que du camp auquel on appartient, et où l'on est dès lors en sûreté. Barres forcées, Celles où l'on ne délivre point les prisonniers, et qui ne se terminent que lorsque tous les champions d'un camp ont été successivement pris par ceux de l'autre camp. Fig. et fam., Jouer aux barres, se dit De deux personnes qui se cherchent sans se trouver. J'étais allé chez vous pour vous voir; pendant ce temps-là, vous êtes venu chez moi; nous avons joué aux barres. Fig. et fam., Partir de barres, Sortir au moment précis où l'on doit se mettre en route; ou Faire une première démarche, entamer une affaire. Fig. et fam., Avoir barres sur quelqu'un, Avoir sur lui quelque avantage, comme le joueur de barres sur ceux de ses adversaires qui sont partis avant lui. Fig. et fam., Ne faire que toucher barres, Ne point s'arrêter dans un endroit, en repartir presque aussitôt après y être arrivé; de même qu'au jeu de barres, les joueurs qui rentrent au camp ne font souvent que toucher la limite, et repartent aussitôt. Je n'ai pas été longtemps à sa campagne; je n'ai fait que toucher barres, et je suis revenu. BARRES, se dit encore, au pluriel, de Cette partie de la machoire du cheval, sur laquelle le mors appuie. Ce cheval a les barres usées, échauf fées. Il faut ménager les barres d'un jeune cheval. BARREAU. s. m. Barre de bois ou de fer qui sert de clôture. Fermer une fenêtre, un soupirail avec des barreaux. Les barreaux d'une fenêtre. Les barreaux d'une grille. Passer au travers des barreaux. Limer des barreaux. Il rompit les barreaux. Les barreaux d'une chaise, Les petits batons qui servent à assembler et à maintenir les montants d'une chaise. En appuyant son pied sur le barreau de cette chaise, il l'a cassé. En Physique, Barreaux magnétiques ou aimantes, Barres d'acier trempé, auxquelles on a communiqué la vertu magnétique. En Impr.,Le barreau d'une presse, Barre de fer terminée par un gros manche de bois, qui sert à faire mouvoir la vis de la presse. On dit de même, dans les ateliers de monnayage, La barre d'un balancier. BARREAU, signifie figurément, L'enceinte réservée où se mettent les avocats pour plaider. S'asseoir au barreau. Hanter, suivre, fréquenter le barreau. Ses parents le destinaient au barreau, Á la profession d'avocat. Quitter le barreau, Quitter la plaidoirie; et quelquefois même, Quitter entierement la profession d'avocat. L'éloquence du barreau, Celle qui convient, qui est propre à la plaidoirie. BARREAU, signifie aussi, L'ordre, le corps des avocats. Consulter le barreau sur telle ou telle question. Tout le barreau est de cet avis. C'est l'usage du barreau. La discipline du barreau. Le barreau de Paris, de Rouen, etc. BARRER. v. a. Fermer avec une barre par derrière. Barrer une porte. Barrer une fenêtre. Il signifie, par extension, Interrompre, fermer, obstruer un chemin, un passage. Barrer un chemin. Ils ont barre le passage avec des décombres. Les sables barrent l'entrée du port. Barrer le chemin, le passage à quelqu'un, Se mettre devant quelqu'un de manière à l'empêcher de passer. Prov. et fig., Barrer le chemin à quelqu'un, et simplement, Barrer quelqu'un, Le traverser dans ses projets, dans ses entreprises, lui susciter des obstacles. Le succès était infaillible, si un tel ne nous eût barré le chemin. Cet homme me barre dans tout ce que j'entreprends. On l'a barré dans ses projets. BARRER, signifie aussi, Garnir, fortifier d'une barre. Barrer une table. Barrer les fonds d'un tonneau. BARRER, signifie encore, Tirer un ou plusieurs traits de plume sur quelque écrit, pour montrer qu'on ne point y avoir égard, pour le biffer, l'annuler. Il faut barrer ces deux lignes. Barrer un compte, un article de compte. En termes d'Art vétérinaire, Barrer un vaisseau, un nerf, Lier un vaisseau ou un nerf, afin d'empêcher une maladie de s'étendre d'une partie à une autre. BARRÉ, ÉE. participe. En termes de Blason, Barré d'argent et de gueules. A la barre d'argent, etc. Voyez BARRE. Dents barrées, Dents molaires dont les racines sont écartées ou tortueuses, de sorte qu'on ne peut les arracher sans briser et enlever une portion de l'arcade alvéolaire. BARRETTE. s. f. Espèce de petit bonnet plat. Cet enfant a perdu sa barrette. La barrette d'un ouvrier, d'un homme du peuple. Autrefois, à Venise, les nobles portaient la barrette. La barrette de cardinal, ou absolument, La barrette, Le bonnet carré rouge que portent les cardinaux. Recevoir la barrette. Etre nommé cardinal. Prov. et fig., J'ai bien parlé à sa barrette, je parlerai bien à sa barrette, Je lui ai parlé, je lui parlerai sans le ménager. Ces phrases vieillis sent. BARRICADE. s. f. Espèce de retranchement qu'on fait avec des barriques remplies de terre, ou avec des pieux, des chaines, des pavés, etc., pour se défendre, pour se mettre à couvert de l'ennemi. Faire une barricade. Enfoncer, forcer, rompre une barricade. Attaquer une barricade. Franchir une barricade. Ils élevèrent des barricades dans toutes les rues. La journée des Barricades. BARRICADER. v. a. Faire des barricades. Barricader les rues. Barricaderune porte, une fenêtre, Mettre derrière une porte, derrière une fenêtre, tout ce que l'on peut, pour empêcher qu'elles ne soient enfoncées. BARRICADER, avec le pronom personnel, opposer au devant de soi tout ce que l'on peut, pour faire obstacle à l'ennemi, pour se mettre à couvert, pour se défendre. Ils s'étaient barricades en dedans. Quand on vint pour le prendre, il se barricada. Il signifie, figurément et familièrement, S'enfermer pour ne voir personne. Il se barricade tout le jour dans son cabinet. BARRICADE, ÉE. participe. BARRIERE. s. f. Assemblage de plusieurs pièces de bois servant à fermer un passage. La barrière qui est devant la porte d'une ville. La barrière d'une avenue. Ouvrir la barrière. Fermer la barrière. Franchir une barrière. Rompre, forcer la barrière. Il se dit aussi Des bureaux garnis de barrières, établis aux portes des villes, pour percevoir les droits d'entrée. Commis préposé à la barrière. Commis de barrière, de barrières, aux barrières. Hors des barrières. Il fut arrêté aux barrières. Il se dit encore, par extension, surtout à Paris, Des portes d'entrée de la ville, soit qu'il y ait ou non des barrières. La barrière du Trône. La barrière d'Enfer, de la Villette, de l'Étoile; la barrière SaintDenis, Saint-Martin, etc. Il y a beaucoup de guinguettes aux environs des barrières. BARRIÈRE, se disait autrefois de L'enceinte fermée de barrières où se faisaient les joutes, les tournois, les course de bagues, etc. Combattre à la barrière. Combat de barrière. Rompre à la barrière. Etre tenant de barrière. BARRIERE, signifie aussi, Ce qui sert de borne et de défense naturelle à un Etat. L'Espagne est séparée de ses voisins par de puissantes barrières, la mer et les Pyrénées. Les Alpes sont des barrières entre la France et l'Italie, servent de barrière entre l'Italie et la France. Il signifie encore, figurément, Empêchement, obstacle à quelque chose. Il faut mettre des barrières à sa puissance. Les lois sont des barrieres, de fortes barrières contre les abus, contre les crimes. Une barrière insurmontable s'élève entre eux, les sépare, Il existe un obstacle qui les empêche de jamais s'unir, sė réconcilier. BARRIQUE. s. f. Sorte de futaille ou de tonneau. Les barriques varient de grandeur, suivant les différents pays. Remplir une barrique. Mettre du vin, de l'eau-de-vie en barrique. Une barrique pleine d'eau, de ter re, etc. Barrique de vin, 'd'eau-de-vie, d'huile, de sucre, etc., Barrique pleine de vin, d'eau-de-vie, etc. Fam. et par exagér,, Etre gros comme une barrique, Etre très-corpulent. BARRIQUE, se dit aussi d'Une certaine mesure de vin, d'eau-de-vie, etc., qui tient le quart d'un tonneau. Ce vin coûte cent francs la barrique ou quatre cents francs le tonneau. BARTAVELLE. s. f. Espèce de perdrix rouge, plus grosse que les perdrix ordinaires. BARYTE. s. f. T. de Chimie, Sub stance métallique, solide, poreuse, d'une couleur grise et d'une saveur caustique. La baryte est un poison très-actif. Sulfate de baryte. BARYTON. s. m. T. de Musique. Sorte de voix entre la basse-taille et celle que l'on nomme Seconde taille ou Second ténor. On l'appelle aussi Concordant. BARYTON, en termes de Grammaire grecque, se dit Des verbes qui se conjuguent sans contraction : if s'emploie ordinairement comme adjectif. Les verbes barytons et les verbes circonflexes. BAS BAS, BASSE. adj. Qui a peu de hauteur, ou Qui est au-dessous d'un certain degré d'élévation pris pour terme de comparaison. Un siège bas. Chaise basse. Table basse. Homme de basse stature. La forme de ce chapeau est trop basse. Maison basse. Porte basse. Plafond bas. Appartement bas. Cette partie de la côte, du rivage est fort basse. Un terrain bas et marécageux. La rivière est basse. Les eaux sont basses. Fig. et fam., Les eaux sont basses chez un tel, L'argent commence à lui manquer. La mer est basse en cet endroit, Elle y a peu de profondeur. Voyez BAS-FOND.. Basse marée, basse mer, Le moment où la mer s'est retirée, où elle est vers la fin de son reflux. Les marées sont plus basses dans de certaines saisons que dans d'autres, Le flux de la mer monte moins haut dans de certains temps de l'année. Fig. et fam., Le temps est bas, L'atmosphère est chargée de nuages moins élevés qu'à l'ordinaire, et le temps menace de pluie. Fig., Le jour est bas, Le jour est sur son déclin. Fig., Avoir la vue basse, Ne pouvoir distinguer les objets que de près. BAS, se dit aussi de certaines choses situées au-dessous d'autres. La basse région de l'air. Le bas-ventre. Salle basse. Bas étage. Le plus bas degré. La partie basse d'une maison.Les basses voiles d'un vaisseau. Les basses terres, se dit par opposition à La partie montagneuse d'un pays. Les bas côtés d'une église, Les nefs latérales, plus étroites et ordinairement moins élevées que la nef principale. Ce bas monde, Cette terre, ce monde où nous vivons. En ce bas monde. Dans ce bas monde. Fig., Le bas bout de la table, La place qui est la plus voisine de la porte d'entrée, et la moins honorable dans un festin. En termes de fortification, Places basses, Les casemates et les flancs de bastions qui servent à défendre le fossé et la courtine. BAS, se dit particulièrement Des pays dont le sol est plus bas que celui d'où descendent les rivières qui les arrosent. Tout le pays bas est inondé. Le bas Languedoc. La basse AlLa basse Normandie. La basse Bretagne. La basse Lyypte. Etc. sace. Les Pays-Bas, La Belgique et la Hollande. que Un bas Breton, un bas Normand, Un homme né dans la basse Bretagne, dans la basse Normandie. On appelle aussi Bas breton, Le langage particulier aux habitants de la basse Bretagne; et Bas allemand, Celui l'on parle dans le nord de l'Allemagne. Les basses Pyrénées, Celles qui sont voisines de l'Océan. Les basses Alpes, Celles qui sont voisines de la Méditerranée. Quand ces dénominations indiquent les départements où sont situées les basses Pyrénées, les basses Alpes, on écrit, Les BassesPyrénées, les Basses-Alpes. Le bas Rhin, le bas Danube, La partie de ces fleuves qui est plus voisine de l'embouchure que de la source. Quand il s'agit du département auquel le bas Rhin a donné son nom, on écrit, Le Bas-Rhin. Préfet du Bas-Rhin. La basse Seine, Toute la partie de la Seine qui est au-dessous de Paris, en allant vers la mer, par opposition à La partie qui est au-dessus, que l'on nomme La haute Seine. et BAS, signifie quelquefois, Baissé, par opposition à Lové, redressé. Marcher la tête basse. Un chien qui porte les oreilles basses, la queue basse. De la tapisserie de basse lisse: voyez LISSE. Fig. et fam., Avoir l'oreille basse, Etre fatigué, abattu par le travail, par quelque excès, par quelque maladie. Il signifie aussi, Etre humilié, mortifié par quelque perte, par quelque mauvais succès, etc. Fam., Faire main basse, Piller, prendre, enlever. Les écoliers entrèrent dans le jardin, et firent main basse sur tous les fruits. A la guerre, Faire main basse, Ne point faire de quartier, tuer, passer au fil de l'épée. Les vainqueurs firent main basse sur tout ce qui se presenta les armes à la main. Fig. et fam., Faire main basse, Critiquer sans ménagement. Dans le monde, on épargne souvent les vices, mais on fait toujours main basse sur les ridicules. BAS, se dit, en Musique, pour Grave, par opposition à Aigu. Les sons bas. Ton bas. Ce morceau est écrit dans un ton trop bas pour ma voix. Vous l'avez pris sur un ton trop bas. Cette corde est trop basse, Elle n'est pas montée à un ton assez haut, relativement aux autres cordes. Cet instrument est trop bas, Il n'est pas monté assez haut. A basse note, Sans élever la voix, à demi-voix. Chanter à basse note. Cela se dit aussi, figurément, De la manière de parler, de proférer des paroles. Prier Dieu à basse note. Fam., Dire des injures à quelqu'un à basse note. À voix basse, d'un ton bas, signifient de même, Sans élever la voix. Dire quelques mots à voix basse, d'un ton bas. Ils s'entretenaient, ils parlaient à voix basse. Bas-dessus, basse-contre, bassetaille. Voyez ces mots à leur place alphabétique. Fig. et fam., Forcer quelqu'un à parler d'un ton plus bas, le faire parler d'un ton plus bas, Réprimer son orgueil, son arrogance, rabattre sa fierté. Messe basse, Messe que le prêtre dit sans chanter, et où il ne fait que réciter les prières. BAS, signifie aussi, figurément, inférieur, moindre, subalterne. Les basses classes de la société. Le bas peuple. Un homme de bas lieu, de basse naissance, de basse condition, de basse extraction, de basse origine. Des gens de bas étage. Le bas clergé. Le bas chour. On appelait autrefois Bas officiers, dans l'armée, ceux qu'on nomme aujourd'hui Sous-officiers. Les bas emplois. Les plus basses fonctions. Prov. et fig., Le cœur haut et la fortune basse, Plus de courage que de fortune. Les basses classes d'un college, Celles par où commencent les écoliers, jusques à la quatrième inclusivement. Basse justice, en parlant Des justices seigneuriales, se disait par opposition à Haute et moyenne justice. Ce seigneur avait dans sa terre, haute, moyenne et basse justice. On disait aussi, Bas justicier, par opposition à Haut justicier. Maitres des basses œuvres, reur de retraits, vidangeur. Cu Le Bas-Empire, L'empire romain à son temps de décadence, que les uns fout commencer au règne de Valérien, et les autres à celui de Constantin. L'histoire du Bas-Empire. Les révolutions du Bas-Empire. Médaille du Bas-Empire. En Angleterre, La chambre basse, La chambre des communes. BAS, signifie également, Qui est de moindre valeur, de moindre prix. Bas or. Bas argent. Or, argent de bas aloi. Les basses cartes du jeu. Au piquet, les neuf, les huit et les sept, sont les basses cartes. Bas prix, Prix médiocre, modique, au-dessous du prix ordinaire. J'ai acheté cela à bas prix, à un prix fort bas, à très-bas prix. Les fonds publics sont bas, le change est bas, Ils sont au-dessous du cours moyen, du cours ordinaire. En bas age, Dans un àge fort tendre. Un enfant en bas âge. Il était encore en bas âge. BAS, signifie encore, figurément, Vilet méprisable. Des sentiments bas. Une basse flatterie. Faire des ac tions basses. Il a les inclinations basses. Des goûts bas. Une basse jalousie. Une vengeance basse et cruelle. Un homme d'honneur ne doit rien faire de bas. Vice bas, Vice qui dégrade, qui avilit. Il signifie aussi, Qui est sans courage, sans générosité, sans élévation. C'est un homme bas et servile. Avoir l'âme basse. Avoir le cœur bas, l'esprit bas. Figure, physionomie basse, Celle qui semble annoncer des sentiments bas. BAS, en parlant De langage, de productions litteraires, etc., signifie, Ignoble, trivial. Mot, terme bas. Expression basse. Le bas comique. Genre bas. Plaisanterie basse. Cet auteur donne souvent dans le bas et le bouffon. Dans cette dernière phrase, Bas est pris substantive ment. Style bas, Style rempli de manières de parler populaires et triviales. La basse latinité, Le latin corrompu qu'écrivaient les auteurs des derniers temps où le peuple parlait encore la langue latine, alors trèsdéfigurée. BAS, s'emploie aussi substantivement, et signifie, La partie inférieure de certaines choses. Le bas du visage. Le bas du ventre. Le bas d'une robe. Le bas de l'escalier. Le bas de la rue. Le bas du pavé. Le bas d'une page, d'un tableau. Vers le bas, au bas de la montagne. Tirer de bas en haut. En Impr., Bas de casse. Voyez CASSE. Le vin est au bas, Le tonneau est presque vide. Fig., Il y a du haut et du bas dans la vie, La vie est mêlée de biens et de maux. Il y a du haut et du bas, des hauts et des bas dans l'esprit de cet homme, dans sa conduite, dans son humeur, dans ses ouvrages, On y remarque de grandes inégalités. Dans le même sens, Avoir du haut et du bas, des hauts et des bas dans l'humeur, dans sa vie, dans sa fortune. En Musique, La voix de ce chanteur est belle dans le bas, Elle est propre à bien rendre les sons graves. On dit de même, Renforcer les sons dans le bas. BAs, s'emploie aussi adverbialement, et signifie, Dans la partie basse, dans la partie inférieure. Descendre plus bas. Il est tombé plus bas. Cet oiseau vole bas, très-bas. Cela est place trop bas. Le coup est parti de plus bas. Il demeure deux étages plus bas, trois portes plus bas. Etre assis bas, Etre assis sur un siége peu élevé. Mettre les armes bas, mettre armes bas, mettre bas les armes, Poser les armes : cela se dit surtout D'une troupe qui se rend, qui cesse de combattre. Mettre chapeau bas, Öter son chapeau. Etre, se tenir chapeau bas, Avoir la tête découverte par respect, par déférence. Parler chapeau bas. On dit par ellipse et d'une manière impérative : Bas les armes. Chapeau bas. Mettre pavillon bas, Baisser le pavillon; et figurément, Céder, se rendre. Jouer argent bas, Jouer argent comptant. Absol., Mettre bas, en parlant Des femelles de quelques animaux, Faire un petit, des petits. Cette chienne, cette jument, cette truie a mis bas. En Vénerie, Ce cerf a mis bas, Son bois est tombé. Plus bas, signifie quelquefois, Cidessous, ci-après, Comme nous le verrons plus bas. BAS, pris adverbialement, s'emploie dans quelques phrases figurées, telles que les suivantes : Cette injure vient de trop bas, part de trop bas pour qu'elle puisse vous atteindre. Parvenu à ce degré d'avilissement, on ne saurait descendre plus bas, tomber plus bas. Mettre bas toute TOME 1. honte. Mettre bas tout scrupule, toute considération humaine. Ce malade est bien bas, il est fort bas, il n'a point encore été si bas, Il est très-mal. Fam., Il est bien bas, il est bas percé, se dit D'un homme qui a peu d'argent, qui a épuisé presque toutes ses ressources. Ces pertes multipliées l'ont mis bien bas. Fig., C'est un insolent, il faut le tenir bas, Il faut le tenir dans la crainte, dans le respect, dans la soumission. BAS, adverbe, signifie aussi, D'un ton bas, sans élever la voix, ou Dans un ton bas. Parler bas. Parler tout bas. Parlez plus bas, je vous prie, ou elliptiquement, Plus bas. Vous l'avez pris tropbas en commençant. La voix de ce chanteur ne peut pas descendre plus bas que telle note. A BAS. loc. prépositive et adverbiale. Se jeter, sauter à bas du lit, Se lever brusquement. Il le mit à bas de son cheval, Ille descendit de cheval. Mettre à bas, Renverser, abattre. Cette maison n'est bonne qu'à mettre à bas. On dit de même, Etre à bas. Ces deux expressions s'emploient quelquefois figurément, surtout dans le langage familier. Ils mirent tous les privilèges à bas. Son crédit est à bas. Cette maison de commerce sera bientôt à bas. Au Trictrac, Tout à bas, se dit Lorsqu'on joue en prenant deux dames à la pile. A BAS, se dit quelquefois, par ellipse et d'une manière impérative, pour Descendez de là. A bas, bas! messieurs : il est défendu de monter, de grimper à ces arbres. A BAS, est aussi un cri d'improbation. A bas l'orateur! A bas la motion! À bas la cabale! EN BAS. loc. adv. Dans le lieu qui est plus bas, qui est au-dessous. Òù est monsieur ? Il est en bas. Rouler du haut en bas. Passer par en bas. Il vient d'en bas. Avoir la tête en bas. En bas de, Au bas de. Il était en bas de la colline. Fig. et fam., Traiter quelqu'un du haut en bas. Le traiter avec dédain, avec hauteur. Fig. et fam., Regarder quelqu'un du haut en bas, Le regarder avec un air de mépris. Tirer en bas, Tirer vers le bas. On dit aussi, Tirer par en bas. PAR BAS. loc. adv. Dans le bas. Il est logé par bas. Il a quatre chambres par bas. Aller par haut et par bas, Vomir et aller à la garde-robe. Cette drogue fait aller par haut et par bas,, par haut et par bas. purge LA-BAS. loc. adv. qui sert à indiquer Un lieu moins élevé que celui où l'on est, ou simplement Un lieu plus ou moins éloigné. Il est là-bas. Allez là-bas. Allons voir ce qui se passe là-bas. ICI-BAS. loc. adv. En ce monde, sur la terre. Le bonheur se rencontre rarement ici-bas. Les choses d'ici-bas sont périssables. BAS. s. m. Vêtement qui sert à couvrir le pied et la jambe. Bas de soie, de colon, de laine, de fil', de toile, de chamois. Bas tricoté. Bas fait au métier, ou simplement, Bas au métier. Bas à jour. Une paire de bas. Mettre ses bas. Tirer ses bas. Etre sans bas et sans souliers. Les coins, la couture, le talon, le pied d'un bas. Ravauder des bas. Ressemeler des bas. Garnir des bas. Prov. et fig., Cela lui va comme un bas de soie, se dit D'une chose qui convient parfaitement à quelqu'un, qui semble avoir été faite pour lui. BASALTE. s. m. Espèce de roche volcanique très-dure et vitrifiable. Les basaltes sont très-communs en Auvergne et en Ecosse. Une ville pavée de basalte. La pierre de touche est une sorte de basalte. BASALTIQUE. adj. des deux genres. Formé de basalte. Roche basaltique. La fameuse chaussée des Geants et la grotte de Fingal sont basalliques. BASANE. s. f. Peau de mouton préparée, qui sert à couvrir les livres, et à d'autres usages. Basane verte, violette, rouge. Portefeuille de basane. Livre relié en basane. Fauteuil couvert de basane. BASANE, EE. adj. Noiràtre, hàlé. Il ne se dit que De la couleur de la peau. Teint basané. Visage basané. Homme basané. BAS-BORD. s. m. T. de Marine. Voyez BABORD. BASCULE. s. f. Pièce de bois ou d'autre matière soutenue par le milieu de manière qu'en pesant sur l'un des bouts, on fait lever l'autre. C'est à l'aide d'une bascule qu'on lève et qu'on baisse les ponts-levis. La bascule d'un pont-levis. Une bascule qui n'est pas assez chargée. Les ponts à bascule servent à faire connaitre le poids des voitures. La bascule d'une souricière. Faire la bascule, Faire un mouvement semblable à celui d'une bascule. Il marchait sur une planche qui a fait la bascule, et il est tombé. On dit dans le même sens, Mouvement de bascule. Couteau à bascule, Couteau de table qui a une saillie à l'extrémité supérieure du manche et de chaque côté; de façon que, lorsqu'on pose le couteau, le poids du manche tient la lame un peu relevée, et l'empêche ainsi de toucher la nappe. BASCULE, se dit aussi d'Un jeu où deux personnes, étant chacune sur le bout d'une pièce de bois mise en équilibre, s'amusent à se balancer. Des enfants qui jouent à la bascule. BAS-DESSUS. s. m. T. de Musique. Voix plus basse que le dessus ordinaire, et qui est propre à chanter un second dessus. BASE. s. f. Toute chose sur laquelle un corps est assis, établi, posé. La base d'un clocher, d'une montagne, d'un rocher. De la base au La base d'un piedestal, La partie qui soutient le dé d'un piédestal. BASE, se dit également, en Géométrie, de La surface sur laquelle on conçoit que certains corps solides sont appuyés. La base d'une pyramide, d'un cylindre, d'un cone. Il signifie, par extension, Le côté du triangle opposé à l'angle qui est regardé comme le sommet. La base d'un triangle. C'est dans un sens analogue qu'on dit, en termes d'Anatomie, La base du cœur, de l'omoplate, etc., et en termes de Botanique, La base d'une feuille, d'un pétale, etc. BASE, se dit, en Chimie, de Toute matière qui a la propriété de s'unir aux acides, et de les neutraliser, du moins en partie. La plupart des bases ne sont que des oxydes métalliques. La potasse, la soude, sont deux bases les plus énergiques. La base d'un sel. Il se dit quelquefois, dans un sens plus général, de Ce qui entre comme ingrédient principal dans un mélange. La base d'un médicament, d'une composition. La base de ces pilules est l'aloès. BASE, se dit figurément, au sens moral, de Ce qui est le principe, la donnée fondamentale d'une chose, ou de Ce qui en fait le fond. La base, les bases d'un système. Tout ce raisonnement porte sur une base fausse, manque de base. Arrêter les bases d'un traité. Il signifie aussi figurément, Appui, soutien. La justice est la base de toute autorité. BASELLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes exotiques, à tige grimpante et à feuilles charnues: il renferme des herbes que l'on cultive et que l'on mange, aux Indes, comme nos épinards. BAS-FOND. s. m. Il se dit Des terrains bas et enfoncés. Cette pièce de terre est dans un bas-fond. Les bas-fonds sont fertiles, mais humides et souvent inon lés. Il n'a gelé, ce printemps, que dans les basfonds. Il se dit aussi, com.nunément, Des endroits de la mer où il y a peu d'eau,où la sonde rencontre promptement le fond. Nous échouames sur un bas-fond. Ce bâtiment tire beaucoup d'eau, il ne eut naviguer dans les bas-fonds. Les marins le disent plus exactement d'Une élévation au fond de la mer, par-dessus laquelle tout batimer t peut passer, et qu'on ne trouve qu'au moyen de la sonde; à la différence des Hautsfonds, qui atteignent presque la surface de la mer, et où les bâtiments risquent de toucher. D'après cette distinction, les hauts-fonds sont dangereux, et les bas-fonds ne le sont pas. BASILAIRE. adj. des deux genres. T. d'Anat. Il se dit De parties qui concourent à former la base d'autres parties, ou qui sont placées à cette base, qui y prennent naissance. Apophyse basilaire. Artère basilaire. Les os basilaires. Embryon basilaire. BASILIC. s. .s. m. Herbe odoriférante qu'on met quelquefois dans les ra goûts. Le basilic est une labiée. Un pied de basilic. Des pigeons au basilic. BASILIC. s. m. Sorte de lézard, reptile de l'ordre des Sauriens, auquel on attribuait anciennement la faculté de tuer par son seul regard. A l'ile de Java, on mange la chair du basilic. Le regard du basilic. Fig et fam, Des yeux de basilic, Des yeux qui expriment le dépit, le courroux dont on est animé contre quelqu'un. Elle me faisait des yeux de basilic. BASILICON ou BASILICUM. s. m. T. de Pharmacie. Onguent suppuratif. BASILIQUE. s. f. T. d'Antiq. Il se disait originairement de La demeure d'un roi; plus tard, il désigna, chez les Romains, Les édifices publics où l'on rendait la justice, et où les marchands s'assemblaient pour traiter d'affaires. Lors de l'établissement du christianisme, beaucoup de basiliques furent changées en églises dont quelques-unes garderent l'ancien nom de ces monuments. Il se dit encore aujourd'hui de Certaines églises principales, construites selon le plan des anciennes basiliques. La basilique de Saint-Pierre. La basilique de Saint-Jean de Latran. Une belle basilique. BASILIQUE. adj. et s. f. T. d'Anat. Il se dit De la veine qui monte le long de la partie interne de l'os du bras jusqu'à l'axillaire, où elle se rend. La veine basilique. Saigner quelqu'un de la basilique, à la basilique. BASILIQUES. s. f. pl. Compilation ou code rédigé en grec par ordre des empereurs Basile le Macédonien et Léon le Philosophe, au neuvième siècle: il renferme une traduction libre des recueils de Justinien, qui est disposée dans un ordre différent, et qui offre de nombreuses additions. BASIN. s. m. Etoffe croisée dont la chaîne est de fil et la trame de coton. Basin uni. Basin piqué. Gilet de basin. Robe de basin. BASOCHE. s. f. Juridiction qui était tenue par les clercs des procureurs du parlement de Paris, et où se jugeaient les différends que les clercs avaient entre eux, ou dans lesquels ils étaient défendeurs contre les marchands et artisans. Il y avait un roi, un chancelier de la busoche. BASQUE. s. f. Pan d'habit, partie découpée et tombante de certains vêtements. On portait autrefois des justaucorps à quatre basques. Habit à petites basques, à grandes basques. Tirer quelqu'un par la basque de son habit, par la basque. Les basques de cet habit sont trop longues. Par exagér, et fam., Cet enfant ne quitte pas la basque, est toujours pendu à la basque de son père, de son précepteur, Il le suit toujours, sans le quitter d'un pas. BASQUE. s. m. Nom de nation, qui n'est mis ici que parce qu'on s'en sert dans cette phrase familière, Aller comme un Basque, courir comme un Basque, Aller fort vite, courir fort vite. BASQUINE. s. f. Sorte de jupon que portent les femmes espagnoles. BAS-RELIEF. s. m. Ouvrage de sculpture où les objets représentés ont peu de saillie et sont en partie engagés dans le bloc, Bas-relief de marbre, de bronze. Bas-relief antique. Les bas-reliefs du Parthenon, du Louvre. Des ornements en bas-relief. Figures, portrait en bas-relief. BASSE. s. f. T. de Musique. Celle des parties qui ne fait entendre que les sons les plus graves des accords dont se compose l'harmonie musicale, et qui, par conséquent, est la plus basse de toutes. Chanter la basse. Faire la basse. Composer la basse d'un air. Basse fondamentale, Celle qui ne fait entendre que les sons fondamentaux de l'harmonie. Basse continue, Celle qui dure pendant tout le morceau, Fig. et fam., C'est la basse continue, de son discours, c'est là sa basse continue, se dit, De ce qui revient continuellement dans le discours de quelqu'un. Basse contrainte, Celle dont le chant, borné à un petit nombre de mesures, ne fait entendre qu'une même phrase, qu'elle recommence toujours, tandis que les parties supérieures continuent leur chant ou leur harmonie, et les varient de diverses manières. BASSE, se dit aussi Du genre de voix propre à chanter la partie de basse, Ce chanteur a une belle basse. C'est la meilleure basse de l'Opéra. Voix de basse. Il se dit également d'Un instrument à cordes en forme de grand violon, dont on joue avec un archet, et qui sert principalement à exécuter la basse, dans les morceaux à plusieurs parties. La basse de viole a été longtemps en usage; elle est remplacée aujourd'hui par la basse de violon, appelée aussi Violoncelle. Jouer de la basse. Il se dit quelquefois, au pluriel, Des grosses cordes de certains instruments. Les basses de ce piano ne sont pas d'accord. BASSE. s. f. T. de Marine et d'Hydrographie. Endroit où il y a peu de hauteur d'eau et où se trouve caché un petit banc de sable, de roches ou de corail. L'entrée de ce port est dangereuse, il y a une basse sur la droite. Les basses sont marquées sur les cartes marines. BASSE-CONTRE. s. f. T. de Musique vocale. Sorte de voix qui a le même timbre que la basse-taille; avec cette différence, qu'elle a moins d'étendue à l'aigu, et davantage au grave. Une belle basse-contre. Une bonne basse-contre. Il se dit aussi de La partie de chant que la basse-contre exécute. Chanter la basse-contre. BASSE-COUR. s. f. Cour d'une ferme, où l'on entasse le fumier, où se trouve assez ordinairement une mare d'eau, et où l'on nourrit la volaille, etc. Il a une basse-cour bien fournie de bestiaux, de volailles. Ce fermier paye son própriétaire du produit de sa bassecour. Une grande, une belle basse cour. Il se dit aussi, dans les maisons de campagne des particuliers, de La cour ou des cours destinées à des usages qui ont quelques rapports avec ceux des cours de fermes. Il se dit encore, dans les grandes maisons de ville, d'Une cour séparée de la cour principale, et destinée pour les écuries, les équipages, etc. Fam. et fig., Nouvelles de la bassecour, de basse-cour, Bruits populaires, nouvelles fausses et mal fondées. BASSE-FOSSE. s. f. Voyez Fosse. BASSEMENT. adv. D'une manière basse. Il ne s'emploie qu'au figuré. Se conduire bassement. Faire bassement sa cour. Louer bassement. Il s'exprime bassement. Penser basse ment. BASSESSE. s. f. Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d'un honnête homme, ou d'un homme de cœur. Bassesse d'âme. Bassesse de cœur. Bassesse de sentiments. Il s'est conduit avec bassesse. Louer avec bassesse. Il y a de la bassesse dans toutes ses actions. Il se dit aussi Des sentiments, des actions mêmes qui marquent la bassesse d'âme. Ce serait une bassesse que de consentir à cela. Il a fait une bassesse, cent bassesses. BASSESSE, se dit quelquefois en parlant D'une basse naissance, d'une condition très-obscure. La bassesse de sa naissance, de son extraction, de son origine. La bassesse de sa condition. Il se dit encore d'Une trivialité ignoble, choquante. La bassesse d'une pensée, d'une expression. Cette bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet. BASSET. s. m. Chien de chasse, qui a les jambes fort courtes et quelquefois tortues. On chasse le blaireau avec des bassets. Basset à jambes torses. Il se dit, familièrement et par dérision, d'Un petit homme dont les jambes et les cuisses sont trop courtes pour sa taille. BASSE-TAILLE. s. f. T. de Musique vocale. Il se dit, proprement, de La voix qui est entre celle que l'on nomme seconde-taille ou second ténor et celle qui ne fait entendre que les sons graves de l'harmonie. Il se dit, plus ordinairement, Du genre de voix propre à chanter la basse. Voix de basse-taille. Il a une belle basse-taille. Ce chanteur est la meilleure basse-taille de l'Opéra. Dans ce sens, on dit aussi, et plus exactement, Basse. BASSE-TAILLE. s. f. T. de Sculpt. Bas-relief. Voilà une basse-taille bien travaillée. Il a vieilli on dit, Bas-relief BASSETTE. s. f. Jeu de hasard qui se joue avec des cartes, et qui est une espèce de pharaon. Jouer à la bassette. Tenir la bassette. La basselle est un jeu piquant, mais dangereux, et qui a depuis longtemps cessé d'être en usage. BASSIN. s. m. Espèce de grand plat creux, et de forme ronde ou ovale. Bassin de cuivre, d'argent, de vermeil.Bassin de faïence.Bassin de porcelaine. Bassin à laver les mains. Il se dit aussi Du plat où l'on reçoit les offrandes à la messe. Il mit quelques pièces de monnaie dans le bassin. Prov., fig. et bass., Cracher au bassin, Contribuer à quelque dépense. Il ne voulait rien donner, mais on l'a fait cracher au bassin." Bassin à barbe, Bassin dont le bord est échancré d'un côté, et dans lequel on met de l'eau pour se faire la barbe. Bassin de garde-robe, ou simplement, Bassin, Vase destiné à recevoir les déjections. Aller au bassin. Le malade demande le bassin. Les bassins d'une balance, Les deux plateaux d'une balance. En Chirur., Bassin oculaire, Petit vase de forme ovale, dont on se sert pour se baigner l'œil. BASSIN, dans les Jardins, se dit d'Une pièce d'eau ordinairement bordée de pierre ou de marbre. Le grand bassin des Tuileries. Bassin de fontaine, Le réservoir en forme de bassin, qui reçoit les eaux d'une fontaine. BASSIN, en parlant D'un port de mer, siguise, Le lieu où les batiments jettent l'ancre. Ce port est bon, mais le bassin en est petit. Il se dit aussi d'Une grande enceinte pratiquée dans un port à marée, dans un havre, et fermée par des portes ou des vannes, pour que l'eau ne s'en écoule point et tienne toujours à flot un certain nombre de batiments. Les bassins du Havre. Le grand, le petit bassin. Ouvrir, fermer les bassins. Bassin deconstruction, ou Forme, Ouvrage d'architecture nautique où les bâtiments se construisent, se radoubent à sec, et où l'on peut ensuite les mettre à flot. Le bassin de construction de Toulon est l'ouvrage de l'ingénieur Grognard. BASSIN, se dit, figurément, d'Une vaste plaine entourée de montagnes ou de collines élevées. Cette ville est au centre d'un magnifique bassin, d'un riche bassin. Le bassin de Nancy. Le bassin d'un fleuve, L'espace resserré entre deux suites de nontagnes ou de collines, dans lequel coule un fleuve, depuis sa source jusqu'à son embouchure. Le bassin de la Seine, de la Loire, etc. On dit dans un sens analogue, Le bassin de la mer Noire, de la mer Caspienne, etc., L'espace qui les renferme. BASSIN, en termes d'Anatomie, Grande cavité osseuse qui forme la paroi inférieure de l'abdomen Le bassin est plus large chez la femme que chez l'homme. BASSINE. s. f. Sorte de bassin large et profond dont on se sert dans plusieurs Arts, pour y faire chauffer, bouillir, fondre, etc., diverses substances. Une bassine de cuivre. Les chimistes, les pharmaciens, les confiseurs, les marchands ciriers, etc., se servent de bassines. BASSINER. v. a. Chauffer avec une bassinoire. Bassiner un lit. Il signifie aussi, Humecter, fomen ter en mouillant avec une liqueur tiède ou chaude. Bassiner une plaie. Se bassiner les yeux. Bassiner les jambes d'un cheval. BASSINE, EE. participe. BASSINET. s. m. Petite pièce creuse de la platine d'une arme à feu, dans laquelle on met l'amorce, et qui est recouverte par la batterie. Fermer, ouvrir le bassinet. Mettre la poudre au bassinet, dans le bassinet. BASSINET, se disait anciennement d'une espèce de chapeau de fer que portaient les hommes d'armes. BASSINET, en termes d'Anatomie, cavité dans laquelle aboutissent tous les entonnoirs du rein. BASSINET, en termes de Botanique, Espèce de renoncule à longs jets rampants. Dans ce sens, quelquesuns écrivent, Bacinet. BASSINOIRE. s. f. Bassin à manche, ayant un couvercle percé de plusieurs trous, et servant à chauffer le lit. Bassinoire de cuivre. Bassinoire d'argent. Le manche d'une bassinoire. BASSON. s. m. Instrument de musique à vent, qui, dans les orchestres, sert à exécuter des parties de basse. Jouer du basson. Il se dit aussi Du musicien qui joue de cet instrument. C'est un excellent basson. BASTANT, ANTE. adj. Qui suffit. Cela n'est pas bastant. Cela est bastant. Etes-vous bastant pour une si grande entreprise? Cette raison n'est pas bastante. Il est familier et vieux. BASTE. s. m. L'as de trèfle, aux jeux de l'hombre, du quadrille, etc. Le baste est le troisième des matadors. BASTER. v. n. Suffire. Il est vieux et ne s'emploie que dans quelques phrases familières. Baste pour cela, ou simplement Baste, Passe pour cela. BASTE, se dit quelquefois, en forme d'exclamation, Pour exprimer qu'on ne s'inquiète pas d'une menace, qu'on tient peu de compte d'un discours. Il dit cela: baste! il n'en fera rien. BASTERNE. s. f. Nom d'une espèce de char, attelé de bœufs, en usage chez d'anciens peuples du Nord, et sous nos rois de la première race. BASTIDE. s. f. Nom qu'on donne, dans le midi de la France, à de petites maisons de campagne. Voyez l'article suivant. BASTILLE. s. f. Il se disait anciennement d'Ouvrages, de constructions, passagères ou permanentes, qu'on élevait soit pour fortifier une place, soit pour l'assiéger. Construire, élever une bastille, des bastilles. Assieger par bastilles. Il y avait des bastilles roulantes. On disait aussi, Bastide. BASTILLE, s'est dit plus particulièrement d'Un château fort flanqué de plusieurs tours rapprochées, construit à Paris, sous Charles V et Charles VI: après avoir longtemps servi de prison d'Etat, ce chateau fut pris et démoli par le peuple en 1789. Le gouver neur de la Bastille. Il fut enfermé à la Bastille. Les prisonniers de la |