tière d'un procès, et qu'on nomme Le fond. L'affaire est bonne quant au fond, mais la forme n'en vaut rien. Il est des cas où la forme emporte le fond, où le vice de la forme nuit au fond. Pour la forme, Afin d'observer les cérémonies ordinaires, afin de se conformer aux usages reçus, et de sauver les apparences. J'irai le voir seulement pour la forme. C'est une chose qu'il faut faire pour la forme. J'ai dit cela pour la forme. FORMES, au pluriel, se dit quelquefois Des façons de s'exprimer ou d'agir propres à une personne. It a des formes un peu rudes, mais c'est un excellent homme. Des formes grossières. Des formes polies, honnetes. On l'emploie même, absolument et familièrement, dans le sens de Formes polies. C'est un homme qui a des formes. Avec des formes, en y mettant des formes, vous réussirez à le persuader. FORME, se dit, dans quelques Arts, Du modèle qui sert à donner à certaines choses la forme qu'elles doivent avoir. Mettre un chapeau en forme, sur la forme. Mettre une forme dans un soulier. Forme brisée, Forme composée de pièces qui peuvent se séparer. FORME, se dit également de La partie d'un chapeau qui est faite sur le modèle de bois, et de La partie de dessus d'un soulier. La forme de ce chapeau est trop basse. La forme de ce soulier est toute gâtée. FORME, en termes d'imprimerie, se dit d'Un châssis de fer qui contient des pages de caractères plus ou moins nombreuses, selon le format. Imposer une forme. Serrer les pages d'une forme avec des coins. Serrer une forme. Il faut deux formes pour composer une feuille. On a tiré la première forme. Une forme de de huit pages, elc. quatre pages, FORME, en termes de Papeterie, se dit d'Un chassis de bois, garni d'un tissu métallique, servant à fabriquer le papier. FORME, se dit aussi d'Un bane garni d'étoffe, et rembourré. Une forme de moquette. Une forme de velours. Il se dit également Des stalles qui sont dans un chœur, En termes de Chasse, Un lièvre en forme, Un lièvre au gîte. FORME, en termes de Marine, se dit d'Un bassin pratiqué dans un port, pour y faire entrer les bâtiments qu'on veut radouber ou réparer. FORME, en termes de Maréchalerie, se dit d'Une tumeur calleuse qui vient au paturon d'un cheval. FORMEL, ELLE. adj. Exprès, précis, positif, clair. Paroles formelles. Termes formels. Le texte formel de la loi. C'est une des clauses formelles du contrat. Par une disposition formelle de la charte, de la toi. Désaveu formel. Dénégation formelle. Contradiction formelle. Cause formelle, se disait, dans l'ancienne Philosophie, de La cause qui fait qu'une chose est telle qu'elle est ; par opposition à Cause matérielle. FORMELLEMENT, adv. En termes exprès, précisément, clairement. La loi le dit formellement, le défend formellement. Le contrat porte for- | mellement. Il s'y est oppose formellement. Il a nie formellement. Il a déclaré formellement que... Il se disait, dans l'ancienne Philosophie, par opposition à Matérielle ment. FORMER. v. a. Donner l'être et la forme. Dieu a formé l'univers. Dieu a forme l'homme à son image, il l'a formé du limon de la terre. Il signifie aussi, en général, Produire, faire, opérer, ou Composer, constituer. Former un son. Former une voix articulée. Former des pas en dansant. Les eaux avaient formé un ravin profond. Le sang dont ce prince a été formé. Les vapeurs qui forment les nuages. A l'endroit où la route forme le coude. Ils formerent un cercle autour de lui. Former le cercle. Leur troupe forma le carré , pour résister à la cavalerie. Former un concert de voix et d'instruments. Nous formions une société particulière. Les arbres qui forment une allée. Les lignes qui forment un triangle, un carré. Tant de bataillons forment un régiment. Les sons qui forment un accord. Les mots qui forment une phrase. Ces deux objets forment un contraste frappant. Cette dissertation forme à elle seule les deux tiers de l'ouvrage. Voilà ce qui forme le principal merite de cet écrit. Il se dit, particulièrement, en parlant De la manière de faire, de composer les mots, ou de les modifier, de les varier. Ce mot a été formé de tel autre par corruption. Former les temps d'un verbe. Du participe présent on forme l'imparfait, en changeant ant en ais. FORMER, signifie aussi, Fabriquer, figurer, façonner, donner une certaine forme, une certaine figure. Le potier forme des vases, et leur donne telle figure qu'il veut. Former un nœud. Former un triangle. Former des caractères. Former bien ses lettres, ses caractères. Fig., Former des nœuds, des liens, elc., S'engager dans quelque union. On dit dans le même sens, Former une liaison, etc. FORMER, signifie en outre, Produire dans son esprit, concevoir dans son esprit. Former un dessein, une résolution. Former un projet. Se former des chimères. Se former une idée de quelque chose. Former des vaux, des souhaits, des désirs. Il signifie également, Proposer, exposer ce qu'on a conçu, le mettre en avant. Former une objection. Former une difficulté. Former sa plainte, son opposition devant le juge. Former opposition. FORMER, signifie encore, Organiser, instituer, établir. Former un bataillon, un escadron, un corps d'armée. Former une société, une académie. Former une république, une monarchie. Former un conseil. Former une cabale, une conspiration. Former une ligue. Former un établis sement. Former un siége, Commencer le siége d'une place, commencer à ouvrir la tranchée. Il a investi la place, mais il n'a pas encore formé le siége. Former une entreprise, La concevoir et travailler à l'exécuter. Les grandes entreprises qu'il avait formées. FORMER, signifie aussi, Instruire, façonner par l'instruction; faire contracter à quelqu'un certaines habitudes convenables. Former un jeune homme; lui former l'esprit, le caractère. Former la jeunesse d'un prince; le former à la vertu, aux bonnes mœurs. Former un apprenti, un disciple. La lecture des bons livres forme les mœurs. C'est l'expérience qui forme les hommes. On dit de même, Former des soldats, des marins, etc. Il se dit dans un sens analogue, en parlant Du goût, du style, etc. Former son style sur celui d'un auteur. On forme son gout, on se forme le goût par l'étude des bons modèles. FORMER, s'emploie avec le pronom personnel dans la plupart des sens qui viennent d'être indiqués. Le poulet se forme dans l'oeuf. Il s'est forme un gouffre en cet endroit. Les météores qui se forment dans l'air. Un orage se formait derrière nous. Des rassemblements se formèrent. Le futur des verbes français se forme ordinairement de l'infinitif. Les idées, les images qui se forment dans notre esprit. Cette république ne s'est formée que lentement. L'assemblée s'est formée en comité secrel. Une ligue se forma contre lui. Il s'est bien formé depuis que je ne l'ai vu. Il se formera avec le temps. On se forme en voyant le monde. Le goût se forme par la lecture des bons auteurs. Se former sur de bons modèles. FORME, EE. participe. Avoir la taille bien formée. Avoir un goût forme. FORMICA - LEO. s. m. Voyez FOURMI-LION. FORMICANT. adj. m. T. de Médec. Il ne s'emploie que dans cette locution, Pouls formicant, Pouls petit, faible et fréquent. FORMIDABLE. adj. des deux genres. Redoutable, qui est à craindre, ou qui inspire une grande crainte. C'est un homme formidable. C'est. la chose du monde la plus formidable. Cette armée avait un aspect formidable. Une puissance formidable. Des troupes formidables. Il s'est rendu formidable par la rapidité de ses conquetes. Ils se rendirent formidables à leurs voisins. FORMIER. s. m. Ouvrier qui fait et vend des formes pour les chaus sures. FORMUER. v. a. T. de Vénerie. Faire passer la mue à un oiseau. FORMUE, EE. participe. FORMULAIRE. s. m. Livre, recueil de formules. Formulaire des notaires. Formulaire des actes de procédure. Formulaire pharmaceutique. se dit aussi de Tout ce qui contient quelque formule, quelque formalité à observer, quelque profession de foi. Formulaire de dévotion. Signer un formulaire de foi. Il s'est dit, particulièrement et absolument, Du bref émané de la cour de Rome au sujet du livre de Jansenius. Signer, refuser le Formulaire. FORMULE. s. f. Modèle qui contient les termes formels et exprès dans lesquels un acte authentique, solennel, religieux, etc., est ou doit être conçu. La formule d'un acte. Formule de serment. Formule de droit. Recueil de formules. La formule d'un mandement. Formule de prières. Formule d'algèbre ou algébrique, se dit d'Un ensemble de termes algébriques qui compose l'expression la plus générale d'un résultat de cal cul. FORMULE, se dit, en Médecine, Des recettes pharmaceutiques, des ordonnances de médecin, rédigées conformément aux règles et dans le langage de l'art. Dresser une formule. On use dans les formules de certains caractères, de certaines abréviations pour désigner les médicaments, leur dose, leur poids, etc. Medecine, collyre, looch, etc., suivant la formule. Il s'emploie aussi dans le langage ordinaire, et se dit de Certaines façons de s'exprimer dont on se sert habituellement dans les diverses relations de la vie. Des formules de politesse. Laissons de côté ces vaines formules, et parlons avec franchise. La formule qui termine une lettre. FORMULER. v. a. T. de Médecine et de Pharmacie. Rédiger une ordonnance de médecine selon les règles et avec les termes de l'art. Cette ordonnance a été mal formulée. Ce médecin ne sait pas formuler. En Jurispr., Formuler un acte, un jugement, etc., Le rédiger en la forme accoutumée. FORMULER, en termes d'Algèbre, Donner la formule qui exprime le résultat général d'un calcul. FORMULE, ÉE. participe. FORNICATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui commet le péché de fornication. L'Écriture dit que ni les fornicateurs ni les adultères n'entreront dans le royaume des cieux. FORNICATION. s. f. Le péché de la chair entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par aucun vou. Simple fornication. Le péché de fornication. Commettre fornication. Ce mot et celui de Fornicateur ne se disent guère que dans le dogmatique, et en matière de religion. FORNIQUER. v. n. Commettre le FORS. préposition. Excepté, hormis, à la réserve de. Ils sont tous morts, fors deux ou trois, « Tout est perdu, fors l'honneur », écrivait François Ier, après la bataille de Pavie. Il est vieux. FORSENANT. adj. T. de Chasse. Il se dit D'un chien courant qui a beaucoup d'ardeur. FORT, ORTE. adj. Robuste, vigoureux. Un homme fort, extrêmement fort. Un homme grand et fort. Un homme fort et ramassé. Avoir le bras fort, la main forte, les reins forts. Avoir une forte constitution. C'est un homme fort, et qui résiste au travail, à la fatigue. Il est plus fort, moins fort qu'un tel. Il n'est pas assez fort pour porter tout cela. Ce cheval est-il assez fort pour le carrosse ? Un oiseau qui a Vaile forte. Prov., Cet homme est fort comme un Turc, Il est extrêmement robuste, vigoureux. FORT, signifie aussi, Grand et puissant de corps, épais de taille. Un fort cheval. Un fort mulet. Un cheval fort du dessous. Un fort mulet porte six cents pesant. On dit dans un sens analogue, Avoir la jambe forte, la main forte, etc. Il se dit également Des choses, et signific, Gros et épais de matière, capable de porter un poids ou de résister au choc. De fortes murailles. Une forte digue. Cet arbre est déjà fort. Il faut une poutre plus forte. Ces solives-là sont trop fortes pour la poutre. Il faut une barre de fer plus forte. Une planche qui n'est pas assez forte. De la vaisselle d'argent extrêmement forte. Coffre-fort: Voyez COFFRE, Il se dit pareillement Des étoffes, des toiles, du cuir, etc. Un damas fort et plein de soie. Cette étoffe est forte, eile durera longtemps. Du ruban bien fort. En cuir fort et qui résiste à l'eau. Terre forte, Terre grasse, tenace, et difficile à labourer. Cotle forte, Sorte de colle plus tenace que la colle ordinaire. FORT, se dit aussi Des villes et des places de guerre; et alors il signifie, Qui est en état de résister aux attaques de l'ennemi. Ville forte. Place forte. Le corps de la place est trèsfort. Les dehors sont encore plus forts que le corps de la place. Il se dit, quelquefois, Des troupes que leur nombre et leurs ressources mettent à même d'attaquer et de se défendre avec avantage. L'ennemi était plus fort que nous. FORT, en parlant Des bois, des blés, etc., signifie, Touffu, rangé près à près. Les bies sont forts cette année. Un bois extrêmement fort. La haie est trop forte pour qu'on y puisse passer. FORT, signifie encore, Rude, difficile, pénible. Un ressort qui est très-fort. Vous lui donnez là une forte tache. Ils trouvèrent une montagne forte à monter. C'est un cheval fort à dompter. Ce cheval a la bouche forte, est fort en bouche, Il n'obéit point au mors. Fam., Le plus fort en est fait, Le plus difficile, le plus désagréable en est fait. Prov., La jeunesse est forte à passer, Dans la jeunesse on a bien de la peine à modérer ses passions. FORT, se dit figurément De ce qui est considérable dans son genre. C'est une forte maison, on y fait beaucoup de dépense. Une forte dépense. Recevoir un fort salaire, de forts appointements. Une forte somme. Un nombre plus fort qu'un autre. Ils laissèrent un fort détachement à la garde du butin. Les journées de travail sont plus fortes dans telle saison. Poids fort. Mesure forte. Une forte dose. Un ordinaire fort, Une table servie tous les jours copieusement. Une forte entrée, Une entrée copieuse; et, dans le même sens, Un plat fort, très-fort. Voix forte, Voix pleine et qui se fait bien entendre. FORT, au figuré, signifie particulièrement, Impétueux, grand, violent, énergique dans son genre. Forte pluie. Vent fort. Sons forts. Forte gelée. Forte chaleur. Forte douleur. Médecine trop forte. Forte maladie. Forte fieure. Son pouls est fort et élevé. Il faut donner le feu plus fort. Le coup de tonnerre fut si fort que les vitres en tremblerent. Donner une forte impulsion. Faire une forte résistance En Musique : La mesure se divise en temps faibles et en temps forts. Appuyer sur les temps forts. Etc. Il s'applique également Aux choses morales. Avoir une forte inclination, une forte passion pour quelque chose. Cela fit une forte impression sur son esprit. Causer une forte émotion. Fam., Cela est plus fort que moi, se dit D'une passion, d'une répugnance, d'une habitude, etc., qu'on ne peut vaincre, surmonter. FORT, se dit, dans une acception analogue à celle qui précède, De certaines choses qui font une vive impression sur le goût ou sur l'odorat. Liqueurs fortes. Vinaigre fort. Biere forte. Cidre fort. Le gingembre, le piment ont un goût très-fort. Cette eau de Cologne est bien forte, a une odeur bien forte. Ce tabac est trop fort pour moi. Il se dit, particulièrement, De ce qui est excessivement acre, désagréable au goût, à l'odorat. Du beurre fort. Avoir l'haleine forte. Eau-forte. Nom que l'on donne ordinairement à l'acide nitrique, dans le commerce et dans les arts. Graver à l'eau-forte, Graver sur une planche de cuivre avec le seul secours de l'eau-forte. On appelle par extension, Eau-forte, Une estampe tirée sur une planche qui a été préparée à l'eau-forte, pour être ensuite terminée au burin, ou sur une planche entièrement gravée à l'eau-forte. Une eau-forte. Les eauxfortes de Rembrandt. FORT, se dit aussi pour Chargé, en parlant D'un liquide, d'une couleur, ele. Lessive trop forte. Vin fort. Bouillon trop fort. Ce the est bien fort. Ce cafe est trop fort. Couleur forte. Des teintes plus fortes. FORT, se dit en outre pour Puissant, tant au sens physique qu'au sens moral. Son parti est le plus fot. Vous aurez affaire à forte partie. Un homme est bien fort quand il a pour lui la justice. Céder au plus fort. C'est le plus fort qui fait la loi. Quand on n'est pas le plus fort, il faut céder. La raison du plus fort. Main-forte. Voyez cette expression à son rang, alphabétique, dans la lettre M. FORT, signifie encore, Qui est bien fondé, qui est appuyé sur de bons principes. Cette raison-là est bien plus forte que l'autre. C'est un des plus forts arguments pour prouver Timmortalité de l'ame. Une forte objection. Par comparaison du plus ou moins, A plus forte raison, Avec d'autant plus de raison. Si l'on est obligé de fire du bien aux étrangers, à plus forte raison doit-on en faire à sa famille. FORT, se dit également des expressions, du style, etc., lorsqu'ils joignent l'énergie à la justesse, et qu'ils sont capables de frapper, d'entrainer. Une expression forte. Un style fort et concis. Une éloquence forte et rapide. Il se dit aussi Des expressions, des termes, des propos durs et offensants. Cette expression-là est un peu forte. L'épithète est forte. Ce que vous dites-là est un peu fort. Fam., Cela est fort, parait fort; voilà qui est fort, se dit D'une chose qui étonne désagréablement, qui paraît extraordinaire, ou difficile à croire. FORT, se dit souvent, au figuré, pour Habile, expérimenté, capable. C'est un homme fort. Il est fort sur ces matières-là, il y est fort plus que personne. Cet élève est fort sur la philosophie, sur l'histoire. Il n'est pas assez fort pour bien traiter un pareil sujet. Elle est très-forte sur le piano, sur la harpe. Etre fort aux échecs, au piquet. Je ne joue pas contre vous, vous étes beaucoup plus fort que moi. Il n'est pas fort. C'est une tête forte, une forte tete, C'est un homme de beaucoup de jugement, de beaucoup de capacité. C'est une des plus fortes létes du conseil, de l'assemblée. On appelle aussi Tete forte, Un homme qui porte bien le vin, qui peut en boire beaucoup sans s'incommoder. Avoir l'esprit fort, Avoir de la vigueur, de la pénétration et de l'étendue d'esprit. Il a l'esprit fort, il n'est point accablé par la multitude des affaires. Un esprit fort, se dit d'Une personne qui se pique de ne pas croire les dogmes de la religion; et, en général, de Quiconque veut se mettre an-dessus des opinions et des maximes reçues. C'est un esprit fort. Il fait l'esprit fort. Les prétendus esprits forts. Très-fam., Il est fort pour parler, pour pérorer, etc., se dit, par une sorte de dénigrement, De celui qui sait beaucoup moins agir que parler, etc. FORT, se prend aussi, figurément, pour Courageux, magnanime, ferme. C'est un homme qui a un caractère fort, qui a l'ame grande et forte. La femme forte de l'Écriture. Cela est d'une âme forte. Se faire fort, S'engager à quelque chose, se rendre caution, se rendre garant. Dans cette phrase, le mot Fort s'emploie toujours sans nombre ni genre. Je me fais fort d'en venir à bout. Il se fait fort de son ami. Elle se fait fort d'obtenir la signature de son mari. Ils se faisaient fort d'une chose qui ne dépendait pas d'eux. On dit dans le mème sens, Se porter fort pour quelqu'un, Répondre du consentement de quelqu'un. FORT, se met souvent avec la préposition en, ou avec la préposition de, suivie d'un substantif qui indique le Genre de force, la cause, la qualité, les ressources, etc., qui rendent fort. Etre fort des reins. Une place forte d'assiette. Cette armée est forte en infanterie, forte d'infanterie. Il est fort en cavalerie. Les ennemis sont plus forts en nombre. Une armée forte de cent mille hommes. Etre fort en raisons. Ils étaient forts de nos divisions. Etre fort de la protection de quelqu'un. Etre fort de sa conscience, Ce discours est très-fort de raisonnement, est très-fort de style. Prov. et pop., Etre fort en gueule, Parler beaucoup, avoir la repartie prompte et rude. FORT, se dit substantivement, surtout dans le style élevé, de Celui qui a la force ou la puissance. Protéger le fible contre le fort. Les forts de la halle, Les portefaix qui font le service de la halle aux blés de Paris. FORT, s'emploie également, comme substantif, pour désigner, L'endroit le plus fort d'une chose. Mettre une poutre sur son fort. Le fort de la voute. Le fort de la balance. Gagner le fort de l'épée. Le fort de la boule. Il se dit aussi de L'endroit le plus épais et le plus touffu d'un bois. S'enfoncer dans le fort du bois. Courir dans le fort. Il se dit, en termes de Chasse, Du repaire, de la retraite, de certains animaux qui se réfugient toujours dans l'endroit le plus épais du bois. Le sanglier est dans son fort. Relancer une bête dans son fort. FORT, Substantif, se dit figurément et familièrement Du genre de mérite ou de savoir, de la qualité qui distingue une personne. Son fort, c'est l'histoire, la chronologie. C'est là son fort. La critique est son fort. C'est le tirer de son fort que de le tirer de là. C'est le prendre par son fort que de l'attaquer sur la géométrie. Tout le fort de cet homme est la mémoire. On dit dans un sens ana logue: Connaître le fort et le faible d'une affaire. Savoir le fort et le fin d'un art. Communément, Du fort au faible, le fort portant le faible, Toutes choses étant compensées, ce qui manque d'un côté étant suppléé de l'autre. Quatre chevaux porteront tout cela, du fort au faible. Des terres qui valent tant l'arpent, le fort portant le faible. Il a de bonnes et de mauvaises qualités; mais, le fort portant le faible, c'est un assez galant homme. FORT, substantif, signifie encore, Le temps où une chose est dans son plus haut point, dans son plus haut degré; et il se dit tant Des choses physiques que des choses morales. Dans le fort de l'hiver. Dans le fort de l'été. Au fort de la tempéte. Dans le plus fort de la guerre. Il est dans le fort de sa maladie. Dans le fort de sa fièvre. Un homme, dans le fort de sa passion, dans le fort de la colère, peut-il écouter la raison? Il ne faut pas lui en parler dans le fort de sa douleur, de son affliction. FORT, substantif, se dit en outre d'Un ouvrage de terre ou de maçonnerie, en état de résister aux attaques de l'ennemi. Bâtir un fort. Attaquer un fort. Prendre un fort. Il n'y a qu'un fort de terre qui défende l'entrée du pont. FORT, s'emploie aussi comme adverbe, et signifie, Vigoureusement, d'une manière forte et vigoureuse. Frappez fort. Heurtez plus fort. Poussez fort. Il signifie aussi, Extrêmement, beaucoup; et alors, quand on le met devant un adjectif ou devant un adverbe, il marque le superlatif. Il pleut fort. Il gèle fort. Il vente fort. Elle lui plait fort. Cette entreprise lui tient fort au cœur. J'ai cela fort à cœur. Je crois fort qu'il s'y opposera. Il nie fort et ferme. Il en a été fort surpris. Cet ouvrage est fort estimé des savants. Fort beau. Fort laid. Elle est fort aimable. Cela est fort inquietant. Il n'est pas fort habile. Fort bien. Fort mal. FORTE. adv. (On prononce Forté.) T. de Musique emprunté de l'italien, Fort. Il se met, dans une pièce de musique, aux endroits où le son doit être renforcé. FORTEMENT. adv. D'une manière vigoureuse, ferme, solide. Il le saisit fortement par le milieu du corps, et l'enleva de terre. Attacher fortement une chose à une autre. Cela tient fortement à la muraille. Il signifie figurément, Avec énergie, avec force, avec ardeur. Agir fortement. Il a insisté fortement sur ce point. C'est un ouvrage fortement pensé. Il a parlé fortement. Cet ouvrier a foriement travaillé. Se mettre fortement quelque chose en tête. Des contours, des muscles, etc., fortement dessinés, Des muscles, des contours, etc., dont la forme ou la saillie est très-prononcée. On dit dans un sens analogue, en parlant Du visage, Des traits marqués for tement. FORTE-PIANO. s. m. (On prononce Forte.) T. de Musique. Espèce de clavecin dont la construction est telle, qu'on peut renforcer ou adoucir le son à volonté. Jouer du forte-piano. FORTERESSE. s. f. Lieu fortifié, destiné à recevoir une garnison et à défendre un pays. Cette forteresse tient tout le pays en respect. Altaquer une forteresse. Prendre une forteresse. Ils se retirèrent dans une forteresse. FORTIFIANT, ANTE. adj. Qui augmente les forces. Il se dit Des remèdes et des aliments. Le vin est un remède et un aliment fortifiant. Il s'emploie aussi comme substantif, au masculin. Prendre des fortifiants. FORTIFICATION. s. f. Ouvrage de terre ou de maçonnerie qui rend une place forte. La fortification de cette ville est excellente. Les fortifications n'en valent rien. Abattre, raser les fortifications. Démolir, réparer les fortifications. Dresser le plan des fortifications. Travailler aux fortifications. Fortification réguliere, irrégulière. Il signifie aussi, L'art de fortifier. Cet ingénieur entend bien la fortification. On le dit plus ordinairement au pluriel. Se connaitre, s'entendre aux fortifications. Apprendre, étudier les fortifications. Il signifie encore, L'action même de fortifier. On travaille à la fortification de cette place. FORTIFIER. v. a Rendre fort, donner plus de force. Cet exercice est propre à fortifier le corps. Le bon vin fortifie l'estomac. Il se dit souvent au sens moral. Ces meditations fortifient l'esprit. Fortifier le courage. Se fortifier l'ame. Fortifier son âme, son cœur, Je fortifiai ses espérances. Le temps fortifie l'amitié. Fortifier une preu ve, un raisonnement. Cela fortifiait les soupçons. Fortifier une ac cusation. Fortifier quelqu'un dans une résolution, Ly faire persister, ly affermir. En termes de Peinture, Fortifier une figure, les membres d'une figure, Leur donner plus de grosseur. Fortifier les teintes, Les rendre plus vigoureuses. Fortifier les ombres et les touches, Les rendre plus brunes et plus obscures. FORTIFIER, signifie particulièrement, Faire des ouvrages pour mettre une ville, une place, un poste, etc., en état de résister à l'ennemi. Fortifier une ville, une place, un poste, un chateau. Fortifier un camp. Ce côté de la place était mal fortifié. FORTIFIER, avec le pronom personnel, signifie, tant au propre qu'au figuré, Devenir fort, plus fort. Cet enfant se fortifie tous les jours. Ce convalescent commence à se fortifier un peu. L'esprit se fortifie par l'etude. Un sentiment qui se fortifie. Se fortifier dans la vertu. Se fortifier dans sa résolution. Se fortifier dans un poste, S'y retrancher, y faire des dispositions qui mettent en état de tenir contre l'ennemi. FORTIFIE, EE. participe. Un lieu fortifié. FORTIN. s. m. diminutif. Petit fort. Construire un fortin. On accompagna le grand fort de deux fortins. FORTIORI (A). Expression latine, qui s'emploie en termes de Logique, et qui signifie, À plus forte raison. Raisonner à fortiori, conclure à fortiori, c'est-à-dire, D'après un rapport du moins au plus qui établit plus fortement ce qu'on veut prouver. Si je dois obliger mon cousin, à fortiori dois-je secourir mon frère. FORTITRER. v. n. T. de Chasse. Il se dit Des cerfs ou d'autres bêtes qui évitent de passer dans les lieux où il y a des relais ou des chiens frais amenés pour les courre. Le cerf a forture deux fois. FORTRAIT, AITE. adj. T. de Manége. Il se dit D'un cheval outré de fatigue. Un cheval fortrait. FORTRAITURE. s. f. T. de Manége. Fatigue outrée d'un cheval. FORTUIT, ITE. adj. Qui arrive par hasard, d'une manière imprévue. Par cas fortuit C'est un cas fortuit. C'est une chose fortuite. Rencontre fortuite. Evénement fortuit. On n'est point tenu des cas fortuits. FORTUITEMENT. adv. Par cas fortuit, par hasard. Je l'ai rencontre fortuitement. Cela est arrivé fortuitement. FORTUNE. s. f. Hasard, chance. La fortune des armes. En cas de fortune. Il court fortune d'être un jour très-riche. Il court fortune d'y perir. Il court fortune de la vie. J'en courrai la fortune. Fam, Courir la fortune du pot, S'exposer à faire mauvaise chère, en allant diner dans une maison où l'on n'est point attendu. Bonne fortune, Chance heureuse, heureux hasard. C'est une bonne fortune pour moi de vous rencontrer. Il lui est arrivé une bonne fortune depuis peu. Bonne fortune, en termes de Galanterie, se dit Des faveurs d'une femme. Il se vante d'avoir eu cette bonne fortune. Il a eu beaucoup de bonnes fortunes. Un homme à bonnes fortunes. Aller en bonne fortune. Etre en bonne fortune. Tenter fortune, S'engager dans une entreprise dont le succès dépend en grande partie du hasard, d'événements qu'on ne peut régler ni prévoir. Chercher fortune, Etre ou se mettre en quête des occasions qui peuvent procurer ce que l'on désire, comme le bien-être, les richesses, etc. Il est allé chercher fortune aux Indes. On disait autrefois, dans un sens analogue, Busquer fortune. FORTUNE, se prend quelquefois pour Bonheur. Il est en fortune, il gagne tout ce qu'il veut. Il se prend aussi pour Malheur, péril, danger, risque. Dieu vous préserve de mal et de fortune. C'est en ce sens qu'il est employé dans cette phrase de Pratique, A ses risques, perils et fortune. Fig. et fam., Faire contre fortune bon cœur, contre mauvaise fortune bon cœur, Ne pas se laisser abattre par la contradiction, par les échecs, par les revers. Fortune de mer, Les accidents qui arrivent à ceux qui naviguent sur mer, comme de faire naufrage, de rencontrer des pirates, etc. FORTUNE, se dit encore de Tout ce qui arrive ou peut arriver de bien ou de mal à quelqu'un. Nous courons tous deux même fortune. Nous som mes compagnons de fortune. Courir la fortune de quelqu'un. S'attacher à la fortune de quelqu'un, suivre sa fortune. Il est le maitre et l'arbitre de ma fortune. Changement de fortune. Cet événement allait changer sa fortune. Il a éprouvé l'une et l'autre fortune. Je partageai sa bonne el sa mauvaise fortune. Ma mauvaise fortune, ma bonne fortune a voulu que... On le dit également Des choses. Nous pouvons prédire quelle sera la fortune de ce livre, de cet ouvrage. La fortune des Etats, des empires. On Temploie quelquefois au pluriel. Cet homme, cette doctrine a eu des fortunes très-diverses. Revers de fortune, Disgrâce, accident qui change une bonne situation en une mauvaise. Un fâcheux revers de fortune. Eprouver un revers de fortune. Eire à l'abri des revers de fortune. On dit aussi, Retour de fortune, Changement de fortune, vicissitude. Il y a d'étranges retours de fortune. FORTUNE, se dit quelquefois de La bonne, de l'heureuse fortune de quelqu'un, des succès qu'il obtient. Dès que sa fortune l'eut abandonné. Desespérer de sa fortune. Il signifie aussi, dans une acception particulière, L'avancement et l'établissement dans les biens, dans les emplois, dans les honneurs, etc. Parvenir à une haute fortune. S'il vit, il portera, il poussera sa fortune bien loin. Vous êtes en bon chemin, poussez votre fortune. Faire fortune. Avancer sa fortune. Établir, affermir sa fortune. N'abusez pas de votre fortune. Sa fortune est encore chancelante. Il semble que sa fortune diminue, qu'elle baisse. Ses envieux tachent de traverser, d'ébranler sa fortune. Faire la fortune de quelqu'un. Tenir sa fortune de quelqu'un. Il doit sa fortune à un tel. Il ne doit sa fortune qu'à son propre mérite. On a vu des fortunes bien étonnantes dans ces derniers temps. Les fortunes subites sont rarement durables. Les biens de la fortune, Les richesses, les honneurs, les emplois, etc. Les biens de la fortune në sont pas les vrais biens. Le sage ne recherche pas ardemment les biens de la fortune. Homme de fortune, Celui qui, d'un fort petit commencement, est parvenu à de grands biens. Soldat de fortune, Homme de guerre qui, sans autre recommandation que son mérite, est parvenu des derniers rangs aux grades les plus élevés. On appelle de même Officier de fortune, Un soldat devenu officier par son scul mérite. Faire fortune, se dit aussi Des choses, et signifie, Obtenir du succès, être accueilli, goûté. Cette doctrine a fait fortune dans le monde, a fait fortune. Prov. et fig., Chacun est artisan de sa fortune, Généralement parlant, chacun peut se rendre heureux dans son état ; notre bonheur dépend de notre conduite. FORTUNE, signifie également, L'état, la condition où l'on est. Se contenter de sa fortune. Il s'est toujours tenu dans sa première fortune. Il n'a point changé sa fortune. Il se dit encore simplement pour Biens, richesses, état d'opulence. Grande fortune. Belle fortune. Fortune immense. Fortune médiocre. Petite fortune. Sa fortune excite l'envie. Ménager sa fortune. Grossir, augmenter sa fortune. L'inégalité des fortunes. Partager sa fortune avec queiqu'un. Faire sa fortune. Ces perles ont anéanti sa fortune. C'est un homme sans fortune. Il rassembla les débris de sa fortune. Mettre sa fortune à couvert. Acquérir de la fortune. Laisser de la fortune à ses enfants. N'avoir point de fortune. C'est là toute ma fortune. FORTUNE, se dit aussi de La divinité païenne qui était censée faire, à son gré, le bonheur et le malheur, les bons et les mauvais succès. Le temple de la Fortune. La statue de la Fortune. Les Romains adoraient la Fortune, sacrifiaient à la Fortune. Il s'emploie, par allusion au sens qui précède, dans un grand nombre de phrases figurées. La fortune est aveugle, inconstante, legere, variable, contraire, favorable, cruelle, bizarre, capricieuse, changeante, volage. Les caresses, les faveurs de la fortune L'inconstance, le caprice, la bizarrerie, les revers, les rigueurs de la fortune. Les révolutions, ies vicissitudes de la fortune. L'empire, la puissance de la fortune. La fortune distribue inégalement ses faveurs. Il est maltraité de la fortune. Il accuse la fortune de son malheur. La fortune lui rit. La fortune lui a tourné le dos. La fortune élève les uns, abaisse les autres. S'abandonner à la fortune. Donner, abandonner tout à la fortune. La roue de la fortune. La fortune préside à la guerre, au jeu. Cet homme de néant élevé si haut est un jeu de ta fortune, un ouvrage du caprice de la fortune. Les hommes sont le jouet de la fortune. La fortune se joue de tout. La fortune a trompé leur espoir. Braver la fortune. Les jeux, les coups, les caprices de la fortune, Les grands changements, qui arrivent aux hommes ou aux Etats, et qui les élèvent ou les abaissent. Brusquer la fortune, Tenter de réussir par des moyens prompts et hasardeux. Prov. et fig, Attacher un clou à la roue de la fortune, Trouver moyen de fixer la fortune. Fig, Adorer, encenser la fortune, sacrifier à la fortune, etc., S'attacher à ceux qui sont en faveur, en crédit. FORTUNE, ÉE. adj. Heureux. Prince fortune. Amants fortunes. Il signifie aussi, Qui donne le bonheur, où l'on trouve le bonheur. Union fortunée. Siècle fortuné. Région, terre fortunée. fles Fortunées. Nom que les anciens donnaient aux iles que nous appelons maintenant les Canaries. FORT-VETU. s. m. Homme qui a un habit au-dessus de son état. Ce mot familier a vieilli. FORUM. s. m. (On prononce Forome.) Mot emprunté du latin. Il se dit Des places où le peuple s'assemblait, à Rome, pour les affaires publiques, et de Celles où se tenait quelque marché. Le plus ancien forum, ou le Forum proprement dit, était situé entre le Capitole et le mont Palatin. Le forum de Nerva. Le forum de Trajan. Le peuple s'assemblait déja dans le forum. Il se dit également Des places où se tenaient les foires, dans les villes dépendantes de l'empire romain. FORURE, s. f. T. de Serrurerie. Trou fait avec un foret. La forure de cette clef est ronde, est en trèfle, en etoile, etc. FOS FOSSE. s. f. Creux dans la terre, fait par la nature ou par l'art, et qui est plus ou moins large et profond. Large fosse. Fosse creuse, profonde. Il y a une dangereuse fosse dans la rivière. Tomber dans une fosse. Daniel fut jeté dans la fosse aux lions. Creuser, faire une fosse pour un arbre. Faire une fosse d'asperges. Fosse à fumier. Fosse à chaux. Il est obligé par son bail de faire tant de fosses dans cette vigne. Creuser une fosse pour faire une citerne. Piacer le moule d'un canon dans une fosse. Fosse d'aisances, Excavation voùtée, destinée à recevoir les matières qui coulent d'une chausse d'aisances. Fosse inodore. FOSSE, signifie particulièrement, L'endroit que fon creuse en terre pour y mettre un corps mort. On a fait sa fosse dans le cimetiere. Mettre un corps dans la fosse. Prier Dieu sur la fosse de quelqu'un. Jeter de l'eau bénile sur sa fosse. Pleurer sur sa fosse. Fig., Etre sur le bord de sa fosse, avoir un pied dans la fosse, Eire fort vieux ou extrêmement malade, n'avoir que peu de temps à vivre. Creuser sa fosse, Altérer sa santé, abréger sa vie par des excès, par des déréglements. Prov. et fig., Mettre les clefs sur la fosse, Renoncer à la succession out à la communauté d'une personne décédée. Celle veuve a mis les clefs sur la fosse de son mari. Basse-fosse, Cachot très-profond dans une prison. Mettre dans les basses-fosses un condamné. Cul de basse-fosse, Cachot souterrain, creusé dans la basse-fosse même. On le mit dans un cul de basse-fosse. FOSSE, en termes d'Anatomie, se dit de Certaines cavités, plus ou moins profondes, que présentent divers organes, et dont l'entrée est toujours plus évasée que le fond. Fosses nasales. Fosse coronale ou frontale. Fosse iliaque. Fosse lacrymale. Fosse temporale. Etc. FOSSE. s. m. Fosse creusée en long pour clore, pour enfermer quelque espace de terre, ou pour faire écouler les eaux, ou pour la défense d'une place. Entourer un pré de fossés. Relever les fossés d'une pièce de terre. C'est un pays tout coupé de fossés. Long fosse. Large fossé. Fosse profond. Fossé plein d'eau. Fosse sec. Sauter le fossé. Franchir un fosse. Les fosses d'une ville, d'une place de guerre. La crête d'un fossé. Le revers d'un fossé. Fossé à fond de cuve. Fossé taillé dans le roc. Fosse revêtu. Remplir le fossé. Combler le fossé. Percer te fosse. Descendre dans le fossé. Passer le fossé. Se loger dans le fossé. La descente du fossé. Próv., Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldal. Prov. et fig., Faire de la terre le fosse, Tirer de la chose même de quoi subvenir aux dépenses nécessaires pour l'agrandir, ou pour l'entretenir. Il se dit plus souvent D'un dissipateur qui se ruine par des emprunts successifs, dont l'un rembourse l'autre. Fig. et fam., Sauter le fosse, Prendre un parti hasardeux après avoir longtemps balancé. Prov. et fig., Au bout du fosse la eulbute, se dit Lorsque, se conduisant avec étourderie ou avec audace, on veut faire entendre que, s'il en résulte pour soi des suites fàcheuses, on ne se plaindra point, on les verra d'un œil indifférent. FOSSETTE. s. f. diminutif. Petit creux que les enfants font en terre, pour jouer à qui y fera tenir plus de noix, de noisettes, de billes, de petites pièces de monnaie, etc., en les y jetant d'une certaine distance. Jouer à la fossette. FOSSETTE, se dit aussi Du petit creux que certaines personnes ont au bout du menton, ou qui se forme au milieu de la joue quand elles rient. FOSSILE. adj. des deux genres. T. d'Hist. nat. Il se dit Des substances qui se tirent de la terre, pour les disLinguer Des substances de même nature qui se trouvent ailleurs. Ducharbon fossile. Du sei fossile. Il se dit également Des dépouilles, des débris, ou des formes, des empreintes de corps organisés, qu'on trouve dans les couches de la terre. Animal fossile. Ivoire fossile, Coquillage fossile. Plante fossile. Bois fossile. Il s'emploie aussi comme substantif masculin, et se dit de Toutes les substances qui se tirent de la terre, telles que minéraux, métaux, pétrifications, etc.; mais surtout Des animaux et des plantes fossiles. L'étude des fossiles. Il y a des fossiles dont on ne retrouve point les analogues parmi les espèces vivantes. FOSSOYAGE. s. m. Action de fossoyer, ou Travail du fossoyeur. FOSSOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Fermer avec des fossés. Faire fossoyer un pré, un champ. |