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Romains. Après la décadence de l'empire romain, cette
province devint la proie des Barbares, qui inonderent l'Ita-
die; ensuite elle fit partie des états des empereurs d'Occi-
dent ; & enfin, après plusieurs changemens, elle vint aux
Médicis, dont la maison, selon quelques-uns, fort d'un sei-
gneur de la cour de Charlemagne, & felon d'autres, d'un
grand capitaine qui défendit Alexandre, contre l'empe-
reur, Frédéric 1. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que cette
maison peut prouver une succession continue de grands
hommes, depuis Lippo ou Philippe de Médicis, qui vivoit
vers le milieu du treizićme fiécle, & qui donna tant d'af-
faires aux Gibelins. Il fut bisaïeul d'Everard II, dont les
deux fils Juvencus & Clariffime firent chacun une branche.
Le Pape Léon X, qui fut élu en 1513, étoit de la pre-
miere. Quant à la seconde, Jean de Médicis, petit fils de
Clariffime, fut la tige de deux autres branches. Come
l'aîné fit la premiere, dont étoit Alexandre, que l'empe-
reur Charles V fit duc de Florence. Laurent le puîné de
Jean, est chef de celle qui a fini par la mort de Jean-
Gaston de Médicis, arrivée le 9 juillet 1737. Cette maison
étoit depuis long tems à la tête de la république de Flo-
rence, quand l'empereur Charles V créa duc souverain de
cet état, en 1530, Alexandre de Médicis, qui fut tué en
1537, par Laurent de Médicis son parent. Alexandre
n'ayant point laisse d'enfans, Jean son frere, fur duc de
Florence, & fon fils Côme, fut créé grand duc de Tos-
cane, par le pave Pie V, en 1569. Ce pontife avoit ré
folu d'élever Côme à la dignité royale, mais la crainte
que ce titre ne lui attirât des ennemis, fit qu'il se contenta
de lui donner celui de grand duc. Les princes qui ont fuc-
cédé à Côme, ont porté le même titre. Ce titre est fondé
fur ce qu'ils possédent la plus grande partie de l'Hétrurie,
& l'on a dit comme en proverbe, en parlant du grand duc,

S'il avoit Lucque & Sarzane,
Il feroit roi de Toscane.

Elisabeth Farnése, reine douairiere d'Espagne, étant la plus proche héritiere de Jean-Gaston de Médicis, l'empereur avoit déja donné l'expectative, ou l'investiture éventuelle du grand duché de Toscane à don Carlos, fils de cette reine en 1731, lorsque par le traité de Vienne de l'an 1735, dont Carlos ayant obtenu le royaume des deux Siciles, céda ses droits sur le grand duché de Toscane à François Etienne, duc de Lorraine, qui', de son côté, a cédé la Lorraine au roi Stanislas, & après la mort de ce prince, à la France; en conféquence, François Etienne, auparavant duc de Lorraine, & depuis empereur, fit prendre posses sion en fon nom de ce grand duché le 14 juillet 1737, le lendemain de la mort du grand duc, Jean Gaston. A fa mort, arrivée le 18 août 1765, son second fils Léopold de Lorraine, alla en prendre possession.

La Toscane n'a pas un territoire égal par-tout. Il y a de hautes montagnes où l'on trouve des mines d'airain, d'alun, de fer & même d'argent, & des carrieres de très-beau

marbre & de porphyre: dans d'autres quartiers on voit des collines fort agréables, ou l'on recueille quantité de vin, d'oranges, de citrons, d'olives & d'autres fruits; dans d'autres endroits on a des plaines très fertiles en bled & en tout ce qu'on peut souhaitet pour la vie.

,

Legrand duc de Toscane est absolu. Son conseil est composé d'un petit nombre de personnes. Dans les affaires épineuses, il y ajoute douze confulteurs nobles; les uns choisis entre les docteurs, les autres parmi les sujets qui ont rempli quelque ambassade. Pour les affaires militaires, il confulte les généraux les plus expérimentés. Il renvoye la connoissance des affaires criminelles à son chancelier & aux secrétaires. Du reste, il n'a rien changé aux droits ni aux priviléges dont jouissoient les Florentins, dans le tems qu'ils étoient libres. Ses revenus ordinaires montent à un million trois cents mille ducats, dont il en destine quatrevingts mille pour l'entretien de ses troupes, tant cavalerie qu'infanterie. Les dépenses pour la marine ne sont pas assignées sur ces fonds, mais fur les décimes du clergé, sur les revenus de l'ordre de S. Etienne, & fur le butin qui se fait sur les ennemis. Dans le besoin, il peut demander à ses sujets une somme par forme d'emprunt, pourvu qu'elle n'excéde pas celle de cinq mille ducats; alors il leur assigne quelque portion de ses revenus pour leur remboursement. Le duc Ferdinand avoit mis, felon quelquesuns, en réserve jusqu'à dix millions, & felon d'autres jusqu'à vingt, sans y comprendre des pierreries & des bijoux d'un grand prix. Le grand duc pofléde, outre cela, dans le royaume de Naples, la principauté de Capistran, qui lui rapporte vingt cinq mille ducats de rente. Il jouit en Espagne de quelques domaines; & il a à Rome quatre palais avec sept mille ducats de revenu. Ses forces de terre consistent en une milice de trente-fix à trente-huit mille fantassins, qui ont leurs colonels & leurs capitaines, & qui font l'exercice à certains jours marqués. Personne n'est exempt de la milice que les clercs & les étudians ; & ceux qui sont enrollés jouissent de très-grands priviléges. Sa garde consiste en cent suisses armés de cuirasses & de hallebardes, en cent cuiraffiers, & en quatre cents chevaux légers, sans compter un gros corps de noblesse, qui fuit toujours le prince. La cavalerie consiste tout au plus en quinze cents chevaux. A l'égard des garnisons, on n'en peut rien dire de fixe; parce que le nombre en augmente ou diminue selon les besoins. Les forces de mer peuvent passer pour considérables. On a vu les grands ducs avoir douze galéres, quelques galeaces & deux galions, qui fervoient pour le transport des marchandises. Ce fut dans le dessein de foutenir sa marine, que le duc Côme institua en 1571 l'ordre de S. Etienne, dont les grands ducs font grands maîtres. Les chevaliers peuvent être naturels du pays & étrangers. Ils ont cent commanderies, dont le revenu monte à trente mille ducats. Nous joindrons ici la description géographique de la Toscane ou de l'Hétrurie, telle que l'a donnée le pere Briet.

Le domaine du duc de Modène, dans la Carfagnane :

Castro-Nuovo.

:

1

Fila Terra,

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La Tos

cane ou

l'Hétrurie, comprend,

La Carfagnane.

Fleuves qui se jet-Stanarone, Squi coulent dans d'agréables

tent dans la Maira, Utella,

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vallées.

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Massa,

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1

La Tos

cane ou

1'Hetrurie, comprend,

S. Maria di Bagno,

Villes & forteresses San-Petro,

de la Romandiole Flo. <Fiorenzuola,
rentine.

Lacs de Florentin

Le Florentin,

Pietra-Mala,

Castiglione di Gatte.

Bientina ou Sesto,
Fucechio.
Pescia,
Ombrone,.

1

:

Stella,

Bifentio,

Au septentrion.

Marino,

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i

Porto-Hercole,

Monte-Argentaro, San-Steffano, Orbitello,

Etat de Gli Prefidi,

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On appelle MER DE TOSCANE, la partie de la mer Méditerranée renfermée entre la Toscane, l'état de l'Eglise, le royaume de Naples, & les ifles de Sicile, de Sardaigne & de Corse. On la nomme aussi mer de TYRRHENE & de THUSQUE, des anciens Thusques ou Tyrthéniens, peuples de l'ancienne Hetrurie. Enfin, on lui donne le nom de MER INFÉRIEURE, par opposition au golfe de Venise, qu'on appelle MER SUPÉRIEURE. Il y a quinze lacs en Toscane: celui d'Aprile, les petits lacs d'Orbitello, de Pérouse, de Baccano, de Monterose, de Vice, de Braciano, de Baflanello, de Bolsena, de Laghetti au territoire de Riette, & deux qui ne font éloignés l'un de l'autre que de la portée d'une Héche, entre les territoires de Florence & de Sienne. L'eau de l'un est claire, & il est très-profond; & l'autre a une eau noire comme l'encre, & on n'en trouve pas le fond; & quand on y jette du bois, il va à fond, & on ne le revoir plus. On ne trouve aucun poisson ni dans l'un ni dans l'autre.

TOSCANELLA, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise, au Patrimoine de saint Pierre, felon quelques-uns, au duché de Castro, selon d'autres. Cette petite ville, située fur la Marta, avoit autrefois un évêché, qui a été uni à celui de Viterbe. Voyez TUSCANIENSES. * La Forêt de Bourgon, Geogr. hift. t. 2, p. 396.

TOSCOLANO, bourg d'Italie, dans le Bressan, assez près de la rive septentrionale du lac de la Garde, entre Salo, au nord occidental, & Gargnano au midi oriental. On voit, près de ce bourg, les ruines de l'ancienne Benacus. Magin, Carte du Bressan.

TOSIOPI, peuples d'Afic, au voisinage de la Galatie, felon Plutarque, de virtutib. mulier. num. 44.

TOSMUANASSA, ville de la Bactriane. C'eft Prolomée, 4. 6,614, qui en parle. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Tosmanaffa, porte Ebusmi

Regia.

TOSPITIDE, (la) contrée de l'Arménie majeure, felon Ptolomés, lib. 5, cap. 13, qui la place entre les sources du Tigre & de l'Euphrate, vers le midi, avec l'Aretene & la Corinée.

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TOSSA, cap d'Espagne, en Catalogne, se nommoit

anciennement Lunarium Promontorium. Il est près de la ville de Palamos.

TOSSING ou TASSING. Voyez TASSING.

1. TOST, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie, au duché d'Oppelen, entre Nackel & Tarnowitz, près de Strelitz. * Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 185.

2. TOST. Voyez TEST.

TOSTAR, ville capitale du Chusistan, qui est entre le Fars ou Farsistan, le golfe Persique, vers Basra & Vafer. Cette ville, dit Petis de la Croix, liv. 3, c. 22, dans fon histoire de Timur-Bec, est sruée à 844 30' de longitude, sous les 31d 30' de latitude. On la croit la plus ancienne ville du monde.

TOSTES, bourg de France, dans la Haute-Normandie, au pays de Caux, à fix lieues de Rouen, & à pareille distance de Dieppe. Comme il se trouve sur la grande route de l'une à l'autre de ces villes, les hôtelleries y font en affez grand nombre. On y tient marché tous les lundis. Son église paroissiale porte le titre de saint Martin. A une lieue & demie de ce bourg, & un peu moins de Longueville, on trouve un gros village, nommé Gonneville, où il y a deux curés, deux vicaires & d'autres ecclésiastiques. * Corn. Dict. sur des mémoires dresses sur les lieux en 1705.

TOSTIENBURG, abbaye de filles, en Allemagne, dans l'Eichsfeld. Le territoire de cette abbaye appartient à l'archevêque de Mayence. * Zeyler, Topograph. archiep. Mogunat. Add. p. 35.

TOTA, (iles de ) ou ifles des PLANTAINS, ifles d'Afrique, dans la haute Guinée, au midi de la baie de Sainte-Anne, & à la pointe ouest de l'isle de Scherbroa Elles font au nombre de trois, & rangées sur la même ligne. Elles font basses & plates, & environnées de rochers au nord-est. Les Anglois leur ont donné le nom de Plantain, parce que ce fruit y est fort commun. * Côte Guinée par M. Bellin, ingénieur de la marine.

de

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TOTAI. Voyez TOTTAIUM. TOTANA, village d'Espagne, au royaume de Murcie, (4) à quatre lienes de Lorca, sur la route qui conduit de l'une de ces villes à l'autre. Ce village ou bourg eft bien peuplé, (b) & pourvu qu'il pleuve, on y recueille du HHhhhhiij

bied, de l'huile & du vin. On y fait de la soie. Il y a une paroiffe & un couvent de religieux de faint François. Totana est une commanderie qui appartient aux chevakers de saint Jacques. (a) Délices d'Espagne, p. 536. (b) Silva, Poblac. de España, p. 234.

TOTNESS, en latin Totonefium, bourg d'Angleterre, dans le comté de Devon, sur la riviere de Dart, à trois lieues au dessus de Darmouth. Il envoie des députés au parlement.

TOTONACA, contrée de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Tlascala. Elle s'étend le long du golfe de Mexique, depuis la Vera Crux, jusqu'à la province de Panuco, & vers les confins du Tutépeque. Du côté du couchant, elle avance jusqu'aux montagnes, d'où la riviere d'Améria tire sa source, à quarante lienes ou environ de la ville de Mexique. * Baudrand, Dict. ed. 1705.

TOTONIS-VILLA, lieu de la Gaule Belgique. Paul Diacre dit qu'étant dans ce lieu, vers la fête de Noel, il mesura, à fix heures, l'ombre de son corps, & trouva qu'elle étoit de dix-neuf pieds & demi. Ortelius croit que TOTONIS-VILLA pourroit être là pour THEONIS-VILLA. * Longobard. 1. 1, c. 5.

oche,

TOTTAIUM, lieu de Bithynie. L'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Constantinople à Antioche, entre Oriens-Medio & Dahlis, à vingt-huit milles du pre⚫mier de ces lieux, & à égale distance du second. Surita prétend qu'il faut lire Cotyaium, au lieu de TorTAUM; cependant le code Théodosien, 12 tit. de Decurionib. fait mention d'une ville de Bithynie appellée TOTAL.

TOUARCÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers. Ce bourg est considérable.

TOUCHE, (la) riviere & anse de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. Elle est de la paroifle du Carbet, sur les confins de celle du Mouillage. Cette riviere tombe du bas de la même montagne nommée Pitons du Carbet, à une lieue au nord du bourg du Carber. Elle se divise en deux petits bras avant de se jetter dans la mer.

TOUCHES, ET LE CHATEAU DE MONTAIGU, lieu de France, dans la Bourgogne, du diocèse de Châlon, fur le sommet d'une montagne. Il y a des vignes: Montaiga, Bourg neuf, Chaumeire, Ertoye & Maison Blanche en dépendent.

TOUCHES DE PÉRIGNÉ, (les) bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saint-Jean d'Angely.

TOUCHET, bourg de France, dans la Normandie, élection de Vire.

TOUCHOUACCINTON, nation de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France. C'est une de celles des Sioux de l'ouest, située au confluent de la riviere SaintPierre & du Miffiffipi.

TOUCQUE, en latin Tolca, riviere de France, en Normandie. Elle baigne Lisieux & Pont-l'Evêque, & fe décharge dans la mer, près de l'emboucluire de la Seine. * Maty, Dict.

TOUCY, (quelquefois mal écrit Touscr) petite ville de France, dans le diocèse d'Auxerre, & généralité d'Orléans, à cinq lieues ou environ d'Auxerre, vers le couchant, dans un lieu fort aquatique & fablonneux, est une des terres qui viennent du patrimoine de faint Germain, évêque d'Auxerre, sous le nom de Tociacus. C'étoit originairement un pays de forêts. On trouve son clergé nommé dans les statuts de saint Tétrice, évêque d'Auxerre, vers l'an 700. L'évêque Heribert, frere du roi Hugues Capet, y fit bâtir un château, où il avoit coutume de se retirer, après avoir pris le plaisir de la chaffe. L'évêque Humbaud rentra, vers l'an 1100, dans plusieurs biens de cette terre, qui avoient été ufurpés, & transigea apparemment pour le reste. Il y batit aussi une maiTon épiscopale. Guillaume de Toucy, autre évêque d'Auxerre, augmentarou rebâtit cette maison, vers l'an 1170, & ajouta une chapelle en l'honneur de Notre-Dame, où Hugues de Noyers & Guillaume de Seignelay, ses succeffeurs, fonderent des chanoines dans le commencement du triziéme siécle. En 1040, les troupes de Thibaud, comte de Champagne, mirent le feu à Toucy. En 1423, les Anglois le brûlerent encore, & l'église paroisliale de faint Pierre, qui avoit été bâtie en 1273, fut si endommagée, qu'on fongea depuis à la rebâtir. Elle a été dédiée

en 1522. Le premier chanoine de Toucy porte le nom de trésorier ; il est en même-tems curé de la paroisse. Toucy est une baronnie, qui releve, en foi & hommage, de l'évêque d'Auxerre, & le baron est l'un des quatre qui doivent le porter à son intronisation. Les seigneurs de Toncy font célébres dans l'histoire de France, & ont fait beaucoup de fondations. Cette baronnie est, depuis près de deux cents ans, dans la maison de Prye. Un Aymard de Prye a fait démolir l'ancienne tour bâtie par l'évêque Heribert, & bâtit un château en place, lequel a aussi été rebâti depuis à la moderne. Cette ville a donné origine à plusieurs lavans. Il y a apparence que Pierre Grognet, poëte vulgaire du commencement du seiziéme fiécle, en étoir. Il parle aussi d'autres écrivains du même lieu. * Hift. de la prise d'Auxerre, p. 182.

TOUE, (la) en latin THOEDA, riviere de France, qui prend sa source en Poitou, passe à Thouars, Montreuil-Bellay, & se jette dans la Loire, au-dessous de Saumur. Elle est navigable depuis Montreuil Bellay. Cette riviere n'est point différente du Thoué. TOUENISSA. Voyez VATINESSA.

TOUGES, bourg de France, dans l'Armagnac, diocèse d'Ausch, élection d'Armagnac.

On veut fans doute parler de Touget, qui est sur la Gimone, avec un prieuré conventuel, de l'ordre de cluni; mais il est du diocèse de Lombés, & dans le vicomté de Ferensaguet.

1. TOUILLON, baronnie de France, dans la Bourgogne, au diocèle d'Autun. Ce lieu est situé en pays de montagnes : il appartient à l'évêque d'Autun, qui y a un archiprêtre. Malnaison, les métairies de Chassaigne & les granges de Jailly en dépendent.

2. TOUILLON, village de France, dans la FrancheComité, au diocèse de Belançon. Dans un pré, qui est sur le chemin de Pontarlier au village de Touillon, on trouve une fontaine, qui fait un flux & reflux sensible & réglé. Voici la description qu'en fit, l'an 1690, un habile médecin. Elle naît dans un lieu pierreux, & comme elle jette par deux endroits séparés, elle s'est fait deux bassins, dont la figure lui a fait donner le nom de Fontaine ronde. Dans le premier, qui est le plus élevé, & qui a environ sept pas de long, fur fix de large, le flux & reflux paroît davantage, & il semble qu'une pierre aiguë, qui est au milieu, y soit mise exprès, pour mieux faire remarquer les mouvemens de l'eau, lorsqu'elle monte & descend. Quand le flux commence, on entend comme un bouillonnement, & l'on voit fortir l'eau de tous côtés, qui, formant plusieurs petites boules, s'éléve toujours peu à peu, jusqu'à la hauteur d'un grand pied. Alors, étant répandue dans toute la capacité du premier bassin, elle regorge un peu à côté du second, où l'on voit de même qu'elle croît avec tant d'abondance, que ce régorgement des deux sources, en s'unissant, fait un ruisseau confidérable. Quand ce reflux se fait, l'eau descend petit à petit, & à peu près en aussi peu de tems qu'elle monte. Le période du flux & du reflux dure en tout un peu moins d'un demi-quart d'heure, & le repos qui est entre les deux ne dure qu'environ deux minutes. La descente de l'eau est si évidente, que la fontaine tarit presque entierement; cependant l'un des reflux est régulierement tou jours différent de l'autre, en ce que la fontaine tarit presqu'entierement une fois, & qu'une autre fois, il reste un peu plus d'eau dans le bassin : ce qui continue toujours alternativement, & fans augmenter ni diminuer. Vers la fin du reflux, & lorsqu'il ne reste presque plus d'eau à rentrer, on entend unpetit bruit. Quoiqu'on observe ces mouvemens réguliers dans le second bastin, le reflux y est beaucoup moindre, car il y reste toujours affez d'eau pour entretenir le ruisseau qu'il produit ; & dans le premier bassin, le flux & le reflux sont beaucoup plus remarquables, & à moins que l'eau de pluie ne le trouble, ou que les neiges fondues ne l'inondent, ils y paroiffent toujours ausli sensiblement qu'on l'a dit. Quoique l'eau de cette fontaine soit claire, fraîche, légere, il semble pourtant qu'elle laisse sur la langue un petit goût de fer; elle teint aussi les pierres du bassin d'une couleur de rouille; & comme aux environs, il y a beaucoup de mines de fer, on pourroit croire aussi aisément qu'elle tient un peu de ce métal; cependant, après l'avoir pelée, distillée & éprouvée de toutes façons, M. Courvoisier ne trouva pas

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