mon. Cet enfant a fait le démon toute la nuit. Il se prend quelquefois, dans le sens des Anciens, pour Génie, esprit, soit bon, soit mauvais. Le démon de Socrate. Il se dit souvent au figuré, par allusion à ce dernier sens, de La cause à laquelle on attribue les inspirations de quelqu'un, la passion qui l'agite, etc. C'est un bon démon qui m'a inspiré cette idée. Quel démon vous agite? Le démon de la jalousie. Le démon du jeu le possède, s'est emparé de lui. On dit poétiquement, dans une acception analogue: Le démon des combats. Le démon de la guerre. Etc. DEMONETISATION. s. f. Action de démonétiser, ou L'état de ce qui est démonétisé. La démonétisation des assignats. DEMONETISER. v. a. Ôter à une monnaie, à un papier-monnaie, la valeur que la loi lui avait attribuée. Démonétiser des espèces. Démonėtiser des assignats. DEMONETISÉ, ÉE. participe. DEMONIAQUE. adj. des deux genres. Qui est possédé du malin esprit. Une femme démoniaque. Il est démoniaque. Il s'emploie aussi substantivement. Un démoniaque. Une démoniaque. Les démoniaques dont il est parlė dans l'Evangile, Il se dit, figurément et familièrement, d'Une personne qui est colėemportée, passionnée. C'est un démoniaque. C'est une vraie démoniaque. re, DEMONOGRAPHE. s. m. Auteur qui a écrit sur les démons. DEMONOMANIE. s. f. Sorte de folie où l'on se croit possédé du dé mon. Il se dit aussi d'Un traité sur les démons. La Démonomanie de Bodin., DEMONSTRATEUR. s. m. Celui qui démontre. Il se dit surtout Des professeurs chargés d'enseigner l'anatomic, l'histoire naturelle, la physique, etc. Démonstrateur en anatomie, en botanique. Démonstrateur de physique. DEMONSTRATIF, IVE. adj. Qui démontre, qui sert à démontrer, Il ne se dit que Des preuves par lesquelles on démontre quelque chose. Argument démonstratif. Preuve, raison démonstrative. Cela est démonstratif. Il a prouvé sa proposition par un argument demonstratif. Il en a apporté une preuve dé monstrative. Il se dit, en Rhétorique, De celui des trois genres d'éloquence qui a pour objet la louange ou le blame. Les trois genres d'éloquence sont le genre démonstratif, le genre délibératif et le genre judiciaire. Cela est bon, cela ne vaut rien dans le genre démonstratif. On l'emploie quelquefois substantivement, en ce sens. Cela est bon dans le démonstratif. Il se dit aussi, en Grammaire, Des adjectifs et des pronoms qui servent à indiquer. Adjectif démonstratif. Pronom démonstratif. Celui-là, celui-ci, sont des pronoms démonstra tifs. Ce, cette, ces, sont des adjectifs demonstratifs. DEMONSTRATIF, signifie en outre, familièrement, Qui donne des signes extérieurs d'affection, de bienveillance, d'intérêt, de zèle, etc. Cet homme n'est pas démonstratif, mais on peut compter sur lui. Elle est peu demonstrative, mais son cœur est excellent. DEMONSTRATION. s. f. Raisonnement qui prouve d'une manière évidente et convaincante. Démonstration claire, nette, invincible, incontestable. Faire une démonstration. Faire la démonstration d'une proposition. Il a trouvé la démonstration de ce problème. Démonstration mathématique, géométrique. Il se dit également de Tout ce qui sert de preuve à quelque chose. Čes faits sont la meilleure démonstration que l'on puisse donner de... Il signifie aussi, Marque, témoignage, toute parole, tout acte par lequel on manifeste ses dispositions, ses intentions, etc. Il lui fait, il lui donne tous les jours de grandes démonstrations d'amitié. Il a donné des démonstrations publiques de son zèle pour l'Etat. De grandes démonstrations de joie. Faire des demonstrations hostiles. Les dêmonstrations de l'ennemi eussent été capables d'épouvanter une armée moins aguerrie. DEMONSTRATION, se dit encore Des leçons que donne un professeur lorsqu'il met sous les yeux de ses élèves les objets mêmes dont il leur parle. Faire une démonstration d'anatomie sur un cadavre. Une démonstration de botanique au Jardin des plantes. DEMONSTRATIVEMENT. adv. D'une manière démonstrative, convaincante. Prouver quelque chose démonstrativement. DEMONTER. v. a. Séparer quelqu'un de sa monture, ou Ôter à quelqu'un sa monture. Ce cavalier jut démonté d'un coup de canon qui lua son cheval. Il a rencontré des voleurs qui l'ont démonté. Démonter son cavalier, se dit D'un cheval qui jette son cavalier par terre. Ce cheval fougueux eut bientot démonté son homme. Démonter de la cavalerie, Lui faire faire le service à pied dans quelque occasion extraordinaire. Démonter un capitaine de vaisseau, Lui ôter le commandement de son vaisseau, du vaisseau qu'il montait. DEMONTER, signifie aussi, Désassembler les pièces dont une chose est composée, la défaire avec soin. Démonter une machine. Démonter une horloge, une montre, un fusil. Démonter un bois de lit, une armoire. Démonter une voiture, une chaise de poste. Démonter une horloge, une montre, un tournebroche, etc., signifie aussi, Faire que les ressorts n'en soient plus bandés, les contre-poids haussés, etc., de manière à les faire aller. Démonter des pierreries, des diamants, Les séparer de leur cha ton, de la garniture dans laquelle ils sont sertis. Démonter un canon, L'ôter de dessus son affût. On fut obligé de démonter toutes les pièces pour les faire passer. Démonter des canons, une ballerie, Les mettre à coups de canon hors d'état de tirer, de servir. En deux heures, on démonta tout le canon des ennemis, toutes leurs batteries. Avec le pron. person., Cela se démonte, se dit D'une chose faite de manière à pouvoir être démontée. ce Fig. et fam., La machine commence à se démonter, se dit De tout qui commence à se détraquer, à n'aller plus aussi bien qu'auparavant, et particulièrement D'une personne qui devient sujette à des indispositions et valetudinaire, après avoir joui longtemps d'une bonne santé. Fam. et par exagérat., Bailler à se démonter la mâchoire, Faire de grands baillements. Fig. et fam., Il se démonte le visage, il démonte son visage comme il lui plait, il a un visage qui se démonte, se dit De quelqu'un qui est assez maître de son visage pour donner à ses traits l'expression de la joie, de la tristesse, de l'espérance, ou de la crainte, selon qu'il convient à ses intérêts. DEMONTER signifie figurément, Mettre en désordre, déconcerter, mettre hors d'état d'agir, de répondre. Cette objection le démonta tout à fait. Il fut démonté dès le premier argument. Ce ministre a démonté la politique des ennemis. Cela lui démonta la cervelle. On l'emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. A cette question, l'accusé se démonla. DEMONTE, ÉE. participe. Une machine démontée. DEMONTRABLE. adj. des deux genres. T. didactique. Qui peut être démontré. Cette proposition est démontrable. DEMONTRER. v. a. Prouver d'une manière évidente et convaincante, par des conséquences nécessaires d'un principe incontestable. Demontrer une vérité, une proposition, un problème. Démontrer clairement, nellement, invinciblement, d'une manière invincible. Je lui ai démontré que telle chose ne pouvait étre autrement. Il est démontré que.... Il se dit également De ce qui fournit la preuve ou l'indice de quelque chose. Ces faits démontrent la nëcessité d'une réforme. Le calme de son visage démontre la paix de son âme. Les cris de cet enfant démontrent qu'il souffre. DEMONTRER, en Anatomie, en Botanique, en Histoire naturelle, Faire voir aux yeux la chose dont on parle, comme les parties du corps humain, une plante, un animal, etc. DEMONTRE, EE, participe. DEMORDRE. v. n. Quitter prise après avoir mordu. Il se dit particulièrement Des chiens, des loups, etc. Le chien prit le sanglier à l'oreille, et ne démordit point. Les dogues d'Angleterre ne démordent jamais, prise, de quelque dessein, aban-pales. Denaturer le sens d'une phradonner une opinion, un avis qu'on soutenait avec chaleur. Il n'a point voulu démordre de cette poursuite. Vous avez beau faire, vous ne l'en ferez pas démordre. Je l'en ferai bien démordre. Il n'en démordra point. C'est un entête, il ne démord jamais. DEMOTIQUE. adj. des deux genres. Qui concerne le peuple, qui est à l'usage du peuple. Il se dit seulement De l'écriture qui, dans l'ancienne Egypte, pouvait être lue et comprise du peuple, par opposition à Hieratique, qui se dit De l'écriture dont on pense que les prêtres seuls avaient l'intelligence. Écriture demotique. Caractères démotiques DEMOUVOIR. v. a. T. de Pratique. Faire qu'une personne se désiste de quelque prétention. Il n'est guère usité qu'à l'infinitif. Rien ne l'a démouvoir de cette prétention. pu Il est vieux. DEMU, UE. participe. ་ DEMUNIR. v. a. Öter les munitions d'une place. Cette place est menacée, il ne faut pas la démunir. DEMUNIR, avec le pronom personnel, siguifie, Se dépouiller des choses qu'on avait mises en réserve pour quelque besoin futur, pour quelque projet. Il s'est imprudemment démuni de la sommé qu'il avait mise en réserve pour son voyage. DEMUNI, IE. participe. Une place démunie. DEMURER. v. a. Ouvrir une porte ou une fenêtre qui était murée, ôter Ja maçonnerie qui la bouchait. Il faut démurer celle porte, pour avoir un dégagement par la pièce voisine. DEMURÉ, ÉE. participe. DEN DÉNAIRE. adj. des deux genres. Qui a rapport au nombre dix. Nombre dénaire. Arithmétique dénaire. On dit, plus ordinairement, Arithmétique décimale. DENANTIR (SE). v. pron. T. de Jurispr. Abandonner des valeurs, des gages, des nantissements qu'on avait entre les mains. Il avait un très-bon gage, mais il a fait l'imprudence de s'en dénantir, ou absolument, de se dénantir. Il signifie quelquefois, par extension, Se dépouiller de ce qu'on a. Il ne faut pas se dénantir. DENANTI, IE. participe. DÉNATTER. v. a. Défaire ce qui était arrangé en natte. Dénatter des cheveux. Dénatter les crins d'un cheval. DENATTE, EE. participe. DÉNATURER. v. a. Changer la nature ou les qualités d'une chose, faire qu'elle ne paraisse plus ce qu'elle était, qu'elle ne soit plus ce qu'elle était ou ce qu'elle devrait être. Il dénatura les objets volės, pour qu'on ne pút les reconnaitre. Dénaturer son bien, en cédant des immeubles se.Denaturer la pensée de quelqu'un par une fausse interprétation. Dénaturer la signification d'un mot, ou Dénaturer un mot. Denaturer un passage, en y intercalant une glose. Cet orateur a tout à fait dénaturé la question. Denaturer les genres en littérature On dénature la comédie en la rendant larmoyante. Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Son cœur s'était endurci et dénature. Souvent les faits se dénaturent quand ils passent par plusieurs bouches. DENATURE, ÉE. participe. Il est aussi adjectif, et signifie, Qui manque d'affection et de tendresse pour ses plus proches parents. Enfant dénaturé. Fils dénature. Père dénature. Mère dénaturée. Il se dit également De ce qui est contraire aux sentiments naturels d'affection ou d'humanité. C'est une action dénaturée. DENDRITE. s. f. T. d'Hist. nat. Pierre sur laquelle on trouve des accidents qui représentent des buissons,, des arbrisseaux, etc. DENEGATION. s. f. T. de Jurispr. Déclaration par laquelle une personne soutient qu'un fait avancé par une autre n'est pas véritable. Il persiste dans sa dénégation. Dénégation formelle, complète. Les dénégations d'un accuse. DENI. s. m. T. de Jurispr. Refus d'une chose due. Il n'est guère usité que dans ces phrases: Déni d'aliments, Déni de justice, et Déni de renvoi. Lorsqu'un fils refuse de nourrir son père, c'est déni d'aliments. Lorsqu'un juge refuse de prononcer sur une requête, c'est déni de justice. Lorsqu'un juge refuse de renvoyer au tribunal compétent une cause dont il ne peut pas connaitre, c'est déni de renvoi. DENIAISER. v. a. Rendre quelqu'un moins niais, moins simple, moins gauche, plus fin, plus rusé qu'il n'était. Il était fort simple, mais son voyage à Paris l'a un peu déniaisé. Les affaires l'ont déniaisé. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Il s'est déniaisé en fort peu de temps. Il se déniaisera dans le monde. Il signifie quelquefois ironiquement, Tromper quelqu'un, abuser de sa simplicité. Il avait dix louis dans sa poche, les fitous l'ont dé-` niaisé. Il s'est laissé déniaiser un escroc. Ce verbe est familier das ses deux acceptions. DENIAISÉ, ÉE. participe. Il est quelquefois substantif; et alors il signifie, Un homme adroit et rusé. C'est un déniaisé. Cette acception est peu usitée. DENICHER. v. a. Ôter du nid. Dénicher des oiseaux, des fauvettes, des sansonnels. Dénicher une statue, un saint, L'ôter de sa niche. DENICHER,Signifie figurément, Faire sortir par force de quelque poste, de quelque endroit ; et, dans ce sens, il ne se dit guère qu'en parlant D'une bande de voleurs, d'une troupe d'ennemis. Des voleurs avaient leur retraite dans cette forêt, on les a déniches. On envoya des gens pour dénicher les ennemis de ce poste. Dans ce sens, et dans les deux suivants, il est familier. Il signifie encore, Trouver, découvrir la demeure, la retraite de quelqu'un à force de recherches. Enfin je suis parvenu à dénicher mon débiteur. Fut-il encore mieux cache, nous le dénicherons. Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des choses. Je ne sais où il a pu dénicher cela. DENICHER, est souvent neutre; et alors il signifie, Abandonner le nid. Les moineaux ont déniché. Il signifie, figurément et familièrement, S'évader, se retirer avec précipitation de quelque lieu. It a déniché cette nuit. Allons, il faut dénicher. Les ennemis eurent peur, ils dénichèrent aussitôt. DENICHÉ, ÉE. participe. Prov. et fig., Les oiseaux sont dénichés, se dit en parlant De personnes qui se sont évadées, qui ne sont plus où l'on va les chercher. DENICHEUR. s. m. Celui qui déniche les petits oiseaux. Un petit dénicheur de moineaux. Il n'est guère usité au propre. Prov., fig. et pop., C'est un dénicheur de merles, se dit D'un homme fort appliqué à rechercher et à découvrir tout ce qui peut lui être agréable ou utile, et fort adroit à en profiter. A d'autres, dénicheur de merles, se dit A une personne à qui l'on ne se fie pas. DÉNIER. v. a. Nier. Il est principalement usité en Jurisprudence. Dénier un fait. Denier un crime. Denier une dette. Denier un dépôt. Au premier interrogatoire, il avait fait plusieurs aveux, plus tard il a tout dénié. Il signifie aussi, Refuser quelque chose que la bienséance, l'honnêteté, l'équité, la justice ne veut pas qu'on refuse. Ne me déniez pas votre secours. Le père ne peut dénier les aliments à son fils. On lui a dénié toute justice. Denier de rendre la justice. Si vous demandez telle chose, elle ne vous sera pas déniée. Ce sens est peu usité. DENIE, EE. participe. DENIER. s. m. Monnaie romaine d'argent qui, jusqu'à l'an 536 de Rome, valut dix as, et plus tard seize. Judas vendit Notre-Seigneur pour trente deniers. se dit également d'Une ancienne monnaie française de cuivre, devenue depuis simple monnaie de compte, et qui vaut la douzième partie d'un sou tournois o le tiers d'un liard. Quatre sous, six deniers. Trois deniers. Cela ne vaut pas un denier. Cet homme n'a pas un denier vaillant. Payer jusqu'au dernier denier. Compter par livres, sous et deniers. Fam., Rendre compte à livres, sous et deniers, Rendre compte avec la plus grande exactitude. Prov. et fig., Cette chose vaut mieux denier qu'elle ne valait maille, se dit D'une chose qui a été mise en meilleur état qu'elle n'était. Denier fort, où Fort denier, Ce qu'il faut ajouter à la fraction qui excède une somme, pour avoir la valeur de la plus petite ou d'une des plus petites monnaies de cours. Le fort denier de trois livres deux deniers est un denier; celui de trois francs quatre centimes est un centime. Le fort denier est pour le marchand. Voyez plus bas un autre sens de la locution Denier fort. Denier Dieu, Pièce de monnaie qu'on donne pour arrhes d'un marché verbal. Il m'a loué sa maison, et il en a reçu le denier à Dieu. Donner le denier à Dieu. Rendre, retirer le denier à Dieu. À la différence des arrhes proprement dites, le denier à Dieu ne s'impute point sur le prix. Prov. et fig., Le denier de la veuve, Ce qu'on donne pour les besoins d'autrui en le prenant sur son propre nécessaire. Je vous offre peu, c'est le denier de la veuve. Le denier de Saint-Pierre, Tribut que l'Angleterre payait autrefois au pape, et qui n'avait été d'abord que d'un denier par maison. DENIER, se dit aussi de Toute espèce de numéraire, de toute somme d'or ou d'argent ; et alors on l'emploie surtout au pluriel. Une grande somme de deniers, en deniers. Il sera payé sur les premiers deniers de celte recette. Les deniers royaux. Les deniers publics. Ce receveur a diverti les deniers de sa caisse. Deniers revenant-bons. Les plus clairs deniers. Payer en deniers ou en quittances. Il l'a acheté de ses deniers, de ses propres deniers. Fam., Tirer un grand denier, un bon denier de quelque chose, Tirer un grand profit, recevoir une grande somme d'argent de quelque affaire. Cette phrase est peu usitée. Fam., J'y mettrais bien mon denier, se dit en parlant D'une chose dont on ferait volontiers l'acquisition, si elle était à vendre. Prov. et fig., Vendre quelqu'un à beaux deniers comptants, Le trahir par intérêt. On dit dans un sens moins odieux, Il le vendrait à beaux deniers comptants, Il est beaucoup plus fin, plus rusé que lui. DENIER, signifie aussi, La partie d'une somme, d'un capital quelconque, d'un revenu, etc., qui est prélevée au profit de quelqu'un. Les lods et ventes de telle terre étaient au douzième denier. Le dixième denier de toute prise maritime était dú à l'amiral. Payer à l'Etat le quinzième denier de son revenu, ou simplement, le quinzième denier. Ce sens vieillit: on dit simplement aujourd'hui, Le dixième, le quinzieme, etc. Il se dit particulièrement de L'intérêt d'une somme principale, comme dans cette phrase, Placer son argent au denier vingt, au denier vingt-cinq, etc., Le donner à rente pour l'intérêt annuel d'un vingtième, d'un vingt-cinquième, etc., c'est-àdire, à cinq pour cent, à quatre pour cent, etc. Les rentes de l'hotel de ville avaient été d'abord constituées sur le pied du denier douze, ensuite elles furent mises au denier seize, au denier vingt, au denier quarante, etc. On réduisit les renles à tel denier. Ce sens a vieilli : on n'emploie guère maintenant que les locutions, A quatre pour cent, à cing pour cent, à six pour cent, etc. Le denier de l'ordonnance, le denier du roi, se disait autrefois Du taux auquel il était permis par l'ordonnance du roi de mettre son argent à rente, ou auquel s'estimaient les intérêts qui étaient adjugés. On dit maintenant, Le taux légal. Denier fort, Taux qui excède le taux ordinaire des intérêts. Vendre une chose au denier vingt, au denier trente, au denier quarante, etc., La vendre pour un prix établi d'après la supposition que le revenu ou le produit annuel de cette chose est le vingtième, le trentième, etc., de sa valeur. Il s'est défait très-avantageusement de sa terre: il l'a vendue au denier trente, au denier quarante. On dit dans un sens analogue, Estimer au denier trente, au denier quarante, etc. DENIER, se dit encore d'Une certaine part qu'on a dans une affaire, dans un traité, à proportion de laquelle on partage le gain ou la perte, et qui est ordinairement le douzième d'un vingtième. Il avait un denier (un deux-cent-quarantième), deux deniers (un cent-vingtième) dans telle ferme. Ce négociant a six deniers (un quarantième) dans tel armement. Ce sens a également vieilli. En termes de Monnayage, Denier de poids, ou absolument, Denier, La sept cent quatre-vingt-cinquième partie du kilogramme, ou vingt-quatre grains. Il y a vingt-quatre deniers dans une once. Denier de fin ou de loi, Le degré de pureté de l'argent. Connaitre le denier de fin d'une pièce, d'un lingot. Il se dit plus exactement de Chacune des parties de fin contenues dans une quantité d'argent quelconque que l'on suppose partagée en douze parties égales; et alors on l'emploie souvent absolument. L'argent pur s'appelle de l'argent à douze deniers, s'il y a une douzième partie d'alliage, il s'appelle de l'argent à onze deniers. On évalue la bonté de l'argent par deniers, et celle de l'or par carats. DENIGREMENT. s. m. Action de dénigrer. Vous en parlez avec trop de dénigrement. Terme de dénigrement. Ce mot ne s'emploie guère que par denigrement. DENIGRER. v. a. Tenir un langage qui tend à atténuer, à détruire la bonne opinion que les autres ont de quelqu'un, à dépriser la qualité, la valeur de quelque chose. Il ne parla de cet homme que pour le dénigrer. On n'est que trop porté à dénigrer le caractère d'un ennemi. Dénigrer les ouvrages de quelqu'un. DENIGRE, EB. participe. DENOMBREMENT. s. m. Compte de personnes. Il ne se dit guère qu'en parlant D'un nombre considérable. Tous les cinq ans on faisait à Rome le dénombrement des citoyens. Ho mère, dans le second chant de l'Iliade, fait le dénombrement des Grecs qui étaient au siège de Troie. Il se dit quelquefois en parlant Des choses. Le dénombrement des vaisseaux qui composaient celte flolle. DENOMBREMENT, se disait autrefois de La déclaration détaillée qu'un vassal donnait à son seigneur de tout ce qu'il tenait de lui en fief. Donner un aveu et dénombrement d'une terre. Donner par aveu et dénombrement... DENOMBRER. v. a. Faire un dénombrement. On a dénombré tous les habitants de cette paroisse. Il est maintenaut peu usité DENOMBRE, EE. participe. DENOMINATEUR. s. m. T. d'Arithm. C'est, des deux nombres qui expriment une fraction, Celui qui s'écrit au-dessous de l'autre, et qui marque en combien de parties on suppose l'unité divisée. Dans la fraction 4 est le dénominateur. Reduire deux fractions au même dénominateur. DENOMINATIF, IVE. adj. Qui sert à nommer. Un terme dénominatif. DENOMINATION. s. f. Désignation d'une personne ou d'une chose par un nom qui en exprime ordinairement l'état, l'espèce, la qualité, etc. Donner à quelqu'un une denomination flétrissante. Dans les arts et dans les sciences, il ne faut rien changer sans nécessité aux dénominations reçues. Les choses prennent leur dénomination de ce qu'elles ont de plus remarquable ou de plus essentiel. En Arithm., Réduire des fractions à même dénomination, Leur donner le même dénominateur. DÉNOMMER. v. a. T. de Pratique. Nommer une personne dans un acte. Il faut dénommer toutes les parties dans un contrat, dans un arrêt. Il n'est pas dénommé dans l'acte. DENOMMÉ, ÉE. participe. DENONCER. v. a. Déclarer, publier. Dénoncer la guerre. Dénoncer la fin de l'armistice, ou elliptiquement, Dénoncer l'armistice. Dénoncer un excommunié, dénoncer quelqu'un pour excommunie, Déclarer publiquement, selon les formes ecclésiastiques, que telle personne a encouru la peine de l'excommunication. DENONCER, signifie particulièrement, Déférer, signaler à la justice, à l'autorité, à un supérieur. Dénoncer un coupable. Dénoncer quelqu'un au magistrat. Il le dénonça secrètement. Dénoncer un crime. La loi oblige dans certains cas à dénoncer le crime, ou absolument, à dénoncer. Faire métier de dènoncer. Dénoncer un livre, une proposition comme hérétique. Il signifie, en Jurisprudence, Faire connaître extrajudiciairement quelque chose à quelqu'un. Denoncer une opposition, une saisie. Dénoncer une usurpation. DENONCÉ, ÉE. participe. DENONCIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui dénonce, qui accuse. Se rendre dénonciateur. Il voulut connaître ses dénonciateurs. Elie se fit la dénonciatrice de ses bienfai teurs. DENONCIATION. s. f. Déclaration, publication. Dénonciation de guerre. Il signifie aussi, Délation, accusation. Le dénonciateur eut tant pour le prix de sa dénonciation. Signer une dénonciation. Il se dit, en Jurisprudence, de Toute signification extrajudiciaire. Dénonciation à des tiers. La dénonciation d'une usurpation, faite par l'usufruitier au propriétaire. Dénonciation de nouvel œuvre, Action possessoire par laquelle on s'oppose à la continuation d'une entreprise dont on a lieu de craindre quelque préjudice, comme une construction, un agrandissement, etc. DENOTATION. s. f. Désignation d'une chose par certains signes. Il est vieux. DENOTER. v. a. Désigner. Il n'est pas nommé; mais il est si bien dénote, qu'on le reconnait aisément. Il signifie aussi, Marquer, indiquer. Cela dénote un naturel pervers. Rien ne semble dénoter qu'il soit attaqué de cette maladie. DENOTE, ÉE. participe. DENOUER. v. a. Défaire ce qui forme un nœud, ce qui est noué, ou ce qui est retenu par un noud. Dénouer un ruban. Dénouer des cordons. Dénouer sa ceinture. Cela est noué si fort, qu'on ne saurait le dénouer. On l'emploie aussi avec le pronom personnel. Ce ruban s'est dénoué. Votre ceinture se dénoue. Il signifie figurément, Rendre plus souple, plus agile. Les exercices, la chasse, la danse, l'escrime, denouent le corps, les membres. On l'emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Les jambes de ce cheval se sont bien dénouées. Les chevaux napolitains ne se dénouent qu'à six ou sept ans. Ce jeune homme était lourd, pesant, mais il commence à se dénouer. Fig. et fam., Dénouer la langue, Faire rompre le silence à quelqu'un qui voulait le garder. Il faisait le discret, mais l'appât du gain lui a dénoue la langue. Avec le pronom personnel, Sa langue s'est dénouee à la fin. Cet enfant se dénoue, il commence à se dénouer, Les parties de son corps qui étaient nouées commencent à se dégager, à prendre la forme, l'étendue et le jeu qu'elles doivent avoir. DENOVER, signifie encore figurément, Démêler, développer; et il se dit principalement en parlant Du noud, de l'intrigue d'une pièce de théâtre. Dénouer heureusement une comédie. Ce poëte a bien dénoue l'intrigue de sa pièce. Il s'emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. L'intrigue de cette pièce se dénoue fort bien. DENOUR, EB. participe. DENOUMENT. s. m. (Quelquesuns écrivent, Dénouement.) Action de dénouer. Il n'est guère d'usage qu'au figuré, et signifie, Ce qui termine une pièce de théatre, en démêlant le nœud de l'action. Bon dénoùment. Dénoúment forcé, brusque, sans effet. Préparer le dénoûment. Amener le dénoúment. Le dénoùment de cette pièce est heureux, est naturel. Le dénoúment de cette pièce ne vaut rien. Le dénoúment d'une affaire, d'une intrigue, La manière dont une affaire, une intrigue se termine. DENREE. s. f. Tout ce qui se vend pour la nourriture des hommes ou des animaux. Acheter des denrées. Le prix des denrées. Grosses denrées. Menues denrées. Le transport des denrées. Cette denrée commençait à manquer. Prestation en denrées. Il se prend quelquefois pour Toute espèce de marchandise, comme dans cette phrase, C'est une bonne denrée, une mauvaise denrée, qui se dit tant D'une marchandise bonne ou mauvaise, que D'une marchandise de bon ou de mauvais débit. Fam., C'est une chère denrée, se dit De toute chose qui est mise à très-haut ou à trop haut prix. Fam., Il vend bien sa denrée, se dit en général De quiconque sait tirer un bon prix de ce qu'il vend; et, figurément, De celui qui sait bien se faire valoir. DENSE. adj. des deux genres. Épais, compacte, dont les parties sont serrées. Il est opposé à Rare. Corps dense. Il s'emploie comparativement, en termes de Physique, pour exprimer les divers degrés de densité des corps. L'eau est plus dense que l'air. DENSITE. s. f. T. de Physique, qui sert à exprimer Le rapprochement plus ou moins intime des particules matérielles dont se compose chaque corps d'un volume sensible. La densité des corps est proportionnelle à leurs poids sous un volume donné. La densité est un caractère de relation. DENT. s. f. Chacun des petits os recouverts d'une espèce d'émail, qui sont enchassés dans la mâchoire, et qui servent à inciser, à déchirer, à macher les aliments, et à mordre. Dans l'homme, les dents sont au nombre de trente-deux. On distingue les dents en dents molaires ou mâchelières, en dents canines, et en dents incisives. Dent œillère. Grosse dent. Dent de dessus ou d'en haut, de dessous ou d'en bas. Dents de devant, de derrière. De belles dents. Des dents blanches. Dents bien rangées. Dents qui ont été bien arrangées. Dents jaunes, cariées, gátées, pourries. Une dent creuse. L'alvéole d'une dent. La couronne, le collet, la racine d'une dent. Le mal de dents. Avoir mal aux dents. Avoir du tartre sur les dents. Se laver, se nettoyer, se curer les dents. Cette poudre blanchit les dents. Brosse à dents. Une dent qui branle. Il lui est tombé une dent. Un arracheur de dents. Le fruit vert agace les dents. Cela déchausse les dents. Avoir les dents agacées. Les dents percent à cet enfant, les dents lui viennent. Cet enfant fait ses dents. Claquer des dents. Les dents lui claquent. Claquement de dents. Serrer les dents. Grincer les dents. Grincement de dents. Tirer avec les dents. Les dents d'un chien, d'un brochet, d'une vipère. On met des dents de loup aux hochets des enfants. On connaît l'âge des chevaux aux dents. Dents de lait, Premières dents qui viennent aux enfants. Les dents de lait commencent à tomber vers l'âge de sept ou huit ans. On le dit aussi en parlant Des animaux. Ce cheval est trop jeune pour travailler, il a encore des dents de lait. Dents de sagesse, Les quatre dernières dents molaires, qui viennent ordinairement entre vingt et trente ans. Fausses dents, Dents artificielles qu'on met à la place de celles qui manquent. Beaucoup d'enfants meurent aux dents, Beaucoup d'enfants meurent dans le temps de leur dentition. Toutes les phrases suivantes sont familières. N'avoir pas de quoi mettre sous sa dent, sous la dent, N'avoir rien à manger, n'avoir pas de quoi vivre. Manger de toutes ses dents, Manger vite et beaucoup. Mordre à belles dents, Mordre avec force. Fig., Déchirer quelqu'un à belles dents, Médire outrageusement de quelqu'un. Parler entre ses dents, Ne pas parler assez haut ni assez distinctement pour être bien entendu. Prendre le mors aux dents, se dit, au propre, D'un cheval dont la bouche est tellement échauffée, qu'elle devient absolument insensible et qu'il s'emporte, sans que le cavalier ou le cocher puisse le retenir, le mors n'opérant pas plus d'effet sur les barres que si le cheval le tenait serré entre les dents. Les chevaux prirent le mors aux dents, et entrainèrent la voiture. Fig. et fam., Prendre le mors aux dents, se dit D'un homme qui, n'écoutant plus les avis, les remontrances de ceux qui le dirigeaient, se livre tout entier à ses passions. Si vous n'avez la main ferme, ce jeune homme prendra le mors aux dents et vous échappera. Il se dit aussi D'une personne qui se met en colère, qui s'emporte subitement. On lui a fait un leger reproche, il a pris le mors aux dents. Il se dit encore D'une personne qui, ayant été quelque temps dans l'indolence, dans l'inaction, change tout à coup, et se livre au travail avec ardeur. À présent il étudie beaucoup, il a pris le mors aux dents. Fig., Montrer les dents à quelqu'un, Lui faire voir qu'on ne le craint point, et qu'on est en état de se bien défendre. Ils voulaient l'attaquer, mais il leur a montré les dents. Fig., Parler des grosses dents à quelqu'un, Le réprimander, lui parfer avec menaces. Fig., Etre sur les dents, se dit Des hommes et des animaux harassés et abattus de lassitude. Ce cheval est sur les dents. On dit de même, Mettre sur les dents, Exténuer de fatigue, harasser. Ce long travail l'a mis sur les dents. Prov. et fig., Avoir la mort entre les dents, Etre fort vieux ou fort malade, n'avoir pas longtemps à vivre. Il a la mort entre les dents, et il songe encore à bâtir. Prov. et fig., Rire du bout des dents, ne rire que du bout des dents, S'efforcer de rire, quoiqu'on n'en ait nulle envie. Manger du bout des dents, Manger comme à contre cœur. Fig., Donner un coup de dent à quelqu'un, Médire de lui, ou Dire quelque mot qui l'offense, qui le pique. On dit dans un sens analogue, Tomber sous la dent de quelqu'un. Prov., Quand on lui demande quelque chose, il semble qu'on lui arrache une dent, se dit D'une personne qui ne donne qu'avec peine. Ne pas desserrer les dents, Se taire obstinément, ne pas dire un seul mot dans une occasion de parler. On n'a pu lui faire desserrer les dents, On n'a pu l'obliger à parler, à rompre le silence. Prov. et fig., Il lui vient du bien lorsqu'il n'a plus de dents, se dit De quelqu'un à qui il vient du bien sur la fin de ses jours. On dit aussi, Donner des noisettes à ceux qui n'ont plus de dents, Donner à quelqu'un des choses dont il n'est plus en état de se servir. Prov. et fig., Avoir les dents lonques, bien longues, Etre affamé, après avoir été longtemps sans manger. Prov., C'est vouloir prendre la lune avec les dents, on prendrait plutôt la lune avec les dents, se dit en parlant D'une chose qu'il est impossible de faire. Prov. et fig., Avoir une dent contre quelqu'un, Avoir de l'animosité contre lui. Avoir une dent de lait contre quelqu'un, lui garder une dent de lait, Lui vouloir du mal depuis longtemps, avoir quelque ancienne rancune contre lui. Prov., Mentir, comme un arracheur de dents, Etre fort accoutumé à mentir. Prov. et fig., Il n'en tâtera, il n'en cassera, il n'en croquera que d'une dent, Il en aura peu; Il n'en aura point; il n'obtiendra pas ce qu'il désire. Ne pas perdre un coup de dent, Manger avidement, sans se reposer, sans se laisser distraire par la conversation. On dit, figurément, Je n'en perdrai pas un coup de dent, pour faire entendre qu'on ne se met point en peine de quelque chose de facheux, et qu'on ne laissera pas d'agir comme à l'ordinaire. Prov. et fig., Il n'y en a pas pour sa dent creuse, se dit De quelqu'un de grand appétit, à qui on présente peu de chose à manger. Fig. et fam., Il est armé jusqu'aux dents, se dit D'un homme qui est armé plus qu'on n'a coutume de l'è est guèri du mal de dents, Il est mort depuis longtemps. Fig., Malgré lui, malgré ses dents, En dépit de lui et de toute sa résis tance. Prov. et fig, OEil pour œil, dent pour dent, se dit en parlant De la peine du talion, qui consiste à traiter un coupable de la même manière qu'il a traité ou voulu traiter les au tres. Dents d'éléphant, Les défenses de l'éléphant, soit entières, soit en morceaux. Les dents d'éléphant sont de l'ivoire brut. Ce navire était chargé de dents d'éléphant. DENT, se dit, par analogie, en parlant De plusieurs choses qui ont des pointes faites à peu près en forme de dents. Les dents d'un peigne, d'une scie, d'une herse, d'un râteau, d'une lime, d'une roue d'horloge, d'un feston, etc. Ce peigne a une dent rompue. En Botanique, Les dents d'une feuille, d'une stipule, etc. Il se dit aussi Des brèches qui sont au tranchant d'une lame. Ce couteau ne vaut rien, il a des dents. Broderie, découpure à dents de loup, Broderie, découpure qui forme une suite d'angles aigus. Dent-de-loup, Espèce de cheville de fer qui sert à arrêter la soupente d'une voiture. Il se dit aussi d'Un petit instrument qui sert à polir le parchemin, à lisser le papier, etc. Chien-dent. Voyez ce mot composé, à son rang alphabétique. Dent-de-lion. Voyez PISSENLIT. DENTAIRE. adj. des deux genres. T. d'Anat. Qui appartient, qui a rapport aux dents. Arcade dentaire. Artères, nerfs dentaires. DENTAIRE. s. f.T. de Botan.Genre de plantes crucifères, qui sont ainsi nommées parce que leurs racines ont la forme des dents molaires. DENTAL, ALE. adj. T. de Gram. Il se dit De certaines consonnes qu'on ne peut prononcer sans que la langue touche les dents. D, T, ele., sont des lettres dentales. Il s'emploie souvent comme substantif, au féminin. Les gutturales, les dentales et les labiales. DENTE, EE. adj. Qui a des dents. Il se dit Des roues et autres machines munies de pointes qu'on nomme Dents. Roue dentée. Il se dit également, en Botanique, Des feuilles, des calices, des pétales dont le bord est découpé en pointes serrées les unes contre les autres. Feuille dentée. Le calice des fleurs de l'olivier est denté. Feuille dentée en scie, Feuille dont les dents sont dirigées, inclinées vers le sommet. Les feuilles du pécher, de l'amandier', sont dentées en scie. DENTEE. s. f. T. de Vénerie. Coup de dent. Il se dit Des coups de dents qu'un lévrier donne à une bête que l'on chasse. Le lévrier a donné une dentée au loup. Il se dit aussi Des coups que le sanglier donne avec ses défenses. Le sanglier a d'une dentée éventré un chien, un cheval. DENTELAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, ainsi nommé parce qu'une des espèces qu'il renferme était employée autrefois pour soulager le mal de dents. DENTELÉ, ÉE. adj. Qui a des pointes en forme de dents, ou Qui offre des dentelures. Roue dentelée. Le bord de sa robe était dentele. Substantivement, en termes d'Anatomie, Muscle grand dentelė, muscles petits dentelės. DENTELE, en termes de Botanique, ne diffère de Denté, qu'en ce que les feuilles, les calices et les pétales dentelés ont leurs découpures moins égales et plus écartées que ceux qui sont dentés. La feuille de l'orme est dentelée. DENTELLE. s. f. Sorte de passement à jour et à mailles très-tines, ainsi nommé parce que les premières qu'on fit étaient dentelées. Dentelle de fil, de soie, d'or, d'argent. Il désigne plus ordinairement, La dentelle de fil. Dentelle à brides, à réseaux. Manchettes à dentelle, de dentelle. Porter de la dentelle. Une faiseuse, une raccommodeuse, une blanchisseuse de dentelle. DENTELLES, au pluriel, se dit de Certains objets de parure faits de dentelle. Une vieille tante lui légua ses diamants et ses dentelles. DENTELURE. s. f. Ouvrage de sculpture fait en forme de dents, ou dentelé. Il se dit aussi, dans l'usage ordinaire, Des découpures faites en forme de dents à quelque chose que ce soit, ou de Ce qui ressemble à ces découpures. Faire des dentelures à un morceau de cuir, à une bande de linge. En termes d'Anatomie, Les dentelures d'un muscle, d'un ligament. En Botanique, Les dentelures d'une feuille, etc. DENTICULES. s. m. pl. T. d'Archit. Moulure plate refendue dans le sens de la hauteur, de manière à former, dans toute sa longueur, une suite de dents. Les denticules se placent ordinairement dans la corniche ionique et dans la corniche corinthienne. DENTIER. s. m. Rang de dents. Cet homme a un beau dentier. Cette femme a un vilain dentier. En ce sens, il est familier et peu usité. Il se dit, en Chirurgie, d'Une plaque de métal ou d'ivoire sur laquelle sont montées les dents qu'on ajuste à la place de celles qui manquent. DENTIFRICE. s. m. Remède propre à nettoyer et à blanchir les dents. Les dentifrices sont secs, ou liquides, ou en pâte. Il s'emploie aussi comme adjectif des deux genres. Poudre dentifrice. DENTISTE. s. m. Chirurgien qui ne s'occupe que de ce qui concerne les dents. Un bon, un habile dentiste. Il est aussi adjectif. Chirurgien dentiste. DENTITION. s. f. Eruption naturelle des dents depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence. Dentition facile, difficile. Le temps de la dentition. DENTURE. s. f. Ordre dans lequel les dents sont rangées. Une belle, une bonne denture. Denture artificielle. DENTURE, en termes d'Horlogerie, de Mécanique, signifie, Le nombre |