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feulement parce qu'on ne peut pas s'en difpenfer.

ACQUIT, au jeu de Billard, fe dit du premier coup que l'on joue pour se mettre en palle. (Donner un bon acquit, un mauvais acquit. ) ACQUIT-A-CAUTION. f. m. Terme de bureau. Billet ou certificat que les Commis d'un bureau donnent pour faire paffer librement un ballot à fa deftination. ACQUIT-PATENT. Voyez PATENT. ACQUITTER. v. a. Rendre quitte, libérer de dettes. (Il a acquitté fon ami, fon parent, fa famille, fa fucceffion. Il s'eft obligé de m'acquitter & indemnifer. Il s'eft bien acquitté depuis un tel temps. Il s'eft acquitté de cent mille francs depuis peu. Il a acquitté entièrement fa terre. Il devoit fur fa charge mais il l'a tout-à-fait acquittée.)

On dit proverbialement, ( Qui s'acquitte, s'enrichit.)

On dit figurément,S'acquitter des obligations qu'on a à quelqu'un, pour dire, Les reconnoître par fes fervices; & gé néralement, en parlant des devoirs & obligations de la vie, & en parlant de charge, d'emploi, &c. on dit, S'en acquitter, pour dire, Y fatisfaire. ( S'acquitter de fon devoir, s'en acquitter bien, s'en acquitter mal. S'acquitter d'une commiffion. Il s'acquitte bien de fa charge. Il s'acquitte bien de tout ce qu'il fait. Il s'acquitte bien de cet emploi, il s'en acquitte dignement.)

On dit figurément, Acquitter fa confcience, pour dire, Faire ce qu'on croit être obligé de faire en confcience.

On dit au jeu du Billard, S'acquitter, pour dire, Jouer le premier coup pour fe mettre en paffe.

ACQUITTER, Signifie auffi, Payer. (Il a acquitté toutes les dettes de fa famille.) Et on dit, Acquitter un contrat, une obligation, pour dire, Payer les fommes portées par ce contrat, par cette obligation. On dit dans le même fens, S'acquitter.

ACQUITTÉ, ÉE. participe.
ACR

ACRE. f. f. (la première fyllabe est brève.) Une mesure de terre contenant un arpent & demi, ou environ. (Cent acres de terre, de pré.)

 CRE. adj. de t. g. Qui a quelque chofe de piquant, de mordiquant, de corrofif, &c. (Une bile âcre. Il lui tomba une humeur âcre fur les yeux. Une pituite âcre. Le fuc de cette herbe eft âcre. Cela eft âcre au goût, eft d'un goût âcṛe.)

ACRETÉ. f. f. Qualité de ce qui eft acre. (L'âcreté du fel, l'àcreté de la bile. )

Il fe dit auffi au figuré. ( Il a de l'âcreté dans l'humeur.) ACRIDOPHAGÉ, f. m. & f. Mangeur de Sauterelles. ACRIMONIE. f. f. Âcreté. (L'acrimonie du fel. L'acrimonie des humeurs.) ACROBATE. f. m. Efpèce de Danfeur de corde chez les anciens. ACRONYQUE. adj. Terme d'Aftronomie. Il fe dit du lever & du coucher d'un aftre.

pace en efpace dans les baluftrades, de manière que les baluftres répondent fur le vide, & les acrotères fur le plein.

ACROSTICHE. f. m. On appelle ainfi un ouvrage compofé d'autant de vers qu'il y a de lettres dans le nom qu'on a pris pour fujet, & dont chaque vers commence par une des lettres de ce nom, prifes de fuite. ( Un acroftiche ingénieux. Un fonnet par acroftiche. )

Il eft auffi adjectif de t. g. (Sonnets acroftiches. Vers acroftiches.) ACT

ACTE. f. m. Action d'un Agent, opération. (La création du monde est un acte de la puiffance de Dieu.)

Il fe dit en Logique par oppofition à ce qu'on appelle Puiffance, c'est-à-dire, Capacité d'agir, qui n'agit pas encore. (Réduire la puiffance à l'acte. La conféquence eft bonne de l'acte à la puiffance.)

On dit en termes de Pratique, Faire acte d'héritier, pour dire, Agir comme héritier. Quand on a fait acte d'héritier, on eft obligé aux dettes.

ACTE, En termes de Morale, fe dit gé néralement de toutes fortes d'actions. En ce fens on dit, que (Les mêmes actes plufieurs fois répétés, forment l'habitude.)

11 fe dit plus particulièrement des mouvemens vertueux que l'ame produit au dedans d'elle-même, & principalement de ceux qui regardent la Religion. (Acte de foi. Acte de contrition. Acte d'humilité.)

ACTE, en termes de Pratique, fe dit de tout ce qui fe fait par le ministère d'un Officier de Juftice, foit en jugement, foit hors de jugement. (Acte authentique, folennel, public. Acte paffé par devant Notaires. Paffer un acte. Signer un acte. Prendre un acte au Greffe, un acte de foumiffion.)

En ce fens, il fe dit encore des déclarations faites en Juftice. (Demander acte. Prendre acte de fa comparution. On lui a donné acte de fa plainte. Acte de défaveu. J'en ai l'acte à la main.)

Quand on arrive dans un lieu où l'on étoit convenu de fe trouver pour affaire, avec d'autres perfonnes, & que quelques-uns de ceux qui y devoient être ne s'y trouvent pas, on dit proverbialement & figurément, Acte de ma diligence, pour dire, qu'On n'a pas manqué au rendez-vous.

On appelle Acte fous feing privé, toute convention & toute reconnoiffance paffée entre des particuliers, fans être revêtue de l'autorité publique.

On appelle Ate Capitulaire, Une délibération canonique prife dans un Chapitre de Chanoines ou de Religieux. ACTE,En termes d'École,fedit d'une difpute publique où l'on foutient des Thefes. (Faire un A&te. Soutenir un Afte. Préfider à un acte. Affifter à un acte. Un acte de Philofophie. Un acte de Théologie. Un acte en Sorbonne. Un acte aux Écoles de Droit. Un acte aux Écoles de Médecine.) ACROSTÈRES. f. m. p. Ce font des Ef- ACTE, En termes d'Ouvrages Dramatipèces de piédeftaux que l'on met d'ef-ques, fedit de chacune des parties prinTome L

cipales dont une pièce de Théâtre eft compofée, & entre lefquelles il y a un temps où les Acteurs ne paroiffent pas. (Une pièce de trois actes, de cinq actes, en cinq actes. Tous les actes de cette Tragédie ne font pas de la même force. Les actes fe divilent en scènes.)

On appelle Pièce d'un acte, ou Pièce en un acte, une Comédie dont toute l'action eft renfermée dans un feul acte. (Les Précieufes ridicules de Molière font une pièce en un acte.) ACTES, au pluriel, fe dit des décifions faites par autorité publique, & rédigées dans des registres publics. (Les actes. du Sénat. Le Sénat caffa les actes de Néron. Les actes des Conciles. Cela eft extrait des actes publics.)

On appelle Les Actes des Apôtres, un Livre canonique écrit par Saint Luc & contenant plufieurs chofes que les Apôtres ont faites.

ACTEUR, TRICE. f. Celui ou celle qui repréfente un perfonnage dans une pièce de Théâtre. ( Bon acteur. Grand acteur. Méchant acteur. Excellente actrice. Former un acteur. Inftruire un acteur.)

Il fe dit figurément de celui qui a part dans la conduite, dans l'exécution d'une affaire. (Il a été un des principaux acteurs dans cette négociation. L'homme dont vous parlez eft un très-bon Officier & un grand acteur un jour de combat. )

Il fe dit aufft dans le même fens dans des parties de jeu, dans des parties de plaifir. (Il nous manque un acteur.) Il eft familier.

ACTIAQUE. adj. Il eft ufité pour exprimer ce qui a rapport à la fameufe Bataille d'A&tium.

ACTIF, IVE. adj. Qui agit, ou qui a la vertu d'agir. Il fe dit par oppofition à paffif. (Qualités actives. ) On dit dans l'ancienne Philofophie, que La forme eft active, & que La matière eft paffive.

On appelle Dettes actives, les fommes dont on eft créancier; Dettes paffives, les fommes dont on eft débiteur.

On dit, en parlant d'élection, Avoir voix active & paffive, pour dire, Avoir droit d'élire & d'être élu. (Dans l'élection des Empereurs d'Allemagne, les Électeurs Eccléfiaftiques n'ont que voix active, les autres Electeurs ont voix active & paffive.)

ACTIF, Signifie auffi, Qui agit avec promptitude, avec force. (Le feu eft le plus actif des élémens. Il n'y a rien de plus actif que l'efprit de l'homme.)

Il fignifie auffi, Qui eft agiffant, dili gent, laborieux. (C'eft un homme actif, extrêmement actif.)

On appelle en matière de dévotion, Vie active, celle qui confifte dans les actions extérieures de piété, par oppofition à la vie contemplative, qui confifte dans les fentimens & dans les affections de l'ame.

ACTIF, En termes de Grammaire, fe dit des verbes qui veulent être fuivis d'un fubftantif, fervant à exprimer le terme de l'action fignifiée par le verbe. Ainfi dans ces phrafes, (Aimer Dieu, Servin fon ami, Bâtir une maifon, &c.) Cess

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verbes Aimer, fervir & bâtir, font des verbes actifs.

Il fe dit auffi de certains adjectifs verbaux. Ainfi l'adjectifverbal, Secourable, qui fignifie, Qui aime à fecourir, à donner du fecours, eft un adjectif verbal actif, parce qu'il a une fignification active. Aimable, qui mérite d'être aimé, eft un adjectif verbal paffif, parce qu'il a une fignification paffive. ACTION, f. f. L'opération de chaque agent. (L'action du feu fur le bois. L'action du Soleil fur les plantes. L'action de l'efprit. Le feu par la violence de fon action vitrifie les métaux. Une action vive, foudaine, (momentanée.) ACTION, Se dit auffi par rapport à la Morale, & fe dit généralement de tout ce qu'on fait. (Bonne action. Mauvaise action. Vilaine action. Action noire, lâche. Action généreufe. Faire de belles actions. Action militaire.) ACTION, Se dit auffi d'un combat, d'une rencontre entre des Troupes. (Les deux armées étoient fi proches l'une de l'autre, qu'on jugea qu'elles ne fe fépareroient pas fans qu'il y eût quelque action. C'est un Officier adinirable pour un jour d'action. Engager une action.) On dit, que Bes es Troupes commencent à entrer en action, pour dire qu'Elles commencent à agir, à entreprendre. ( Les armées commencèrent tard à entrer en action.)

ACTION, Se dit auffi pour marquer la véhémence, la chaleur à dire ou à faire quelque chofe. (Parler avec action. Parler d'action. Ce qu'il fait, il le fait avec action.)

On dit, Etre en action, pour dire, Être en mouvement, fe remuer, s'agiter fouvent. ( C'est un homme qui est toujours en action.) On dit auffi d'un cheval, qu'Il est toujours en action, pour dire, qu'il s'agite continuellement. ACTION, Se dit auffi de la contenance, du maintien, du gefte d'un homme. (C'est fon action ordinaire de hauffer les épaules, de pencher la tête. Il fe tint longtemps devant lui en action de fuppliant.) ACTION, Se dit plus particulièrement de tout ce qui regarde la contenance, le mouvement du corps, & les geftes de P'Orateur. Ce Prédicateur n'a point d'action. Il a l'action belle, noble, libre, aifée. Cet acteur a l'action froide contrainte.)

ACTION, Se dit auffi d'un Difcours public, comme eft un Sermon, une Harangue, un Plaidoyer. (Ce Prédicateur, cet Avocat a fait une belle action. ) Il vieillit en ce fens.

ACTION, Se dit auffi d'une demande, d'une pourfuite en Juftice. (Action criminelle. Action civile. Action perfonnelle. Action réelle. Action de rapt. Action en garantie. Intenter action en Juftice.)

Il fignifie auffi le droit qu'on a de faire une demande en Juftice. ( Avoir action contre quelqu'un. Il l'a fubrogé en fes droits, noms & actions.) ACTION, Se dit en Poëfie, du principal événement qui fait le fujet d'une pièce de Théâtre, ou d'un Poëme épique. (Il faut dans un Poëme dramatique

qu'il y ait unité d'action. Cet Épisode n'a point de rapport à la principale action du Poeme. Une Piece régulière ne doit point avoir duplicité d'action.)

On dit auffi, qu'Il y a beaucoup d'action dans une Pièce de Théâtre, dans un Poëme dramatique, pour dire, Que la plupart des chofes s'y paffent en action, & non en récit; & que les événemens y naillent les uns des au

tres.

En parlant de quelques anciens Conciles, on appeile Action, ce que dans les derniers on appelle Seffion. (Dans la première action. Dans la feconde action du Concile, il fut délibéré.) ACTION, Se dit auffi de la fomme qu'on a mife dans une Compagnie de commerce, ou dans quelque autre Société utile, & à proportion de laquelle on doit avoir part au profit général de la même Société. (Action de la Compagnie des Indes. Avoir une action à la Tontine.)

On appelle Action de grâces, Un remercîment, un témoignage de reconnoillance. (Rendre mille actions de grâces. Le TE DEUM fut chanté en action de grâces. On lui rendit de trèshumbles actions de grâces.) ACTIONNAIRE. f. m. Celui qui a une ou plufieurs actions dans une Compagnie de commerce. ( Les Actionnaires de la Compagnie des Indes.) ACTIONNER. v. a. Terme de Pratique. Agir contre quelqu'un en Juftice, intenter action contre lui. (S'il ne paye pas, il faudra le faire actionner. ) Il vieillit. ACTIONNÉ, EE. participe. ACTIVEMENT. adv. Il n'eft guère en ufage qu'en Grammaire. On dit d'un verbe neutre, qu'Il s'emploie quelquefois activement, pour dire, qu'Il s'emploie quelquefois dans une fignification active. Ainfi, Parler, qui eft un verbe

neutre 2

s'emploie activement dans cette phrafe: C'eft un homme qui parle bien ja langue. ACTIVITÉ. f. f. Faculté active. Vertu d'agir. (L'activité du feu. L'activité des efprits.) On appelle Sphère d'activité, l'espace dans lequel la faculté d'agir d'un agent naturel eft renfermée, & hors duquel il n'a point d'action.

Il fignifie figurément, Diligence, promptitude, vivacité dans l'action, dans le travail. (J'admire l'activité de cet homme.)

ACTUEL, ÉLLE. adj. Effectif, réel. (Payement actuel. Il fignifie auffi préfent. (L'état actuel.)

Il fe dit dans le ftyle didactique en différentes phrafes, & par oppofition à diverfes chofes. Ainfi Chaleur actuelle, fe dit par oppofition à Chaleur en puiffance. Intention actuelle, par oppofition à Intention virtuelle. Grâce actuelle, par oppofition à Grâce habituelle. Et Péché actuel, par oppofition à Péché originel.

ACTUELLEMENT, adv. Préfentement. (On juge actuellement mon procès. Il demeure actuellement en tel endroit.)

ACUTANGLE. adj. Terme de Géométrie. Il fe dit d'un triangle qui a

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ADAGE. f. m. Proverbe. Il n'a guère d'ufage qu'en plaifanterie, & dans cette phrafe. (On dit en commun adage.) On appelle Les Adages d'Erafme, un Recueil qu'Erafme a fait des Proverbes de la Langue Grecque & de la Langue Latine.

ADAGIO. adv. Terme de Mufique, qui fe met à la tête d'un air, pour marquer que cet air doit être joué d'un mouve ment lent, mais moins lent cependant que le mouvement indiqué par Largo. ADAM. f. m. Nom du premier homme. ADAMITES. f. m. plur. Hérétiques qui alloient nus comme Adam. ADAPTATION. f. f. Action d'adapter. Il n'est guère en ufage. ADAPTER. v. a. Appliquer, ajuster une chofe à une autre. ( Adapter un réci pient au chapiteau d'une cornue.)

Il fe dit auffi de l'application qu'on fait d'un mot, d'un paffage à une perfonne à un fujet. (Ce vers de Virgile lui est bien adapté.)

ADAPTE, EE. participe. (Comparaifon bien adaptée. Vers bien adapté. Paffage bien adapté. ) ADATAIS, f. m. Toile de coton fabri quée à Bengale.

ADD

ADDITION. f. f. Ce qui eft ajouté à quelque chofe. (Faire des additions, de longues additions. Un livre avec des additions.)

On dit en termes de Pratique, Informer par addition, pour dire, Ajouter une nouvelle information à la première. ADDITION, Se dit auffi de la première règle d'Arithmetique, qui apprend à ajouter enfemble plufieurs nombres. (Il ne fait encore que l'addition.).

On dit, Faire une addition, pour dire, Pratiquer ce que la règle d'addition enfeigne.

ADDITIONNER. v. a. Mettre plufieurs nombres enfemble pour en favoir le total. (Il faut additionner toutes les fommes.)

ADDITIONNÉ, ÉE. participe. ADDUCTEUR. f. m. Terme d'Anatomie. Nom qui fe donne à différens muscles, dont la fonction eft de mouvoir en dedans les parties auxquelles ils font attachés. (L'adducteur de l'œil. ) Il fe prend auffi adjectivement. ( Les mufcles adducteurs.)

ADÉNOLOGIE. f. f. Terme de Médecine. Partie de la Médecine qui traite des glandes. (Traité d'Adénologie.) ADEÑOS, f.`m. Beau coton apporté d'Alep.

ADEPTE. f. m. Celui qui eft initié dans les mystères d'une Secte ou d'une Science.

Il fe dit particulièrement de ceux qui croient être parvenus au grand œuvre. ADEXTRÉ, ÉE. adj. Terme de blafon qui fe dit des pièces qui en ont une autre à leur droite. (Pal adextré d'une croix.)

ADH

ADHÉRENCE. f. f. Union d'une chose à une autre. (Adhérence de deux corps entr'eux. Il y a adhérence du poumon

aux côtes. L'adhérence de la pierre à la veffie, eft ce qui a empêché le succès de cette taille.)

Il fignifie figurément Attachement à un mauvais parti, à une mauvaise opinion. (On l'accufoit d'adhérence au parti des rebelles, aux opinions des hérétiques.) ADHERENT, ENTE. adj. Qui eft attaché à quelque chofe. (Une pierre adhérente à la velfie. Avoir le poumon adhérent aux côtes. )

ADHERENT, S'emploie auffi fubftantivement, & fignifie celui qui eft du fentiment, du parti de quelqu'un. (Il fut condamné avec fes adhérens. Ses fauteurs & adhérens.) En ce fens, il ne fe dit guère qu'en mauvaise part. On l'emploie plus ordinairement au pluriel.

ADHÉRER. v. n. Être attaché à quel

que chofe, contre quelque chofe. En ce fens, il n'a guère d'ufage que dans les phrafes qui fuivent. (On trouva en l'ouvrant, que fon poumon adhéroit aux côtes, que la pierre adhéroit à la veffic.)

Il fignifie figurément, Être du fenti ment ou du parti de quelqu'un. (Il adhere à tout ce que vous dites. Adhérer aux fantaifies, aux opinions d'autrui. Tous ceux qui ont adhéré à ce parti-là.) ADHERER, Se dit auffi en termes de Pratique, & fignifie, Confirmer un premier acte par un fubféquent, interjeter une nouvelle appellation, en adhérant à la premiere. (La Cour adhérant aux conclufions du Procureur Général.) ADHÉSION. f. f. Union, jonction. (Ces deux corps ont enfemble une adhésion qui les rend difficiles à féparer. )

Il fignifie auffi action d'adhérer, & en ce fens il fe dit principalement d'un a&e par lequel une Puiffance adhère à un traité qui lui eft propofé. (Par fon adhéfion au traité. Acte d'adhéfion.) AD HONORES. Mots empruntés du Latin. Il fe dit de ceux qui font décorés d'un titre fans en faire les fonctions, ou fans en avoir les appointemens.

ADI

ADJACENT, ENTE, adj. Qui eft fitué auprès, qui eft aux environs. (Pays adjacent. Lieux adjacens. Terres adja. centes. Ifles adjacentes. Tout le pays adjacent.)

ADIANTE. f. m. Plante capillaire. Elle croit contre les murailles & dans les crevaffes dès vieux édifices. Elle eft fouveraine dans les maux de poitrine. ADIAPHORISTE. f. m. & f. Luthérien mitigé.

ADJECTIF. adj. m. Terme de Grammaire, qui fe dit des noms que l'on joint aux fubftantifs, pour en marquer la qualité. Ainfi blanc, noir, froid, chaud, heureux, malheureux, grand, petit, &c. font des noms adjectifs.

Il eft auffi fubftantif. ( Un adjectifverbal. L'adjectif doit s'accorder avec le fubftantif en genre & en nombre. Un adjectif mafculin. Un adjectif féminin.) ADJECTIVEMENT. adv. En manière d'adjectif. (Ce mot s'emploie adjectivement.)

ADIEU. Terme de civilité & d'amitié, dont on fe fert, en prenant congé les ans des autres. ( Adieu, Monfieur,

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Adieu, je m'en vais. Dire adieu. Il ne lui a pas feulement dit adieu. Il y eut bien des larmes répandues quand ils fe dirent adieu.) Dire adieu, fignifie Prendre congé. (Il est allé dire adieu à un tel. Il ne dit jamais adieu à fes amis.) Adieu vous dis. Façon de parler popu laire ; & Adieu, en voilà affez, Façon de parler familière dont on fe fert quand on veut finir un entretien qui importune. ADIEU, fe dit quelquefois figurément, en parlant d'Un homme qui eft en péril évident, ou d'une chofe qui court grand rifque. (Si la fièvre vient à redoubler,

adieu le malade. Si vous touchez à ce cabinet, adieu mes porcelaines. Adieu ma bouteille. Adieu la voiture.)

On dit proverbialement, Adieu panier vendanges font faites, pour dire, Qu'on n'a plus que faire de panier, quand les vendanges font paffées. Et cela fe dit figurément de toutes les chofes dont on n'a plus que faire, ou dont on ne fe foucie plus.

On dit auffi figurément, Dire adieu au monde, pour dire, Renoncer au monde, fe retirer du monde.

Il fe dit dans le même fens de toutes les chofes auxquelles on renonce. (Il a dit adieu au Palais. Dire adieu aux plaifirs, aux Mufes.)

ADIEU, eft aufli substantif masculin. (Un éternel adieu. Les adieux furent longs & tendres.)

ADJOINDRÉ. v. a Joindre avec. Il ne fe dit que des perfonnes, lorsqu'on en joint une ou plufieurs à une autre pour avoir foin de quelque affaire. ( Il ne pouvoit pas fuffice tout feul à un fi grand emploi, on fut contraint de lui adjoindre quelqu'un.)

ADJOINT OINTE. participe.

Il eft auffi fubftantif. (C'eft mon adjoint. On lui a donné un adjoint, des adjoints. Il aura un tel pour adjoint. Il ne veut point d'adjoint,il veut être feul.) ADJOINT. En certaines Compagnies, c'eft un Officier établi pour aider au principal Officier dans les chofes de fa charge, & pour la faire en fon abfence. (Le Recteur & fes deux Adjoints. Le Syndic des Imprimeurs & Libraires, &fes quatre Adjoints.) ADJONCTION. f. f. Terme de Palais. Jonction d'une perfonne à une autre. (L'adjonction de ces deux Commiftaires fait bien efpérer de fon affaire. Il n'y a qu'à prononcer une adjonction de Commiffaires.)

ADIPEUX, EUSE. adj. Terme d'Anatomie. Il fe dit de certains vaiffeaux & de certaines membranes qui fe diftribuent à la graiffe. ( Les artères adipeufes vont fe diftribuer à la graille des reins. Les veines qui viennent de l'enveloppe graiffeufe des reins, font aufli nommees Adipeufes. La feconde enve. loppe du corps humain s'appelle communement la membrane Adipeufe, ou le corps graiffeux.) ADIRER. v. n. Perdre, égarer. ADIRE, EE. participe. (Titre adiré. Pièce adirée.)

ADITION. f. f. Terme de Droit, qui fignifie l'acceptation d'un héritage. (Adition d'hérédité.)

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ADJUDANT. f. m. Aide qui eft fous un autre pour l'aider dans fes fonctions. Il s'emploie en parlant d'officiers étran gers, au civil & au militaire. ADJUDICATAIRE. f. Celui ou celle à qui on adjuge. (Il eft adjudicataire de cette maifon. Adjudicataire des fruits de cette terre. Adjudicataire de ce bienlà. Elle s'en eft rendue adjudicataire.) ADJUDICATION. f. f. Acte de Juftice, par lequel on adjuge de vive voix ou par écrit. ( L'adjudication en fut faite. Un bail par adjudication. ) ADJUGER. v. a. Déclarer en Jugement qu'une chofe conteftée entre deux parappartient de droit à l'une des deux. (La Sentence lui a adjugé telle chofe, lui a adjugé les dépens. Adjuger la récréance, les fruits.)

ties "

Il fignifie auffi, Attribuer, délivrer à quelqu'un par autorité de Juftice un bien meuble ou immeuble, qui fe vend à l'enchère. (On lui adjugea ces meubles. Adjuger une terre à l'enchère. Elle lui fut adjugée à tant. Adjugé à un tel. ) Formule de ftyle de pratique. ADJUGE, LE. participe. ADJURATION. f. f. Formule dont l'Églife fe fect dans les exorcifmes. ( Les adjurations que l'on fait dans les exorcifmes. Après plufieurs adjurations.) ADJURER. v. a. Commander au nom de Dieu de faire ou de dire quelque chofe. Il n'a d'ufage que dans les exorcifmes. (Je t'adjure de dire vérité. Je t'adjure par le Dieu vivant.) ADJURE, EE. participe. ADM

ADMETTRE. v. a. (Il fe conjugue comme Mettre.) Recevoir à la participation de quelque avantage. (Admettre quelqu'un dans une Société, dans une Compagnie. Admettre quelqu'un au rang, au nombre de fes amis. Admettre aux Ordres facrés. Admettre à la fainte Table. Admettre à la Communion de l'Eglife. Admettre aux Sacremens, à la participation des Sacremens.)

On dit, Admettre quelqu'un à fe juftifier, l'admettre à få justification, à fes preuves juftificatives, à fes faits juftifi catifs, pour dire, Le recevoir à fa jufti fication, confentir qu'il fe juftifie dans les formes.

On dit dans le même fens, Admettre quelqu'un à faire preuve.

On dit auffi, Admettre les raisons, les excufes de quelqu'un, pour dire, Les recevoir pour bonnes, pour vaiables. ADMETTRE, Signifie auffi, Reconnoître pour véritable. (Les Philofophes admettent pour principe › que.... Les Philofophes n'admettent plus les qualités occultes. Vous admettez que....) ADMIS, ISE. participe. ADMINÍCULE. f. m. Terme de Pratique. Ce qui aide à faire preuve dans une affaire civile ou criminelle. ( Il n'y a pas de preuves formelles, il n'y a que des adminicules. C'est un grand adminicule.)

Il fe dit auffi en termes de Médecine de tout ce qui peut fervir à faciliter le bon effet d'un remède. ADMINISTRATEUR, TRICE. f. Celui ou celle qui régit les bicas, les affaires

d'une Communauté, d'un Hôpital. (II eft Administrateur d'un tel Hôpital. Les Adminiftrateurs de l'Hôtel-Dieu. Cette Abbeffe a éte une bonne adminiftratrice.)

ADMINISTRATEUR, en parlant des États poliédes par divers Princes d'Allemagne, Se ait de celui qui pendant la minorité du Prance a le gouvernement de l'État. ( Le Prince Administrateur. | L'Adminiftrateur de Wirtemberg.)

Il fe dit auffi de quelques Princes d'Allemagne qui tiennent des Évêchés Luthériens reunis à leur Souveraineté. (L'Administrateur de Magdebourg. L'Évêque Administrateur. ) ADMINISTRATION. 1. f. Gouvernement direction, conduite. (Il a eu long-temps l'adminiftration des Finances, des principales affaires. Il avoit l'adminiftration de toutes chofes. Un tuteur eft obligé de rendre compte de l'adminiftration des biens de fon pupille.)

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On dit, L'adminiftration de la Justice, pour dire, L'exercice de la Juftice avec autorité publique. (Il n'a aucun égard aux perfonnes dans l'administration de la Juftice. Les abus qui fe commettent dans l'adminiftration de la Juftice.)

On dit, L'adminiftration des Sacremens, pour dire, L'action de conférer les Sacremens. (Dans l'administration des Sacremens, il faut prendre garde que...)

ADMINISTRER. v. a. Gouverner, régir. (C'eft un homme qui a toujours fagement adminiftré les affaires. On l'accufoit d'avoir mal adminiftré les affai res; d'avoir mal adminiftré les Finances, les revenus de l'État.)

On dit, Adminiftrer la Juftice, pour dire, Rendre la Juftice. Et, Adminiftrer les Sacremens, pour dire, Conférer les Sacremens.

On dit en termes de Pratique, Adminiftrer des témoins, des preuves, des titres, pour dire, Fournir des témoins, des titres, des preuves. (Il a adminiftré les témoins néceffaires pour vérifier la dénonciation qu'il avoit faite.) ADMINISTRE, EE. participe. ADMIRABLE. adj. de t. g. Qui attire l'admiration. ( Dieu eft admirable en fes œuvres. Cet homme eft admirable par fa vertu, dans fa conduite. Ce Peintre eft admirable pour fon coloris.) On dit dans le ftyle familier, qu'Un homme eft admirable, que ce qu'il dit, que ce qu'il fait, eft admirable , pour dire, Qu'on eft furpris, qu'on eft icandalifé de ce qu'il dit, de ce qu'il fait. (Vous êtes admirable de venir ici nous contrôler.)

ADMIRABLEMENT. adv. D'une manière admirable. (Cet ouvrage eft admirablement beau. Il eft peint admirablement bien. Il chante, il danse admirablement. )

ADMIRATEUR, ATRICE. f. qui ne s'emploie d'ordinaire que fubftantivement. Qui admire, ou qui a coutume d'admirer. (C'eft un grand admirateur de l'Antiquité. Il eft de vos admirateurs. C'est un admirateur perpétuel. ) ADMIRATIF, IVE. adj. Il n'a guère d'ulage qu'en ces phrafes, (Point ad

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ADMIRATION. f. f. Sentiment de celu qui regarde une chole comme merveilleufe dans fon genre. ( Quand il voit un beau tableau, il eft en admiration, I ef ravi en admiration. Avoir de l'admira tion. Être faifi d'admiration. Caufer de l'admiration. Donner de l'admiration. S'attirer l'admiration de tout le monce, Mouvement d'admiration. Transport d'admiration. C'est un fujet d'admirátion. C'est une chose digne d'admiration.)

ADMIRER. v. a. Confidérer avec furprife, avec étonnement ce qui paroit merveilleux (Admirer les œuvres de Dieu. Admirer l'immenfité du Ciel. Admirer une beauté parfaite. Admirer la fageffe, la valeur, la magnificence d'un Prince.)

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Il fe dit auffi de la furprise que caufe ce qui paroît extrême, exceffit dans fon genre. (J'admire la folie des hommes. Je vous admire de vouloir qu'on luive aveuglément vos avis.) ADMIRE, ÉE. participe. ADMISSIBLE. adj. de t. g. Valable, recevable, qui peut être admis. (Ses moyens de Requête civile ont été jugés admiffibles. Ses moyens de taux ont été déclarés pertinens & admiffibles.)

ADMISSION. f. f. Action par laquelle on eft admis. (Depuis fon admiffion aux Ordres lacrés, il a toujours vécu en bon Ecclefiaftique. ) ADMONÉTER. v. a. Terme de Pratique, dont on fe fert, lorfqu'un particulier ayant manqué en quelque chofe qui ne mérite pas une grande punition, le Juge le mande pour lui faire quelque remontrance à huis clos, avec défenfe de récidiver. (La Cour ordonna qu'il feroit mandé & admonété. On l'a admonété.)

ADMONETE, EE. participe. Il eft quel. quefois fubftantif, & fignifie action d'admonéter. (L'admonéte n'emporte point d'interdiction)

ADMONITIOŃ. f. f. Action d'admonéter, avertisement. ( Après plufieurs admonitions. Après deux ou trois admo. nitions.)

ADO

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ADONIS. f. m. Plante qui approche de la renoncule, & qui vient dans les blés.

ADONISER. v. a. Terme de plaifanterie & de pure converfation, qui ne fe dit qu'en parlant du trop grand foin que prend un homme de s'ajuster pour paroître plus jeune ou plus beau. Il s'emploie principalement avec le pronom perfonnel. (Il aime à s'adonifer.) ADONISE, EE. part.cipe. ADONNER. S'ADONNER. v. qui ne s'emploie qu'avec le pronom perfonnel. Se plaire particulièrement à quelque chofe, s'y appliquer avec chaleur. (11 s adonne à l'étude, aux plaisirs, à la chaffe.)

On dit auffi, S'adonner à un liex, d une perfonne, pour dire, Fréquenter un Lieu, une perfonne; voir fréquemment familièrement une perfonne.

On dit auffi, qu'Un chien s'eft adonné à un homme, lorsqu'il s'eft attaché à fuivre quelqu'un qu'il a rencontré par hafard; & on dit qu'Il s'adonne à la cuifine, pour dire, qu'll y eft continuel

lement.

s'ADONNER, Se dit auffi en parlant de chemin. Ainfi on dit, Je vous prie de paffer chez moi, fi votre chemin s'y adonne, pour dire, Si c'eft votre chemin d'y paffer en allant ailleurs. En ce fens il est familier.

ADONNÉ, ÉE. participe. ( Un homme adonné à l'etude. Etre adonné au jeu. Être adonné aux femmes.) ADOPTER.v. a. Choifir quelqu'un pour fils, le faire entrer dans tous les droits & dans toutes les obligations d'un véritable fils. Ce qui n'étoit en ufage que chez les Romains. (Augufte adopta Tibère. Chez les Romains, ceux qu'on avoit adoptés paffoient dans la famille & fous la puiflance de celui qui les adoptoit.)

ADOPTER, Se dit au figuré, & fignifie, Confidérer & regarder comme fien. (J'adopte vos fentimens. Je n'adopterai jamais une pareille opinion. ) ADOPTÉE, EE. participe. ADOPTIF, IVE. adj. Qui eft adopté. (Enfans adoptifs. Fils adoptif. Fille adoptive.) Dans le langage de l'Écriture, ( Jefus Chrift nous a fait enfans adoptifs de fon Père.)

ADOPTION. f. f. Action d'adopter. (Tibère n'étoit fils d'Auguste que par adoption. L'Écriture nous dit que nous fommes les enfans de Dieu par adoption, que nous fommes des enfans d'adoption.)

ADORABLE. adj. de t. g. Digne d'être adoré. (Dieu feul eft adorable. Les myfteres de la Religion font adorables. La Providence de Dieu eft adorable en toutes chofes.)

ADORABLE, Sé dit par exagération de ce que l'on eftime ou que l'on aime extrêmement. Ainfi un amant dit de fa maîtrefle, qu'Elle eft adorable. Et dans le ftyle familier, en parlant d'un honnête homme qui eft a'un commerce doux & capable des meilleurs procédés, on dit, que C'est un homme adorable.

ADORATEUR. f. m. Celui qui adore. (Les adorateurs du vrai Dieu. Les vrais adorateurs.)

On dit par exagération, qu'Un homme eft adorateur d'une femme, qu'il eft de fes adorateurs, pour dire, qu'll l'aime paffionnément. Et qu'Un homme eft ado. rateur d'un autre homme, pour dire, qu'll eft prévenu d'une eftime extraordinaire pour lui, qu'il l'admire en tout ce qu'il fait.

ADORATION. f. f. Action par laquelle on adore. (L'adoration n'eft due qu'à Dieu feul. L'adoration des Idoles eft un crime de Lefe-majesté divine. )

On dit auffi, L'adoration de la Croix, Aller à l'adoration de la Croix: mais cela ne fe dit que par relation à JefusChrist.

On fe fert auffi du mot d'adoration, en parlant de la cérémonie qui fe pratique à l'égard d'un Pape nouvellement élu, loriqu'il eft mis fur l'Autel après fon élection, & que les Cardinaux lui vont rendre hommage. Et c'eft en ce fens qu'on dit, Aller à l'adoration du Pape.

On dit auffi dans cette même acception, qu'Un Pape eft fait par voie d'adoration, lorfque tous les Cardinaux le vont reconnoître pour Pape, fans avoir fait de fcrutin auparavant. ADORER. v. a. Rendre à Dieu le culte qui lui est dû. (Il ne faut adorer que Dieu. Dieu feul mérite d'être adoré. Adorer le vrai Dieu en efprit & en vérité. Adorer la fainte Trinité. Adorer Jefus Chrift dans l'Eucharistie. Les Païens adoroient de faux Dieux. Les Ifraélites adorèrent le veau d'or.)

On dit auffi, Adorer la Croix : mais c'eft dans un autre fens qu'adorer Dieu, & feulement par relation à Jesus-Christ. ADORER, Semet quelquefois fans régime. (Les Juifs adoroient à Jérufalem :& les Samaritains à Samarie. Le peuple d'Itraël alloit adorer fur les montagnes.)

ADORER, ne fignifie quelquefois que Rendre de très-profonds refpects, en fe profternant. (La Reine Efther adora le Roi Affuérus. Les Rois de Perfe le fai foient adorer.)

ADORER, Se dit encore par exagération, pour dire, Aimer avec une paffion exceffive. (Il ne l'aime pas, il l'a dore. Cette mère eft folle de fon fils, elle l'adore.)

On dit proverbialement & figurément, Adorer le veau d'or, pour dire, Faire la cour à un homme de peu de mérite, à caufe de fes richeffes, ou à cause de fon crédit.

ADORÉ, ÉE. participe. ADOS. f. m. Terme de jardinage. Terre qu'on élève en talus le long de quelque mur bien exposé, pour y femer quelque chofe qu'on veut faire venir plutôt qu'on ne le pourroit en pleine

terre.

ADOSSER. v. a. Mettre le dos contre quelque chofe. (Adoffer un enfant contre la muraille pour l'empêcher de tomber. Il s'adoffa contre la muraille, & fe défendit long-temps de la forte.)

life dit auffi figurément en parlant d'un bâtiment qu'on place contre une

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ADOSSE, EE. participe. En termes de blafon, il fe dit de deux pièces d'armoi-rie comme deux lions, deux poiffons, mis dos à dos. (Le Duché de Bar a pour armes deux bars adoilés. Il porte de gueules à deux lions adoffés. ) Les Pein)) tres, les Sculpteurs & les Antiquaires le fervent du même terme, en parlant de deux têtes mifes fur une même ligne en fens oppofé.

on

ADOUBER. v. a. Qui ne s'emploie qu'abfolument, & qui n'a guère d'ufage qu'au Trictrac & aux Échecs, dans cette phrafe, J'adoube, par laquelle marque qu'on ne touche une piece que pour l'arranger, & non pour la jouer. ADOUCIR. v. a. Rendre doux. Tempérer l'âcreté de quelque chofe d'aigre, de piquant, de falé. ( Adoucir l'acide du citron avec le fucre. Adoucir avec de l'eau une fauce trop falée. Cela adoucit l'âcreté des humeurs. Adoucir l'âcreté du fang. )

On dit, Adoucir fa voix, pour dire, Parler d'un ton moins aigre ou moins élevé. Adoucir une expreffion, pour dire, La corriger, la tempérer par une autre moins dure & plus convenable.

On dit, que La pluie adoucit le temps, pour dire, qu'Elle le rend moins froid. ADOUCIR, Signifie auffi, Rendre moins fâcheux & plus fupportable. (Cela adoucira un peu votre mal. Si quelque chofe pouvoit adoucir ma peine. Adoucir l'ennui, l'amertume, le chagrin, &c.) On dit dans le même fens, Adoucir l'humeur, le caractère.

On dit, Adoucir les traits, adoucir l'air du visage pour dire, Les rendre moins rudes. La manière de fe coiffer adoucit l'air du visage, ou le rend plus rude.

rude, fi fâcheux, il ne fait plus f froid.

Il fe dit auffi figurément en parlant des chofes morales, des affaires ; & il fignifie, accommodement, tempérament, expédient propre à concilier. (Ne fauroit-on trouver d'adouciffement à cela? On trouve des adouciffemens à toutes chofes. Les affaires font fort aigries entre eux, on y cherche quelque adouciffement.)

ADOUÉ, ÉE. adj. Terme de chaffe, qui fignifie Accouplé, apparié. ( Les perdrix font adouées.)

AD PATRES. Mots Latins. Il eft allé ad
Patres, pour dire, il eft mort.
ADR

ADRACHNE. f. f. Plante dont on fait
du papier à la Chine.
ADRAGANT. f. Gomme adragant.
ADRESSANT, ANTE. adj. Quí s'adref
fe, qui eft adreffé. Il n'eft guère d'ufage
que dans cette phrafe. (Lettres paten-
tes adreffantes au Parlement.)
ADRESSE. f. f. Indication, défignation,
foit de la perfonne à qui il faut s'adres
fer, foit du lieu où il faut aller ou en-
voyer. (Donner une adreffe pour faire
tenir des lettres. Une bonne adreffe.
Une adreffe sûre. Une fauffe adreffe.
Je vous donnerai mon adreffe. Envoyer
une lettre à fon adresse.)

On dit, Faire tenir des lettres à leur adreffe, à leurs adreffes, pour dire, Envoyer des lettres à ceux à qui elles font adreffées.

On appelle Bureau d'adreffe, un lieu où l'on s'adreffe pour diverfes chofes qui regardent la fociété & le commerce. Il eft principalement en ufage en parlant du lieu où l'on reçoit les nouvelles pour la Gazette, & où on la débite. Et on dit figurément d'une maifon où l'on débite ordinairement beaucoup de nouvelles, que ( C'est un vrai Bureau d'adrefle.)

On dit en termes de Peinture, Adoucir les traits d'une figure, pour dire, Les rendre plus tendres, plus délicats. (II ADRESSE. f. f. Dextérité, foit pour les faut un peu adoucir les contours de cette chofes du corps, foit pour celles de l'efngure, qui font trop marqués, trop refprit. (Grande adreffe. Il fait toutes chofentis.)

Il fignifie encore, Appaifer. (Adoucir la colère de quelqu'un. Adoucir un efprit irrité. )

Il eft auffi réciproque, & fignifie Devenir plus doux. (Son humeur s'adoucit. Le temps commence à s'adoucir. Tous les maux s'adouciffent avec le temps. Sa voix s'adoucit.) ADOUCI, IE. participe. ADOUCISSAGE. f. m. En termes de Teinturier en foie, c'eft une eau de favon.

ADOUCISSEMENT. f. m. Action par laquelle une chofe eft adoucie. L'état d'une chofe adoucie. ( Il paroît quelque adouciffement dans fon état. Il a rendu fon tableau beaucoup plus beau par l'adouciffement des contours.)

Il fe prend auffi figurément pour Soulagement, diminution de peine, de douleur. (Il y a quelque adouciffement dans fes maux.Rien ne peut apporter le moindre adouciffement à fa douleur.).

Il fe dit encore du temps. (Il y a quelque adouciffement dans le temps.) C'eft-à-dire, Le temps n'eft plus

fes avec adreffe. Il a beaucoup d'adreffe à faire tous fes exercices. Adreffe d'efprit. Il faut traiter, il faut manier cette affaire avec adreffe. Il a tiré cela de lui par adreffe, par artifice. )

On appelle Tour d'adreffe, un tour de fubtilité de main. ( C'eft un homme qui fait, qui fait des tours d'adreffe.)

Il fe prend auffi pour Un tour de finesse d'efprit. (Il luia joué un tour d'adreffe.) ADRESSER. v. a. Envoyer directement à quelque perfonne, en quelque lieu. (Adresler une lettre, un paquet à quelqu'un. Vous n'avez qu'à me l'adreifer à un tel endroit. Vous adrefferez vos lettres à un tel pour me les faire tenir. Vous m'avez adreffe un homme qui n'a pu me rendre raifon de rien.)

On dit, Adreffer le difcours, adreffer la parole à quelqu'un, pour dire, Parler directement à quelqu'un. On dit auffi dans le même fens, Adreffer fes vœux, adreer fes prières. Et on dit auffi Adreer fes pas, pour dire, Tourner fes pas vers quelque endroit, aller vers quelque lieu.

Il s'emploie fouvent avec le pronom

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