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la Viole. Bon accompagnement. Mauvais accompagnement. Un accompagnement qui n'eit pas affez rempli.) ACCOMPAGNEMENT, Se dit auffi en parlant de ce qu'on regarde comme une faite néceffaire de certaines chofes, foit pour la commodité, foit pour l'ornement. (Cette chambre à coucher eft belle; mais elle manque des accompagnemens néceffaires.)

On s'en fert encore en termes d'Armoiries, pour dire, Les fupports, les tenans, le cimier, les lambrequins, les marques de charge ou de dignité, & généralement tout ce qui eft hors de l'écu. (Porter des Armoiries fans aucun accompagnement. )

ACCOMPAGNER. v. a. Aller de compagnie avec quelqu'un. ( Je vous accompagnerai julque-là. Il m'a accompagné en ce voyage.)

Il fignifie auffi, Suivre par honneur. (Grand nombre de Noblefle accompa gna le Gouverneur de la Province. Ce Prince eft toujours accompagné de gens de qualité. Tous ceux qui fe trouverent là, accompagnèrent le S. Sacrement. )

Il fignifie encore, Conduire en cérémonie. (C'eft un Prince qui accompagne l'Ambaffadeur à l'Audience.)

11 fignifie auffi, Reconduire par honneur une perfonne dont on areçuvifite. (Quand il s'en alla on l'accompagna jufqu'à fon carroffe.)

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Il fignifie auffi, Escorter. (Je vous donnerai des gens pour vous accompagner. 11 fe fait toujours bien accompagner, parce qu'il a des ennemis.)

On dit figurément, que Le bonheur, que la fortune accompagne quelqu'un, | pour dire, qu'il eft heureux. Et, que Le malheur l'accompagne, pour dire, qu'll eft malheureux. ACCOMPAGNER, Se dit auffi dans la fignification d'affortir, de convenir; mais alors il ne s'emploie guère qu'avec l'adverbe bien. Ainfi on dit, qu'Une garniture accompagne bien une robe. Qu'une tapiferie accompagne bien un lit. Qu'un cabinet accompagne bien une chambre. Que des pavillons accompagnent bien un corps de logis, pour dire, Que toutes ces chofes-là font bien afforties.

On dit dans ce même fens, que Les cheveux accompagnent bien le visage. Que la Flûte accompagne bien la voix.

Accompagner une chofe d'une autre. C'eft joindre, ajouter une chofe à une autre. (Il accompagna fon préfent d'une harangue. Il accompagna íes remontrances de menaces. Tout ce qu'il ditoit, il l'accompagnoit d'un gefte & d'une action qui marquoit bien, &c. Tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, il l'accompagne de tant de graces, &c.) ACCOMPAGNER, en termes de Mufique, fignifie Jouer la baffe & les autres parties, fur un ou fur plufieurs inftrumens, pendant qu'une ou plufieurs voix chantent, ou que quelque inftrument joue le fujet. Si vous voulez chanter, je vous accompagnerai avec le Clavecin. Il chante bien, & s'accompagne luimême avec la Viole.) En ce fens, il fe met d'ordinaire abfolument. (Accompa¡gner avec le Clavecin avec la baffe de

Viole, &c. Il accompagne bien. Il accompagne mal. Il accompagne à livre ouvert, & fans être prépare.) s'ACCOMPAGNER. v. récipr. Mener quelques gens avec foi pour quelque deffein. Il fe prend le plus fouvent en mauvaite part. (Il s'accompagne toujours de méchans garnemens. Ils accompagna de gens de main pour faire ce coup-la. ) ACCOMPAGNE, EE. participe. ACCOMPLIR. v. a. Achever entièrement. (Accomplir le temps de fon banniffement. Un Religieux qui a accompli le temps de fon Noviciat.)

Il úgnifie aufli, Effectuer, mettre en exécution. (Accomplir fa prometie. Accomplir fon veu. Accomplir un deflein. Accomplir un traité. Accomplir un mariage qui avoit été réfolu. J'espère que Dieu accomplira vos defirs. Jefus-Chrift a accompli les Prophétics.)

On dit, Accomplir la loi, accomplir fes obligations, pour dire, Faire ce que la loi, ce que le devoir exige de nous. ACCOMPLIR, eft auffi réciproque dans le fens d'effectuer. (Le traité qu'ils avoient fait, n'a pu s'accomplir. Si ce mariage s'accomplit. Si vos defirs s'accompllent. Cela arriva de la forte, afin que l'Ecriture s'accomplit. Toutes les Prophéties s'accomplirent.)

Il eft auffi adjectif, & fignifie, Qui eft parfait dans fon genre.(C'eft un homme accompli de tout point. Un courtifan accompli. Une beauté accomplie. Un ouvrage accompli.)

ACCOMPLISSEMENT. f. m. Achévement, exécution entière. (L'accompliffement d'un deffein, d'un ouvrage. L'accompliffement d'un vou, d'un ferment. L'accompliffement de nos vœux, de nos defirs, de nos efpérances. L'accompliffement des Prophéties. L'accompliffement d'un traité. )

ACCON. L. m. Terme de Marine. Bateau plat dont on fe fert pour aller fur les vafes.

ACCORD. f. m. Convention, accommodement que l'on fait pour terminer un différent. (Faire un accord. Paffer un un accord. Je me tiens à l'accord qui a été fait.)

Il fignifie auffi, Confentement, union d'efprit, conformité de volontés. (Ils ont toujours vécu dans une grande liaifon, dans un parfait accord.)

En ce fens, il s'emploie avec la parti. cule de. Ainfi on dit, (Mettre des gens d'accord. Ils font d'accord. Ils en font convenus d'un commun accord. Ils en font tombés d'accord. J'en demeure d'accord.)

Et par ellipfe, on dit abfolument, D'accord, pour dire, J'y confens. On dit d'un homme, qu'll eft de tous bons accords, pour dire, qu'il eft d'une humeur aifée, & qu'il confent à tout ce que les autres veulent. ACCORD, Signifie auffi, Convenance, proportion, jufte rapport de plufieurs chofes enfemble. ( Il y a un merveilleux accord entre toutes les parties du monde, entre les parties du corps humain.) ACCORD, en Mufique, fignifie l'union de deux ou de plufieurs fons entendus là la fois, & formant harmonie. (Accord

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d'inftrumens. Accord de voix. Bel ac cord. Accords harmonieux. Accords confonans. Accords diffonans. Il y a de beaux accords dans cette pièce de Luth. L'O&ave & la Quinte font de bons accords. Les accords diffonans font un bon efet, quand ils font bien fauvés. )

On dit, qu'Un inftrument eft d'accord, pour dire, que Les cordes en font montées jufte au ton où elles doivent être. Et que Des cordes ne tiennent pas d'accord, pour dire, qu'Elles ne demeurent pas au ton où on les a mifes. ACCORDAILLES. f. f. pl. Les cérémonies qui fe font pour figner les articles ou le contrat d'un mariage. (Il fe trouva peu de parens aux accordailles.) llett populaire.

ACCORDANT, ANTE. adj. Terme de Mufique. Qui s'accorde bien. ( Ut & fol font des tens accordans entr'eux. Ut & fi font des tons difcordans entr'eux.) ACCORDÉ, ACCORDÉE. f. Celui & celle qui font engagés l'un à l'autre pour le mariage par des articles fignés de part & d'autre. ( Où eft l'Accordé? Voici l'Accordée. Les Accordés feront mariés dans peu de jours.)

ACCORDER. v. a. Mettre d'accord. Remettre en bonne intelligence. ( Accorder les efprits. Accorder les cœurs. Ces deux hommes étoient en procès, en querelle, on vient de les accorder.) ACCORDER, Se dit en parlant de doctrine, d'opinions, de loix, & fignifie Concilier, ôter l'apparence de contrarieté, de contradiction. (Accorder les Écritures. Il n'eft pas facile d'accorder ces deux paffages. Comment accorder toutes ces loix ?)

ACCORDER, Se dit en Grammaire, & fignifie, Mettre les mots comme ils doivent être les uns à l'égard des autres. (Suivant les règles de la Grammaire, il faut accorder l'adjectif avec fon fubftantif en genre & en nombre.)

On dit en Mufique, Accorder fa voix avec un inftrument, pour dire, Chanter de manière que la voix & l'inftrument faffent des accords agréables & régu liers. (Elle accordoit parfaitement sa voix avec le Clavecin.)

Accorder un Luth ou un autre inftrument de Mufique, c'eft en mettre les cordes jufte au ton où elles doivent être entr'elles. (Ce Muficien a été long-temps à accorder fon Luth.)

Accorder des inftrumens les uns avec les autres, c'eft les mettre tous au ton où ils doivent être les uns à l'égard des autres. (Accorder des Tuorbes & des Violes au ton du Clavecin.)

On dit proverbialement, Accordez vos flûtes, pour dire, Convenez de ce que vous voulez faire,convenez des moyens de faire réuffir votre deffein. ACCORDER, Signifie auffi, Otroyer, concéder. (Accorder un privilége, une grace, une faveur. Le Pape a accordé tant d'années d'Indulgence pour, &c. Je lui accorde tout ce qu'il demande.) Accorder une fille en mariage, c'eft la promettre verbalement ou par écrit à celui qui la demande pour l'époufer. ACCORDER, Signifie aufli, Reconnoître pour vrai, demeurer d'accord d'une

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chofe. Je vous accorde cette propofition. C'eft une vérité de fait qu'il faut que vous m'accordiez.) S'ACCORDER. V. récipr. Etre d'Accord, d'intelligence, de concert. (Hs s'accordent tous enfemble pour me tromper, pour me perdre. Nous tâcherons de nous accorder. Accordez vous avec vousmême.)

Il fe dit auff de la conformité des efprits & des humeurs. (Ils font de même humeur, ils s'accorderont toujours bien enfemble. Ces deux efprits n'auront pas de peine à s'accorder.)

On dit, Ce que vous me dites aujourd'hui, ne s'accorde pas avec ce que vous me dites hier, pour dire, N'y eft pas conforme.

On dit proverbialement, que Des gens s'accordent comme chiens & chats, pour dire, qu'ils ne fauroient s'accorder, vi. vre ensemble. S'ACCORDER, Se dit auffi généralement de toutes les chofes qui ont entre elles de la convenance, de la reffemblance, du rapport en quelque manière que ce foit. (Le chaud s'accorde avec l'humide. Ces voix s'accordoient parfaitement. Ces deux couleurs s'accordent bien.)

ACCORDE, EE. participe. ACCORDOIR. f. m. Elpece d'outil dont les Luthiers & les Facteurs fe fervent pour accorder les inftrumens de Mufique.

ACCORER. v. a. Terme de Marine. Appuyer, foutenir.

ACCORNÉ, ÉE. adj. Terme de Blasən. Il fe dit des animaux qui ont des cornes, quand elles font d'une autre couleur que l'animal.

ACCORT, ORTE. adj. Qui eft complaifant, qui s'accommode à l'humeur des autres. Cet homme eft fort accort. Humeur accorte.) ACCOSTABLE. adj. Qui eft facile à aborder. (C'eft un homme peu accoftable. Il eft devenu plus accostable. ) Il eft familier.

ACCOSTER. v. a. Aborder quelqu'un pour lui parler. (Il me vint accofter. Il m'accofta lorfque je n'y penfois pas. ) Il eft familier.

S'ACCOSTER. v. récipr. Hanter, fréquenter quelqu'un, avoir habitude avec quelqu'un. (Je ne fais de quelles gens vous vous accoftez. Il s'accofta d'un mauvais garnement. ) Il eft familier, & ne fe dit guère qu'en mauvaise part. ACCOTTER. v. a. Appuyer. (“Accotter fa tête.)

Il eft auffi réciproque. (S'accotter fur une chaife, contre une chaife. S'accotter contre une muraille.) Il est familier. ACCOTTE, EE. participe. ACCOTTOIR.f. m. Ce qui fert d'appui, ce qui eft fait pour s'y accotter. (Les accottoirs d'un carrofle, d'un fauteuil, d'un confeffionnal. Cela vous fervira d'accottoir.) La différence d'accoudoir à accottoir eft que l'accottoir fert pour s'appuyer de côté, & l'accoudoir pour s'appuyer en avant. ACCOUCHEE. f. f. Femme qui eft en couche, après avoir mis un enfant au monde. ("Aller voir une accouchée.

Quand eft-ce que l'accouchée relevera?) On dit d'une femme qui eft fort parée dans fon lit, qu' (Elle eft parée comme une accouchée.)

Le

On appelle proverbialement, caquet de l'accouchée, Une converfation de bagatelles qui fe fait ordinairement dans les vifites des femmes en couche.

ACCOUCHEMENT. f.m. Enfantement. (Heureux accouchement.Accouchement difficile. Douloureux accouchement.) ACCOUCHER. v. n. Enfanter. (Accou cher heureusement. Elle eft accouchée en tel endroit. Elle eft accouchée d'un enfant mâle, d'une fille, de deux jumeaux. Quand accouchera-t-elle ? Elle eft accouchée. Quand elle fut accouchée. Accoucher à terme, avant terme. Accoucher d'un enfant mort.) AccoUCHER, Se dit figurément, en par lant de l'efprit & des productions de l'efprit. (Socrate difoit qu'il faifoit l'office de Sage-femme, qu'il faifoit accoucher des efprits.)

ACCOUCHER, eft aussi actif, & fignifie, Aider à une femme à accoucher. (C'eft cette Sage-femme qui a accouché une telle Dame. Elle accouche bien. Ce Chirurgien accouche mieux qu'aucune Sage-femme.)

ACCOUCHÉ, EE. participe. ACCOUCHEUR.f. m. Celui dont la profeffion eft d'accoucher les femmes. (Bon accoucheur. Il eft l'accoucheur de cette Dame.)

ACCOUCHEUSE. ff. Celle dont la profeffion cft d'accoucher les femmes.

Habile accoucheufe. On dit plus communément Sage-femme. ACCOUDER, S'ACCOUDER. v. récipr. S'appuyer du coude. (S'accouder

fur la table. Il étoit accoudé fur fon che vet. S'accouder far une balustrade. ) ACCOUDE, EE. participe. ̧ ACCOUDOIR. f. m. Ce qui eft fait pour s'y accouder. (Avoir un accoudoir fous les bras. L'accoudoir d'un prié - Dieu. Avoir les bras fur un accoudoir.) ACCOUER. v. a. Terme de chaffe.Donner le coup à un cerf au défaut de l'épaule, ou lui couper le jarret. ACCOUE, EE. participe. ACCOUPLE. . f. Terme de chaffe. Laiffe qui tient les chiens accouplés. ACCOUPLEMENT. f. m. Affemblage.Il ne fe dit guère que des animaux, & foujours en parlant de deux.

Il fe dit auffi de la conjonction du mâle & de la femelle pour la génération, & il ne fe dit guère que des animaux. (Le | mulet vient de l'accouplement d'un âne & d'une cavale. L'accouplement d'un chien & d'une chienne.) ACCOUPLER. v. a. Joindre deux chofes enfemble. (Ces deux perfonnes font mal accouplées. Ce feroit vouloir accoupler le loup & la brebis.)

On dit, Accoupler des bœufs, pour dire, Les mettre enfemble fous le joug. On dit auffi, Accoupler du linge, accoupler des ferviettes qu'on veut mettre à la leffive, pour dire, En faire des paquets. AccoUPLER, En parlant de quelques animaux, fignifie, apparier enfemble le

mâle & la femelle. (Accoupler des pigeons, des tourterelles, des ferins.) Et quand ils fe joignent pour la génération on dit, qu' (Ils s'accouplent, qu'ils font accouplés.) ACCOUPLE, LE. participe. ACCOURGIR. v. a. Rendre plus court retrancher de la longueur. (Accourcit une robe, un manteau. Accourcir un bâton. Accourcir d'un doigt, d'un pied. Accourcir un traité, un difcours. Si cela eft trop long, il faut l'accourcir.)

On dit auffi, Accourcir fon chemin, pour dire, Prendre quelque route de traverfe qui rende le chemin plus court. (Si vous allez par là, vous accourcirez bien votre chemin. La chauffée qu'on a faite en tel endroit, accourcit le chemin d'une grande lieue.)

S'ACCOURCIR. V. récipr. Devenir plus court. (Les jours commençoient alors à s'accourcir.)

AccOURCI, IE. participe. ACCOURCISSEMENT. f. m. Il n'est guère en ufage qu'en parlant d'un chemin & des jours. ( Cette chauffée fert beaucoup à l'accourciffement du chemin. L'accourciffement des jours.) ACCOURIR. v. n. Il fe conjugue comme Courir, fi ce n'eft qu'il reçoit également l'un ou l'autre des verbes auxiliaires. J'ai accouru, je fuis accouru. Courir, venir promptement de quelque lieu en un autre où quelque chofe nous attire. nous appelle. (Accourir en diligence, en grande hâte. Accourir au befoin. Accourir en foule. Il eft accouru au bruit. Accouru pour, &c. Dès qu'on fut que la bataille fe donnoit en un tel endroit, toute la Nobleffe y accourut. On y accourut de tous côtés. Accourir au fecours de quelqu'un, à l'aide de quelqu'un.)

ACCOURU, UE. participe. ACCOUTREMENT. f. m. Habit de parure. (Il avoit fes beaux accoutremens.) Il eft vieux. ACCOUTRER. v. a. Parer d'habits. En ce fens il eft vieux, & il n'a guère d'ufage qu'en ftyle familier. (Vous voilà bien accoutré. On l'a plaisamment accoutré.)

On dit proverbialement, qu'Un homme eft bien accoutré, accoutré de toutes pièces, pour dire, qu'il a été fort maltraité. AccoUTRE, EE. participe. ACCOUTUMANCE. f. f.Habitude,coutume que l'on prend de faire ou de fouf. frir quelque chofe. (Mauvaise accoutu mance.) I vieillit. ACCOUTUMER. v. a. Faire prendre une coutume. (Accoutumer quelqu'un à quelque chofe. Je l'ai accoutumé à faire, &c. Il avoit peine à faire telle chofe; mais on l'y a accoutumé. Il faut accoutumer de bonne heure les enfans au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper fur le bon pied. )

Quand il eft joint avec le pronom perfonnel, il fignifie, Contracter une habitude. (Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m'accoutume au froid, au chaud, &c. Il s'eft accoutumé à la fatigue. On s'accoutume à tout.)

Il fignifie auffi, Avoir coutume; & alors il eft neutre, & n'a d'usage qu'avec

le verbe Avoir. (Il a accoutumé d'aller, de faire, &c. Faites comme vous avez accoutumé.)

I fe dit quelquefois des chofes inanimées. Ces terres, ces arbres avoient accoutumé de produire. L'automne a accoutume d'être pluviente.) ACCOUTUME, EE. participe. (Accoutumé à la fatigue. A fa manière accoutumée.)

A l'accoutumée. Façon de parler adverbiale. A l'ordinaire comme on a accoutumé. ( Il en a ufé à l'accoutumée. Il eft du ftyle familier. ACCOUVÉ, ÉE. adj. Qui garde le coin

du feu.

ACCRAVANTER. v. a. Accabler & écrafer. (La chute de la muraille l'a accravanté.) Il eft vieux.

ACCRAVANTE, EE. participe. ACCRÉDITER. v. a. Mettre en crédit, en réputation. (Sa bonne fci l'a accré dité parmi les Marchands. L'exaftitude à payer, eft ce qui accredite le plus un Banquier. Sa bonne conduite l'a fort accrédité dans fa compagnie.)

Il fe dit auffi au figuré, pour dire, Donner cours, autoriier, rendre plus vraisemblable. (Accréditer une nouvelle, une calomnie.) ACCREDITE, EE. participe. ACCROC. f. m. Dechirure que fait ce qui accroche. (Il y a un grand accroc, un vilain accroc à votre robe, à votre manteau. Qu'est-ce qui a fait cet accroc à votre habit?)

Ilfe dit aufli de ce qui accroche, de ce qui déchire. (J'ai rencontré' un accroc qui a déchiré mon habit.)

11 fe dit figurément D'une difficulté, d'an embarras qui apporte du retardement dans une affaire. (Il eft furvenu un accroc qui retarde leur accommodement.)

ACCROCHE. f. f. Difficulté, embarras, retardement dans une affaire. (Il y a quelque accroche à cette affaire.) lleft du ftyle familier.

ACCROCHER. v. a. Attacher, arrêter un tableau à un clou à crochet. (Accrocher une tapiflerie. I demeura accroché par fon habit. )

On dit proverbialement, (Belle fille & méchante robe, trouvent toujours qui les accroche.)

On dit en termes de Marine, Accrocher un vaiffeau, pour dire, Jeter des grappins & des crocs d'un vaiffeau à un autre, pour venir à l'abordage. (I ac crocha l'Amiral des ennemis. Les deux vaiffeaux s'accrochèrent l'un l'autre. ) ACCROCHER, Signifie figurément, Retarder, arrêter. (On a accroché cette affaire. Cette négociation eft accrochée. Ce procés eft accroché depuis longLemps.)

Il fe dit aufft avec le pronom perfonnel, & fignifie, S'attacher, s'arrêter à quelque chofe que ce foit. (Sa robe s'accrocha à des ronces. Quand on fe noie, on s'accroche à tout ce qu'on peut.) · S'accrocher à un Prince, à un grand Seigneur, Se dit de ceux que le mauvais état de leurs affaires oblige de s'attacher à la fortune d'un Prince, d'un grand Seigneur, (Il ne favoit où donner

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Le

On dit, qu'Un homme s'en fait accrois'en veut faire accroire, pour dire, qu'li prétume trop de lui-même, qu'i! croit pouvoir en impoier. (Depuis qu'il a cette place, il eft devenu glorieux, il s'en fait accroire. Il a quelque forte de favoir, mais il s'en fait trop accroire.) ACCROISSEMENT. f. m. Augmenta tion, agrandiffement. ( Grand accroif fement. Accroiffement notable, confidérable, foudain. L'accroiffement des rivières. L'accroiffement d'un Etat. Accroiffement de biens, d'honneurs, &c. L'accroiffement de la Religion Chrétienne dans les Indes.) ACCROISSEMENT, Signifie auffi, droit par lequel une chole accroit à quelque perfonne ou à quelque fonds. (Čela lui eft venu par droit d'accroifiement. Les terres que l'attériflement ajoute à un rivage, à une île, appartiennent au propriétaire par droit d'accroillement. Un accroidement à la Tontine.) ACCROÎTRE. v. a. Augmenter, rendre plus grand, plus étendu. (Accroître fon bien, fon revenu. Accroître un parc, un jardin, l'accroître de beaucoup, de la moitié. Accroitre fa puiffance, fa gloire, fa réputation, fon autorité.) ACCROTTRE. v. n. Aller en augmentant,. devenir plus grand. ( Son bien, fon revenu accroit tous les jours.)

On dit en termes de Droit, qu'Une chofe accroit à quelqu'un, pour dire, qu'Elle revient à fon profit par la mort ou par l'abfence de quelqu'un, ou autrement. (Entre Colégataires, la portion de l'un accroît à l'autre. Parmi les Cha noines, la part des abfens accroit aux préfens.)

On dit auffi, qu'Un morceau de terre accroit à un autre par alluvion, par attériffement.

S'ACCROÎTRE. v. récipr. (Cette ville s'eft fort accrue par fon commerce. Sa fortune, fon bien s'accroît tous les jours. Il avoit une Terre fort bornée, il s'eft accru.)

ACCRU, UE. participe. ACCROUPIR, S'ACCROUPIR. v. récipr. Se tenir dans une pofture, où la plante des pieds touchant à terre, le derrière touche prefque aux talons. (Les peuples du Levant s'accroupiffent pour uriner. S'accroupir auprès du feu.), ACCROUPI, 1. participe. ACCROUPISSEMENT. f. m. L'état d'une perfonne accroupie. 'ACCRUE. f. f. Terme de Coutume qui se dit d'une terre fur laquelle un bois s'eft étendu au delà de la lifière.. ACCUEIL. f. m. Réception que nous faifons à quelqu'un qui vient vers nous. (Bon accueil, Mauvais accueil. Accueil

|

froid. Accueil civil, favorable, obligeant. Faire bon accueil. Faire mauvaisaccueil. Avoir l'accueil agréable.)

Faire accueil, Se prend toujours en bonne part, & fignifie, Faire une réception civile & honnête. (Ce Prince fait accueil à tous ceux qui vont chez lui.) ACCUEILLIR. v. a. (Il fe conjugue comme Cueillir.) Recevoir quelqu'un qui vient à nous. (Il nous accueillit de la manière du monde la plus honnête. Il nous accueillit fort froidement.)

Il fe dit figurément de tous les accidens. fâcheux qui arrivent à quelqu'un. (La. tempête, le vent les accueillit. Ils furent accueillis de l'orage. La pauvreté, la misère, tous les malheurs du monde l'ont accueilli.)

ACCUEILLI, IE. participe.

ACCUL. (I'L fe prononce.) f. m. Lieu qui n'a point d'iffue, où l'on eft acculé. (Ceux qui pourfuivoient les criminels, les poufsèrent dans un accul, où on les prit.)

H fe dit particulièrement du fond du terrier où les chiens acculent les renards. & les blaireaux. (Quand on voit que le renard eft à l'accul, avant que de làcher les bailets, il faut favoir où font les acculs.)

Ilfe dit auffi des piquets qu'on enfonce en terre au bout d'une plate-forme, pour retenir le canon quand il recule après. avoir tiré.

ACCULER.v.a. Pouffer quelqu'un, & le réduire en un coin, en un endroit où il ne puifle plus reculer. (Ille poursuivit l'épée à la main, & l'accula contre la muraille. Notre armée avoit acculé celle des ennemis dans un endroit où il n'y avoit point d'iffue.)

Il fe dit auffi en parlant des fangliers, des loups, des renards, & autres bêtes. (Les chiens avoient acculé le fanglier,. le loup, le renard. Le blaireau étoit acculé dans fon terrier.)

Avec le pronom perfonnel, il fignifie,. Se ranger, fe retirer dans un coin, contre une muraille, &c. pour fe défendre,. & pour n'être pas pris par derrière. (Se voyant pourfuivi par quatre hommes, il. s'accula contre la muraille, & fe défendit long temps.) ACCULE, EE. participe. ACCUMULATION. f. f. Amas de plufieurs chofes ajoutées les unes aux autres. (Accumulation de biens, d'honneurs.)

On appelle Accumulation de droit, Une augmentation de droit fur quelque

chofe.

ACCUMULER. v. a. Amaffer & mettre enfemble. (Accumuler des biens, des. tréfors. Accumuler fou fur fou.)

On dit figurément, Accumuler crime fur crime, pour dire, Ajouter crime fur.

crime..

ACCUMULER, eft auffi réciproque. Et dans cette acception on dit, Que des ar rérages s'accumulent tous les jours, pour dire, qu'Ils augmentent tous les jours. ACCUMULE, LE. participe. ACCUSABLE. adj.de t. g. Qui peut être accufé. ACCUSATEUR,. TRICE, f. Celui ou celle qui accufe quelqu'un en Juftice.

Se rendre accufateur. Elle s'eft rendue accufatrice.)

ACCUSATIF. f. m. Terme de Grammaire. Le quatrième cas dans les langues où les mots le déclinent. (Accufatif figgulier. Accufatif pluriel. Ce verbe régit l'accufatif.)

ACCUSATION. £. f. Action en Justice, par laquelle on accufe quelqu'un. ( Accufation capitale. Il y a plusieurs chefs d'accufation contre lui. Former une accufation. Sufciter une accufation.)

Il fe dit auffi généralement de tout reproche, de toute imputation qu'on fait à quelqu'un, de quelque défaut que ce foit. (Vous l'accufez de parefle, de peu d'exactitude, c'est une accufation bien mal fondée. On l'accufe de beaucoup de defordres, mais ce font des accufations calomnieufes. ) ACCUSER. v. a. Rendre une plainte en Juftice contre quelqu'un pour crime, déférer en Juftice quelqu'un pour crime. (Accufer un homme de vol, d'affaffinat. Il a été accusé d'avoir intelligence avec les ennemis. Le crime dont on l'accuse.) On dit d'un criminel qui a avoué fon crime en Juftice, qu'll s'eft accufé luimême. Et, Accufer un Acte de faux, pour dire, Soutenir qu'un Acte eft faux. ACCUSER, fignifie auffi généralement, Imputer quelque faute, quelque défaut à quelqu'un, lui reprocher quelque faute, quelque défaut. (Accufer quelqu'un de négligence. L'accufer à tort. On l'accufe d'avoir fait cette fatyre.)

On dit, S'accufer en Confeffion, accufer fes péchés, pour dire, Déclarer fes péchés au Prêtre dans le Tribunal de la Confeffion. (Il faut s'accufer de tous fes péchés. S'accufer d'avoir offenfé Dieu.)

On dit à certains jeux de Cartes, Accufer fon jeu, pour dire, En déclarer ce que les règles veulent qu'on déclare. (Accufez votre point. Accufez jufte. Vous avez accufé faux.)

On dit, qu'Un homme accufe jufte, qu'il accufe faux, pour dire, qu'll eft exact dans un récit, ou'qu'il ne l'eft pas.

On dit en style & en matière d'affaires, Accufer la réception d'une lettre, pour dire, Marquer, donner avis qu'on l'a

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On dit auffi, Monftre acephale, Statue acephale, d'un Monftre, d'une ftatue fans tête.

On a encore donné ce nom à une fecte d'anciens hérétiques.

ACERAIN. adj. Fer acérain, celui qui participe de l'acier. Terme de Serrurier. ACERBE. adj. de t. g. Sur, âpre. (Du'vin d'un goût acerbe. Des fruits acerbes.) ACÉRER. v. a. Mettre de l'acier avec du fer, afin de rendre celui-ci propre à couper.

ACERE, EE. participe. Il fignifie en Médecine & en Pharmacie, une faveur auftère & aftringente.

Il eft auffi adjectif. & n'a d'ufage qu'en parlant du fer, lorfqu'il eft rendu tranchant & perçant par le moyen de l'acier. (Lame acérée. Pointe acérée. Flèches acerées. Des traits bien acérés.) ACÉTABULE. f. m. Terme d'Anatomie, qui fe dit des cavités de quelques os, dans lesquelles d'autres os font placés pour faire leurs mouvemens. ACÉTEUX, EUSE. adj. Qui tient du goût du vinaigre. (Plante acéteufe.) ACH

ACHALANDER. v. a. Faire avoir des chalands. (La bonne marchandise & le bon marché achalandent fort une boutique. Il eft fort achalandé. )

Il eft auffi réciproque. (Cette boutique commence à s'achalander. Si vous. voulez vous achalander, logez vous dans un meilleur quartier.) ACHALANDE, EE. participe. ACHARNEMENT. I. m. Action d'un animal qui s'attache opiniâtrément à fa proie. (L'acharnement d'un loup, d'un animal.

Il fe dit auffi de la fureur opiniâtre avec laquelle des animaux, & même des hommes fe battent les uns contre les autres. (L'acharnement de deux dogues l'un contre l'autre. Ces deux animaux fe font battus avec acharnement.) Il fe dit auffi figurément de l'animofité opiniâtre qu'on a contre quelqu'un. (L'acharnement de ces deux plaideurs eft inconcevable. ) ACHARNER. v. a. Exciter, animer, irriter. Je ne fais qui peut les avoir acharnés les uns contre les autres. Il eft fort acharné contre moi. Ils font achar. nés au combat.)

Il fe dit auffi avec le pronom perfonnel, & fignifie, S'attacher avec fureur, avec opiniâtreté. (Le lion s'acharme fur fa proie. Ces deux tigres s'acharnent l'un contre l'autre.)

ACHARNE, ÉE. participe. Un combat acharné.

Il fignifie auffi, Attaché à quelque chofe avec excès. ( Un homme acharné au jeu.)

ACHAT. f. m. Emplette, acquifition faite à prix d'argent. (Un bon achat. Un mauvais achat. Faire achat de marchandifes.)

Il fignifie auffi la chofe achetée. ( Je veux vous faire voir mon achat. ) ACHE.f. f. Herbe qui reflemble au perfil. (En certains jeux de la Grèce on donnoit une couronne d'ache au vainqueur.) ACHÉES. f. m. plur. Vers de terre pour amorcer le poiffor.

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ACHEMINE, EE. participe. ACHERON. f. m. Fleuve des Enfers, fuivant la fable.

ACHETER. v.a. J'achete, j'achetois. Acquérir quelque chofe à prix d'argent. (Acheter des étoffes, des provisions, des livres, une maifon, une terre, une charge. Acheter argent comptant. Acheter à crédit. Acheter à bon marché. Acheter cher. Acheter ávil prix. Acheter au poids de l'or. Acheter au double. Acheter en gros. Acheter en détail.)

On dit proverbialement, en parlant de vin où de quelque autre liqueur; (Qui bon l'achete, bon le boit;) & ce proverbe s'applique à toutes les denrées qu'on achete.

On dit, Acheter des bans, pour dire, Obtenir difpenfe de faire publier des bans de mariage.

ACHETER, Signifie figurément, Obtenir quelque chofe avec beaucoup de peine & de difficulté. (J'ai bien couru pour obtenir cette grace, on me l'a bien fait acheter. C'est une dignité qu'il a achetée au prix de fon fang. C'eft acheter cher un repentir, que de fe ruiner pour fatisfaire fes paffions.) ACHETE, EE. participe. ACHETEUR. f.m. Celui qui achete. (Le vendeur & l'acheteur.) ACHEVEMENT. f. m. Fin, exécution entière, accompliffement d'une chofe. (Il ne manque plus qu'un portail pour l'achèvement de cet édifice.)

Il fe dit au figuré, de la perfection dont un ouvrage eft fufceptible. (Tous les connoiffeurs vantent l'achèvement de ce tableau. )

ACHEVER. v. a. Finir une chofe commencée. (Il a achevé fon entreprife. Les bâtimens font achevés. Il a fait achever fa galerie.), ACHEVE, EE. participe.

Il eft auffi adjectif, & alors il fignifie, Accompli, parfait, qui a toutes les bonnes qualités de fon genre. (Un ouvrage achevé. Une beauté achevée. )

Il fe dit au de ce qui eft extrêmement mauvais dans fon genre. ( C'e un fou achevé. Un fot achevé. Un fcélérat achevé)

ACHILLÉE. f. f. Plante radiée qui croft fur les montagnes. C'eft une espèce de Jacobée. On prend fa feuille en titane ou en façon de thé. On l'emploie cons tre l'asthme & les maladies du poumon

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ACHIT. f.m. Espèce de vigne qui croit dans l'ile de Madagascar. Elle porte beaucoup de grappes. ACHOPPEMENT. f. m. Il ne fe dit guè re que dans cette phrafe, Pierre d'achoppement, pour dire, Occafion de faillir, de tomber dans l'erreur. (Les gens déréglés font des pierres d'achoppement pour ceux qui les fréquentent. Ces fortes de propofitions font des pierres d achoppement pour les foibles.) ACHORES. 1. m. p. Petits ulceres qui viennent à la tête & aux joues, espèce | de teigne qui attaque principalement les

enfans.

ACHRONIQUE. adj. Terme d'Aftronomie. Il fe dit d'un Aftre oppofe au folcil dans fon lever ou fon coucher. ACI

vin & l'eau ; & de fervir à l'Autel le Prêtre, le Diacre & le Sous-diacre. (Faire les Fonctions d'Acolyte à une Grand'Meffe.)

ACOMAS. f. m. Arbre dont le bois eft propre à la conftruction des navires. ACONIT. f. m. Espèce de plante vénéneufe.

quis. Qualités naturelles, qualités act quiles.)

Acquis, eft auffi fubftantif, & dans cette acception on dit, qu'Un homme a de l'ac quis, beaucoup d'acquis, pour dire, qu'll eft très-inftruit dans fa profeffion; & cela fe dit ordinairement en parlant d'un homme de lettres, d'un Médecin, d'un. Avecat, &c.

ACOQUINANT, ANTE. adj. Qui aco-
quine, qui attire. (Le feu eft acoqui-ACQUET. f. m. Terme de Pratique.
nant. Une vie acoquinante. Il eft fa- Chote acquife, ce que l'on a acquis. (It
milier.
a fait un bel acquèt.)

ACOQUINER. v. a. Attires, attacher,
faire contracter une habitude. (Le mé-
tier de gueux acoquine ceux qui l'ont
fait une fois. L'oifiveté acoquine. En
hiver le feu acoquine.) Il eft familier.
Il eft auffi réciproque & fignifie. S'at-
tacher trop. S'adonner trop. (Il s'eft
acoquine auprès de cette femme, il
perdra fa fortune. Il s'eft acoquiné en
ce pays-là. S'acoquiner au jeu. )
Il fe dit auffi de quelques animaux do-
meftiques. (Il ne faut pas qu'un chien
de chaffe s'acoquine à la cuifine. Un
chat qui s'acoquine auprès du feu.)

ACIDE. f. m. Un des iels qu'on appelle
primitifs. Lorfque ce fel eft pur, il eft
toujours dans un état fluide; il imprime
fur la langue une faveur piquante fem-
blable à celle qu'y excite le vinaigre; il
change en rouge la couleur bleue des
fleurs, & le fuc qui en a été tiré : lorf-
qu'il eft uni avec le fel qu'on appelle al-AcoQUINE, EE. participe.
cali, il forme des fels concrets que l'on
nomme féls neutres. Les Chimiftes comp-
tent trois acides. 1°. L'Acide vitriolique
ou acide univerfel, c'eft celui qui fe tire
du vitriol, c'eft le même que l'acide du
foufre, & il eft généralement répandu
dans l'air. 2°. L'acide nitreux, c'eft ce-
lui qui fe tire du nitre ou du falpêtre; on
lui donne auffi le nom d'eau forte ou
d'efprit de nitre. 3°. L'acide du fel ma-
rin, c'eft celui qui fe tire du fel commun;
on le nomme efprit de fel. L'un de ces
acides, lorfqu'il a été tiré des plantes ou
des végétaux, tel que le verjus, le jus
de citron, le vinaigre, s'appelle Acide
végétal, pour le diftinguer des acides qui
fe tirent du règne minéral, que l'on
nomme Acides minéraux.

ACOUSMATE. f. m. Bruit de voix hu
maines ou d'inftrumens qu'on s'imagine
entendre dans l'air.

ACOUSTIQUE. f. f. Théorie des fons & de leurs propriétés. ( Traité d'acouf. tique.)

Acide, eft auffi adjectif. On dit, ( Un fel acide, une liqueur acide.) Alors il défigne une liqueur, ou un fel où l'acide domine.

ACIDITÉ. f. f. Qualité de ce qui eft acide. (L'acidité de l'ofeille, l'acidité du verjus.

ACIDULE. adj. de t. g. Qui eft de la na ture des acides. On fe fert de ce mot, quoiqu'affez improprement, pour défi gner des eaux minérales froides, lors même qu'elles ne contiennent point de fel acine, & pour les diftinguer des eaux minérales chaudes, que l'on nomme eaux thermales. Dans ce fens on dit, que (Les eaux de Paffy font acidules.

ACIER. (.m. Nom que l'on donne à du fer, lorfqu'il eft parfaitement pur, & trèschargé de ce que les Chimiftes appellent le principe inflammable ou phlogistique, ce qui le rend beaucoup plus dur & plus élaftique que le fer ordinaire. (Acier de bonne trempe. Acier de. Damas. Lame d'acier. Couteau d'acier.)

АСО

ACOLYTAT. f. m. Dignité d'Acolyte. ACOLYTE,. f. m. Clerc promu à l'un des quatre Ordres mineurs, & dont l'office eft de porter les cierges, & de préparer le feu, l'encenfoir, le

ACOUSTIQUE, Se dit auffi adjectivement, en parlant des inftrumens qui fervent à augmenter le fon. (Cornet acoustique.)

A C Q

ACQUÉREUR. f. m. Celui qui acquiert. Il ne fe dit guère que de celui qui acquiert des biens immeubles. (Acquéreur de bonne foi. Un tel, préfent acquéreur. Nouvel acquéreur.)

On dit proverbialement, (Il y a plus de fous acquéreurs, que de fous vendeurs.)

ACQUÉRIR.v. a.J'acquiers, tu acquiers, il acquiert ; nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent. J'acquérois. J'ai acquis. J'acquis. J'acquerrai. Acquiers. Que j'acquifje. J'acquerrois. Acquérant. Acquis. Rendre fien par achat, faire acquifition de quelque chofe d'utile & d'agréable. (Acquérir une terre, une chatge, une maifon, un pré, une rente. Acquérir de fes deniers, des deniers d'autrui. Acquérir du bien légitimement.Acquérir du bien par de bonnes voies, par de mauvaifes voies. Acquérir quelque chofe en fon nom, au nom d'autrui, fous le nom d'un autre. Il a beaucoup acquis depuis quelque temps. Il acquiert tous les jours. Il eft en état d'acquérir.)

On dit auffi, Acquérir les droits de quelqu'un. Acquérir un nouveau droit fur quelque chofe.

ACQUÉRIR, Se dit auffi de toutes les chofes honnêtes qui fe peuvent mettre au nombre des biens & des avantages. (Acquérir de l'honneur, de la réputation, du crédit, de l'autorité, de la fcience. Il s'eft acquis quantité d'amis.Il s'eft acquis les bonnes graces de fon mai. tre. Vous avez acquis beaucoup de gloire en cette occafion. ) ACQUIS, SE. participe. (Du bien mal ac

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On dit proverbialement, qu'H n'y aft bel acquet que le don, pour dire, qu'il n'y a point de bien plus légitimement, plus agréablement, & plus sûrement acquis que celui qui eft donné.

En ftyle de Pratique, Acquets, au pluriel, fe dit proprement des biens, tant meubles qu'immeubles, qu'on a acquis. (Cette femme n'eft pas commune en. biens, elle n'aura point de part aux acquêts. Il eft permis à un homme de difpofer de fes acquêts. Acquêts & conquêts. Les droits fur les franc-fiefs & nouveaux acquèts.

ACQUET, fignifie auffi, Avantage, profit, gain. (Il n'y a pas grand acquét à vendre cette marchandife-là. Vous au rez plus d'acquêt de le payer que de plai. der.) Il eft familier.

ACQUÊTER. v. a. Acquérir. Terme de

Palais.

ACQUÊTÉ, ÉE. participe. ACQUIESCEMENT. f.m. Action par la quelle on fe foumet à quelque chofe, or fe conforme aux fentimens, aux volon tés d'autrui. (Elle a furmonté la dureté de fon mari par un entier acquiefcement. à fes volontés. Acquiefcement à la Sentence, à la demande. Acquiefcement à. la volonté de Dieu. On ne peut refufer fon acquiefcement à une propofition fi bien démontrée.) ACQUIESCER. v. n. Déférer, céder, fe foumettre. (Il a acquiefcé à ce qu'on fou haitoit de lui. Acquiefcer aux fentimens, aux volontés d'autrui. Acquiefcer à une demande, à une Sentence.) ACQUISITION. f. f. Action d'Acquérir. (Faire un contrat d'acquifition. Depuis. cette acquifition, il n'eft rien arrivé. Faire une acquifition. Il a fait acquifi tion d'une belle terre.) ACQUISITION, Signifie auffi, La chofe acquife. (Bonne acquifition. Voilà ma nouvelle acquifition. Il lui a cédé fon acquifition.)

ACQUIT. f. m. Quittance, décharge. Terme de finance. (J'en ai un bon acquit. Je fournirai des acquits bons & va→→ lables. Pour acquit. )

On dit, Payer une chofe à l'acquit d'un autre, pour dire, La payer à la décharge d'un autre. (J'ai payé cela à l'acquit de la fucceffion. Cela va à l'acquit des. mineurs.) Et on dit, Faire quelque chofe pour l'acquit de fa confcience, à l'acquiede fa confcience, pour dire, Afin de n'en avoir point la confcience chargée.

On dit, Jouer à l'acquit, lorique dans une partie de plufieurs perfonnes, ceux qui ont perdu, jouent entre eux à qui. payera le tout..

On dit, Faire quelque chofe par manière d'acquit, pour dire, Négligemment, & feulement

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