefus & Heraclea des anciens.

TOPHANA du TOPANA, fauxbourg de la ville de Conftantinople, fur le bord de la mer, au-deffous de Pera & de Galata, tout à l'entrée du canal de la mer Noire, où la plupart des gens fe rendent pour s'embarquer quand ils veulent aller fe promener fur l'eau. On l'appelle Tophana, comme qui diroit arsenal, ou maiton du canon : car top en turc, fignifie canon, & hana fignifie maifon ou lieu de fabrique. Rien n'eft fi agréable que l'anphithéâtre que forment les maifons de Galata, de Pera & de Topana, il s'étend du haut des collines jusqu'à la mer. Topana eft un peu plus élevé que les autres, mais il eft plus petit, on voit à cent pas de la mer l'arfenal, où l'on fond l'artillerie; c'eft une maison couverte de deux dômes, laquelle a donné le nom à tout le quartier. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 9.

TOPHET. On croit que Tophet étoit la voirie de Jerufalem, (a) fituée au midi de cette ville, dans la vallée des enfans d'Hennon. On dit qu'on y entretenoit toujours du feu, pour bruler les charognes & les immondices qui s'y apportoient de la ville. C'eft au même endroit qu'on jettoit les cendres & les débris des statues des faux dieux, lorsqu'on avoit démoli leurs autels. Ifaïe, c. 30, 33, paroît faire aliufion à la coutume de bruler les cadavres dans Tophet, lorsqu'il dit, en parlant de la défaite de l'armée de Sennacherib: « Il y a déja long-tems que Tophet eft préparée; le roi la tient toute prête, elle eft profonde » & étendue, un grand amas de feu & dé bois lui doit fer» vir de nourriture, le fouffle du Seigneur eft comme un » torrent de foufre qui l'embrafe. » D'autres croyent que le nom de Tophet eft donné à la vallée d'Hennon, à caufe des facrifices qu'on y faifoit au dieu Moloch, en frapant du tambour, nommé en hébreu toph. Voici comme le faifoient ces facrifices. La ftatue de Moloch étoit de cuivre, creufe par dedans, ayant les bras étendus, & un peu penchés par devant. On allumoit un grand feu au-dedans de la ftatue, & un autre au devant d'elle. On mettoit fur fes bras l'enfant qu'on vouloit lui immoler, lequel tomboit bientôt dans le feu, qui étoit au pied de la ftatue, jettant les cris qu'on peut s'imaginer. Pour étouffer le bruit de ces hurlemens, on faifoit autour de l'idole un grand tintamarre de tambours, & d'autres inftrumens, afin que les fpectateurs ne fullent pas attendris par les clameurs de ces miférables victimes. Voilà, dit-on, quelle forte de facrifices on offroit dans Tophet. Jérémie, c. 8, 31, reproche aux Israëlites d'avoir bâti des temples à Moloch, dans la vallée d'Hennon à Tophet, pour y bruler leurs enfans par le feu. Edificaverunt excelfa Tophet, qua eft in valle filio rum Hennom, ut incenderent filios fuos, & filias fuas igni. On voit par le même prophéte que Tophet étoit un lieu fouillé, (b) où l'on jettoit les cadavres à qui on ne donnoit pas la fépulture. Le roi Jofias fouilla le lieu de Tophet, où étoit le temple de Moloch, (c) afin que perfonne n'y allât plus facrifier les enfans à cette cruelle divinité. (a) Dom Calmet, Dict. (b) Jerem. 7, 32, 19, 11, 12, 13. (©) IV Reg, 23, 10, 11.

TOPIA, province de l'Amérique feptentrionale au Mexique, & comprife dans la nouvelle Biscaye. Elle s'étend l'espace de plus de trente lieues entre des montagnes. De Laet, Descript. des Indes occid. L. 6, c. 9, qui cite Antoine Herrera, dit que ce fut Francisco de Ybarra, qui découvrit le premier cette province. Il y alla fur la fin de l'hiver, & prenant son chemin avec les gens par des montagnes très-hautes & très-difficiles, ils furent contraints de fe faire des paffages avec le fer, au travers des rochers. Ils eurent d'ailleurs à effuyer de grandes neiges, & une gelée fort rude, qui leur emporta quarante chevaux. I y en eut que l'excès du froid força à fe jetter dans un grand feu qu'avoient allumé fes gens, & quelques autres furent fi fubitement glacés & roidis par le froid, qu'ils demeurerent long-tems dans les champs comme des ftatues fans fe corrompre. Après avoir enduré ces grandes incommodités, il entra enfin dans la province de Topia, dont les ha bitans lui réfifterent d'abord avec opiniâtreté; mais il vint à bout de les appaifer, en les traitant fort humainement. En fe retirant de cette province, Ybarra paffa par la province de Cinaloa, pour s'épargner la difficulté des chemins de la montagne.

TOPINANBAZES , peuple fauvage de l'Amérique méridionale, au Bréfil. De Laet, Description des Indes occidentales, L. 15, c. 4, dit que ce peuple habite depuis

la riviere de Saint-François jusqu'à la baye de tous les Saints. Il ajoute que les Topinanbazes font entierement femblables aux Petivares, tant en coutumes qu'en mœurs. De l'Ile écrit TUPINAMBES, au lieu de TOPINANBAZES, TOPINAQUES, felon de Laet, & TUPINAQUES, felon de l'ifle, peuples fauvages de l'Amérique méridionale au Brélil, au gouvernement de Saint Vincent. Il y a peu d'Indiens qui différent autant des autres Sauvages, foit pour le naturel, foit pour les mœurs. Les femmes des Topinaques fe peignent le corps de diverfes couleurs', pour en paroître plus belles. Ils mallacrent leurs prifonniers avec un grand appareil & font des danfes publiques trois jours entiers avant que d'en venir à ce malfacre. Pendant ce tems là, ils fe peignent le corps du fuc d'un fruit qu'ils appellent Jampavo, s'ornent la tête de couronnés & de plumes, & branlent avec leurs mains des courges remplies de petites pierres. De l'Ifle marque fut fa carte du Bréfil, que ce peuple eft détruit.

TOPINO, riviere d'Italie, au duché de Spolete, eu latin Tinia, ou Teneas. Elle a fa fource dans l'Apennin, paffe à Fuligno, & après avoir groffi fes eaux de celles de diverles rivieres, qu'elle reçoit, elle va fe jetter dans le Tibre, entre Pontenuovo & Torsciano. * Magin, Carte du duché de Spolete.

TOPIRIS, ville de Thrace. Prolomée, l. 3, c. 11, la marque dans les terres. Ortélius, qui cite le recueil des conciles, dit que cette ville étoit de la premiere Macédoine. Pline écrit auffi TOPIRIS; mais dans une médaille de Geta, cette ville eft appellée Topirus, avec le furnom d'Urpia; & elle eft nommée TOPERUS & TOPARON par Procope. Simler croit que c'eft le TOPINIUM & l'OгOPISIUM de l'itinéraire d'Antonin ; & Ortelius veut que ce foit auffi la ville de Doberus de Thucydide.

TOPISIUM, nom d'un lieu dont il eft parlé dans le code Théodofien, Tit de primicer. & notar.

1. TOPLITZ, TEPLICE, petite ville de Bohéme, dans le cercle de Leutmeritz, entre Graupen & Toxen, proche de Kloftergrap, Ofec, Ducbzat, Mileffow & Bilin, à fix milles de Brix. Il y a un bain, dont les eaux fortent toutes chaudes de la terre, & guériffent plufieurs maladies. Ce bain eft célébre en Bohéme. * Zeyler, Topog. Bohem. pag. 81.

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2. TOPLITZ, petite ville de Bohéme, dans le cercle de Pillen, près de Landeck, Deuffing, Wilerub & Memetung. En 1643, le général Suédois Konigsmark la pilla, & emmena l'abbé du monaltere de Dopel, prifonnier avec lui. Ce monaftère, de l'ordre de prémontré, eft à un quart de mille de cette ville, qui appartient à cet abbé.

TOPLITZUM, licu fortifié dans la Thrace, felon Cédrene, cité par Ortélius, qui ajoute que Gabius lit POPLIZUM pour TOPLITZUM dans Curopalate.

TOPO, bourgade des Indes, à l'extrémité occidentale du cap Comorin, au royaume deTravancor, entre Periapatan au nord, & Couvalam au fud, à la diftance d'une lieue du premier. Les jéfuites y ont une maifon, la plus confidérable de toute la côte de Malabar.

TOPOGLIA, bourgade des états du Turc, dans la Livadie. On croit que c'eft l'ancienne ville Copa, fituée fur le marais Copaïs. Voyez COPA. Topoglia ett aujourd'hui environnée d'eau de tous côtés : quant au marais, les Grecs l'appellent Limnitis Livadias, & non Stivo, comme le prétendent quelques-uns de nos géographes ; car Stivo feroit plutôt le matais de Thèbes. Le marais ou le lac de Topoglia reçoit plufieurs petites tivieres; favoir, le Cephyffus, & les autres qui arrofent une belle plaine d'environ quinze licues de tour, & qui eft abondante en bleds & en pâturages, auffi étoit ce autrefois un des quartiers les plus peuplés de la Boétie. L'eau de ce marais s'enfle quelquefois beaucoup par les pluies; & elle inonda anciennement deux cents villages de la plaine. Elle feroit même capable de fe déborder réglément toutes les années, fi la nature, aidée peut-être de l'art, ne lui avoit procuré une fortie, par cinq grands canaux, fous la montagne voifine de l'Eupire, entre Negrégont & Talanda l'eau du lac s'engouffre, & va fe jetter dans la mer de l'autre côté. Les Grecs appellent ce lieu là Catabathra. Voyez CATABATHRA. * Spon, Voyage de Grece, 1.

, par où

TOPOS, lieu de Thrace, felon Curopalate, cité par

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