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FLAMME, en termes d'Art vétérinaire, se dit d'Un instrument d'acier dont on se sert pour saigner les chevaux. Donner un coup de flamme à un cheval

FLAMMECHE. s. f. Petite parcelle d'une matière combustible qui s'élève en l'air tout enflammée. Il ne faut qu'une petite flammèche pour causer un grand embrasement.

FLAN. s. m. T. de Monnayage. Pièce de métal qu'on a taillée et préparée pour en faire une pièce de monnaie, un jeton, une médaille. Un flan d'argent. Un flan d'or. Un flan de cuivre.

FLAN. s. m. T. de Pâtisserie. Sorte de tarte faite avec de la crème, etc.

FLANC. s. m. Côté de l'homme ou des animaux, la partie qui est depuis le défaut des côtes jusqu'aux hanches. Le flanc droit. Le flanc gauche. Il eut le flanc percé d'un coup de flèche. Il reçut un coup dans le flane. Presser les flanes de son coursier. Un cheval qui bat du flanc. Un cheval qui a beaucoup de flane, qui n'a guère de flane. Le lion se bat les flancs avec sa queue.

Par le flanc droit, par le flanc gauche. Termes de commandement militaire dont on se sert pour ordonner aux soldats d'une troupe de se tourner chacun à droite ou à gauche. On dit de même, Faire par le flanc droit. par le flanc gauche; et, dans un sens analogue, La marche de flanc.

Fig. et fam., Se battre les flancs pour quelque chose, Faire beaucoup d'efforts pour y réussir. Il se dit principalement Des efforts qui n'ont point de succès.

FLANC, signifie quelquefois, Le ventre, ou la partie du ventre qui est comprise entre les deux flanes. Le fils que ses flancs ont porté. Le flanc qui t'a conçu. Interroger le flanc des victimes.

FLANC, signifie, par analogie, Le côté de diverses choses. Le flanc d'un vaisseau. Le flane, les flancs d'une montagne. En termes de Fortification: Le flanc d'un bastion. Un flanc bas. Un flanc rasant. En termes de Guerre: Le flanc d'un bataillon, d'un escadron. Les flancs d'une colonne, d'une armée. Couvrir le flanc d'un bataillon. Préter le flano à l'ennemi. Découvrir le flanc. Montrer le flanc aux ennemis. Attaquer l'ennemi en flanc. Prendre les ennemis en flane.

Fig. et fam., Prêter le flanc. Donner prise sur soi. Prêter le flanc à la critique, au ridicule, etc.

FLANCONADE. s. f. T. d'Escrime. Botte de quarte forcée qu'on porte dans le flanc de son adversaire. Il reçut une terrible flanconade.

FLANDRIN. s. m. Sobriquet que l'on donne aux hommes élancés, qui n'ont pas une contenance ferme. C'est un grand flandrin. Il est familier.

FLANELLE. s. f. Étoffe légère de Jaine. Flanelle d'Angleterre. Gilet de flanelle. Porter de la flanelle sur la peau Flanelle de santé.

FLANQUANT, ANTE. adj. T. de Fortification. On appelle Angle flan

quant, bastion flanquant, Celui d'où l'on découvre le pied de quelque autre partie des fortifications d'une place, de manière qu'on peut en défendre les approches.

FLANQUEMENT. s. m.T.d'Archit. militaire. Action de flanquer, ou Le résultat de cette action.

FLANQUER. v. a. T. d'Architecture militaire, qui se dit De la partie d'une fortification qui en voit une autre, et qui lui sert de défense. Des bastions qui flanquent la courtine. Des casemates qui flanquent un fossé.

Il signifie aussi, Construire, élever la partie d'une fortification qui doit en flanquer une autre. On a flanqué

cette muraille de deux tours.

Il se dit également, en Architecture civile, Des ouvrages ou des ornements qui sont aux extrémités d'une facade. Des pilastres flanquent les encoignures de cette façade. Cette façade est flanquée d'avant-corps.

Il se dit encore, familièrement, D'objets placés en flanc, à côté de quelque chose. Trois ou quatre plats flanquaient cet énorme pâté.

FLANQUER, signifie quelquefois, populairement, Lancer, jeter brusquement. Flanquer une assietle par la figure. Elle a flanqué sa médecine par la fenêtre.

Pop., Flanquer un coup de poing, un soufflet, Appliquer un coup de poing, un soufflet.

Avec le pronom personnel, Se flanquer dans la boue, S'y laisser tomber, ou y marcher étourdiment. On dit dans un sens analogue: Se flanquer par terre. Se flanquer contre la muraille. Etc.

FLANQUÉ, ÉE. participe.

Il se dit, en termes de Blason, Des pals, arbres, et autres figures qui en ont d'autres à leur côté.

FLAQUE. s. f. Petite mare d'eau qui croupit. Ily a des flaques d'eau dans ce chemin.

FLAQUEE. s. f. Une certaine quantité d'eau ou d'autre liqueur qu'on jette avec impétuosité contre quelqu'un ou contre quelque chose. On lui a jeté une flaquée d'eau par le visage. Il est familier.

FLAQUER. v. a. Jeter avec impétuosité de l'eau ou une autre liqueur contre quelqu'un, contre quelque chose. Iltui a flaqué un verre d'eau au visage. Il est familier et peu usité. FLAQUE, EE. participe.

FLASQUE. adj. des deux genres. Mou, qui est sans force, sans vigueur, Un grand homme flasque. Legrand chaud rend le corps flasque. Les grands chevaux sont ordinairement flasques.

Il se dit anssi Des parties du corps qui ont perdu leur fermeté. Chair flasque.

Il se dit quelquefois, figurément, Du style, des ouvrages d'esprit où il n'y a point de force, de verve. Un style flasque. Une poesie flasque et sans couleur.

FLASQUE. s. m. T. d'Artillerie. Chacune des deux pièces principales d'un affût. Un des flasques de cet affit est cassé.

"FLATRER. v. a. Il ne se dit qu'en

parlant Des chiens mordus de quelque animal enragé, auxquels on applique sur le front un fer chaud en forme de clef, pour les garantir, diton, de la rage. Flatrer un chien. Faire flatrer des chiens.

FLATRE, EB. participe.

FLATTER. v. a. Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire. Ceux qui flattent les princes les corrompent. Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent. Elle aime à s'entendre flatter. Il ne sait point flatter.

En termes de Peinture, Flatter une personne, La peindre, la représenter plus belle ou moins laide qu'elle n'est. Le peintre l'a un peu flattée. Les peintres flattent toujours. On dit dans un sens analogue, Ce miroir flatte.

FLATTER, signifie aussi, Excuser par une complaisance répréhensible. Il est trop homme de bien pour flatter le vice. Je ne saurais flatter les passions, les défauts de mes

amis.

Il signifie encore, Tromper en déguisant la vérité, ou par faiblesse, ou par une mauvaise crainte de déplaire. Vous me flattez dans cette affaire-là. On ne flatte ordinairement que trop. Dites-moi sans me flatter ce qui vous en semble. Je ne veux point que mon médecin me flatte, je veux qu'il me dise nettement l'état de mon mal.

Il signifie quelquefois, figurément, Traiter avec trop de douceur et trop de ménagement ce qui a besoin d'ètre traité d'une autre manière. On ne quérit point les grands maux en les flattant.

Flatter une plaie, N'y appliquer que des remèdes trop doux. C'est entretenir une plaie que de la flatter. Si on flatte cet ulcère, on ne le guérira pas; il faut le traiter par des moyens energiques.

FLATTER, signifie aussi, Caresser. Flatter un enfant. Flatter un cheval de la main, avec la main. Flatter un chien. Le chien flatte son

maitre.

Flatter la corde d'un instrument de musique, La toucher doucement, avec délicatesse.

Flatter le dé, Jeter doucement les dés, en jouant, dans l'espoir de n'amener qu'un petit nombre de points. Ne flattez point le dé, jetezle franchement.

Fig. et fam., Flatter le dé, Déguiser, adoucir quelque chose de fàcheux par des termes qui en cachent une partie, ou qui font le mal moins grand. Parlez-nous franchement, ne flattez point le dé, il ne faut pas flatter le dé. En lui annonçant cette nouvelle, il a flatté le de.

FLATTER, signifié encore, Délecter, charmer, tant au sens physique qu'au sens moral. La musique flatte l'oreille. Ce vin flatte le goût. Un spectacle qui flatte les yeux, les regards. Cela flatte l'imagination, flatte les sens.

Il signifie quelquefois, Causer un vif plaisir, une grande satisfaction. Cela doit bien le flatter. Voilà qui est bien capable de flatter le cœur d'une mère. Une telle préférence

me flatte et m'honore. On dit dans un sens analogue, Flatter l'orgueil, ta vanité, l'amour-propre, l'ambition, les désirs, les espérances, etc. Ce petit succès a flatte son amour-propre. Tout flatte vos désirs, votre ambition. Voici un événement qui flatte mes espérances.

Flatter les passions, les goûts, etc., de quelqu'un, Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts, etc., de quelqu'un, leur donner son approbation, ses louanges. Cet orateur flattait les passions de la multitude. Il flatte jusqu'aux caprices du prince. Il flatte tous ses goûts.

Flatter sa douleur, sa peine, son chagrin, En adoucir le sentiment par des pensées consolantes. On dit de même, Flatter la douleur, la peine, etc., de quelqu'un.

Flatter quelqu'un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l'amuser de Tespérance de quelque chose. On le flatte qu'il obtiendra ce qu'il désire. Il y a longtemps qu'on le flatte de cette espé

rance.

FLATTER, avec le pronom personnel, signifie, Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc. C'est un homme vain qui se flatte toujours. Il est ridicule de se flatter. Je ne me flatte point, je connais mes défauts. Je puis dire, sans me flatter, que...

Il signifie aussi, S'entretenir dans l'espérance, s'amuser de l'espérance de quelque chose. Elle s'était flattée de réussir. Il se flatte qu'on aura besoin de lui. C'est de quoi il s'est toujours flatté. J'y parviendrai, je m'en flatte.

Il signifie quelquefois, Se persuader. Il se flatte que vous approuverez sa conduite. Je me flatte que vous ne doutez point de mes senti

ments.

FLATTE, EE. participe. Portrait flatté, Portrait où la personne est peinte en beau. Cela se dit aussi figurément. Dans sa harangue. il a fait de son ami un portrait un peu flatté. Ii a fait de ce prince un portrait qui n'est point flatté.

FLATTERIE. s. f. Louange fausse ou exagérée, donnée dans le dessein de se rendre agréable. Lache flatterie. Honteuse flatterie. Basse flatterie. Flatterie grossière. Une flatterie délicate. parvint à le séduire parses flatteries. Dire quelque chose par flatterie. Parler sans flatterie. Hair la flatterie. Etre ennemi de la flatterie.

FLATTEUR,EUSE. adj.Quiflatte, qui loue avec exagération. Je ne veux point d'amis flatteurs. Un esprit flalleur. Tenir des discours flatteurs. Un langage flatteur. Un ton flatteur.

Miroir flatteur, Miroir où l'on se voit plus beau qu'on n'est.

Avoir les manières flatteuses, Avoir les manières douces et insiDuantes.

FLATTEUR, signifie aussi, Qui témoigne l'approbation, la louange, la faveur. Un murmure flatteur s'éleva dans l'assemblée. La princesse lui

adressa des paroles flatteuses. C'est une distinction très-flatteuse. De la part de ce critique de tels éloges sont bien flatteurs. Il reçut la récompense la plus honorable et la plus flatteuse.

I signifie encore simplement, Agréable. Un espoir flatteur. Une espérance flatteuse. De flatteuses illusions. Le son flatteur de sa voix. Il a toujours quelque chose de flatteur à vous dire.

il signifie quelquefois, Caressant. Le chien est un animal flatteur.

FLATTEUR, est aussi substantif, et signifie, Adulateur, celui qui cherche à séduire, à se faire bien venir

de fausses louanges, ou par de

basses complaisances. Les plus dan

gereux ennemis des princes sont les flatteurs. Un lâche flatteur. Flatteur à gages. Hair les flatteurs.

Fam., Vous êtes un flatteur, une flatteuse, se dit Pour repousser doucement des éloges qui tiennent de la flatterie et que la modestie ne permet pas d'accepter. On dit de même, Taisez-vous, flatteur, flatteuse.

FLATTEUSEMENT. adv. D'une manière flatteuse. Il est peu usité.

FLATUEUX, EUSE. adj. Venteux, qui cause des vents. line se dit guère que De certains aliments. Aliment flatueux. Ces légumes sont flatueux.

FLATUOSITE. s. f. T. de Médec. Vents dans le corps. Il s'emploie surtout au pluriel. On dit que les fruits causent des flatuosités. Etre sujet aux flatuosités.

FLE

FLEAU. s. s. m. Instrument qui est composé de deux batons d'inégale longueur, attachés l'un au bout de l'autre avec des courroies, et qui sert à battre le blé. Battre le ble avec le fléau. Les gerbes sont sous le fléau. Se servir d'un fléau comme d'une arme. Jouer du fléau.

Il se dit, figurément, Des grandes calamités qui afiligent le genre humain, et que l'on attribue souvent à quelque vue secrète de la Providence. Les fléaux que Dieu envoie aux hommes pour les chatier. Un fleau du ciel, de Dieu. Ce fléau désola, ravagea toute la contrée. La peste. la famine, la guerre, etc., sont de terribles fléaux. Le fléau de la peste, de la guerre, elc. Faire cesser un fléau.

Il se dit également de Ceux par qui l'on croit que la Divinité chatie les peuples. Attila est appelé le fleau de Dieu. Ce gouverneur est un fléau du ciel. Les conquérants, ces fléaux de la vengeance, de la colère céleste.

Il se dit, par extension, de Tout ce qui est nuisible, funeste, redoutable. Etre le fléau de la société, de l'humanité. Hélène devint le fieau des Grecs et des Troyens. La calomnie est le fleau des gens de bien. C'est un grand fleau pour un père, pour un mari, qu'un mauvais fils, qu'une méchante femme. La goutte, la gravelle, et les autres fléaux dont le corps humain est menacé.

Il se dit quelquefois, par exagération, d'Une personne qui nous fait

éprouver de grandes importunités, une sorte de persécution, etc. Cet homme-là me fait tous les jours de nouveaux proces; c'est mon fléau. Cet homme est un vrai fléau, je ne puis me délivrer de ses sollicitations. Cet éternel bavard est un grand fleau. Dans ce sens, il est ordinairement familier.

FLEAU, se dit aussi de La verge de fer aux extrémités de laquelle sont suspendus les deux bassins d'une balance. Le fléau d'une balance.

Il se dit encore d'Une barre de fer qu'on met derrière les portes cochères, et qu'on tourne à demi pour ouvrir les deux battants. Le fléau d'une porte cochère.

FLECHE. s. f. Trait qu'on lance avec un arc ou une arbalète. Le fer, le bois d'une flèche. Tirer une flèche. Flèche acérée. Flèche empoisonnée. Il fut tué à coups de flèches. Apollon perça de ses flèches le serpent Python. Les flèches dont les poëtes supposent que l'Amour est armé.

Cet objet a la forme d'un fer de fleche, est taille en fer de flèche, se dit De ce qui ressemble à un triangle échancré à sa base, parce que le fer des flèches a ordinairement cette forme.

Prov. et fig., Faire flèche de tout bois, Mettre tout en œuvre pour se tirer d'affaire, pour venir à bout de ce qu'on a entrepris. Ne savoir plus de quel bois faire fleche, Ne savoir plus à quel moyen recourir; ou Etre dans une grande nécessité, ne savoir plus comment subsister. Tout bois n'est pas bon à faire flèche, faut savoir distinguer et choisir les personnes et les moyens qu'on veut employer.

FLECHE, se dit également de Certaines choses qui sont faites en forme de flèche. Elle avait une flèche d'or dans ses cheveux. Des rideaux soutenus par une flèche. La fleche d'un

lit.

Il se dit, particulièrement, de Certains signes représentant une flèche, dont on se sert dans les cartes géographiques, dans les plans, etc., pour indiquer le côté du nord ou la direction d'un courant d'eau.

Il se dit parcillement, en Astronomie, d'une constellation de l'hémisphère boréal, qui est ordinairement représentée par la figure d'une flèche, dans les cartes astronomiques.

En Géom., La flèche d'un are, La portion de ligne droite qui, menée perpendiculairement au milieu de la corde, est terminée à l'arc.

FLECHE, se dit aussi d'Une longue pièce de bois cambrée qui joint le train de derrière d'un carrosse avec celui de devant. Un carrosse qui porte sur la flèche. La flèche se rompit.

Il signifie en outre, La partie d'un clocher qui surmonte la tour ou la cage, et qui est en pointe, en pyramide. Fleche de charpente. Fleche de pierre, On dit aussi, mais plus rarement, Aiguille.

Il se dit, en termes de Fortification, d'Un petit ouvrage composé de deux côtés, qu'on élève vis-à-vis les angles saillants ou rentrants du che

min couvert, à l'extrémité de son glacis. On dit aussi, Bonnette.

Il se dit, au Trictrac, de Chacune des languettes pointues, de deux couleurs, qui sont au fond du trictrac, et sur lesquelles on fait les cases. On dit aussi, mais plus rarement, Lame.

En termes de Charcuterie, Flèche de lard, Ce qu'on a levé de l'un des côtés d'un cochon, depuis l'épaule jusqu'à la cuisse. Acheter une fleche de lard.

FLECHIR. v. a. Ployer, courber. Fléchir quelque partie du corps. Le muscle qui fléchit la première phalange du petit doigt. Fléchir le genou, les genoux.

Fléchir les genoux devant les idoles, Adorer les idoles. On dit aussi dans ce sens, Fléchir le genou de

vant Baal.

Fig., Fléchir le genou, les genoux devant quelqu'un, S'abaisser, s'humilier devant lui. Cet homme est toujours prêt à fléchir les genoux devant le pouvoir.

ELECHIR, s'emploie aussi comme neutre. Cette poutre commence à fléchir. Ce bois rompra plutôt que de fléchir. Il faut que tout genou fléchisse au nom de Jésus.

Fig., Fléchir sous le joug, Sy soumettre. Tout fut obligé de fléchir sous le joug.

FLÉCHIR, se dit figurément, à l'actif, et signifie, Emouvoir à compassion, toucher de pitié, attendrir, adoucir. Fléchir ses juges. Se laisser fléchir aux prières, par les prières. Il est inexorable, rien ne le flechit, ne peut le fléchir. Cela est capable de fléchir les cœurs les plus durs, les plus barbares. Fléchir la dureté, la cruauté d'un tyran, le courroux d'un maître.

Il s'emploie de même figurément au neutre, et signifie, se soumettre, s'abaisser. Tout le monde fléchissait devant lui. Tout doit flechir sous les lois de la destinée.

Il signifie également, Cesser de persister dans des sentiments de dureté ou de fermeté. C'est un homme

doux, qui fléchit aisément. Quoi qu'on fasse, je ne fléchirai pas. Il est inébranlable, il ne fléchit point. Il ne sait ce que c'est que de fléchir. Il commence à fléchir.

Il signifie quelquefois, Céder, ne plus résister, ne plus combattre avec la même vigueur. L'aile droite de l'armée commençait à fléchir.

FLÉCHI, IE. participe.

FLECHISSEMENT. s. m. Action de

fléchir. Le fléchissement des ge

поих.

Il signifie aussi, L'état d'un corps qui fléchit. Le fléchissement d'une poutre, d'un mat, etc.

FLÉCHISSEUR, adj. m.T. d'Anat., qui se dit Des muscles destinés à faire fléchir certaines parties. Les muscles fléchisseurs du bras.

Il s'emploie aussi substantivement. Les fléchisseurs du genou. Les fléchisseurs sont opposés aux exten

seurs.

FLEGMAGOGUE. adj. des deux genres. (On écrit aussi, Phlegmagogue.) T. de Médec. Il se disait au

trefois Des médicaments qu'on croyait propres à purger la pituite.

Il se disait aussi substantivement, au masculin. Employer les flegmagogues.

FLEGMASIE, s. f. Voyez PHLEG

MASIE.

FLEGMATIQUE. adj. des deux genres. T. de Médec. Lymphatique, pitniteux; qui abonde en flegme, en pituite. C'est un homme extremement flegmatique, d'un tempérament flegmatique. Dans ce sens, on écrit aussi, Phlegmatique.

FLEGMATIQUE, se dit figurément, dans le langage ordinaire, D'une personne dont le caractère est froid, qui s'émeut difficilement; et alors il est quelquefois substantif. C'est un homme très-flegmatique. C'est un flegmatique.

FLEGME. s. m. T. de Médec. Sérosité; humeur aqueuse, laquelle fait partie constituante du sang, du lait, etc. Dans ce sens, on écrit aussi, Phlegme.

FLEGME, dans le langage ordinaire, se dit de La pituite, des matières aqueuses, épaisses et filantes, qu'on jette en crachant, en vomissant, etc. Dans ce sens, s'emploie plus ordinairement au pluriel. Il a jeté beaucoup de flegmes, des flegmes sanguinolents.

Il se prend, au figuré, pour La qualité d'un esprit posé, patient, qui se possède; et, dans ce sens, il ne se dit point au pluriel. C'est un homme qui a un grand flegme, qui est d'un grand flegme. Il a du flegme où il n'en faudrait point avoir. Son fleyme m'étonne. Il y a des occasions où il est bon d'avoir du flegme. Modérez votre bile, ayez un peu plus de flegme. Le flegme de cet homme me met au désespoir.

FLEGME, dans l'ancienne Chimie, signifiait, La partie aqueuse, insipide et inodore que la distillation dégage des corps.

FLEGMON. s. m. (On écrit aussi, Phlegmon.) T. de Médec. Inflammation du tissu cellulaire, accompagnée de rougeur, de gonflement et de douleur, qui se termine ordinairement par suppuration.

FLEGMONEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du flegmon. Inflammation flegmoneuse. Erésipèle fleg

moneux.

FLETRIR.v. a. Faner entièrement, ternir, ôter la couleur, la vivacité, la fraîcheur. Le vent de bise, le hale fletrit les fleurs. Le grand air fiẻtrit les couleurs. Le temps, l'age fletrit le teint, fletrit la beauté.

Fig., Flétrir les lauriers d'un héros, d'un conquérant, d'un poëte, etc., Ternir la gloire qu'il s'était acquise.

FLETRIR, se dit figurément, au sens moral, De ce qui altère ou diminue la pureté, le mérite, l'agrément, etc., de certaines choses. Les chagrins ont flitri sa jeunesse. Fletrir les graces du jeune age.

il signifie particulièrement, Abattre, oter l'énergie, la vigueur, le courage. Le malheur fletrit l'ame.

FLETRIR, signifie encore, Diffamer, déshonorer, dégrader, ou traiter comme infame. Fletrir quelqu'un.

Fletrir l'innocence. Flétrir la réputation, la mémoire, la gloire de quelqu'un. Flétrir quelqu'un du nom de traitre. Un homme que plusieurs condamnations ont déjà flétri. Il est à jamais fletri. Les tyrans que l'histoire a fletris.

Il signifie particulièrement, en Matière criminelle, Marquer une personne d'un fer chaud, en punition d'un crime. Il fut condamné à être fletri par la main du bourreau, à etre fletri. Fletrir un criminel. En France, cette peine est abolie.

FLETRIR, s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart des sens qui viennent d'être indiqués. Les fleurs se flétrissent. Sa beauté commence à se flétrir. Leur jeunesse s'est fletrie dans les larmes. Une âme qui s'est flétrie dans le malheur. Sa gloire allait bientôt se flétrir.

FLETRI, IE. participe. Pomme flẻtrie. Avoir la peau flétrie. Des charmes flétris. Un cœur flétri par de longs chagrins. C'est un homme flétri dans l'opinion publique.

FLETRISSANT, ANTE. adj. Qui flétrit, qui déshonore. Un arrêt fletrissant. Des imputations fleiris

santes.

FLETRISSURE. s. f. L'altération qui arrive à la fraicheur et à la vivacité des fleurs et des couleurs, ou à la beauté et à la délicatesse du teint, de la peau. La flétrissure des fleurs, des fruits. Le temps n'a pas 'cause la moindre flétrissure à la beauté de son teint.

Il signifie figurément, Tache à la réputation, à Thonneur. Voilà une grande flétrissure à son honneur, à sa réputation. Il a reçu une flétrissure qui ne s'effacera jamais. C'est une flétrissure a un homme que d'avoir fui dans le combat.

Il se dit, en Matière criminelle, de La marque d'un fer chaud, imprimé par ordre de justice sur l'épaule d'un criminel. On lui a trouvé une fletrissure sur l'épaule. En France, la peine de la fleirissure est abolie.

FLEUR. s. f. Production des végétaux, ordinairement colorée, et quelquefois odorante, qui précède le fruit, et qui porte les organes de la reproduction. Le calice, la corolle d'une fleur. Une fleur qui manque de calice, de corolle, d'étamine ou de pistil, est incomplète. Fleur complète. Fleur hermaphrodite. Fleur male. Fleur femelle. Fleur stérile. Les fleurs de cette plante sont grandes, petites, jaunes, blanches, rouges, etc. Fleurs pédonculées. Fleurs sessiles. Fleurs solitaires. Fleurs en grappe, en panicule, en corymbe, en ombelle, en épi, etc. Fleurcomposée. Fleur radiée. Fleur simple. Fleur double. Fleur nouvelle. Fleur épanouie. Bouton de fleur. Bouton à fleur. Fleur éclose. Fleur printanière. Fleur d'été. Fleur d'automne. Fleur de pêcher. Fleur de jasmin. Fleur d'orange. Une fleur qui se fane, qui se passe, qui se fletrit. Un arbre qui donne des fleurs, qui pousse des fleurs, qui est en fleur. La vigne est en fleur. Les blés sont en fleur. Il n'y a point de fleurs apparentes dans les fou

gères, ni dans les champignons. "Un arbre charge de fleurs. Un, раpillon qui vole de fleur en fleur. Un bouquet, une guirlande, une couronne de fleurs. Des festons de fleurs. Seme, jonché de fleurs. Couvert de fleurs. Cueillir une fleur. Aimer les fleurs. Orner sa cheminée de fleurs. Vase de fleurs. On n'a pas laissé les queues de ces fleurs assez longues. Les fleurs des champs. Une prairie émaillée de fleurs. Le parfum des fleurs.

Fig., Semer, jeter, répandre des fleurs sur la tombe de quelqu'un, Donner des louanges à sa mémoire.

Prov. et fig., Le serpent est caché sous les fleurs, se dit en parlant De choses dangereuses dont les apparences sont séduisantes. On dit dans un sens analogue, Couvrir de fleurs, cacher sous des fleurs le bord du précipice, un piège, etc.

Fig., La fleur de la virginité, La virginité même. On dit quelquefois, absolument et un peu librement, Fleur. Elle a perdu sa fleur.

FLEUR, se dit quelquefois, par extension, Des plantes à fleurs que l'on cultive pour l'agrément. C'est une fleur extrêmement recherchée. Planter, cultiver, arroser des fleurs. Avoir des pots de fleurs sur sa fenêtre. Marché aux fleurs.

Il a ce dernier sens dans les dénominations vulgaires de diverses plantes remarquables par la couleur ou la forme de leurs fleurs. Fleur de la passion (grenadille). Fleur de jalousie (amarante tricolore). Fleur de tous les mois (souci des jardins). Fleur de coucou (primevère à fleurs jaunes). Fleur du soleil (espèce de ciste). Etc., etc.

Il se dit également Des figures, des représentations de fleurs, et même de fruits, de feuilles, etc. Peindre des fleurs. Peintre de fleurs. Collection de fleurs lithographiées. On a gravé une fleur sur ce cachet. Broder une fleur, des fleurs sur une étoffe.

Etoffe à fleurs, Étoffe où il y a des figures de fleurs, etc., tissues ou brochées avec l'étoffe. Damas à fleurs. A fleurs d'or, à fleurs d'argent.

Fleurs artificielles, se dit de Certains ouvrages qui imitent des fleurs ou des plantes à fleurs, et qui servent à faire des bouquets, à orner les coiffures de femme, à décorer les appartements, etc. Fabricant, marchand de fleurs artificielles. Un bouquet de fleurs artificielles.

Fleur de lis. Voyez Lis. FLEUR, se dit figurément, en parlant de certaines choses, désipour gner Le temps où elles sont dans toute leur beauté, dans leur plus grand éclat, comme les arbres et les plantes lorsqu'ils sont en fleur. Etre dans la fleur, à la fleur de ses jours. Il est dans la fleur de la jeunesse. Trente ans, c'est la fleur de l'âge pour un homme. Mourir à la fleur de l'âge, à la fleur de ses ans. Elle était alors dans la fleur de sa beauté, dans toute la fleur de sa beauté. La fleur de la beauté n'a qu'un temps.

Il se dit quelquefois poétiquement ct dans le stylé élevé, d'Une per

TOME I.

sonne jeune, aimable, belle, ou même d'Un jeune enfant. Cette fleur si belle et qui fut sitôt moissonnée. Ce sont de tendres fleurs qu'il faut préserver du souffle impur des vices.

FLEUR, se dit aussi figurément, surtout en parlant Des ouvrages d'esprit, pour signifier, Ornement, embellissement. Il a essayé de répandre quelques fleurs sur ce sujet aride.

Fleurs de rhétorique, Ornements, embellissements du discours. Il se prend souvent enmauvaise part, lorsqu'on veut parler D'un discours où les ornements sont placés sans goût, prodigués sans mesure, etc. Il nous a fait beaucoup de fleurs de rhetorique, et n'a rien dit sur la question qu'il devait trailer.

FLEUR, se dit encore, figurément, d'Une légère blancheur qui paraît sur la peau de certains fruits, tels que les prunes, les raisins, etc., lorsqu'ils n'ont point encore été maniés. On servit quantité de fruits qui avaient encore toute leur fleur.

La fleur du teint, Cet éclat, cette fraîcheur de teint que donnent la jeunesse et la santé.

FLEUR, se dit également, au figuré, Du lustre, de l'éclat, etc., de certaines choses qui durent peu. La beauté n'a qu'une fleur. Cette étoffe est d'une belle couleur, mais elle n'a que la fleur.

Il se dit de même au sens moral. Cette fleur d'innocence qui donne tant de charme au jeune âge.

Il signifie en outre, quelquefo», La première vue, le premier usage d'une chose nouvelle. Voilà une étoffe qu'on n'a encore montrée à personne, vous en aurez la fleur. Il a eu la fleur de cette tapisserie, de ce meuble.

FLEUR, se dit aussi, figurément, pour Elite, choix, ce qu'il y a de meilleur, d'excellent. C'est la fleur de mes amis. Ces braves sont la fleur du régiment, de l'armée. Ne prendre que la fleur d'un sujet.

Fleur de chevalerie, fine fleur de chevalerie, s'est dit, dans les Romans de chevalerie, de L'élite des chevaliers, ou d'Un chevalier accompli. On dit encore quelquefois, familierement, C'est fine fleur de chevalerie, en parlant D'un homme qui a beaucoup de valeur et de probité. On dit dans un sens analogue, C'est la fleur de la galanterie, en parlant D'un homme galant auprès des femmes, ou Des attentions délicates et des petits soins qu'on emploie pour leur plaire.

Fig. et fam., La fleur des pois, se dit, en plaisantant, d'Un homme à la mode, élégant, agréable.

Fleur de farine, La partie la plus 'fine, la plus belle de la farine. Un gateau de fleur de farine.

FLEURS, au pluriel, se dit quelquefois pour Flueurs, et signifie, Les règles, les purgations menstruelles des femmes. Une femme qui a ses fleurs. Ce sens a vicilli.

Fleurs blanches, Certaine maladie des femmes.

FLEURS, s'est dit dans l'ancienne Chimie, et se dit quelquefois encore dans le langage médical, de Certaines substances solides où volatiles,

produites par sublimation ou décomposition. Fleurs de soufre, de zinc, d'arsenic, d'antimoine. Fleurs de benjoin. On dit de même au singulier, Fleur de soufre.

Fleurs du vin, Petits flocons de moisissure qui paraissent sur le vin, dans les tonneaux ou dans les bouteilles, lorsqu'il vient à se gåter.

A FLEUR DE. loc. prépositive. Presque au niveau de. Les fondements de cet édifice sont déjà à fleur de terre. La digue n'était pas encore à fleur d'eau. Il a de gros yeux à fleur de tête.

Au Jeu de paume, La balle a passé à fleur de corde, Elle a légèrement effleuré la corde, en passant pardessus, en sorte qu'il s'en est peu fallu que le coup ne fût perdu.

Fig. et fam., Cette affaire a passé à fleur de corde, Il s'en est peu fallu qu'elle ne manquàt.

Cette médaille est à fleur de coin, Elle est parfaitement conservée.

FLEURAISON. s. f. T. de Botan. Le développement et l'épanouissement des fleurs; L'époque où les plantes fleurissent; ou L'état des plantes en fleur. La gelée a retardé la fleuraison. Les fleurs de la seconde fleu

raison sont ordinairement moins grandes et moins belles que celles de la première. Il faut attendre l'époque de la fleuraison. Pendant la fleuraison. La fleuraison de la vigne est belle. Observer une plante au moment de sa fleuraison. On dit aussi, Floraison.

FLEURDELISER. v. a. Marquer d'une fleur de lis avec un fer chaud. Ce voleur avait déjà été fleurdelise. FLEURDELISÉ, ÉE. participe.

Il se dit adjectivement, en termes de Blason, De ce qui est orné, semé de fleurs de lis. Un écu fleurdelisé. Le bâton des maréchaux de France

était alors fleurdelisé.

FLEURE, EE. adj. T. de Blason, qui se dit Des pièces terminées en fleurs, ou bordées de fleurs. On dit aussi, Fleureté et Fleuronné.

FLEURER. v. n. Répandre une odeur, exhaler une odeur. Cela fleure bon.

Prov. et fig., Cela fleure comme baume, Cela sent fort bon; et, figurément et familièrement, en matière d'intérêt, Cela offre des sûretés, cela paraît devoir être avantageux, lucratif. On dit aussi, Sa réputation fleure comme baume, ne fleure pas comme baume, Il a une excellente réputation, une mauvaise réputation.

FLEURET. s. m. Certaine espèce de fil fait de la matière la plus grossière de la soie. Dans cette étoffe il entre beaucoup de fleuret. Le fond de cette étoffe est de fleuret.

Il se dit également d'Un ruban qui est fait de ce même fil. Une aune de fleuret.

Dans le Commerce, on nomme, au contraire, Fleuret de coton, de laine, de fil, Le coton, la laine, le fil de choix.

FLEURET, se dit aussi d'Une épée à lame carrée, sans pointe et sans tranchant, qui est terminée par une espèce de bouton garni de cuir, et dont on se sert à l'escrime. Présen

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ter le fleuret. Faire un coup de fleuret. Manier le fleuret. Je lui ai fait sauter le fleuret.

FLEURET, se dit en outre d'Un certain pas de danse. Un fleuret, un coupe.

FLEURETE. adj. Voyez FLEURE. FLEURETTE. s. f. diminutif. Petite fleur. Cueillir les fleurettes des pres.

Il ne s'emploie plus guère que figurément, et signifie, Propos galant, cajolerie que l'on dit à une femme. Dire des fleurettes. Conter des fleurelles. Conter fleurette. Elle aime les fleurettes. Elle aime la fleurette.

FLEURIR. v. n. Pousser des fleurs, être en fleur. Quand les roses commencent à fleurir. Les anemones fleurissent de bonne heure. Cette plante fleurit en été, en automne.

Fig. Sa barbe va bientôt fleurir, se dit D'un jeune homme dont la barbe est près de pousser.

FLEURIR, signifie figurément, Etre dans un état de prospérité, de splendeur; être en crédit, en honneur, en réputation. Alors il fait souvent Forissait à l'imparfait de l'indicatif, et toujours Florissant, au participe ou adjectif verbal, l'un et l'autre empruntés du verbe inusité Florir. Un prince qui s'attache à faire fleurir l'agriculture, l'industrie. Dans un siecle où fleurissent les arts. Les peintres et les poètes qui fleurirent à cette époque. Les sciences et les beaux-arts fleurissaient ou florissaient sous le règne de ce prince. On dit toujours Florissait, lorsqu'on parle D'une personne ou d'une collection de personnes, comme d'un peuple, d'une ville, d'une république. Ronsard florissait en France à la fin du seizième siècle. Cet empire florissait encore par ses anciennes lois. Athènes florissait sous Périclès.

FLEURIR, est quelquefois actif, dans le langage familier, et signifie, Parer d'une fleur, d'un bouquet, etc. Qui vous a fleuri de la sorte? On l'emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Vous ne sortirez point de mon jardin sans vous fleu

rir.

FLEURI, IE. participe. Arbre fleuri. Pré fleuri.

Poétiq., La saison fleurie, Le printemps.

Paques fleuries, Le dimanche des Rameaux, qui précède immédiatement celui de Pâques.

FLEURI, s'emploie aussi, adjectivement et figurément, dans les locutions suivantes :

Teint fieuri, visage fleuri, mine fleurie, Teint, visage, etc., qui a de la fraicheur et de l'éclat.

Discours fleuri, style fleuri, Discours, style rempli d'ornements. Il a un style très-fleuri, trop fleuri.

Esprit fleuri, Esprit remarquable surtout par l'éclat et par l'agréinent.

En Peinture, Couleur fleurie, Couleur dont les tons brillants semblent tenir de l'éclat des fleurs.

En Musique, Contre-point fleuri ou figure, Celui où les différentes parties procèdent par des valeurs et des rhythmes différents.

FLEURISSANT, ANTE. adj. Qui

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pousse des fleurs, qui est fleuri. Les pres fleurissants. Les plaines fleurissantes. Au figuré, on dit Floris

sant: voyez ce mot.

FLEURISTE. s. m. Celui qui est curieux de fleurs, qui connaît, qui aime les fleurs, qui prend plaisir à les cultiver. C'est un fleuriste, un grand fleuriste. Ce jardinier est un bon fleuriste. Il y a beaucoup de gens qui se piquent d'être fleuristes.

Fleuriste artificiel, Celui qui fait ou qui vend des fleurs artificielles. On appelle absolument Fleuriste, Une ouvrière qui fait des fleurs artificielles.

Adjectiv., Marchand, marchande fleuriste, Marchand, marchande de fleurs, de plantes à fleurs. Jardinier fleuriste, Celui qui cultive des fleurs. Jardin fleuriste, Jardin principalement destiné à la culture des fleurs.

FLEURISTE, se dit aussi d'Un peintre qui s'adonne particulièrement à peindre des fleurs. Ce peintre est un excellent fleuriste. Ce sens a vieilli : on dit maintenant, Peintre de fleurs.

FLEURON.s. .s. m. Espèce de représentation de fleur servant d'ornement. Les fleurons d'une couronne, Une étoffe où il y a des fleurons, de grands fleurons. Les fleurons qu'on taille sur les moulures et autres membres d'architecture.

Il se dit particulièrement, en termes d'Imprimerie, d'Un ornement que l'on met quelquefois à la fin des

visions d'un ouvrage ou sur le titre, et qui autrefois représentait ordinairement des fleurs. Ce fleuron représente les attributs du commerce. Le sujet d'un fleuron doit être approprié à la matière du chapitre qu'il

termine.

Fig., C'est un des plus beaux fleurons de sa couronne, le plus beau fleuron de sa couronne, se dit D'une des principales prérogatives qu'ait un prince, d'un de ses plus grands revenus, d'une de ses meilleures provinces; et, par extension, De ce qu'une personne a de plus considérable, de plus avantageux. On dit de même: Ajouter un fleuron à sa couronne. Il a perdu le plus beau, les plus beaux fleurons de sa couronne. Etc.

FLEURON, en termes de Botanique, se dit de Chacune des petites fleurs dont la réunion sur un seul réceptacle et dans un calice commun, forme une fleur composée. Il y a deux sortes de fleurons: le fleuron proprement dit, qui a la forme d'un tube ou d'un cornet, découpé à son ouverture en quatre ou cinq divisions régulières; et le demi-fleuron ou fleuron en languette, qui est un peu tubulé à sa partie inférieure et qui s'épanouit ensuite d'un seul côté, de manière à former une languette plane. Le chardon, l'artichaut, l'armoise, portent des fleurs à fleurons. Les fleurs du pissenlit, de la chicorée, etc., sont composées de demi-fleurons. La fleur du tournesol, de la pâquerette, a des fleurons au centre et des demi-fleurons à la circonference.

FLEURONNE. adj. Voyez FLEURé.
FLEUVE. s. m. Grande rivière qui

porte ses eaux et conserve son nom jusqu'à la mer. Grand fleuve. Fleuve profond. Fleuve rapide, impétueux. Fleuve navigable. Le bord, la rive d'un fleuve. Les eaux d'un fleuve. Le courant du fleuve. Le canal, le lit, le cours d'un fleuve. L'embouchure d'un fleuve. Fleuve qui coule doucement. Traverser, passer un fleuve à gué.

Il se dit quelquefois, en poésie, pour désigner Une rivière quelconque.

Fig. et poétiq., Le fleuve de la vie, Le cours de la vie. Descendre paisiblement le fleuve de la vie.

FLEUVE, se dit, en Mythologie, Des diyinités qui président aux fleuves, et qu'on représente ordinairement sous la figure de vieillards couchés sur des roseaux, appuyés sur une la tête ceinte d'une couronne de jones, et quelquefois le front armé de cornes. Le peintre, le sculpteur a donné à ce fleuve des formes colossales. Les attributs d'un fleuve.

urne,

FLEXIBILITE. s. f. Qualité de ce qui est flexible. Il se dit au propre et au figuré. La flexibilité de l'osier. La flexibilité de la voix. La flexibilité de l'esprit, du caractère.

FLEXIBLE. adj. des deux genres. Souple, qui plie aisément. Il n'y a rien de plus flexible que l'osier. Üne branche flexible. Avoir un corps souple et flexible.

Fig., Voix flexible, Voix souple et aisée, qui passe facilement d'un ton à un autre. Ce chanteur a la voix très-flexible.

FLEXIBLE, signifie figurément, Qui cède aisément aux impressions qu'on veut lui donner. Un caractère flexible.

Esprit flexible, Esprit qui passe avec facilité d'un sujet, d'un travail à un autre.

FLEXION. s. f. État de ce qui est fléchi. La flexion d'un ressort, d'une poutre, etc.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de L'action des muscles fléchisseurs, du mouvement opéré par les muscles fléchisseurs dans les parties du corps qui se plient La flexion est opposée a l'extension. La flexion du yenou. FLEXUEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Qui est fléchi, courbé plusieurs fois dans sa longueur. Tige flexueuse. Pédoncule flexueux.

FLEXUOSITE. s. f. T. de Botan. État de ce qui est flexueux. Cette plante est remarquable par la flexuosité de ses tiges.

FLI

FLIBUSTIER. s. m. Nom d'une sorte de pirates qui couraient les mers d'Amérique, et qui étaient de toute nation. Les flibustiers ont fait des entreprises qui demandaient

une valeur extraordinaire.

FLIC FLAC. Onomatopée dont on se sert quelquefois, dans le langage familier, pour exprimer le bruit de plusieurs coups de fouet, celui de plusieurs soufflets donnés coup sur coup, etc.

Elle s'emploie aussi comme substantif masculin, en termes de Danse, pour désigner Une sorte de pas; et

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