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marbre & de porphyre: dans d'autres quartiers on voit des collines fort agréables, ou l'on recueille quantité de vin, d'oranges, de citrons, d'olives & d'autres fruits; dans d'autres endroits on a des plaines très fertiles en bled & en tout ce qu'on peut fouhaitet pour la vie.

Romains. Après la décadence de l'empire romain, cette province devint la proie des Barbares, qui inonderent l'Itadie; enfuite elle fit partie des états des empereurs d'Occident ; & enfin, après plufieurs changemens, elle vint aux Médicis, dont la maifon, felon quelques-uns, fort d'un feigneur de la cour de Charlemagne, & felon d'autres, d'un Le grand duc de Toscane eft abfolu. Son confeil eft comgrand capitaine qui défendit Alexandre, contre l'empe- pofé d'un petit nombre de perfonnes. Dans les affaires reur, Frédéric 1. Ce qu'il y a de bien certain, c'eft que cette épineufes, il y ajoute douze confulteurs nobles; les uns maifon peut prouver une fucceffion continue de grands choifis entre les docteurs, les autres parmi les fujets qui hommes, depuis Lippe ou Philippe de Médicis, qui vivoit ont rempli quelque ambaffade. Pour les affaires militaires, vers le milieu du treizième fiécle, & qui donna tant d'afil confulte les généraux les plus expérimentés. Il renvoye faires aux Gibelins. Il fut bifaïeul d'Everard II, dont les la connoiffance des affaires criminelles à fon chancelier & deux fils Juvencus & Clariffime firent chacun une branche. aux fecrétaires. Du reste, il n'a rien changé aux droits ni Le Pape Léon X, qui fut élu en 1513, étoit de la pre- aux priviléges dont jouilloient les Florentins, dans le tems miere. Quant à la feconde, Jean de Médicis, petit fils de qu'ils étoient libres. Ses revenus ordinaires montent à un Clariffime, fut la tige de deux autres branches. Côme million trois cents mille ducats, dont il en deftine quatrel'aîné fit la premiere, dont étoit Alexandre, que l'empe- vingts mille pour l'entretien de fes troupes, tant cavalerie reur Charles V fit duc de Florence. Laurent le puîné de qu'infanterie. Les dépenfes pour la marine ne font pas Jean, est chef de celle qui a fini par la mort de Jean- affignées fur ces fonds, mais fur les décimes du clergé, Gafton de Médicis, arrivée le 9 juillet 1737. Cette maifon fur les revenus de l'ordre de S. Etienne, & fur le butin étoit depuis long tems à la tête de la république de Flo- qui fe fait fur les ennemis. Dans le besoin, il peut deman. rence, quand l'empereur Charles V créa duc fouverain de der à fes fujets une fomme par forme d'emprunt, pourvu cet état, en 1530, Alexandre de Médicis, qui fut tué en qu'elle n'excéde pas celle de cinq mille ducats; alors il 1537, par Laurent de Médicis fon parent. Alexandre leur affigne quelque portion de fes revenus pour leur remn'ayant point laiffé d'enfans, Jean fon frere, fur duc de bourfement. Le duc Ferdinand avoit mis, felon quelquesFlorence, & fon fils Côme, fut créé grand duc de Tos- uns, en réserve jusqu'à dix millions, & felon d'autres cane, par le pade Pie V, en 1569. Ce pontife avoit ré jusqu'à vingt, fans y comprendre des pierreries & des bifolu d'élever Côme à la dignité royale, mais la crainte joux d'un grand prix. Le grand duc pofféde, outre cela, que ce titre ne lui attirât-des ennemis, fit qu'il fe contenta dans le royaume de Naples, la principauté de Capistran, de lui donner celui de grand duc. Les princes qui ont fuc- qui lui rapporte vingt cinq mille ducats de rente. Il jouit cédé à Côme, ont porté le même titre. Ce titre eft fondé en Espagne de quelques domaines; & il a à Rome quatre fur ce qu'ils poffédent la plus grande partie de l'Hétrurie, palais avec fept mille ducats de revenu. Ses forces de terre & l'on a dit comme en proverbe, en parlant du grand duc, confiftent en une milice de trente-fix à trente-huit mille S'il avoit Lucque ́& Sarzane, fantaffins, qui ont leurs colonels & leurs capitaines, & qui Il feroit roi de Toscane. font l'exercice à certains jours marqués. Perfonne n'est exempt de la milice que les clercs & les étudians ; & ceux qui font enrollés jouiffent de très-grands priviléges. Sa garde confifte en cent fuifles armés de cuiraffes & de hallebardes, en cent cuiraffiers, & en quatre cents chevaux légers, fans compter un gros corps de nobleffe, qui fuic toujours le prince. La cavalerie confifte tout au plus en quinze cents chevaux. A l'égard des garnifons, on n'en peut rien dire de fixe; parce que le nombre en augmente ou diminue felon les befoins. Les forces de mer peuvent pafler pour confidérables. On a vu les grands ducs avoir douze galéres, quelques galeaces & deux galions, qui fervoient pour le transport des marchandifes. Ce fut dans le deffein de foutenir fa marine, que le duc Côme inftitua en 1571 l'ordre de S. Etienne, dont les grands ducs font grands maîtres. Les chevaliers peuvent être naturels du pays & étrangers. Ils ont cent commanderies, dont le revenu monte à trente mille ducats. Nous joindrons ici la description géographique de la Toscane ou de l'Hétrurie, telle que l'a donnée le pere Briet.

Elifabeth Farnéfe, reine douairiere d'Espagne, étant la plus proche héritiere de Jean-Gafton de Médicis, l'empereur avoit déja donné l'expectative, ou l'inveftiture éventuelle du grand duché de Toscane à don Carlos, fils de cette reine en 1731, lorsque par le traité de Vienne de l'an 1735, dont Carlos ayant obtenu le royaume des deux Siciles: céda fes droits fur le grand duché de Toscane à François Etienne, duc de Lorraine, qui', de fon côté, a cédé la Lorraine au roi Stanislas, & après la mort de ce prince, à la France; en conféquence, François Etienne, auparavant duc de Lorraine, & depuis empereur fit prendre poffesfion en fon nom de ce grand duché le 14 juillet 1737, le lendemain de la mort du grand duc, Jean Gaston. A fa mort, arrivée le 18 août 1765, fon fecond fils Léopold de Lorraine, alla en prendre poffeffion.

La Toscane n'a pas un territoire égal par-tout. Il y a de hautes montagnes où l'on trouve des mines d'airain, d'alun, de fer & même d'argent, & des carrieres de très-beau

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La Carfagnane,

Maffa,
Carera;

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Monte-Lupo
Empoli,
Certaldo,
San Miniato
Poggio-Bontio,
Poggio Imperiale,
Caftel-Fiorentino,
San-Gimignano,
Barberino,

San-Donato,
San-Gioanni,
Camaldoli,
Seraualle,

Monte-Aluerno,
Ponte-San-Steffano,

Arezzo,

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Territoire du bourg Borgo di San Sepulchro.

du S. Sépulchre,

Piftora ou Piftore,

Banga,

Monte-Carlo,

Alto-Pascio,

Bientina,

Pescia,

Carmignano,
Monte Summano,

Villes & bourgs du Seraualle,

territoire de Florence,

au-delà de l'Arno,

Monte-Vetolini,

Monte-Catino,

Prato,
Pratolino,

Caftel-Franco,

Terra-Nuova,

Fiefoli,
Mugello,

San Martino

Scarperia,

1

Vall Ombrofa ou Val-Ombreuse.

Citta di Sole,

Saffo di Simone,

Villes & Fortereffes Santa-Soffia,

de la Romandiole Flo-Caftro-Caro,

rentine,

Pianeta,

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S. Maria di Bagno

Villes & fortereffes San-Petro, de la Romandiole Flo.<Fiorenzuola,

Pietra-Mala,'

Caftiglione di Gatte.
Bientina ou Sefto,

Lacs de Florentin

Fucecbio.

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Rivieres de Floren-Mugnone,

tin, qui se jettent dans Siene,

l'Arno,

Era,

Elfa

Pefa,

Au midi.

Ema,
Grone

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Villes & bourgs fur

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la côte.

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Isles de la dépen

dance de Pife,

Villes & lieux du
Pifan dans les terres,

Torre a San Vincenzo.

¿La Corfe,

Melloria,

Gorgona.
Volterra,

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La Tos

cane ou

l'Hetrurie, comprend,

Les Siennois,

Etat de Gli Prefidi,

Porto-Hercole, Monte-Argentaro,

San-Steffano,

Orbitello,

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On appelle MER DE TOSCANE, la partie de la mer Méditerranée renfermée entre la Toscane, l'état de l'Egli fe, le royaume de Naples, & les ifles de Sicile, de Sardaigne & de Corfe. On la nomme auffi mer de TYRRHEN! & de THUSQUE, des anciens Thusques ou Tyrthéniens, peuples de l'ancienne Hétrurie. Enfin, on lui donne le nom de MER INFÉRIEURE, par oppofition au golfe de Venife, qu'on appelle MER SUPÉRIEURE. Il y a quinze lacs en Toscane celui d'Aprile, les petits lacs d'Orbitello, de Péroufe, de Baccano, de Monterofe, de Vice, de Braciano, de Baffanello, de Bolfena, de Laghetti au territoire de Riette, & deux qui ne font éloignés l'un de l'autre que de la portée d'une Héche, entre les territoires de Florence & de Sienne. L'eau de l'un eft claire, & il et très-profond; & l'autre a une eau noire comme l'encre, & on n'en trouve pas le fond; & quand on y jette du bois, il va à fond, & on ne le revoir plus. On ne trouve aucun poiffon ni dans l'un ni dans l'autre.

TOSCANELLA, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, au Patrimoine de faint Pierre, felon quelques-uns, au duché de Caftro, felon d'autres. Cette petite ville, fituée fur la Marta, avoit autrefois un évêché, qui a été uni celui de Viterbe. Voyez TUSCANIENSES. La Forêt de Bourgen, Géogr. hift. t. 2, p. 396.

*

à

TOSCOLANO, bourg d'Italie, dans le Breffan, affez près de la rive feptentrionale du lac de la Garde, entre Salo, > au nord occidental, & Gargnano au midi oriental. On voir, près de ce bourg, les ruines de l'ancienne Benacus. Magin, Carte du Breffan.

*

TOSIOPI, peuples d'Afic, au voifinage de la Galatie, felon Plutarque, de virtutib. mulier. num. 44. TOSMUANASSA, ville de la Bactriane. C'eft Prolomée, 4. 6,6,14, qui en parle. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Tosmanaffa, porte Ebusmi

Regia.

TOSPITIDE, (la) contrée de l'Arménie majeure, felon Ptolomée, lib. cap. 3, qui la place entre les 5,cap. fources du Tigre & de l'Euphrate, vers le midi, avec l'Aretene & la Corinée.

TOSSA, cap d'Espagne, en Catalogne, fe nommoit

anciennement Lunarium Promontorium. Il eft près de la ville de Palamos.

TOSSING ou TASSING. Voyez TASSING.

1. TOST, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie, au duché d'Oppelen, entre Nackel & Tarnowitz, près de Strelitz. * Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 185. 2. TOST. Voyez TEST.

TOSTAR, ville capitale du Chufiftan, qui eft entre le Fars ou Farfiftan, le golfe Perfique, vers Basra & Vafet. Cette ville, dit Petis de la Croix, liv. 3 , C. 22, dans fon hiftoire de Timur-Bec, eft fituée à 84 30' de longi tude, fous les 31d 30' de latitude. On la croit la plus ancienne ville du monde.

TOSTES, bourg de France, dans la Haute-Normandie, au pays de Caux, à fix lieues de Rouen, & à pareille diftance de Dieppe. Comme il fe trouve fur la grande route de l'une à l'autre de ces villes, les hôtelleries y font en affez grand nombre. On y tient marché tous les lundis. Son églife paroiffiale porte le titre de faint Martin. A une lieue & demie de ce bourg, & un peu moins de Longueville, on trouve un gros village, nommé Gonneville, où il y a deux curés, deux vicaires & d'autres eccléfiaftiques.* Corn. Dict. fur des mémoires dreffés fur les lieux en 1705.

TOSTIENBURG, abbaye de filles, en Allemagne," dans l'Eichsfeld. Le territoire de cette abbaye appartient à l'archevêque de Mayence. * Zeyler, Topograph. archiep. Mogunt. Add. p. 35.

TOTA,( illes de ) ou ifles des PLANTAINS, ifles, d'Afrique, dans la haute Guinée, au midi de la baie de Sainte-Anne, & à la pointe oueft de l'ifle de Scherbro Elles font au nombre de trois, & rangées fur la même ligne. Elles font baffes & plates, & environnées de rochers au nord-eft. Les Anglois leur ont donné le nom de Plantain, parce que ce fruit y eft fort commun. * Core de Guinée par M. Bellin, ingénieur de la marine.

TOTAL. Voyez TOTTAIUM.

TOTANA, village d'Espagne, au royaume de Murcie, (a) à quatre tienes de Lorca, fur la route qui conduit de l'une de ces villes à l'autre. Ce village ou bourg eft bien peuplé, (b) & pourvu qu'il pleuve, on y recueille da HHhhhh iij

bied, de l'huile & du vin. On y fait de la foie. Il y a une paroiffe & un couvent de religieux de faint François. Totana eft une commanderie qui appartient aux chevakers de faint Jacques. (a) Délices d'Espagne, p. 536. (b) Silva, Poblac. de España, p. 234

TOTNESS, en latin Totonefium, bourg d'Angleterre, dans le comté de Devon, fur la riviere de Dart, à trois licues au deffus de Darmouth. Il envoie des députés au parlement.

TOTONACA, contrée de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Tlascala. Elle s'étend le long du golfe de Mexique, depuis la Vera Crux, jusqu'à la province de Panuco, & vers les confins du Tutépeque. Du côté du couchant, elle avance jusqu'aux montagnes, d'où la riviere d'Améria tire fa fource, à quarante lieues ou environ de la ville de Mexique. * Baudrand, Dict. éd. 1705.

TOTONIS-VILLA, lieu de la Gaule Belgique. Paul Diacre dit qu'étant dans ce lieu, vers la fête de Noel, il mefura, à six heures, l'ombre de fon corps, & trouva qu'elle étoit de dix-neuf pieds & demi. Ortélius croit que TOTONIS-VILLA pourroit être là pour THEONIS-VILLA. *Longobard. l. 1, c. 5.

TOTTAIUM, lieu de Bithynie. L'itinéraire d'Antonin le marque fur la route de Conftantinople à Antioche, entre Oriens-Medio & Dahlis, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à égale diftance du fecond. Surita prétend qu'il faut lire Cotyaium, au lieu de TOTTAIUM ; cependant le code Théodofien, 12 tit. de Decurionib. fait mention d'une ville de Bithynie appellée TorAI. TOUARCÉ, bourg de France, dans l'Anjou, élection d'Angers. Ce bourg elt confidérable.

TOUCHE, (la) riviere & anfe de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Elle eft de la paroiffe du Carbet, fur les confins de celle du Mouillage. Cette riviere tombe du bas de la même montagne nommée Pitons du Carbet, à une lieue au nord du bourg du Carbet. Elle fe divise en deux petits bras avant de fe jetter dans la mer.

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TOUCHES, ET LE CHATEAU DE MONTAIGU, lieu de France, dans la Bourgogne, du diocèse de Châlon, fur le fommet d'une montagne. Il y a des vignes: Montaiga, Bourg neuf, Chaumeire, Ertoye & Mailon Blanche en dépendent.

TOUCHES DE PÉRIGNÉ, ( les ) bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saint-Jean d'Angely. TOUCHET, bourg de France, dans la Normandie, élection de Vire.

TOUCHOUACCINTON, nation de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. C'eft une de celles des Sioux de l'oueft, fituée au confluent de la riviere SaintPierre & du Miffiffipi.

TOUCQUE, en latin Tolca, riviere de France, en Normandie. Elle baigne Lifieux & Pont-l'Evêque, & fe décharge dans la mer, près de l'embouchure de la Seine. Maty, Dict.

TOUCY, (quelquefois mal écrit ToUSCY) petite ville de France, dans le diocèfe d'Auxerre, & généralité d'Orléans, à cinq lieues ou environ d'Auxerre, vers le couchant, dans un lieu fort aquatique & fablonneux, est une des terres qui viennent du patrimoine de faint Germain, évêque d'Auxerre, fous le nom de Tociacus. C'étoit originairement un pays de forêts. On trouve fon clergé nommé dans les ftatuts de faint Tétrice, évêque d'Auxerre, vers l'an 700. L'évêque Heribert, frere du roi Hugues Capet, y fit bâtir un château, où il avoit coutume de fe retirer, après avoir pris le plaifir de la chaffe. L'évêque Humbaud rentra, vers l'an 1100, dans plufieurs biens de cette terre, qui avoient été ufurpés, & tranfigea apparemment pour le refte. Il y bâtit auffi une maifon épiscopale. Guillaume de Toucy, autre évêque d'Auxerre, augmenta ou rebâtit cette maison, vers l'an 1170, & ajouta une chapelle en l'honneur de Notre-Dame, où Hugues de Noyers & Guillaume de Seignelay, fes fucceffeurs, fonderent des chanoines dans le commencement du triziéme fiécle. En 1040, les troupes de Thibaud, comte de Champagne, mirent le feu à Toucy. En 1423, les Anglois le brûlerent encore, & l'églife paroifliale de faint Pierre, qui avoit été bâtie en 1273, fut fi endommagée, qu'on fongea depuis à la rebâtir. Elle a été dédiée

en 1522. Le premier chanoine de Toucy porte le nom de tréforier; il eft en même-tems curé de la paroiffe. Toucy eft une baronnie, qui releve, en foi & hommage, de l'évêque d'Auxerre, & le baron eft l'un des quatre qui doivent le porter à fon intronifation. Les feigneurs de Toncy font célébres dans l'hiftoire de France, & ont fait beaucoup de fondations. Cette baronnie eft, depuis près de deux cents ans, dans la maifon de Prye. Un Aymard de Prye a fait démolir l'ancienne tour bâtie par l'évêque Heribert, & bâtit un château en place, lequel a auffi été rebâti depuis à la moderne. Cette ville a donné origine à plufieurs favans. Il y a apparence que Pierre Grognet poëte vulgaire du commencement du feiziéme fiècle, en étoit. Il parle auffi d'autres écrivains du même lieu.* Hift. de la prise d'Auxerre, p. 182.

TOUE, (la) en latin THOEDA, riviere de France, qui prend fa fource en Poitou, paffe à Thouars, Montreuil-Bellay, & fe jette dans la Loire, au-deffous de Saumur. Elle eft navigable depuis Montreuil Bellay. Cette riviere n'eft point différente du Thoué. TOUENISSA. Voyez VATINESSA.

TOUGES, bourg de France, dans l'Armagnac, diocèfe d'Ausch, élection d'Armagnac.

On veut fans doute parler de Touget, qui eft fur la Gimone, avec un prieuré conventuel, de l'ordre de cluni; mais il eft du diocèse de Lombés, & dans le vicomté de Ferenfaguet.

1. TOUILLON, baronnie de France, dans la Bourgogne, au diocèle d'Autun. Ce lieu eft fitué en pays de montagnes : il appartient à l'évêque d'Autun, qui y a un archiprêtré. Malnaifon, les métairies de Chaffaigne & les granges de Jailly en dépendent.

2. TOUILLON, village de France, dans la FrancheComité, au diocèle de Belançon. Dans un pré, qui eft fur le chemin de Pontarlier au village de Touillon, on trouve une fontaine, qui fait un flux & reflux fenfible & réglé. Voici la description qu'en fit, l'an 1690, un habile médecin. Elle naît dans un lieu pierreux, & comme elle jette par deux endroits féparés, elle s'est fait deux bassins, dont la figure lui a fait donner le nom de Fontaine ronde. Dans le premier, qui eft le plus élevé, & qui a environ fept pas de long, fur fix de large, le flux & reflux paroît davantage, & il femble qu'une pierre aiguë, qui eft au milieu, y foit mife exprès, pour mieux faire rematquer les mouvemens de l'eau, lorsqu'elle monte & descend. Quand le flux commence, on entend comme un bouillonnement, & l'on voit fortir l'eau de tous côtés, qui, formant plufieurs petites boules, s'élève toujours peu à peu, jusqu'à la hauteur d'un grand pied. Alors, étant répandue dans toute la capacité du premier baffin, elle regorge un peu à côté du fecond, où l'on voit de même qu'elle croît avec tant d'abondance, que ce régorgement des deux fources, en s'uniffant, fait un ruiffeau confidérable. Quand ce reflux fe fait, l'eau descend petit à petit, & à peu près en auffi peu de tems qu'elle monte. Le période du flux & du reflux dure en tout un peu moins d'un demi quart d'heure, & le repos qui eft entre les deux ne dure qu'environ deux minutes. La descente de l'eau eft fi évidente, que la fontaine tarit presque entierement; cependant l'un des reflux eft régulierement toujours différent de l'autre, en ce que la fontaine tarit presqu'entierement une fois, & qu'une autre fois, il refte un peu plus d'eau dans le baffin: ce qui continue toujours alternativement, & fans augmenter ni diminuer. Vers la fin du reflux, & lorsqu'il ne reste presque plus d'eau à rentrer, on entend unpetit bruit. Quoiqu'on obferve ces mouvemens réguliers dans le fecond baflin, le reflux y eft beaucoup moindre, car il y refte toujours affez d'eau pour entretenir le ruiffeau qu'il produit ; & dans le premier baffin, le flux & le reflux font beaucoup plus remarquables, & à moins que l'eau de pluie ne le trouble, ou que les neiges fondues ne l'inondent, ils y paroiffent toujours aufli fenfiblement qu'on l'a dit. Quoique l'eau de cette fontaine foit claire, fraîche, légere, il femble pourtant qu'elle laiffe fur la langue un petit goût de fer; elle teint auffi les pierres du baffin d'une couleur de rouille i & comme aux environs, il y a beaucoup de mines de fer, on pourroit croire auffi aifément qu'elle tient un peu de ce métal; cependant, après l'avoir pelée, diftillée & éprouvée de toutes façons, M. Courvoilier ne trouva pas

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