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SUR JULIUS OBSÉQUENS.

On ne sait rien de la vie de Julius Obséquens. L'époque même en est si incertaine, que quelques auteurs le croient du commencement du premier siècle, tandis que d'autres le font vivre au quatrième. Son nom le place dans la famille Julia, et le fait conséquemment Romain. On ignore d'où lui venait le surnom d'Obséquens.

On ne connaît de cet écrivain que son livre des Prodiges, recueil des faits miraculeux qu'avaient rendus si communs la politique et la religion de Rome, et qui tiennent tant de place dans ses historiens. Mais, crédules ou non, ces historiens ne pouvaient les omettre. Les prodiges, ou ce que l'on appelait de ce nom, avaient souvent l'importance des plus grands faits, et on les consignait à part dans les Annales de Rome, comme le prouvent quelques fragments retrouvés des actes du sénat. Ces contes sont donc entrés dans l'histoire, et ont pu ainsi occuper les esprits les plus graves et les plus éclairés de l'antiquité grecque et latine : Tite-Live, dans sa grande composition; Cicéron, dans son Traité de la Divination; Pline l'Ancien; Sénèque, dans ses Questions naturelles; Plutarque, Dion Cassius, et beaucoup d'autres.

La partie de l'ouvrage d'Obséquens qui comprenait les premiers siècles de Rome a péri. Ce qui nous reste s'étend depuis le consulat de L. Scipion et de C. Lélius jusqu'à celui de P. Fabius et de Q. Élius, c'est-à-dire depuis l'an 562 jusqu'à l'an 741 de Rome. Encore y a-t-il çà et là des lacunes dans cette dernière partie. Les patientes recherches de l'Allemand Lycosthènes ont réparé toutes ces pertes (1552), et refait un corps de cette œuvre mutilée.

Ce petit livre, fort estimé des savants, est généralement écrit dans un style simple et pur, que l'on a jugé digne du siècle d'Auguste. La narration est vive, rapide, dégagée de développements et de réflexions. On a eu raison d'appeler indispensable cet ouvrage, si incomplet qu'il soit aujourd'hui. Au récit des prodiges l'auteur mêle souvent, mais d'une manière toujours concise, des faits historiques, dont plusieurs seraient ignorés sans lui. Il nous fait con

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naître aussi quelques usages dont aucun autre écrivain n'a parlé.

Les éditions de Julius Obséquens, antérieures à celles que l'on doit à Lycosthènes, sont au nombre de vingt, dont la première (celle des Aldes), imprimée à Venise (1508), est aussi la seule qui ait été faite sur un manuscrit. Les éditions postérieures sont au nombre de sept. Les savants commentaires et les leçons ingénieuses de J. Scheffer (1720) et de Fr. Oudendorp (1772) ont, dans beaucoup d'endroits, éclairci et amélioré le texte.

Lycosthènes est le premier qui, après avoir rempli les lacunes de J. Obséquens, en ait donné une édition séparée. Jusque-là, cet auteur n'avait été publié qu'avec la vie des hommes illustres d'Aurélius Victor, ouvrage alors attribué à Pline, ou avec les lettres de ce dernier, ou à la suite des grammairiens et rhéteurs célèbres de Suétone, ou enfin avec Eutrope et Messala Corvinus.

La place de Julius Obséquens était marquée à la suite de Valère Maxime, qui a consacré presque un livre de son ouvrage au récit des prodiges. C'est ainsi qu'il a été classé dans l'édition Lemaire, où le savant M. Hase en a donné (1823) une édition qui restera la meilleure jusqu'à la découverte de nouveaux manuscrits. Nous reproduisons ici cette édition, moins les suppléments de Lycosthènes, extraits en grande partie de Tite-Live, et qui feraient inutilement répétition.

Ce court travail eût comporté des notes presque à chaque phrase; le lecteur s'en apercevra. Il a fallu traduire d'après un texte souvent controversé, parfois obscur, et, dans certains passages, inintelligible, de l'aveu même des meilleurs interprètes : c'est dire assez qu'il a fallu quelquefois deviner. L'orthographe des noms propres n'est pas toujours exacte. Les erreurs géographiques et historiques ne sont pas rares. La distribution des années est loin de s'accorder partout avec les fastes consulaires. De là, que de notes pour expliquer, éclaircir, rectifier, qui eussent peut-être achevé de tout embrouiller! On nous pardonnera donc, ou plutôt on nous saura gré de n'en avoir pas écrasé ce petit livre.

NOTA. Les chapitres ou articles dont se compose l'ouvrage de Julius Obséquens sont précédés de deux numéros d'ordre les chiffres romains en indiquent l'ordre primitif, et en font voir les nombreuses lacunes; les chiffres arabes mar. quent la série de ceux qui ont été conservés.

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La foudre tomba sur le temple de Junon Lucine, et endommagea le faîte et les portes. Dans des contrées voisines, plusieurs édifices furent aussi frappés par le feu du ciel. A Nursie, par un temps serein, il éclata une tempête qui tua deux hommes. A Tusculum, il plut de la terre. A Réate, une mule mit bas. Des supplications furent adressées aux dieux par dix jeunes garçons et autant de jeunes filles, ayant tous leur père et leur mère.

LVI. (2.) Consulat de M. Messala et de C. Livius.
(An de R. 564.)

Entre la troisième et la quatrième heure du jour, Rome fut tout à coup plongée dans les ténèbres. Il tomba sur l'Aventin une pluie de pierres, pour laquelle on fit le sacrifice novendial (1). On combattit avec succès en Espagne. Le sacrifice novendial fut ordonné, pour une pluie de pierres tombée dans le Picénum. On vit dans beaucoup d'endroits des feux célestes, dont la flamme légère brûla les vêtements de plusieurs personnes. Le temple de Jupiter, au Capitole, fut frappé de la foudre. Un hermaphrodite d'environ douze ans, né en Ombrie, fut mis à mort par l'ordre des aruspices. Les Gaulois, qui avaient (1) Sacrifice expiatoire après neuf jours de prières.

JULII OBSEQUENTIS

PRODIGIORUM

(LIBER IMPERFECTUS.)

LV. (1.) L. Scipione, C. Lælio, coss.

Junonis Lucinæ templum fulmine ictum, ita ut fasti gium, valvæque deformarentur; in finitimis pleraque de velo icta; Nursiæ sereno nimbi orti, et homines duo exanimati; Tusculi terra pluit; mula Reate peperit: supplicatio per decem pueros patrimos matrimos, totidemque virgines habita.

LVI. (2.) M. Messala, C. Livio, coss.

Luce, inter horam tertiam et quartam, tenebræ ortæ ; in Aventino lapidum pluviæ novemdiali expiatæ. In Hispania prospere militatum. Sacrum novemdiale factum, quod in Piceno lapidibus pluit; ignesque cœlestes multifariam

passé les Alpes et s'étaient avancés en Italie sans combattre, en furent chassés.

LIX. (3.) Consulat de M. Claudius et de Q. Fabius Labéon. (An de R. 569.)

Sur la place de Vulcain et sur celle de la Concorde, il plut du sang pendant deux jours. Près de la Sicile, une île nouvelle surgit de la mer. Annibal périt en Bithynie par le poison. Soumis

sion des Celtibères.

LX. (4.) Consulat de L. Émilius Paulus et de Cn. Bébius Pamphilus. (An de R. 570.)

Un ouragan furieux fit de grands ravages dans Rome : il abattit des statues d'airain au Capitole; il en renversa d'autres, avec leurs piédestaux, dans le grand Cirque; il arracha la toiture de quelques temples et en dispersa au loin les débris. Il naquit, à Réate, un mulet à trois pieds. La foudre tomba sur le temple d'Apollon, à Caïète. Il plut du sang sur les places de Vulcain et de la Concorde. Les lances de Mars s'agitèrent. A Lanuvium, la statue de Junon Sospita versa des larmes. Il survint une peste si violente que l'on ne put suffire aux inhumations. Sur l'avis des livres sibyllins, on fit des prières aux dieux, parce qu'il n'était pas tombé d'eau pendant six mois. Les Ligures furent vaincus dans une bataille et exterminés.

orti, levi afflatu complurium vestimenta adusserunt; ædes Jovis in Capitolio fulmine icta; in Umbria semimas duodecim ferme annorum natus, aruspicumque jussu necatus. Galli, qui Alpes transierunt in Italiam sine prælio, ejecti

LIX. (3.) M. Claudio, Q. Fabio Labeone, coss.

In area Vulcani per biduum, in area Concordiæ totidem diebus sanguinem pluit; in Sicilia insula nova maritima. Hannibal in Bithynia veneno periit; Celtiberi subacti.

LX. (4.) L. Æmilio Paulo, Cn. Bæbio Pamphilo, coss.

Procellosa tempestate strages in Urbe facta: signa ænea in Capitolio dejecit; signa in circo maximo cum columnis evertit; fastigia templorum aliquot a culmine abrupta dissipavit: mulus tripes Reate natus; ædes Apollinis Caieta fulmine ictæ; in area Vulcani et Concordiæ sanguinem pluit; hasta Martis mota; Lanuvii simulacrum Junonis Sospitæ lacrimavit; pestilentiæ Libitina non suffecit: ex Sibyllinis supplicatum, quum sex mensibus non pluisset. Ligures prælio victi deletique.

LXI. (5.) Consulat de Q. Fulvius et de Cn. Manlius.

(An de R. 573.)

Des tempêtes continuelles jetèrent à bas quelques statues au Capitole. La foudre frappa plusieurs monuments à Rome et dans les environs. Pendant le banquet sacré de Jupiter, il y eut un tremblement de terre qui fit retourner les têtes des dieux. Le manteau de laine et les vêtements qui couvraient la statue de ce dieu tombèrent. Des rats vinrent ronger les olives sur la table du festin.

LXII. (6.) Consulat de M. Junius et de Cn. Manlius. (An de R. 574.)

Un incendie endommagea plusieurs édifices

LXX. (9.) Consulat de Q. Émilius Pétus et M. Julius. (An de R. 585.)

A Rome, la foudre tomba sur plusieurs édifices tant sacrés que profanes. A Anagnie, il plut de la terre ; à Lavinium, on vit dans le ciel une torche ardente; à Calatie, dans un champ de l'État, il jaillit du sang de la terre pendant trois jours et deux nuits. Défaite du roi d'Illyrie Gentius, et de Persée, roi de Macédoine.

LXXI. (10.) Consulat de M. Marcellus et de P. Sulpitius (An de R. 586.)

Dans plusieurs endroits de la Campanie, il

autour du forum; mais le temple de Vénus fut plut de la terre. Il tomba une pluie de sang sur

consumé sans laisser de traces. Le feu entretenu dans le sanctuaire de Vesta s'éteignit. La vierge qui en avait la garde fut condamnée par le grand pontife M. Émilius au supplice du fouet; elle promit qu'il ne s'éteindrait plus. On ordonna des

supplications, et la guerre qu'on faisait en Espagne et dans l'Istrie fut conduite heureusement. LXIV. (7.) Consulat de C. Claudius et de L. Pétellius. (An de R. 576.)

Les victimes que les consuls immolèrent donnèrent un foie qui se pourrit de suite. Cornélius revint du mont Albain (1) paralysé de tous ses membres, et mourut aux eaux de Cumes. Pétellius fut tué dans un combat contre les Ligures. LXV. (8.) Consulat de M. Lépidus et de Q. Mucius. (An de R. 577.)

Une effroyable épidémie, qui frappa les hommes et les bœufs, rendit insuffisant le nombre des Libitinaires; beaucoup de cadavres restèrent sans sépulture, et on ne vit aucun vautour. Les Celtibères furent détruits.

(1) C'est là que les consuls faisaient les sacrifices.

LXI. (5.) Q. Fulvio, Cn. Manlio, coss.

Nimbis continuis in Capitolio signa aliquot dejecta; fulmine Romæ et circa plurima decussa. In lectisternio Jovis, terræ motu deorum capita se converterunt; lana cum integumentis, quæ Jovi erant apposita, decidit; de mensa oleas mures præroserunt.

LXII. (6.) M. Junio, Cn. Manlio, coss. Incendio circa forum quum plurima essent deusta, ædes Veneris sine ullo vestigio cremata; Vestæ penetralis ignis exstinctus; virgo, jussu M. Æmilii pontificis maximi flagro cæsa, negavit ulterius interiturum. Supplicationibus habitis, in Hispania et Histria bella prospere administrata.

LXIV. (7.) C. Claudio, L. Petellio, coss.

Quum immolassent victimas consules, jecur extabuit; Cornelius ex monte Albano rediens, membris captus ad aquas Cumanas mortuus; Petellius contra Ligures dimicans occisus est.

LXV. (8.) M. Lepido, Q. Mucio, coss.

Gravi pestilentia hominum, boumque cadavera, non

le territoire de Préneste; sur celui de Véies, on dans le temple de Minerve, trois femmes qui, vit de la laine pousser aux arbres. A Terracine, après avoir sacrifié, se tenaient assises, furent tuées par la foudre. Dans le temple de la déesse Libitine, une statue équestre d'airain lança de l'eau par la bouche et par un pied. En Gaule, les Ligures furent massacrés. Pendant que d'ardentes ambitions s'agitaient dans les comices et que le sénat s'était réuni, à ce sujet, au Capitole, un milan, prenant son vol, vint jeter au milieu des sénateurs une belette, qu'il avait enlevée dans la chapelle de Jupiter. Environ à la même époque, le temple de la déesse Salus fut frappé par la foudre. Sur le mont Quirinal, on vit jaillir du sang de la terre. A Lanuvium, on aperçut dans le ciel, pendant la nuit, une torche ardente. La foudre endommagea plusieurs édifices. A Cassinum, on vit le soleil pendant plusieurs heures de la nuit. A Téanum de Sidicium, il naquit un enfant avec quatre mains et autant de pieds. On fit des lustrations dans Rome; la paix régna au dedans et au dehors.

sufficiente Libitina, quum jacerent, vulturius non apparuit. Celtiberi deleti.

LXX. (9.) Q. Emilio Peto, M. Julio, coss. Romæ aliquot loca sacra, profanaque cœlo tacta. Anagniæ terra pluit; Lavinji fax ardens in cœlo visa; Calatiæ in agro publico per triduum et duas noctes sanguis manavit. Rex Illyrici Gentius, et Macedoniæ Perses devicti.

LXXI. (10.) M. Marcello, P. Sulpitio, coss. In Campania multis locis terra pluit; in Prænestino cruenti ceciderunt imbres; Veienti lana ex arboribus nata; Terracinæ in æde Minervæ mulieres tres, quæ operatæ sedebant, fulmine exanimatæ. Ad locum Libitinæ in statua equestri ænea, ex ore et pede aqua manavit diu. Galli Ligures deleti. Comitia quum ambitiosissime fierent, et ob hoc senatus in Capitolio haberetur, milvus volans, mustelam raptam de cella Jovis, in medio consessu patrum misit; sub idem tempus ædes Salutis de cœlo tacta; in colle Quirinali sanguis terra manavit; Lanuvii fax in cœlo nocte conspecta; fulmine pleraque discussa; Cassini et sol per aliquot horas noctis visus; Teani Sidicini puer cum qua. tuor manibus, et totidem pedibus natus. Urbe lustrata, pax domi forisque fuit.

LXXII. (11.) Consulat de Cn. Octavius et T. Manlius. (An de R. 587.)

LXXIV. (13.) Consulat de P. Scipion Nasica et de Ca.
Martius. (An de R. 590.)

A Anagnie, le ciel parut en feu, au milieu de la nuit; la foudre causa beaucoup de dégâts. A Frusinone, un boeuf parla. Il naquit, à Réate, un mulet n'ayant que trois pieds. Cn. Octavius, ambassadeur en Syrie, fut tué dans un gymnase, par l'ordre de Lysias, tuteur du jeune Antio

La peste et la famine causèrent de tels maux, que, d'après les livres sibyllins, le peuple dut se tenir dans les places publiques, auprès des chapelles, toujours prêt à sacrifier. Dans le temple des dieux Pénates, des portes s'ouvrirent d'ellesmêmes pendant la nuit : sur le mont Esquilin et sur le Quirinal, on aperçut en plein midi deschus. loups, qui furent poursuivis et chassés. On fit des lustrations dans la ville, et il n'arriva rien de fâcheux.

LXXIII. (12.) Consulat de T. Gracchus et de M. Juventius. (An de R. 589.)

Le soleil se montra pendant la nuit à Capoue. Sur le territoire de Stellate, la foudre tua en partie un troupeau de moutons. A Terracine, il naquit trois jumeaux attachés ensemble; à Formies, on vit pendant le jour deux soleils; le ciel parut en feu; à Concium, un homme qui regardait dans un miroir fut consumé par la réverbération des rayons solaires. A Gabies, il tomba une pluie de lait; la foudre fit de grands ravages sur le mont Palatin. Un cygne, qui était venu s'abattre sur le temple de la Victoire, s'échappa des mains de ceux qui le prirent. Il naquit, à Priverne, une fille sans mains. A Céphalénie, on aperçut dans le ciel une troupe de musiciens qui chantaient; il plut de la terre. Une violente tempête renversa des maisons et fit de grands ravages dans la campagne. La foudre ne cessa de tomber. On vit pendant la nuit, à Pisaure, briller comme un soleil. A Céré, il naquit un porc ayant des mains et des pieds d'homme; des enfants vinrent au monde avec quatre pieds et quatre mains. Près de la place d'Ésium, un bœuf jeta par la gueule des flammes qui ne lui firent aucun mal.

LXXII. (11.) Cn. Octavio, T. Manlio, coss. Pestilentia fameque ita laboratum, ut ex Sibyllinis populus circa compita, sacellaque operaturus sederit; in æde Penatium valvæ nocte sua sponte adapertæ, et lupi Exquiliis, et in colle Quirinali meridie apparuerunt, exagitatique fuerunt: urbe lustrata, nihil triste accidit.

LXXIII. (12.) T. Graccho, M. Juventio, coss. Capuæ nocte sol visus; in agro Stellati fulgure vervecum de grege pars exanimata; Terracinæ pueri trigemini nati; Formiis duo soles interdiu visi; cœlum arsit; Concii homo ex speculo acie orta combustus; Gabiis lacte pluit; fulmine pleraque decussa in palatio; in templum Victoriæ cygnus illapsus, per manus capientium effugit ; Priverni puella sine manu nata; in Cephalenia turba in cœlo cantare visa; ter

ra pluit; procellosa tempestate tecta diruta, stragesque agrorum facta; crebro fulminavit; nocte species solis Pisauri adfulsit; Cære porcus humanis manibus et pedibus natus; et pueri quadrupedes, et quadrumanes nati; ad orum Esii bovem flamma ex ipsius ore nata non læsit.

LXXIV. (13.) P. Scipione Nasica, Cn. Martio, coss. Anagniæ cœlum nocte arsit; fulmine pleraque decussa.

LXXV. (14.) Consulat de L. Lentulus et de Q. Martius. (An de R. 596.)

Une furieuse tempête fit de grands ravages au Capitole, dans le temple de Jupiter et aux alentours. La toiture du grand pont fut jetée dans le Tibre, avec les colonnes qui la soutenaient. Dans le cirque de Flaminius, la galerie construite entre le temple de Junon la Reine et celui de la Fortune fut endommagée par la foudre, et plusieurs édifices environnants furent détruits : un taureau que l'on menait au sacrifice fut tué sous ces ruines. On vainquit les Dalmates Scordisques. LXXVI. (15.) Consulat de L. Opimius et Q. Postumius. (An de R. 598.)

Comme le consul Postumius, avant de partir pour son gouvernement, faisait un sacrifice, on ne trouva point la partie supérieure du foie dans plusieurs victimes. Il se mit en route, et, sept jours après, fut rapporté malade à Rome, où il mourut. A Consa, l'on vit des armes voler dans le ciel; la foudre détruisit plusieurs choses. Les Gaulois et les Lusitaniens firent essuyer aux Romains de sanglantes défaites.

LXXVII. (16.) Consulat de M. Cla. Marcellus et de
L. Valérius Flaccus. (An de R. 600.)

Un violent tourbillon renversa, dans le Champ de Mars, devant le temple de Jupiter, une colonne

Frusinone bos loquutus; Reate mulus tripes natus. Cn. Octavius legatus in Syria per Lysiam, tutorem Antiochi pueri, in gymnasio occisus.

LXXV. (14.) L. Lentulo, Q. Martio, coss.

Procellosa tempestate in Capitolio ædes Jovis, et circa quassata; pontis maximi tectum cum columnis in Tiberim dejectum; in circo Flaminio porticus inter ædem Junonis Reginæ et Fortunæ tacta, et circa ædificia pleraque dissipata; taurus ad immolationem quum duceretur, ob hæc ipsa corruit. Dalmatæ Scordis superati.

LXXVI. (15.) L. Opimio, Q. Postumio, coss.

In provinciam proficiscens Postumius consul, quum inmolaret, in plurimis victimis caput in jocinore non inve

nit, profectusque, post diem septimum æger Romæ relatus, exspiravit; Consæ arma in cœlo volare visa; fulmine pleraque decussa. A Gallis et a Lusitanis Romani per arma graviter vexati.

LXXVII. (16.) M. Cla. Marcello, L. Valerio Flacco, coss.

Turbinis vi in Campo columna ante ædem Jovis decussa, cum signo aurato; quumque aruspices respondissent, ma

avec une statue dorée. Les aruspices ayant déclaré que cet événement présageait la mort des magistrats et des prêtres, tous les magistrats résignèrent aussitôt leurs fonctions. Comme il avait plu des pierres à Aricie, on ordonna des supplications; il en fut fait aussi, parce qu'à Rome on vit, en beaucoup d'endroits, comme des toges, qui disparaissaient aux yeux de ceux qui s'approchaient. On fit la guerre en Lusitanie avec des chances diverses, en Gaule avec succès.

LXXVIII. (17.) Consulat de Spurius Postumius et de
L. Pison (An de R. 604.)

LXXX. (19.) Consulat d'Appius Claudius et de P. Métellus. (An de R. 609.)

A Amiterne, naissance d'un enfant à trois pieds; à Caures, des ruisseaux de sang coulèrent, fournis par la terre. Les Salasses ayant fait essuyer une défaite aux Romains, les décemvirs déclarèrent avoir lu dans les livres sibyllins que, lorsqu'on voudrait faire la guerre aux Gaulois, on devait commencer par sacrifier sur leurs frontières.

LXXXI. (20.) Consulat de L. Métellus et de Q. Fabius Maximus. (An de R.610.)

Pour conjurer les maux de la famine et de la peste, les décemvirs eurent recours à la cérémonie des supplications. A Luna, il naquit un an

Il éclata dans Rome un immense incendie, qui consuma jusqu'au palais des rois. La chapelle et l'un des deux lauriers qu'on y voyait demeurèrent intacts au milieu des flammes. Défaite de Pseu-drogyne, qui, sur l'ordre des aruspices, fut prédo-Philippe.

LXXIX. (18.) Consulat de P. Africanus et de Lélius. (An de R. 605.)

Il naquit, à Amiterne, un enfant avec trois pieds et une seule main. A Rome et aux environs, la foudre tomba sur plusieurs édifices. A Céré, on vit couler des ruisseaux de sang, dont la source était dans la terre; et, pendant la nuit, le ciel et la terre parurent enflammés. A Frusinone, des rats rongèrent de l'or consacré aux dieux. A Lanuvium, entre la troisième et la cinquième heure (1), on vit deux cercles, différents de couleur, entourer le soleil, l'un d'une ligne rouge, l'autre d'une blanche. Une étoile brilla durant trente-deux jours. Pendant le siége de Carthage, Asdrubal exerça contre les prisonniers romains d'épouvantables cruautés. Cette ville ne tarda pas à être détruite par l'Émilien.

(1) Il faut se rappeler que les Romains comptaient les heures du jour à partir de six heures du matin.

gistratuum et sacerdotum interitum fore, omnes magistratus se protinus abdicaverunt: quod Ariciæ lapidibus pluerat, ita supplicatio habita; quod Romæ multis locis species togarum visæ, appropinquantium oculos eludebant. In Lusitania varie, in Gallia prospere pugnatum.

LXXVIII. (17.) Spurio Postumio, L. Pisone, coss. Vasto incendio Romæ quum regia quoque ureretur, sacrarium, et ex duabus altera laurus, ex mediis ignibus inviolata steterunt. Pseudophilippus devictus.

LXXIX. (18.) P. Africano, et Lælio, coss. Amiterni puer tribus pedibus, una manu natus; Romæ et circa fulmine pleraque icta; Cære sanguinis rivi terra fluxerunt, et nocte cœlum ac terra ardere visum; Frusinone aurum sacrum mures adroserunt; Lanuvii inter horam tertiam et quintam duo discolores circuli solem cinxerunt, rubente alter, alter candida linea; stella arsit per dies triginta duos. Et quum Carthago obsideretur, in captivos Romanorum per Hasdrubalem barbaro more sævitum. Mox Carthago per Emilianum diruta.

LXXX. (19.) Appio Claudio, P. Metello, coss. Amiterni puer tribus pedibus natus; Cauræ sanguinis

cipité dans la mer. La peste exerça de tels ravages dans cette ville, que les cadavres restèrent gisants çà et là sur la voie publique, parce qu'on ne pouvait suffire aux funérailles. L'armée romaine éprouva des revers en Macédoine on combattit avec peu de succès contre Viriat. LXXXII. (21.) Consulat de Cn. Cépion et de C. Lélius. (An de R. 612.)

A Préneste et dans l'île de Céphalénie, on vit tomber du ciel des drapeaux. Le mont Etna jeta des flammes abondantes; prodige qui fut expié par le sacrifice de quarante grandes victimes. Le reste de l'année fut tranquille; Viriat fut vaincu.

LXXXIII. (22.) Consulat de M. Émilius et de C. Hostilius Mancinus. (An de R. 615.)

Comme on prenait les auspices à Lanuvium, les poulets sacrés, sortis de leur cage, s'envolèrent dans la forêt Laurentine, et on ne put les retrouver. A Préneste, on vit dans le ciel une tor

rivi e terra fluxerunt. Quum a Salassis illata clades esset Romanis, decemviri pronuntiaverunt, se invenisse in Sibyllinis, quoties bellum Gallis illaturi essent, sacrificari in eorum finibus oportere.

LXXXI. (20.) L. Metello, Q. Fabio Maximo, coss.

Fames et pestilentia quum essent, per decemviros supplicatum; Lunæ androgynus natus, præcepto aruspicum in mare deportatus; tanta fuit Lunensibus pestilentia, ut jacentibus in publicum passim cadaveribus, qui funerarent, defuerint. In Macedonia exercitus romanus prælio vexatus; adversus Viriatum dubie dimicavit.

LXXXII. (21.) Cn. Cæpione, C. Lælio, coss. Præneste et in Cephalenia signa de cœlo cecidisse visa; mons Ætua ignibus abundavit; prodigium majoribus hostiis quadraginta expiatum. Annus pacatus fuit, Viriato victo.

LXXXIII. (22.) M. Æmilio, C. Hostilio Mancino, coss. Quum Lanuvii auspicarentur, pulli e cavea in silvam Laurentinam evolarunt, neque inventi sunt. Præneste fax ardens in colo visa. Sereno intonuit. Terracina M. Claudius.

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