FAIRE, en parlant De troupes, signifie, Lever, mettre sur pied. Faire des hommes. Faire un régiment. Faire une compagnie. Faire des cavaliers. Faire de beaux hommes. Ces premières phrases vieillissent; mais la suivante est encore usitée : Faire des recrues. On dit aussi, Faire la maison d'un prince, d'un grand seigneur. Ce prince n'a pas encore fait sa maison. FAIRE, signifie encore, Employer ses forces, ses talents, l'activité de son esprit à quelque chose; s'en occuper, y passer son temps. Faire un travail. Faire sa besogne. Il fait plus de besogne en une heure qu'un autre en deux Il n'a rien fait de toute la journée Il est toute la journée à ne rien faire. Il ne peut plus rien faire. Faire tout ce qu'on peut. Faire tous ses efforts. C'est un homme qui ne trouve rien de dif. ficile à faire. Tout ce qu'il fait, il le fait bien. Il est tout entier à ce qu'il fait. Il travaille bien, mais il est lent à ce qu'il fait. Il me reste peu de chose à faire. Avez-vous bientôt fail? Dès que j'aurai fait, je suis à vous. Que ferez-vous tantot? Que faites-vous aujourd'hui ? Je n'ai rien à faire Que fait-il maintenant à la campagne? Je suis en peine de ce qu'il peut faire tout le long du jour (Voyez, vers la fin de l'article, l'emploi analogue de Faire, neutre.) C'est un homme à tout faire, C'est un homme capable de tout Il se prend ordinairement en mauvaise part. Fam., Ne faire œuvre de ses dix dogts, Ne rien faire du tout, ne point travailler. Prov., On ne peut faire qu'en faisant, Il y a des choses qui demandent un certain temps pour être bien faites. Fam., C'est un faire le faut, C'est une chose qu'il faut absolument faire. Je ne puis, je ne sais que faire à cela, C'est une chose où je ne puis rien. Je n'y saurais que faire. Que voulez-vous que j'y fusse? Je n'y puis apporter de remède, cela ne dépend pas de moi. Ne faire que... Ne travailler, ne s'occuper qu'à une certaine chose, n'en pouvoir faire d'autre, ou ne vouloir pas, ne pas chercher à en faire d'autre. Il ne fut que ce qu'on lui dit. Cet ouvrier ne fait jamais que cela. Je ne fuis ui qu'obéir. Je ne fais qu'exécuter les ordres que j'ai reçus Il signifie également, Etre toujours ou presque toujours à faire une certaine chose. Il ne fait que jouer, qu'étudier, que dormir, qu'aller et venir, etc. Fam., Ne faire que croitre et embellir, se dit D'une jeune personne qui devient tous les jours plus grande et plus belle. Cette jeune fille ne fait que croitre et embellir. On le dit, par plaisanterie, De certaines choses qui augmentent, soit en bien, soit en mal. It se débauche tous les jours de plus en plus, cela ne fait que croire et embellir. Ne faire que... se dit quelquefois en parlant D'une action instantanée TOME I. qui est immédiatement suivie de son résultat ou d'une autre action, d'un fait quelconque. Je ne fix que le toucher, et il tomba. Il n'a fait que paraitre dans l'assemblée, et s'est retiré aussitôt. Il n'a fait que paraitre et disparaitre. Il ne fit qu'entrer et sortir. Allendez-moi, je ne fais qu'aller et revenir. river Ne faire que de sortir, que d'arde s'éveiller, etc., N'êque tre sorti, arrivé, éveillé, etc., que depuis très-peu de temps. FAIRE, signifie aussi, Observer, mettre en pratique; et, dans ce sens, il se dit en parlant Des choses qui sont d'obligation et de précepte. Faire ce que Dieu ordonne Faire la volonté de Dieu. Faire ce qui est de son devoir. Faire son devoir. Il n'a fait que son devoir. Faire la pénitence qui est imposée. Faire ses Pâques. Fare gras. Faire maigre. Faire diète. Faire une fête, La célébrer. Faire les Rois, la Saint-Jean. Faire la Cène. FAIRE, dans le même sens, se dit aussi De l'exécution et de la pratique de certaines choses qu'on est obligé ou comme obligé d'accomplir, d'achever, de terminer en un certain temps. Faire la quarantame. Faire quarantaine. Un écolier qui fait son cours de philosophie, sa philosophie. Un ouvrier qui fait son apprentissage. Un apprenti qui a fait son temps. Faire un noviciat. Fire une neuvaine. FAIRE, se dit également, en parlant Des différentes professions qu'on embrasse, et des différents emplois, des différents métiers qu'on exerce. Fare profession des armes. Faire la profession d'avocat. Farre profession de la médecine. Faire la medecine. Faire sa charge avec dignite. Faire les fonctions de maitre des cérémonies. Faire un métier. Il ne sait pas faire son métier. Faire le commerce, la banque, la commission. Faire la cuisine, l'office. Faire profession, et Faire métier, se disent encore dans d'autres sens propres et figurés qu'on indiquera aux mots METIER et PROFES SION. Dans l'Église catholique, Faire le diacre, le sous-diacre, Faire les fonctions de diacre, de sous-diacre. En termes de Peinture, Faire l'histoire, faire le portrait, faire lex animaux, etc., Peindre Thistoire, le portrait, etc. Ce peintre ne fait que le paysage. FAIRE, signifie en outre, Représenter; et il se dit en parlant Des différents personnages que les comédiens représentent sur le théâtre. Faire un personnage dans une comedie. C'est un bon acteur, il fait bien son personnage. Faire les rois, les amoureux. Cet acteur fait le roi. fait l'amoureux dans telle pièce. Dans cette representation, il a fait Cinna. Elle a fait Hermione. Ce sens vieillit; on dit plus ordinairement et mieux, Jouer. Faire tel ou tel personnage, signifie quelquefois, par extension, Se donner pour avoir telle ou telle qualité. L'un devait faire le maitre et l'autre le valet. Il fit très-bien son personnage. On dit aussi figurément, Faire un sot personnage, un plat personnage, etc., Figurer d'une manière désagréable ou peu honorable parmi d'autres personnes, ou dans une affaire, être d'une grande nullité, etc. FAIRE, se dit encore, par extension du sens précédent, De quiconque cherche à paraître ou feint d'être ce qu'il n'est pas ; et, dans cette acception, il se construit toujours avec un substantif, ou avec un adjectif pris substantivement. Faire le grand seigneur. Faire l'homme de bien. Faire le devol Faire l'homme d'importance. Faire l'habile. Farre le capable. Faire l'entendu. Faire le fin. Faire l'afflige Faire le malade. Faire le mort. Faire le sourd. Faire le fou. Il signifie également, Mettre de l'affectation à se montrer avec telle ou telle qualité. Faire le généreux, le magnifique. Faire l'aimable, le galant auprès des dames Faire L'empresse. Faire le gentil. Faire le beau. Il signifie souvent, Se donner certains airs, prendre certaines maniè res. Il veut faire le maire ici. Il fait l'impertinent. Il fait le fanfaron. Il fait le diable à quatre. Un petit garçon qui fait le muti, l'entete. Faire la soite. Faire l'enfant. Faire le difficile. Faire l'exigeant. Faire le deyoutė. FAIRE, signifie aussi, Donner à une personne ou à une chose une qualité quelconque, la mettre dans un certain état. Sa dot la fat belle aux yeux de bien des gens. On les a faits tous parei's. Ce pentre fait en general les visages trop pales. Vous avez fait cela bien gros, bien long, bien mince, bien court, etc. Cela le fera bien aise. Cela l'a fait beaucoup plus malade qu'il n'etait. C'est à peu près dans le même sens qu'on dit: Faire les yeux doux, les doux yeux. Faire bonne mine, visage à quelqu'un. Faire mauvaise mine, grise mine. Faire contre fortune bon cœur. Faire patte de velours. Etc. (Voyez, vers la fin de l'article, un emploi analogue de FAIRE, joint au pronom personnel.) bon Fig. et fam, Faire maison nelle, Chasser tous ses domestiques. Faire quelqu'un dupe, Le tromper. Il m'a fait dupe. Il m'a fait sa dupe. En termes de Finances, Faire les deniers bons, Se rendre garant du payement d'une somme. Cette locution a vieilli. Au Jeu, Faire bon, Répondre qu'on payera ce qu'on perdra au delà de ce qu'on a au jeu. Faire bon partout. Faire bon de tout. FAIRE, dans le sens qui précède, se dit plus particulièrement, lorsqu'on parle Des personnes, par rapport Aux professions, aux titres, aux dignités, etc.; et alors il est suivi d'un substantif. Il a fait son fils avocat, medecin. Sa mère l'a faile couturière. Le roi l'a fait chevalier de la Légion d'honneur. Il a été fait conseiller d'Etat, maréchal, pair, duc, etc. On l'emploie aussi, dans cette acception, avec le pronom 50 personnel. Se faire prêtre, avocat, etc. Se fare catholique. Se faire mahometan. Se faire chef de parti. Prov. et fig., L'occasion fait le larron, Souvent l'occasion fait faire des choses répréhensibles,auxquelies on n'aurait pas songé. FAIRE, se construit fort souvent avec la préposition de ou avec un équivalent, soit dans l'acception qui précède, soit dans le sens plus général de Changer, transformer en. Que ferez-vous de votre fils? On veut faire d'elle une institutrice. De simple soldat qu'il était on le fit sergent.Celui dont il avait fait son ami, son confiden', son ministre. C'1⁄2 précepteur instruit mal son éleve, il n'en fera qu'un pedant. Les mauvaises compagnies ont fait de ce jeune homme un fort mauvais sujet. On a fait de cet ancien theatre une salle de bal. Ils font du р us noble des arts une profession mercenaire. Prov. et fig., Faire d'une mouche un éléphant, Exagérer extrêmement une petite chose. Prov. et fig., On ne saurait faire d'une buse un épervier, On ne peut faire d'un sot un habile homme." Prov. et fig., Faire de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien, Dissiper son bien en mauvais marchés. Faire ses délices d'une chose, Y trouver beaucoup de plaisir, de charme, etc. Il fait toutes ses délices de l'étude. Faire de quelque chose une obligation, un devoir, etc., L'imposer comme une obligation, etc. Pourquoi lui faire une obligation de ce qui doit etre volontaire ? Je me fais un devoir de vous en prevenir. On dit à peu près de même, Se faire scrupule, se faire conscience de... Faire gloire, faire vanité, se faire honneur de quelque chose, En tirer vanité, s'en tenir honoré. On dit dans un sens analogue, Faire un mérite de quelque chose à quelqu'un. Ne me faites pas un mérite d'une action si naturelle. FAIRE, suivi de la préposition de, signifie quelquefois particulièrement, Employer quelqu'un ou quelque chose, en disposer, en tirer parti de façon ou d'autre. Que voulezvous que je fasse de cet homme-là ? il ne sait rien. Vous ne faites rien de ce meuble-là, vous n'en faites rien. Fantes de cela ce que vous jugerez à propos. Il ne sait que faire de son temps. Je ne sais trop qu'en faire. Que faites-vous la de ces deux bras pendants? Il ne savait que faire de sa contenance. Dans cette acception, il est souvent faniilier. Prov. et fig., Faites-en des choux, des raves, Faites-en ce que vous voudrez. Fig. et fam, Faire ce qu'on veut d'une personne, se dit en parlant D'une personne faible, facile, qui se prête volontiers aux désirs, aux vues d'une autre. C'est un homme dont on fait tout ce qu'on veut. C'est une femme difficile à gouverner, on n'en fait pas ce qu'on veut. N'avoir que faire de quelqu'un ou de quelque chose, Nen'avoir au cun besoin. Si vous n'avez que faire de ce livre, prétez-le-moi. Ce sont des bagatelles dont je n'ai que faire. Il n'a plus que faire de maitre. Il n'a plus que faire d'étudier, il en sait assez. Je n'ai que faire de vous présentement, allez où vous voudrez. On le dit aussi Pour marquer qu'on ne fait nul cas d'une personne ou d'une chose. Je n'ai que faire de lui ni de ses visites. Ou se sert encore de la même manière de parler Pour faire connaitre qu'on désapprouve quelque chose, qu'on te trouve mauvais. Je n'ai que faire de vos discours. Je n'ai que faire d'en avoir la tête rompue. Je n'ai que faire qu'il m'aille mettre dans ses caquets, dans ses discours. FAIRE, signifie aussi, Dire, prétendre, publier qu'une chose est, en donner une certaine opinion. On le faisait mort, mais il se porte bien. On le fait riche, mais il ne l'est pas. On lui fait dire des choses auxquelles il n'a jamais pensé. On fait monter la perte des ennemis à tant. Il y a quelques relations qui font la perte moindre. Ils faisaient consister la vertu dans l'impassibilité. Avec le pronom personnel: Il se fait beaucoup plus malade qu'il ne l'est. Se faire plus riche, plus pauvre, plus jeune qu'on ne l'est réellement. Se faire fort de réussir voyez FORT. FAIRE, en parlant De marchandises ou d'autres choses que l'on veut vendre, s'emploie Pour marquer le prix qu'on en demande. Combien faites-vous cette étoffe-là ? Vous la faites trop cher. C'est une maison qu'on fait cinquante mille écus. Il a un joli cheval qu'il fuit mille francs. FAIRE, signifie aussi, Accoutumer, habituer. Les voyages l'ont fait a la fatigue. Il est fait au chaud et au froid. Nous sommes faits à vos plaisanteries, à votre badinage. Mon estomac n'est pas fait à ce genre d'aliments. Avec le pronom personnel i s'est fait à la fatigue dans ses voyages. Se faire au bruit. Se faire a tout. Se faire aux manières de quelqu'un. Il signifie également, Former, faConner, perfectionner quelqu'un. Ce général a fait de bons officiers. Ce professeur a fait de bons écoliers. Les affaires font les hommes. Avec le pronom personnel : C'est un jeune homme qui se fera peu a peu. Ces jeunes magistrats se feront par la pratique des affaires. Prov. et fig., Le bon oiseau se fait de lui-même, Un naturel heureux n'attend pas l'éducation pour se porter au bien. Prov., Maison faite, et femme à faire, Il faut acheter une maison toute bâtie, et épouser une jeune fenime qu'on puisse accoutumer à sa manière de vivre. FAIRE, se dit encore De deux ou de plusieurs choses qui, par leur union, leur assemblage, servent à former, à composer, à constituer un tout, une seule chose. Deux et deux font quatre. Toutes ces sommes ensemble font tant. Faire société. Dux lignes qui se coupent font un angle. Ces forêts, ces ruisseaux, ces montagnes, tout cela ensemble fait un beau pays. Les qualités qui font le grand homme. Il se dit également De ce qui est l'essence d'une chose, de ce en quoi elle consiste. Ce qui fait la qualité du vin. Le spectacle faisait le beau de la fête. La clarté fait le principal mérite de son style. Voilà ce qui fait l'objet de mes recherches. Ce fils fait toute la joie de sa mère. Prov. et fig., L'habit ne fait pas le moine, On ne doit pas juger des personnes par les apparences, par les dehors. Prov. et fig., La belle plume fait le bel oiseau, La parure, les beaux habits relèvent la bonne mine. FAIRE, signifie aussi, Causer, attirer, exciter; être l'occasion de quelque chose. Ce remède m'a fait beaucoup de bien. Cela lui a fait de grands maux, de grandes douleurs. Cela lui a fait une affaire dans le monde, lui a fait un procès, une querelle, lui a fait beaucoup d'ennemis. Sa langue lui a fait de méchantes affaires. Ces propos lui ont fait tort. It s'est fait tort, il s'est fait préjudice a lui-même. Une femme qui a fait de grandes passions. Se faire des amis. Faire secte. Cela fait mal à voir. Faire peur. Faire honte. Faire peine. Faire pitie. Faire envie. Faire plaisir. Faire déplaisir. Faire du chagrin. Il ne faut faire de peine, de la peine à personne. Cette affure-la fait grand bruit. Cette nouvelle a fait sensation dans le public. Cela fit une révolution. On dit à peu près dans le même sens : Faire des jaloux, des mécontents. Faire des neureux. Etc. Prov. et fig., Faire la pluie et le beau temps, Disposer de tout, régler tout par son crédit, par son influen ce. Il est le maitre dans cette mai son, il y fait la pluie et le beau temps. Ce favori faisait la pluie et le beau temps. Fig. et fam., Cela ne lui fait ni froid ni chaud, se dit D'un homme qui reste indifférent sur une affaire. Cela ne fait ni chaud ni froid, se dit De ce qui ne sert ni ne nuit à une affaire. FAIRE, se construit, dans un sens à peu près pareil, avec un infinitif ou avec un subjonctif, et se dit De tout ce qui est la cause prochaine ou éloignée de quelque chose, de tout ce qui donne heu, de tout ce qui donne occasion à une chose, à une action. Un remède qui fait suer. L'opium fait dormir. Cela l'a fait durer un peu plus longtemps. C'est ce qui le fait vivre. Les remèdes l'ont fait mourir. On lui a fait souffrir de grands maux. Faire agir des personnes puissantes. Faire dire, faire savoir quelque chose à quelqu'un. C'est moi qui le lui ai fait connaitre. Je les ai fait chercher partout. Faire bâtir. Faire faire un meuble. Se faire faire un habit; etc. Faire imprimer un livre. Faire paraître un écrit. Cette femme s'est fait peindre. Sa partie l'a fait condamner aux dépens. Son insolence l'a fait disgracier. Faire entrer, faire sortir quelqu'un. Je l'ai fait entrer. La lettre qu'il m'a faittenir.qu'il m'a fait passer, qu'il m'a fait parvenir. Cette tragedie a fait courir tout Paris. Faire marcher des troupes. Il ne put parvenir à se faire entendre. On n'a jamais pu lui faire entendre raison. Se faire aimer. Se faire hair. Se faire dire une chose deux fois. C'est ce qui fait que je suis venu tard. C'est ce qui fait que les choses vont si mal. Cela ne fera que l'irriter davantage. Faites, je vous prie, que cela so't bientot termine C'est à vous à faire que rien ne manque. Nous ferons en sorte qu'ils n'aient pas lieu de se plaindre. Pouvais-je faire que cela n'arrival point? Fasse le cie! que... Faire à savoir, Faire savoir: il ne s'emploie que dans les proclamations, les publications, les affiches, etc. On fait à savoir que tels et tels héritages sont à vendre. FAIRE, se dit quelquefois pour Importer, concerner, être de quelque considération. Qu'est-ce que cela fait à la chose? Cela ne fait rien à l'affaire. Cela ne fuit rien, absolument rien. Qu'est-ce que cela lui fait ? Que me font ses propos? Que peut vous faire l'opinion de ces genslà? Cela fait beaucoup, fait plus qu'on ne pense. Fam., Qu'est-ce que cela fait là? A quoi cela sert-il dans ce lieu-là? FAIRE, s'emploie souvent d'une manière relative, avec la plupart des autres verbes; et alors il tient la place et prend la signification du verbe auquel il se rapporte. Ainsi on dit: Cet homme n'aime pas tant le jeu qu'il faisait, Il ne l'aime plus tant qu'il l'aimait. Il danse mieux qu'il n'a jamais fait, Il danse mieux qu'il n'a jamais dansé. Il se soucie moins d'honneurs, de richesses, etc., qu'il n'aurait fait dans un autre temps, il s'en soucie moins qu'il ne s'en serait soucié dans un autre temps. Il répondit comme les autres avaient fait, il répondit comme les autres avaient répondu. Nous nous entrelinmes de cette nouvelle comme nous aurions fait de toute autre chose, Comme nous nous serions entretenus de toute autre chose. Etc. -On ne doit pas confondre cet emploi avec un tour usité dans certains cas où Faire, conservant la signification qui lui est propre, celle d' Exécuter, d'opérer, d'effectuer, etc., régit le pronom le, qui se rapporte à un verbe précédent. Il voudrait partir, mais il ne peut le faire (faire cela, l'action de partir) sans autorisation. Quoiqu'il ait tous les moyens de vous obliger, il ne le fera pas. FAIRE, se dit absolument en parlant Des jeux de cartes où chacun donne les cartes à son tour, et De certains autres jeux où chacun tour à tour est obligé de faire quelque chose. A qui est-ce à faire? C'est à vous à faire. Je viens de faire. FAIRE, s'emploie comme neutre dans le sens de Travailler, d'opérer, d'exécuter, d'agir. Faire bien. Fare mal. Il a fait en cela comme vous auriez fail. Il a fait de son mieux, tout de son mieux. Vous n'auriez pas fait mieux. Il ferait mieux, je crois, de rester. Comment faire ? Comment ferons-nous ? Il fait de cela (à l'égard de cela) comme de tout le reste. C'est ainsi qu'il fait de tout. Laissez-le done fuire, il saura bien se tirer l'embarras. Que ne le laisse-t-on faire ? Il n'en veut faire qu'à sa tête. Faire à qui mieux mieux. Il a tant fait, il a si bien fait, qu'il en est venu à bout. Il a si bien fait par ses sottises, qu'on a fini par le renvoyer. Si on le laisse faire, il sera bientôt maitre de tout. Prov., Comme il te fait, fais-lui, se dit Pour faire entendre qu'on peut rendre la pareille. Avoir du savoir-faire. Voyez SAVOIR-FAIRE, à son rang alphabéti que. Avoir fort à faire, Avoir beaucoup à travailler pour venir à bout de quelque chose. Vous aurez fort à faire, si vous entreprenez de le corriger. Il y a fort à faire dans cette entreprise. C'est à faire à perdre deux cents francs, c'est à faire à être mouillé, etc.. Tout ce que je risque, c'est de perdre deux cents francs, c'est d'être mouillé, etc. Ces phrases ont vieilli. Fam., Il a fait à moi, il a fait avec moi, se dit De quelqu'un avec qui on a rompu, et avec qui on ne veut plus avoir de commerce. Cette phrase a vieilli. Fam., C'est à faire à lui, se dit en parlant D'un homme qu'on reconnaît très-capable de faire une chose. C'est à faire à lui d'ordonner une fête. Faire des armes, S'exercer à l'escrime. Fam., Faire d'une chose comme des choux de son jardin, En disposer comme si on en était le maître, le possesseur. Faire pour quelqu'un, Le suppléer, tenir sa place; ou, dans un autre sens, Etre son commissionnaire, son agent, sa caution. C'est un tel qui fait pour moi, lorsque je suis absent. FAIRE, neutre, signifie aussi, Avoir une influence, un effet quelconque. L'argent fait plus auprès de lui qu'aucune recommandation. Il se dit particulièrement Des preu ves, des raisons qui fortifient, qui confirment, ou qui affaiblissent, qui détruisent une assertion, une prétention, etc. Ce que vous dites là fait pour moi. Ce qui fait encore pour lui, c'est que... Voilà qui fait contre vous. Vous dites une chose qui ferait contre vous. Cela fait à ma cause. Ce sens a vieibi. FAIRE, neutre, se dit encore pour Etre convenable, produire un effet agréable. Ces deux choses font fort bien ensemble. L'or fait bien avec le vert. Le bleu et le jaune font bien l'un avec l'autre. Ce tableau ne fait pas bien où il est; il ferait mieux ailleurs. FAIRE, en termes de Grammaire, se dit Des mots, et signifie, Prendre teile ou telle forme, telle ou telle terminaison. Cheval frit au pluriel chevaux. Aimer fait au futur j'aimerai. FAIR, a quelquefois le sens du verbe Dire. Je le croyais, fit-elle. J'irai avec vous, lui fis-je. Cette manière de parler a vieilli, et ne s'em FAIRE, s'emploie impersonnellement, pour indiquer L'état de l'atmosphère, du temps, ou quelque phénomène, quelque révolution atmosphérique, etc. Il fait nuit. Il fait jour. Il fait chaud. Il fait froid. Il ne fait pas encore jour. Il fait bean. Il va faire beau. Il fera beau demain. Il fait beau temps. Il fait du vent. It'a fait tantôt un grand coup de vent, un grand coup de tonnerre. Il fait de la pluie, de l'orage. Il fait bon. Il fait frais. Il fait doux. Il fait sec. Sortirez-vous par le temps qu'il fait ? Il s'emploie de même impersonnellement pour marquer La nature, l'état, la disposition, les qualités de certaines choses. Il fait cher vivre dans ce pays. Ily fait bon vivre. Il y fait bon. Il n'y fait pas sûr. Il vous fait beau voir être vêtu de la sorte à votre age. Il ne fait pas bon se frotter à cet homme-là. FAIRE, s'emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Etre praticable, être produit, formé, exécuté, arriver, venir à être. Si c'est une chose qui se puisse faire, je vous en aurai obligation. Si cela se peut faire, je serai ravi. Ces choses-là ne se font pas aisément. Cela ne se fait qu'avec de grandes dépenses. Ce traité s'est fait secrètement. On croit que le mariage se fera bientôt. Si la paix se fait. Frov., Paris ne s'est pas fait en un jour, se dit Pour exprimer qu'il y a des choses qu'on ne peut faire qu'avec beaucoup de temps. AIRE, avec le pronom personnel, signifie aussi, familièrement, Devenir. Des arbres qui commencent à se faire beaux. Un enfant qui se fait grand. Nous nous faisons vieux sans nous en apercevoir. Se faire riche aux dépens d'autrui. Fig. Se faire de fete, S'entremettre de quelque affaire, et vouloir s'y rendre nécessaire, sans y avoir été appelé. Je n'aime pas a me faire de fete. FAIRE, avec le pronom personnel, signine absolument, S'améliorer, sé perfectionner, se bonifier avec le temps. Ce jeune homme s'est fait depuis que je ne l'ai vu. Ce vin, ce fromage se fera. FAIRE, s'emploie aussi impersonnellement avec le pronom se, et alors il se résout par les verbes Etre, arriver. Ils est fait beaucoup de fentes dans cette muraille. Il se fit un tremblement de terre. Il se fit un moment de silence. Il se fait bien des choses dont on ne peut pas se rendre raison. Se peut-il faire que vous n'en sachiez rien? Il se pourrait faire que je ne vinsse point. On dit de même, Il se fait tard, il se fait nuit, Le jour commence à manquer, à baisser; la nuit commence à venir. FAIRE, se prend quelquefois substantivement comme dans cette phrase, Il y a loin du vouloir au jaire. Il se dit plus ordinairement en termes de Peinture, de Gravure et de Sculpture, de La manière de peindre, de sculpter, de graver. Ce tableau est d'un beau fure, est d'un faire large et vigoureux. FAIT, AITE, participe. Ce tailleur vend des habits tout faits. Cet auteur a trouvé sa besogne toute faile dans tel ouvrage. Cela est fait et parfait. Un ouvrage fait à la main. Un dessin fait à la plume. Cela est fait de main d'homme. Fig., C'est un grand pas de fait. Prov., Aussitôt dit, aussitôt fait, se dit Pour exprimer une grande promptitude dans l'exécution de quelque chose. Prov., Cela vaut fait, Regardez la chose comme faite, soyez sûr qu'elle se fera. On dit dans le mème sens : Tenez cela pour faut. Je tiens cela pour fait. Est-ce fait ? se dit eommunément Pour demander si une besogne, si une affaire est achevée C'est fait, se dit Pour avertir que la chose est faite. On dit aussi, C'est une affaire faite, surtout Lorsqu'on veut faire entendre qu'il n'y a plus à revenir sur la chose dont il s'agit. C'est fait de moi, de lui, de nous etc., Jesus perdu, il est perdu, nous sommes perdus. On dit aussi C'en est fait, en parlant D'une affaire qui vient d'être conclue, d'être terminée, ou en parlant D'une personne qui vient de mourir. It a conclu son marché, c'en est fait. Il a gagné son procès, c'en est fait. Il vient d'expirer, c'en est fait. Fam. et par dépit, Cela est fait pour moi, se nb e fait pour moi, n'est fait que pour moi, Ce n'est qu'à moi que de tels malheurs, que de tels désagréments arrivent. On dit quelquefois de même, C'est un fait expres, c'est comme un fait exprès. Prov Ce qui est fait n'est pas à faire, Quand on peut faire une chose, il ne faut pas différer à un autre temps. Prov, Ce qui est fait est fait, se dit Pour engager à ne plus parler d'un malheur, d'une faute qu'il est impossible de réparer. Etre faut pour, Etre propre à, être capable de. Cela se dit Des personnes et des choses, et tant en bonne qu'en mauvaise part. Cet homme n'est pas fait pour un pareil emploi. Il semble faut pour réussir en toutes choses. Me croit-il done fait pour le servir? Apprenez que je ne suis pas fait pour tromper. Cette nouvelle était faite, était bien faite pour l'affliger. Comme le voilà fait ! se dit De quelqu'un qui est plus mal vêtu, plus négligé qu'à l'ordinaire, ou qui n'a pas si bon visage qu'il a accoutumé d'avoir On dit quelquefois, figurément et familièrement, dans le premier sens, Etre fait comme un voleur. Prov., Etre fait comme il plait à Dieu, se dit D'une personne mal vêtue et de mauvais air. Etre bien fait, fait à plaisir, à ravir, fait à peindre; et figurément, Etre fait au tour, Etre beau, de belle taille et de bonne mine. Dans le sens contraire, Etre mal fit. Etre laid, mal formé Un homme bien fait et de bonne mine. Une femme bien faite. Cette jeune fille est faite au tour. Un grand homme mfart. Un petit homme mal fait et malbati. On dit de même, Etre bien fait de sa personne. On dit encore, dans un sens analogue, Avoir la taille bien faite, mal faite; la jambe mal faite, la jambe bien faite, faite au tour, etc. Fig., Avoir la tête mal faite, l'esprit mal fait, Etre bizarre, déraisonnable, sans jugement. Prov. et par ironie, Cela lui rend la jambe bien farte, se dit en parlant D'une chose dont quelqu'un tire vanité, et qui ne lui est d'aucun avantage. Un homme fait, Un homme qui est dans un àge mùr. On dit, C'est déjà un homme fait, en parlant D'un jeune garcon qui commence à devenir grand, à devenir sage. Ce fromage est fait n'est pas fait, Il est temps, il n'est pas temps de le manger. Phrase faite, Façon de parler particulière qui est consacrée par Tusage, et à laquelle il n'est pas permis de rien changer. Avoir a cœur, est une phrase fa te. Ce mot est fait, n'est pas fait, II est autorisé, il n'est pas autorisé par l'usage. En termes de Marine, Vent fait, Vent qui ne varie plus, et qui paraît devoir durer. On dit de même, Temps fait. FAISABLE adj. des deux genres. Qui se peut faire, qui n'est pas impossible. Ce a est faisable, n'est pas faisable. Il n'y a guère de choses quine soient faisables a les veut bien entreprendre. qui Cela est faisable, se dit aussi D'une chose qu'il est permis de faire, qu'on peut faire avec justice, qui ne répugne point à l'équité. FAISAN. s. m. Oiseau de la grosseur d'une poule, et qui se nourrit d'insectes, dans les bois. Les premiers farans sont venus des bords du Phase, fleuve de la Colchide. Faisan doré. La chair du faisan a beaucoup de fumet. Coq faisan. Pou e faisane ou Poule farsande, La femelle du faisan. FAISANCES. s. f. pl. Il se dit de Tout ce qu'un fermier s'oblige par son bail de faire ou de fournir saus diminution du prix du bail. FAISANDEAU. s. m. Jeune faisan. Manger un faisandeau. FAISANDER (SE,. v. pron. Il se dit Du gibier qu'on garde, comme cela se pratique ordinairement pour les faisans, afin qu'il se mortifié et qu'il acquière du fumet. Desperdrix qui se faisandent trop. Avec ellipse du pronom, Vous avez trop laissé fuisander ce lapin. FAISANDE, EE. participe. Du gibier faisande. FAISANDERIE, s. f. Lieu où l'on élève des faisans. Enclore une faisanderie. FAISANDIER. s. m. Celui qui nourrit et élève des faisans. FAISCEAU. s. m. Assemblage de certaines choses liées ensemble, Faiscrau d'armes. Faisceau de piques, de lances Faisceau de fleches. Faisceau d'herbes. Faisceau de verges. Faites-en un faisceau. Liez-les en faisceau. En termes d'Anatomie : Faisceau de muscles, de nerfs. Faisceau musculaire, aponevrotique, elc. FAISCEAUX, au pluriel, se dit, absolument, Des faisceaux de verges avec une hache au milieu, qui étaient, chez les anciens Romains, le symbole de la puissance des magistrats. On portait douze faisceaux devant les consuls, et vingt-quatre devant le dictateur. Les proconsuls et les préteurs n'avaient que six faisceaux. Prendre les faisceaux, Être élevé à la dignité consulaire. Déposer, rendre les faisceaux, Se démettre de l'autorité consulaire. FAISCEAU, se dit, par extension, en termes militaires, d'Un assemblage de fusils qu'on forme en engageant les baïonnettes les unes dans les autres, de manière que les fusils se soutiennent mutuellement et forment une espèce de pyrami le. Mettre les armes, les fusils en faisceau. Former les faisceaux. Rompre les faisceaux. Il se dit également d'Une espèce de piquet autour duquel on range des tusils. Allez mettre vos armes au faisceau. Courirau faisceau dans une alerte. En Optique, Faisceau de rayons lumineux, Cone de rayons lumineux qui partent d'un même point, et que l'on isole par la pensée de tous les autres rayons, pour les soumettre à des considérations particulières. FAISEUR, EUSE. s. (On prononce Feseur.) Celui, celle qui fait quelque chose, qui fait habituellement certains ouvrages. Il ne se dit guère Des artisans dont la profession, l'art, le métier a un nom particulier, comme Serrurier, Cordonnier, Tailleur, etc Faiseur de malles. Faiseur de bas au métier. Faiseuse de corsets. Faiseur d'almanachs. Cela est du bon faiseur, de la bonne faiseuse. Cette dernière phrase peut s'appliquer familièrement A toute personne habile dans l'art qu'elle cultive. Fam., C'est un faiseur de livres, un faiseur de vers, un faiseur de vaudevilles, etc., se dit, par mépris, D'un auteur, d'un poète, etc. On dit également, C'est un faiseur de phrases, ce n'est qu'un faiseur de phrases, en parlant De celui dont le langage ou le style est grave ou pompeux, mais dépourvu d'idées. Fig et fam, C'est un faiseur d'almanachs, C'est un homme qui aime à pronostiquer. Prov., Les grands diseurs ne sont pas les grants faiseurs, Ceux qui se vantent le plus, qui promettent le plus, sont ordinairement ceux qui font le moins. FAISEUR, se dit quelquefois, par dénigrement, de Celui qui fait ou qui dit souvent certaines choses. Un faiseur de systèmes. C'est un grand faiseur de protestations, un faiseur de compliments. Un ennuyeux fuiseur de contes. Il se dit encore, absolument, de Celui qui travaille habituellement pour un autre, ou qui fait le travail d'un autre Ce theatre, ce Libraire a ses faiseurs att trés. Ce ministre est fort heureux d'avoir un si bon fasseur. FAIT. s. m. Action, chose faite, ce qu'on fait, ce qu'on a fait. Chacun répond de son fait. Il est garant de ses faits et promesses. Ripondre, elr garant du fait d'autrui. Par le fut d'un tel. Joindre le fait à la menace. It nie le fait. Si l'on considere le fait en lui-même. On lui impute des faits graves. C'est par des faits que je veux bui prouver mon attachement. Ses faits ne répondent pas à ses promesses. Se vanter amsi ne peut dire que le fait d'un fanfaron. Prov., La bonne volonté est réputée pour le fait. Cela est du fait d'un tel, C'est un tel qui en est l'auteur. Cela est de mon fit. Cela est de votre fait. Elle est grosse du funt d'un tel. Les hauts faits, les beaux faits d'armes, Les exploits militaires Fam. et par plaisanterie, Lex faits et gestes d'une personne, La vie et les actions d'une personne. On sait ses faits et gestes. En Jurispr., Voies de fait, Les actes de violence, les mauvais traitements, les coups donnés à quelqu'un est défendu d'user de vores de fait. Voie de fait, au singulier, se dit aussi de Tout acte par lequel on s'empare violemment d'une chose sur laquelle on n'a point de droit re connu. En venir au fait, En venir à l'exécution. I allait en venir au fait, si on ne l'eut retenu. Fam., Au fait et au prendre, Au moment de l'exécution, quand il est question d'agir, de parler, etc. Quand on vint, quand ce fut au fait et au prendre. Quand on en fut au fait et au prendre. On le dirait plein d'intelligence; mais, au fait et au prendre, il n'est bon à rien. Prendre quelqu'un sur le fait, Le surprendre dans le temps même où il fait une action qu'il voulait cacher. Les voleurs ont été pris sur le fait. Il ne voulait pas qu'on sút qu'il travaillait à cet ouvrage, mais je l'ai pris sur le fait. Fam., Il y a un peu de malice, d'opiniâtreté, de folie, etc., dans son fait, se dit en parlant D'une personne qui fait paraître quelque malice, qui met de l'opiniâtreté à quelque chose, etc. En termes de Palais, Prendre le fait de quelqu'un, ou Prendre fait el cause pour quelqu'un, Intervenir en cause pour lui. Cela signifie aussi, dans le langage ordinaire, Se déclarer pour quelqu'un, prendre son parti, le défendre. Événe FAIT, signifie en général, ment, toute chose qui arrive, qui a lieu, ou Le récit qui en est fait. Un fat singulier. Un fait miracul-ux. L'importance d'un fant. Citer un fait. C'est un fuit unique dans l'histoire. Ces faits sont antérieurs à... Le récit des faits. Les faits historiques Les faits sont bien rapportés par cet historien. Cette histoire est pleine de faits curieux. Présenter habilement les faits. Alléguer un fait, Le fastest constant, certain, exact, authentique. On m'a confirmé le fait. Ces faits ne laissent aucun doute sur sa culpabilité Les faits seuls réfutent crite calomnie. Articuler des faits. Denaturer les faits. Rétablir les faits. Il se dit souvent, dans une acception particulière, de L'événement, du cas, de l'espèce dont il s'agit; et s'emploie surtout dans les disenssions, les contestations, les plaidoiries, etc. It parta pendant une heure, sans dire un mot du funt. Conter, narrer, exposer le fait. Deduire le fait. Poser le fait. Le fait est tel. Voila le fait. Demeurons dans le fait. Ne nous écartons pas du fait. Revenons au fail. Allons au fait. Venons au fait. Venez au fat, on elliptiquement, Au fait. It va droit au fait. Il est établi en fait que... Moyens de fait et de droit. On dit, Question de fait, point de fait, par opposition à Question de droit, point de droit. Fam, Aller au fuit, venir au fait, signifient, par extension, En venir à l'essentiel, au principal, à l'intéressant. Pourquoi tant de détours ? venez done au fait. C'est un homme qui va tout de suite au fait. Elliptiquement, Au fait, que voulez-vous de moi ? Au fait, signifie quelquefois, Tout bien considéré. Au fait, que risqué-je ? En termes de Procéd., Faits et articles, Les faits sur lesquels, en matière civile, l'une des parties fait interroger sa partie adverse. On l'a interrogé sur faits et articles. On appelle Faits admissibles et pertinents. Ceux dont la preuve peut être admise, parce qu'ils appartiennent au fond de la cause. Faits nouvenux, Ceux qui n'ont pas encore été allégués au procès, et dont une partie demande à faire la preuve. En matière criminelle, on appelle Faits justificatifs, Ceux qu'un accusé allègue pour prouver son inno cence. C'est un fait, cela est de fait, il est de fait que... se dit en parlant De choses constantes et avérées, qu'on ne peut nier. Il est de fait qu'on ne m'a pas compris. Mettre en fait, poser en fait, Avancer une proposition qu'on soutient être véritable. Je mets en fait que ces deux personnes... Il met en fait qu'il n'y a point de vide absolu dans la nature. C'est un fait à part, c'est un autre fait, C'est une autre chose, une autre affaire. Fam., Le fait est que... La vérité est que... Le fait est que je n'en savais rien. Fam., Pour la rareté du fait, À cause de la singularité de la chose. Je voudrais bien voir cela, pour la rareté du fait. Eire sur de son fait, Être sûr de ce qu'on dit, de ce qu'on avance, ou du succès de ce qu'on a entrepris. Fam., Entendre bien son fait, Etre habile dans sa profession. Etre au fast, Etre bien instruit ; Mettre au fast, Instruire; et, Se mettre au fuit, S'instruire Quand vous serez au fuit. Quand on vous aura mis au fait de toutes les circonstances, vous ne serez plus étonné l'ous vous mettrez aisément au fait de cette affaire. Ces locutions s'emploient également en parlant De Thabitude, de l'habileté nécessaire pour faire certaines choses. Cette jeune fille est bien au fait du ménage. Il se fut bientôt mis au fait de son nouvel emploi. FAIT, se dit encore particulièrement, tant au sens physique qu'au sens moral, de Toute chose dont on a reconnu, vérifié, constaté Texistence; et alors on l'emploie surtout en parlant De systèmes, de théories, d'hypothèses, etc. Faits physiques. Faits physiologiques. Il tire de ce fait des conséquences trop générales. De nouveaux faits sont venus confirmer ce principe. Toute sa doctrine est appuyée sur les faits. Ce systeme a pour base des farts incontestables. L'examen, l'observation, l'étude des faits. Un grand nombre de faits. C'est là un fait très-remarquable. Aucun raisonnement ne saurait détruire un fast. Cette theorie s'évanouit devant 'les faits. FAIT, signifie en outre, Ce qui est propre et convenable à quelqu'un. Cette maison, cet emploi serait bien le fait d'un tel. Ce n'est pas mon fait. C'est justement votre fant. J'ai trouvé son fait. Ce mariage n'est pont votre fait. Cette fille n'est point votre fait. Il se dit également de La part qui revient, qui appartient à quelqu'un dans un total. Il faut leur donner à chacun leur fait, pour qu'ils en disposent comme ils voudront. On a partagé cette succession, chacun a eu son fait. Tenez, voilà votre fait. Il a perdu, il a mangé tout son fait tout son petit fail. Ce sens est familier. Fig. et fam., Donner à quelqu'un son fait, Se venger de lui, où par quelque discours, ou par quelque violence. Ilme voulait railler, mais je lui ai donné son fait. Il attendit son ennemi, et lui donna son fait. Fam., Dire à quelqu'un son fait, Lui parler vertement, avec force, lui dire ses vérités. DANS LE FAIT, PAR LE FAIT. loc. adverbiales. Réellement, effectivement, au fond, quelles que soient les apparences. On envie sa condition, quoique, dans le fait, il soit très-malheureux. Malgré son air patelin, c'est, dans le fait, un homme très-dangereux. Il se trouva, par le fait, maitre absolu de tout le pays. DE FAIT. loc. adv. En réalité, véritablement. Il se dit par opposition à ce |