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ser,

Avoir dessein de voyager. Changer de dessein. Cacher son dessein. Exécuter son dessein. Avoir de grands desseins. Venir à bout de ses desseins. Accomplir ses desseins. Il le fit servir à ses desseins. Etre l'instrument des desseins de quelqu'un. Les desseins de la Providence. Ils connaîtront les desseins que j'ai sur eux. Prévenir, renvertraverser, ruiner les desseins de quelqu'un. Découvrir, pénétrer, éventer le dessein des ennemis. Les ennemis ont quelque dessein sur telle place. Il y est allé de dessein prémédité. Il a entrepris cela de dessein formé. Il l'a fait sans dessein. Il ne va pas là sans dessein. Il y va avec dessein. Il a du dessein. Il y a du dessein à cela. Il y a là du dessein. Il est venu dans un bon dessein, dans un mauvais dessein, à mauvais dessein. Il est là dans le dessein de faire telle chose. Il était parti dans le dessein, avec le dessein d'aller vous voir.

me,

Il signifie aussi, Le projet, le plan d'un ouvrage. Le dessein d'un poëd'une tragédie, d'un tableau. A DESSEIN. loc. adv. Exprès, avec intention. Je l'ai fait à dessein. Je ne l'ai pas fait à dessein.

Il se met aussi avec l'infinitif d'un verbe, précédé de la préposition de. Il va chez lui à dessein de le faire changer de résolution, à dessein de lui parler.

Il s'emploie également avec la particule que, devant le subjonctif. Ce qu'il en dit, c'est à dessein que vous en fassiez votre profit.

DESSELLER. v. a. Oter la selle de dessus un cheval. Ce cheval a trop chaud, il ne faut pas le desseller

sitôt.

DESSELLE, E. participe.

DESSERRE. s. f. Il n'est usité que dans cette phrase familière, Etre dur à la desserre, Ne se déterminer qu'avec beaucoup de peine à donner de l'argent, à payer.

DESSERRER. v. a. Relâcher ce qui est serré. Cette ceinture vous serre trop, desserrez-la. Desserrer un lien, un noud.

Desserrer les dents à quelqu'un, Lui faire ouvrir par force les deux mâchoires, lorsque, par convulsion ou autrement, il les tient extrêmement serrées l'une contre l'autre.

Fig. et fam., Ne pas desserrer les dents, Se taire obstinément, ne pas dire un seul mot dans une occasion de parler. On n'a pu lui faire desserrer les dents, On n'a pu l'obliger à parler, à rompre le silence.

Fig. et fam., Desserrer un coup de pied, un coup de fouet, un soufflet, etc., Donner un coup de pied, un coup de fouet, un soufflet avec violence.

DESSERRÉ, ÉE. participe.

DESSERT. s. m. Ce qu'on sert, ce qui se mange à la fin du repas, comme le fruit, le fromage, les confitures, la pâtisserie, etc. Servir le dessert. Un beau dessert. On avait apporté le dessert, du dessert, un bon dessert. Manger une poire, du fromage à son dessert, pour son dessert. Les mets de dessert. Assiettes de des

sert. On dit aussi quelquefois, Le fruit, surtout dans les grandes mai

sons.

Il se dit, par extension, Du moment où le dessert est sur la table. Il arriva au dessert. Les enfants ne viennent qu'au dessert.

DESSERTE. s. f. Viandes, mets qu'on a desservis, qu'on a ôtés de dessus la table. La desserte de la table du roi. Donner la desserte aux domestiques, aux pauvres.

DESSERTE, se dit aussi Des fonctions attachées au service d'une cure, d'une chapelle, etc., et s'emploie surtout en parlant Du service que fait un prêtre commis pour remplacer le titulaire. Commettre à la desserte d'une cure, d'une église. Il est chargé de la desserte de cette chapelle, de cette succursale.

DESSERTIR. v. a. Dégager une pierre précieuse, une pierre gravée, un portrait, de ce qui les retient dans une monture de métal.

DESSERTI, IE, participe.

DESSERVANT. s. m. Celui qui dessert une cure, une chapelle, etc. On a nommé un desservant à celle cure. Le desservant de telle église, d'une chapelle.

DESSERVIR. v. a. Ôter, lever les plats de dessus la table. Souvent on l'emploie absolument. Desservez. On a desservi.

DESSERVIR, signifie aussi, Nuire à quelqu'un, lui rendre de mauvais offices. Il a fait tout ce qu'il a pu pour me desservir. Il vous a desservi auprès d'un tel.

DESSERVIR, signifie encore, Faire le service d'une cure, d'une chapelle, etc. Il se dit surtout D'un prêtre commis pour remplacer le titulaire. Desservir une cure. Faire desservir une chapelle. L'évêque a commis tel prêtre pour desservir cette église en l'absence du curé.

DESSERVI, IE. participe.

DESSICCATIE, IVE. adj. T. de Médec se dit Des remèdes qui ont la vertu de dessécher les parties sur lesquelles on les applique. Eau dessiccative. Onguent dessiccatif. Cette herbe a une vertu dessiccative.

En termes de Peinture, Huiles dessiccatives, se dit de Certaines huiles qui, employées avec les couleurs, les rendent propres à sécher plus promptement.

DESSICCATIF, se prend aussi substantivement. Un bon dessiccatif.

DESSICCATION. s. f. T. de Chimie. Opération qui consiste à enlever à des substances l'eau ou l'humidité qu'elles contiennent.

En Botan., La dessiccation d'une plante, L'action de dessécher une plante par la pression ou autrement, pour la placer ensuite dans l'herbier.

DESSILLER. v. a. (Quelques-uns écrivent Déciller, parce que ce mot vient de Cil) Séparer les paupières l'une de l'autre, afin de faire voir clair. Ses paupières étaient tellement collées ensemble, qu'on a eu de la peine à les dessiller.

Fig, Dessiller les yeux de quelqu'un, à quelqu'un, Le détromper, le désabuser, lui faire voir clair sur quelque chose,

DESSILLER, s'emploie aussi avec le pronom personnel. Ses paupières se dessillerent. Mes yeux se dessillerent, et je reconnus mon erreur. DESSILLE, LE. participe.

DESSIN s.m.Représentation d'une ou de plusieurs figures, d'un paysage, d'un morceau d'architecture, d'un objet quelconque, faite au crayon, à la plume, au pinceau, ou par tout autre moyen. Un portefeuille plein de beaux dessins. Des dessins de Raphaël, du Guide, de Jules Romain, de Callot. Dessin colorié. Dessin au trait. Dessin au lavis. Dessin lithographié. Dessin au crayon, à la plume. Des dessins tracés sur la muraille avec du charbon, avec de la craie.

Il se dit également Des représentations de fantaisie, plus ou moins variées et ordinairement symétriques, qu'on fait, qu'on applique sur divers objets, et principalement sur les étoffes, pour les orner. Le dessin d'une indienne, d'un papier de tenture. Cette étoffe est d'un joli dessin. Un dessin bieu sur un fond jaune. Le dessin d'une broderie, d'un guillochis, d'une mosaïque. Faire des dessins sur quelque chose.

Il se prend aussi pour L'art qui enseigne à bien faire des dessins, dans quelque genre que ce soit, et principalement des dessins au crayon ou à la plume. Montrer le dessin. Apprendre le dessin. Posséder bien le dessin.

Les arts du dessin, Les arts dont le dessin fait la partie essentielle comme la peinture, la sculpture, etc.

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DESSIN, signifie encore, La simple délinéation et les contours des figures d'un tableau. Dessin correct, exact. Le coloris de ces figures est bien entendu, mais le dessin n'en est pas correct. Un peintre qui entend bien le dessin, qui excelle dans le dessin.

Il se dit également pour désigner Toute l'ordonnance d'un tableau. Le dessin de ce tableau est sagement conçu, mais il est mal exécuté. Ce sens est peu usité,

Il se dit pareillement Du plan d'un bâtiment. J'ai fait faire le dessin de ce bâtiment par un habile architecte. Son architecte lui a fait voir plusieurs dessins pour la maison qu'il veut batir.

Il se dit figurément, en Musique, de La disposition des diverses parties d'un morceau. Ce chœur produit beaucoup d'effet, et le dessin de l'orchestre est fort original.

DESSINATEUR. s. m. Celui dont la profession est de dessiner. Bon, habile dessinateur. Mauvais dessinateur. Dessinateur correct. Il y a un dessinateur pour les costumes, à ce theatre. Les dessinateurs d'une fabrique d'indiennes.

Il se dit aussi d'Un peintre qui sait rendre avec justesse les formes, le contour des figures. Ce peintre est bon coloriste, mais il n'est pas dessinateur. C'est un grand dessina

leur.

DESSINER. v. a. Imiter, représenter quelque objet avec le crayon, avec la plume, ou de quelque autre manière. Dessiner une figure d'a

près nature. Dessiner le paysage.

Dessiner une tête. Dessiner une main. Dessiner un plan. Dessiner des arabesques, des fleurs, etc. On l'emploie aussi absolument. Dessiner au crayon, à la plume. Dessiner de fantaisie. Dessiner d'après l'antique, d'après la bosse, d'après nature. L'art de dessiner.

Il signifie particulièrement, Tracer le contour, exprimer les formes des figures d'un tableau. Ce peintre dessine hardiment, correctement. Il colorie assez bien, mais il dessine mal.

Il se dit quelquefois, par analogie, De ce qui indique ou fait ressortir les formes du corps. Un vétement qui dessine bien les formes.

DESSINER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit De ce qui paraît ou se détache plus ou moins nettement sur un fond quelconque. Je voyais se dessiner sur la muraille l'ombre des gens qui allaient et venaient. On dit souvent dans un sens analogue, en termes de Marine, qu' Une terre se dessine dans la brume, se dessine légerement à l'horizon, etc.

Il signifie quelquefois, Prendre, acquérir des contours plus saillants, plus prononcés. Cette jeune personne a beaucoup grandi, les formes de sa taille commencent à se dessiner.

Il signifie encore, Prendre des attitudes, des positions propres à faire ressortir les avantages extérieurs. Cette danseuse se dessine bien. Se dessiner avec grâce.

DESSINÉ, ÉE. participe. Une figure bien dessinée. Un jardin bien dessiné.

DESSOLER. v. a. Ôter la sole. Dessoler un cheval, un mulet, etc. Ce cheval a pris un clou de rue, il a fallu le dessoler.

DESSOLER, signifie aussi, Dessaisonner, changer l'ordre des soles d'une terre labourable. Dessoler les terres d'une ferme.

DESSOLE, ÉE. participe. DESSOUDER. v. a. Oter, fondre la soudure. Dessouder les branches d'un chandelier.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Le fer-blanc se dessoude facilement au feu.

DESSOUDÉ, ÉE. participe.

DESSOULER. v. a. Faire cesser l'ivresse. On prétend que la soupe à l'oignon dessoule ceux qui ont trop bu.

Il est aussi neutre, et signifie, Cesser d'être ivre. Il ne dessoule jamais. Dans l'un et l'autre sens, il est populaire.

DESSOULÉ, ÉE. participe.

DESSOUS. adv. de licu. Il sert à marquer La situation d'une chose qui est sous une autre. Voyez sur la ta b'e, cherchez dessus et dessous. On le cherchait sur le lit, il était des

sous.

Vetement de dessous, Vêtement qui se porte ordinairement sous d'au

tres.

DESSOUS, s'emploie aussi comme préposition. J'ai cherché inutilement dessus et dessous le lit. On a tiré cela de dessous la table.

Sens dessus dessous. Voyez DESSUS, préposition.

DESSOUS, est quelquefois substantif masculin, et signifie, La partie qui est dessous; l'endroit, le côté de dessous. Le dessous d'une table, d'une étoffe. Voilà le dessous. Le dessous est plus beau que le dessus.

Les dessous d'un theatre, Les étages à planchers mobiles qui sont au-dessous de la scène, et d'où s'élèvent ou dans lesquels descendent certaines décorations. Le premier, le second et le troisième dessous.

Le dessous des cartes, La partie colorée des cartes, qui reste cachée quand on donne ou qu'on coupe. Quand on donne les cartes, il ne faut pas en laisser voir le dessous.

Fig. et fam., Voir, savoir le dessous des cartes, Apercevoir, connaître les ressorts secrets d'une affaire, d'une intrigue. Il en sait là-dessus plus qu'un autre, il a vu le dessous des cartes. On dit de même, Il y a dans cette affaire un dessous de cartes, ou absolument un dessous, c'està-dire, Quelque chose de secret, de caché dont il faut se défier.

DESSOUS, substantif, signifie figurément, Désavantage dans un combat, dans une lutte, dans un débat quelconque. Les ennemis eurent le dessous. Leur faction eut le dessous. Il aime la dispute, quoiqu'il y ait presque toujours le dessous.

PAR-DESSOUS. préposition. Sous. Avoir un cilice par-dessous ses vêtements. Par-dessous la table. Pardessous œuvre. Par-dessous la jumbe. Par-dessous jambe. Prendre quelqu'un par-dessous les bras, pour l'emmener de force.

Il est aussi adverbe. Passez pardessous. Prenez-le par-dessous.

AU-DESSOUS. préposition. Plus bas. Ce village est au-dessous de Paris, par rapport au cours de la Seine. Etre assis au-dessous de quelqu'un. Etre logé au-dessous de quelqu'un. Au-dessous du genou, du sein. Sa taille est fort au-dessous de la taille ordinaire. Le thermomètre est au-dessous de zéro.

En termes de Marine, Etre audessous du vent d'un vaisseau, se dit D'un vaisseau sur lequel un autre a le vent. On dit aussi, dans le même sens, Avoir le dessous du vent d'un vaisseau..

Fig., Etre au-dessous de sa place, N'être pas en état de la bien remplir. On dit au contraire, Cet emploi est au-dessous de lui, Cet emploi n'est pas digne de lui, il est capable d'en remplir un plus élevé.

Fig., Cet ouvrage est au-dessous de la critique, Il ne vaut pas qu'on prenne la peine de le critiquer.

AU-DESSOUS, s'emploie figurément pour exprimer Toute espèce d'infériorité, de subordination, etc. Dans la hiérarchie ecclésiastique, l'èveque est au-dessous de l'archevêque. Il est au-dessous de lui par la naissance. Il est fort au-dessous d'un tel en mérite, en qualité, en richesse. Il est resté bien au-dessous de son concurrent. Je mets cet écrivain au-dessous de tel autre. Cela est au-dessous du médiocre. Cela est

au-dessous de l'idée que je m'en faisais.

Il se dit particulièrement pour mar quer Une infériorité de nombre, de durée, de valeur, etc. On enrola tous les hommes au-dessous de cinquante ans. Tous les nombres audessous de dix. Il est au-dessous de trente ans. Les plus anciens litres qu'il produit sont au-dessous du quatorzième siècle. Toute somme au-dessous de mille francs. Vendre une chose au-dessous de sa valeur. Au-dessous du cours, du taux, du prix ordinaire.

AU-DESSOUS, s'emploie souvent aussi comme adverbe. On a renvoyé les locataires qui étaient logés au-dessus de lui et au-dessous. Cet ouvrage vous parait aussi bon que tel autre; pour moi, je le mets bien au-dessous, je le trouve fort au-dessous. Les enfants de l'âge de deux ans et au-dessous.

EN DESSOUS. loc. adv. Du côté de dessous, vers ou dans la partie de dessous. Un pain tout brûlé en dessous. Ces clous sont rivés en dessous. Passer, se mettre en dessous. Un vêtement qui se porte en des

sous.

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CI-DESSOUS. loc. adv. qui indique Le dessous du lieu où l'on est. En ce sens, on ne l'emploie guère que dans les épitaphes. Ci-dessous git un tel. Elle signifie plus ordinairement, Ciaprès, plus bas dans la même page. Comme on le verra ci-dessous. Voyez ci-dessous. Dans le tableau, dans la note ci-dessous.

DESSUS. adv. de lieu. Il sert à marquer La situation d'une chose qui est sur une autre. Ce qui est sous la table, mettez-le dessus. Cela est dessus. Il n'est ni dessus ni dessous. Voilà ce qui est écrit dessus. Jetez de l'eau dessus.

Il s'emploie aussi comme préposition. Otez cela de dessus le buffet. Il n'est ni dessus ni dessous la table.

Sens dessus dessous, se dit en parlant De la situation d'un objet tourné de manière que ce qui devrait être dessus ou en haut, se trouve dessous ou en bas. Cette boite est sens dessus dessous. Renverser un objet sens dessus dessous. Cela se dit aussi, familièrement, en parlant De ce qui est dans un grand désordre et tout bouleversé. Ma bibliothèque est sens dessus dessous. Tous mes papiers sont sens dessus dessous.

DESSUS, est aussi substantif masculin; et alors il signifie, La partie qui est dessus; l'endroit, le côté de dessus. Les corps les plus legers prennent le dessus. Dans ce corps de logis, un tel occupe le dessus, et

moi le dessous. Enlever le dessus d'une caisse. Le dessus de la main. Le dessus de la tête. Le dessus d'un livre. Le dessus d'une table. Le dessus d'une étoffe.

Le dessus d'une lettre, d'un paquet, etc. La suscription, l'adresse d'une lettre, etc. Mettre le dessus à une lettre. Le dessus est de la main d'un tel. Cette locution est moins usitée maintenant que les mots Adresse et Suscription.

En Archit., Dessus de porte, Ornement de boiserie, de peinture ou de sculpture, placé dans un encadrement au-dessus du chambranle d'une porte.

Les dessus d'un théâtre, Les étages qui sont au-dessus de la scène, et d'où descendent ou dans lesquels remontent certaines décorations, certaines machines.

En termes de Marine, Avoir, tenir le dessus du vent, Avoir, conserver l'avantage du vent sur un autre navire. On dit dans un sens analogue, Gagner, prendre le dessus du vent. Fig. et fam., Avoir le dessus du vent, Avoir l'avantage sur quelqu'un.

DESSUS, se dit aussi, figurément, de L'avantage obtenu dans quelque genre que ce soit de combat, de Jutte, de débat. Nous avons eu le dessus dans ce combat. La maladie était violente, mais la nature a pris le dessus. Il aime la dispute, et il y a presque toujours le dessus.

DESSUS, substantif, signifie, en termes de Musique, La partie la plus haute, celle qui est opposée à la basse. Il faut que les basses laissent entendre le dessus, les dessus. Premier dessus. Second dessus, ou Bas-dessus.

Il se dit également d'Une personne qui chante le dessus. C'est un dessus, un beau dessus, un bon dessus.

PAR-DESSUS. préposition. Sur, au delà, par delà. Il porte un gros manteau par-dessus son habit. Il sauta par-dessus la barrière. Il le jetapar-dessus la muraille. Il avait deux pieds d'eau par-dessus la

léte.

Fig. et fam., Avoir d'une chose par-dessus les yeux, par-dessus la tele, En être fatigué, dégoûté, ou En avoir plus qu'on n'en peut faire, qu'on n'en peut supporter.

Prov. et fig., Par-dessus les maisons, se dit en parlant De choses exorbitantes, excessives, exagérées. Il fait des demandes, il a des prétentions par-dessus les maisons. Vous avez acheté, vous avez payé cela par-dessus les maisons.

Prov. et fig., Faire quelque chose par-dessus l'épaule, Ne point le faire. Il l'a payé par-dessus l'épaule.

Par-dessus tout, Surtout, principalement, plus que tout le reste. Je vous recommande par-dessus tout d'être fort réservé. C'est là ce que je préfere par-dessus tout.

PAR-DESSUS, signifie aussi figurément, Outre. Je lui ai donne dix francs par-dessus ce que je lui devais. Il est riche, il est jeune, et par-dessus cela il est sage. Pardessus le marché.

TOME I.

Il s'emploie souvent comme adverbe. Il avait un habit court et un manteau par-dessus. Il passa, il sauta par-dessus. On lui donna ce qu'il demandait, et quelque chose encore par-dessus.

Subst., Par-dessus de viole, Ancien instrument de musique qui était plus petit que la viole, et qui s'accordait une octave plus haut.

AU-DESSUS préposition. Plus haut. Au-dessus de la montagne. Audessus des nues. Charenton est audessus de Paris, par rapport au cours de la Seine. Au-dessus du genou, de l'estomac, des yeux, etc. Au-dessus de la porte étaient écrits

ces mots. Cet arbre s'élève au-dessus de tous les autres. Sa taille est fort au-dessus de la taille ordinaire. Le thermomètre est à quinze degrés au-dessus de zéro

Fig. et fam., Etre au-dessus du vent, Etre en état de ne rien craindre. Cette locution n'est point usitée au propre dans la marine, où l'on dit, Avoir le dessus du vent.

AU-DESSUS, s'emploie figurément pour exprimer Toute espèce de supériorité, de prééminence, ou d'excès. Dans la hierarchie ecclésiastique, l'archevêque est au-dessus de l'évêque. Il est au-dessus de tous par son mérite, par sa naissance. Il est fort au-dessus d'un tel en mérite, en naissance, en richesse, etc. Ils le plaçaient au-dessus d'Alexandre et de César. Cela le met, l'élève au-dessus de tous ses rivaux. S'élever au-dessus de la nature humaine. Etre au-dessus du commun des hommes. Cet ouvrage me semble bien au-dessus de tel autre. Cela est bien au-dessus de l'idée que je m'en faisais. Cela est au-dessus de ses forces, au-dessus de son génie, ou simplement, au-dessus de lui. Cela est au-dessus de tout éloge. Cet homme est au-dessus des louanges. Elle montra une fermeté au-dessus de son sexe.

Etre au-dessus de sa place, etc., Avoir plus de mérite, de capacité qu'il n'en faut pour la place que l'on occupe. Etre au-dessus de sa condition, Avoir des sentiments, des qualités qui se trouvent rarement chez les personnes de la même condition. On dit aussi, Avoir une mise au-dessus de son état.

AU-DESSUS, se dit particulièrement, dans le sens qui précède, pour marquer Une supériorité de nombre, de durée, de valeur, etc. On enrola tous les citoyens au-dessus de dixhuit ans. Les nombres au-dessus de mille. Au-dessus du cours, du taux ordinaire. Vendre une chose audessus de sa valeur.

AU-DESSUS, se dit encore figurément, en parlant De ce dont une personne se dégage, s'affranchit, est dégagée, affranchie. S'élever audessus des faiblesses humaines. Une áme au-dessus de l'ambition. C'est un homme au-dessus de l'intérêt, au-dessus de toute passion vile. Il est au-dessus de toutes ces vaines craintes.

Il se dit pareillement en parlaut De ce qu'une personne dédaigne ou brave, de ce dont elle ne se met point

en peine. Se mettre au-dessus des événements. Son courage est audessus des périls, au-dessus de tout. C'est un homme au-dessus des louanges, de la flatterie. Etre audessus de l'opinion. Ils peuvent m'injurier à leur aise, je suis audessus de tout cela. Il s'est mis audessus de tout ce qu'on peut dire de lui. Il s'est mis au-dessus des bienséances, au-dessus de tout.

Il se dit aussi, tant au sens physique qu'au sens moral, en parlant De ce qui est nuisible en soi, mais dont l'effet ou l'influence ne saurait atteindre la personne ou la chose dont on parle. Etre au-dessus du besoin. Etre au-dessus des vicissitudes de la fortune. Cet homme est au-dessus de l'envie, de la calomnie. Cet ouvrage est au-dessus de la critique.

Fam., Étre au-dessus de ses affaires, Avoir une fortune bien établie, avoir plus de bien qu'on n'en dépense.

AU-DESSUS, est souvent employé comme adverbe. Au-dessus étaient écrits ces mols. Il occupe le premier étage, et ses domestiques logent audessus. On exempta les hommes de soixante ans et au-dessus. Cela est admirable, et je ne connais rien qui soit au-dessus.

EN DESSUS. loc. adv. Du côté de dessus, vers ou dans la partie de dessus. Cela est noir en dessus, et blanc en dessous. J'ai mis en dessus les effets dont on a le plus souvent besoin. Ces cordons se nouent en dessus.

LA-DESSUS. loc. adv. Sur cela. Mettez ce livre là-dessus.

Il signifie figurément, Sur ce sujet, sur cette affaire, sur la réalité de telle ou telle chose. Pourquoi revenir toujours là-dessus? Passons làdessus, je vous prie. Je ne sais trop que penser là-dessus. Que n'at-on pas écrit là-dessus ? Vous pouvez compter là-dessus.

Il signifie encore, Aussitôt après cela, après ces mots. On lui déclara qu'il n'obtiendrait rien: là-dessus il se retira. Puisque vous ne voulez point venir, dit-il, je pars; et làdessus il nous quitta.

CI-DESSUS. loc. adv. Dans ce qui a été dit, écrit, exposé plus haut. Comme nous l'avons dit ci-dessus. Voyez ci-dessus. Comme ci-dessus.

DESTIN s. m. Fatalité, l'enchaînement nécessaire et inconnu des événements et de leurs causes. Destin irrévocable, immuable. Les païens avaient fait du destin une puissance à laquelle les dieux mêmes étaient soumis. L'ordre du destin. Les arrêts du destin. Le livre du destin. Les poëtes disent également Destin ou Destins. Le destin ennemi. Les destins favorables.

Il se prend aussi pour Le sort particulier d'une personne ou d'une chose, et pour Ce qui arrive aux hommes, de bien ou de mal, indépendamment de leur volonté. On ne peut fuir son destin. Un heureux destin. Un destin funeste. Son destin le voulait ainsi. C'est le destin des grands hommes. Le destin, les destins d'un empire. Le destin des combats.

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Il se dit, en poésie, pour Vie, cxistence. Il a terminé son destin, ses destins. Trancher, abréger le destin, les destins de quelqu'un. On ne l'emploie guère que dans ces phrases et leurs analogues.

DESTINATAIRE. s. des deux genres. Il se dit, dans l'Administration des postes, de La personne à qui une lettre est adressée.

DESTINATION. s. f. L'emploi d'une personne ou d'une chose pour un objet, pour un usage déterminé ; on La détermination même de cet emploi. La destination de l'homme ici-bas. Cet édifice a changé de destination. La destination des deniers. On a employé cette somme, ces fonds, suivant la destination qui en avait été faite. Remplir sa destination. Immeubles par destination.

Il s'emploie quelquefois dans le sens actif. On ne doit pas changer la destination des fondateurs.

En Jurispr., Destination du père de famille, se dit de Tout arrangement, de toute disposition que le propriétaire de plusieurs fonds a faite pour leur usage commun ou pour sa commodité. La destination du père de famille vaut titre à l'égard des servitudes continues et apparentes.

DESTINATION, signifie en outre, Le lieu où on doit se rendre, le lieu où une chose est envoyée, expédiée; ou La détermination de ce lieu. Partir pour sa destination. Ce corps de troupes va se rendre à sa destination. On ne connait pas encore la destination de cette flotte. Cette lettre n'est point parvenue à sa destination. Ces marchandises sont arrivées à leur destination. Arriver au lieu de sa destination. La destination de celle flotte est pour l'Amérique,

DESTINÉE. s. f. Le destin, ou L'effet du destin. Etre soumis à la destinée. Le cours des destinées.

Il se dit aussi Du destin particulier d'une personne ou d'une chose. Il eut une singulière destinée. Heureuse, malheureuse destinée. Remplir ses destinées. Accomplir ses destinées. Il faut suivre sa destinée. S'abandonner à sa destinée. On ne peut fuir, on ne peut vaincre sa destinée. On ne peut se dérober à sa destinée.

Il s'emploie, en poésie, pour Vie, existence. Finir sa destinée. Trancher la destinée de quelqu'un. On ne l'emploie guère que dans ces phrases et leurs analogues.

Ce mot, dans ses deux premières acceptions, est plus usité en prose que son synonyme Destin.

DESTINER. v. a. Fixer, régler la destination d'une personne ou d'une chose. Savons-nous à quoi le ciel nous destine? Destiner son fils au barreau. Il destine cet argent à l'achat d'une maison. Il a destiné cet argent aux pauvres ou pour les pauvres. Cette flotte est destinée pour l'Amérique. Cet édifice est destiné au culte. Ce petit bassin est destiné à recevoir le trop-plein du grand

réservoir.

Il signifie aussi, Préparer, réserver. Je sais l'accueil qu'il me des

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DESTITUABLE. adj. des deux genres. Qui peut être destitué. Officier, fonctionnaire destituable, non destituable à volonté.

DESTITUER. v. a. Déposer, ôter, priver quelqu'un de la charge, de l'emploi, de la fonction qu'il exerçait. Destituer un professeur, un conseiller d'État, un employé. On l'a destitué de son emploi, de sa commission, de la tutelle de son neveu.

DESTITUÉ, ÉE. participe.

Il s'emploie aussi comme adjectif, dans le sens de Dépourvu, dénué. Un homme destitué de tout secours. Destitué de bon sens, de raison, etc. Une crainte destituée de fondement. En parlant Des personnes, ce sens vieillit; on dit, Dénué de serours, elc.

DESTITUTION. s. f. Déposition, privation forcée d'une charge, d'un emploi, d'une commission, etc. Depuis sa destitution, il ne se mêle de rien. Prononcer la destitution d'un administrateur, d'un employé. Le conseil de famille a prononcé la destitution de ce tuteur.

DESTRIER. s. m. Vieux mot qui signifiait, Cheval de main,de bataille. Il était opposé à Palefroi, qui se disait d'Un cheval de cérémonie.

DESTRUCTEUR. s. m. Celui qui détruit. Les Grecs furent les destructeurs de Troie.

Il se dit aussi de Ceux qui rompent, qui brisent, qui font du ravage dans une maison, dans un village, dans une ville, etc. Les soldats, livrés à la licence, sont de grands destructeurs. Quel destructeur que cet enfant !

Il se dit figurément, tant au sens physique qu'au sens moral. Ce prince voulut etre le destructeur de l'hérésie. Le destructeur des abus. Cet homme a été, par ses folles dépen

ses,

le destructeur de sa maison. Il s'emploie aussi adjectivement. Un animal destructeur. Fléau destructeur. Un système destru/teur.

DESTRUCTIBILITE. s. f. Qualité de ce qui peut être détruit. Il est peu usité.

DESTRUCTIF, IVE. adj. Qui détruit, qui cause la destruction. Cause destructive. Principe destructif. Doctrine destructive de toute morale.

DESTRUCTION. s. f. Ruine totale. La destruction du temple de Jérusalem. La destruction de Carthage.

11 se dit figurément, tant au sens physique qu'au sens moral. La destruction d'une famille. La destruction d'un État, d'un empire. La mauvaise conduite des pères amène la destruction des familles. Travailler à la destruction de l'hérésie, des abus. Ces maximes tendent à la destruction de la morale.

DESUETUDE. s. f. (On prononce I'S comme si elle était double.) Cessa

tion, par laps de temps, d'un usage, d'une habitude. Il se dit surtout en parlant Des lois, des règlements, etc, qu'on a cessé d'observer sans qu'ils aient été formellement révoqués. Cette loi est tombée en désuetude,

DESUNION. s. f. Séparation des parties qui composent un tout, un assemblage. La désunion des planches, des ais d'une cloison, des feuilles d'un parquet.

Il s'emploie aussi dans le sens particulier de Démembrement, disjonction. La désunion de deux cures. Bulle de désunion. Ces terres ont diminué de valeur depuis leur désu

nion.

Il se dit plus ordinairement au figuré, pour Mésintelligence, division. La diversité d'intérêts cause la désunion. C'est lui qui a mis la désunion dans cette famille. Cela ne peut manquer d'amener entre eux une complète désunion.

DESUNIR. v. a. Disjoindre, séparer ce qui était uni. Desunir les pièces d'un ouvrage de menuiserie. Desunir un fief d'une terre Désunir un prieuré d'une cure. On avait uni ces deux charges, on voulut les désunir.

Il signifie plus souvent au figuré, Rompre la bonne intelligence, l'union qui est entre des personnes. C'est l'intérêt qui unit et désunit les princes. Ses intrigues ont désuni tous les membres de cette famille.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans l'un et dans l'autre sens. Les feuilles de ce parquet se désunissent. Si ces gens-là se désunissent, ils sont perdus.

DESUNI, E. participe.

En termes de Manége, Cheval désuni, Cheval qui traîne les hanches, qui galope à faux.

DET

DÉTACHEMENT. s. m. État de celui qui est dégagé, délivré d'une passion, d'un sentiment, de tout ce qui peut captiver trop l'esprit ou le cœur. Etre dans un entier détachement de toute espèce d'intérêt. Etre dans un parfait détachement des choses du monde.

DETACHEMENT, en termes de Guerre, se dit d'Un certain nombre de soldats ou d'une troupe, qu'on tire d'un corps plus considérable pour quelque service. Former un détachement. Envoyer un détachement d'infanterie, de cavalerie à la découverte. I commandait ce détachement. Etre d'un détachement.

DETACHER. v. a. Öter les taches. Détacher un habit. Liqueur qui sert à détacher. Savon à détacher. DETACHÉ, EE. participe.

DETACHER. v. a. Dégager une personne ou une chose de ce qui l'attachait, de ce qui la retenait, de l'objet auquel elle était attachée, fixée Détacher un forçat. Détacher un chien. Détacher une tapisserie, un tableau. Détacher une barque du rivage. Détacher un fruit de l'arbre.

Il signifie aussi, Ôter, défaire ce qui sert à attacher. Détacher une

épingle. Détacher une agrafe. Détacher un ruban, une jarretière.

Il signifie quelquefois, par extension, Tenir écarté de. Détachez vos bras du corps. Détacher le pied gauche du pied droit.

H signifie pareillement, Rendre distinct, isolé. Détacher les notes du texte par un filet.

En termes de Musique, Détacher des notes, Les séparer, dans l'exécution, par de courts silences pris sur leur valeur. Les notes qui doivent être détachées sont marquées d'un petit trait vertical, placé audessus.

DÉTACHER, signifie encore, surtout en termes de Peinture, Faire apercevoir et ressortir les contours d'un objet, lui donner de la saillie, par le contraste de sa couleur avec celle du fond, ou par quelque autre moyen. Ce peintre ne sait pas détacher ses figures.

DÉTACHER, se dit aussi en parlant Des choses qu'on sépare de celles avec lesquelles elles sont jointes et font en quelque sorte un même corps. Détacher une ferme du nouveau bail d'une propriété rurale. Détacher un pré, une vigne d'une ferme. Par ce traité, deux provinces furent détachées du royaume. Cette administration a été réunie au ministère dont on l'avait autrefois détachée. Il a détaché ce traité de son grand ouvrage. Il a détaché quelques vers de son poëme, pour les placer dans cette épitre.

lise dit également en parlant D'une troupe qu'on tire d'un corps d'armée, des soldats qu'on tire d'un régiment, d'une compagnie, etc., pour quelque service. On détacha mille hommes pour investir la place. On détacha tant d'hommes par régiment, par compaynie. Détacher des voltigeurs.

Il s'emploie dans un sens analogue en termes de Marine. On détacha de la flotte deux bâtiments légers, qui prirent les devants.

Détacher des gendarmes, des archers, etc., contre quelqu'un, Les mettre à sa poursuite, les envoyer après lui pour le prendre.

Fam., Détacher un soufflet, un coup de pied, etc., Donner un soufflet, un coup de pied, etc. Le cheval a détaché une ruade.

DÉTACHER, se dit encore figurément en parlant Des engagements, des occupations, des passions, des affections, etc., qu'on détermine une personne à quitter. Détacher quelqu'un d'un parti, d'une alliance. On l'a détaché de cette femme. On ne saurait le détacher de cet engagement. On ne le détachera point de son étude favorite. Détacher son esprit d'une opinion, d'un système, d'une pensée.

DÉTACHER, s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans les divers sens qui viennent d'être indiqués. Votre manteau se détache. Un créneau qui commence à se détacher de la muraille. Un bloc énorme se détacha de la montagne. Une jarrelière qui se détache. Un ruban qui s'est détaché. Un clou, une épingle qui va se détacher. Ce titre ne

se détache pas assez du texte. Deux hommes se détachèrent de la troupe, pour aller à la découverte. Ces régiments se détachèrent du corps d'armée. Trois vaisseaux se détachèrent de la flotte. Se détacher d'un parti. Il s'est détaché de la passion qu'il avait. Il s'est détaché peu à peu de cette femme. Se détacher du jeu. Se détacher du monde, des choses du monde. Les figures de ce tableau se détachent bien du fond. Ces fleurs rouges se détachent bien sur ce fond noir.

DETACHÉ, ÉE. participe. L'ennemi fondit sur un corps détaché.

En termes de Fortification, Pièces détachées, Celles qui ne tiennent point au corps de la place. Les dehors sont des pièces détachées.

Pièces détachées, morceaux détachés, Petits ouvrages en prose ou en vers, qui n'ont pas de liaison entre eux, dont chacun forme un tout. Un recueil de pièces détachées. On dit de même, Des pensées détachées.

DETAIL. s. m. T. de Commerce. Action de vendre habituellement des marchandises par le menu, à la petite mesure. Ce marchand en gros fait aussi le détail. Je réserve ces marchandises pour le détail. Magasin de détail. Pour la locution En détail, voyez à la fin de l'article.

DETAIL, dans le langage ordinaire, se dit d'Une énumération quelconque de parties, d'objets. Il doit tant pour les réparations dont voici le détail, dont le détail suit. On dit de même, Les détails d'un compte.

Il signifie particulièrement, Exposé ou récit des circonstances et des par ticularités d'un événement, d'une affaire, etc. Il nous a fait un long détail, un grand détail, un détail bien exact de cette affaire, du siège de cette ville. Il a donné au public une relation de cette bataillé, avec un détail exact de toutes les circonstances. Il nous a fait un long et ennuyeux détail de sa mesaventure. Je vous raconterai l'affaire en gros, sans entrer dans le détail, sans descendre dans le détail.

Il se dit également de Ces circonstances, de ces particularités mêmes, en tant qu'elles sont ou peuvent être l'objet d'un exposé, d'un récit ; et alors il s'emploie très-souvent au pluriel. Je n'omis aucun détail. Les détails en sont fort curieux Je veux en connaitre les détails, les moindres détails. Entrer dans des détails ennuyeur. Tous ces détails sont inutiles. Rien ne plait tant, dans les relations, les détails, quand que ils sont habilement racontés. Cette histoire contient des détails pleins d'intérêt. Je vais vous exposer les détails de toute celle affaire. Il vous donnera là-dessus tous les détails que vous pourrez désirer.

Il se dit encore Des divers objets, plus ou moins nombreux et plus ou moins dignes d'intérêt, qui concernent une affaire, une occupation, une gestion quelconque. Il veut connaitre le détail. Descendre dans le détail. Il descend aux moindres, aux plus petits détails de l'administration. Il se perd dans les dé

tails. Bien des détails doivent lui échapper. Il entend bien le détail. Il a l'esprit de détail. C'est un homme de détail.

Il se dit également, surtout dans les Beaux-Arts et en Littérature, Des parties qui concourent à la composition, à la formation d'un ensemble, d'un tout. L'ensemble et les détails, Il ne faut point s'attacher à reproduire minutieusement chaque détail. Ce peintre, ce sculpteur ne soigne pas assez les détails. Il excelle dans les détails. Ce sont les beautés de détail qui soutiennent les ouvrages de ce genre. Il y a quelques détails spirituels dans cette pièce.

EN DETAIL. loc. adv. Par petites quantités, par petites mesures. Vendre, debiter des marchandises en détail. Vente en détail. Marchand en gros et en détail.

Il signifie aussi, Pièce à pièce, partie par partie. Il perdait peu à peu toutes ses facultés, et mourait, pour ainsi dire, en détail. A les considérer en détail, il semble que... J'examinerai la chose en détail, c'est-à-dire, Dans toutes ses parties.

Il signific encore, En faisant le détail, en donnant les détails. Il nous à raconté le fait en détail. On dit aussi, dans ce dernier sens, Avec détail.

DETAILLANT. adj. m. Qui vend en détail. Marchand détaillant. On l'emploie aussi comme substantif. C'est un détaillant.

DÉTAILLER. v. a. Couper en pidces, distribuer par parties. Detailler un bœuf, un mouton à la bouche

rie.

Il signifie aussi, Débiter, vendre en détail. Il n'a pu vendre ses marchandises en gros, il a été contraint de les détailler.

Il signifie encore, Raconter, exposer en détail. Détailler une nouvelle. Il nous a détaillé toute l'histoire. Il serait trop long de détailler toutes les beautés dont cet ouvrage est rempli.

DETAILLÉ, ÉE. participe. Un récit détaillé. Une histoire détaillée.

DETAILLEUR. s. m. T. de Commerce. Marchand qui vend en détail; par opposition à Marchand en gros. Il a vicilli; on dit aujourd'hui, Détaillant.

DETALAGE. s. m. Action de détaler des marchandises.

DETALER. v. a. Öter, resserrer la marchandise qu'on avait étalée. On détale ces marchandises tous les soirs.

Il s'emploie aussi absolument. La foire est finie, les marchands ont détalé. Le commissaire les a fait détaler.

Il signifie, figurément et populairement, Se retirer de quelque endroit promptement et malgré soi. Quand il m'aperçut, il détala bien vite. Je le ferai bien détaler. Comme il a détale!

DETALE, BE. participe.

DETALINGUER. v. n. T. de Marine, Oter le câble d'une ancre.

DÉTEINDRE. v. a. Faire perdre la couleur, enlever la teinture à quel

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