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venir comme une bête brute. (Cet hom me s'abrutit.) ABRUTI, IE, participe. ABRUTISSEMENT. f. m. L'état d'un homme abruti. (Ce: homme eft tombé dans un grand abrut flement. )

ABS

ABSCISSE. f. f. Terme de Géométrie. Partie de l'axe d'une courbe, comprise entre le fommet de la courbe ou un autre point fixe, & la rencontre d'une Ordonnée.(Les abfcifles d'une courbe.) ABSENCE. Y. f. Éloignement d'une perfonne qui n'eft point dans le lieu de fa réfidence ordinaire. (Longue abfence. Courte abfence. En mon abfence. Les peines de l'abfence. Il fait de fréquenies abfences.)

Il fe dit auffi du Défaut de préfence d'une perfonne qui manque de se trouver à une affignation donnée, à fe rendre en un lieu, à une affemblée où elle devroit être. (li fut ordonné qu'on procéderoit tant en présence qu'en abfence. On vous a attendu quelque temps; mais on n'a pas laiffé de fe divertir en votre abfence.)

Onappelle figurément, Abfence d'efprit, La diftraction, le manque d'attention. ( C'est une abfence d'efprit, qui n'eft pas excufable. Il eft fujet à des abfences d'efprit.) Et quelquefois abfolument. (Il a fouvent des absences.) ABSENT, ENTE. adj. Qui eft éloigné de fa demeure ordinaire. ( Vous avez été long-temps abfent. Être abfent de Paris. Etre abfent de la Cour. Un Religieux abfent de fon couvent. Un Chanoine qui touche fes diftributions, tant abfent que préfent.)

Il eft quelquefois fubftantif. (Tant les abfens que les préfens. On oublie aifément les abfens. Les abfens ont toujours tort.)

ABSENTER. s'ABSENTER. V. récipr. S'éloigner de quelque lieu. (Je m'abfenterai durant trois mois. S'abfenter d'un lieu, d'un pays. On le cherche pour le prendre, il faut qu'il s'abfente. Il s'eft absenté, &c.) Il marque ordinairement quelque fâcheufe caule de s'eloigner. ABSIDE. L. f. Terme d'Architecture. voûte.

ABSINTHE. f. £. Plante médicinale qui eft très-amère. (Abfinthe Pontique. Abfinthe Romaine. Cela eft plus amer que de 1 Abfinthe. Vin d'Absinthe. Huile d'Abfinthe.) ABSOLU, UE. adj. Indépendant, fouverain. (Pouvoir abfolu. Autorité ab. folue. Un com nandement abfolu.)

On dit qu'un homme eft abfolu dans fa compagnie, pour dire, qu'il y fait tout ce qu'il veut, que perfonne ne lui réfifte. Qu'un homme eft abfolu dans tout ce qu'il veut, pour dire, qu'il vent fortement qu'on exécute tout ce qu'il or donne. Et, Parler d'un ton abfolu, pour dire, Parler d'un ton imperieux.

On dit dans le Didactique, Abfolu, par oppofition à Relatif. Homme eft un terme abjolu. Père eft un terme relatif. Et on dit en termes de Grammaire Latine, Ablatif abfolu, pour dire, Un Ablatif qui n'est régi par aucune partie d'oraifon qui foit exprimée.

On appelle Jeudi abfolu, le Jeudi Sint, qui eft le jour où l'on fait l'Abfoute.

ABSOLUMENT. adv. D'une manière abfolue, fans reftriction, fans bornes, fans partage. (Cet homme difpofe ab folument de tout dans la mailon. )

On dit, Vouloir abfolument, pour dire, Vouloir déterminement, malgré toute oppofition, & toute remontrance. (On eut beau lui dire qu'il ne devoit pas partir, il le voulut abfolument. Je n'en ferai abfolument rien. ) ABSOLUMENT, Signifie auffi, Toutà-fait, entièrement. (Tout le monde abfolument fut de cet avis. Il le nia abfolument.)

On dit qu'Abfolument parlant, une chofe eft bonne, pour dire qu'A en juger en gros, & par ce qu'il y a de principal, elle eft bonne. Et on dit de me me, qu'Une chofe n'eft pas mauvaise abfolument parlant. (Il y a des beautés dans cet ouvrage; mais abfolument parlant, il n'eft pas bon.)

On dit, qu'Un verbe fe prend, fe met abfolument, pour dire, Qu'on ne lui donne point de régime. Ainfi dans cette phrafe, Il faut toujours prier, le verbe Prier, eft mis abfolument. On le dit auffi d'une phrase où il y a ellipfe comme Pied à terre, où le mot Mettez eft fous-entendu. Pied à terre eft pris abfolument.

ABSOLUTION. f. f. Jugement juridique, par lequel un homme eft declaré, innocent du crime dont il étoit accufé. (Les Juges balancèrent entre l'abfolution & la condamnation.)

Il fignifie auffi, l'action par laquelle le Prêtre remet les péchés en vertu des paroles Sacramentelles qu'il prononce. (Donner l'abfolution. Refufer l'abfolution. Différer l'Abfolution. Abfolution Sacramentelle. Il eft mort un moment après avoir reçu l'abfolution.) ABSOLUTOIRE. adj. de t. g. Qui porte abfolution. (Brefabfolutoire.) ABSORBANT. f. m. Terme de Médécine & de Pharmacie. Subftance qui a la propriété d'abforber les acides, en s'y uniffant. Les yeux d'écrevilles, le corail, la craie de Briançon, &c. font des abforbans; ils ont a peu près les mêmes propriétés que les alcalis. On dit d'un malade, ("On lui a donné les abtorbans)

ABSORBANT, eft auffi adjectif. (Les terres abforbantes.) ABSORBER. v. a. Engloutir. (Les fables, les terres sèches & légères abforbent les eaux de la pluie en un moment. L'éponge abforbe l'eau. Le Rhin à la fin de fon cours fe perd dans des fables qui l'abforbent. Le Rhone tombe dans un gouffre qui l'abforbe.)

ABSORBER, Se dit auffi en parlant des couleurs, des fons, des odeurs, des faveurs. (Le noir abforbe toutes les autres couleurs. Une voix foible & délicate eft abforbée dans un grand choeur de mufique. L'odeur de la tubéreute abforbe lodeur de la plupart des fleurs. Le goût de l'ail abforbe le goût de toutes les autres chofes.)

On dit en Chimie, que Les alcalis ab

forbent les acides, pour dire, qu'ils en émouffent la pointe, qu'ils en arrêtent, qu'ils en tempèrent l'activité. ABSORBER, Fgnifie figurément, Confu mer entièrement. Et en ce fons, il ne fe dit que des biens, des richefies. (Les procès ont abforbé tout fon bien. Les frais du fcellé ont abforbé la meilleure partie de la fucceffion. Les conventions matrimoniales ont abforbé tout le bien du mari.) ABSORBER, Elt auffi verbe récipro que. (Les pluies s'abforbent dans les fables.)

ABSORBE, EE. participe. On dit d'un homme profondement appliqué à quel que chofe, qu'll y eft abforbé, entiè rement abjorbé. (Il eft abforbé d. ns l'étude des Mathématiques. ) On dit d'un homme qui eft dans une méditation continuelle des chofes de Dieu, qu'll eft tout abforbé en Dieu. ABSORPTION. f. f. L'action d'abfor

ber.

ABSOUDRE. v. a. J'abfous, tu abfous, il abfout. Nous abfolvons, vous abfolvez, ils abfolvent. J'abfolveis. J'ai abjous. Pabfoudrai. J'abfoudrois. Abfous. Qu'il abfolve. Abfolvant. Déclarer par jugement juridique un homme innocent du crime dont il étoit accufé. (Il y a eu cinq voix pour condamner l'accufé, & fept pour l'abfoudre. On l'a abious malgré le crédit de fes ennemis. Il s'eft fait abfoudre du crime dont on l'accufoit. Il fut abfous à pur & à plein. En abfolvant cet homme, on n'a pas fait juftice. ) ABSOUDRE, Signifie aufli, Remettre les péchés dans le Tribunal de la Pénitence. (Tout Prêtre a pouvoir d'abfoudre en cas de mort. Il a le pouvoir d'abloudre des cas réfervés. Abfoudre un pénitent. Abfoudre en confeffion.)

On dit, en parlant d'un mort. Un tel que Dieu abfolve, pour dire, A qui Dieu fade miféricorde. Cette façon de parler vieillit.

ABSOUS, OUTE. participe. ABSOUTE. f. f. Abfolution publique & folennelle qui fe donne en général au peuple, & dont la cérémonie fe fair le Jeudi Saint au matin, ou le Mercredi Saint au foir dans les Cathédrales. (L'Évêque a fait la céremonie de l'abfoute. On fait l'abfoute dans les Paroiffes aux grandes Meffes le jour de Paque.)

ABSTÈME. . Celui ou celle qui ne boit point de vin. (L'Eglife difpenfoit du calice les Abftèmes.)

ABSTENIR. S'ABSTENIR. V, récipr. (Il fe conjugue comme Tenir.) S'empècher de faire quelque chofe, Se priver de l'ufage de quelque chofe. (S'abftenir de boire & de manger. S'abstenir de jurer. Quard on a pris i habitude de faire quelque chofe, il est bien mal-aifé de s'en abstenir. S'abftenir de vin. Je m'abftiendrai de tout ce qui peut nuire à la fanté. Il s'eft abftenu de toute forte de plaifirs. Il s'en abftint ce jour-là. Elle s'en eft abftenue. )

On le dit quelquefois abfolument. (II eft plus aife de s'abstenir, que de le contenir.)

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ABSTERGER. v. a. Terme de Chirurgie. Nettoyer. Il fe dit des plaies, des ulcères.

AESTERSIF, IVE. adj. Propre à net

toyer.

ABSTERSION. f. f. L'action d'abfterger.

ABSTINENCE. f. f. Vertu par laquelle on fe modère dans le boire & dans le manger. (L'abftinence efturile au corps & à l'ame. On lui a ordonné une grande abftinence. On lui faifoit faire abftinence malgré lui.)

Il fe dit auffi de la feule privation de viande en certains jours. (Il n'eft pas jeûne aujourd'hui, il n'eft que jour d'abftinence.)

ABSTINENT, TE. adj. Qui eft modéré dans le boire & le manger. ABSTRACTION. f. f. Terme didactique. Séparation que l'efprit fait d'une qualité, d'une propriete, &c. d'avec le fujet où elle eft inhérente. ( Confidérer les accidens en faitant abitraction des fujets auxquels ils font attachés. La blancheur considérée par abftraction d'avec fon fujet. En faitant abftraction de la qualité des perfonnes, vous jugerez que, &c.)

On dit, qu'Un homme eft dans des abf tractions continuelles, pour dire, qu'il rêve continuellement, qu'il eft appliqué à toute autre chofe qu'à celle dont on parle, ou qu'il a fous les yeux. ABSTRAIRE. v. a. (Il fe conjugue com. me Traire.) Terme didactique. Faire abstraction. Détacher par la penfée une chofe du fujet auquel elle eft inhérente. (Pour connoître l'accident comme accident, il faut l'abitraire du fujet, de la fubftance. )

ABSTRAIT, AITE, participe. Il eft aussi adjectif & terme didactique, & n'a guère d'ufage que dans cette phrase, Terme abftrait, Qui fe dit d'une qualité confidérée toute feule, & détachée du fujet. Ainfi, ta rondeur, la biancheur, la bonté, font des termes abftraits. Et, rond, blanc, bon, unis à des noms de fubftances, comme pain rond, vin blanc, bon prince, font des

termes concrets.

On dit, qu'Un difcours eft abftrait quand il eft trop métaphysique, trop éloigné des idées communes. Et qu'Un homme eft abftrait, fort abftrait, pour dire, qu'il rêve, & qu'il eft tellement renfermé en lui-même, qu'il ne penfe point à ce qu'on lui dit, à ce qu'il fait, à ce qui fe paffe autour de lui. Il eft aufli fubftantif. L'abstrait & le concret..

ABSTRUS, USE. adj. Qui eft difficile à entendre, & qui demande une extrême application pour être bien conçù. Il ne fe dit qu'en parlant de fciences & de chofes d'efprit. (Sciences abi trufes. Ce que vous dites-la eft fort abftrus. Le fens que vous donnez à ce paffage eft abftrus.)

ABSURDE. adj. det. g. Qui eft évidemment contre la raifon, & contre le fens commun. (Cela eft abfurde. Voilà un raifonnement abfurde. Dire des chofe abfurdes. Propofition abfurde, Confequence abfurde. },

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ABUS. f. m. Mauvais ufage. (Abus manifefte, notoire. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s'eft gliffe divers abus dans la Juftice. Il faut diftinguer entre un ufage reçu, & un abus qui s'eft introduit. L'abus qu'il a fait de fon autorité.)

Appel comme d'abus. C'est l'appel qu'on interjette au Parlement d'une Sentence rendue par un Juge Eccléfiaf tique, qu'on prétend avoir excédé fon pouvoir. (Interjetter appel comme d'abus.) Quand on dit, Le Parlement a jugé qu'il y avoit abus; cela fignifie, Que le Parlement a jugé que l'appel comme d'abus a été bien interjetté, & que le Juge a excédé fon pouvoir. ABUS, Signifie auffi, Erreur. (Voilà un étrange abus. Ces peuples-là font dans l'abus. C'est un abus de croire que cela puitte réuffic.

Il fignifie auffi quelquefois, Tromperie. (Le monde.n'eft qu'abus & que vanité.)

ABUSER. v. a. Tromper. (Il vous promet cela, il vous abufe. Abufer les ef prits foibles.)

On dit: Abufer une fille, pour dire, La féduire, la fuborner. (Il a abufé cette pauvre fille fous promeffe de mariage.)

ABUSER. v. n. Ufer mal, ufer autre. ment qu'on ne doit. (Il a abufé de votre bonté. Abufer des Sacremens. Il a abufé des graces que Dieu lui fait. Si vous lui faites cet honneur, il n'en abufera pas. Il abufe de fon loifir, de fon temps, de fon crédit, de fon autorité. C'est un homme qui ne fe ménage point, & qui abufe de fa fanté. Vous abulez de ma patience. Il abufoit de la confiance que j'avois en lui.)

On dit, Abufer d'une fille, pour dire, En jouir fans l'avoir époufee. ( C'eft une fille dont il a long-temps abuse.)

Il fe dit auffi avec le pronom perfonnel. S'abufer, pour dire, Se tromper. (Il s'eft abufe.) ABUSE, EE. participe. ABUSEUR. f. m. Qui abuse, qui trompe. (Un grand abufeur.) lleft familier. ABUSIF, IVE. adj. Qui eft contraire aux règles. (Ufage abufif. Procédure abufive.)

ABUSIVÉMENT, adv. D'une manière abufive. (Mot employé abufivement. Cet homme a été abufivement décrété.) ABUTILON. f. m. Plante de la famille des mauves. Ses fleurs font femblables à celles de la guimauve, avec cette différence qu'elles font jaunes. Elle en a les propriétés.

ABY

ABYME. f. m. Gouffre très-profond. (Horrible abyme, effroyable abyme. Par un tremblement de terre, il s'ell fait là un abyme. Ne vous baignez pas

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en tel endroit de la rivière, il y a un abyme. Il est tombé dans un abyme.) ABYME, Dans le langage de l'Ecriture, fignifie quelquefois l'Enter. (Les Anges rebelles ont été précipités dans l'abyme. Le puits de l'abyme.)

On dit figurément, Un abyme de malheur, un aby me de misère, pour dire, Un extrême malheur, une extrême misère. (Il est tombé dans un abyme de malheur, dans un abyme de misere.) ABYME, Se dit auffi figurément Des chotes qui engagent à une excellive dépenfe, & qui font capables de ruiner. (Le jeu, les procès, les bâtimens font des abymes.)

Il fe dit auifi figurément Des chofes qui font impénétrables a la raifon. (La divifibilité de la matière à l'infini eft un abyme pour l'efprit humain.)

If fe dit aufli figurément Des fciences difficiles, & qui demandent une trèsgrande étude. ( C'est un abyme que les Mathématiques.).

Il fe dit encore particulièrement Des fecrets & des jugemens de Dieu. (Les abymes de la fageffe, de la mifericorde de Dieu.).

On dit d'un homme très-favant, que C'eft un abyme de fcience. ABYME, Se dit, en termes de Blafon, du milieu de l'écu: & il n'a d'ufage qu'en cette phrase, En abyme. Ainfi on dit d'une pièce qui eft pofée au milieu de l'écu fans être chargée d'aucune autre pièce, & fans toucher à aucune autre pièce de l'écu, qu'Elle eft en abyme. (li porte d'azur à une fleur-de-lis d'or en abyme.)

ABYMER. v. a. Renverfer dans un abyme. Précipiter dans un abyme. ( Les cing Villes que Dieu abyma.)

Il fignifie figurément, Perdre & ruiner entièrement. ( Cet homme eft puiffant & vindicatif, il vous abymera. Cette affaire l'a abymé. Des depeníes exceflives l'ont abyme.)

ABYMER. v. n. Tomber dans un abyme. (Cette ville abyma en une nuit.)

li fignifie figurément Périr. ( C'eft un méchant homme, il abymera avec tout fon bien. Ne portez point tant d'envie à la prospérité des méchans, toute leur fortune abymera quelque jour.) ABYMER, Se dit auffi au figuré avec le pronom perfonnel. Et alors il fignifie,. S'abandonner tellement à quelque chofe, qu'on ne fonge à aucune autre. ( S'a- · bymer dans fes penfées. S'abymer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S'abymer dans l'étude des Ma-thématiques. S'abymer dans fa douleur.S'abymer dans la débauche. S'abymer. dans les plaifirs. ) ›

Il fignifie auffi, Se ruiner, fe perdre. (Il s'eft abym: par fon luxe, par fes dé-bauches.)

ABYMÉ, ÉE. participe. (Une Ville aby. mée par un tremblement de terre. Un homme abymé dans la mer. Une femme abymee dans fa douleur. Un homme: abyme de dettes.)

ACA

ACABIT. f. m. Qualité bonne ou maa→ vaife de certaines chofes. Il ne fe dit: guère que des fruits. (Des poires d'un : bon.

tout à monter à cheval. (Un Academifte qui eft bien à cheval.)

bon acabit. Des légumes d'un bon,
d'un mauvais acabit.)
ACACIA. f. m. Arbre de haute tige, &ACAGNARDER. v.a. Accoutumer quel

d'un bois tendre & moelleux, ayant des branches femées d'épines, & portant des fleurs blanches qui viennent par bouquets. (Un bel Acacia. Plufieurs Acacias.) ACADEMICIEN. f. m. Philofophe de la fecte de l'Académie. ( Les Académiciens & les Péripatéticiens étoient oppofes en certaines chofes.)

Il fignifie auffi, Qui eft de quelque Compagnie de gens de Lettres, établie par autorité publique. ( Les Académiciens de la Crufca. Les quarante Académiciens de l'Académie Françoife.) ACADÉMIE. f. f. Certain lieu près d'Athènes, où s'affembloient quelques Philofophes qui prirent de là le nom d'Académiciens. (Les Philofophes de rAcadémie & ceux du Lycée étoient d'accord en ce point. )

Il fe prend auffi pour la fecte même de ces Philofophes. (L'Académie prétendoit que, &c.)

ACADÉMIE, Se dit auffi d'une Compagnie de perfonnes qui font profeflion de Belles-Lettres, de Sciences, ou de beaux Arts. (L'Académie de la Crufca. Ecs Académies d'Italie. L'Académie Françoife. L'Académie Royale des Belles-Lettres, des Sciences, de Peinture, d'Architecture, &c. Etre reçu à PAcadémie. Être de l'Académie. Aller à l'Académie. Prononcer, lire dans P'Académie.)

Il fe dit auffi du lieu où la Nobleffe

apprend à monter à cheval, & les autres exercices qui lui conviennent. (II. a mis fon fils à l'Académie. Il eft en penfion à une telle Académie. Au fortir de l'Académie, il fat à la guerre. Un tel tient Académie.)

Il fe prend auffi pour les Écoliers mêmes. (Ce jour-là un tel Ecuyer fit monter toute fon Académie à cheval. ) ACADEMIE DE MUSIQUE. C'eft le titre qui eft donné à l'Opéra dans les Lettres de fon établiffement.

ACADEMIE, Se dit auffi d'un lieu où l'on donne publiquement à jouer. (Te nir Académie.Il a perdu fon argent dans une Académie. Il faut faire juger ce coup à l'Académie.)

ACADÉMIE, En termes de Peinture, ef une figure entière deffinée d'après le modèle qui eft un homme nu, & qui n'eft pas deftinée à entrer dans la compofition d'un tableau; les figures qui y font deftinées s'appellent études. ACADÉMIQUE. adj. de t. g. Qui appartient ou qui convient à des Académieiens, à des gens de Lettres. (Difcours Academique. Ouvrage Académique. Conférences, queftions Académiques. Exercices Académiques.)

On l'applique quelquefois aux perfonnes. C'eft un fujet Académique, pour dire, C'eft un homme qui convient à P'Académie.

ACADÉMIQUEMENT. adv. D'une manière Académique. (Il a traité fon fujet Académiquement.)

ACADÉMISTE. f. m. Celui qui dans une Académie apprend fes exercices, & fur

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qu'un à mener une vie obfcure & faineante. La mauvaife compagnie l'a acagnardé.) Il n'eft que du ftyle familier. Il s'emploie le plus fouvent au réciproque. (S'acagnarder dans fa terre. S'acagnarder auprès d'une femme.) ACAGNARDE, EE. participe. ACAJOU. f. m. Arbre d'Amérique. On le nomme auffi Anacarde. Son fruit eft une noix en forme de rein dont on fait ufage en Médecine. On donne auffi le nom d'Acajou à différens arbres d'Amérique; mais ils font fort différens de celui qu'on vient d'indiquer. Le bois en eft très ellimé. On l'emploie dans la ta bletterie & la menuiferie. ACANACÉ, ÉE. adj. II fe dit des Plantes épineufes.

charger. (Il portoit un fardeau dont il étoit accablé.)

Il fe dit figurément, De la plupart des chofes qui font confidérées comme un poids qui accable. (Le travail, les affaires l'accablent. Ne vous laiffez point accabler au mal, à la douleur, à la trif teffe. Il eft accablé de dettes, de misère. Il eft accablé de vifites. Le fummeil l'accable. Il eft accablé de fommeil.).

On dit, Accabler quelqu'un de reproches, l'accabler d'injures, pour dire Lui faire de grands reproches, lui dire beaucoup d'injures.

On dit auffi, Accabler quelqu'un de biens, de graces, de bienfaits, de préfens, pour dire, Le combler de biens, de gra ccs, &c. (Il a été trahi par un homme qu'il avoit accablé de biens.) Il fe dit auffi avec le pronom períonnel, S'accabler de travail. ACCABLE, EE. participe.

ACANTHE. f. f. Plante qu'on nomme
Branche-Urfine, qui pouffe des feuilles
larges & hautes, dont la partie fupé-ACCAPAREMENT. f. m. Monopole fur
ricure fe recourbe naturellement. ( Les les denrées. (La Police doit empêcher.
anciens & les modernes ont orné le Cha- les accaparemens.)
piteau Corinthien de feuilles d'Acan-
the.)

ACARE. f. m. Ciron..

ACARIATRE. adj. de t. g. Qui eft d'une humeur fâcheufe, aigre & criarde (11 eft acariâtre, c'cft une humeur, un efprit. acariâtre. Une femme acariâtre. Un enfant acariâtre.)

ACARNE. f. m. Poiffon de mer de la figure & de la grandeur du Rouget, mais. Blanc. On appelle encore air une efpèce de chardon à fleur large & jaune. ACATALEPSIE. f. f. Impoffibilité de favoir une chofe.

ACC

ACCABLANT, TE. adj. Qui accable, ou qui cft capable d'accabler. (Un poids accablant.) il fe dit plus ordinairement en parlant des chiefes qui font confidérées comme un poids dificile à porter. (Affaires accablantes. C'eft une chofe accablante pour un père que d'apprendre la mort de fon fils unique. C'eft une nouvelle accablante. Cette charge eft accablante.)

Il fignifie auffi Importun, incommode. Ainfi on dit, ( Un homme accablant. Une femme accablante. Des vifites accablantes.)

ACCABLEMENT. f. m. L'état où l'on tombe par maladie, ou par excès de douleur & d'affliction. (Sa maladie l'a mis dans un fi grand accablement, qu'il a peine à fe foutenir. Depuis la mort de fon fils, il eft dans le dernier accablement.)

11 fe dit auffi d'une grande furcharge d'affaires. (Il eft dans un accablement d'affaires, qui lui laiffe à peine le temps de respirer.)

ACCABLER. v. a. Abattre par la pefanteur, faire fuccomber fous le poids. (La maifon eft tombée, & a accablé tous ceux qui étoient dedans. Il fut accablé fous les ruines. Ils furent accablés de la chute d'une muraille.)

On dit à peu près dans le même fens, (Etre accablé par le nombre, par la multitude des ennemis.)

Il fe dit aufli par exagération pour Sur- I

ACCAPARER. v. a. Enlever des denrées pour les vendre plus cher. ACCAPARE, EE. participe. ACCASTILLAGE. f. m. Le château de l'avant & le château de l'arrière du. vaifleau.

ACCASTILLE. adj. Terme de marine. Il fe dit d'un vaiffeau qui a un château fur fon avant, & un autre fur fon arrière. (Un vaiffeau accaftillé. ) ACCEDER. v. n. Terme de Droit public. Entrer dans les engagemens contractés déjà par d'autres Puiffances. (Les Couronnes du Nord ont accédé à ce Traité.)

ACCELERATEUR, TRICE, adj. Qui accélère. (Muscles accélérateurs. Forces accélératrices.) ACCÉLÉRATION. ff. Augmentation. de viteffe. (L'accélération du mouvement dans la chute des corps graves.) 11 fe dit auffi pour prompte expedition, pour l'action d'accélérer. (Il faut faire telle chofe pour l'accélération de l'ou-vrage.)

ACCÉLÉRER. v. a. Hâter, preffer. ( Il faut accélérer ce travail.) ACCÉLÉRÉ, EE. participe. ACCENSES. f. m. pl. Officiers publics à Rome, qui avertiffoient le peuple de s'aflembler, introduifoient à l'audience du Préteur, & marchcient devant le Conful lorfqu'il n'avoit point de faifceaux. Leur fonction répondoit à celle de nos Huiffiers.

ACCENT. f. m. Élévation plus ou moins forte de la voix fur certaines fyllabes, & manière de les prononcer plus ou moins longues ou brèves. (On connoît à fon accent de quelle Province il eft. Accent gafcon. Accent Normand.) On dit que, Pour bien parler, il ne faut point avoir d'accent; c'eft à-dire, qu'il ne faut point avoir d'accent Provincial, mais qu'on ne doit avoir que l'accent de la Cour & de la Capitale.

On dit poëtiquement, (Les accens de la voix. Triftes accens. Accens plaintifs, Les doux accens de fa voix.) ACCENT, fignifie auffi, Une petite marque B

qui fe met fur une voyelle, foit pour en faire connoître la prononciation, foit pour diftinguer le fens d'un mot, d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de mème. (Accent aigu. Accent grave'. Accent circonflexe ^.) Ainfi on met un accent aigu fur un é, pour marquer que c'eft un é fermé, & qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, fanté, charité. On met un accent grave fur un è, pour marquer que c'est un è ouvert, comme dans procès, fuccès. On le met auth fur là, adverbe, pour le diftinguer de la, article. Et l'on met un ac cent circonflexe fur les fyllabes longues, comme dans ces mots, age, tête, gite, côte, flute.

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ACCENTUER.v.a.Mettre des accens fur des voyelles. (Il ne fait pas accentuer.) ACCENTUE, EE. participe. ( Un é accentué.)

ACCEPTABE. adj. de t. g. Qui peut qui doit être accepté. (Ces offres font acceptables.)

ACCEPTATION. f. f. Action par laquelle on reçoit volontairement ce qui eft propofé, offert, ou donné. Acceptation d'une donation. )

Acceptation d'une lettre de change, c'est la promeffe par écrit de la payer. ACCEPTER. v. a. Agréer ce qui eft offert. (Accepter une donation, une offre, une condition, un parti. Accepter un emploi, une charge. J'accepte ce que vous m'offrez. Les ennemis ont accepté la trève. Accepter une tutelle.)

On dit, Accepter une lettre de change, pour dire, Promettre par écrit de la payer. Et, Accepter un défi, pour dire, S'engager à faire quelque chofe dont on nous a défiés.

On dit, J'en accepte l'augure, pour dire. Je fouhaite que cela arrive comme on me le fait espérer. ACCEPTE, EE. participe. ACCEPTEUR. f. m. Terme de banque. Qui accepte. (L'accepteur d'une lettre de change devient débiteur perfonnel | après l'acceptation.) ACCEPTION. f. f. Sorte de préférence. Il n'a guère d'ufage qu'en cette phrafe, Acception de perfonnes, qui fignifie un certain égard qu'on a pour des perfonnes plutôt que pour d'autres. (Il n'y a point acception de perfonnes devant Dieu. Rendre la juftice fans acception de perfonnes. La Juftice ne fait acception de perfonne.)

ACCEPTION. Terme de Grammaire. Signification. Le fens dans lequel un mot le prend.(Ce mot a plufieurs acceptions. Ce mot dans fa première & plus naturelle acception fignifie, &c.) ACCÈS. f. m. Abord. Il n'a guère d'ufage que dans les phrafes où le lieu dont on parle eft confidéré comme étant de facile ou difficile abord. ( Place de facile. accès, de difficile accès. La Place n'est pas fortifiée; mais l'accès en eft difficile. L'accès en eft aifé. )

On dit, Avoir accès auprès de quelqu'un, pour dire, Avoir la facilité de lui parler, de l'entretenir. Et dans ce même fens on dit, (Un homme eft de facile accès, de difficile accès. Avoir un Abre accès auprès de quelqu'un. )

Accts, Se dit auffi en parlant de ce qui fe pratique au Conclave, lorfque dans le fcrutin aucun Cardinal n'ayant eu le nombre de voix requifes pour être élu Pape, on redonne des billets par lefquels on marque qu'on fe range du côté d'un de ceux qui ont été propoiés au fcrutin. (Les billets du fcrutia, les billets de l'accès. Après le fcrutin, en alla à l'accès. Un tel Cardinal a eu tant de voix à l'accès. Il fut fait Pape à l'accès.)

vre,

ACCES, Se dit auffi en parlant de la fiè& alors il fignifie l'Emotion de la fievre, & tout le temps que la fièvre dure fans intermiffion. (Avoir un accès de fièvre, un accès violent. Il en a été quitte pour un accès. Le premier accès, le tecond accès. Son accès n'a duré que fix heures. L'accès lui a pris à deux heures, a commencé à deux heures, & a fini à minuit. Un accès avec des redoublemens. L'accès eft fur fes fins. L'accès avance, l'accès retarde, l'accès diminue.)

Il fe dit auf Des attaques de certaines maladies qui ont ordinairement des retours & des redoublemens, comme la rage, la folie, le mal caduc. (Il eft fujet à des accès de folie en de certains temps.)

ACCES, Se dit auffi au figuré & dans les chofes morales, & fignifie alors Mouvement intérieur & pallager, en confequence duquel on agit. (Il a des accès de dévotion, des accès de libéralité. ) ACCESSIBLE. adj. de t. g. Qui peut être abordé, dont on peut approcher.ll fe dit également des lieux & des perfonnes. (Un lieu qui n'eft pas acceffible. Cette place n'eft pas acceffible. C'eft un homme qui eft acceffible à toute heure. Il eft acceffible à tout le monde.) ACCESSION. f. f. Terme de Droit public. Confentement par lequel on entre dans un engagement déjà contracté par d'autres Puiliances. (Acte d'Acceffion.) ACCESSIT. f. m. Terme de College, emprunté du Latin. On dit, qu'Un écolier a eu un acceffit, pour dire, qu'll a approché du prix. On dit auffi, qu'Un écolier a eu trois acceffit, pour dire, qu'll a approché de trois différens prix propofés en trois differens genres de compo

fition.

ACCESSOIRE. adj. de t. g. Qui n'eft regardé que comme la fuite ou l'accompagnement de quelque chofe de principal. Cela n'eft qu'acceffoire. Une idée acceffoire.)

Il eft auffi fubftantif, & fignific ce qui fuit ou accompagne le principal. (Le principal & l'acceffoire. L'accefloire doit fuivre le principal.)

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On dit en Anatomie, Les Acceffoires, en parlant de certains nerfs qui naiffent de la moelle du cou, & s'étendent par filets des deux côtés. ACCIDENT. f. m. Cas fortuit. Ce qui arrive par hafard. Il fe prend toujours en mal, quand il n'eft accompagné d'aucune épithète qui en détermine le fens en bien. (Accident imprévu. Acci- | dent inopiné. Accident étrange. Accident funefte. Accident fàcheux. La vie humaine eft fujette à tant d'accidens. 11

eft arrivé un grand accident. Accident favorable. Heureux accident.) PAR ACCIDENT. Manière de parler adverbiale. Par cas fortuit, par hafard. (C'est par accident que cela eft arrivé. Cela ne fe fait que par accident. ) ACCIDENT, En termes de Philofophie, fignifie, Ce qui eft en telle forte dans un fujet, qu'il peut n'y être pas, fans que le fujet foit détruit, comme la blancheur ou la noirceur dans une muraille, la rondeur ou quelque autre figure dans une table. En ce fens on dit, que (La fubftance foutient les accidens.) En termes de Théologie, & en parlant du faint Sacrement de l'Euchanftie, on appelle Accidens, la figure, la couleur, la faveur &c. qui restent après la confécration. (Tous les accidens qui étoient dans les espèces avant la con. fecration,fubfiftent encore après la confecration.)

ACCIDENT, En termes de Peinture, est ce qui ne vient pas de la lumière principale, mais d'une fenêtre oppofée, d'un Aambeau, &c.

ACCIDENTEL, ELLE. adj. Terme de Philofophie. Qui n'eft que par accident dans un fujet, & qui pourroit n'y être pas, fans que le fujet fût détruit. (La blancheur eft accidentelle à la cire.) ACCIDENTELLEMENT. adv. Par accident. Terme de Philofophie. (La blancheur, la rondeur, &c. ne font qu'accidentellement dans les fujets où elles fe trouvent.)

ACCISE. f. f. Nom d'une taxe qui fe leve fur le vin, la bière & autres boillons en Angleterre.

ACCLAMATION. f. f. Cri par lequel on marque la joie qu'on a de quelque chofe, ou la haute eftime qu'on a pour quelqu'un. (A fon arrivée, il fe fit une acclamation générale. Le Sénat faifoit des acclamations aux nouveaux Empereurs. On fait des acclamations à la fin des Conciles, Il fut reçu avec de grandes acclamations. Les acclamations des peuples. Les applaudiffemens & les acclamations.)

On dit, Élire par acclamation, quand les voix fe réuniffent tout d'un coup pour l'élection d'un fujet.

On dit auffi, qu'Une loi, qu'un avis paffent par acclamation, quand une loi & un avis font reçus & approuvés dès qu'ils font propofés. ACCLAMATION. Manière de donner fon fuffrage, ufitée dans les anciennes Républiques en certaines occafions. ACCLAMPER. v. a. Terme de marine. Fortifier un mât, une vergue, en y attachant des pièces de bois par les côtés. (Acclamper un mât.) ACCLAMPE, EE. participe. ACCOINTANCE. 1. f. Habitude, familiarité, communication. (Je ne veux point d'accointance avec lui.) Il eft familier.

ACCOISEMENT. f. m. Calme. Terme de Médecine. Il n'a d'ufage que dans cette phrafe, (L'accoifement des humeurs.) ACCOISER. v. a. Calmer, appaiser rendre coi. (Accoifer les flots. Accoifer la tempête.) Il eft vieux. On dit en termes de Médecine, Accoi

fer les humeurs. ) Les humeurs font accoifees.)

ACCOISE, EE. participe. ACCOLADE. f. f. Embraffement.(Grandes accolades. )

On appelle Accolade, dans un compte, un trait de plume qui joint plufieurs-articles n'en faire qu'un. pour

On appelle, Accolade de lapereaux, deux lapereaux fervis enfemble. (Servir une accolade de lapereaux.)

C'eft auffi le nom d'une des principales cérémonies anciennement obfervées dans la réception d'un Chevalier. Elle confiftoit ordinairement en trois coups du plat de l'épée que le Seigneur donnoit fur l'épaule ou fur le cou de celui qu'il armon Chevalier. ( Donner, recevoir l'accolade.)

ACCOLER. v. a. Jeter les bras au cou de quelqu'un en figne d'affection. (Il me vint accoler. Ils s'accolèrent avec grande amitié.)

On dit, Accoler la cuiffe, accoler la botte à quelqu'un, pour dire, Lui embraffer la cuifle, la botte; ce qui eft une marque de grande foumiffion & d'infériorité.

On dit, Accoler la vigne, pour dire Larelever & la lier à l'échalas.

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On dit figurément, Accoler deux ou plufieurs articles dans un compte, pour dire, Comprendre fous une feule marque, fous une feule fomme deux ou plufieurs articles de compte.

ACCOLE, EE. participe. Il eft auffi adjectif, & fe dit en termes de Blafon, de deux chofes attenantes & jointes enfemble. (Les écus de France & de Navarre font ordinairement accolés.)

ACCOLURE. f. f. Lien de paille pour accoler les vignes.

ACCOMMODABLE. adj. de t.g. Qui fe peur accommoder. Il ne fe dit guère qu'en matière de différent & de querelle. (Cette affaire, cette querelle eft accommodable, n'eft guère accommodable, n'eft accommodable que par ce moyen-la.)

ACCOMMODAGE. f. m. L'apprêt des viandes que les Cuifiniers ou Rôtiffeurs accommodent. ( Payer l'accommodage des viandes. Il faut tant pour l'accom modage.) Il s'emploie encore en parlant d'un Perruquier. ( Payer l'accommodage d'un Perruquier.) ACCOMMODANT, ANTE. adj. Qui eft complaifant, d'un commerce ailé, avec qui l'on peut traiter ailément.(C'est un homme accommodant, fort accomdant. Une humeur, une perfonne accominodante.)

ACCOMMODEMENT, f. m. Ajuftement que l'on fait pour fa commodité dans une maison. (Je louerai votre maifon, fi vous y voulez faire quelques accommodemens.)

li fignifie auffi, L'accord que l'on fait d'un different, d'une querelle entre quelques perfonnes. (Accommodement à l'amiable. Un méchant accommodement vaut mieux que le meilleur Procès. Faire un accommodement. S'entremettre d'accommodement, d'un accommo dement. On lui propofe un accommode. ment. Nous fommes en voie, en termes accommodement, Voilaun bon moyen

d'accommodement. Travaillez à cet accommodement. Je les ai difpofés, je les ai portés à cet accommodement. On traite un accommodement, d'un accommodement. Entendre à un accommodement. Il ne veut point d'accommodement. Il ne veut entendre à aucun accommodement. Il refufe tout accommodement. Rompre un accommodement. Il ne s'éloigne pas d'un accommodement.) Il fe dit auffi Des moyens, des expédiens qu'on trouve pour concilier les efprits, terminer les affaires. (Il y auroit un accommodement en cette affaire, s'ils vouloient. J'y ai trouvé un accom modement.)

On dit, qu'Un homme eft un homme d'accommodement, de facile accommodement, pour dire, qu'll eft aife de convenir avec lui.

ACCOMMODER.v.a.Donner, procurer de la commodité. (Il lui faut cela pour l'accommoder. Cela ne m'accommode pas. Cette pièce de terre l'accommode. roit bien, accommoderoit fort fon parc.) Il fignifie auffi, Ranger, agencer, ajufter mettre dans un état convenable. (I a bien accommodé fa maiton, fon jardin, ce canal, cette allée, cette fontaine, &c. Vous avez bien accommodé votre cabinet. Accommoder le feu.)

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On dit, Accommoder fes affaires accommoder fa maifon, pour dire, Mettre fes affaires en meilleur état,, débrouiller les affaires de fa maifon. (Il devient riche, il s'accommode. Je l'ai vu pauvre; mais il s'eft bien accommode.) Il eft du flyle familier.

Il fignifie encore, Apprêter à manger.. (Accommoder à diner. Accommoder à manger. Que voulez-vous qu'on nous accommode pour notre diner?Comment.accommodera-t-on cette viande ? A quelle fauce l'accommodera-t-on ? Ce Cuifinier accommode fort bien le poiffon.)

On dit de ceux qui tiennent hôtellerie ou cabaret, qu'ils accommodent bien leurs hôtes, qu'on est bien accommodé chez eux, pour dire, qu'On y eft bien logé, bien traité, bien fervi, & proprement. (C'est une bonne hôtellerie, on y eft bien accommodé.)

On dit ironiquement, l'a bien ac commodé. Je l'accommoderai comme il faut, , pour dire, Il l'a maltraité. Je le traiterai durement comme il le mérite. On dit auffi populairement dans le même fens, (Accommoder un homme de toutes pièces, l'accommoder d'importance.)

On dit encore, D'un homme qui eft en mauvais état & en défordre, (qu'll eft étrangement accommodé. Vous voilà accommodé d'une étrange manière. Il est tout couvert de bouc, le voilà mal accommodé. Qui l'a accommodé de la forte?)

On dit proverbialement & par raillerie, qu'Un homme s'accommode, s'accommode comme il faut, ou qu'll s'eft accommodé, pour dire, qu'Il prend trop de vin, qu'il en a pris jufqu'à l'ex cès. (Quand il trouve de bon vin, il s'accommode comme il faut. Il fut l'autre jour en débauche, où il s'accommoda d'importance. )

ACCOMMODER, Se dit encore en n parlant des affaires qu'on termine à l'aminble, & des perfonnes que l'on met d'accord. (Il faut accommoder cette affaire, ce différent, cette querelle. Ils étoient prêts à fe battre, on les a accommodés. S'ils ne s'accommodent, ils fe ruineront en procès.)

On dit auffi, Accommoder fon goút, fon humeur, fes difcours à, &c. Et fimplement, S'accommoder , pour dire Conformer fon goût, fon humeur, fts difcours, & fe conformer à, &c. (Les Courtifans favent accommoder leur goût, leur humeur, leurs difcours à ce qui plaît au Prince. Il faut s'accommoder à l'ufage. S'accommoder au temps. Il n'eft pas difficile, il eft complaifant, il s'accommode à tour. )

Il fe dit aufli en parlant de certaines chofes dont on convient ensemble dans le commerce de la vie. (Vous avez un beau cheval, voulez-vous m'en ac commoder? Je vous accommoderai de ma maifon, fi vous la voulez acheter. Vous avez une maifon dans mon fief, j'en ai une dans le vôtre, nous nous accommoderons fi vous voulez.) S'ACCOMMODER,Signifie encore, Prendre fa commodité, les ailes. (Il entend bien à s'accommoder. Voyez comme il s'accoinmode. )

H fignific aufli, Etre d'un facile accommodement, d'un commerce aife dans toutes les chofes de la vie. (Donnez-moitel cheval qu'il vous plaira, je m'accommode de tout. Il eft fort difficile, il ne s'accommode de rien. Il n'eft point dé licat, il s'accommode de toutes fortes. de viandes. Donnez-moi telle monnoie, telles espèces qu'il vous plaira, je m'accommode de tout. Donnez-moi pour ma dette, telles marchandises, telles hardes, tels effets qu'il vous plaira, je m'en accommoderai.)

On dit en plaifantant, qu'Un homme. s'accommode de quelque chofe,pour dire, qu'il prend quelque chofe un peu hardiment, & fans y avoir droit. (Il s'accom mode de tout ce qu'il trouve fous fa main..)

ACCOMMODÉ, ÉE. participe. On dit familièrement, qu'Un homme eft mal accommodé, peu accommodé des biens de la fortune, pour dire, qu'Il n'eft pas riche, qu'il n'eft pas à fon aife. ACCOMPAGNÁTEUR. f. m. Terme de Mufique. Qui accompagne la voix avec quelque inftrument. (C'est un bon, un favant accompagnateur..) ACCOMPAGNEMENT. f. m. Aion d'accompagner en certaines cérémonics. (On porta ce Souverain au tombeau de fes ancêtres, & plufieurs Princes farent destinés pour l'accompagnement du corps. Le Maréchal de France qui étoit nommé pour l'accompagnement de l'Ambaffadeur, &c..)

ACCOMPAGNEMENT, eft auffi un terme de Mufique, qui fe dit des accords dont on accompagne la voix qui chante le fu-jet, ou quelque instrument qui le joue. (Apprendre Laccompagnement. Savoir. l'accompagnement. L'accompagnement foutient la voix, & fert à la faire paroître. L'accompagnement du Clavecin, de

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