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vement à peu près pareil qui arrive dans les entrailles, dans les nerfs, etc. Crispation de nerfs. Cela lui cause des crispations.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, en parlant De ce qui cause une vive impatience ou un grand déplaisir. Sa lenteur me donne des crispations. La seule vue de cet homme lui cause des crispa

tions.

CRISPER. v. a. Causer de la crispation, des crispations. Il fait un froid qui crispe la peau, les nerfs, etc. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Le parchemin, les cheveux se crispent quand on les expose à une forte chaleur.

Il se dit quelquefois, par exagération et familièrement, De ce qui cause une impatience, une inquiétude fort vive. Votre nonchalance me crispe. Les cris aigus de cet enfant me crispent les nerfs, me crispent.

CRISPÉ, ÉE. participe. Avoir les nerfs crispés.

CRISSER. v. n. Il se dit proprement Des dents quand elles font un bruit aigre parce qu'on les serre et qu'on les grince fortement.

CRISTAL. s. m. T. de Minéralogie et de Chimie. Il se dit Des formes symétriques que prennent d'elles-mêmes les parties de certains corps, lorsqu'ils passent de l'état liquide ou gazeux à l'état solide. Dans ce sens, on ne l'emploie guère qu'au pluriel. La figure des cristaux varie beaucoup. Les cristaux de telle substance ont, affectent telle configuration. Les cristaux de sel marin sont cubiques. Ce sel se présente en cristaux hexaèdres, octaèdres, etc.

Il se dit quelquefois Des corps mêmes, lorsqu'ils sont en cristaux. Cristal d'Irlande. Cristal minéral. Il y a des cristaux de différentes couleurs.

Cristal de roche, ou simplement, Cristal, Pierre transparente, non colorée et composée de prismes à six côtés, terminés à leurs deux extrémités par une pyramide hexagone. Tailler du cristal, des morceaux de cristal. Chandelier de cristal.

CRISTAL, se dit aussi d'Une espèce de verre blanc qui est net et clair comme le cristal de roche. Cristal de l'enise, de Boheme. Un flacon de cristal. Des verres de cristal. Ce lustre n'est pas de cristal de roche, il n'est que de cristal fondu ou factice. Colorer du cristal.

Il se dit également Des objets faits de cristal vrai ou factice. Dans ce sens, il ne s'emploie jamais qu'au pluriel. Magasin de cristaux. Il a de beaux cristaux. Servir des fruits sur des cristaux.

Fig. et poétiq., Le cristal d'une onde pure, le cristal des eaux, des fontaines, se dit Pour exprimer l'extrême limpidité des eaux.

CRISTALLERIE. s. f. L'art de fabriquer des ouvrages de cristal, des cristaux.

Il se dit aussi d'Un lieu, d'un établissement où l'on fabrique des cristaux. La cristallerie de Baccarat. CRISTALLIN, INE. adj. T. de Chi

mie. Qui appartient aux cristaux. Formes cristallines.

CRISTALLIN, signifie quelquefois, dans le langage poétique, Qui est clair et transparent comme du cristal. On ne le dit guère que Des eaux. Des eaux cristallines.

CRISTALLIN, s'emploie comme substantif en termes d'Anatomie, et signific, Celle des trois humeurs transparentes de Feil qui a la forme d'une lentille. Le cristallin est un corps transparent, à demi solide, formé de couches d'inégale densité. On dit quelquefois adjectivement: Humeur cristalline. Corps cristallin.

Il se dit également, dans le système de Ptolémée,Des cieux transparents et concentriques dont cet astronome supposait que la terre était enveloppée. Le premier, le second cristallin.

CRISTALLISATION. s. f. T. de

Chimie. Opération par laquelle les parties d'une substance qui était dissoute dans un liquide, se rapprochent les unes des autres, en vertu de leurs propres attractions, pour former un corps solide d'une figure régulière et déterminée. Cristallisation naturelle. Cristallisation artificielle.

Il se dit aussi, en Histoire naturelle, Des cristaux, des amas de cristaux. De belles cristallisations. CRISTALLISER. v. a. Congeler en manière de cristal. Cristallisez ce suc, celle eau.

Il se dit plus ordinairement, avec le pronom personnel, Des corps qui se forment en cristaux, soit naturellement, soit par des procédés chimiques. Les sels se cristallisent.

Il s'emploie aussi très-souvent, dans le même sens, comme verbe neutre. Ce corps ne cristallise que lentement. Faire cristalliser un sel. Ce sel cristallise en prismes hexaèdres.

CRISTALLISE, ÉE. participe. La glace est de l'eau cristallisée. Carbonate de soude cristallisé. Nitrate d'argent cristallisé. Etc.

CRISTALLOGRAPHIE.s.f.Science qui décrit les formes géométriques sous lesquelles se présentent les cristaux naturels, et qui calcule la dépendance mutuelle de ces formes dans toutes les variétés qu'une même substance peut offrir.

CRITERIUM. s. m. (On prononce Criteriome.) Mot emprunté du latin, et qui n'est guère usité que dans le dogmatique, pour signifier, La marque à laquelle on reconnaît la vérité. et d'autres objets intellectuels. L'évidence est le criterium de la vérité.

CRITIQUABLE. adj. des deux genres. Qui peut être justement critiqué. Les meilleurs ouvrages sont critiquables.

CRITIQUE. adj. des deux genres. T. de Médec. Qui annonce une crise, qui appartient à la crise. Phénomènes critiques. Signes critiques. Pouls critique.

Jour critique, Jour où il arrive ordinairement quelque crise, dans certaines maladies. Le septième et le neuvième sont des jours critiques. On le dit aussi Des jours où fes femmes ont leurs règles.

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Temps, age critique, Celui où une femme cesse d'avoir ses règles. CRITIQUE, signifie, par extension Qui doit amener un changement en bien ou en mal, qui est dangereux, inquiétant. L'instant critique est venu. Les moments critiques de la vie. Les temps, les circonstances sont critiques. Se trouver dans une position critique.

CRITIQUE, signifie en outre, Qui concerne la critique, qui a pour objet la critique, l'examen de quelque ouvrage d'esprit, ou d'une production de l'art. Observations, notes critiques. Dissertation critique.

Il se dit aussi De la disposition à censurer trop légèrement. Esprit critique. Humeur critique.

CRITIQUE. s. m. Celui qui examine des ouvrages d'esprit pour en porter son jugement, les expliquer, les éclaircir, etc. Bon critique. Critique plein de goût. C'est un critique fort judicieux. Un critique sé

vère.

Il se dit également de Celui qui examine et juge une production de l'art. Les critiques ont reproché à ce peintre de manquer de correction dans le dessin. Censeur, celui

Il signifie encore, qui trouve à redire à tout. C'est un critique fâcheux.

CRITIQUE. s. f. L'art, le talent de juger les ouvrages d'esprit, les productions littéraires. Les règles de la critique. Critique littéraire. Critique grammaticale. Il est habile dans la critique. C'est un homme qui a la critique súre. Soumettre un écrit à la critique de quelqu'un.

Il signifie aussi, La discussion des faits obscurs, des dates incertaines, de la pureté des textes, de l'authenticité des manuscrits. Il fallait beaucoup de critique pour écrire cette histoire. La critique historique. Cet auteur, ce philologue manque de critique.

Il signifie encore, Une dissertation, un écrit dans lequel on examine quelque ouvrage d'esprit. Il a fait la critique de ce poème. Sa critique a été imprimée.

Il se dit également de Toute observation par laquelle on signale quelque défaut dans une production de l'esprit ou de l'art. Voilà une critique bien sévère. Je n'adopte pas toutes ses critiques sur ce tableau. On a reproché tel défaut à ce poëte, et cette critique est fondée.

Il se dit quelquefois, par extension, de Ce qui fait ressortir indirectement les défauts, les vices de quelque chose. Cette parodie est une critique fort spirituelle de telle pièce. Sa conduite est une critique de la vôtre.

Il signifie encore, Une censure maligne ou sévère de la conduite d'autrui, de quelque ouvrage, de quelque chose. Rien n'est à l'abri de sa critique. Exercer sa critique sur un ouvrage. Il en a fait une critique amère. Faire la critique des actes du gouvernement. On ne leur a pas épargné les critiques.

Il se dit aussi de Ceux qui critiquent, en quelque genre que ce soit.

La critique lui a reproché telle chose. Il ne put échapper aux traits de la critique.

CRITIQUER. v. a. Censurer quelque chose, y trouver à redire. Criliquer un ouvrage, un écrivain. Vous critiquez ce vers mal à propos. Il critique les actions, la conduite de tout le monde. C'est un homme qui critique tout. Critiquer un tableau. Critiquer un édifice. Critiquer les actes d'un ministre.

Critiquer une personne, Trouver à redire dans ses actions, dans ses manières, etc.

CRITIQUE, EE. participe.

CRO

CROASSEMENT. s. m. Le cri des

corbeaux.

CROASSER. v. n. Il se dit Du cri des corbeaux. Les corbeaux croassent.

CROATE. s. m. Voyez CRAVATE, subst. masc.

CROC. s. m. (Communément le final ne se prononce point.) Instrument de fer, de bois, etc., à une ou plusieurs pointes recourbées, dont on se sert pour y pendre ou pour y attacher quelque chose, Croc de fer. Croc de bois. Grand croc. Croc de cuisine. Pendre de la viande au croc. Croc bien garni.

Prov. et fig., Mettre les armes au croc, pendre son épée au croc, Quitter le métier de la guerre.

Fig. et fam., Mettre un procès au

стос,

le pendre au croc, Cesser de le poursuivre, suspendre les procédures. On dit de même: Cette affaire, ce procès est au croc. Mon ouvrage est au croc, je l'ai mis au croc pour quelque temps.

Arquebuse á croc. Voyez ARQUE

BUSE.

CROC, se dit aussi d'Une longue perche au bout de laquelle il y a une pointe de fer avec un crochet. Croc de batelier. Tirer avec un

croc.

Les crocs de la ville, se disait, à Paris et dans quelques autres villes, de Grands crocs dont on se servait pour arrêter les progrès du feu, dans un incendie, en abattant les parties de bâtiment où il avait pris.

CROC, se dit encore, surtout au pluriel, de Grandes moustaches recourbées en forme de crochet. Ce grenadier a une belle paire de crocs. Dans ce sens, il est familier.

Il se dit aussi de Certaines dents pointues de quelques animaux. Ce matin a de grands crocs. Les crocs d'un cheval. On dit autrement, Crochet.

CROC, se dit, figurément et populairement, Des voleurs au jeu.

CROC. (Le C final se prononce fortement.) Mot du langage familier, servant à exprimer le bruit que les choses sèches et dures font sous la dent quand on les mange. Cela fait croc sous la dent.

CROC-EN-JAMBE. s. m. (Le C final de CROC se prononce fortement.) Tour de lutte, pour faire manquer le pied à celui avec qui on est aux prises, et pour le faire tomber. Il lui a donné le croc-en-jambe.

Il signifie figurément, Manière adroite qu'on emploie pour supplanter quelqu'un, pour le faire déchoir de ses droits, de sa place, ou de ses prétentions. Il était bien auprès du prince, mais un courtisan plus adroit lui donna le croc-en-jambe. Il n'a pas si bien établi sa fortune, qu'il n'ait à craindre quelque crocen-jambe. Il est familier dans les deux

sens.

CROCHE. adj. des deux genres. Qui est courbé et tortu. Il a la jambre croche, le genou croche.

CROCHE, s. f. T. de Musique. Note qui vaut pour la durée le quart d'une blanche, ou la moitié d'une noire : on la figure par une noire avec un petit crochet à l'extrémité de la queue. Une suite de croches,

Double croche, triple croche, quadruple croche, Note dont la queue a deux, trois, quatre crochets, et qui vaut pour la durée la moitié, le quart, le huitième de la croche.

CROCHET. s. m. Petit croc; agrafe. Crochet de fer. Grand crochet. Un crochet à pendre de la viande. Crochet bien garni. Un crochet à pendre une montre. Un crochet d'acier. Un crochet d'or. Un crochet de diamants.

Il se dit, particulièrement, Des crochets mobiles adaptés à certaines parties d'un bâtiment, à certains meubles, etc., et qui servent à fixer, à retenir une chose contre une autre. Celle porte, ce volet, est retenu en dedans par un crochet. Arrêter les contrevents en dehors avec des crochets. Mettre un crochet à une porte. Mettre le crochet d'une porte.

Clou à crochet, Clou dont la tête est en crochet, au lieu d'être plate ou ronde.

Broder au crochet, Broder avec une espèce d'aiguille qui a un petit manche, et dont la pointe est recourbée.

Prov. et fig., Aller aux múres sans crochet, Entreprendre quelque chose sans avoir tout ce qu'il faut pour l'exécuter.

Crochet de serrurier, ou simplement, Crochet, Instrument de serrurier, courbé en crochet, qui sert à ouvrir une porte dont on n'a pas la clef. Ouvrir une porte avec un crochet.

Crochet de chiffonnier, Petit baton armé à l'une de ses extrémités d'un morceau de fer pointu et recourbé dont les chiffonniers se servent pour ramasser les haillons, etc.

Faire un crochet, Changer subitement de route, de direction, en prenant de côté. Il a fait un crochet pour m'éviter. On le dit quelquefois Des choses. La route fait un crochet en cet endroit.

CROCHET, se dit, en Chirurgie, d'Un instrument recourbé à l'une de ses extrémités, et servant à extraire les parties du fœtus qui sont restées dans la matrice. Crochet aigu. Crochet mousse.

Il signifie encore, Un instrument à peser, qu'on nomme autrement Peson ou Romaine. Pesez cela avec le crochet.

CROCHET, se dit aussi de Certaines dents aigues et perçantes de quelques

animaux, spécialement des chiens et des chevaux. Les crochets commencent à pousser à ce cheval, à ce chien. On dit autrement, Croc.

CROCHETS, au pluriel, se dit de Ce que les portefaix s'attachent sur le dos avec des bretelles, pour porter plus aisément leurs fardeaux. Porter les crochets.

Prov. et fig., Etre sur ses crochets, être sur les crochets de quelqu'un, Vivre à ses dépens, vivre aux dépens de quelqu'un.

CROCHET, en termes d'Imprimerie, se dit de Certaines parenthèses, moins usitées que les parenthèses ordinaires, et qui consistent en des lignes verticales dont les extrémités sont recourbées à angle droit []. Mettre entre des crochets les mots d'un texte qui sont interpolės.

Il se dit encore de Certaines figures recourbées qui servent à lier ensemble deux ou plusieurs articles.

Il se dit également de Ces traits recourbés ou droits qui s'ajoutent à la queue de certaines notes de mu

sique.

CROCHET, se dit aussi de Petites boucles de cheveux, naturels ou postiches, que les femmes se mettent quelquefois sur le front auprès des tempes. Vos crochets sont défrisés.

CROCHETER. v. a. Ouvrir une porte, un secrétaire, etc., avec un crochet. Nous avions oublie la clef, il fallut crocheter la porte. Crocheter une serrure. Je surpris un voleur qui crochetait mon armoire, mon secrétaire.

CROCHETÉ, ÉE. participe.

CROCHETEUR. s. m. Portefaix qui porte des crochets. Charger, décharger un crocheteur. La charge d'un crocheteur. Fort comme un crocheteur. Des injures de crocheleur. Mener une vie de crocheteur. Fam., Santé de crocheteur, Santé forte et robuste.

CROCHETEUR, se dit aussi de Celui qui crochète; mais, dans ce sens, ne s'emploie qu'avec un complément. Crocheteur de serrures. Crocheteur de portes.

CROCHU, UE. adj. Courbé en crochet. Un morceau de fer crochu, très-crochu. Cela est crochu, tout crochu. Doigts crochus. Mains crochues. Nez crochu.

Prov. et fig., Avoir les mains crochues, Etre fort enclin à dérober,

CROCODILE. s. m. Espèce de grand lézard amphibie, couvert d'écailles, et très redoutable

cro

force et sa voracité. Il y a de sa codiles dans le Nil et dans quelques autres fleuves. Grand crocodile. La peau d'un crocodile. Des œufs de crocodile. Le crocodile feint, dit-on, de gémir pour attirer sa proie.

Prov. et fig., Larmes de crocodile, Larmes hypocrites par lesquelles on cherche à émouvoir quelqu'un pour le tromper. Ne vous laissez pas toucher aux larmes de cette femme, ce sont des larmes de crocodile.

CROIRE. v. a. (Je crois, tu crois, il croil; nous croyons, vous croyez, ils croient. Je croyais; nous croyions, vous croyiez, ils

croyaient. Je crus. J'ai cru. Je croirai. Je croirais. Crois. Que je croie, que nous croyions. Que je crusse, que tu crusses, qu'il crút; que nous crussions, que vous crussiez, qu'ils crussent. Croyant.) Estimer qu'une chose est véritable, la tenir pour vraie, pour certaine. J'ai de la peine à croire cela. Vous ne me ferez jamais croire cela. Je le crois bien. Je n'en crois rien. Il croit cette histoire, ce conte, etc. Ne croyez rien de tout ce qu'il vous dit. C'est un homme défiant, il ne croit que ce qu'il voit. Cela est aisé à croire. Il le croit bonnement. Permettezmoi de n'en rien croire. Vous en croirez ce qu'il vous plaira.

Il se dit particulièrement en matière de religion. Je crois fermement qu'il existe un Dieu. Croire les mystères, les articles du symbole, Les chrétiens croient tout ce que l'Eglise enseigne. Croire l'Evangile. Croire l'Eglise catholique, la communion des saints, la présence réelle, etc.

Fam., Croire une chose comme l'Evangile, comme article de foi, La croire fermement. Croire tout

comme article de foi, Etre fort crédule.

Fam., Si vous ne le croyez pas, allez y voir, se dit à une personne qui doute de ce qu'on lui dit. J'aime mieux le croire que d'y aller voir, se dit en parlant D'une chose dont on doute, mais qu'on ne veut pas se donner la peine de vérifier, d'exa

miner.

CROIRE, s'emploie quelquefois absolument. Croire légèrement. Croire sans preuve. Croire facilement. Il ne faut pas être si facile à croire.

Il signifie, dans une acception particulière, Avoir la foi, et recevoir avec soumission d'esprit tout ce que l'Eglise enseigne. A la première prédication des apôtres, beaucoup de Juifs crurent. Cet impie ne croit point.

CROIRE, lorsqu'il a pour régime un nom de personne, signifie, Ajouter foi à quelqu'un, ou Suivre ses avis, ses conseils. Croyez-vous cet hommelà? Je vous crois. C'est un menteur avéré, on ne le croit plus, il ne peut plus se faire croire. Ilne croit point les médecins. Croyez-moi, ne faites point cela. S'il avait voulu me croire, il ne serait pas aujourd'hui dans l'embarras.

En croire quelqu'un, en croire quelque chose, S'en rapporter à quelqu'un, à quelque chose. Je vous en croirai sur parole. Il aura beau dire, il n'en sera pas cru. Je n'en croirai là-dessus que des arbitres, que des avocats. M'en croirez-vous? Si vous m'en croyez, vous ne ferez pas cela. À l'en croire, s'il faut l'en croire, tout est perdu. J'en crois à peine mes yeux. En croirez-vous celte lettre? Si j'en croyais mon courage. S'il faut en croire les ap

parences.

Neutral., Croire à quelqu'un, à quelque chose, Ajouter foi à quelqu'un, à quelque chose, s'y fier. Croire aux astrologues, aux médecins. Croire à l'astrologie, à la médecine. Croire au rapport, au témoignage de quelqu'un. On ne croit

plus à ses promesses, à ce qu'il dit. Cette locution n'est plus guère usitée en parlant Des personnes; on dit ordinairement, Croire quelqu'un.

Croire quelque chose, signifie aussi, Etre persuadé de l'existence ou de la vérité de quelque chose, y donner sa croyance. Il proteste de son innocence, mais je n'y crois pas. Croire aux revenants, aux esprits, aux sorciers, à la magie. Croire aux miracles, au Saint-Esprit. On dit dans le même sens, Croire en Dieu, en JÉSUS-CHRIST, en la divinité de JESUS-CHRIST, etc.

CROIRE, signifie encore simplement, Penser, estimer, s'imaginer, présumer. A ce que je crois. Vous ferez bien, je crois, de ne plus fréquenter cet homme-là. Je crois cela bon. Je crois cet homme capable de tout. Je l'avais toujours cru sage. Le croyez-vous homme d'honneur ? On trouve ce médecin miraculeux, mais je le crois un charlatan. On me croyait son père. Elle n'est pas aussi jeune que je l'avais cru. Votre sœur est plus petite que vous, je l'avais crue aussi grande. Qui aurait jamais cru cela? Vous ne sauriez croire combien... Que va-ton croire de moi? Je ne crois pas cela de lui. Je crois tout de lui. Je lui crois du talent, du courage. Il a cru bien faire. Il a cru devoir les prévenir. Ils croient être libres. Elle crut entendre des gémissements. Il crut pouvoir atteindre à la perfection. Je croirais manquer à mon devoir. Il croyait gagner son procès. Je crois que vous avez bien fait. Viendra-t-il? Je le crois. Je crois qu'il est arrivé. Je crois qu'il arrivera demain. Croyez que rien ne saurait ébranler ma résolution. Ne croyez pas que je veuille vous tromper. Croit-il que je veuille le tromper? Croyez-vous qu'il n'en sera pas mécontent? C'est une erreur de croire qu'ils aient jamais voulu, etc. On croirait, à l'enten

dre,

que...

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Cet homme se croit habile. Il se croit un foudre de guerre. Il se crut obligé de répondre. Il se croyait au moment de réussir.

CRU, UE. participe.

CROISADE. s. f. 'Ligue, expédition contre les infidèles ou les hérétiques, ainsi nommée parce que ceux qui s'y engageaient portaient une croix sur leur habit. Précher, la croisade. Publier la croisade. A la première croi

sade. La croisade contre les Sarrasins.contre les Albigeois, etc. Il était chef de la croisade, legat de la croisade. Au temps, dans le temps des croisades. Histoire des croisades.

CROISÉE. s. f. Fenêtre, ouverture qu'on laisse dans le mur d'un bâtiment, pour donner du jour à l'intérieur, et qui est quelquefois divisée par un montant et par une ou plusieurs traverses. Faire une croisée. Il y a tant de croisées à cet édifice. Les croisées d'une église. Tant de croisées de face. Les croisées y sont bien pratiquées, bien ouvertes. Grande croisée. Demi-croisée.

Il se prend aussi pour Le châssis vitré qui sert à fermer cette ouver

ture. Placer, poser une croisée. Peindre une croisée. Vitrer une croisée.

CROISEMENT. s. m. Action par laquelle deux choses se croisent; ou Le résultat de cette action.

En termes d'Escrime, Le croisement du fer, L'action de croiser les fleurets, les épées.

CROISEMENT, signifie particulièrement, surtout en Economie rurale, L'action d'accoupler des animaux de même genre, mais de races différentes. Celle race de moutons a été fort améliorée par son croisement avec les mérinos.

CROISER. v. a. Mettre, disposer quelque chose en forme de croix. Croiser les bras. Croiser les jambes. Croiser les épées, ou Croiser le fer.

Croiser la baionnette, Placer, tenir son fusil de manière que la baïonnette soit dirigée en avant. Ils croisèrent la baionnette pour résister à cette charge de cavalerie.

Dans les Manufactures, Croiser les soies, les fils, Les tordre légèrement avec un moulin.

CROISER, signifie aussi, Traverser, aller, passer en travers de. Le lièvre croisa le chemin. Je le vis devant moi qui croisait le chemin. Cette route croise celle qui va de Paris à Lyon.

Fig., Croiser quelqu'un, Le traverser dans ses desseins.

CROISER, se dit, avec le pronom personnel, en parlant Des choses que l'on met ou qui sont disposées en croix. Des branches qui se croisent. Leurs épées se croisaient, lorsque je survins et les arrêtai. Le point où deux lignes, deux chemins, deux allées se croisent. Leurs directions se croisent. Une route qui se croise avec une autre. On l'applique dans un sens analogue Aux objets en mouvement dont les directions se croisent. Le fleuve était couvert de nacelles quí se croisaient dans tous les sens.

Il se dit quelquefois figurément. Des intrigues qui se mêlent et se

croisent.

Il se dit particulièrement, au propre, De deux personnes ou de deux choses qui font le même trajet, mais en sens contraire, c'est-à-dire, l'une allant, et l'autre venant. On se croise souvent sans se rencontrer. Vous vous êtes croisé avec mon père, il vient de sortir pour aller chez vous. Ces deux courriers se sont croisés. Nos lettres se croisèrent. Ma lettre s'est croisée avec la sienne.

Fig., Ils se croisent dans leurs prétentions, dans leurs entreprises, etc., Ils cherchent mutuellement à se traverser, à se nuire.

CROISER, avec le pronom personnel, signifie encore, S'engager par un vou solennel dans une croisade, et, pour marque de ce vou, porter une croix sur ses habits. La plupart des princes se croisèrent, lorsque saint Louis se croisa. Ceux qui se croisèrent contre les Albigeois.

CROISER, signifie aussi, Rayer en passant la plume sur quelque écriture. Il a croisé trois ou quatre articles de mon compte. Il faut croiser tout cet alinea. On dit plus ordinairement, Barrer, biffer.

CROISER, signifie en outre, surtout en termes d'Economie rurale, Accoupler des animaux de races différentes. Croiser deux races. Croiser une race avec une autre. Croiser des moutons français avec des mérinos.

Il s'emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Cette race se croise difficilement avec telle autre.

CROISER, est quelquefois neutre, et se dit Des robes, des habits, etc., dont les côtés passent l'un sur l'autre. Cette redingote ne croise pas assez. Cet habit croise trop. On dit activement, dans un sens analogue, Croiser son habit, son châle, etc.

CROISER, neutre, se dit, en termes de Marine, D'un ou de plusieurs vaisseaux de guerre qui vont et viennent dans quelque parage, pour attendre des bâtiments ennemis, pour bloquer un port et en éloigner les navires étrangers, etc. Des vaisseaux croisent dans la Manche, croisent à l'entrée de telle rivière, devant tel port, sur telles côtes, etc. Croiser à vue de terre. Croiser au large. CROISÉ, ÉE. participe.

Étoffe croisée, Etoffe fabriquée à quatre marches au moins, et où les fils de la trame sont plus serrés que dans l'étoffe à deux marches. Serge croisée. On dit aussi, substantivement, Du croisé. Voilà un beau croisé.

En termes de Guerre, Feux croisés, Feux partant de différents côtés et dirigés vers un même point, ou qui prennent en écharpe les points battus.

Fig. et fam., Demeurer, se tenir, avoir les bras croisés, Demeurer sans rien faire, demeurer dans l'inaction lorsqu'on devrait agir. Tout le monde travaille, il n'y a que vous qui ayez les bras croisés, qui vous teniez, qui demeuriez les bras croi

sés.

Rimes croisées, Rimes masculines et féminines mêlées et entrelacées. Vers croisés, Vers dont les rimes sont croisées. La tragédie de Tancrède est en vers croisés.

En termes de Danse, Chassé croisé, Chassé que le danseur et la danseuse font en même temps, l'un à droite, l'autre à gauche.

CROISÉ, se dit substantivement de Ceux qui se croisèrent autrefois contre les infidèles ou contre les hérétiques. L'armée des croisés.

CROISEUR. s. m. T. de Marine. Bâtiment de guerre qui croise dans certains parages. Nos croiseurs nous donnèrent tel avis. Nos croiseurs ont rencontré ce corsaire à la hauteur du cap Saint-Vincent.

CROISIÈRE. s. f. T. de Marine. Action de croiser. Une longue croisière. La croisière a duré trois mois. Vaisseau en croisière. Aller en croisière. Tenir la croisière. Arriver de croisière.

Il se dit, par extension, Des lieux, des parages où l'on croise. La Manche est une mauvaise croisière.

Il se dit également Des vaisseaux qui croisent. Notre croisière se composait de tant de vaisseaux.

CROISILLON. s. m. La traverse d'une croix, d'une croisée. La croix

de Lorraine avait deux croisillons. Cette croisée a deux croisillons, trois croisillons.

CROISSANCE. s. f. Augmentation en grandeur. Age de croissance. Ce jeune garçon n'a pas encore pris sa croissance. Ce cheval, ce chien prend beaucoup de croissance. Cet arbre n'a pas encore toute sa croissance. Arrêter la croissance d'un arbre, etc.

CROISSANT. s. m. La figure de la nouvelle lune jusqu'à son premier quartier. Le croissant de la lune. La lune est dans son croissant. Les cornes du croissant.

Il se dit aussi de Ce qui a la figure, la forme du croissant de la lune. Les armes de l'empire turc sont un croissant. Cela est en forme de croissant. Les cornes de cet animal forment le croissant.

Il se dit absolument, en poésie et dans le style soutenu, Des armes de l'empire turc; et, figurément de Cet empire même. Arborer la croix à la place du croissant. Abattre, relever le croissant. L'empire du Croissant. L'orgueil du croissant.

CROISSANT, signifie encore, Certain instrument de fer qui est fait en forme de croissant, et dont les jardiniers se servent pour tondre les palissades.

Il se dit encore d'Une branche de fer recourbée, qu'on scelle dans les jambages des cheminées, pour y mettre la pelle à feu, les pincettes, etc.

Il se dit également Des branches recourbées de fer ou de cuivre, dont on se sert pour arrêter les portières et les rideaux de fenêtre.

CROISSANT, ANTE. adj. Qui s'accroît, qui augmente. Le peuple était épuisé par des impôts toujours croissants. Une population croissante. Un bruit sans cesse croissant. Sédition croissante. Haine, fureur

croissante.

CROISURE. s. f. Tissure d'une étoffe croisée.

CROIT. s. m. Augmentation. Il se dit de L'augmentation d'un troupeau par la naissance des petits. Le cheptel se donne à perte et à croit.

CROITRE. v. n. (Je crois, tu crois, il croít; nous croissons, vous croissez, ils croissent. Je croissais, etc. Je crús, etc.; nous crúmes, etc. J'ai crú, etc. Je croitrai, etc. Croís. Croissez, etc. Je croitrais, etc. Que je croisse, etc. Que je crusse, etc. Croissant.) Devenir plus grand. Croitre très-vite. Croitre en peu de temps, à vue d'œil, insensiblement. Croître à une certaine hauteur. Se laisser croitre la barbe, les cheveux. Les herbes, les arbres croissent. Cette pluie a fait croitre les blés. Ces animaux croissent jusqu'à tel âge.

Prov., Mauvaise herbe croit toujours, se dit par plaisanterie Des enfants qui croissent beaucoup.

Prov., Ne faire que croitre et embellir, se dit D'une jeune personne qui devient tous les jours plus grande et plus belle. Cette jeune fille ne fait que croitre et embellir. On le dit, par plaisanterie, De certaines choses qui augmentent, soit en bien, soit en mal. Il se débauche tous les jours de plus en plus, cela ne fait que croitre et embellir.

Fig., Croitre en beauté, en sagesse, en vertu, etc., Acquérir chaque jour plus de beauté, de sagesse, vertu, etc.

de

CROITRE, signifie aussi, Augmenter de quelque façon que ce soit. La rivière est crue, a crû. Les pluies, les neiges l'ont fait croitre. La lune commence à croitre. Les jours croissent. Sa fièvre croit tous les jours. Cette dartre, cet érésipèle croit. Ce mal croitra, ira toujours en croissant, ira toujours croissant, si on n'y prend garde. Les marées croissent dans l'equinoxe Le bruit croít. Le tumulte allait croissant. La sédition croissait. Ce parti, cette faction croit. Sa faveur croit de jour en jour. Son courage croissait avec les périls. Sa rage, sa fureur allait toujours croissant. Il sentait

croître son amour.

Il signifie encore, Multiplier. La population crut beaucoup en peu de temps. Sa famille a bien crú, il a six enfants. Son armée, ses troupes

croissent d'heure en heure. Ses biens croissent. Ses désirs croissent avec ses richesses.

CROÎTRE, signifie en outre, Venir, être produit, et se dit en parlant Des herbes, des plantes, des fruits, etc. Cette plante croit dans les plaines, dans les marais, sur le bord des ruisseaux, etc. Il croit de bon ble sur celle terre. Il croit du lin dans ce pays. Il n'y croit ni ble ni vin. Ce pays est bon, il y croit tout ce qu'il faut pour la vie, toutes sortes de plantes y croissent.

Il s'emploie figurément, dans le même sens. Les abus croissaient de toutes parts.

CROÎTRE, est quelquefois actif en poésie, et signifie, Augmenter, Cet honneur va croitre son audace.

CRU, UE. participe.

CROIX. s. f. Espèce de gibet où l'on attachait anciennement les criminels pour les faire mourir. Le supplice de la croix. La croix était le supplice des voleurs, des esclaves, ete. La croix a été sanctifiée par la mort de JESUS-CHRIST. L'empereur Constantin défendit qu'on punit les criminels par le supplice de la croix. JESUS-CHRIST est mort en croix, pour le salut du genre humain. Ila souffert la mort de la croix. Les bras de la croix. Le pied de la croix. L'inscription de la croix. Quand JESUS-CHRIST était en croix, quand il fut élevé en croix, étendu sur la croix, attaché sur la croix, mis en croix, cloué sur la croix. L'arbre de la croix. Notre-Seigneur, étant étendu sur l'arbre de la croix. Saint Pierre souffrit le martyre de la croix.

Le mystère de la croix, le sacrifice de la croix, Le mystère de notre rédemption par la mort que SUS-CHRIST Souffrit sur la croix.

JE

La vraie croix, la sainte croix, ou absolument, La croix, Le bois de la croix où Notre-Seigneur fut attaché. L'invention de la croix. L'exaltation de la croix. Du bois de la vraie croix. Adorer la vraie croix. Fig. et absol., La croix, se dit, en poésie et dans le style soutenu, pour désigner La religion chrétienne.

L'étendard de la croix. Faire triompher la croix.

Fig., Mettre une injure, une disgrâce, mettre son ressentiment aux pieds de la croix, Souffrir patiemment une injure, une disgrace, en faire le sacrifice à Dieu, pardonner pour l'amour de Dieu à ceux qui nous ont offensés.

CROIX, signifie figurément, Une affliction que Dieu nous envoie. Il faut que chacun porte sa croix en ce monde. C'est une grande croix que des enfants ingrats. Dieu lui a envoyé celle croix. Il a eu bien des

croix en sa vie.

CROIX, se dit aussi Des figures de bois, d'or, d'argent, d'étoffe, de broderie, etc, faites pour représenter la croix de Jésus-CHRIST. On porte la croix à la procession. Le cure y alla avec la croix et la bannière. Le bâton de la croix. Arborer la croix. Mettre une croix, élever, planter une croix en quelque endroit. On dit qu'une croix lumineuse apparut dans les cieux. Croix d'or. Croix d'argent. Aller à l'adoration de la croix. Croix dorée. Croix de diamants. Croix d'évêque. Croix archiepiscopale. Croix pectorale. Les femmes portent quelquefois, pour ornement de cou, de petites croix d'or ou d'argent, etc.

Prov. et fig., Aller au-devant de quelqu'un avec la croix et la bannière, Aller le recevoir avec appareil. Il faut l'aller chercher avec la croix et la bannière, se dit en parlant D'une personne qui se fait beaucoup prier lorsqu'on l'engage à venir dans quelque société, ou qu'on détermine très-difficilement à prendre un parti, à faire une démarche.

Prendre la croix, se dit De ceux qui s'engageaient, par un vœu solennel, dans une croisade contre les infidèles ou les hérétiques, et qui, pour marque de ce vou, portaient une croix sur leurs habits. Un nombre infini de gentilshommes prirent la

croix.

Le signe de la croix, Le signe que les chrétiens font avec la main en forme de croix, en disant, « Au nom adu Père, et du Fils, et du Saint«Esprit. » Faire le signe de la croix en se levant, en se couchant, etc. Faire le signe de la croix sur le front, sur les lèvres. Quand je vis entrer cet homme-là, je fis un grand signe de croix. Cette dernière phrase ne s'emploie que dans le langage familier, pour marquer La surprise où l'on est, et la peur que l'on a.

Croix de par Dieu, L'A bc, ou alphabet pour apprendre à lire, ainsi nommé parce que le titre est ordinairement orné d'une croix. Cet enfant sait déjà bien sa croix de par Dieu. Il est encore à la croix de par Dieu. Achetez-lui une croix de par Dieu. On dit aussi, Croix de Jésus. Il se dit, figurément et familièrement, pour désigner Les commencements de quelque chose, d'une science d'un art. Veut-on nous renvoyer à la croix de par Dieu ? Ces locutions vieillissent, surtout au propre.

CROIX, se dit aussi en parlant De choses qui sont mises en travers l'une sur l'autre, ou dont l'assemblage

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Avoir, mettre les jambes en croix, Avoir, mettre les jambes l'une sur l'autre.

Croix de Saint-André, croix de Bourgogne, Croix faite en forme d'X.

Croix de Saint-André, s'est dit aussi Des deux pièces de bois jointes en forme de sautoir, sur lesquelles on rouait les grands criminels.

Croix de Saint-Antoine, Croix faite en forme de T. Croix de Lorraine, Croix qui a deux traverses ou croisillons.

Croix grecque, Celle dont les branches sont toutes les quatre d'égale longueur; et, Croix latine, Celle dont la branche inférieure est plus longue que les trois autres. On n'emploie guère ces locutions qu'en parlant Des églises formées de quatre nefs disposées en croix. Cette église est bâtie en croix grecque, en croix latine, forme la croix grecque, la

croix latine.

CROIX, se dit particulièrement de La décoration à peu près en forme de croix, que portent les membres de plusieurs ordres de chevalerie. La croix du Saint-Esprit. La croix de Malte, La croix de Saint-Louis. La croix de la Légion d'honneur, la croix d'honneur, ou simplement, Lacroix Donner, accorder la croix à quelqu'un. Il a reçu la croix. Distribuer des croix.

Grand-croix, Celui qui a le grade le plus élevé dans la plupart des ordres de chevalerie dont la décoration est une croix. Les grands-croix de l'ordre de la Légion d'honneur, de l'ordre du Christ, etc.

CROIX, se dit encore d'Une marque formée de deux traits croisés, que l'on fait avec la plume, avec le crayon, ou autrement, sur du papier, sur un mur, etc. Faire une croix au bas d'un acte, quand on ne sait pas signer. Faire une croix sur un alinea, sur un article pour l'annuler. Marquer quelque chose d'une croix. Les renvois sont indiqués par de petites croix. Faire une croix sur une muraille avec de la craie, avec du charbon.

Fig. et pop., Il faut faire la croix, une croix à la cheminée, se dit Quand on voit une personne entrer dans une maison où il y avait longtemps qu'elle n'était venue.

CROIX, désigne aussi, par opposition à Pile, Le côté d'une piece de monnaie qui portait autrefois, et qui porte encore, dans plusieurs Etats, la figure d'une croix. Il ne s'emploie guère que dans les phrases suivantes. Prov., N'avoir ni croix ni pile, N'avoir point d'argent.

Croix ou pile, ou Croix et pile, Sorte de jeu de hasard où l'on jette une pièce de monnaie en l'air : un des joueurs nomme, à son choix, un des côtés de la pièce ; et il gagne si, lorsqu'elle est tombée, elle présente le côté qu'il a choisi. Jetons, jouons à croix et à pile à qui l'aura. Que relenez-vous, croix ou pile? Je re

tiens croix. On dit aussi, Jouer à croix-pile.

Fam., Je les jetterais à croix ou à pile, à croix et à pile, à croixpile, se dit en parlant De deux choses à peu près égales, et dont le choix est indifférent.

En Astron., Croix australe ou du Sud, Constellation de l'hémisphère austral, qui a la figure d'une croix.

CROMÓRNE. s. m. Tuyau des jeux de l'orgue à l'unisson de la trompette.

CROQUANT. s. m. Un homme de néant, un misérable. C'est un croquant. Ce n'est qu'un croquant, un pauvre croquant. Méfiez-vous de ce croquant. Il est familier et il vieillit.

CROQUANTS, au pluriel, s'est dit de Certains paysans qui se révoltèrent en Guienne sous Henri IV et sous Louis XII. La révolte des Croquants.

CROQUANT, ANTE. adj. Qui croque sous la dent. Biscuit croquant. Tourte croquante. On dit absolument, Une croquante, Une tourte croquante.

CROQUE-MORT. s. m. Il se dit, par dénigrement, de Ceux qui sont chargés de transporter les morts au cimetière. Il est populaire.

CROQUE-NOTE. s. m. il se dit, par dénigrement, d'Un musicien qui lit couramment la musique, mais qui l'exécute sans expression, sans goût. On dit aussi, Croque-sol. L'un et l'autre sont familiers.

CROQUER. v. n. Il se dit Des choses dures ou sèches qui font du bruit sous la dent quand on les mange. Du pain d'épice, une gimblette qui croque sous la dent. Ces morilles, ces fraises sont pleines de gravier, elles croquent sous les dents.

CROQUER, est aussi verbe actif et signifie, Manger des choses qui font du bruit sous la dent. Croquer des pralines.

Fig. et fam., N'en croquer que d'une dent, Ne pas obtenir ce qu'on désire. Vous n'en croquerez que d'une dent.

CROQUER, s'étend, dans le langage familier, A toutes sortes de choses qu'on mange avidement et en entier. Il croqua deux poulets en moins de rien.

Fam., Manger une chose à la eroque au sel, La manger sans autre assaisonnement que le sel.

Pop. et par menace, on dit en parlant D'un homme à qui l'on se croit très-supérieur en force, Je le mangerais à la croque au sel.

Fig. et fam., Elle est jolie, gentille à croquer, elle est à croquer, se dit D'une jeune personne trèsjolie. On dit aussi quelquefois, Cet enfant est gentil à croquer.

CROQUER, en termes de Peinture, signifie, Prendre à la hâte, au moyen du crayon, du pinceau, etc., les traits principaux et caractéristiques des objets dont on veut conserver le souvenir, tels qu'une figure, un groupe, des fabriques, etc.

I signifie aussi, Indiquer seulement par quelques traits, la première idée d'un tableau, d'une composition. Ce dessin n'est que croqué.

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