perfonnel, pour dire, Aller trouver directement quelqu'un, avoir recours à lui. (Il faut s'adreffer à un tel pour cette affaire. Je m'adreffe à vous comme à la feule perfonne de qui je puis espérer quelque fecours.) Et on dit, Vous vous adreffez mal, pour dire, Vous vous méprenez; foit qu'on ne puiffe point accorder la chofe demandée, foit qu'on ne le veuille pas : ce qui fe marque encore davantage dans ces phrafes, A qui vous adreffez-vous, à qui pensez-vous vous adrefer? On dit qu'une lettre s'adresse à quelqu'un, pour dire, Que la fulcription de la lettre marque que c'eft à lui qu'elle doit être rendue. (Le paquet s'adrelle à vous; mais il y a une lettre pour moi. ) On dit d'une chofe qu'une perfonne aura dite, Cela s'adreffe à vous, pour dire, C'est vous que cela regarde, c'eft vous qu'on prétend défiguer. ADRESSER. v. a. Toacher droit où l'on vife. (Adrefler au but. Vous avez bien adreifé, vous n'avez pas bien adreffé.) ADRESSE, LE. participe. ADROGATION. f. f. Terme de Jurif prudence. Efpèce d'adoption, où une perfonne libre confentoit à être adoptée par une autre. ADROIT, OITE. adj. Qui a de l'adreffe, de la dextérité. Il fe dit du corps & de l'efprit. (Il eft adroit à fes exercices. Adroit à courir la bague. Être adroit à manier une affaire. C'est un efprit adroit.) ADROITEMENT. adv. D'une manière adroite, avec adreffe. (Il a fait cela fort adroitement. Il a conduit cette affaire fort adroitement. Il s'eft tiré adroitement d'affaire.) ADV ADVENTIF, IVE. adj. Terme de Jurifprudence. Il fe dit des biens qui arrivent à quelqu'un, foit par fucceffion collatérale, foit par la liberalité d'un étranger. (Biens adventifs. ) ADVERBE. f. m. Terme de Grammaire. Partie indéclinable de l'oraifon, qui fe joint avec les verbes & avec les adjectifs, pour en exprimer les manières ou les circonftances. (Adverbe de lieu. Adverbe de temps. Adverbe dérivé du verbe. Adverbe dérivé d'un nom adjectif. Les adverbes fervent à modifier les verbes ou les noms avec lefquels ils font joints.) Ici & là, font des adverbes de lieu. Aujourd'hui, demain, bientôt, tantôt, font des adverbes de temps. Beaucoup & peu, font des adverbes de quantité. Doucement & fortement, font des adverbes de qualité & de manière. ADVERBIAL, ALE. adj. Terme de Grammaire. Qui tient de l'adverbe. Il fe dit de deux ou de plufieurs mots qui étant joints enfemble, ont force & fignification d'adverbe. A contre-temps, fensdeffus-deffous, font des façons de parler adverbiales. ADVERBIALEMENT, adv. Terme de Grammaire. D'une manière adverbiale. (Des façons de parler qui fe prennent adverbialement. ADVERSAIRE. f. Celui ou celle qui eft d'un parti oppofé, d'une opinion contraire. (Il a un fort adverfaire, un puif fant adverfaire. Vaincre fon adverfaire, les adverfaires. C'eft lui qui ett votre adverfaire. Elle eft votre adverfaire.) ADVERSATIF, IVE. adj. Terme de Grammaire. Il ne fe dit guère qu'en cette phrafe, Particule adverfative. C'est une particule qui marque quelque oppofition, quelque difference entre ce qui la précède & ce qui la fuit. (Mais eft une particule adverfative.) ADVERSE. adj. Contraire. Il n'a d'ufage qu'en ces deux phrates, (Fortune adverfe, Partie adverte,) dont la dernière ne fe dit qu'en ftyle de pratique, & fignifie. La perfonne contre qui l'on plaide. ADVERSITÉ. f. f. L'état d'une fortune malheureufe. ( Être dans l'adverfité. Tomber dans l'adverfité. Les adverfités que Dieu nous envoie. Être conftant dans l'adverfité. Succomber à l'adverfité. Sa vie a été mêlée d'adverfité & de profpérité.) 11 fe dit auffi d'un accident fâcheux, & dans ce fens il fe dit plus ordinairement au pluriel. (Il a foutenu de grandes adverfités. Il a eu de grandes adverfités à effuyer. ). ADULATEUR, TRICE. f. Flatteur flatteufe. Celui ou celle qui par baffeffe & par intérêt, donne des louanges exceffives à une perfonne qui ne les mérite pas. (Lache adulateur. Les adulateurs ont perdu ce Prince. C'eft un perpétuel adulateur. C'eft une grande adulatrice.) ADULATION. f. f. Flatterie lâche & buffe. (Il y a trop d'adulation à cela. C'eft une adulation honteufe.) ADULTE. adj. de t. g. Qui eft parvenu à l'adolefcence, à l'âge de raifon. ( II n'étoit pas encore adulte. Une perfonne adulte. ) Il est auffi fubftantif. (Le Baptême des adultes.) Il n'a guère d'ufage dans l'adjectif ni dans le fubftantif, que dans les phrafes précédentes. ADULTERE. adj. de t. g. Qui viole la foi conjugale. Il ne fe dit guère dans l'adjectif, qu'en parlant des femmes. (Une femme adultère.) Il eft aufli fubftantif, & alors il fe dit de celui ou de celle qui viole la foi conjugale. (Ni les fornicateurs ni les adulteres ne pofféderont le Royaume des Cieux.) ADULTÈRE. f. m. Signifie auffi, Le viclement de la foi conjugale. (Commettre un adultère. On les furprit en adultère.) On appelle Double adultère, L'adultère qu'un homme marié & une femme mariée commettent enfemble. (Enfant né d'un double adultère.) ADULTERIN, INE. adj. Qui eft né d'adultère. (Des enfans adulterins. ) ADUSTE, adj. det. g. Qui eft brûlé. Il ne fe dit guère que des humeurs du corps humain. Humeur adufte, fang adufte, bile adufte.) ADUSTION. f. f. Terme de Médecine. Etat de ce qui eft brûlé. ( L'adustion du fang.) AER AÉRER. v. a. Donner de l'air. Mettre en bel air. (Chaffer le mauvais air. ) AÉROMANCIE. f. f. Divination par le moyen de l'air. AEROMETRE. f. m. Inftrument qui fert à mesurer la condenfation ou la rarefac tion de l'air. AÉROMÉTRIE. f. f. Science qui a pour objet les propriétés de l'air, & qui en meture & calcule les effets. (Elémens d'Aérométrie.) AFF AFFABILITÉ. f. f. Qualité de celui qui reçoit & écoute avec bonté & douceur ceux qui ont affaire à lui. (Recevoir avec affabilité. Il a beaucoup d'affabilité. L'affabilité de ce Prince lui gagne tous les cœurs.) AFFABLE. adj. de t. g. Qui a de l'affabilité. (C'est un homme extrêmement affable. Il est d'un caractère doux & affable.) AFFABLEMENT. adv. Avec affabilité. Il eft de peu d'ufage. AFFADIR. v. a. Rendre fade. ( Affadir une fauce, un ragout, en y melant quelque chofe de trop doux.) Il fe dit figurément en parlant des ou→ vrages d'efprit. (Affadir un difcours par des penfées & par des expreflions affectées & doucereufes.) AFFADIR, Signifie auffi, Caufer une fenfation défagreable au palais, à l'eftomac par quelque chofe de fade. ( Une fauce qui affadit le coeur.) On dit figurément, que Des louanges outrées affudiffent le cœur. AFFADI, IE. participe. AFFADISSEMENT. f. m. Effet que produit la fadeur. ( Affadiffement de cœur.) AFFAIRE. f. f. Tout ce qui eft le fujet de quelque occupation. (Affaire agréable. Affaire importante. Affaire de conféquence. Affaire épineufe, difficile. Je fus à préfent de loifir, je n'ai aucune affaire. Il n'a d'autre affaire que de fe divertir. I eft fort occupé, il a bien des affaires, il a mille affaires. Il a affaire. Il eft en affaires. Toutes affaires. ceffantes. L'affaire du falut eft la grande affaire, eft la plus importante de toutes les affaires, c'eft proprement l'unique: affaire d'un Chrétien. ) On dit, Faire affaire, pour dire, Conclure, terminer une affaire. Et on die ironiquement d'un homme qui a fait quelque chofe de mal-a-propos, qu'II a fait une belle affaire. On dit proverbialement, Dieu nouз garde d'un homme qui n'a qu'une affaire, pour donner à entendre qu'ordinairement un homme qui n'a qu'une feule chofe à faire, en eft fi occupé, qu'il en fatigue tout le monde. AFFAIRE, Se dit particulièrement des Procès, & de tout ce qui fe traite en quelque Jurifdiction que ce foit, tant en matière civile, qu'en matière criminelle. (Il y a une grande affaire au Confeil, au Parlement. Cet Avocat eft chargé d'une belle affaire, d'une affaire d'éclat. Pourquoi prendre tant de peine pour une affaire de rien? Il n'y a point de petites affaires. C'eft une affaire de grande difcuffion, de longue difcuffion. Une affaire embrouillée, épineufe, embarraffée, enveloppée. Une affaire favorable, malheureufe, extraordinaire. Une affaire criminelle. Son affaire fe rapportera, fe videra bientôt. Il a un Rapporteur qui expédie bien des affaires. Le point, le fecret, le fin de l'affaire. Un tel eft fon folliciteur d'affaires, fon homme d'affaires. C'eft lui qui mène fes affaires. Pourfuivre une affaire.) Il fe dit auffi de toutes les chofes qu'on a à difcuter, à démêler avec quelqu'un dans le commerce de la vie. (C'est une affaire d'intérêt. C'est une affaire d'honneur. Sortir d'une affaire avec bonneur. Se bien tirer d'une affaire. Voilà le nœud de l'affaire. Sortir d'affaire avec quelqu'un. Il s'eft tiré d'affaire. S'entremettre d'une affaire. Se charger d'une affaire. Je vous rendrai bon compte de votre affaire. Entendre bien une affaire, comprendre, concevoir une affaire. Il débrouille bien, il démêle bien une affaire.) Il fe prend auffi pour Soin, peine embarras, démêlé. (Fâcheufe affaire. Il a bien des affaires fur les bras. Il a une mauvaise affaire fur le corps. Si vous vous brouillez avec cet hoinmedà, vous vous ferez, vous vous attirerez des affaires. Cela lui a fait une affaire. Il m'a fait une affaire avec un tel. II vous donnera bien des affaires. Il étoit bien embarraffé, mais il s'eft tiré d'affaire. Ses amis l'ont tiré d'affaire. Sufciter des affaires à quelqu'un. Il a fi bier. fait, qu'il s'eft mis hors d'affaire. Il ne veut point d'affaire.) On dit d'une chofe qu'on regarde comme pénible ou mal-ailée à faire, que C'est une affaire. Et d'une chofe aifée & facile, que Ce n'eft pas une affaire. AFFAIRE, Se dit particulièrement des actions de guerre. (C'eft un homme qui a vu bien des affaires. Il a toujours bien fait dans toutes les affaires où il s'eft rencontré. Il fit des merveilles dans la dernière affaire. L'affaire fut quelque temps difputée. ) AFFAIRE, Se dit auffi particulièrement de ce qui regarde la levée des deniers publics, la recette la geftion & l'adminiftration des finances. (Il est intéreflé dans les affaires du Roi. Il a commencé par une petite recette, préfentement il eft dans les grandes affaires. Il a bien tiré de l'argent des affaires qu'il a faites. Il embraffe toutes fortes d'affaires. Il propofe une affaire qui paroît bonne. Les Fermiers généraux ont traité de cette affaire-là. Il n'eft plus dans les 'affaires. Il s'eft retiré des affaires. Les gens d'affaires.) AFFAIRE, Eft auffi un terme général qui fe dit de toutes fortes de chofes, & que l'on fubftitue fouvent à la place des termes propres & particuliers de chaque chofe. Ainfi en parlant d'une victoire remportée fur les ennemis, on dit, que (C'eft une grande affaire, une affaire glorieuse. ) En parlant d'un mauvais fuccès, que (C'est une affaire fâcheufe.) En parlant d'une entreprise, que (C'eft une affaire aifée ou malaifée. Vous me contez-là une étrange affaire. Le bon de l'affaire eft.... Če que vous dites-là eft une autre affaire.) AFFAIRES, au pluriel, se dit généralement de toutes les chofes qui concernent la fortune & les intérêts du public & des particuliers. (Affaires publiques. Affaires d'État. Ce Miniftre eft chargé de toute la conduite des affaires du Roi. Le train, le courant des affaires. Pour les affaires urgentes. Pour les expreffes affaires du Roi. Les affaires d'une Ville, d'une Communauté. Les affaires d'une fucceffion. Un homme dont les affaires font en bon état, en mauvais état. Ses affaires vont bien, vont mal. Il est bien dans fes affaires, fes affaires font nettes, font claires, font découfues, font en défordre. Donner ordre à fes affaires. Affaires domeftiques. Chacun a fes affaires, doit favoir fes affaires. Il a foin de fes affaires. Il a donné la conduite, le maniement de fes affaires à un tel. Ce ne font pas-là mes affaires. Pourquoi en parlezvous, font-ce là vos affaires ? Mêlezvous de vos affaires.) On dit ironiquement à un homme, que Son affaire eft faite, pour dire, qu'll ne doit plus rien efpérer, qu'il n'a plus rien à prétendre. On dit familièrement, Faire fes affaires, aller à fes affaires, pour dire, Aller aux néceffités naturelles. On appelle chez le Roi, Chaife d'affaires, La chaife percée. Et Brevet d'affaires, Le privilége d'entrer dans le lieu où le Roi eft fur la chaife d'affaires. On dit, Avoir affaire de, pour dire, Avoir befoin de. (Il a affaire d'argent. J'ai affaire de vous, ne fortez pas.) En ce fens on dit par ironie, J'ai bien affaire de cet homme-là, pour dire, Je ne me foucie guère de lui. Et dans une pareille acception, (J'ai bien affaire de tout cela. Qu'ai-je affaire de toutes ces querelies?) Ileft du ftyle familier. On dit, Avoir affaire à quelqu'un, avec quelqu'un, pour dire, Avoir à lui parler, avoir à traiter, à négocier avec lui de quelque chofe. (J'ai affaire à lui, il faut que je l'aille voir. Il faut les laiffer, ils ont affaire l'un à l'autre, ils ont affaire enfemble. Ils font en affaire. J'ai affaire à des gens difficiles. Un marchand a affaire à toutes fortes de gens.). On dit auffi, Avoir affaire à quelqu'un, pour dire, Avoir quelque conteftation, quelque démêlé avec quelqu'un. Et dans ce fens on dit proverbialement, (Avoir affaire à la veuve & aux héritiers. Avoir affaire à forte partie.) On dit dans le même fens, & par ma. nière de réprimande, lorfqu'un homme a manqué en quelque chofe envers quel , qu'un, qu'il ne connoiffoit pas, (II faut prendre garde à qui on a affaire.) Et par manière de menace, on dit, Il verra à qui il a affaire, pour dire II verra que je faurai bien lui tenir tête. On dit auffi pour marquer qu'on prend hautement la défenfe & les intérêts de quelqu'un, (Si on l'attaque on aura affaire à moi.) On dit qu'Un homme a eu affaire avec une femme, ou Une femme avec un hom me, pour dire, qu'ils ont eu mauvais commerce enfemble. AFFAIRE, EE. adj. Qui a bien des af faires. (I eft fi fort affairé, qu'il n'a pas une heure à lui. Il fait l'affairé. ») Il eft du ftyle familier. AFFAISSEMENT. f.m. État de ce qui eft affaiffé. (L'affaiffement des terres. J'ai trouvé ce malade dans un grand affaiffement.) AFFAISSER. v. a. Faire que des chofes qui font l'une fur l'autre, s'abaiffent, fe foulent, & tiennent moins d'espace en hauteur. (Les pluies affaiffent les terres.) AFFAISSER, Signifie auffi Faire ployer, faire courber fous le faix. Et dans ce fens on dit, qu' (Une trop grande charge de blé a affaiffé le plancher d'un grenier.) Il eft auffi réciproque. ( Une terraffe qui s'affaiffe. Les terres rapportées font fujettes à s'affaiffer. Ce monceau de paille, ce monceau de foin s'eit affaillé de tant de pieds.) On dit dans la même acception, (Un plancher qui s'affaiffe, qui commence à s'affaiffer. ) On dit figurément d'un vieillard qui fe courbe, (qu'il s'affaiffe, qu'il commence à s'affaiffer fous le poids des années. ) AFFAISSE, ÉE. participe. AFFAITAGE. f. m. Terme de Faucon nerie. L'action de dreffer un oiseau de proie. AFFAITER. v. a. Terme de Fauconne- AFFALE, ÉE. participe. On dit qu'Un vaisseau eft affalé, lorfqu'il eft arrêté fur la côte, par le défaut des vents ou par les courans. AFFAMER. v. a. Oter, retrancher les vivres, caufer la faim. ( Affamer une ville, une place, une province, tout un pays. Vous ne faites que l'affamer en lui donnant fi peu à manger.) On dit figurément en parlant d'un grand mangeur, qu'Il affame toute une table. On dit figurément, Affamer fon écriture, pour dire, La rendre trop déliée. trop maigre On dit figurément, Affamer un habit, affamer un ameublement, pour dire, Y épargner trop l'étoffe. Mais en ce fens fon ufage le plus ordinaire eft au par ticipe. AFFAME, ÉE. participe. Écriture affamée, habit affamé. On dit figurément, Ventre affamé n'a point d'oreilles, pour dire qu'Un homme qui a faim,n'écoute guère ce qu'on lui dit. AFFAME, EE. adj. Signifie figurément, Qui a de l'avidité pour quelque chofe, qui fouhaite quelque chofe avec ardeur. (Etre affamé de gloire, affamé, d'honneurs, affamé de nouvelles. Je fuis affamé de le voir.) AFFANEURES, f. f. ph Blé qu'on donne aux Moiffonneurs au lieu d'argent. AFFEAGEMENT.f.m. Action d'afféager. AFFÉAGER. v. a. Terme de Coutume. Donner une partie de fon fief à tenir en fief ou en roture. AFFEAGE, EE. participe. AFFECTATION. f. f. Åttachement vicieux à dire, ou à faire certaines chofes d'une manière fingulière. Il y a de l'affectation en tout ce qu'il fait, en tout ce qu'il dit. Affectation vicieuse. Affectation de langage. Il n'y a rien de naturel en elle, elle eft pleine d'affectation en toutes chofes. On ne fauroit la corriger de fes affectations. Une de fes affectations eft de dire...) AFFECTER. v. a. Deftiner & appliquer une chofe à un certain ufage. Il ne fe dit guère qu'en parlant des fonds de terre, des héritages, des rentes. ( Affecter un fonds de terre pour l'entretien de quelques Prêtres. Affecter & hypothéquer une terre au payement d'un douaire. Affecter une rente pour le payement d'une dette. ) AFFECTER, Signifie auffi, Marquer une efpèce de prédilection & d'attachement pour de certaines chofes, ou pour de certaines perfonnes. (Affecter de certains mots, de certains termes, de certaines façons de parler. Affecter certains geftes. Affecter une place, un logement. Affecter un Rapporteur. Je n'en affecte aucun.) Il défigne fouvent un attachement vicieux. (Affecter un langage recherché. ) Il fignifie auffi, Faire oftentation de quelque chofe. (Il affecte de paroître favant. Il affecte une grande humilité, une grande modeftie.) 11 fignifie auffi fimplement, Prendre quelque chofe à tâche, Faire quelque chofe de deffein formé. (Il affe&te toujours de dire des chofes obligeantes. Il affecte de dire en grand fecret des chofes de rien. ) Il fignifie auffi, Rechercher une chofe avec ambition, s'y porter avec ardeur, y afpirer. Et il ne le dit guère qu'en parlant des grandes dignités. (Affecter la tyrannie. Affecter le premier rang, les premières places.) AFFECTER, fe dit figurément pour exprimer la difpofition qu'ont certaines fubftances à prendre certaines figures. Le fel marin affecte dans fa cryftalifation la figure cubique.) AFFECTER, Eft auffi un terme de Médecine, & fignifie, Faire une impreffion fàcheufe. (IL eft à craindre que le trop grand ufage d'un remède fi chaud, n'affecte la poitrine avec le temps. ) AFFECTER, Signifie aufli figurément, Toucher, faire impreffion. (Cette pièce eft dans les règles, mais elle n'affecte point le, spectateurs.) Il eft a fi réciproque. (C'est un homme qui s'affecte aisement,) AFFECTE, ÉE. participe. (Un fonds de terre affecté à l'entretien de.... Une maifon affectée au payement d'une dette. Un gelte affecté. C'eft une place qui lui eft affectee. Humilité affectée. Modeftie affectée. Il eft à craindre qu'il ne fe faffe un dépôt fur la partie affe&tée.) AFFECTIF, IVE. adj. Qui infpire, ou qui eft propre à infpirer de l'affection. Il n'a guère d'ufage qu'en parlant des chofes de piété. (Il parle des chofes de Dieu d'une manière très-affective. Saint Bernard eft un des Pères de l'Églife les plus affectifs. On a imprimé des Livres fous le nom de Théologie affective.) AFFECTION. f. f. Amour. Sentiment qui fait qu'on aime quelque perfonne, qu'on fe plait à quelque chofe. (Ten dre affection. Affection paternelle. Af fection maternelle. Avoir de l'affection pour quelqu'un. Porter de l'affection à quelqu'un. Mettre fon affection à une perfonne, à une chofe. C'eft le cadet qui eft l'objet des affections de la mère. Il n'a de l'affection que pour les livres, pour la chafie. Il n'a d'affection pour rien. Il n'a affection à rien.) Il fe dit auffi de L'ardeur avec laquelle on fe porte à dire, ou à faire quelque chofe par fentiment d'affection. (Se porter à quelque chofe avec affection. En parler d'affection.) AFFECTION, En termes de Médecine, fignifie Une impreffion fâcheufe dans toute l'habitude du corps, ou dans quelqu'une de fes parties. (Affection mélancolique. Affection hystérique. ) AFFECTIONNER. v. a. Aimer, avoir de l'affection pour quelque perfonne, pour quelque chofe. (C'eft une perfonne que j'affectionne. C'est une forte d'étude qu'il affectionne fort.) On dit, Affectionner quelque chofe, pour dire, S'y intéreffer avec affection, avec chaleur. ( C'eft l'affaire du monde que j'affectionne le plus.) AFFECTIONNER, eft auffi réciproque. Ainfi on dit, S'affectionner à une chofe, pour dire, S'y attacher, s'y appliquer avec affection. AFFECTIONNÉ, ÉE. participe. C'eft auffi un terme de civilité qu'on emploie quelquefois dans la foufcription des Lettres, & dans les formules fuivantes. ( Votre très humble & très-affectionné Serviteur. Votre affectionné Serviteur. Votre affectionné à vous fervir. Votre affectionné à vous rendre fervice.) Et toutes ces formules s'emploient fuivant la condition de la perfonne qui écrit, & de celle à qui on écrit. AFFECTUEUSEMENT. adv. D'une manière affectueufe. (Il lui parla fort affectueufement.) AFFECTUEUX, EUSE. adj. Qui marque beaucoup d'affection. ( Difcours affectueux. Paroles affectueufes. Mouvement affectueux. Manières affectueufes. Un Orateur pathétique & affectueux.) AFFERMER. v. a. Donner à ferme. (Un Seigneur qui afferme fa terre. On leur a affermé les droits d'Entrée.) fignifie auffi, Prendre à ferme, (Tous les Fermiers qui ont afferme cette terre, y ont bien fait leurs affaires.) AFFERME, ÉE. participe. AFFERMIR. v. a. Rendre ferme & ftable. (Affermir une muraille. Affermir un plancher. De l'opiat qui affermit les dents, les gencives. ) Il fignifie auffi, rendre ferme & confiftant ce qui étoit mou. (Le vin affermit le poiffon. La gelée affermit les chemins. L'efprit de vin affermit les gencives.) Et dans ce fens on fe fert plus fouvent de Raffermir. Il fignifie figurément, Rendre plus affuré, plus inébranlable. Affermir le courage, Affermir l'ame. Affermir quelqu'un dans une réfolution, dans une croyance, dans une opinion, dans la Foi, Affermir l'autorité, affermir le fceptre dans la main d'un Roi. Cette victoire l'a affermi dans fon État, lui a affermi la Couronne fur la tête. Cela vous doit affermir encore davantage dans votre fentiment. Les beaux jours acheveront d'affermir fa fanté. Aftermir le repos des peuples. Affermir la tranquillité publique. Affermir les volontés chancelantes. ) Et avec le pronom perfonnel, ( S'affermir dans une réfolution, dans un dessein.) 11 eft auffi réciproque en certaines phrafes, & fignifie, Devenir plus fere me, plus confiftant. (Ce poiffon s'ef affermi en cuifant. Les chemins s'affermiront bientôt. Safanté s'affermira avec le temps.) AFFERMI, IE. participe. AFFERMISSEMENT. f. m. Action par laquelle une chofe eft affermie. État d'une chofe affermie. Il n'a guère d'ufage au propre. Il fignifie figurément, Confirmation dans un bon état. (L'affermiffement de l'État du Tróne, des Loix, de la Religion. L'amour des peuples envers le Prince eft l'affermiffement de fon Empire.) AFFÉTÉ, ÉE. adj. Qui eft plein d'affec tation dans fon air, dans fes manières, par envie de plaire. Il ne fe dit guère qu'en parlant d'une femme ou d'une fille coquette. (Elle ne feroit pas défagrea ble, fi elle n'étoit point fi affétée.) Il fe dit auffi des chofes qui marquent de l'affectation. (Mine affétée. Manieres affétées. Paroles affétées.) AFFETERIE. f. f. Manière affétée de parler, ou d'agir par envie de plaire. (Il y a trop d'affeterie en tout ce qu'elle fait. Les affeteries d'une coquette, d'une précieufe..) AFFICHE. f. f. Placard, Feuille écrite ou imprimée que l'on attache dans les carrefours, pour avertir le public de quelque chofe. ( Affiche de Comédie. Affiche pour les criées d'une terre en décret.) AFFICHER. v. a. Attacher un placard, pour avertir le public de quelque chofe. Afficher un Monitoire une Ordonnance, &c.) On dit par exagération, en parlant d'une chofe qu'on voudroit faire favoir à tout le monde fi on pouvoit, (Non-feulement je le dirai, mais je l'afficherai par-tout, ) Од On dit au figuré, Afficher le bel efprit, pour dire, Se donner pour bel efprit, Vouloir paffer pour bel efprit. On dit auffi, Afficher fa honte, pour dire, Rendre publique une action ou des fentimens qui nous déshonorent. Il s'emploie au réciproque. (S'afficher pour bel efprit, pour impie, &c.) Dans ce fens il ne fe prend guère qu'en mauvaife part. (Un homme fenfe ne s'affiche point.) AFFICHE, EE. participe. AFFICHEUR. f. m. Celui qui affiche des placards dans les rues. (Afficheur de la Comédie.). AFFIDÉ, ÉE. adj. A qui on fe fie. (Envoyer un homme affidé. Il lui fit dire par une perfonne affidée.) On l'emploie quelquefois au fubftantif. (Il lui fit dire par un de fes affidés.) AFFILER. v. a. Donner le fil à un inftrument qui coupe, l'aiguifer. (Affiler le tranchant d'un rafoir, d'un couteau, d'un coutelas, d'un fabre.) AFFILÉ, ÉE. participe. On dit figurément d'une perfonne qui parle facilement & beaucoup, qui a beaucoup de babil, qu'Elle a la langue bien affilée. Il eft du ftyle familier. AFFILIATION. f. f. Espèce d'adoption. AFFINAGE. f. m. L'action par laquelle on affine, on purifie certaines chofes, comme les métaux, le fucre. (L'affinage de l'or. Cet or eft déchu de tant de grains à l'affinage. L'affinage du fucre.) AFFINER. v. a. Purifier par le feu, ou | par quelque autre moyen. (Affiner l'or & l'argent. Affiner du fer, de l'étain.) On dit, Affiner du fucre, pour dire, Le rendre plus pur, plus fin. Et on dit, que Le temps, que la cave affinent le fromage, pour dire, Que le temps & la cave lui donnent un goût plus fin, plus relevé. AFFINER, eft auffi réciproque. (L'or s'affine dans la fournaife. Le fucre s'affine avec du falpêtre. Ce fromage s'affinera avec le temps.) AFFINE, EE. participe. AFFINERIE. f. f. Lieu où l'on affine. (Porter le fer à l'affinerie.) AFFINEUR. f. m. Celui qui affine l'or & l'argent. (Maitre Affineur.) AFFINITE. f. f. Alliance, degré de proximité que le mariage acquiert à un homme avec les parens de fa femme, & à une femme avec ceux de fon mari. lla époufé ma fœur, il y a affinité entre lui & moi. Les divers degrés d'affinité.) On appelle Affinité fpirituelle, celle qui fe contracte dans la cérémonie du Baptême entre les Parrains & Marraines, & les perfonnes dont ils ont tenu les enfans. Et encore entre les Parrains & Marraines, & leurs filleuls & filleules. entre diverfes chofes. (Ces deux mots ont beaucoup d'affinité. La Géométrie & la Phyfique ont une grande affinité. y a de l'affinité entre la Poëfie & la Peinture.) Il fe dit auffi de la liaison que des perfonnes ont ensemble. (Il y avoit une grande affinité entr'eux.) AFFINITE, Se dit en Chimie, de la dif pofition que des fubftances ont à s'unir enfemble. AFFINOIR. f. m. Inftrument au travers duquel on fait paffer le lin ou le chanvre pour l'affiner. ufage qu'au féminin & dans cette phra fe. Peine afflictive, qui fignifie Une peine à laquelle la Juffice condamne un criminel, & qui n'eft pas fimplement pécuniaire. (Condamner à une peine afflictive.) AFFLICTIÓN. f. f. Déplaifir & abattement d'efprit. (Extrême affliction. Affliction fenfible. Cela lui caufa une affliction mortelle. Les afflictions qu'il plaît à Dieu de nous envoyer. Il faut recevoir les afflictions de la main de Dieu. Toutes les chofes du monde ne font que vanité & affliction d'efprit.) AFFLIGEANT, ANTE. adj. Qui cause du déplaifir. (Cela eit bien affligeant. Une nouvelle bien affligeante.) AFFIQUET. f. m. Parure, ajustement. | Il ne fe dit guère qu'en raillerie, & au pluriel, en parlant des petits ajustemens d'une femme. (Avec tous fes affi-AFFLIGER. v. a. Caufer de la douleur quets, elle ne laiffe pas d'être laide.) Il de la peine, du déplaifir. ( Affliger fon eft familier. corps par des jeûnes, par des macéraAFFIRMATIF, IVE. adj. Qui affirme, tions. Dieu nous afflige de maladies qui foutient une chofe pour_vraie. quand il lui plait. Dieu a voulu affliger (C'eft un homme fort affimatif. En cela fon peuple. Job fut affligé en fon corps il eft un peu trop affirmatif. Difcours & en fes biens. Son malheur m'afflige. affiimatif.) On appelle en Logique, Cette nouvelle l'a extrêmement afPropofition affirmative, Toute propo fligé.) fition par laquelle on affirme une chofe. AFFLIGER eft auffi réciproque, & fi Et on dit, Parler d'un ton affirmatif, gnifie, Sentir du déplaifir, de la peine, pour dire, Parler d'une manière trop Te faire du chagrin de quelque chofe. décifive. (Vous vous afHigez fans fujet. Il s'af flige d'une chofe dont il devroit fe ré jouir.) AFFIRMATION. f. f. Expreffion par laquelle on affure qu'une chofe eft vraie. Il n'a guère d'ufage qu'au Palais, où il fe prend pour Affurance avec ferment, & dans les formes juridiques. (Prendre un acte d'affirmation. Je m'en rapporte à votre affirmation. Le Juge a pris leur affirmation. Le Greffe | des affirmations. ) En Logique, Affirmation, fignifie L'expretiion par laquelle une propofition affirme. L'affirmation eft opposée à la négation.) AFFIRMATIVE, f. f. Propofition par laquelle on affirme. (Ils font toujours d'avis differens; jamais l'un ne nie une chofe, que l'autre ne prenne l'affirmative. Sur l'expédient qu'on propofa, les uns furent pour l'affirmative, les autres pour la négative. Il y eut tant de voix pour l'affirmative. Ceux qui foutenoient l'affirmative.) On dit, Prendre l'affirmative pour quelqu'un, pour dire, fe déclarer hautement en fa faveur. AFFIRMATIVEMENT. adv. D'une manière affirmative. (Parler affirmative ment. Il en parle auffi affirmativement que s'il l'avoit vu.) AFFIRMER. v. a. Affurer, foutenir qu'une chofe eft vraie. (Oferiez vous bien affirmer cela?) En ftyle de Palais, Affirmer, fe prend pour Jurer, affurer avec ferment." On dit en Logique, qu'Une propofition affirme, pour dire fimplement, qu'Elle exprime qu'une chofe eft. (Toute propofition affirme ou nie.) AFFIRME, EE. participe. AFFLEURAGE. T. m. Terme de Boulanger. Bonne mouture. AFFLEURER. v. a. Réduire deux corps contigus à un même niveau. ( Affleurer une trape au niveau du plancher.) AFFINITE, Se dit auffi de la conformité, AFFLEURE, EE, participe. de la convenance, du rapport qui eft | AFFLICTIF, IVE, adj. Il n'eft guère en Tome I. AFFLIGE, ÉE. participe. (Appliquer un remède, une fomentation fur une partie affigée.) Il eft auffi fubftantif. ( Consoler les affligés.) AFFLUENCE. f. f. Concours & chute d'eaux, d'humeurs, &c. (L'affluence des eaux qui venoient de la fonte des neiges fit déborder la rivière. L'affluen ce des humeurs fur une partie afiligée caufe fouvent de grands accidens.) Ilfe dit figurément d'Une grande abondance de biens, d'un grand concours de monde. (Affluence de toutes fortes de biens. Grande affluence de peuple.) AFFLUER. v. n. Se rendre en un meme canal. Il fe dit proprement des eaux, dont le concours & la chute fe font dans un même endroit. (Il y a plufieurs ruiffeaux & plufieurs rivieres qui affluent dans la Seine, dans le Rhône, &c.) Il fignifie figurément, Abonder, arriver en abondance. (Toute forte de biens affluent dans cette maifon. Les vivres affluoient dans le camp.) Il fignifie encore figurément, Survenir en grand nombre. ( Les Pélerins affluent à Rome de tous les endroits de la Chrétienté pendant l'année fainte.) AFFOIBLIR. v. a. Debiliter, rendre foible. (Les débauches affaibliffent le corps. Le vin pris avec exces affoiblit les nerfs, affoiblit le cerveau, affoiblit la vue. Affoiblir un parti. Affoiblir une armée. Affoiblir la puiffance de fon ennemi. L'âge affoiblit l'esprit, affoiblit la mémoire.) On dit en parlant des monnoies, Affaiblir les espèces d'or & d'argent, pour dire, en diminuer le poids ou le titre. Il eft auffi réciproque. (Il s'affoiblit. Son efprit s'affoiblit.) AFFOIBLI, IE. participe. D AFFOIBLISSANT, TE. adj. Qui affoiblit. (Il y a des remèdes confortatifs, il y en a d'affoibliffans.) AFFOIBLISSEMENT. 1. m. Débilitation, diminution de forces. Il fe dit des forces du corps, de celles de l'ef prit, de celles d'un État, d'un parti, &c. (L'affoibliffement du corps. L'affoibliffement de la vue. L'affoibliffement de la voix. L'affoibliffement d'une armée. L'affoibliffement d'un parti. L'affoibliffement des forces ennemies. L'af foibliffement des monnoies. ) AFFOLER. v. a. Rendre exceffivement paffionné. Il n'a guère d'ufage que dan le ftyle familier, & au participe. (II eft aftolé de fa femme. Ileft aftolé de fa maifon.) Convention pour le louage d'un vaiffeau. AFFRETER. v. a. Prendre un vaiffeau à louage. AFFRETE, EE. participe. AFFRETEUR. 1. m. Terme de marine. Celui qui prend un vaitieau à louage. AFFREUX, EUSE. adj. Effroyable, horrible, qui fait frayeur. (Un fpectacle affreux. Une image affreuse. C'eft une chofe affreufe. Jeter des cris af. freux. C'eft une perfonne affreufe. ) AFFREUSEMENT. adv. Effroyablement, épouvantablement, d'une ma nière affreufe. (Il crioit affreusement. Il eft affreusement laid.) AFFRIANDER. v. a. Rendre friand. (Vous l'avez affriandé par la bonne chère que vous lui avez faite.) AFFOLE, ÉE. participe. Il fe dit principalement de l'aiguille d'une bouffole I fignifie auffi, Attirer par quelque qui n'indique pas exactement le Nord. chofe d'agréable au goût. ( On affriande AFFORAGE. I. m. Droit qui fe paye les poiffons, les oifeaux avec de l'appât.) à un Seigneur pour la vente du vín. Il fignifie figurément, attirer par quelAFFOUAGE. f.m. Terme de coutume. que chofe d'utile. (Le gain l'a affriandé.) Droit de prendre du bois dans une Fo-AFFRIANDE, EE. participe. rêt pour fon chauffage. AFFRIOLER. v. a. Attirer par quelque AFFOUAGEMENT. f. m. Terme de chofe d'agréable au goût. (Vous l'avez coutume. État qui fe fait dans la Pro- affriolé par votre bonne chère.) Il est vence pour faciliter la levée des impo- du ftyle familier. fitions, en réglant le nombre des feux d'une Paroiffe. AFFOURCHE, Terme de marine. Ancre d'affourche. AFFOURCHER. v. a. Terme de marine. Difpofer deux ancres en les jettant à la mer, de manière qu'elles forment une efpèce de fourche." AFFOURCHÉ, ÉE. participe. (Vaisseau affourché fur fes ancres.) AFFRANCHIR. v. a. Mettre en liberté. (Affranchir un efclave.) Il fignifie auffi, Décharger, exempter. (Affranchir une perfonne de toutes fortes de charges. Affranchir de tailles. Affranchir une ville. ) On dit, Affranchir une lettre, un paquet, pour dire, En payer le port au bureau d'où on les fait partir. Il fignifie figurément, Délivrer. (La mort nous affranchira des mifères de ce monde.) En matière de Fief, on dit, Affranchir un héritage, pour dire, Liberer un héritage de quelque charge, de quelque rente. AFFRANCHI, IE. participe. Il eft auffi fubftantif, & fignifioit parmi les Romains un efclave à qui on avoit donné la liberte. (La condition d'affranchir. Les affranchis d'Augufte. Acté, l'affranchie de Néron.) AFFRANCHISSEMENT. f. m. Il n'a guère d'ufage dans le premier fens d'affranchir, qu'en parlant des anciens Grecs ou Romains, & il fignifie, L'action par laquelle on affranchifloit un efclave. (Il devoit fon affranchiffement à la bonté de fon maître.) Il fignifie auffi, Exemption, décharge. (L'affranchiffement d'une terre. L'affranchiffement d'une ville. Lettres d'affranchiffement.) AFFRE, f. f. ( l'A eft long) Grande peur, extrême frayeur. Il n'eft guère en ufage qu'au pluriel. ( Les affres de la mort.) AFFRETEMENT. Terme de marine. Il fignifie figurément, Attirer par quel que chofe d'utile. (Les préfens l'ont af friolé.) AFFRIOLE, EE. participe. AFFRONT. f. m. Injure, outrage, foit de parole, foit de fait. (Cruel affront. Sanglant affront. Senfible affront. Affront fignalé. On lui a fait un affront. Il a reçu un grand affront. Endurer un affront. Venger un affront.) On dit, Effuyer un affront, pour dire, Recevoir un affront. Boire un affront, avaler un affront, pour dire, Souffrir patiemment un affront. Et on dit, Ne pouvoir digérer un affront, pour dire, Avoir toujours fur le cœur un affront qu'on a reçu. (Il ne fauroit digérer cet affront.) AFFRONT, Signifie auffi, Déshonneur, honte. (Il fait affront à fes parens. Vous pouvez répondre hardiment de lui, il eft honnête homme, il ne vous fera point d'affront. Au milieu de fa haran gue fa mémoire lui fit un affront. Les armes de ce Prince reçurent un affront devant cette place. Si vous entreprenez cette affaire, l'affront vous en demeurera.) AFFRONTER. v. a. Attaquer avec hardieffe, avec intrépidité. (Affronter les ennemis jufques dans leur camp.) On dit figurément, Affronter la mort. Affronter les hafards. Affronter les périls. Affronter les dangers, pour dire, S'expofer hardiment à la mort, aux périls, aux dangers. AFFRONTER, Signifie auffi, Tromper, fous prétexte de bonne foi. (C'est un coquin qui affronte tout le monde. I m'a vilainement affronté.) AFFRONTE, EE. participe. (Après tant de périls affrontés. Bien des gens affrontés par ce Marchand, fe plaignoient ac lui.) AFFRONTÉ, ÉE. adj. Terme de blafon, fe dit de deux animaux qui fe regardent. (Deux lions affrontés.) AFFRONTERIE. f. f. Action d'affronter. AFFRONTEUR, EUSE. f. Celui qui affronte, celui qui trompe. (C'est un affronteur. Un vrai affronteur. Je hais les affronteurs.) AFFUBLEMENT. f. m. Voile, habillement, ce qui couvre la tête, le vifage, le corps. AFFUBLER. v. a. Couvrir, envelopper la tête, le vifage, le corps, de quelque habillement, de quelque voile. (On l'affubla d'un long crêpe, d'une longue robe.) Il eft du ftyle familier. On s'en fert plus ordinairement avec le pronom perfonnel. (S'affubler d'ua manteau. Elle s'affubla d'une longue mante.) AFFUBLE, EE. participe. (Un Moine affublé de fon froc. ) AFFUT. f. m. Machine de bois fervant à foutenir le canon, & à le faire rouler. (Affût de canon. Pofer le canon fur fon affût.) AFFUT, en terme de Chaffe, fignifie l'endroit où l'on fe pofte pour attendre le gibier à la fortie du bois, ou à la rentrée. (Tirer un lièvre à l'affût. Attendre un loup, un fanglier à l'affût. Sortir de fon affut. Choifir un bon affùt. ) On dit figurément & proverbialement, Etre à l'affût, pour dire, Épier l'occafion de faire quelque chofe, Être au guet. (Il a long-temps que je fuis à l'affût, que je fuis ici à l'affût. ) AFFUTAGE. f. m. La peine, le foin, l'induftrie d'affûter un canon. ( On a donné tant pour l'affûtage.) AFFUTER. v. a. Mettre le canon fur fon affût. (Affûter un canon. Les canons étoient affûtés, & tout prêts à tirer. ) AFFÛTE, EE. participe. AFI AFIN. Conjonction qui dénote la fin pour laquelle on fait quelque chofe. Il a deux régimes; l'un avec que, & le fubjonctif, (Afin que vous le fachiez;) & l'autre avec la prépofition de, & l'infinitif, (Afin de pouvoir dire, Afin d'obtenir cette grace.) AGA AGA. f. m. Mot très-commun dans l'hiftoire des Turcs. Commandant, Gardien. (Aga des Janiffaires.) Aga-fi, veut dire Commandant de, Gardien de. La prépofition fe met après le fubftantif regif fant. (Capou Aga-fi, Gardien de la Porte. Kifler Aga-fi, Gardien des filles.) AGAÇANT, ANTE. adj. Qui agace, qui excite. (Des regards, des propos agaçans. Des manières agaçantes.) AGACE. f. f. Oifeau qu'on nomme au trement Pie. AGACEMENT. f. m. Impreffion défa gréable que les fruits verts font fur les dents, quand on les mange. (L'agacement des dents eft incommode. ) AGACER. v. a. Caufer aux dents une efpèce de fentiment défagréable & incommode, tel qu'est celui que caufent les fruits verts & acides, quand on les mange. En ce fens il ne fe dit qu'étant joint avec le mot de Dents. (Le verjus agace les dents. ) A fignifie figurement, Picoter, exciter par quelques paroles, par quelques actions. ( Il l'agace toujours. Agacer un jeune enfant.) |