Fig. et fam., Tenir pied à boule, Etre extrêmement assidu, s'attacher à quelque travail avec beaucoup d'application et de persévérance. Faire tenir pied à boule à quelqu'un, L'obliger à une grande assiduité. Prov. et fig., La boule noire lui tombe toujours, Le sort lui est toujours défavorable. Il attrape toujours la boule noire, C'est toujours sur lui que tombent les mauvais traitements. BOULE se dit aussi de Certains arbrisseaux taillés en forme de boule. Une boule de myrte. Une boule de chevrefeuille. En Botan., Boule-de-neige, Espèce de viorne dont les fleurs blanches sont rassemblées en boules. À LA BOULE VUE, À ROULE VUE. loc. adverbiales et familières. Précipitamment, avec peu d'attention. Faire quelque chose à la boule vue. On a jugé cela a boule vue. BOULEAU. s. m. Arbre de nos forêts, dont le bois est blanc, et qui est employé à une foule d'usages économiques, surtout dans le nord de T'Europe. Les menues branches du bouleau servent à faire des balais. Un balai de bouleau. En Norwege et dans le nord de la Suède, on couvre les maisons avec l'écorce du bouleau. Les Russes emploient la seve du bouleau pour faire la bière. BOULEDOGUE. s. m., qui est une altération du mot anglais Bulldog. Espèce de chien dogue dont les dents sont en crochet. BOULET. s. m. Boule de fer fondu, de différentes grosseurs, dont on charge les canons. Un boulet de canon. Un boulet de vingt-quatre livres. Un boulet de vingt-quatre. Un boulet de calibre. Il fut tué d'un boulet de canon. Un boulet de canon lui emporta la cuisse. On charge quelquefois les canons avec des boulets de pierre. Boulet rame, ou Boulet à deux téles, Boulet de canon divisé en deux parties qui tiennent l'une à l'autre par une chaine ou par une barre de fer, et dont on se sert dans les combats sur mer. Boulet rouge, Boulet qu'on a fait rougir au feu avant que de le mettre dans le canon. Tirer à boulets rouges. Fig. et fam., Tirer à boulets rouges sur quelqu'un, En dire les choses les plus offensantes; ou Le tourmenter par des railleries, par des épigrammes. BOULET, dans la Législation militaire, se dit d'Une peine afflictive et infamante qui consiste à trainer le boulet. Quand la dégradation du condamné a lieu, il passe devant la troupe assemblée, ayant à la jambe une chaine à l'extrémité de laquelle est attaché un boulet. Condamner un déserteur au boulet. BOULET, en termes d'Art vétérinaire, Jointure qui est au-dessus du paturon de la jambe d'un cheval. Un cheval blessé au boulet. BOULETE, EE. adj. T. d'Art vétérinaire. Il se dit D'un cheval dont le boulet est hors de sa situation naturelle. Ce cheval est bouletė. BOULETTE, s. f. Petite boule de cire, de papier, de mie de pain, etc. Pendant toute la classe ces deux écoliers se sont lancé des boulettes de pain à la figure. Jeter des bouleties. Il se dit particulièrement, en termes de Patisserie et de Cuisine, de Petites boules de pâte ou de chair hachée. D'excellentes boulettes. Mettre des boulettes de viande hachée dans un ragout, dans un pâté. BOULEUX. s. m. Il se dit D'un cheval trapu, qui n'est propre qu'à des services de fatigue. Le cheval qu'il a acheté est un assez bon bouleux. Fig. et fam., C'est un bon bouleux, C'est un homme d'une capacité médiocre, mais qui ne laisse pas de bien faire son devoir dans l'occasion. + BOULEVARD. s. m. (Quelques-uns écrivent encore, Boulevart.) Le terre-plein d'un rempart, tout le terrain d'un bastion ou d'une courtine. Se promener sur le boulevard. Un boulevard revêtu de pierre. Ce terme n'est plus usité dans l'Art militaire. Il se dit, par extension, d'Une promenade plantée d'arbres qui fait le tour d'une ville, et qui occupe ordinairement l'espace oùétaient d'anciens remparts. Les boulevards de Paris. Se promener sur les boulevards. Les boulevards intérieurs, exlérieurs. BOULEVARD, se dit, figurément d'Une place forte qui met un grand pays à couvert de l'invasion des ennemis. Cette place est le boulevard de l'Italie. Malle fut longtemps le boulevard de la chrétienté contre les Turcs. Il se dit, dans un sens encore plus figuré, de Tout ce qui offre à une grande réunion d'hommes, à un ou plusieurs peuples, sauvegarde et protection. L'union des citoyens est le plus sur boulevard de l'Etat. Ce héros fut le boulevard de la chré lienté. BOULEVERSEMENT. s. m. Renversement qui produit un grand désordre. Ce tremblement de terre fit un bouleversement général. Il se dit figurément en parlant D'un État, des affaires publiques ou particulières. Au milieu de ce bouleversement, bien des fortunes furent anéanties. Les bouleversements qui renversent les empires. Ses affaires sont dans un bouleversemeni total. BOULEVERSER. v. a. Ruiner, abattre,renverser entièrement. L'ouragan, le tremblement de terre a lout bouleversé. Il signifie quelquefois, Agiter, troubler avec violence. Quand la surface des mers est bouleversée par la tempête. Il signifie aussi, simplement, Déranger, mettre sens dessus dessous. Bouleverser tout dans une maison, dans une chambre, dans un cabinet. Pour trouver ce livre, j'ai bouleversé toute ma bibliothèque. Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral, en parlant D'un grand désordre, d'une confusion extrême. Cet événement bouleversa toute l'Europe. Ce ministre a bouleversé l'Etat. Les pertes que ce négociant vient d'éprouver ont bou leverse sa fortune, ses affaires. Celle nouvelle lui bouleversa lesprit, la tête, Lui altéra l'esprit. On dit à peu près de même, Cela ma bouleversé, m'a tout bouleversé, Cela m'a causé une émotion extraordinaire et fort pénible. BOULEVERSE, LE. participe. BOULEVUE (À LA ou Ä'). loc. adv. Voyez BOULE. BOULIER. s. m. T. de Pêche. Espèce de filet qu'on tend aux embouchures des étangs salés. BOULIMIE. s. f. T. de Médec. Faim excessive et si pressante, qu'elle cause des défaillances quand on nc là satisfait pas promptement. BOULIN. s. m. Trou pratiqué dans un colombier, afin que les pigeon's s'y retirent et y fassent leurs petits. Un colombier garni de boulins. Il se dit également de Pots de terre faits exprès pour servir de retraite à des pigeons, pour attirer des pigeons étrangers. BOULIN, en termes de Maçonnerie, se dit Des trous qu'on fait à un mur pour recevoir les pièces de bois qui portent les échafaudages; et, par extension, de Ces pièces de bois mêmes. BOULINE. s. f. T. de Marine. Cordage amarré vers le milieu de chaque côté d'une voile carrée, pour lui faire prendre le vent de côté. La bouline de la grande voile, de la misaine, etc. Haler la bouline. Aller à la bouline, Tenir le plus près du vent, recevoir le vent de biais en mettant les voiles de còté par le moyen des boulines. Courir la bouline, se dit D'un chatiment qui consiste à faire passer le condamné entre deux haics de matelots qui le frappent avec des gar cettes. BOULINER. v. a. T. de Marine. Haler la bouline, les boulines. Bouliner une voile. Il signifie aussi, Aller à la bouline, naviguer avec un vent de biais; et, dans ce sens, il est neutre. Il nous faudra bouliner. Nous avons bouline tant de jours contre des vents de telle partie. Fig. et fam., Il va boulinant, se dit D'un homme un peu lourd, qui va d'un pas pesant et un peu incertain, penchant du côté où il appuie. Cette phrase est peu usitée. BOULINE, EE participe. BOULINGRIN.s. m. Pièce de gazon que l'on tond et l'on entretient, dans un jardin, dans un parc, etc. Passer le cylindre sur un boulingrin. BOULINIER. s. m. T. de Marine. Il se dit D'un bâtiment, selon qu'il va bien ou mal à la bouline. Ce navire est un bon boulinier, un mauvais boulinier. Ce terme vieillit. BOULOIR. s. m. Instrument avec lequel on remue la chaux quand on l'éteint, et quand on la mêle avec le sable ou le ciment. BOULON. s. m. T. de Serrurerie, de Charpenterie et de Charronnage. Grosse cheville de fer qui a une tête à un bout, et à l'autre une ouverture où l'on passe une clavette, pour l'arrêter. On se sert quelquefois de boulons pour soutenir une poutre. Les boulons du train d'un carrosse. Le boulon d'une poulie. Le boulon qui sert à unir les deux flasques d'un affut. BOULONNER. v. n. Arrêter avec un boulon. Il se dit surtout en parlant Des pièces de charpente. BOULONNÉ, É. participe. BOUQUE. s. f. Terme de navigation dont on se servait autrefois en Amérique pour désigner Une passe. une bouche, un canal, un détroit. Il est vieux, mais ses dérivés Embouquer et Débouquer sont encore usités. BOUQUER. v. a. et ǹ. Baiser par force. Il ne se dit guère au propre que D'un singe ou d'un enfant, lorsqu'on les force à baiser ce qu'on leur présente. Bouquez cela. Faire bouquer un singe. Fig., Faire bouquer quelqu'un, Le forcer à faire quelque chose qui lui déplaît, ou L'empêcher de faire ce qu'il voulait. Ila eu beau résister, on l'a fait bouquer. Ce verbe est familier et vieux. BouquE, EE. participe. BOUQUET. s. m. Assemblage de fleurs liées ensemble. Un bouquet de fleurs. Un bouquet de roses. Un bouquet de violettes. Un bouquet de diverses sortes de fleurs. Faire un bouquet. Cueillir un bouquet. Vendre des bouquets. Offrir un bouquet à une dame. Donner, porter unbouquet à quelqu'un, le jour de sa fete. Sentir un bouquet. Des bouquels de noce. Le bouquet de la mariée. Mettre un bouquet à sa boutonnière. Il se dit, figurément, d'Une petite pièce de vers adressée à une personne le jour de sa fête. Bouquet à une jeune personne, à ma sœur, etc. Il se dit aussi, quelquefois, Du cadeau que l'on fait à une personne, à l'occasion de sa fête. J'ai donné à ma sœur une robe, un châle pour son bouquet. BOUQUET, se dit, par extension, de L'assemblage de certaines choses qui sont liées ensemble, ou qui tiennent naturellement l'une avec l'autre. Un bouquet de plumes. Un bouquet de diamants. Un bouquet de pierreries. Un bouquet de perles. Un bouquet de cerises. Mettre un bouquet de persil dans un ragout. Bouquet de paille, Poignée de paille que l'on met à la queue ou au cou des chevaux, pour indiquer qu'ils sont à vendre. Prov. et fig., Celle fille a le bouquet sur l'oreille, Elle est à marier. On dit également quelquefois, Cette maison a le bouquet sur l'oreille, Elle est à vendre. Bouquet de bois, Petite touffe de bois de haute futaic. Il a un bouquet de bois auprès de sa maison. Avoir la barbe par bouquets, N'en avoir que par petites touffes, et par-ci par-là. En termes d'Artificier, Bouquet d'artifice, bouquet de fusées, Paquet de différentes pièces d'artifice qui partent ensemble. La gerbe de fusées ou girandole qui termine le feu d'artifice, se nomme absolument Le bouquet. On dit quelquefois, figurément et familièrement, Reser ver une chose pour le bouquet, Réserver pour la fin ce qu'il y a de mieux dans un récit, dans une fête, etc. Je réservais cela pour le bouquet. BOUQUET, se dit aussi Du parfum qui distingue certaines qualités de vin. Le bouquet du vin de Bourgogne. Ce vin a du bouquet, a un bouquet agréable. BOUQUETS, au pluriel, se dit, en termes de Médecine vétérinaire, d'Une espèce de gale qui vient au museau des moutons. BOUQUETIER. s. m. Vase propre à mettre des fleurs. BOUQUETIERE. s. f. Celle qui fait des bouquets de fleurs naturelles, pour les vendre. BOUQUETIN. s. m. Sorte de bouc sauvage qui vit sur les plus hautes montagnes. BOUQUIN. s. m. Vieux bouc. Sentir le bouquin, Avoir l'odeur puante d'un vieux bouc. Il se dit quelquefois Des satyres, parce que, selon la Fable, ils étaient faits comme des boucs depuis la ceinture jusqu'en bas. Ce sens est vieux. Cornet abouquin, Sorte de trompe recourbée qui est faite ordinairement d'une corne. BOUQUIN, est aussi Le nom qu'on donne au lièvre male. Bouquis, se dit encore d'Un vieux livre dont on fait peu de cas. Feuilleter de vieux bouquins. Acheter des bouquins. Que faites-vous de ce bouquin? BOUQUINER. v. n. Chercher de vieux livres, et en général des livres d'occasion, dans les boutiques ou sur les étalages de libraires. Il passe des journées entières à bouquiner. Aimer à bouquiner. Ce sens et le suivant sont familiers. Il se dit aussi en parlant De l'habitude de lire de vieux livres. Il s'amuse tout le jour à bouquiner dans son cabinet. BOUQUINER, se dit en outre Des lièvres qui couvrent leurs femelles. BOUQUINERIE. s. f. Amas de bouquins, de livres peu estimés. Ne vous arrêtez pas à voir ces livres, c'est de la bouquinerie. Il est familier et peu usité. BOUQUINEUR. s. m. Celui qui cherche de vieux livres, qui aime à bouquiner. C'est un bouquineur. Il est familier. BOUQUINISTE. s. m. Celui qui achète et revend de vieux livres, des bouquins. BOURACAN. s. m. Sorte de gros camelot. Manteau de bouracan. BOURBE. s. f. Fange, boue. Il ne se dit guère que de La fange de la campagne, et signifie particulièrement, Le fond des eaux croupissantes des étangs et des marais. Bourbe épaisse, puante. Un fosse plein de bourbe. Une carpe qui sent la bourbe. BOURBEUX, EUSE. adj. Plein de bourbe. Eau bourbeuse. Un étang bourbeux. Une rivière bourbeuse. Chemin bourbeux. Fossé bourbeux. BOURBIER. s. m. Lieu creux et plein de bourbe. S'engager, entrer, tomber dans un bourbier. Se tirer d'un bourbier. Fig. et fam., Se mettre dans un bourbier, S'engager dans une mauvaise affaire. Il s'est mis dans un bourbier d'où il aura peine à se tirer. BOURBILLON. s. m. Corps blanchâtre et filamenteux, portion de tissu cellulaire gangrené qu'on trouve au centre d'un furoncle, d'un javart. Quand le bourbillon est sorti, on est tout d'un coup soulage. Ce cheval a un javart; mais, dès que le bourbillon sera sorti, il pourra marcher. BOURCETTE. s. f. Voyez MiCHE. BOURDAINE ou BOURGENE. s. f. T. de Botan. Arbrisseau dont l'écorce est purgative, et dont le bois, blanc et tendre, fournit le charbon le plus propre à la fabrication de la poudre à canon. La bourdaine est une espèce de nerprun. BOURDALOU. s. m. Tresse qu'on attache avec une boucle autour de la forme d'un chapeau. Il se dit aussi d'Une sorte de pot de chambre de forme oblongue. BOURDE. s. f. Mensonge, défaite. Il vous dit qu'il vient du travail, c'est une bourde: il sort du cabaret. Donner des bourdes à quelqu'un. C'est un donneur de bourdes. Conteur de bourdes. Ces mots et les deux suivants sont populaires. BOURDER. v. n. se moquer, dire des mensonges, des sorneties. BOURDEUR. s. m. Menteur, celui qui donne des bourdes. BOURDILLON. s. m. Bois de chêne refendu et propre à faire des futailles. BOURDON. s. m. Long baton fait au tour, surmonté d'un ornement en forme de pomme, et que les pèle→ rins portent ordinairement dans leurs voyages. Marcher avec un bourdon. Avoir le bourdon à la main. BOURDON. s. m. Genre d'insectes assez semblables aux abeilles, et qui ont à peu près les mêmes mœurs. Il se dit aussi Des abeilles males, que les abeilles ouvrières tuent dès que la reine est fécondée. BOURDON, en termes de Musique, se dit Du ton qui sert de basse continue dans divers instruments, tels que la vielle, la musette, la cornemuse. Il se dit aussi de La corde qui donne ce ton. Bourdon de vielle. Bourdon d'orgue, Celui des jeux de l'orgue qui fait la basse, et qui a les tuyaux les plus gros et les plus longs. Faux-bourdon, Pièce de musique dont toutes les parties se chantent note contre note. Voilà un beau faux-bourdon. Chanter en fauxbourdon. BOURDON, se dit aussi d'Une grosse cloche. Le bourdon de Notre-Dame de Paris. BOURDON, en termes d'Imprimerie, Faute d'un compositeur qui a passé un ou plusieurs mots de la copie. On a fait un bourdon dans cette page. Ilya plusieurs bourdons dans cette feuille. BOURDONNEMENT. s. m. Bruit que font entendre quelques petits oiseaux et beaucoup d'insectes, quand ils volent, quelquefois même quand on les saisit. Le bourdonnement des oiseaux-mouches, des colibris. Le bourdonnement des abeilles, des hannelons, etc. Il signific figurément, Le murmure sourd et confus d'un grand nombre de personnes réunies qui parlent, qui discutent entre elles Après qu'il eut achevé de parler, on entendit dans toute l'assemblée un bourdonnement, un grand bourdonnement. BOURDONNEMENT, se dit aussi d'Un bruit sourd et continuel que l'on croit entendre, et qui est seulement un effet de quelque altération de l'oreille interne. Cette maladie lui a laissé un bourdonnement dans l'oreille, un bourdonnement d'oreille. BOURDONNER. v. n. Bruire sourdement. Il se dit, au propre, Du bourdonnement des insectes, etc. Des mouches qui bourdonnent aux oreilles. Un hanneton qui bourdonne. Les colibris bourdonnent autour de cet arbrisseau. Il se dit, par extension, Du murmure sourd et confus d'un grand nombre de personnes réunies qui parlent, qui discutent entre elles. Quand il eut cessé de parler, on entendit bourdonner toute l'assemblée. BOURDONNER, est aussi verbe actif, et signifie, Chanter à demi-voix, entre ses dents. Il bourdonne toujours quelques vieux airs. Il signifie encore figurément, Faire entendre des discours importuns. Que venez-vous nous bourilonner sans cesse? Dans ces deux derniers sens, il est familier. BOURDONNÉ, ÉE. participe. BOURDONNET. s. m. T. de Chirur. Rouleau de charpie de forme oblongue, qui sert à tamponner une plaie, à en absorber le pus, etc. BOURG. s. m. (On prononce Bourk.) Grand village où il se tient des marchés. Gros bourg. Grand bourg. BOURGADE. s. f. Petit bourg, village dont les maisons disséminées occupent un assez grand espace. Une bourgade de tant de maisons, de tant de feux. BOURGENE. s. f. Voyez BOUR DAINE. BOURGEOIS, EOISE. s. Citoyen d'une ville. Bourgeois de Paris. Un riche bourgeois. Un bon bourgeois. Il épousa une riche bourgeoise. Il se disait autrefois, collectivement, de Tout le corps des citoyens ou bourgeois d'une ville. Cela mécontenta le bourgeois. Le bourgeois prit les armes. Il se dit, parmi les ouvriers, Des personnes pour lesquelles ils travaillent, quelle que soit leur qualité. Il ne faut pas tromper le bourgeois. Travailler chez les bourgeois. BOURGEOIS, EOISE, est aussi la dénomination dont se servent les garçons, et les ouvriers et ouvrières, dans les différents métiers, pour désigner Le maître ou la maîtresse chez qui ils travaillent. Son bourgeois n'est pas content de lui. Sa bourgeoise l'a congédiée. BOURGEOIS, se dit aussi par opposition à Noble, ou à Militaire. Un simple bourgeois. Il n'est pas gentilhomme, mais c'est un honnéte bourgeois. Les militaires et les bourgeois. Il se dit quelquefois, par hauteur et par dénigrement, Pour reprocher à un homme, ou qu'il n'est pas noble, ou qu'il n'a aucun usage du grand monde. Ce n'est qu'un bourgeois, qu'un petit bourgeois. Cela sent bien son bourgeois. BOURGEOIS, est aussi adjectif, et s'emploie dans plusieurs acceptions différentes. Ainsi on dit : Caution bourgeoise, Caution solvable et facile à discuter. Cette locution a vieilli. Garde bourgeoise. Voyez GARDE. Comédie bourgeoise, Représentation d'une ou de plusieurs pièces de théâtre, donnée par des personnes qui ne jouent la comédie que pour leur amusement. Ordinaire bourgeois, cuisine bourgeoise, soupe bourgeoise, Chère, cuisine, soupe bonne et simple. Maison Lourgeoise, Maison simple et propre, sans luxe ni recherche: on le dit aussi d'Une maison quelconque, par opposition Aux hồtels, aux maisons garnies. Vin bourgeois, Vin non frelaté, et qu'on a dans sa cave. Il se dit par opposition à l'in de cabaret. Habit bourgeois, se dit par opposition à L'uniforme militaire et aux costumes des différents états. L'habit bourgeois ne sied pas aussi bien à cet officier que son uniforme. Les juges ne meilent la robe qu'au palais; ils vont dans la société en habit bourgeois. BOURGEOIS, adjectif, se dit quelquefois par une sorte de mépris, comme dans ces phrases: Avoir l'air bourgeois, la mine bourgeoise, les manieres bourgeoises, Avoir l'air commun et des manières différentes de celles du grand monde. Ce nom est bien bourgeois, Il n'annonce pas que celui qui le porte soit d'une condition bien relevée. BOURGEOISEMENT. adv. D'une manière bourgeoise, en simple bourgeois. Il vit bourgeoisement. Se mellre bourgeoisement. BOURGEOISIE. s. f. Qualité de bourgeois. Droit de bourgeoisie. Il s'emploie aussi comme terme collectif, et signifie, Le corps des bourgeois, les bourgeois en général. La bourgeoisie fil des représentations. Toute la bourgeoisie était sous les armes. Hanter la bourgeoisie. S'allier à la bourgeoisie. BOURGEON. s. m. Bouton un peu développé qui paraît aux arbres et aux arbrisseaux, et d'où il doit sortir des branches, des feuilles, ou du fruit. Au mois de mai, on commence à voir les bourgeons aux arbres. Il y a bien des bourgeons aux vignes. Le bourgeon commence à sortir. Un arbre qui pousse quantité de bourgeons. Il se prend aussi pour Le nouveau jet de la vigne, lorsqu'il est déjà en scion. Couper les nouveaux bourgeons d'un cep de vigne. Il se dit figurément Des boutons, des bubes qui viennent au visage de certaines personnes. Avoir le visage tout couvert de bourgeons. BOURGEONNER, v. n. Jeter des bourgeons, pousser des bourgeons au printemps. Tout commence à bourgeonner. Cet arbrisseaubourgeonne. Fig. et fam., Son nez, son visage commence à bourgeonner, Il lui vient des boutons, des bubes au nez, au visage. On dit de même, Le front lui bourgeonne. BOURGEONNÉ, Ée. participe. Il ne se dit guère que Du visage, du nez, du front. Avoir le front bourgeonné, le visage tout bourgeonné. Les vieux ivrognes ont communément le nez bourgeonné. BOURGMESTRE. s. m. (On prononce Bourguemestre.) Titre des premiers magistrats de quelques villes de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, etc. Le bourgmestre de Hambourg. Les douze bourgmestres d'Amsterdam. BOURLET. s. m. Voyez BOURRE LET. BOURRACHE. s. f. Plante potagère qu'on emploie surtout à faire des tisanes pectorales. Cueillir de la bourrache. Tisane de bourrache. On met quelquefois des fleurs de bourrache sur les salades. BOURRADE. s. f. T. de Chasse. Atteinte donnée par le chien au lièvre qu'il court. Le chien a donné bien des bourrades au lièvre. Voyez BOUR RER. Il se dit, figurément et familièrement, Des coups que l'on donne à quelqu'un avec la crosse d'un fusil. On lui a donné des bourrades. Il se dit aussi, dans une acception plus figurée, Des attaques ou des reparties aigres et dures qui se font dans une dispute, dans une contestation. Il donna de bonnes bourrades à celui contre qui il disputait. Cette acception vieillit. BOURRAS. s. m. Voyez BURE. BOURRASQUE. s. f. Tourbillon de vent impétueux et de peu de durée. Il s'eleva tout d'un coup une bourrasque. A peine étaient-ils en mer qu'il survint une bourrasque. Ce n'est qu'une bourrasque. Il se dit figurément d'Un redoublement subit de quelque mal, ou d'Une vexation imprévue et de peu de durée. Je me croyais quitte de ma fièvre, il est survenu une bourrasque. C'est une bourrasque qu'il a fallu essuyer. Il se dit aussi Des mouvements de colère brusques et passagers, des accès de mauvaise humeur d'une personne. Il est sujet à des bourrasques. Elle a beaucoup à souffrir des bourrasques de son mari. BOURRE. s. f. Amas de poils détachés de la peau de certains animaux à poil ras, tels que les bœufs, les vaches, les chevaux, etc. La bourre sert à garnir des selles, des bats, des tabourets, etc. Blanc de bourre: voyez BLANC. Bourre de laine, ou Bourre lanice, La partie la plus grossière qui provient de la laine. Matelas de bourre lanice. Bourre de soie, La partie la plus grossière du cocon, celle qui ne se dévide tombe de Bourre tontisse, Ce qui draps lorsqu'on les tond. Fig. et Fam., Il y a bien de la bourre dans cet ouvrage, Il y a, dans cet ouvrage, bien des choses non-seulement inutiles, mais mauvaises, mêlées avec d'autres qui sont bonnes. BOURRE, se dit aussi de Ce qu'on met dans les armes à feu, par-dessus la charge, pour la retenir et la presser. Ce morceau de linge, de papier me servira de bourre. Enfoncer la bourre avec la baguette. Il la tiré à bout portant, et lui a mis la bourre dans le ventre. La bourre d'un fusil, d'un canon. BOURRE, se dit, en Agriculture, Du duvet qui couvre les bourgeons de quelques arbres et arbrisseaux, lorsqu'ils commencent à pousser. La vigne a gelé en bourre, c'est-à-dire, Au moment où le bourgeon se formait. BOURREAU. s. m. Exécuteur des hautes œuvres, des arrêts rendus en matière criminelle. Ce terme n'est pas employé dans la loi pénale actuelle. Mourir par la main du bourreau. Mettre quelqu'un entre les mains du bourreau, le livrer au bourreau. Il fut marqué par la main du bourreau. Valet du bourreau, de bourreau: voyez VALET. Fig., Le remords est un cruel bourreau, Les remords tourmentent cruellement ceux qui se sentent coupables. BOURREAU, se dit figurément d'Un homme cruel, inhumain. C'est un vrai bourreau. Fig. et fam., C'est un bourreau d'argent un vrai bourreau d'argent, C'est un homme excessivement prodigue, un grand dissipateur. Fig., Etre le bourreau de soimême, Ne ménager ni sa santé ni ses forces. BOURREAU, est aussi un terme de reproche, une expression d'humeur et d'impatience. Eh bien, bourreau, t'expliqueras-tu ? BOURREE. s. Espèce de fagot de menues branches. Brúler une bourrée. Chauffer le four avec des bourrées. Prov. et fig., Fagot cherche bourrée, Les gens de même sorte sont volontiers en commerce les uns avec les autres. BOURRÉE, est aussi Le nom d'une sorte de danse. Danser une bourrée. Faire un pas de bourrée. La bourrée d'Auvergne. Il se dit également de L'air sur lequel on exécute cette sorte de danse. Jouer une bourrée. Chanter une bourrée. BOURRELER. v. a. Tourmenter, gêner. Il ne s'emploie qu'au figuré, pour exprimer les peines intérieures que les reproches de la conscience font souffrir. La conscience bourrèle les méchants. Son plus grand usage est au participe. BOURRELÉ, ÉE. participe. Une conscience bourre!ée. Etre bourrelé de remords. BOURRELERIE. s. f. Le métier, le commerce du bourrelier. BOURRELET ou BOURLET. s. m. Espèce de coussin rempli de bourre ou de crin, fait en rond, et vide par le milieu. Bourrelet de cuir. Bourrelet à bassin. Il se dit également d'Une espèce de gaines étroites et longues, faites de toile et remplies de bourre ou de crin, qu'on adapte aux bords intérieurs des portes et des fenêtres qui joignent mal, pour empêcher le froid et l'humidité de pénétrer dans les appartements. Le vent se fait sentir par le bas de cette porte, il faut y appliquer un bourrelet. Depuis qu'on a mis des bourrelets. aux fenêtres, celle pièce est moins froide. Bourrelet d'enfant, Espèce de bandeau rembourré dont on ceint la tête des enfants pour empêcher qu'ils ne se blessent, quand ils tombent. BOURRELET, se dit aussi d'Un rond d'étoffe qui est au haut du chaperon que les docteurs, les licenciés et certains magistrats portent sur l'épaule. Il se dit vulgairement, par analogie, de L'enflure qui survient autour des reins, à une personne attaquée d'hydropisie. Il est hydropique, il a le bourrelet. Le bourrelet est déjà formé. Il se dit encore d'Un renflement circulaire qui se forme quelquefois à la tige ou aux rameaux d'un arbre, d'une plante. Bourrelet naturel. Bourrelet accidentel. Il se développe un bourrelet à l'endroit de la greffe. BOURRELIER. s. m. Ouvrier qui fait les harnais des chevaux et des bêtes de somme. Acheter des harnais chez un bourrelier. Payer un bourrelier. BOURRELLE. s. f. La femme du bourreau. Il est vieux. BOURRER. v. a. Enfoncer la bourre dans une arme à feu que l'on vient de charger. Bourrer un fusil, un pistolet, un canon. La baguelle sert à bourrer. Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Faire manger de quelque chose avec excès. Elle bourre son enfant de pâtisseries. Il signifie de même, avec le pronom personnel, Manger de quelque chose avec excès. Il s'est bourré de haricots, de pommes de terre, etc. BOURRER, en termes de Chasse, se dit D'un chien qui, en poursuivant un lièvre, lui donne un de dent, coup et lui arrache du poil. Le chien a bien bourré le lièvre. Fig. et fam., Bourrer quelqu'un, Lui donner des coups, le pousser avec la crosse d'un fusil : Les gendar mes l'ont bourré; et, par extension, Le maltraiter de coups ou de paroles : Il voulait faire l'insolent, mais on l'a bien bourré. Avec le pronom personnel, Ils se sont bien bourrés. On disait aussi, Bourrer quelqu'un dans la dispute, Le presser vivement dans une discussion, en sorte qu'il ne sache que répondre : celle phrase a vieilli.' BOURRER, s'emploie neutralement, en termes de Manége, et se dit D'un cheval qui s'élance brusquement en avant, sans que le cavalier s'y attende et puisse l'en empêcher. BOURRÉ, ÉE. participe. BOURRICHE. s. f. Espèce de panier long dont on se sert pour envoyer du gibier, de la volaille, du poisson, etc. J'ai reçu une bourriche. Une bourriche de gibier. BOURRIQUE. s. f. Anesse. Un paysan monté sur une bourrique. Une bourrique chargée. de Il se dit, par dénigrement, Toute sorte de petits mauvais chevaux dont on se sert à divers usages, comme pour porter des légumes au marché, du plâtre, etc. Ce sens a vieilli. Il se dit, figurément et populairement, d'Une personne très-ignorante. Il fait le savant, et ce n'est qu'une bourrique. BOURRIQUET. s. m. Petit ànon, ou Ane d'une petite espèce. BOURRIQUET, en termes de Maçonnerie, Civière qui sert à enlever, au moyen d'une grue, des moellons ou du mortier dans des baquets. BOURRU, UE. adj. Qui est d'une humeur brusque et chagrine. Un homme bourru. Cette femme est bien bourrue. On dit de même : Un esprit bourru. Avoir l'humeur bourrue. Etc. Il se prend quelquefois substantivement. C'est un bourru bienfaisant. Moine bourru, Prétendu fantôme que l'ignorance faisait craindre dans les campagnes. signifie aussi, familièrement, Un homme de mauvaise humeur. Cet homme-là est un moine bourru, un vraimoine bourru. Vin bourru, Sorte de vin blanc nouveau qui n'a point fermenté, et qui se conserve doux dans le tonneau pendant quelque temps. BOURSE. s. f. Petit sac de peau, d'étoffe, ou d'un tissu quelconque, dans lequel on met ordinairement l'argent qu'on veut porter sur soi. Bourse de cuir, de peau, de velours. Une bourse qui s'ouvre et se ferme avec des cordons. Bourse de filet. Bourse à ressort. Ouvrir, fermer sa bourse. Une bourse pleine, bien garnie. Vider sa bourse. Mettre la main à la bourse. Avoir toujours la main à la bourse. Mettre de l'argent dans sa bourse. Tirer de l'argent de sa bourse. Fan., Sa bourse est bien plate, sc dit en parlant D'une personne qui n'a guère d'argent. Demander la bourse, la bourse ou la vie, Demander à quelqu'un son argent, sa bourse, avec menace de le tuer s'il la refuse. On a dit dans le même sens, Faire rendre la bourse. Coupeur de bourses, Filou qui dérobe avec adresse. On dit quelquefois dans un sens analogue, Couper la bourse. Fig. et fam., Se laisser couper la bourse, Etre dupe ou trop facile dans une affaire d'argent. Je me suis laissé couper la bourse, J'ai donné tout l'argent qu'on exigeait de moi. BOURSE, dans plusieurs phrases, se dit, par extension, de L'argent dont on peut disposer actuellement ou habituellement. Avoir recours à la bourse de quelqu'un. Epuiser sa bourse. Payer quelque chose de sa bourse. Offrir sa bourse à quelqu'un. Ami jusqu'à la bourse: Voyez Am. Fig., Sa bourse est ouverte à ses amis, Il préte volontiers de l'argent à ses amis, lorsqu'ils en ont besoin. Tou tes les bourses sont fermées, On ne trouve point d'argent à emprunter. Fig. et fam., Avoir la bourse, lenir la bourse, tenir les cordons de la bourse, Avoir le maniement de l'argent. Fig., N'avoir qu'une bourse, ne faire qu'une bourse, faire bourse commune, se dit De deux ou de plusieurs personnes qui font leur dépense en commun. Fam., Faire bon marché de sa bourse, Se vanter qu'on a payé une chose moins qu'elle n'a coûté réelle ment. Fam., Faire une affaire sans bourse délier, Sans donner d'argent. Fig.et fam., C'est une bonne bourse, C'est un homme riche et pécunieux. Cette locution est peu usitée. Fam., Donner la bourse à garder au larron, Confier la garde de l'argent, le soin de la dépense à celui dont on aurait dù le plus se méfier. On dit proverbialement dans le même sens, Au plus larron la bourse. Fig. et fau., Loger le diable dans sa bourse, N'avoir point d'argent. Fig. et fam., Ne pas laisser voir le fond de sa bourse, Cacher l'état de ses affaires. Bourse à jetons, Bourse destinée à contenir des jetons. Bourse de jetons, Bourse pleine de jetons, qui contient des jetons. On se sert ordinairement d'une bourse semblable pour faire la quête dans les églises. La bourse de la quêteuse. BOURSE, se dit aussi, figurément, d'Une pension fondée par le gouvernement, par une commune, ou par un particulier dans un collége, dans une école publique,dans un séminaire, pour l'entretien d'un écolier, d'un élève, durant le cours des études qu'il y doit faire. Obtenir une bourse dans un college, à l'école polytechnique, à l'école d' Alfort, etc. Avoir bourse entière, demi-bourse, trois quarts de bourse. Fonder plusieurs bourses dans un collège, dans un séminaire. Bourse communale. Bourse ecclesiastique. BOURSE, en parlant Des payements qui se font dans le Levant, se dit d'Une somme ou monnaie de compte évaluée ordinairement à cinq cents piastres (1781 fr. 28 cent.). Il lui envoya trenle bourses. BOURSE, signifie encore figurément, dans les villes de commerce, Un édifice, un lieu public où s'assemblent, à de certaines heures, les négociants, les banquiers, les agents de change, les courtiers, etc., pour traiter d'affaires. On le dit souvent, par extension, de La réunion même des négociants, etc., ct Du temps pendant lequel dureleur assemblée. La bourse de Paris, de Lyon,de Rouen, d'Amsterdam, etc. Aller à la bourse. Fréquenter la bourse. Affaires de bourse. Bruits, nouvelles de bourse. A l'heure de la bourse. À l'ouverture, à la clôture de la bourse. Pendani la bourse Le cours de la bourse, Le cours des effets bublics.. BOURSE, se dit en outre d'Un sac de cuir que l'on met quelquefois de chaque côté au devant de la selle d'un cheval, et qu'on nomme plus ordinairement Sacoche. Il se dit aussi d'Un petit sac de taffetas noir dans lequel les hommes enfermaient autrefois leurs cheveux par derrière. Bourse à cheveux. Meitre ses cheveux dans une bourse, en bourse.Porter ses cheveux en bourse. Perruque à bourse. BOURSE, en termes de Chasse, Longue poche faite de réseau, qu'on met à l'entrée d'un terrier, pour prendre les lapins qu'on chasse au furet. Prendre des lapins dans les bourses. BOURSE, en termes d'Eglise, Double carton, couvert d'étoffe, dans lequel on met les corporaux qui servent à la messe. BOURSE, en termes de Botanique, Membrane qui enveloppe les champignons lorsqu'ils sont encore jeunes, et qui s'ouvre ou se déchire quand ils prennent de l'accroissement. C'est ce qu'on appelle autrement Volva. Bourse-à-pasteur, Plante crucifère très-commune qui porte des silicules aplaties en forme de cœur renversé. BOURSES, au pluriel, se dit de La peau qui enveloppe les testicules. Avoir les bourses enflées. Avoir une hydrocele dans les bourses. BOURSICAUT. s. m. Diminutif. Petite bourse. Il se dit aussi d'Une petite somme amassée avec économie, et tenue en réserve. Cet ouvrier s'est fait un boursicaut. Il est familier dans les deux sens. BOURSIER. s. m. Celui qui jouit d'une bourse dans un collége,dans une école publique, dans un séminaire. Boursier au collège de Louis le Grand. BOURSIER, IERE. s. Ouvrier, ouvrière qui fait et qui vend des bourses. Il est maintenant peu usité. BOURSILLER. v. n. (On mouille les L.) Contribuer chacun d'une petite somme pour quelque dépense commune. Il n'y avait pas assez d'argent, il fallut boursiller. Il fallut que chacun boursillát. On les fit tous boursiller. Il est familier. BOURSON. s. m. Petite poche au dedans de la ceinture d'une culotte. Mettre de l'argent dans son bourson. Il est vieux; on dit aujourd'hui, Gousset. BOURSOUFLAGE. s. m. Enflure. Il ne se dit qu'au figuré, en parlant Dú style. Un style plein de boursouflage. Il y a bien du boursouflage dans ce discours. BOURSOUFLER.v.a.Rendre enflé. Il ne se dit qu'en parlant De la bouffissure des chairs. Le vent lui a tout boursouflé le visage. Cette maladie lui a boursouflé les yeux. BOURSOUFLE, EE. participe. Visage boursouflé. Avoir le corps boursouflé, les yeux boursoufles, les chairs boursouflées. Il se dit figurément Du style. Un style boursouflé. Substantiv., C'est un gros boursouflé, se dit D'un homme gras et replet, qui a de grosses joues. BOURSOUFLURE. s. f. Enflure. Il se dit au propre et au figuré. Avoir de la boursouflure dans le visage. La boursouflure du style. Son style n'est pas exempt de boursouflure. BOUSCULER, v, a. Mettre sens des sus dessous. On a bouscule tous mes livres. Il signifie aussi, Pousser en tous sens. Nous fumes horriblement bousculés dans la foule. Il est familier dans les deux sens. BOUSCULÉ, ÉE. participe. BOUSE. S. F. Fiente de bœuf ou de vache. La bouse de vache est un bon engrais pour les terres. BOUSILLÁGE. s. m. (On mouille les L dans ce mot et les deux suivants.) Mélange de chaume et de terre détrempée, dont on se sert pour faire des murs de clôture dans les lieux où la pierre est rare. Une maison qui n'est faite que de bousillage. Mur de bousillage. Fig. et fam., C'est du bousillage, ce n'est que du bousillage, se dit De tout ouvrage mal fait ou qui doit durer peu. BOUSILLER. v. n. Maçonner en bousillage, c'est-à-dire, avec du chaume et de la terre détrempée. Dans ce pays-là on n'a ni pierre ni plâtre; on ne fait que bousiller. Il se dit, activement et figurément, en parlant D'un ouvrage mal fait, d'un ouvrage fait avec précipitation et sans soin. C'est un ouvrage qu'on a bousille, qu'on n'a fait que bousiller. Il bousille tout ce qu'il fait. BOUSILLE, ÉE. participe. BOUSILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui travaille en bousillage. Il se dit, figurément et familièrement, Des mauvais ouvriers en toute sorte d'ouvrages. Ce n'est qu'un bousilleur. Cette couturière n'est qu'une bousilleuse. BOUSIN. s. m. Surface tendre des pierres de taille. Il faut abattre le bousin en taillant la pierre; il n'y faut point laisser de bousin. BOUSSOLE. s. f. Sorte de cadran au centre duquel est fixée une aiguille qui tourne librement sur son pivot, et dont la pointe aimantée se dirige toujours vers le nord. La découverte, l'invention de la boussole. La boussole n'était pas connue des anciens. Le principal usage de la boussole est sur mer. On se sert aussi de la boussole pour les opérations de l'arpentage. Se conduire par la boussole.Se servir de boussole. Consulter la boussole. BOUSSOLE, s'emploie au figuré pour Guide, conducteur. Soyez ma boussole. Vos conseils me serviront de boussole. BOUSSOLE, est aussi Le nom que les astronomes donnent à une constellation de l'hémisphère austral. BOUSTROPHEDON. s. m. Il se dit de La manière d'écrire alternativement de droite à gauche, et de gauche à droite, sans discontinuer la ligne, à l'imitation des sillons d'un champ. Les plus anciennes inscriptions grecques sont en boustrophedon. BOUT.s.m.L'extrémité d'un corps, d'un espace. Le bout, les deux bouts d'un baton. Le bout d'une pique, d'une perche. Il lui presenta le bout du fusil. Appuyer le bout d'un pistolet sur la poitrine de quelqu'un. Tirer un coup de pistolet à bout portant, à bout touchant. Le bout des doigts. Le bout du nez. Le bout de l'oreille. Toucher à quelque chose |