hors, De l'extérieur, à l'extérieur, par l'extérieur. Venir de dehors. De dehors en dedans. On lui cria de dehors. La porte s'ouvre en dehors. Cela avance trop en dehors. Cette maison est belle par dehors. Faire le tour par dehors. Porter la pointe du pied en dehors, Marcher de manière qu'il y ait plus de distance entre les deux pointes des pieds qu'entre les talons. On dit de même, Avoir, mettre la pointe des pieds en dehors, les pieds en dehors. Fig. et fam., Étre en dehors, tout en dehors, Etre d'une extrême franchise, ne cacher aucun de ses senti ments. En dehors, s'emploie quelquefois avec de, comme locution prépositive. En dedans et en dehors de la ville. Tout ce qui est en dehors de cette ligne ne fait point partie de la France. Fig., Cela est en dehors de la question, Cela n'appartient pas, nė se rapporte pas à la question. Par dehors, est aussi quelquefois préposition. Il passa par dehors la ville. On ne l'emploie ainsi que dans cette phrase et dans quelques autres semblables. DEHORS, se dit substantivement de La partie extérieure de quelque chose. Cette maison parait belle par le dehors. Le mal n'est qu'au dehors. Au dedans et au dehors. Les dehors d'un château, d'une maison, Les avenues, avant-cour, parc, etc., qui dépendent d'un chàteau, d'une maison. Les dehors d'une place, Les fortifications extérieures, les ouvrages détachés de la place. Les dehors de celle ville sont bons, mais le corps de la place ne vaut rien. Il y a de beaux dehors, de bons dehors à cette place. Garder, défendre les dehors. Gagner, prendre, emporter les dehors. On emporta les dehors l'épée à la main. Faire des dehors à une place. On a revêtu les dehors. En termes de Manége, La jambe du dehors, la rêne du dehors, etc., La jambe, la rêne, etc., qui sont du côté du mur; par opposition à La jambe, à la rêne, etc., qui sont du côté de l'intérieur du manége. DEHORS, Substantif, se dit figurément, au pluricl, pour Apparences. Il garde bien les dehors. Sauver les dehors. Il cache une âme double sous de beaux dehors. Ce sont des dehors trompeurs. DEI DÉICIDE. s. s. m. Mot employé quelquefois en parlant des Juifs et de la mort de Notre-Seigneur. DEIFICATION. s. f. Apothéose, action par laquelle on déifie, on divinise. La deification d'Hercule. La déification d'Auguste. DEIFIER. v. a. Admettre, placer au nombre des dieux, diviniser. Hercule fut deifié sur le mont OEta. Les Romains deifièrent la plupart de leurs empereurs. DEFIE, EE. participe. DEISME. s. m. Système de ceux qui, rejetant toute révélation, croient seulement à l'existence de Dieu. Etre soupçonné de déisme. DEISTE. s. des deux genres. Celui ou celle qui reconnaît un Dieu, mais qui rejette toute religion révélée. C'est un déiste. Adjectiv., Les philosophes, deistes. DEITE. s. f. Divinité, dieu ou déesse de la Fable. Les déités terrestres. Les déités infernales. Une aimable déité. Déité propice. Il n'est guère usité qu'en poésie. DEJ DEJA. adv. de temps. Dès l'heure présente, dès à présent. Avez-vous déjà fait? Est-il déjà quatre heures? Le courrier est-il déjà arrivé? Il y a déjà trois heures que nous marchons. Cet enfant marche déjà. Quoi! vous voilà déjà revenu? Quoi ! déjà ? Il signifie également, Dès lors, dès le temps, dès le moment dont je parle, et s'applique tant au passé qu'à l'avenir. Déjà le soleil était sur l'horizon. La place était déjà prise quand il arriva. Les deux champions en étaient déjà venus aux mains, lorsque... Si ce jeune homme continue ses déréglements, il sera déjà vieux à trente ans. Il se prend aussi pour Auparavant. J'avais déjà été chez vous pour vous voir. Je vous ai déjà dit ce que je pensais. DEJECTION. s. f. T. de Médec, Évacuation des excréments par l'anus. Faciliter la déjection, les déjections. Il se dit également, surtout au pluriel, Des matières évacuées. Dejections abondantes. Dejections fluides.. DÉJETER (SE). v. pron. Il se dit proprement Du bois qui, soit par l'effet de la sécheresse ou de l'humidité, soit parce qu'il a été employé trop vert, se resserre, s'enfle, se courbe, se déjoint, ou se fend. Le bois de ce meuble s'est déjeté. Ces ais se dejettent, se sont déjetés. Il se dit quelquefois, par exiension, De certaines parties du corps, lorsqu'elles se contournent ou s'écartent de leur direction naturelle. Sa colonne vertébrale s'est un peu déjetée. DEJETÉ, ÉE. participe. Du bois déjeté, DEJEUNER. v. n. Faire le repas du matin. Il n'a point encore déjeuné. Déjeuner d'un pâté. Gardez les restes du diner, nous en déjeunerons demain. Faites déjeuner un tel. Donnez-lui à déjeuner. Il a bien mérité de déjeuner. Les enfants déjeurent de bon appétit. DEJEUNE, EE. participe. DEJEUNER. s. m. (Plusieurs écrivent, Déjeuné.) Le repas du matin ; ou Les mets, les aliments qu'on mange à ce repas. Un bon, un mauvais déjeuner. Qu'avez-vous mange à votre déjeuner? Servir le déjeuner. Déjeuner à la fourchette. Déjeuner chaud. Déjeuner froid. Notre déjeuner se compose ordinairement de deux plats. Déjeuner d'huîtres. Son déjeuner lui pèse sur l'estomac. Déjeuner-diner, Grand déjeuner qui se fait plus tard dans la matinée que les déjeuners ordinaires, et qui tient lieu de dîner. Prov. et fig., Il n'en a pas pour un déjeuner, se dit D'un prodigue, d'un dissipateur qui se dépêche de manger son bien. On dit aussi, Iln'y en a pas pour un déjeuner, en parlant D'un bien, d'un patrimoine qui peut être aisément dissipé en peu de temps. Cela se dit également en parlant D'une force, d'une résistance que l'on croit facile à vaincre, à surmonter. Cette place est trop faible pour tenir longtemps; il n'y en a pas pour un déjeuner. Fig. et fam., C'est un déjeuner de soleil, se dit D'une étoffe dont la couleur se passe aisément. DEJEUNER, signifie aussi, Une espèce de petit plateau garni d'une tasse, d'une soucoupe, etc. Un déjeuner de porcelaine. DEJOINDRE. v. a. Faire que ce qui était joint ne le soit plus. Il ne se dit qu'en parlant Des ouvrages de menuiserie, de charpenterie et de maçonnerie. C'est la sécheresse, le soleil qui a déjoint ces ais. Cela est tout déjoint. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Ces ais se déjoignent. Les pierres de cette voûte commencent à se déjoindre. DEJOINT, OINTE, participe. DEJOUER. v. a. Faire manquer, faire échouer un projet, un dessein, une intrigue dont on craint le résultat pour soi ou pour autrui. Dejouer un projet, un dessein, une intrigue. Il de joua leurs complots. Dejouer quelqu'un, Empêcher l'effet nuisible, préjudiciable qu'il se propose par ses discours, par ses actions, par ses démarches. DEJOUER, s'emploie aussi comme verbe neutre; et alors il signifie familièrement, N'être pas à son jeu, jouer plus mal qu'à l'ordinaire. DEJOUÉ, ÉE. participe. DEJUC. s. m. Le temps du lever des oiseaux. Il est vieux. DEJUCHER.v.n. Il ne se dit proprement que Des poules, quand elles sortent du juchoir. Les poules dejuchaient. Les poules ont déjuché, sont déjuchées. Il signific, figurément et familièrement, Se déplacer d'un lieu haut et élevé. Je vous ferai bien déjucher de là. Il s'emploie aussi comme actif, et signifie, Faire déjucher quelqu'un. Je vous déjucherai bien de là-haut. DEJUCHE, EE. participe. DEL DELA. préposition. Plus loin, de l'autre côté de. Delà la rivière. Delà les monts. Ce mot est quelquefois précédé de l'une des prépositions De et Par. Il est de delà les monts. Par delà le cap de Bonne-Espérance. Il s'emploie plus ordinairement, de la même manière, avec Au; mais alors il doit être suivi de la préposition de. Au delà des mers. Au delà du Rhin. Au delà, et quelquefois Par delà, s'emploient figurément, au sens moral, Pour marquer excès d'une chose sur une autre. Au delà de mes espérances, de ce que j'espérais, de ce que je croyais. Au delà de l'imagination, de toute croyance. Le juste est récompensé par delà ses mérites. Au delà et Par delà, se disent aussi, figurément et absolument, pour Encore plus, encore davantage. Je lui ai donne tout ce que je lui devais, et au delà. Il m'a traité aussi bien que je le pouvais désirer, et au delà. Je l'ai satisfait, et par delà. Deçà et delà, De côté et d'autre. chercher Il va deçà et delà pour fortune. Ila cherché longtemps deçà et delà. Fam., Jambe deçà, jambe delà, Une jambe d'un côté, une jambe de l'autre, à califourchon. Elle était à cheval, jambe deçà, jambe delà. En delà, Plus loin. C'est plus en dela, Mettez-vous un peu en delà. DELABREMENT. s. m. Etat d'une chose délabrée. Sa maison et ses meubles, tout est dans un grand détabrement. Le délabrement de ses affaires. Le délabrement de sa santé. DELABRER. v. a. Déchirer, mettre en lambeaux. A force de tendre et de détendre cette tapisserie, on l'a toute délabrée. Il se dit, par extension, en parlant De toute chose détériorée, mise en mauvais état par l'effet d'un long usage, de la vétusté, du défaut de soin, etc. Délabrer une machine, des meubles. Le temps a bien délabré cette maison. Il s'emploie figurément dans le même sens. Les fatigues, le manque de vivres, ont délabré cette armée. Les veilles ont bien délabré sa santé. Les pertes qu'il vient d'éprouver ont tout à fait délabré ses affaires. Ses affaires sont bien délabrées. Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Une tapisserie qui se délabre. Une machine qui s'est délabrée à force de servir. Une maison se délabre bien vite, quand on n'a pas soin de la réparer. Tous mes meubles se délabrent. "'n domaine laissé à l'abandon ne tarde pas à se délabrer. Au milieu de ces ma santé se dépénibles travaux, tabre. Ses affaires se délabrent. DELABRÉ, ÉE. participe. Une tapisserie délabrée. Des meubles délabrés. Un navire délabré. Une terre délabrée. Un bien délabré. Une maison délabrée. Une santé délabrée. Un estomac délabré. Des affaires délabrées. Fam., Etre délabré, Avoir des vêtements en lambeaux. Le pauvre diable est bien délabré. DELACER. v. a. Relâcher ou retirer un lacet qui est passé dans les willets d'un corset, d'une robe, etc. Délacer un corset, une robe. Delacer une femme, Défaire, lâcher le lacet de son corset, de sa robe. Elle est évanouie, il faudrait la détacer. DELACER, s'emploie aussi avec le pronom personnel. Je sens que mon corset se délace. Elle ne peut pas se délacer elle-même. DELACE, EE. participe. DELAI. s. m. Retardement, remise; temps accordé pour faire une chose, ou à l'expiration duquel on sera tenu de faire une certaine chose. Long délai. Demander, obtenir un délai. Donner, prendre du délai. Sans délai. Sans plus de délai. Pour tout délai. Assigner quelqu'un à bref délai. Accorder un nouveau délai, un délai de huit jours, de trois mois, d'un an. Le délai fatal expire dans trois jours. Délai de grace. DÉLAISSEMENT. s. m. Manque de tout secours, de toute assistance. Ses parents et ses amis l'ont abandonné, il est dans un grand délaissesement, dans un entier délaisse ment. DÉLAISSEMENT, en termes de Jurisprudence et en termes de Commerce maritime, Abandonnement, action d'abandonner une chose à quelqu'un. Le délaissement d'un héritage. Délaissement par hypothèque. Faire aux assureurs d'une cargaison le délaissement des objets assurés. DÉLAISSER. v. a. Abandouner, laisser sans aucun secours, sans aucune assistance. Dieu ne délaisse jamais ceux qui espèrent en lui. Elle ne l'a jamais délaissé. Il est délaissé de tous ses parents. DÉLAISSER, en termes de Jurisprudence, Quitter une chose dont on était en possession. En conséquence de l'arrét, il lui a délaissé cet héritage. Il fut condamné à lui quitter et délaisser la possession de celte terre. Il sigifie également, en termes de Procédure, Ne pas continuer, renoncer à. Délaisser une action commencée. Délaisser des poursuites. DÉLAISSÉ, Éɛ. participe. Elle se trouva bien délaissée, à la mort de son mari. Des orphelins délaissés. DELARDEMENT. s. m. T. d'Archit. et de Charpent. Action de délarder, ou Le résultat de cette action. DELARDER. v. a. Il signifie, en termes d'Architecture, Enlever une partie du lit d'une pierre; Couper obliquement le dessous d'une marche d'escalier. Il signifie également, en termes de Charpenterie, Abattre les arêtes d'une pièce de bois. DELARDE, EE. participe. Marche d'escalier délardée. DÉLASSEMENT. s. m. Repos, relache qu'on prend pour se délasser de quelque travail. Après tant de travaux, il faut du délassement. Le jeu ne doit être qu'un délassement. L'esprit a besoin de délassement. DÉLASSER. v. a. Ôter la lassitude, faire qu'on ne soit plus las. Le sommeil m'a délassé. Changement ́d'occupation délasse l'esprit. Absolument, Le sommeil, le feu délasse. Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Se délasser d'une longue fatigue, d'une longue application. Se coucher pour se delasser. On se délasse d'un travail par un autre travail. DELASSÉ, EE. participe. DELATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accuse, qui dénonce, qui fait métier de dénoncer. Les délateurs furent communs sous le règne de Tibère. Les délateurs sont odieux. On fit punit le délateur. Un délateur secret est plus dangereux qu'un délateur public. DELATION. s. f. Accusation, dénonciation; habitude de dénoncer. Les délations se multiplièrent. On ne doit point décider de la vie d'un homme sur une simple délation. Les tyrans ont toujours encouragé la délation. DÉLATTER. v. a. Ôter les lattes de dessus un toit. On a delatté ce toit. DELATTE,, EE, participe. DELAVE, ÉE. adj. Il se dit Des couleurs faibles et blafardes. Ce bleu est trop délavé. En Joaillerie, Pierre délavée, Pierre dont la couleur est faible. DELAYANT. s. m. T. de Médec. Remède qui rend les humeurs plus fluides. Les délayants s'emploient dans la plupart des maladies. Il s'emploie aussi adjectivement. Remèdes delayants. DELAYEMENT. s. m. Action de délayer. DELAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Détremper dans un liquide. Delayer de la farine. Délayer des jaunes d'œufs. Delayer une couleur dans de l'eau. Il se dit, au figuré, en parlant De ce qui est exprimé trop longuement et avec diffusion. Il a délayé sa pensée, cette pensée. DELAYE, EE. participe. DELEATUR. s. m. (On prononce Déléatur.) T. d'Imprimerie emprunté du latin. Signe par lequel on indique, dans la correction des épreuves, les lettres, les mots ou les lignes à retrancher. Faire un deleatur. Des deleatur. DELECTABLE. adj. des deux genres. Qui plaît beaucoup, très-agréable. Lieu délectable. Rien n'est plus délectable Mets delectable. que... Un vin delectable. Un séjour délectable. DELECTATION. s. f. Plaisir qu'on savoure, qu'on goûte avec sensualité. Grande delectation. Faire quelque chose avec délectation. Boire, manger avec delectation. DELECTER. v. a. Charmer, réjouir. Quand on veut se mortifier, il faut éviter tout ce qui délecte les sens. Il n'est guère usité que dans le style ascétique. Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel; et alors il signifie, familièrement, Prendre beaucoup de plaisir à quelque chose. Se détecter à l'étude, aux beauxarts. Il se délecte à peindre. DELECTÉ, ÉE. participe. DELEGATION. s. f. Commission donnée à quelqu'un pour agir au nom d'un autre. Par délégation du prince, du tribunal. Agir en vertu d'une délégation. Délégation de pouvoir, etc., Acte par lequel on dělègue son pouvoir, a recevoir d'une autre une certaine somme, ou par lequel on transporte une dette à quelqu'un. Faire une délégation sur son fermier, sur son banquier. Donner une délégation. Avoir une délégation. Accepter une délégation. DELEGUER. v. a. Députer, commettre, envoyer quelqu'un avec pouvoir d'agir, d'examiner, de juger, etc. Déléguer quelqu'un pour connaitre de quelque chose. Le tribunal a délégué un des juges pour faire cette vérification. Déléguer son autorité, son pouvoir, ses pouvoirs, etc., Investir quelqu'un de son autorité, lui donner les pouvoirs nécessaires pour remplir une mission, pour traiter une affai Déléguer un fermier, Donner une délégation sur un fermier. Cette locution a vieilli. Déléguer une dette, Charger quelqu'un de la payer. DÉLÉGUÉ, ÉE. participe. Il est quelquefois substantif, et signifie, Celui qui a reçu une délégation, qui a commission de quelqu'un. Je suis son délégué. DELESTAGE. s. m. T. de Marine. Action de délester, déchargement du lest d'un batiment. DELESTER. v. a. T. de Marine. Öter le lest d'un bâtiment. Délester un navire. DÉLESTÉ, ÉE. participe. DELESTEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui, dans un port, est chargé de faire délester les batiments. DELETERE. adj. des deux genres. Qui attaque la santé, qui peut causer la mort. Plantes délétères. Sucs délétères. Miasmes, émanations, délétères. DELIBERANT, ANTE. adj. Qui délibère. Il se dit surtout Des assemblées politiques. Corps délibérant. Assemblée délibérante. DELIBERATIF, IVE. adj. T. de Rhétorique. Il se dit De ce genre de discours par lequel l'orateur se propose de faire adopter ou rejeter une résolution, dans une affaire publique mise en délibération. Cet orateur excelle dans le genre délibératif. Voix délibérative, se dit, par opposition à Voix consultative, Du droit de suffrage dans les délibérations d'une assemblée, d'un tribunal, etc. Avoir voix délibérative. DELIBERATION. s. £. Discussion entre plusieurs personnes sur une résolution à prendre, sur une question à résoudre. Longue délibération. Mettre une affure en délibération. On mit en deliberation si on déclarerait la guerre. Suspendre une délibération. Les délibérations de la chambre des députés. La délibération du jury. Pendant la délibération. Il se dit aussi d'Un examen que l'on fait en soi-même. Un homme prudent n'agit qu'après múre déliberation, Agir şans deliberation. Il signifie encore, Résolution, décision. La deliberation du conseil fut qu'on négocierait la paix. Par délibération du conseil. Prendre une délibération. DELIBEREMENT.adv. Hardiment, d'une manière délibérée. Marcher délibérément. DELIBERER. v. n. Examiner, consulter en soi-même ou avec les autres. Les délais accordés à l'héritier be néficiaire pour faire inventaire et délibérer. Il a longtemps délibéré sur ce qu'il devait faire. On a longtemps délibéré sur cette affaire. On délibéra s'il fallait partir sur-lechamp. Il n'y a pas lieu à déliberer. Il n'y a pas à délibérer. Délibérer d'une chose. Délibérer sur une matière, sur une question, sur une affaire importante. Ils délibérèrent entre eux. Je vais en délibérer avec lui. Le jury, la cour a délibéré pendant trois heures. Le tribunal ordonna qu'il en serait délibéré dans la chambre du conseil. Il signifie aussi, Prendre une délibération, se déterminer. J'ai délibéré de faire telle chose. On délibéra d'aller à l'ennemi. Voilà ce qui a été délibéré dans le conseil. DELIBERE, EE. participe. L'affaire mûrement délibérée. Délibéré tel jour. C'est une chose délibérée, C'est une chose arrêtée, conclue. De propos délibéré, A dessein, exprès, après y avoir bien pensé. On le dit presque toujours en mauvaise part. Il lui a rendu ce mauvais office de propos délibéré. DELIBERE, est aussi adjectif, et signifie, Aisé, libre, déterminé. Il est bien délibéré. Il a l'air délibéré. Marcher d'un pas délibéré. Il se dit substantivement, en termes de Procédure, de Toute discussion ou délibération qui a lieu à huis clos entre les juges d'un tribunal. On a ordonné un délibéré. Délibéré sur-le-champ. Délibéré sur rapport, sans rapport. Il se dit quelquefois Du jugement qui ordonne un délibéré. Rapport sur délibéré. DELICAT, ATE. adj. Fin, délié. Il est opposé à Grossier. Peau délicate. Temt délicat. Contours délicats. Main délicate et potelée. Des traits délicats. Un tissu delicat. Il se dit particulièrement De ce qui est fait, travaillé, façonné avec adresse et légèreté, avec un soin extrême, et une attention minutieuse. Travail delicat. Ouvrage delicat. Sculpture, ciselure, gravure, miniature délicate. il se dit, par extension, Des choses par lesquelles ou à l'aide desquelles on exécute des ouvrages delicats. Exécution delicate. Cet ouvrier a la main delicate. Cet artiste a le ciseau, le pinceau délicat. DELICAT, se dit figurément Des pensées, des sentiments peu communs, lorsqu'ils ont quelque chose de pur, de naïf, de touchant, etc. Pensée delicate. Sentiment délicat, Il se dit également De ce qui est fait ou exprimé d'une manière ingénieuse et détournée, par ménagement, par retenue, par modestie, par fierté, etc. Avoir pour quelqu'un des attentions délicates. Pour lui faire accepter ce don, il s'y est pris d'une manière fort délicate. Une louange delicate. L'expression en est très-délicate. Il se dit quelquefois pour Subtil. La difference est tellement délicate, qu'elle peut échapper à bien des esprits. DELICAT, signifie en outre, Faible, qui peut recevoir aisément quelque altération. En ce sens, il est opposé à Robuste. Tempérament délicat. Santé délicate. Constitution, complexion délicate. Cet enfant est extrêmement délicat. Avoir la vue délicate. DELICAT, signifie aussi, Agréable au goût, et se dit surtout Des aliments choisis et recherchés. Mets délicat. Viande délicate. Vin délicat. Cet homme fait une chère fort délicate. Il tient une table très-délicate. Fig., Plaisir délicat, jouissance délicate, etc., Plaisir, Jouissance honnète, où l'âme, où l'esprit a plus de part que les sens. Avoir le sommeil délicat, se dit D'une personne que le moindre bruit éveille. DELICAT, se dit pareillement De certaines choses frêles ou qui passent aisément. Ces dentelles sont fort delicates à manier, sont fort délicates. Cette fleur est très-délicate, un rien la flétrit. Voilà une couleur bien delicate. I signifie figurément, Difficile, embarrassant, dangereux, périlleux. C'est une opération fort delicate, et qui demande beaucoup de sangfroid. La question est délicate. Cette affaire, cette matière est délicate a trailer. Il est engagé dans une affaire assez délicate. Il s'est tire d'un pas bien délicat. Situation délicate. La conjoncture est délicate. DELIGAT, signifie encore figurément, Sensible, qui juge finement de ce qui regarde les sens ou l'esprit. Des sens délicats. Goût délical. Oreille délicate. Jugement délicat. Esprit delicat. Il signifie particulièrement, Difficile à contenter. Il est fort délicat sur le manger. Il est peu délicat dans ses plaisirs. Vous êtes bien délical. Il ne faut pas être si delicat. Prov. et fig., Il est délicat et blond. On l'emploie aussi, dans ce sens, comme substantif. Faire le délicat. Les délicats sont malheureux. Il signifie également, Susceptible, facile à choquer, à offenser. Cet homme est très-délicat sur le point d'honneur. C'est un homme fort delicat sur l'amitié, sur ce qui regarde ses amis. Il est extrêmement délicat sur ce qui touche à la probité, aux convenances. Il signifie de même, absolument, Scrupuleux sur ce qui concerne la probité, la morale, ou les simples bienséances. C'est un homme exirémement délicat. Il a une conscience tres - delicate. La plus delicate probité. Un amant delicat el reserve. Il se dit aussi De ce qui est confor me à la probité, à la morale, aux bienséances. Ce procédé me semble peu délicat. Sa conduite à été fort délicate. Il a des sentiments trèsdélicats. DELICATEMENT. adv. Avec délicatesse, d'une manière délicate. Etre élevé délicatement. Se traiter délicatement. Juger délicatement de tout. Ce bijou est travaillé délicatement. Il faut manier cela délicatement. Il a exprimé cette pensée fort délicatement. Cette affaire veut être traitée délicatement. Il s'est conduit peu délicatement dans cette affaire. DELICATER. v. a. Traiter avec délicatesse, accoutumer à la mollesse. On gate les enfants à force de les delicater. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous délicatez trop. Ilne faut pas lani se délicater. Il vieillit. DELICATE, ÉE. participe. DELICATESSE s. f. Qualité de ce qui est délicat, fin, délié. La délicatesse de la peau. La délicatesse des traits, des contours. Des tissus d'une extrême délicatesse. La délicatesse d'un ouvrage de la main. Il signifie, par extension, Adresse, légèreté, soin. La délicatesse de l'execution. Une grande delicatesse de pinceau. Il ne faut manier cela qu'avec beaucoup de délicatesse. Il signifie figurément, Habileté, ménagement, circonspection. C'est une affaire qui veut être traitée avec beaucoup de délicatesse. La DELICATESSE, signifie encore, qualité de ce qui est agréable au goût. La délicatesse du vin, des mets, de la bonne chere, de la table. Les délicatesses de la table, Les mets délicats. DELICATESSE, se dit aussi, figurément, en parlant De ce qui est senti, pensé, fail ou exprimé d'une manière délicate. La delicatesse d'une pensée, d'un sentiment. Des attentions pleines de délicatesse. Il y a beaucoup de delicatesse dans ce qu'il écrit, dans tout ce qu'il dit. Les délicatesses du langage, du style, Les finesses du langage, du style. DÉLICATESSE, se dit en outre pour Faiblesse, débilité. Delicatesse de temperament. La délicatesse de sa complexion, de sa sante, ne lui permet pas de travailler longtemps de suite. Avoir une extrême délicatesse d'organes. Delicatesse de teint. Il signifie quelquefois, Mollesse. Cet enfant est élevé avec trop de délicatesse. Il ne faut pas s'accoutumer à lant de délicatesse. C'est une delicatesse à un homme que d'étre recherché dans ses vetements. Il signifie aussi, figurément, Sensibilite, aptitude à juger finement de ce qui regarde les sens ou l'esprit. La delicatesse de ses organes est telle, que.... Delicatesse de goût, de tact. Grande delicatesse d'oreilLe. Délicatesse de jugement, d'esprit. Il se dit également pour Susceptibilité, facilité à s'offenser, à se choquer. Avoir une extrême délica tesse sur le point d'honneur. On ne saurait avoir trop de délicatesse sur de certaines choses. Fausse délicatesse. Il se dit également Des scrupules sur ce qui touche à la probité, à la morale, aux bienséances. Avoir une grande delicatesse de conscience. C'est pousser la délicatesse trop loin. Un homme plein de délicatesse. On l'applique souvent Aux choses que la délicatesse fait dire ou faire. J'apprécie toute la délicatesse de ce procede, de cette conduite. DELICES. s. f. pl. Plaisir, volupté. Les délices des sens. Les délices de l'esprit. Les délices du paradis. Les délices de la campagne. Il fait toutes ses délices de l'étude. Ce sont ses délices. Mettre ses délices à faire quelque chose. Goûter les délices de la vie. Etre nourri dans les délices. Se plonger dans les délices. Il en fait ses plus chères délices. Ils mettaient leurs délices à vivre ensemble. Il la contemplait avec délices. On a dit de l'empereur Titus, qu'il était les délices du genre humain. Il s'emploie quelquefois au singulier; et alors on le fait masculin. C'est un délice. C'est un grand délice. Quel délice! DELICIEUSEMENT. adv. Avec délices, d'une manière délicieuse. Vivre délicieusement. Nous y passâmes quinze jours délicieusement. On boit délicieusement à la glace dans les pays chauds. DELICIEUX, EUSE adj. Extrêmement agréable. Kin délicieux. Mets délicieux. Parfums délicieux. Entretien délicieux. Conversation délicieuse. Musique délicieuse. Mener une vie délicieuse. DELICOTER (SE). v. pron. T. de Manege. Il se dit D'un clieval qui se défait de son licou. Ce cheval est sujet à se délicoter, il faut lui mettre une sous-gorge. DELICOTE,, EE. participe. DELIE, EE. adj. Menu, grêle, mince. Un trait de plume fort délié. Taille déliée. Fil délié. Etoffe dé lide. Toile déliée. Fig., Etre délié, avoir l'esprit délié, Avoir beaucoup de finesse d'esprit, d'habileté, de pénétration, d'adresse. C'est un esprit délié. C'est un homme fin et délié. Il se prend quelquefois en mauvaise part. DELIÉ, en termes de Calligraphie, se dit substantivement, par opposition à Plein, de La partie fine et déliée d'une lettre. Le délié d'une lettre. La lettre 0 a deux pleins et deux déliés. DELIER. v. a. Détacher, défaire ce qui lie quelque chose. Délier une gerbe. Delier un fagot. Il se prend aussi pour Dénouer. Délier des cordons, des rubans. Il signifie figurément, Dégager d'une obligation, d'un serment, etc. On l'a délié de toute obligation. Délier quelqu'un d'un serment. On l'a délié de ses vœux. Il se dit particulièrement, en termes de Theologie, pour Absoudre ; et alors il s'emploie presque toujours absolument. L'Eglise a le pouvoir de lier et de délier. C'est aux évé ques, dur pasteurs à lier et à délier. DELIE, LE. participe. DELIMITATION. s. f. Action de délimiter, ou Le résultat de cette action. La délimitation des frontières. DELIMITER. v. a. Marquer, fixer, tracer des limites. Les commissaires chargés de délimiter la frontière des deux États. DELIMITÉ, E. participe. DELINEATION. s. f. Action de tracer le contour d'un objet au simple trait. Il se dit aussi de La figure qui en résulte. La simple délinéation fait voir l'étendue de cette place. DELINQUANT, ANTE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui a commis un délit.Il s'emploie surtout au masculin Punir un delinquant. Les délinquants. DELINQUER. v. n. T. de Jurispr., qui n'est guère usité qu'au prétérit. Faillir, contrevenir à la loi. On punira ceux qui ont délinqué. En quoi ont-ils delinqué? Il a vicilli. DELIQUESCENCE. s. f. T. de Chimie. Propriété qu'ont certains corps d'attirer Thumidité de l'air et de s'humecter, de se résoudre en liqueur. On le dit également de L'état d'un corps ainsi pénétré par l'humidité. Un sel qui tombe en deliques cence. DELIQUESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Qui tombe ou peut tomber en déliquescence. Sel deliquescent. La potasse est déliquescente. DELIQUIUM. s. m. (On prononce Délicuiome.) T.de Chimie, emprunté du latin. Déliquescence. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Tomber en deliquium. DELIRANT, ANTE. adj. Qui est en délire. Il n'est guère d'usage qu'au figuré. Imagination délirante. DELIRE s. m. Egarement d'esprit causé par maladie. Long délire. Cet homme est tombé en délire, est dans le délire. Avoir le délire. Il est sujet à de fréquents délires. On espère que son délire cessera avec la fièvre. Il se dit figurément de L'agitation extrême, du trouble qu'excitent dans l'àme les passions, les émotions violentes. Le délire de l'amour, de la joie, de la douleur. Le délire des passions. Le délire de l'esprit, de l'imagination. Ce n'est pas là de la raison, c'est du délire. Le délire poétique. Un beau délire. On dit en un sens analogue, Le délire des sens, DELIRER. y. n. Avoir le délire, être en délire. Il commençait à délirer. DELIT. s. m. T. de Jurispr. Violation plus ou moins grave de la loi. Grand delit. Délit énorme. Délit capital. Délit politique. Délit correctionnel. Commettre un délit. La peine n'était pas proportionnée au delit. Traité des délits et des peines. Il se dit, dans un sens plus restreint, d'Un délit correctionnel, d'une infraction que la loi punit de peines correctionnelles. Les crimes, les délits et les contraventions. Délit forestier. Les délits et les quasi-délits. Delit commun, s'est dit de Tout crime commis par un ecclésiastique, dont la connaissance appartenait au juge ecclésiastique. Le corps du délit, le corps de délit, Ce qui prouve l'existence d'un crime, d'un délit, comme le cadavre d'une personne assassinée, l'effraction d'une porte, etc. On le dit par opposition Aux circonstances. Avant de condamner un accusé, il faut du délit soit constant, corps que Il faut qu'on soit assuré que le crime dont il s'agit a été commis. Il n'y avait aucun corps de délit. le Prendre, surprendre quelqu'un en flagrant délit, Le prendre sur le fait. Le voleur fut pris en flagrant délit DELIT. s. m. T. de Maconnerie. Côté d'une pierre opposé au lit qu'elle avait dans la carrière. Il se dit par rapport à la manière dont on pose les pierres dans une construction. Poser une pierre en dělit. Les granits n'ont ni lit ni délit. DELITER. v. a. T. de Maçonnerie. Poser une pierre en délit, c'est-à-dire, sur un côté opposé au lit qu'elle avait dans la carrière. Il ne faut pas déliter les pierres. Les pierres se fendent, se dégradent quand elles sont délitées. DELITE, EE. participe. DELITESCENCE. s. f. T. de Médec. Disparition subite d'une tumeur, ou, plus généralement, des phénomènes inflammatoires. DELIVRANCE. s. f. Action par laquelle on délivre, ou L'état de ce qui est délivré. Heureuse, entière délivrance. C'est lui qui a procuré votre délivrance, qui a contribué à votre délivrance. La délivrance des captifs, d'un prisonnier. La délivrance du peuple de Dieu. L'anniversaire, la fête de la délivrance d'une ville. DELIVRANCE, lorsqu'il s'agit d'un accouchement, signifie, La sortie de l'arrière-faix. La délivrance s'opère par le même mécanisme que la sortie du fœtus. li se dit quelquefois pour Accouchement. Cette femme a eu une heureuse délivrance. DELIVRANCE, signifie aussi, L'action par laquelle on livre, on remet quelque chose entre les mains d'une personne. On ne le payera qu'après une pleine et entière délivrance des titres, des pièces, des fonds, etc. Quand la délivrance des marchandises lui aura été faite. Il s'est opposé à la délivrance des deniers. L'exécuteurtestamentaire doit faire la délivrance des legs. DELIVRE. s. m. T. d'Accoucheur. L'arrière faix, l'enveloppe du fœtus. Le délivre d'une femme. DELIVRER.v. a. Mettre en liberté; affranchir de quelque mal, de quelque chose d'incommode. Il délivra son pays des tyrans, du joug des barbares. Il avait été pris par les corsaires, on l'a délivré en payant sa rançon. Il fut délivré d'entre leurs mains, de leurs mains. Délivrer de prison,de captivité. Délivrer les captifs, les prisonniers. La ville fut délivrée de la peste. Il est délivré de la fièvre, délivré de crainte. Il a été délivré d'un grand péril. On m'a délivré d'une grande inquiétude, d'un grand fardeau. Il est délivré des misères de cette vie. Délivrer une ame du purgatoire. Je vous délivrerai de cette peine. Cet homme est fort incommode, je voudrais bien en être délivré. Quand me délivrerez-vous de ce maudit procès ? On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Il se délivra de prison, du péril. Se délivrer d'un fardeau, d'une inquiétude. Je voudrais bien me délivrer de cet homme. DÉLIVRER, en parlant D'une femme, signifie particulièrement, Accoucher. La sage-femme l'a délivrée. Celle femme est heureusement délivrée. Cette femme est accouchée, mais elle n'est pas entièrement délivrée, L'arrière-faix n'est pas encore sorti. DELIVRER, signifie aussi, Livrer, mettre,remettre entre les mains. Délivrer de la marchandise. On lui a dẻlivré tant de quintaux de foin, tant de sacs de blé, etc. Délivrer un meuble au plus offrant et dernier enchérisseur. Délivrer de l'argent, des deniers, des fonds. On lui a délivré les deniers du prix de la vente. Délivrer des papiers, des titres à quelqu'un. Délivrez-moi une expédition de cet acte. Délivrer des ouvrages à un entrepreneur, à un maçon, Donner des travaux, des constructions à faire à un entrepreneur, à un maçon. Délivrer des ouvrages, signifie aussi, Les rendre terminés, confectionnés. Ces ouvrages devront être délivrés à telle époque. DELIVRÉ, E. participe. DELOGEMENT. s. m. Action de déloger. Il faut qu'il songe à une autre maison, car le temps du délogement approche. Il se dit particulièrement Du départ des gens de guerre logés par étape. Le délogement des troupes. Ce sens vieillit. Il s'est dit aussi pour Décampement. Le délogement de cette division s'est fait à la hate. Ce sens est vieux. DÉLOGER. v. n. Quitter un logement, sortir d'un logement pour aller loger ailleurs. Il déloge à la fin du mois. Il fut obligé de déloger avant la fin de son bail. Il se dit pareillement De troupes logées par étape. Le régiment a deloge au point du jour. Ce sens vieil lit. Il signifie quelquefois, Décamper. L'approche de l'ennemi les a fait déloger bien vite. Ils délogèrent sans trompette, à la sourdine. Ce sens est familier. Fig. et fam., Déloger sans trompette, sans tambour ni trompette, Déloger, se retirer secrètement, sans faire de bruit, soit pour ne pas payer ce qu'on doit, soit pour éviter un mal, un danger dont on est menacé. DELOGER, signifie encore, familierement, Sortir d'un lieu, d'une place qu'on occupe. Délogez de là au plus vite, c'est ma place. Je vous ferai bien déloger de là. DELOGER, est aussi actif; alors il signifie, Oter un logement à quelqu'un, lui faire quitter son logement, son appartement. Je ne veux pas vous déloger. Je n'ai garde de vous dé Il signifie, en termes de Guerre, Faire quitter un poste. Les ennemis s'étaient postés, s'étaient retranchés en tel endroit, mais on les en a déloges à coups de canon. Il signifie encore, familièrement, Faire sortir quelqu'un d'une place commode où il s'était mis. Ils s'étaient placés sur les premiers bancs, mais on les en a déloges. DELOGE, EE. participe. DELOYAL, ALE. adj. Perfide, qui n'a ni foi ni parole, qui compte pour rien les engagements les plus forts. Ami déloyal. Il faut être bien déloyal pour tromper son ami, son bienfaiteur. Il s'applique également Aux choses. Conduite déloyale, procédé déloyal, Conduite, procédé qui annonce un manque de bonne foi. DELOYALEMENT. adv. Sans foi, avec perfidie. Il en a usé le plus déloyalement du monde. Il est peu usité. DELOYAUTÉ. s. f. Manque de loyauté, de foi; infidélité, perfidie. Insigne déloyauté. Etrange déloyauté. Un acte de déloyauté. DELUGE. s. m. Très-grande inondation. Le déluge de Deucalion. Le déluge d'Ogygès. Les Americains parlent d'un déluge arrivé autrefois dans leur pays. Il pleut à verse, c'est un déluge. Le déluge universel, ou absolument, Le déluge, Le déluge qui couvrit toute la terre et fit périr le genre humain, à l'exception de Noé et de sa famille. Avant le déluge. Après le déluge. Par exagérat. et fam., Remonter au déluge, Remonter fort loin dans le passé. Prov. et fig., Passons au déluge, Abrégeons, arrivons au fait. Prov. et fig., Après moi le déluge, se dit Pour faire entendre qu'on s'embarrasse peu de ce qui arrivera quand on n'existera plus. DELUGE, se dit par extension et par exagération, surtout dans le style poétique, en parlant De choses, autres que l'eau, qui sont répandues, versées avec une extrême abondance. Un déluge de feu. Un déluge de sang. Un déluge de larmes, de pleurs. Il se dit, figurément, d'Une grande profusion de quelque chose que ce soit. Un déluge de maux. Un déluge de paroles, d'injures, de plaisanteries. Paris était inondé d'un déluge de mauvais livres. DELUSTRER. v. a. Òter le lustre. Délustrer une étoffe. DELUSTRÉ, ÉE. participe. DELUTER. v. a. Oter le lut ou l'enduit qui servait à fermer un vase destiné à aller au feu. DELUTÉ, ÉE. participe. DEM DÉMAGOGIE. s. f. Ambition de dominer dans une faction populaire; ou Moyens, menées qu'on emploie pour devenir influent parmi le peuple. Il ne se dit qu'eu mauvaise part. |